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Les avis de la bedetheque

Visualiser les 69702 avis postés dans la bedetheque
    Pulp_Sirius Le 19/03/2024 à 03:36:36

    D'un point de vue graphique, c'est du 5 sur 5, facile. Le différent style de dessin qui s'impose quand les cauchemars apparaissent est superbe.

    Mais côté scénario? C'est l'histoire de Lovecraft qui "vit" ses propres histoires, en quelque sorte. C'est à moitié biographique, à moitié cauchemardesque. Une très bonne idée qui s'amuse à confondre le mythe et la réalité, mais malgré le nombre de pages, tout se déroule un peu trop vite. L'histoire n'a pas le temps de respirer. On ne réussit pas vraiment à explorer la psychologie de Lovecraft.

    Un album qui vaut tout de même le coup d’œil, si ce n'est que pour les dessins d'Enrique Breccia.

    Blue boy Le 18/03/2024 à 22:21:02

    Après son bluffant « Soleil mécanique », Lukasz Wojciechowski nous revient avec un nouvel album illustré de nouveau à l’Autocad. Mais cette fois, c’est une histoire plus familiale qu’il va narrer ici puisqu’il s’est directement inspiré des récits de son grand-père, évoquant les souvenirs qu’il avait gardé de son géniteur, Stanislaw, qui en est ici le protagoniste principal. Bien sûr, l’effet de surprise est moins présent que sur le premier, mais d’un point de vue visuel, cela reste toujours étonnant. Autocad est un logiciel de dessin assisté que l’auteur, architecte de formation, a détourné de sa fonction première pour illustrer son récit. Ce qui reviendrait un peu à utiliser un robot-mixeur pour battre des œufs en neige. Une démarche qui rappelle beaucoup celle de Martin Panchaud avec sa « Couleur des choses », publié chez le même éditeur et récompensé du fauve d’or à Angoulême l’an dernier.

    Alors bien sûr, quand on feuillette, on peut avoir un mouvement de recul. Ces fines lignes droites hyper minimalistes, hyper millimétrées, ont un aspect froid et pas très engageant pour tout puriste de la bande dessinée, mais il ne faudrait surtout pas s’arrêter à ça, car cet album recèle bien d’autres qualités. Pour ceux qui ont lu « Soleil mécanique », l’effet de surprise sera amoindri mais le parti pris reste toujours aussi fascinant par son audace confinant à la poésie, où les dessins froidement architecturaux semblent tisser une passerelle vers un art abstrait empreint d’émotion. On s’habitue très rapidement aux codes de lecture innovants, qui voient les phylactères ne faire qu’un avec les cases.

    Pour contrebalancer cette « sécheresse » graphique, LW réussit à produire un récit extrêmement accessible, profondément humain, à partir d’une histoire familiale tragique. Stanislaw, personnage en apparence insignifiant et docile alors qu’il vient d’être embauché par le bureau d’étude où bosse son oncle, est aussi le narrateur. Après le travail, il traine sa solitude dans les quartiers mal famés de Berlin. On le voit alors en proie à des accès de violence, lui le Polonais expatrié et confronté au racisme en pleine montée du nazisme, évoquée en filigrane dans l’histoire. Au fil des pages, le lecteur va découvrir que ces colères incontrôlables s’expliquent par un traumatisme profond et incurable remontant à l’enfance, et là selon l’expression consacrée, c’est la petite histoire dans la grande Histoire… avec une référence explicite au « Cabinet du docteur Caligari », un film expressionniste allemand de 1920 exerçant une grande fascination sur Stanislaw, où il est question de tyrannie et d’obéissance aveugle des foules à l’autorité… Et puis il y a cette balle de fusil « Dum Dum », qui a donné son nom au titre, et a participé au fameux traumatisme de ce dernier, un mot-leitmotiv dont la sonorité mécanique imprime sa rythmique au récit, renvoyant à cette « ligne droite et nette », guidées « par la main ferme et assurée du technicien » dévoué à l’ordre d’un système. Ce système même qui participera à l’avènement du régime hitlérien, même si dans le contexte évoqué, on n’en voit que les prémices…

    Mais au milieu de ces lignes droites, les blessures de Stanislaw font tâche, dans tous les sens du terme. Au fur et à mesure de ses errances dans Berlin, les coups qu’il a reçus au visage deviennent plus visibles. Ces « tâches », dessinées au pinceau, sans règle, apparaissent comme une menace pour les lignes millimétrées de l’architecte et leur bel ordonnancement. Symbolisant les émotions, en contrepoint de la froideur et l’insensibilité du trait sans défauts, elles vont tenter de s’imposer tout au long de la narration, telle une métaphore des souffrances muettes de Stan qui finiront par se révéler tragiquement au lecteur.

    Pascal Garin Le 18/03/2024 à 21:24:07

    Cet album exceptionnel se lit comme un thriller : happé dès la première page, vous ne le relâchez qu'à la dernière, après avoir vécu l'incroyable saga de George Lucas, peint ici avec beaucoup de tendresse.

    Les génies sont toujours incompris (?), le créateur de Star Wars ne fait pas exception, rejeté par la 20th Century Fox, frileuse à l'idée d'une œuvre d'anticipation, au départ un peu simplette et brouillonne, mais qui, au fil des influences, a su s'étoffer, se canaliser pour atteindre à l'universalité des grands mythes.

    Un coup de chapeau aux deux auteurs, et mention toute particulière au dessinateur Renaud Roche qui a su trouver un équilibre idéal dans un dessin réaliste très efficace où tous les protagonistes sont magistralement croqués.

    addrr Le 18/03/2024 à 20:15:54

    J’hésiterais entre 3 et 4/5, mais finalement la Jodo’s Touch marche toujours bien sur moi.
    C’est une série où notre Franco-Chilien préféré use et abuse de ses marottes favorites, et finit par nous faire du grand WTF dans le dernier album.
    La période où se déroule la série est intéressante et j’ai bien aimé la façon dont il détourne des événements historiques connus pour que ça colle avec son scénario et son microcosme crée.
    Côté dessins, sans surprise, Jérémy fait un travail remarquable, c’est très beau.
    Au final c’est une série estampillée Jodo, avec ses force et ses faiblesses, toujours les mêmes. Et le monsieur sait toujours se faire accompagner d’un sacré dessinateur.
    Pour les fans, c’est un grand oui. Pour les autres, prudence.

    kergan666 Le 18/03/2024 à 18:05:48

    j'ai adoré cet album de SF ou d'anticipation c'est selon
    l'histoire m'a rappelée un livre dont j'ai oublié le nom de Philip K. Dick
    le synopsis était assez semblable avec une nouvelle planète ouverte aux colonisateurs sans retours possibles avec surprises à la clef
    il y a également la série l'âge de cristal ou le film Soleil vert qui peuvent également avoir quelques points communs même s'ils sont plus tenus
    les dessins sont dans l’ensemble bons quoique assez éloignés du style franco-belge que j'apprécie
    seules les couleurs ne m'ont pas vraiment plus mas c'est vraiment un détail
    dans l’ensemble cet album est vraiment à recommander et à lire sans hésitations ni modérations

    franp Le 18/03/2024 à 10:51:45
    Les récits - Tome 4 - Les bistrots

    Résumé des quatres tomes de la série, heureusement arrêtée : une poignée de récits médiocres en bandes dessinées d'une demi-douzaine de pages chacune, introduites chacune par une page de baratin de bistro vaguement pseudo-philosophique. On vous aura prévenu.

    franp Le 18/03/2024 à 10:31:57
    Kebek - Tome 2 - Adamante

    C'est vraiment dommage d'avoir dénaturé à ce point "La nuit des Temps" de Barjavel, un des meilleurs romans de science-fiction. Là où Barjavel incluait subtilement mais efficacement la dimension écolo dans la trame même du récit science-fictif, Gauckler nous assène la chose à coups de massue jusqu'au vomissement. Malheureusement, le romantisme poignant du roman de Barjavel est la grande victime de cette trahison. En matière d'adaptation, il faut se poser la question : l'adaptation apporte-t-elle une plus-value par rapport à la chose adaptée ? Ici la réponse est non, et de loin.

    Erik67 Le 18/03/2024 à 07:39:12

    Après un automne en baie de Somme, on va avoir droit à un hiver à l'opéra Garnier à Paris. On poursuit en effet les aventures de l'inspecteur Amaury Broyan qui a toujours du mal à refaire surface après la mort tragique de sa fille.

    Il s'agit cette fois-ci de résoudre de mystérieux meurtres mis magistralement en scène par le fantôme de l'opéra. Ce récit sera également emprunt de mysticisme à travers l'hypnose mais également une approche assez ésotérique qui permet de communiquer avec les morts. Encore faut-il y croire. La fin sera d'ailleurs assez surprenante à de multiples égards.

    J'ai bien aimé ce titre qui est scénarisé par le prolifique Philippe Pelaez. Un mot sur le graphisme proposé par Alexis Chabert pour dire qu'il magnifie très bien les décors parisiens de cette belle époque dans une mouvance qui fait très impressionniste. On s'y croirait vraiment en cet fin du XIXème siècle alors que la IIIème République doit combattre de multiples complots notamment nationalistes.

    En conclusion, un titre à découvrir surtout si on avait bien aimé le précédent opus. Ce fut une lecture assez plaisante sur un scénario plutôt simple sur une double intrigue.

    Pulp_Sirius Le 18/03/2024 à 01:30:17
    Le voleur de Proxima - Tome 1 - L'équilibre sacré

    Euh... nul! Le scénario n'a aucun intérêt -- un homme doit marier quatre filles de roi afin de prévenir une guerre -- c'est de l'humour puéril, les dialogues sont pauvres, le dessin n'est pas fameux, la colorisation est horrible... Je n'ai pas lu le deuxième tome, mais d'après moi, l'histoire ne doit même pas se conclure et la série a probablement été annulée...

    addrr Le 18/03/2024 à 00:03:47

    Je n’ai pas réussi à rentrer dans cette histoire décousue et sans saveur, personnages fades… format étrange, fin et épilogue incompréhensibles.
    Restent les graphismes, agréables, qui sauvent le tout.
    Lecture laborieuse

    Pulp_Sirius Le 17/03/2024 à 21:39:06

    Définitivement meilleur que le tome 3, mais pas extraordinaire non plus. L'idée est bonne, mais les péripéties sont moyennes. Et franchement, la toute fin de l'histoire est un peu ridicule... Quand même, pas mauvais pour les plus jeunes.

    Romu_ Le 17/03/2024 à 11:33:14

    Rien à ajouter à la chronique : dessin, mise en page, ambiance, scénario nous ne sommes pas loin du chef d'œuvre !

    Blue Bird Le 17/03/2024 à 10:14:58

    Voici la première BD que j’ai trouvée au MAD, après la très belle exposition sur le typographe Etienne+Robial, graphisme et collection de Futuropolis à Canal + (MAD-2023), qui s’intitule La véritable histoire de Futuropolis (2007- Dargaud) de la Scénariste et Dessinatrice de BD, Florence Cestac, en noir et blanc.
    Chronique de 1972 à 1994, de l’achat de la librairie de BD Futuropolis par des chineurs ( Florence et Etienne) à la maison d’édition éponyme qui publiera des Auteurs de BD : de Tardi à Bilal, les adaptations de Polars en BD aussi , et les anecdotes de Florence racontées sur le ton de l’humour ( personnages aux gros nez), des portraits des acheteurs et passionnés de BD ( on s’y retrouve tous) , des espoirs et des fêtes, des chutes et de l’esprit de camaraderie dans le monde de la BD et de la BD d’art et littéraire.
    À lire pour le prestige de cette maison d’édition indépendante au logo créé par Robial.

    Erik67 Le 17/03/2024 à 08:30:06

    Pour ne pas dire surdoué, on emploie actuellement le terme HPI qui veut dire haut potentiel intellectuel. C'est un concept de psychologie pour désigner cette catégorie de gens qui ne se comporte pas comme tout le monde en société. On les appelle des zèbres également.

    On fait la connaissance de Zoé, une jeune enseignante qui veut révolutionner le système éducatif français en imposant certaines règles d’amélioration à ses collègues qui vont alors de plaindre chez le proviseur. Dans cette BD, on est du côté de ceux qui sont HPI afin d'excuser leur étrange comportement et de mieux les comprendre d'autant qu'ils ne sont que 2% de la population.

    Il y a quelques mois, une BD est surtout sur le même sujet et j'avoue l'avoir nettement préféré. Il s'agissait de « Comme un oiseau dans un bocal » de Lou Lubie. J'ai bien peur que cet effet de mode entraîne des diagnostics erronés chez les enfants en précocité intellectuelle ou chez ceux qui réalisent des exploits de génie. Or, le HPI, ce n'est pas le quoi mais le comment. Ce n'est pas le résultat mais le fonctionnement.

    Or, cette BD ignore un peu ce processus en se focalisant sur la recherche de l'identité et des causes de dysfonctionnement comportementale. Il a suffi d'un test chez un psychologue avec un QI supérieur à 130 ainsi qu'une analyse individuelle comprenant notamment le vécu et la personnalité.

    C'est toujours intéressant de découvrir des témoignages de personnes vivant cette particularité avec laquelle on naît, on grandit et on vieillit. Visiblement, cela ne serait pas que réservés aux classes privilégiées mais cela se retrouve dans toutes les classes sociales avec il est vrai une grande influence de l'environnement sur la manière dont on va vivre.

    Il faut retenir que ce n'est ni une maladie, ni un trouble du comportement. Il y a cependant une différence structurelle dans les connexions du cerveau qui fait qu'on raisonne d'une certaine manière.

    En conclusion, une BD drôle et instructive sur le sujet des HPI. Cela peut les aider à mieux les connaître et surtout il y aura des conseils en fin d'album pour bien vivre avec un HPI, c'est toujours très utile.

    Touriste-amateur Le 16/03/2024 à 11:50:05
    Miss Endicott - Tome 1 - Tome 1

    L'avis porte sur les deux tomes.
    Relecture des années après de ce dytique. Quel plaisir!
    L'originalité du scénario, des dessins léchés qui nous plongent dans cette époque victorienne, des rebondissements dans l'histoire, du doute de la part de l'héroïne. Tout y est!!!

    Je me suis à nouveau régalé (j'avoue que j'avais un peu oublié l'histoire depuis le temps!). Et comme ces albums sont toujours disponibles à la vente, n'hésitez pas!

    Erik67 Le 16/03/2024 à 09:25:33
    La guerre de Catherine / Au nom de Catherine - Tome 2 - Au nom de Catherine

    J'avais lu « la guerre de Catherine » réalisée en 2017 par Claire Fauvel sur la base du roman de Julia Billet. Voici la suite avec une réalisation cette fois-ci de Mayalen Goust ce qui tranche un peu avec l'homogénéité de l’œuvre.

    A vrai dire en empruntant ce titre, je ne savais pas que c'était la suite du roman ce qui m'a un peu troublé car il fallait se remémorer le vécu de notre héroïne ayant traversé la difficile épreuve de la Seconde Guerre Mondiale dans sa condition de juive.

    Cette partie se concentre sur l'après-guerre et la souffrance morale vécu par les enfants des survivants des camps de la mort. Un résistant allemand proche ami de la famille d’accueil de Catherine a comme pour projet de réunir les jeunes allemands avec ces jeunes gens d'origine juive.

    Il est vrai que cela sonnera comme un acte de réconciliation et de paix. Cela ne sera guère facile pour certaines d'entre-elles qui s'en prennent aux enfants de ces parents exterminateurs. On ne peut qu'être très mal à l'aise. Finalement, l'apaisement triomphera.

    J'ai toujours aimé l'Allemagne. Je vis à côté et j'y vais très souvent. Nos pays étaient en guerre mais ils ont su construire une paix durable qui est profitable à tous. Pourquoi cet exemple ne serait pas possible ailleurs dans le monde comme par exemple en Palestine ?

    Bref, j'admire lorsqu'on peut dépasser ses différences pour construire quelque chose de plus beau encore. Il suffit d'un peu de tolérance. C'est ce thème qui m'a particulièrement touché dans cette œuvre que j'ai aimé pour cela.

    Catherine va devenir petit à petit reporter-photographe dans un monde assez machiste qui ne laisse guère de la place aux femmes. Elle devra y mener un combat de tous les jours afin de gagner en estime.

    A un moment donné, elle sera envoyée aux Etats-Unis dans le Kansas pour couvrir les premières tentatives d'abolition de la ségrégation. Evidemment, ce combat de race l'a touché au plus profond.

    En conclusion, un joli roman très bien adapté qu'il faut découvrir. Je l'ai même préféré au précédent.

    Pulp_Sirius Le 16/03/2024 à 03:58:24
    Bécassine - Tome 1 - L'enfance de Bécassine

    Après avoir lu par hasard le tome 9, voici le tout premier.

    D'abord, l'édition de 1992 que j'ai en main est affreuse. Énormément de fautes de typographie, des espaces manquantes, des tirets rajoutés pour les conversations, etc. C'est quoi ce délire d'avoir retouché au texte original? Je n'ai repéré aucune de ces erreurs dans la version de 1979 du tome 9, qui était parfait en tout point. Ça fait toujours rire, de voir qu’on savait mieux écrire en 1913 qu’en 1992, alors imaginez en 2024...

    Sinon, j'ai trouvé ce tome moins intéressant que « Bécassine Nourrice ». Beaucoup de blagues axées sur le manque d’intelligence ou de jugement de Bécassine (une enfant ici) qui prend tout au pied de la lettre. J’ai parfois souri, mais j’ai trouvé que c’était toujours le même type d’humour qui se répétait tout le long du récit. Il y a quand même une ou deux scènes touchantes.

    J’ai cru comprendre que chaque nouvel album de Bécassine faisait suite au précédent, alors d’un point de vue historique, pour comprendre les origines du personnage, l’album conserve un certain intérêt. Mais sinon, j’ai hâte de retrouver Bécassine adulte...

    Zablo Le 15/03/2024 à 23:04:08
    Blueberry - Tome 6 - L'homme à l'étoile d'argent

    Une référence irréfragable du Western...

    Et pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à d'autres classiques, cinématographiques cette fois-ci : en particulier le troublant L'homme aux colts d'or de Dmytryk.

    L'amorce est quasiment identique : une famille de cow boys crapuleux, accablants un village de l'Ouest, assassinent lâchement le shérif. Désœuvrés, les villageois décident alors de faire appel à un tireur d'élite et lui laissent le champ libre pour gérer la situation...

    Ce parallèle montre l'influence du genre cinématographique sur l’œuvre de Charlier et de Giraud, que ce soit dans les scénarios, les cadrages, les décors voir même les gueules et les attitudes. Pas besoin d'être un spécialiste pour le remarquer. Cependant, la BD Blueberry remâche le mythe, pour donner naissance à une autre forme de pot-pourri...

    Plutôt qu'Henri Fonda, l'homme de la situation est ici le lieutenant Blueberry, accompagné de Mc Clure, ce fieffé alcoolique... Il y a beaucoup d'humour et de dérision dans cette BD, plus que dans les westerns hollywoodiens des années 1950/60. Toutefois, Charlier sait jouer avec la gravité de l'enjeu (la dignité humaine et des vies à sauver) pour faire monter la tension.

    Le style du dessinateur, Giraud, va dans ce sens : donnant des expressions variées à ses personnages, parfois burlesques (jugez la tête de « Marlowe » sur les planches 13 à 14), souvent malicieuses (notamment le lieutenant, qui n'est pas du genre à se démonter), leurs identités graphiques sont profondes et immédiates. Le trait de Gir n'est pas seulement clair et lisible, il est aussi précis et élaboré (voyez la fusillade pl. 23, où Blueberry se tient au comptoir pour stabiliser son tir dans sa chute).

    Néanmoins, les dessins de Giraud n'ont pas encore atteint leur pleine maturité : difficile de faire la différence entre Blueberry et ses adversaires planches 42 et 45, avec les mêmes physionomies et les mêmes vêtements... Comme si le nouveau marshall se battait contre son reflet, contre lui même... Drôle d'impression. Il y a aussi quelques redondances avec les albums précédents...

    Mais j'aime cet album. Déjà parce qu'il a fait partie intégrante de ma jeunesse, mais aussi parce que c'est une expérience différente de celle du cinéma : les cases ne sont qu'un support à notre imagination et le récit contient en creux les arguments d'un ANTI-western. Après tout, rebelle et un peu en marge, Blueberry n'est-il pas lui même un ANTI-héros ?

    Certes, Miss Marsh subit quelques vexations, Blueberry étant taxé d'« ANTIféministe vieux jeu et prétentieux ». Mais les personnages de cet album, particulièrement bien réussis, sont plus complexes qu'on ne pourrait le penser aux premiers abords, un modèle du genre. Faites-vous une idée.

    Enfin, si Blueberry a puisé dans la manne américaine, elle est devenue LA référence du Western dans le 9ème art : combien d'auteurs s'en sont-ils inspirés ? Me viennent en tête pêle-mèle : Lincoln, Calfboy, Bouncer, Chinaman, Undertaker, Ladies with guns et plusieurs piles d'autres...

    Alors pourquoi est-il pratiquement impossible de trouver la série complète du lieutenant en bibliothèque ? Parce qu'elle est assimilée à de la contre-culture voir à de la sous-culture (dixit Zemmour) ? Parce que trop commerciale ? Vieille et poussiéreuse ? Sans intérêt ? Trop masculine ? Trop juvénile ? Trop populaire ? Cancel culture ? Trop longue ? Complexe ? Pas la place ? Non...

    ...Politique du je m'en foutisme.

    Erik67 Le 15/03/2024 à 13:27:15

    Il est vrai que j'en attendais beaucoup de cette BD étant également intéresse par ce que les psychologues appellent le traumatisme intergénérationnel. Cela peut se transmettre entre les générations sans même l'usage de la parole. Un génocide non reconnu par exemple. Une tombe disparue également.

    On fait la connaissance de deux jeunes frères qui descendent d'une famille d'origine arménienne dont les ancêtres ont connu l'exil de la Turquie à la France. Visiblement, les grands-parents qui ont survécu au génocide ont eu une vie heureuse en Turquie avant d'être chassé par un pogrom fomentée en 1955 par un politique véreux dans un contexte de tension avec la Grèce sur la question de Chypre. Les nationalistes ont toujours eu la côte dans ce pays.

    Par la suite, les grands-parents ont perdu leur bébé du prénom de Carole qu'ils ont enterré dans un cimetière mais la tombe a totalement disparu. Les deux frères amis vont alors partir dans un voyage mémoriel qui va leur permettre de découvrir la Turquie.

    Il faut préciser que les dirigeants turcs successifs ont rasé les cimetières arméniens pour effacer toutes traces d'un triste passé et construire une Turquie plus moderne et sans doute plus respectable. Le fameux Ataturk sera par exemple cité alors qu'il est une figure marquante incontestable. Les stèles mortuaires ont même servi de fondation pour les nouvelles constructions ce qui constitue une violence dans le symbole...

    J'avoue ne pas avoir été en phase à plusieurs reprises même si la démarche de départ me paraissait assez légitime. Je comprends qu'on puisse vouloir survivre en s'intégrant à tout prix à une société qui a voulu une extermination totale d'une minorité. Mais bon, il y a quand même des limites qui sont plus ou moins acceptables. Il faut savoir que depuis, tous les gouvernements successifs de la République turque, fondée sur les ruines de l’Arménie, ont toujours nié la culpabilité de la Turquie dans le génocide des Arméniens.

    J’ai l'impression également que ce voyage qui n'a pas permis d'aller jusqu'au bout n'aura été qu'une chimère. Une personne disparue est toujours présente dans notre cœur. Il ne faut pas nécessairement une lointaine tombe pour que ce souvenir disparaisse même si le culte des morts peut apparaître important.

    J'ai apprécié le dessin qui concourt à un graphisme assez agréable. Ainsi, on pourra profiter des merveilles de la Turquie actuelle. A noter que cela se passe lors du dernier soubresaut de la démocratie alors qu'Erdogan est encore que le Premier Ministre de ce pays sombrant vers une dictature déguisée. Les manifestations font rage dans le pays et notamment dans la partie européenne de la ville d’Istanbul qui est plus ouverte sur le monde mais ils sont minoritaires.

    Il s'agit d'une BD un peu différente dans le traitement de ce que j'ai pu lire à propos du massacre des arméniens. Il n'aborde pas le génocide mais plutôt les conséquences indirectes sur les générations qui ont suivi. Cette particularité provoque un certain intérêt dans cette lecture thérapeutique.

    martindrouil Le 15/03/2024 à 12:22:26
    Le manoir - Tome 1 - Liam et la carte d'éternité - Première partie

    Très bon début, une bd pour jeunes qui mérite d'être connu. Entre Harry Potter et réalité virtuelle.

    JLE Le 15/03/2024 à 11:58:35
    San Francisco 1906 - Tome 1 - Les trois Judith

    Le 17 avril 1906, San Francisco s’apprête sans le savoir à subir le plus grand tremblement de terre de son histoire. Dans ce cadre historique, Damien Marie (Ceux qui me touchent, …) et de Fabrice Meddour ont créé une histoire mêlant l’empire Néobabylonien, l’opéra, Gustav Klimt, la Mano Nera et son homologue chinoise. Tant de sujets qui, sous les mains des auteurs, se combinent avec une grande lisibilité.

    Les virtuoses pinceaux de Fabrice Meddour (la Fille du Quai, Après l’Enfer (déjà avec Damien Marie), John Arthur Livingstone - Le Roi des singes, …) n’ont jamais trouvé si bel écrin que celui de cette histoire. Les scènes intimes, voire très intimes, précèdent des larges plans et des véritables tableaux de catastrophe. Le cadrage est mûrement réfléchi et les personnages disposent d’une réelle personnalité graphique. C’est aussi un grand plaisir de voir la Judith de Gustav Klimt mise en scène dans l’introduction. Sans vouloir lever trop le voile sur l’intrigue, l’évocation du maître de la peinture viennoise ne se limite pas à l’introduction.

    Les auteurs avertissent le lecteur dès la page de garde : si le cadre est historique, le récit est inventé. Quelques pages intitulées « L’Histoire dans l’histoire », également très agréablement lisibles, permettent de mieux saisir cette articulation et de comprendre un peu mieux les références historiques et l’ampleur de la recherche des auteurs. Ainsi, l’idée de l’utilisation du chanteur d’opéra Enrico Caruso, célèbre ténor effectivement présent sur les lieux au moment du tremblement de terre, est une belle trouvaille et donne de l’ampleur et de la crédibilité au récit.

    Bref, je recommande grandement la lecture de cet ouvrage. Cerise sur le gâteau, le second tome de ce diptyque paraîtra rapidement : il est finalisé et est annoncé pour le mois de juin 2024.

    A lire si vous aimez : les histoires de mafia et de corruption, Gustav Klimt, l’opéra, San Francisco, ou tout simplement les aquarelles de Fabrice Meddour.

    Eric DEMAISON Le 15/03/2024 à 11:25:53

    Lecture plaisante d'un livre qui régulièrement réussit à adopter un ton poétique. C'est déjà beaucoup et cela permet de prendre du plaisir.
    Histoire d'une jeune fille (cela se situe en Corée, c'est fou comme ce pays à la société guindée attire les jeunes occidentaux, il y a des études à mener sur ce thème!) qui partant à l'université, au gré d'un travail étudiant de nuit, rencontre une femme, matérialise son mal être. Mais les désillusions d'amitiés d'adolescente la feront changer de voie.
    Un seul regret la fin, elle est incompréhensible. La volonté de l'auteur de la laisser en suspend se comprend, cependant cela me semble un peu inachevé.
    Les dessins sont beaux ce qui ne gâte rien.

    franp Le 15/03/2024 à 11:22:33

    Le dessin est acceptable, la recherche historique et documentaire fouillée. Mais tout cela est gâché par un scénario à rebondissements et trop invraisemblable vraiment lassant, passé les deux ou trois premiers tomes.

    addrr Le 15/03/2024 à 00:01:01

    Quelle superbe découverte ! Un petit peu déçu des graphismes très particuliers (quoiqu’adaptés), mais côté scénario, développement et chute, c’est parfait !

    kergan666 Le 14/03/2024 à 22:55:08
    Dans le ventre du dragon - Tome 3 - Phyl

    j'avais eu du mal à démarrer le tome 1 mais là j'ai manqué le refermer à peine commencé.
    mais j'ai tenu bon et je suis arrivé au bout.
    franchement, je pense avoir compris l’histoire qui avait un bon potentiel mais je n'ai pas accroché.
    peut être faut il fumer un bon joint pour apprécier à sa juste valeur.
    heureusement la série est finie.
    c'est dommage pour le dessinateur car dans l'ensemble les dessins ne sont pas mauvais voir même bons.
    j’espère que cette série trouvera son public mais pour ma part je ne suis pas emballé

    docteur fil Le 14/03/2024 à 21:52:27
    Undertaker - Tome 7 - Mister prairie

    CONCERNE LE CARNET DE STORYBOARDS UNIQUEMENT
    BIEN QUE J'ADORE CET AUTEUR ET CETTE SERIE, CE PETIT OBJET N'A AUCUN INTERET : TROP CHER (21,50) POUR UN TIRAGE BIEN TROP IMPORTANT (2350 EXEMPLAIRES). A OUBLIER;

    Shaddam4 Le 14/03/2024 à 14:23:55
    Saint-Elme - Tome 5 - Les Thermopyles

    Ça y est, il va falloir s’habituer à une vie sans Saint-Elme… En seulement cinq albums sortis en trois ans, le duo Serge Lehman et Frederik Peeters ont créé un petit miracle d’intensité que personne n’attendait et qui débarque directement dans le hall of fame des grandes séries de la BD. Et ce n’est pas ce dernier (gros) tome qui va faire baisser la tension, occupé qu’il est sur ses 2/3 par une des plus magistrales fusillade réalisée dans le neuvième art. Dans une sorte de perfection rythmique les auteurs résolvent tranquillement leurs intrigues, qu’elles soient mystiques ou terres à terre, n’oublient rien au passage et gardent le bon goût de laisser planer suffisamment de mystère pour garder cette aura particulière qui aura recouvert la série.


    L’écart est ténu entre le déballage précipité et la retenue cryptique et le duo d’auteurs tient sa ligne de crête avec élégance, facilité, évidence même. Comme dans un film d’action parfait on se dit que c’est finalement si simple de conter une histoire populaire, artistique, personnelle tout à la fois. Chaque élément est à sa place, chaque case est du bon format, l’ensemble, de la fusillade pourtant nocturne en huis-clos aux révélations parmi la pléthore de personnages, tout est d’une lisibilité sans faille, comme une leçon de maîtres.

    Alors on savourera surtout la très grosse baston en se disant que décidément avoir de la place dans une BD c’est un sacré luxe! On accompagnera des personnages désormais familiers sur leur dernier itinéraire et on appréciera ce qui reste de mystère avec l’élégance de gentlemen qui sauront résister aux sirènes de prolongations. Car à Saint-Elme tout doit finir.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/02/07/saint-elme-5-les-thermopyles/

    Shaddam4 Le 14/03/2024 à 14:23:14
    Blacksad - Tome 7 - Alors, tout tombe - Seconde partie

    A la clôture de ce septième album (en 24 ans… Blacksad s’apprécie comme le bon vin) on se demande un peu ce qui a justifié la césure en deux parties étant donnée la relative simplicité de l’intrigue. Un confort graphique peut-être, le temps nécessaire pour faire revenir un personnage iconique sans véritable lien avec la trame principale éventuellement. Toujours est-il que cette seconde partie pourra paraître un peu facile scénaristiquement parlant, Canales ayant tendance à téléphoner ses révélations. On est d’ailleurs surpris par la discipline avec laquelle il aura défloré ses personnages depuis le tome précédent, en comparaison avec les atmosphères pleinement polar des anciens albums où les cliffhanger finaux étaient toujours efficaces. C’est le cas ici (en deux temps) mais on aura besoin de relire l’ensemble (et même Ame Rouge) pour être bien sur de comprendre les liens entre l’affaire du théâtre, Alma et l’arrivée de Blacksad dans tout cela.

    Ne soyons pas trop difficile, l’album reste dans les canons d’une série magistrale dont les planches illuminent les yeux et transpirent du plaisir de l’artiste. La reconstitution de l’époque est toujours un fourmillement de détails qui donnent envie de passer un temps infini à savourer chaque détail des cases. Guarnido se permet même une petite expérimentation pointilliste sur une séquence flashback et alterne les ambiances avec une facilité déconcertante. Tentez l’expérience de reprendre les toutes premières pages de la série pour constater mine de rien l’immense progrès du dessinateur.


    L’enquête en elle-même reste agréable, dans les arcanes d’une politique municipale corrompue jusqu’à la moelle… Reste l’affaire Alma. La chute du précédent album était parfaitement réussie tant dans l’explosion visuelle que dans le fait de ramener le seul vrai amour de notre chat préféré. Pourtant on croise cette figure tout le long avec la désagréable impression que les auteurs ont trouvé un prétexte très artificiel pour rappeler le point faible du héros. Le problème c’est qu’Alma peine à s’intégrer à l’histoire (téléphoné je disais) et si les auteurs ne sont jamais abstenus d’invoquer subrepticement le passé de Blacksad sur d’autres albums, cela paraît ici ne rien apporter ni à la tension dramatique ni à l’histoire. Avec un happy end en sus, on frise la faute de goût, si ce n’était le plaisir de voir le personnage en lui-même. Heureusement les autres figures habituelles, à commencer par Weekly qui prend de plus en plus d’importance et le commissaire qui surprend en sorte de Gordon (notamment dans une séquence où l’on n’attend plus que la cape de Batman), sont parfaitement en place pour servir d’acolytes à l’enquêteur.

    Espérons que c’est un mal pour un bien à savoir une décision de tisser un peu plus de liens à l’avenir entre les albums d’une série qu’on espère reprendre un rythme biennal.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/02/26/blacksad-7-alors-tout-tombe-seconde-partie/

    Shaddam4 Le 14/03/2024 à 14:21:38
    San Francisco 1906 - Tome 1 - Les trois Judith

    Fabrice Meddour est un artiste trop peu connu. Surgi dans les années 1990 avec une série qui a marqué son époque, Hispanola, sa technique en couleur directe n’a par la suite pas rencontré le succès escompté. Allié au talentueux Damien Marie depuis le magnifique diptyque Après l’enfer, il revient pour un quatrième album tant le duo fonctionne bien et reprend cette alchimie de dessins aussi sensuels qu’incertains et d’un scénario à la trame simple mais très référencée.

    Auparavant attachés aux horreurs de la Guerre de Sécession où ils transposaient le conte du Magicien d’Oz, le duo documente cette fois le grand séisme de San Francisco où ils construisent une intrigue mafieuse dans laquelle notre belle ingénue va croiser la route du grand Caruso aux prises avec le chantage de la pègre locale. Le cœur de ce chantage est un tableau perdu de Gustav Klimt qui va passer de main en main en faisant de la pauvre Everett le témoin d’évènements semi-historiques. Le premier tome suit une intrigue linéaire mais astucieusement découpée pour aborder les différents protagonistes de ce prétexte à décrire (dans le second tome) le contexte chaotique laissé par le tremblement de Terre. Avec différentes mafia ethniques qui se partagent le Crime, un artiste craignant pour sa voix et un général d’armée tiraillé entre son amour pour une femme fatale et son devoir militaire, notre héroïne va être ballotée au gré des évènements. Et c’est le principal « défaut » de cet album qui fait de son personnage principal un fétu de paille dont la seule caractéristique est une énigmatique filiation avec le mythe de Judith, cette magnifique veuve qui usa de ses charmes pour assassiner le puissant général babylonien. Le scénario relie ainsi joliment le tableau biblique de Klimt, l’histoire mythique et cette pauvre fille plongée dans les ruines de San Francisco. De quoi titiller notre curiosité pour la suite et de donner prétexte à Fabrice Meddour à nous donner de superbes planches coquines dans ses tons sépia habituels.

    Jouant entre les lieux et les temporalités, Damien Marie propose de jolis textes et rythme son histoire entre une galerie de personnages variés et de l’action directement issue des films de genre. Le personnage principal est une victime souvent peu vêtue même si, avouons le, les auteurs semble plus intéressés par les règlements de compte gores. La survenue du séisme donne tout de même lieu à de belles planches massives où les limites techniques de Meddour nous laissent loin d’un apocalypse à la mode Otomo. L’ensemble reste pourtant malgré ces quelques faiblesses connues (le style du dessinateur était plus à son aise dans les lianes du Bayou) une lecture très plaisante pour une mise en place.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/03/11/san-francisco-1906/

    Zedruide Le 14/03/2024 à 13:07:34

    C'est complètement C.. et W.T.F. que ça en devient culte. Lecture où on met le cerveau de côté et on profite du fun, de l'humour noir et les hectolitres de sang.

    Pour les fans de Ryan Ottley et des films de série Z comme Sharknado etc.

    FinistereForEver Le 14/03/2024 à 12:07:44
    Voltaire amoureux - Tome 2 - Voltaire très amoureux

    L'album est très chouette. Je mettrais 5 étoiles si Oubrerie avait l'intégrité de respecter sa promesse de la fin : "La suite... au prochain épisode." Nous attendons toujours la suite. Et y en a marre de ces auteurs et éditeurs qui ne terminent pas leurs séries !

    BudGuy Le 14/03/2024 à 09:25:53
    Murena - Tome 12 - Mort d'un sage

    Après un opus n°11 que j'avais trouvé un chouia en-dessous de la moyenne de cette série, ce nouvel album vient clôturer un nouvel arc autour du sulfureux empereur Néron avec en point d'orgue la mort de Sénèque, son ancien pédagogue.

    Murena tente de ménager la chèvre et le chou vis à vis de l'empereur et des amis qui mènent une conspiration contre ce dernier. Le scénario ménage de beaux rebondissements et de la tension à différents instants, pour un album qui conclut en beauté ce qui aura été construit depuis le tome 10.

    Theo a appris de ses erreurs et nous propose une couverture bien plus intéressante et plus belle que la précédente. Son dessin est de toute beauté et rend honneur au regretté Delaby.

    Erik67 Le 14/03/2024 à 08:09:31

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal à ma lecture au début car j'ai pris l'une des trois femmes pour un homme. C'est vrai qu'on dirait vraiment un homme mais non. A noter que par la suite, on va découvrir un camarade de classe masculin dessinée au féminin avec de longs cheveux. Toute cette confusion m'a laissé un peu perplexe...

    Nous suivons donc trois jeunes femmes dans le Japon d'aujourd'hui. Ses femmes sont d'origines asiatiques (Singapour, Corée du Sud...) mais elles ont vécu dans d'autres pays que le Japon. Elles découvrent le Japon afin d'assurer leur avenir en toute liberté.

    Une des protagonistes a connu le Japon à sa plus tendre enfance avant de le quitter pour les USA où elle a adopté leur style de vie en guise d'intégration de force. Aussi, le retour au Japon sera assez compliqué car elle ne maîtrise pas la langue par exemple. Bref, elle se sent une étrangère malgré ce retour aux sources.

    Mon honnêteté habituelle me pousse à vous dire que je me suis royalement ennuyé à cette lecture un peu chorale. Il est parfois intéressant de voir le parcours de chacun des protagonistes pour voir les différences et les similitudes par rapport au monde de vie japonais.

    Par ailleurs, le graphisme épuré assez réaliste est assez avenant malgré une utilisation massive de déformation de visages ce qui en devient assez irritant. A noter également une pagination assez impressionnante avec 378 pages à avaler.

    Il est vrai que le récit m'a semblé d'une grande légèreté et d'une banalité sans nom avec une succession de petites scènes sans grand intérêt. Bref, je ne me suis pas accroché à ces personnages qui vivent en communauté. Il me manquait du rythme et une intrigue. C'est plutôt un genre d'introspection dans une sorte d'immersion culturelle qui pourra plaire à un certain lectorat.

    Pulp_Sirius Le 14/03/2024 à 02:15:54

    En lisant cet album, je savais d'avance que les critiques allaient être dithyrambiques. Un drame humain! C'est la recette parfaite : un père abusif, un enfant et une femme maltraités... ça parle aux gens, ces choses-là...

    À moi aussi, d'ordinaire. Mais le scénario passe beaucoup, mais beaucoup trop de temps sur les délires d'espion du père qui sont beaucoup trop répétitifs. Le premier tiers de l'album, ce sont des histoires sur De Gaulle, etc. Encore et encore. Le deuxième tiers, c'est le fils qui reproduit le schéma de son père avec un ami.

    Là où j'ai finalement accroché, c'est au dernier tiers. Quand le fils devient adulte et qu'il a fait sa vie et qu'il revoit ses parents de temps à autre. Les réactions du père face à son fils sont tragiques. La folie exacerbée par la vieillesse fait mal au cœur. C'est là que j'ai véritablement eu de la peine. Avant ça, le père me paraissait trop unidimensionnel. Son caractère manquait cruellement de complexité.

    Très moyen dans l'ensemble. Le dessin de Gnaedig est également beaucoup trop simpliste à mon goût.

    Pulp_Sirius Le 14/03/2024 à 02:01:04

    Dans le même genre qu'un "Paul". Le ton est très léger. Pascal veut bien paraître pour ses retrouvailles d'anciens compagnons de classe du secondaire (lycée) qu'il n'a pas vus depuis 10 ans. Même s'il a déjà une blonde (copine), il veut impressionner Alice qui est censée être là. J'ai quand même ri à quelques reprises.

    Le problème, c'est que Pascal, le personnage principal, n'est pas super aimable, et que l'histoire traîne un peu en longueur. Certains concepts se répètent un peu trop. Et la fin est décevante. Pas désagréable, mais le récit manque un peu d'ambition selon moi.

    Jozef Le 13/03/2024 à 23:48:42

    Impossible d'aller au bout. C'est en lisant la chronique que j'ai saisi l'histoire... Je n'ai pas compris la relation père-fils. Ni vraiment le réel du cauchemar. Le personnage principal a toujours une expression enjouée bizarre. Pas assez clair pour moi dans l'émotion suggérée.
    Et pourtant, j'aime beaucoup le travail de Manu Larcenet. Même ses premiers titres. Mais celui-ci n'a pas fonctionné pour moi. Tant pis...

    addrr Le 13/03/2024 à 17:41:32

    Une série de Jodorowsky, c’est toujours pour moi un régal par anticipation !
    Ses scenarii sont clivants, très clivants. Beaucoup adorent, beaucoup détestent, et moi, j’adore son style.
    Ici, on est dans du Jodo pur jus : trahisons, mensonges, manipulations, gore, passages malsains/malaisants/glauques, personnages attachants et répugnants … tout y est !
    Et dans Sang Royal, à chaque album, la magie opère, mais dans des styles et des ficelles à chaque fois différentes. C’est du tout bon.
    Autre point fort : les graphismes. Ils sont sensationnels, ni plus, ni moins. Très léchés, dynamiques, ce sont de vraies peintures qu’il convient de décortiquer et regarder plusieurs fois tellement c’est beau. L’aspect médiéval-Fantasy de l’album est vraiment mis en avant de manière idéale, idéalisée même.
    Dommage que nous n’ayons pas plus de productions de cet artiste en France, car il est vraiment très bon.
    Je ne mets pas 5/5 car il y a quelques petites facilités scénaristiques par moments, ainsi que quelques petits points mal expliqués ou étranges dans le comportements de personnages, mais ce n’est pas loin de la perfection.

    Zablo Le 13/03/2024 à 16:18:44

    Je préfère les chats, mais bon...

    Le chien en question vient bouleverser la vie d’un artiste un peu raté, « Morose », qui trouve l’inspiration grâce à cette présence bienveillante. Inquiet de cette ascension nouvelle, son voisin, « Dubonheur », artiste ultra connu et devenu richissime grâce aux portraits de son propre animal de compagnie, un félin, en devient particulièrement envieux et aigri...

    La BD part sur un bon rythme, avec de belles idées scénaristiques, des pirouettes bien senties... La mise en scène est remarquable, avec quelques surprises selon les pages... L’auteur sait guider notre regard.

    Néanmoins, j'ai eu du mal avec l'aspect graphique, paradoxalement moderne et kitsch à la fois. Certes, c'est un ressort comique du livre, avec un effet pastiche. Mais le travail à l’ordinateur a tendance à me rebuter. Ne vous attendez pas à quelque chose de beau, selon les critères habituels en tout cas...

    L'esthétique du chien en particulier, mis en valeur sur la couverture, est très vilaine... Cela me fait penser à ces mémères et ces pépères, vous savez, celles et ceux qui aiment leur canidé, avec un amour immodéré, plus qu'ielles n’en ont pour les êtres humains.

    Les personnages ont aussi une allure marquante, avec de gros yeux noirs, qui évoquent plus le manga que le franco-belge.

    Ce ton, autant dérisoire que mièvre, se retrouve dans les jeux de mots (« dog-matisme », « malgré toutou », « Jack Kerouaf »...) ou autres phrases de leitmotiv...

    Si ce livre est accessible, il a aussi plusieurs niveaux de lecture. Il s'interroge, avec un certain humour, sur l'art et son jugement, les rivalités malsaines dans l'art, la mode ou encore les préférences, chien ou chat... Il pose ainsi de multiples questions :

    Comment faire un chef d’œuvre ? Est-ce qu’il faut de la maîtrise, un temps de labeur, un atelier digne de ce nom, de l’inspiration, un certain état de forme ? Est-ce qu’il s’agit simplement d’une affaire de goût, de rencontres ? Quelle est la place du public dans la réception de cet art ? Est-ce qu’il faut produire beaucoup, avoir une réflexion intellectuelle sur son travail ? Quelle est la place de l’argent, des récompenses et des médias, mainstream ou non ? Est-ce que l'art doit véhiculer un message, des émotions, respecter des canons académiques ou au contraire les faire évoluer ? Et puis après tout, est-ce qu’on s’en fout pas un peu, tant qu’on aime faire de l’art, que quelqu’un l’apprécie...

    Néanmoins, n’espérez pas trouver de réponses sérieuses à ces questions, pourtant intéressantes et non orientées sur le 9ème art. De plus, la relation des maîtres à leurs animaux m’a profondément ennuyé.

    D’autres BD m’ont apporté des expériences bien plus épiques, mystiques, enrichissantes intellectuellement ou parfois à se pisser dessus tellement elles étaient drôles ou effrayantes. Il est vrai que ce n’est pas tous les jours..

    Ici, j’avoue que je suis resté un peu sur ma faim. J’admire cependant cet auteur, qui a su faire ce que moi je n’ai jamais fait. Mais ce n’est pas ce dont je rêve en tant que lecteur.

    Le Nécromanchien n’en demeure pas moins une œuvre singulière, cérébrale...

    ...et pleine de second degré.

    Erik67 Le 13/03/2024 à 08:18:26

    Qui connaître Maître Vergès ? C'est quand même l'un des avocats les plus célèbres du XXème siècle même s'il a été surnommée l’avocat du diable. D'ailleurs, cette BD nous invite à passer une nuit avec le diable.

    Pourquoi une telle réputation ? Il a été un résistant et un anticolonialiste. Cependant, il a défendu dans le cadre de son métier d'avocat le nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, ou le terroriste Carlos. Bref, il a été l'avocat des pires crapules de toute l'humanité. Certes, mais un avocat aussi contesté que brillant !

    On pourrait l'excuser en raison de son métier juridique qui ne laisse pas la place aux sentiments. Cependant, il n'hésitait pas à déclarer que l'ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic est extrêmement sympathique ou que Pol Pot était drôle et courtois. C'est comme si on trouvait, à titre purement personnel, le criminel de guerre Vladimir Poutine ou encore Kim Jong-un comme personnalité bienveillante.

    A noter qu'il a proposé ses services à Saddam Hussein ou encore à Mouammar Kadhafi, d'autres aimables personnalités connues pour leur humanisme dans leurs pays respectifs.

    A son décès, survenu alors qu'il a 88 ans en 2013, un de ses confrères dira : « La seule chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord, c’est que Vergès était un personnage exceptionnel, fascinant et qui emporte avec lui une grande part de son mystère ». Il a eu des combats peu glorieux et on ne saura jamais quelle était la part de sincérité...

    Sa liberté de propos et son indépendance explique évidement ce côté brillant dans l'explication des pires actes commis par ses clients. Il parvient à expliquer l’enchaînement comme dans une tragédie grecque. C'est évidement dangereux mais courageux. Il sait faire face et peu aujourd'hui peuvent avoir ce trait de caractère.

    Moi qui suis juriste, j'ai trouvé cette BD totalement captivante et presque enivrante car c'est brillamment construit. Cela donne un aspect assez complexe de la personnalité de Vergès ce qui le rend intéressant. Oui, on peut être séduit par la beauté du diable ou les fleurs du mal...

    addrr Le 13/03/2024 à 00:21:34
    Sept - Tome 4 - Sept missionnaires

    C’est drôle, c’est fin, les dialogues et la plupart des scènes sont succulentes et truculentes… et c’est bien dessiné. Du grand art !

    Eric DEMAISON Le 12/03/2024 à 20:24:30

    Simenon n'a pas écrit que du Maigret. Il a fait aussi des romans. Celui-là en est un, policier certes.
    Toujours chez Simenon la psychologie des personnages est omniprésente. Ce n'est pas une enquête basée sur les détails matériels mais sur la connaissance des ressorts psychologiques des personnages. Le huis clos sur un navire marchand qui cabote le long des côtes de Norvège offre un cadre idéal et est très bien exploité par les auteurs de de cette adaptation. Le récit est bien conduit par le scénariste, qui ne s'est pas perdu dans des dialogues ou paragraphes de contexte sans fin. Et le dessin ainsi que la mise en page de C. Cailleaux sont réussis. Mention spéciale à la couverture (dans les bleus et rouges)).
    Du plaisir garanti!

    Flemeth Le 12/03/2024 à 19:04:31

    J'ai beaucoup aimé cet album avec ces deux robots touchants d'humanité. On est à la frontière de l'humain et de l'IA et des préoccupations physiques et philosophiques de chacun, comme dans Ghost in the shell. C'est un peu redondant sur la longueur mais la déliquescence de l'humanité au fil du temps est bien rendue et bien flippante. Les dessins, on adhère ou pas, moi ils ne m'ont pas dérangé, j'ai surtout aimé les couleurs, l'ambiance générale et les moments où les IA s'échappent dans le réseau informatique. Vraiment bien !

    franp Le 12/03/2024 à 18:59:57
    Le maître de pierre - Tome 4 - Cœur de Bourges

    Les dessins architecturaux méticuleux de cette série ne compensent pas un scénario et ésotérique ennuyeux, accompagné d'une pseudo philosophe du même acabit.

    BudGuy Le 12/03/2024 à 16:50:01
    Spirou et Fantasio par... (Une aventure de) / Le Spirou de... - Tome 21 - Spirou et la Gorgone bleue

    Quand Yann rencontre Dany pour une relecture de Spirou et Fantasio, on se doute que cela va donner quelque chose qui va détonner à plusieurs niveaux. C'est effectivement le cas.

    J'avoue être assez partagé. D'un côté, cette relecture version plus adulte et plus grivoise s'apparente à une grosse farce d'un sale gosse cherchant à dynamiter à peu près tout ce qui lui tombe sous la main. D'un autre côté, je ne peux m'empêcher de voir du cynisme dans le discours, de la vulgarité (Pacôme avec la Gorgone Bleue) et du politiquement correct (se moquer/critiquer de Donald Trump n'est ni subversif ni une prise de risque quelconque).

    La quasi-totalité des personnages sont des idiots finis et il y a une forme d'hypocrisie dans le discours: c'est bien d'être bobo-écolo mais pas trop, c'est mal de consommer des burgers mais vous pouvez continuer ainsi puisque tout le monde aime ça, être illégal face à l'illégal ça passe…
    L'humour est présent sur quasiment chaque planche jouant la carte de la parodie (le Marsupilami blanc), du méta (Spip qui annonce que l'on savait qui était la responsable), du grivois (les champignons en forme de phallus), de la stupidité (l'armée américaine avec que des noirs) voire de la surenchère (Trump avec ses poulpitos version Godzilla).

    Dany n'a pas son pareil pour représenter les femmes, surtout avec des proportions généreuses, ici, c'est un peu le festival.

    Un 'one-shot' unique, très outrancier, décalé, débile et qui ne plaira clairement pas à tout le monde. J'y ai vu des qualités mais également beaucoup de défauts, d'où une note assez moyenne.

    davoustmassena Le 12/03/2024 à 13:38:00
    Neptune (Leo) - Tome 2 - Épisode 2

    La série d’Aldébaran continue dans ce diptyque et finalement ça se lit. ça ressemble un peu à ce qu'on a déjà vu sauf que là, ça se passe dans notre système solaire. Dans le premier tome, on a une part de mystère et dans le second on a l'explication de cette histoire. Je trouve qu'ici on va droit à l’essentiel par rapport aux autres aventures, moins de liaisons amoureuses, moins de sectes. J'aime bien, j'ai passé un bon moment.

    addrr Le 12/03/2024 à 11:42:41
    Tex (Une aventure de) (Black and White) - Tome 4 - Au nom du père

    Je deviens un gros fan de Tex, avec ses dessins N&B magnifiques (qui que soient les dessinateurs) et ses scénarios fouillés. Ici, c’est du très grand western, très intense et haletant !

    franp Le 12/03/2024 à 10:24:29

    L'intérêt principal de la série réside dans son dessin et sa colorisation, fort réussis. Pour le scénario, par contre, il ne faut pas être trop exigeant, ou avoir fumé pas mal de moquette.

    franp Le 12/03/2024 à 10:08:15
    Le marin, l'actrice et la croisière jaune - Tome 3 - Mauvaises rencontres

    Quel dommage que cette excellente série a été abandonnée ! Le seul reproche que l'on peut lui faire, c'est qu'il est parfois un peu difficile de s'y retrouver sur un plan géographique ; une petite carte bien introduite de temps à autre aurait parfait le plaisir de cette lecture.

    Erik67 Le 12/03/2024 à 08:06:27

    Il faut savoir que pendant la période où Hitler est monté au pouvoir, il n'a pas eu que des partisans. En effet, certains allemands ont fait dans la résistance, voir la désobéissance même s'ils étaient plutôt minoritaires. Certes, ils étaient pourchassés par la Gestapo et souvent obligés de fuir à l'étranger pour ne pas terminer dans un cachot ou pire en ces temps troublés.

    On va s'intéresser à Andréas Kuppler, brillant journaliste de l'époque ayant couvert les Jeux olympiques d'hiver de Garmisch-Partenkirchen en 1936. C'est un homme ouvert qui n'hésite pas à sympathiser avec des américains lui apportant la culture du jazz et du blues. Il a de plus en plus de mal avec l'Allemagne en étant totalement désabusé.

    A noter que sa femme Magdalena est une fidèle admiratrice du führer Adolphe Hitler. Bref, un contexte familial assez difficile où l'étau va se resserrer progressivement sur lui.

    C'est Corbeyran qui s’attelle au scénario de l'adaptation de ce roman de Michel Goujon dont le thème est le suivant : faut-il se révolter contre un système oppressant ou obéir aveuglement ? Révolte ou soumission ? C'est une problématique qui demeure malheureusement d'actualité.

    En effet, beaucoup de peuples dans le monde sont encore confrontés à ce choix décisif pour l'avenir de leur pays. Les russes, les chinois ou les nord-coréens ont par exemple fait le choix de la soumission à leur dictateur et il faut le respecter en n'intervenant pas dans leurs affaires, exception faite quand ils envahissent un autre pays démocratique.

    J'ai beaucoup aimé la narration qui est d'emblée assez immersive pour se mettre à la place de cet allemand qui voit son peuple dans l'approbation des valeurs de cette révolution nazie qui allait embraser le monde. Il reste encore des gens qui réfléchissent sans être emporter par l'élan populaire.

    On voit également la Gestapo à l’œuvre dans le pays afin de chasser tous les réfractaires au nazisme. Elles usent de moyens vraiment immoraux pour arriver à ses fins. L'interrogatoire finale en est d'ailleurs la meilleure démonstration. C'était réellement un régime inique en son genre dont la barbarie n'est plus à démontrer. Il est vrai que cela inspire encore beaucoup d'état.

    J'ai bien aimé la fin qui donne finalement de l'espoir à cette désobéissance civile face à l'immonde régime. Il faut parfois avoir le courage de dire « non ». Et puis, qui sait, on peut avoir un avenir meilleur...

    addrr Le 12/03/2024 à 00:13:11

    Shiga est vraiment le boss pour ce genre de récit complètement barré, original et haletant à la fois. Et puis, quelle imagination et quel sens du détail !

    Bourbix Le 11/03/2024 à 22:19:35
    Olive (Cazot/Mazel) - Tome 4 - Retour sur terre

    Olive. Une saga onirique et SF au ton léger mais à l'univers dense et foisonnant. Le scénario n'est pas nouveau mais la mise en scène et le rythme font de cette saga un je-ne-sais-quoi d'enivrant à la lecture. Cela mériterait presque un format roman tellement il y a de choses à développer. Le dessin est un peu faible par moment (les visages en particulier), mais le reste est très bon et captive l’œil de manière étonnante. Une excellente série à recommander vivement :)

    Bolt Le 11/03/2024 à 21:14:47

    Traversant une période délicate, commencer It's Lonely at the Centre of the Earth de Zoe Thorogood il y a quelques semaines n'était pas la meilleure des idées. Beaucoup d'éléments sont entrés en résonance, m'ont perturbé dans ma lecture et m'ont forcé à m'arrêter à plusieurs reprises. A froid, le bouquin peut se voir comme une longue litanie, avec peu de perspectives à l'horizon. Et à ce titre, il peut souffrir de comparaison avec ce qui existe en BD autobiographique. Je pense particulièrement au formidable Journal de Fabrice Neaud, remis en lumière récemment par sa réédition et sa suite inédite, où dans ce dernier sont dressés des constats systémiques sur la vie d'un jeune gay en province qui subit l'hétéronormativité ambiant dans les années 90, en conjonction avec la précarité et la misère sexuelle que vivait l'auteur.

    Ici, Zoe Thorogood n'appose aucun contexte particulier, et n'avait sans doute pas la prétention d'aller plus loin, le sujet reste la prison de sa maladie mentale. Son prisme. Celui par lequel fuse de saisissantes fulgurances graphiques, qu'elles soient réalistes, éclatées, esquissées ou grotesques, pour raconter un monde intérieur fait d'une immense détresse, de lâchetés et de haine de soi.

    Thorogood anthropomorphise une partie de son entourage, et personnifie quelques facettes d'elle-même, ainsi que la maladie elle-même, un mélange du sans-visage des Voyages de Chihiro et autre chose sur lequel je n'arrive pas à mettre le doigt. Il est forcément d'un noir qui absorbe toute lumière, l'abîme qui cache le monde extérieur que Zoe peine retrouver. Cette porte vers l'extérieur qui est peut-être le seul enjeu que les lecteur.ice.s auront à se mettre sous la dent. Ce qui est dans l'air du temps dans un pan de la littérature actuelle (fictions, livres de bien-être, etc...), déployant une mécanique de l'épanouissement de soi.

    Ne serait-ce que certaines compositions de pages, le bouquin a le mérite d'exister, et je ne doute pas qu'il va faire sa petite place dans les sensations du début d'année. Quand à savoir si je le considère comme quelque chose de marquant, ou comme un livre-pansement qui va se perdre dans l'oubli au milieu des autres autobio-dépressives...

    kingtoof Le 11/03/2024 à 18:49:17
    Seuls - Tome 14 - Les Protecteurs

    J'ai apprécié que le scénariste "joue cartes sur table" et arrête de nous balader avec des mystères qui trainent en longueur...
    Idée intéressante également "d'actualiser" les nouveaux enfants venus dans les Limbes avec leur langage et leur addiction aux écrans.

    addrr Le 11/03/2024 à 17:50:41
    Exo

    Une série courte de SF, intelligente et maîtrisée, bien que sans surprise. Les inspirations et hommages sont là et bien faits.

    Erik67 Le 11/03/2024 à 07:42:23

    J'ai bien aimé ce thriller urbain sans grande prétention où l'on suit le parcours d'une jeune femme parisienne qui a visiblement pas mal de problèmes avec les hommes en raison de sa grande beauté qui attire. Les hommes se croient souvent tout permis alors qu'il y a des limites à ne pas franchir.

    Cette femme sera malheureusement mêlée à une sordide et macabre affaire où elle a juste voulu se défendre. La question à se poser : est-ce de manière disproportionnée ? Toujours est-il qu'elle va s'enfoncer en demandant de l'aide d'un autre homme qu'elle croyait un ami. On se dit que décidément, elle n'a pas de chance.

    Le bouquet final sera quand même difficile à digérer notamment pour les femmes car on tombe encore dans l'injustice la plus flagrante d'une société qui ne souhaite pas les protéger et qui met très souvent leurs paroles en doute. Il n'y a qu'à voir l'affaire du célèbre animateur Cauet que tout le monde aime bien. Patrick Bruel, DSK ou PPDA sont dans le même bateau. Il est vrai qu'en l'occurrence, il y a une accumulation difficilement supportable et crédible pour la société.

    On ressortira de cette lecture avec un goût assez amer. Après sur le fond et la forme, il n'y a rien à redire car on a passé un moment qui nous a emmené dans une course nocturne plutôt sanglante. Certes, il faut le vouloir. A-t'on envie de passer une nuit avec toi ? A votre place, j'y réfléchirais à deux fois.

    Pulp_Sirius Le 11/03/2024 à 02:49:07
    Z comme Don Diego - Tome 2 - La Loi du marché

    (Je n'ai pas lu le premier tome.)

    Dans le genre gags idiots en série, j'ai déjà vu pire. Mais comme dans la majorité des BD de cette catégorie, certaines blagues sont sympas, la plupart sont plutôt moyennes. Gros bof.

    Pulp_Sirius Le 11/03/2024 à 02:42:27

    Ouais ben, c'est du Caza. C'est super beau, mais sinon?...
    "Métropolitain Opera" est probablement la meilleure histoire du lot...

    Pulp_Sirius Le 11/03/2024 à 02:34:26
    Paul - Tome 1 - Paul à la campagne

    J'avoue que je n'ai jamais été vraiment intéressé par Paul, je n'y voyais pas d'intérêt. Mais j'ai été agréablement surpris par ma lecture de ce premier album. C'est léger, c'est drôle, c'est même parfois un peu triste... Un genre de BD qui fait du bien à lire, un beau matin ensoleillé avec un café à la main...

    Flemeth Le 10/03/2024 à 23:38:10

    J'avais peur de lire un "Moi ce que j'aime c'est les monstres" bis en voyant le format, le style graphique et surtout une référence lourde à un Chicago qui ne m'évoque rien. Eh bien non pas du tout. L'auteur nous captive d'entrée avec deux personnages - le père et le fils- fort attachants. L'histoire s'avère pleine de surprises, et on suit le récit du père avec beaucoup d'intérêt, le ton étant à la fois humaniste et touchant. Je ne trouve pas le dessin très beau mais il ne dessert jamais le sujet. Fauve d'or mérité.

    MICHEL-34170 Le 10/03/2024 à 23:15:35
    Terres Lointaines - Tome 1 - Épisode 1

    --- valable pour la série ----

    le scénario n'est pas des plus original, un fils qui cherche son père disparu, bon, passons, si la trame générale est assez fade, le développé lui, est proprement indigeste, une planète qui ressemble au far west, des extraterrestres qui ressemblent à des langoustes, dotés d'une force extraordinaire et de pouvoir de prémonition, tout est stéréotypé, le dessin est nul et ne sauve pas la série. Leo se disperse trop Il devrait soigner sa notoriété au lieu de multiplier les séries pour faire du commercial et donner de la daube pareille !

    Bedelisse Le 10/03/2024 à 14:13:09
    XIII - Tome 1 - Le jour du soleil noir

    Quelle œuvre, quel univers et que de rebondissements ! J'adore XIII, cet aventurier casse-cou à qui tous les ennuis du monde arrivent, que tous les puissants haissent et veulent éliminer. Il a toujours une chance extraordinaire. Cela semble évident si l'on veut être un héros de BD qui dure dans le temps. L'intrigue est vraiment bien menée, parfois un peu rocambolesque, pas forcément juste et un peu répétitive, mais on pardonnera tellement l'histoire dans sa globalité et riche et complexe avec de nombreux personnages. Merci M. Van Hamme

    Le dessin de Vance m'a beaucoup plus également. Ce sont des traits très précis. Certaines cases donnent l'impression d'être des photos. Les personnages, bien qu'ils soient nombreux, sont superbement bien dessinés et identifiables du début de la série jusqu'à son final, le tome 19. 

    Part contre, j'ai trouvé que la suite de Senté avec le May Flower était carrément "too much", trop dans la surrenchère de vouloir faire plus fort que la précédente intrigue. J'ai essayé d'accrocher jusqu'au tome 26, mais j'ai trouvé ces histoires lassantes.

    En bref, le tome 19 sera pour moi l'album qui conclut cette série exceptionnelle que je qualifie de culte !

    bd91130 Le 10/03/2024 à 12:55:11
    Les pionniers du Nouveau Monde - Tome 22 - Jours d'orage

    Un nouveau "pionnier" ? Une série que je pensais définitivement close. Une série vieille de plus de quarante ans. C'est long quarante ans...
    Rien à dire sur le dessin, très conventionnel, sinon que les expressions des visages sont vraiment limite. Le scénario est presque secondaire, juste au service de la reconstitution historique. Et c'est bien ce cernier aspect qui donne encore un certain intérêt à la série, ce travail de recherche sur les conditions de vie et la situation géopolitique de l'époque, les conflits, luttes, alliances.
    Relativement intéressant, sûrement pas inoubliable.

    BudGuy Le 10/03/2024 à 11:38:13
    Air (Pelaez/Porcel) - Tome 1 - Sous un ciel moins gris

    Pelaez et Porcel se retrouvent pour une nouvelle aventure après l'anxiogène "Dans mon village, on mangeait des chats". Il sera question d'univers steampunk empruntant aussi bien à l'esthétique américaine des années 20 qu'aux régimes dictatoriaux du XXe siècle.

    L'histoire est somme toute classique: l'air est devenue impropre à la consommation et un régime policier maintient le peuple sous oxygène moyennant sa soumission et ses libertés. Un terroriste décide de passer à l'offensive en sabotant des installations destinées à assainir l'atmosphère. Passé cet aspect, cette uchronie a la mérite de ne pas uniquement se focaliser sur un environnement rempli de gratte-ciels mais de nous emmener également sous l'océan, lorgnant du côté de Jules Verne.

    Les planches sont attrayantes de par leur composition et des différentes teintes chromatiques suivant les lieux et atmosphères. De même que la technologie rétro-futuriste vend du rêve comme on dit aujourd'hui.

    Les seuls points où je suis un peu sceptique résident dans le fait qu'il ne s'agisse que d'un diptyque (il y aurait tant à raconter) et dans le rebondissement de fin que j'avais vu arriver.

    Suite et fin dans le prochain album.

    Armand Bruthiaux Le 10/03/2024 à 10:13:22

    Un album magistrale tant du point de vue du scénario terriblement efficace de Sylvain Runberg que des dessins envoûtants de François Miville-Deschênes.

    Le comte Zaroff, aristocrate ayant fui la révolution bolchevique de 1917, s'est réfugié en Amérique du Sud où il se livre à de terrifiantes chasses à l'homme dans la jungle. Après une déconvenue, qui lui a coûté une partie de son visage, son instinct de traqueur est ravivé par l'arrivée, sur sa nouvelle île, d'un clan d'Irlandais venu pour se venger. Commence alors une nouvelle chasse où le comte est à la fois gibier et chasseur. Le découpage parfaitement maîtrisé ne laisse aucun moment de répit ! Un album qui se dévore !

    La dernière page ouvre la porte à une suite éventuelle ... Encore une belle réussite pour la collection "Signé" des éditions Le Lombard.

    Erik67 Le 10/03/2024 à 09:33:31

    A la base de ce comics, il y a eu un film de Nicolas Roeg datant de 1976 adapté d'un roman de Walter Tevis paru en 1963. Oui, on voit que cela date un peu.

    Le film n'a pas vraiment marché car je n'en n'avais jamais entendu parler malgré ma culture cinématographique. C'est resté célèbre grâce à la participation du chanteur David Bowie, véritable star planétaire. Il est vrai que le rôle lui allait à merveille grâce à son aura magnétique et presque androgyne.

    La thématique est celle d'un extraterrestre à l'apparence tout à fait humaine qui vient dans notre monde afin d'apporter des nouvelles technologies tout en lorgnant sur l'eau qui est une ressource rare sur sa planète d'origine.

    Il manque simplement de la logistique pour montrer comment tout cela est possible pour rendre crédible ce récit. On ne voit pas vraiment son arrivée sur Terre et surtout avec quel moyen de locomotion afin de traverser la galaxie.

    Cela s'inscrit par la suite dans une démarche assez intimiste où il manque des détails fondamentaux mais cela crée une certaine ambiance une certaine originalité qui fait de ce comics une sorte d'OVNI sans vouloir faire de méchant jeux de mots.

    aspireyp Le 10/03/2024 à 06:39:27
    Le maître des brumes - Tome 3 - La peste d'Oar

    Le Maître des Brumes
    Scénario : Jean Dufaux - Dessin : Éric ; Glénat, coll. « Circus »
    Cette aventure teintée de magie, voire de chamanime, se situe à l'aube du christianisme. Le chevalier Orswald va tenter de retrouver la charmante Morgane Tête d'Or qui a été enlevée pour réaliser les desseins du Maître des Brumes. L'avènement du Maître des Brumes est la promesse de la réalisation des espoirs et des envies de chacun. Cette histoire nous tient en haleine jusqu'au bout et au delà.
    Pour notre plus grand plaisir, Éric & Jean Dufaux nous emmènent dans un univers fantastique très bien construit. C'est le domaine de prédilection de Éric. Il excelle dans ce sujet en posant sur la page des dessins dont le réalisme restitue un imaginaire à la fois magnifique, précis et crédible.
    On pourrait toujours envisager de poursuivre l'aventure du chevalier Orswald et de la belle Morgane Tête d'Or. Mais, comme il est indiqué dans cette excellente bande dessinée, nous sommes ici pour poser des questions et non pour avoir des réponses.
    Si cette saga en trois volumes donne l'impression d'être inachevée, c'est peut être pour nous rappeler que nos espoirs dépendent du Maître des Brumes et que... tant que nous sommes portés par nos illusions, nous acceptons d'affronter les difficultés de la vie.
    Au quotidien, nous ignorons de quoi demain sera fait. Nous avançons dans la brume sans savoir ce qu'il y a au delà.
    Ainsi, une suite hypothétique à cette aventure est l'épreuve à laquelle nous soumet le Maître des Brumes dans notre quête d'espoir.

    aspireyp Le 10/03/2024 à 06:39:16
    Le maître des brumes - Tome 2 - La prière des charognards

    Le Maître des Brumes
    Scénario : Jean Dufaux - Dessin : Éric ; Glénat, coll. « Circus »
    Cette aventure teintée de magie, voire de chamanime, se situe à l'aube du christianisme. Le chevalier Orswald va tenter de retrouver la charmante Morgane Tête d'Or qui a été enlevée pour réaliser les desseins du Maître des Brumes. L'avènement du Maître des Brumes est la promesse de la réalisation des espoirs et des envies de chacun. Cette histoire nous tient en haleine jusqu'au bout et au delà.
    Pour notre plus grand plaisir, Éric & Jean Dufaux nous emmènent dans un univers fantastique très bien construit. C'est le domaine de prédilection de Éric. Il excelle dans ce sujet en posant sur la page des dessins dont le réalisme restitue un imaginaire à la fois magnifique, précis et crédible.
    On pourrait toujours envisager de poursuivre l'aventure du chevalier Orswald et de la belle Morgane Tête d'Or. Mais, comme il est indiqué dans cette excellente bande dessinée, nous sommes ici pour poser des questions et non pour avoir des réponses.
    Si cette saga en trois volumes donne l'impression d'être inachevée, c'est peut être pour nous rappeler que nos espoirs dépendent du Maître des Brumes et que... tant que nous sommes portés par nos illusions, nous acceptons d'affronter les difficultés de la vie.
    Au quotidien, nous ignorons de quoi demain sera fait. Nous avançons dans la brume sans savoir ce qu'il y a au delà.
    Ainsi, une suite hypothétique à cette aventure est l'épreuve à laquelle nous soumet le Maître des Brumes dans notre quête d'espoir.

    aspireyp Le 10/03/2024 à 06:38:58
    Le maître des brumes - Tome 1 - La route vers Glimrock

    Le Maître des Brumes
    Scénario : Jean Dufaux - Dessin : Éric ; Glénat, coll. « Circus »
    Cette aventure teintée de magie, voire de chamanime, se situe à l'aube du christianisme. Le chevalier Orswald va tenter de retrouver la charmante Morgane Tête d'Or qui a été enlevée pour réaliser les desseins du Maître des Brumes. L'avènement du Maître des Brumes est la promesse de la réalisation des espoirs et des envies de chacun. Cette histoire nous tient en haleine jusqu'au bout et au delà.
    Pour notre plus grand plaisir, Éric & Jean Dufaux nous emmènent dans un univers fantastique très bien construit. C'est le domaine de prédilection de Éric. Il excelle dans ce sujet en posant sur la page des dessins dont le réalisme restitue un imaginaire à la fois magnifique, précis et crédible.
    On pourrait toujours envisager de poursuivre l'aventure du chevalier Orswald et de la belle Morgane Tête d'Or. Mais, comme il est indiqué dans cette excellente bande dessinée, nous sommes ici pour poser des questions et non pour avoir des réponses.
    Si cette saga en trois volumes donne l'impression d'être inachevée, c'est peut être pour nous rappeler que nos espoirs dépendent du Maître des Brumes et que... tant que nous sommes portés par nos illusions, nous acceptons d'affronter les difficultés de la vie.
    Au quotidien, nous ignorons de quoi demain sera fait. Nous avançons dans la brume sans savoir ce qu'il y a au delà.
    Ainsi, une suite hypothétique à cette aventure est l'épreuve à laquelle nous soumet le Maître des Brumes dans notre quête d'espoir.

    Pulp_Sirius Le 09/03/2024 à 23:19:39
    Bécassine - Tome 9 - Bécassine nourrice

    Je découvre Bécassine avec cet album, et j’ai adoré!
    D’abord, il faut dire que cet album date de 1922, alors il a déjà plus de cent ans!

    Est-ce que c’est le genre de BD à découvrir pour un lecteur d’aujourd’hui? Dans la très grande majorité des cas, non! En fait, Bécassine ressemble plus au roman illustré (ou la nouvelle illustrée) qu’autre chose, et pas dans le sens moderne du terme, où n’importe quel pavé est un « roman graphique », quelle prétention. Ici, on n’a droit à aucun phylactère – ce sont des paragraphes qui accompagnent chaque dessin.

    Et l’histoire est très anecdotique : on suit Bécassine dans sa vie de tous les jours qui raconte, dans ce cas-ci, son rôle de nourrice et ses contrariétés. C’est souvent humoristique, mais encore, pas au sens moderne du terme. Je me demande si les gens de l’époque riaient à gorge déployée en lisant Bécassine… En tout cas, moi, ça m’a surtout fait rire et sourire non seulement à cause des expressions et du vocabulaire de l’époque, mais aussi à cause de la différence incroyable de mentalité qu’on retrouvait alors.

    En effet, c’est une excellente façon de découvrir les coutumes et les mentalités du début du 20e siècle. Si vous aimez l’Histoire, un vrai trésor que Bécassine. Si vous aimez le français parfois impeccable, parfois argotique et parfois désuet, un vrai trésor que Bécassine. Même le dessin est surprenamment bon et agréable. Je vais assurément me mettre à la recherche des autres albums.

    biker33 Le 09/03/2024 à 14:46:46
    Les chroniques d'Atlantide - Tome 1 - Eoden, le guerrier

    Sous le charme des dessins et même si l'intrigue, comme le mentionne fort justement Pulp_Sirius, n'est pas révolutionnaire, elle donne envie de lire le 3em tome.
    une bd plaisir, certes elle n'est pas indispensable à ma collection, mais je ne regrette pas mon achat.
    un potentiel beau tirage de tête pour mettre en valeur les dessins

    addrr Le 09/03/2024 à 13:39:57

    Quelle belle surprise ! Quelle belle lecture ! Voilà un beau scénario bien troussé dans une superbe ambiance et avec des personnages très soignés. Chapeau !

    Au Fil des Plumes Le 09/03/2024 à 12:59:20

    Une épidémie étrange fait rage à Shadow Hills. A travers d'habiles aller retour entre passé et présent, le scénario nous raconte les origines de cette maladie.
    Je n'ai pas du tout adhéré à cette histoire. J'ai trouvé que le scénario était brouillon et j'ai été obligée de revenir plusieurs fois en arrière. Les personnages ne m'ont pas marqué. Ils ne sont pas attachants et difficiles à différencier même par le dessin.
    Lire cette BD m'a demandé un gros effort de concentration.
    Esthétiquement, je n'ai pas du tout accroché. J'ai trouvé l'ensemble froid et fade. Cette sensation est accentuée par le choix typographique. Cela manque de dynamisme et de vie...
    Vous l'aurez compris, je suis passée à côté de cette lecture.

    BudGuy Le 09/03/2024 à 12:24:12

    Après 'On Mars' qui m'avait bien captivé, le duo Runberg/Grun revient avec ce 'one-shot' où l'on suit une bande de chasseurs de reliques aux confins de la galaxie à la recherche d'un précieux "bio-grimoire".

    Visuellement, Grun est fidèle à lui-même: c'est époustouflant et certaines planches pourraient faire figure de tableaux à accrocher. Les teintes de couleur sont magnifiquement bien intégrées sur chaque planche.

    Le scénario est, en revanche, plus délicat et discutable. Après une bonne introduction, l'histoire enchaîne certains "tropes" du genre (poursuite en vaisseau, aliens, combats et autres technologies futuristes) avec un plaisir certain, mais au détriment d'un développement nécessaire des personnages pour que l'on puisse s'y accrocher un minimum. Il y a également des facilités scénaristiques: l'identité du mystérieux commanditaire ou encore le fait que les chasseurs tombent pile là où se trouve l'objet tant convoité.

    Ce n'est pas déplaisant à lire, malheureusement je vais vite oublier cette aventure.

    Au Fil des Plumes Le 09/03/2024 à 12:09:00

    Nana plaque tout (même sa fille!) pour se rendre à Copenhague. Mais, un évènement soudain dans la ville vient empêcher Nana de rentrer chez elle. Elle va donc mener l'enquête pour résoudre le meurtre...d'une sirène!
    Le scénario est très original. Il y a du suspens et des rebondissements. Il y a également beaucoup d'humour. La BD met en avant la ville de Copenhague (sa culture, ses mythes...). J'ai beaucoup aimé le personnage de Nana qui est complètement à l'ouest. Le duo qu'elle forme avec Thyge est à la fois touchant et drôle. Cette BD offre une galerie de personnages sans pareille.
    Esthétiquement, j'adore. J'avoue, ce sont les regards envoûtants des personnages qui m'ont séduits. Les couleurs ne sont pas très présentes. J'aime beaucoup le style de dessin des personnages. L'ensemble est vraiment dynamique.
    Une super lecture!

    Colomban Le 09/03/2024 à 09:54:29

    Quelle belle œuvre !
    Il y a bien sûr la découverte de l'engagement d'adolescents alsaciens contre le nazisme et la main-mise allemande sur l'Alsace, leur engagement total malgré l'emprisonnement et l'enrôlement de force dans les troupes allemandes.
    Il y a aussi cette transmission familiale entre un grand-père et son petit-fils, On sent délicatement combien leur proximité est celle de l'apprentissage de la pêche à la mouche et pas celle du passé que le grand-père n'évoque pas.
    Alors pour cela, il y a ces berges du Rhin si magnifiquement dessinées par Grégoire Carlé, ces insectes qui peuplent les rivières, qui sont le trait d'union entre le grand-père et son petit-fils.
    Une belle œuvre de mémoire familiale et collective, une belle description d'une nature, celle des bords de la rivière, qui est un hymne et un appel à garder conscience et souvenir de l'horreur que peut produire l'homme et de la beauté de la nature.

    Erik67 Le 09/03/2024 à 09:20:33
    Un monde oublié - Tome 1 - Première partie

    On connaît Edgar Rice Burroughs (1875-1950) surtout pour son œuvre phare : Tarzan seigneur de la jungle.

    Cependant, peu avant son succès planétaire, il avait rédigé une première longue nouvelle intitulé le monde de Caspak qui était parfaitement similaire au monde perdu écrit à la même époque par Sir Arthur Conan Doyle. Le cadre est celui d'un continent inconnu peuplé de dinosaures où coexistent également des êtres humains.

    C'était paru initialement en 1918 mais il a fallu attendre les années 80 pour une parution en France. On se rend compte également que c'est une œuvre assez intéressante qui allait donner des bases à son fameux Tarzan.

    Corbeyran revisite le roman en lui donnant une certaine force et une modernité à toute épreuve. Evidemment, le concept pourrait nous apparaître comme complètement fantaisiste mais c'est savamment bien orchestré en le mêlant à la Première Guerre Mondiale qui a touché tous les océans.

    Un mot sur le dessin semi-réaliste de Gabor pour dire qu'il est soigné et assez gracieux. Les paysages préhistoriques sont parfois à couper le souffle. C'est magnifique. Dommage que la couverture n'est guère convaincante et ne reflète pas son beau visuel.

    Au final, c'est bien de découvrir une autre facette de ce romancier car il n'y a pas que Tarzan dans son œuvre. Il a fait figure de précurseur dans ce genre. Jurassik Park lui doit beaucoup. Embarquez-vous pour une lecture divertissante sur un scénario assez passionnant.

    franp Le 08/03/2024 à 21:59:20

    Scénarios troués comme un gruyère, va-et-vients incessant et sans intérêt antre la terre ferme et le Neptune, et un submersible qui passe les trois quarts de la série à clapoter en avarie à la surface... N'importe quoi.

    Jozef Le 08/03/2024 à 17:20:28
    La part merveilleuse - Tome 3 - La tête de Melek

    Petite déception sur l'évolution de la série.
    Le premier tome commençait vraiment bien avec un postulat assez original et qui ouvrait à d'intéressantes possibilités scénaristiques malheureusement mal exploitées. C'était poétique, étrange, cruel, parfois "gore" même avec un dessin "gentil". Cependant, on finit par tourner en boucle, avec l'arrivée de personnages plutôt inutiles et des dialogues qui frisent le ridicule. J'ai eu l'impression que c'était "mal joué" avec un côté autiste. De plus, beaucoup de dialogues "jeunes" sont grossiers et n'apportent pas grand chose.
    Bref, cela finit sans révélation, avec une gentille philosophie sur l'amour en chacun de nous pour sauver le monde. Mais, l'histoire manque d'intensité. Dommage car il y avait de quoi faire une BD passionnante en développant les capacités des Toutes (choix du nom assez moyen) et les interactions avec les humains ainsi que le conflit destruction/protection de cette nouvelle espèce extra-terrestre.
    Graphiquement, c'est assez plat, les bulles collent parfois au texte, personnages inexpressifs, et choix de moments forts mal placés dans la planche. Normalement, on amorce une surprise en fin de planche à droite et ceci nous donne envie de tourner la page. Ici, tu tournes la page et tu aperçois un moment décisif à droite qui te ruine ta lecture.

    J'avoue, je suis un peu dur, la série mérite d'être lue, mais après un premier tome bien mené, je m'attendais à quelque chose de plus maîtrisé et étonnant.
    Dans ce type d'univers bizarre, je vous conseille plutôt Poussière de Geoffroy Monde ou Aâma de Frederik Peeters.

    Eotran Le 08/03/2024 à 14:51:04
    Il était une fois en France - Tome 1 - L'Empire de Monsieur Joseph

    Une histoire pationnante pour un personnage qui l'est tout autant.
    Le schéma narratif, avec trois (ou quatre) ligne du temps, est parfaitement maîtrisé. Cela donne beaucoup de profondeur et de complexité à ce Mr Jospeh.
    Le dessin est bon sans être époustouflant, mais avec assez de personnalité pour que la série ait une identité propre.
    Ce début de série est plutôt prometteur, même si on a l'impression de déjà voir le chemin que vont emprunter les auteurs.

    FinistereForEver Le 08/03/2024 à 14:16:06
    Necromancy - Tome 1 - Livre 1

    Je n'ai pas réussi à aller jusqu'au bout de ce premier tome. Après le énième prologue, je n'en pouvais plus. Immenses problèmes de clarté. Qui est qui ? Qui fait quoi ? Trop de prologues, trop de personnages, trop d'installation.

    addrr Le 08/03/2024 à 14:05:37

    Un peu surcoté quand même. C’était bien, c’était beau, mais pas extraordinaire non plus. Bonne lecture.

    minot Le 08/03/2024 à 12:15:46

    J'ai vraiment eu du mal à accrocher et même à terminer ma lecture. Pourtant le sujet est alléchant, et comme tout sujet historique (à fortiori ceux concernant cette période de l'Histoire), il est toujours intéressant d'apprendre le comment et le pourquoi des faits proposés.
    Mais ici tout n'est que mort, barbarie, folie meurtrière, massacres, absurdité. Plus on avance dans la lecture et plus l'ensemble devient écœurant et pénible. La folie des nazis et la démence de leur führer est certes bien rendue et bien montrée mais le sentiment de dégoût qui ressort de cette lecture m'a empêché d'apprécier l'ouvrage à sa juste valeur.
    Le dessin aurait peut-être pu rattraper l'ensemble et rendre la lecture plus attrayante mais même pas; je l'ai trouvé maladroit, manquant régulièrement de finesse et dans l'ensemble trop statique.

    Cette BD est néanmoins à lire, ne serait-ce que pour ne pas oublier l'horreur de ce qu'il s'est passé à cette période-là. Mais il faut avoir le cœur bien accroché.

    franp Le 08/03/2024 à 11:02:07
    Le paquebot des sables - Tome 1 - Karl

    Cette série a été fort heureusement abandonnée. De rebondissements improbables en affaires de cœurs sans intérêt, elle avait perdue toute saveur.

    Erik67 Le 08/03/2024 à 07:41:40
    Murena - Tome 12 - Mort d'un sage

    Voilà que s'achève le 3ème cycle de la série historique en matière de BD consacré à l'empereur Néron. Cette série a été porté par le scénariste Jean Dufaux et le regretté dessinateur Philippe Delaby avant son remplacement par Théo Caneshi au 10ème tome.

    Jamais le niveau du souci historique n'avait été aussi haut en combinant l'utile à l’agréable. Murena est pour moi une série culte, un véritable monument de la BD historique. Il fallait encore réussir la sortie ce qui est chose faite de manière assez magistrale comme d'habitude.

    Jean Dufaux ne déçoit toujours pas même s'il est un auteur un peu prolixe qui a tendance à délayer son scénario assez minutieusement. L'action demeure passionnante et c'est étroitement lié à des événements historiques. Ce cycle demeure celui des complots et des têtes vont automatiquement tombées. Poutine a eu la tête du regretté Navalny. Néron aura celle du sage Sénèque.

    Le philosophe romain Sénèque, accusé d’avoir participé à une conjuration contre l’empereur Néron, a reçu l’ordre de se suicider. Sénèque accepte la sentence et sa femme choisit de mourir avec lui. Les époux s’ouvrent les veines, mais la mort tarde à venir. Un centurion dépêché par Néron veille à l’exécution de la sentence tout comme les geôliers de l'infâme dictateur Poutine dans une prison du cercle arctique.

    Je m’interroge tout de même sur cette volonté de ceux qui ont déjà tout le pouvoir de pourrir la vie d'honnête gens certes opposants mais pas dangereux. A noter que la version officielle de la mort de Sénèque ne sera pas respectée par l'auteur qui a décidé une fin qu'il juge plus romanesque. A vous de découvrir...

    Par ailleurs, j'ai apprécié le dessin de Théo Caneshi qui est très beau esthétiquement dans la même veine que Philippe Delaby ce qui est plutôt flatteur. On voit qu'il a apporté un grand soin pour ses décors et ses personnages magnifiques au service de l'histoire. Un mot sur la couleur pour dire qu'elle est utilisée à bon escient. Le résultat est une réussite totale.

    A noter qu'on a toujours droit en fin d'album à un complément d'information afin de mieux comprendre le contexte. Oui, on ne peut que conseiller l’acquisition de cette belle série qui demeurera toujours un indispensable dans le monde de la BD. Cependant, il convient d'être particulièrement patient entre chaque parution ce qui fait dire au scénariste dans la préface qu'il espère pouvoir avoir encore du temps pour terminer ce dernier cycle à venir. On va être optimiste et attendre sagement à la Sénèque.

    addrr Le 07/03/2024 à 22:04:46

    Woah ! Cette BD « chorale » réussit à être intimiste et démesurée dans ses propos. De plus, elle est visionnaire en évoquant une pandémie et ses effets (réalisés!) un peu avant le COVID !!

    addrr Le 07/03/2024 à 21:56:02

    BD ? Inclassable. Mais prenante comme un bon policier, étonnante car révélatrice de beaucoup de choses sombres, et surtout très réussie. Chapeau

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 21:10:01
    Carnets d'Orient - Tome 12 - Suites algériennes - 1962-2019 - Seconde partie

    Il fallait, malheureusement, que Jacques Ferrandez clôture cette saga magnifique commencée en 1987 ! Durant tout ce temps, ce fils et petit-fils de pieds-noirs, conteur et illustrateur d’Histoire hors pair, a réussi à nous brosser une fresque magistrale de la colonisation puis de la décolonisation de l’Algérie jusqu’au Hirak de 2019.

    Dans cet album, au travers d’une dizaine de portraits, Jacques Ferrandez, avec sensibilité, rigueur et talent, dépeint les espoirs et les maux de l’Algérie post-coloniale jusqu’au printemps arabe de 2019. Paul-Yanis, Octave, Samia, le général Bouzid, Saïd ou encore Hakim sont mêlés, directement ou indirectement, aux luttes internes au sein du FLN, à la confiscation du pouvoir par les généraux, à la montée du FIS (Front Islamique du Salut) durant les années 1990 ainsi qu’à la guerre civile. Une nouvelle fois, l’auteur s’appuie sur des sources littéraires et historiques sérieuses et variées afin d’aborder, avec courage, objectivité et intelligence, des questions « sensibles » : la / les mémoire(s), la torture, les actions des islamistes et fondamentalistes, la répression des manifestations…

    Comme pour les albums précédents, une préface permet de mieux cerner la complexité de cette histoire algérienne et de ses acteurs. Kamel Daoud introduit, avec beaucoup de justesse, ce dernier volume. Il nous amène à ce pays « mnésique et amnésique » et à la guerre civile des années 1990-2000 où « la complexité du récit algérien, ce récit refoulé, remonta à la surface ensanglantée du champ de bataille entre islamistes et militaires. » En effet, c’est durant cette décennie noire que rejaillit ce qui n’avait pas été soldé, ce qui avait été balayé sous le tapis de l’unanimité du récit national, cette violence que l’on imputa seulement à l’Autre. Tout ce que la simplification outrageante de l’histoire imaginaire avait tenté de cacher – la traîtrise, le fratricide – revint, mais dans une violence démultipliée. Et encore une fois, le passé annula presque le présent. Et encore une fois, il y eut les maquis, les attentats, les mêmes stratégies militaires, les mêmes propagandes, le même usage des pseudonymes des « chefs » sanguinaires, la paranoïa et les purges. »

    Ce dernier album était indispensable afin de conclure cette saga qui est, sans conteste, un chef d’œuvre de la bande dessinée. Tout en nuances, entre espoir et tragédie, sans jamais juger, Jacques Ferrandez, nous donne à comprendre la situation complexe d’une Algérie meurtrie qui semble vouée à « une interminable destruction » (Albert Camus ).

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 21:02:58
    Alix - Tome 42 - Le Bouclier d'Achille

    Ayant dévoré les premiers Alix de Jacques Martin durant ma jeunesse, j’attends toujours beaucoup de chaque nouvel album qui parait encore aujourd’hui. Depuis une vingtaine de tomes, je dois bien reconnaître que je suis très souvent déçu, soit par les dessins, soit par le scenario … soit par les deux. Il me paraît lointain le temps de L’île maudite, de La griffe noire, des Légions perdues, du Dernier spartiate ou du Tombeau étrusque, des albums où les dessins méticuleux du maître Jacques Martin servaient merveilleusement bien un scenario enchaînant avec fluidité et à un rythme effréné les aventures sur un fond historique.

    La très belle couverture signée Marc Jailloux m’a tout de suite plu. Simple et épurée, elle réussit à retranscrire l’univers de cette saga. L’amateur d’Alix ne pourra que reconnaître de dos l’ennemi juré de notre héros ! Puis, la lecture, de la première à la dernière page, a confirmé cette belle impression. C’est sans aucun doute, mais à mon humble avis, le meilleur album d’Alix depuis bien longtemps maintenant !

    Roger Seiter s’essaye pour la première fois à l’écriture d’un album de la saga, quelle belle réussite ! Le contexte historique est particulièrement riche et intéressant. Le jeune (et le moins jeune) lecteur sera ainsi plongé dans le monde méditerranéen au temps de la guerre civile romaine entre César et Pompée à la veille de la célèbre bataille de Pharsale avec tout l’univers de la mythologie grecque en toile de fond. De Troie à Ithaque, Achille, Ulysse ou Agamemnon, personnages si chers à Homère, ont toute leur place dans cet album. Ce dernier produit un très bel effet chez les « habitués » d’Alix car il reprend avec talent et ingéniosité tous les ingrédients ayant fait le succès des premiers albums : aventure, suspens, combats, complot, …

    Voici la présentation des éditions Casterman :
    Sur l’île d’Ithaque, un navire accoste. Quelques hommes abordent le rivage ; à leur tête, Arbacès s’avance. Il découvre une amphore avec des parchemins. Ceux-ci indiquent l’emplacement de la tombe d’Achille. La légende raconte qu’en récupérant les armes du guerrier, chacun reconnaîtra un chef en son porteur. C’est pourquoi l’aventurier veut les retrouver pour que la Grèce se soulève enfin contre Rome. Alors que Pompée et César s’opposent en Thessalie, c’est peut-être le bon moment. De son côté, Alix, accompagné de son ami Enak, quitte l’Egypte, où ils résidaient jusqu’alors. En chemin, des hommes de César les retrouvent pour qu’ils aident ce dernier. César a eu vent d’un complot de Pompée. Arrivés en Grèce, les héros devront déjouer celui-ci et empêcher que le pays ne se soulève.

    Pour finir, Marc Jailloux qui, lui, s’est déjà essayé sur les albums précédents, réussit à illustrer de manière très « classique » les personnages, les paysages et les édifices romains, grecs ou égyptiens. C’est ici un très beau compliment, il semble en effet être arrivé à un excellent niveau de maîtrise et les reconstitutions de la bibliothèque d’Alexandrie, des ruines du palais d’Agamemnon à Mycènes ou du sanctuaire d’Epidaure sont dignes des merveilleux dessins de Jacques Martin !

    A titre personnel, je remercie Roger Seiter et Marc Jailloux de m’avoir replongé, le temps de cette lecture, dans cet univers si classique mais si savoureux de la bande dessinée historique ! Un bel hommage pour la série Alix, les premières planches étant publiées dans le Journal de Tintin il y a 75 ans maintenant.

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 20:58:11

    Stephen Desberg et Bernard Vrancken, après avoir collaboré sur la célèbre série à succès I.R.$, nous offrent ce one-shot particulièrement soigné édité chez Daniel Maghen. Un récit qui entremêle avec intelligence deux périodes, la première guerre judéo-romaine et le second conflit mondial au Moyen-Orient, afin de nous interroger sur l’écriture de l’histoire et sur la « vérité » historique. Le scenario alliant aventure, romance et espionnage ainsi que les somptueux dessins sont dignes des plus grands classiques du cinéma hollywoodien !
    Le récit confronte et entremêle donc deux époques de l’histoire.

    La première époque est celle de l’Antiquité romaine où les visions politiques de Flavius Josèphe et de Juste de Tibériade, deux historiens juifs, s’affrontent lors de la première guerre judéo-romaine de 66 à 73 après J-C. Cette Grande Révolte des Juifs de la province de Judée contre l’Empire romain nous a été relatée par Flavius Josèphe, commandant militaire de Galilée, qui se placera au service de l’Empereur Vespasien. Cette campagne s’achève lorsque les légions romaines de Titus assiègent, pillent et détruisent Jérusalem et son temple. Le butin tiré du pillage fut présenté au peuple romain à l’occasion du triomphe de Vespasien et Titus et représenté sur l’arc de triomphe de ce dernier.
    La bande dessinée développe l’idée que pour Flavius Josèphe, toutes les croyances peuvent être tolérées à condition de se rallier à l’autorité supérieure de l’empereur et de la puissance romaine. Si le judaïsme est une religion et une culture, il n’a pas vocation à fonder une nation. Tout désir de révolte et d’indépendance sont donc à rejeter. Juste de Tibériade continue lui à se battre pour un Etat juif libéré de Rome. Les écrits de ce dernier auraient disparu parce que Flavius Josèphe voulait réduire au silence ce contradicteur qui l’accusait de s’être vendu aux Romains. En redevenant une nation en 1948, le peuple juif réalise le rêve de cet historien antique méconnu !
    La seconde période dans laquelle nous sommes plongés est celle de la Seconde Guerre mondiale et ses nombreuses luttes d’influence. En Afrique du Nord, l’armée britannique lutte avec acharnement contre l’Afrika Korps de Rommel alliée à une armée italienne bien faible et en pleine déroute. Au Proche Orient, les services secrets nazis et soviétiques tentent de déstabiliser les autorités britanniques en Palestine. Les partisans du Grand Mufti de Jérusalem, exilé en Allemagne, espèrent triompher du rêve sioniste afin que la Palestine redevienne un Etat arabe. Dans une guerre qui est aussi raciale, l’Ahnenerbe, l’ordre pseudo-scientifique nazi, entreprend des fouilles archéologiques devant permettre de prouver la supériorité de la race aryenne. Au milieu de tout ça, Alexandre tente de percer le mystère des écrits de Juste de Tibériade …

    Yovo Le 07/03/2024 à 19:17:43

    Même sans avoir lu « Red badge of courage » de Stephen Crane, duquel est tiré cet album, on sent intuitivement qu’il s’agit d’un livre important. Une vision de la guerre radicale s’y déploie à travers les yeux d’Henry Fleming, un jeune fermier engagé volontaire en 1863. Sur un temps très court, deux ou trois jours seulement passés sur un champ de bataille, sa vie sera irrémédiablement changée.

    Deux ou trois jours qui suffisent pour comprendre toute l’horreur de la guerre, mais aussi toute son absurdité, son injustice, son aberration.

    Je comprends mille fois que Steve Cuzor ait souhaité adapter ce roman. En termes de narration il est probablement très bien transposé mais l’exercice a dû être sacrément difficile. Car ce qui se décrit en mots peut avoir plus de mal à se traduire en images. Avec une seule unité de temps, de lieu et d’action, c’est loin d’être évident. D’autant que tous les personnages se ressemblent, uniforme oblige.

    Heureusement, le dessin est d’une intensité rare et nous immerge avec force au cœur des combats. Celui qui se déroule à l’extérieur, avec son lot de ravages, de mort et de destruction. Mais surtout celui qui se déroule à l’intérieur du jeune Fleming. Par le biais de nombreux récitatifs, le héros nous adresse ses pensées. Steve Cuzor nous fait écouter sa voix plus qu’il ne nous la fait lire. La voix entêtante d’un adolescent que la violence transforme en homme. Cette voix qui rend compte de l’évolution permanente de son état d’esprit et de sa lutte contre lui-même. Car finalement, le pire ennemi qu’il aura à vaincre pour survivre ne sera pas l’adversaire dans le camp d’en face, mais sa propre peur.

    « Cinq branches de coton noir » m’avait ébloui en version N&B. J’ai donc pris « Le combat d’Henry Fleming » dans la même édition et je ne le regrette absolument pas. C’est une proposition différente, moins ample c’est vrai, moins romanesque et plus âpre que le précédent, mais il s’en dégage puissance et intelligence. Un album graphiquement exceptionnel, porteur de sens et de réflexion.

    Eotran Le 07/03/2024 à 16:00:49
    Largo Winch - Tome 24 - Le Centile d'Or

    Si la structure narrative n'est plus vraiment surprenante, il reste malgré tout des grandes qualités graphiques et des scènes d'actions très bien travaillées.
    Niveau scénaristique, cela fait longtemps qu'on a plus des arcs narratifs construits sur plusieurs diptyques, ce qui donne une histoire qui ne nous surprend plus vraiment.
    Évidemment, le côté chevalier blanc de l'aventurier milliardaire peut paraître un peu niais mais cela reste cohérent avec l'image qu'il véhicule depuis le début de la BD.
    Pour conclure, un tome qui ne dénote pas, avec les qualités mais aussi les défauts qui ont fait la réputation de la série. La surprise en moins.

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 15:49:08

    Un ouvrage remarquable qui témoigne du destin tragique de Marcel Grob, jeune Alsacien de 18 ans enrôlé de force en juin 1944 dans la Waffen SS, en s’inspirant de l’histoire du grand-oncle de Philippe Collin. Un scenario et des dessins tout en nuances, soulignant la frontière parfois ténue et trouble entre les victimes et les bourreaux, expliquent le succès de cette bande dessinée avec plus de 150 000 exemplaires vendus ainsi que de nombreuses récompenses obtenues comme le Prix Historia de la meilleure bande dessinée historique 2018. Aussi, le très bon dossier historique de Christian Ingrao en fin d’ouvrage permet d’approfondir certains aspects évoqués dans la bande dessinée : la Waffen SS, le massacre de Marzabotto, les sanctions des crimes nazis, etc.
    L'édition anniversaire "5 ans" propose 6 nouvelles planches afin d'annoncer un prochain opus qui sera donc consacré à un personnage secondaire du premier récit, Stanislas Müller. Antisémite et anti-communiste, il accepte plus facilement que Marcel son enrôlement dans la Waffen SS. Mais le massacre de Marzabotto fait vaciller ses certitudes. A la fin du premier album, il réussit à déserter. Si un doute subsistait à propos de sa survie, l’épilogue confirme que le voyage de Stanislas Müller n’est pas terminé !

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:35:22
    Daredevil : L'Homme sans peur (Marvel Deluxe - 2008) - Tome 2 - Le Procès du siècle

    Ce second Deluxe est composé de 3 arcs scénaristiques. Le premier, intitulé « le procès du siècle », nous fait suivre Matt Murdock défendant un justicier accusé de meurtre. Cette histoire était intéressante bien qu’Alex Maleev m’ait manqué au dessin. On enchaîne avec l’arc « Le petit maître », ou l’on découvre comment le Hibou tente de prendre la main sur le business du Caïd. Puis le dernier arc « Hardcore » fait considérablement monter le récit en puissance avec un Caïd plus déterminé que jamais et quelques anciens personnages qui reviennent tourmenter Matt Murdock.

    J’ai beaucoup aimé cette seconde intégrale et je continuerai la lecture de ce run avec un grand plaisir.

    franp Le 07/03/2024 à 10:33:54
    Le portrait (Ravard) - Tome 2 - Deuxième partie

    Les adaptations en BD d’œuvres littéraires n'ont d"intérêt que si elles donnent envie de lire l’œuvre dont elles sont l'adaptation. Ici, ce n'est pas le cas. Correct, sans plus.

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:31:05
    Batman - White Knight - Tome 2 - Batman : Curse of the White Knight

    Après un premier numéro très qualitatif, cette suite était véritablement attendue par les fans. Le récit reprend là où nous l’avions laissé. Une nouvelle menace prend forme et semble liée au passé sombre de Gotham et de la famille Wayne. Sean Murphy a vraiment su créer un univers autour de Gotham que je prends plaisir à découvrir. Le fait que ses récits soient hors continuité lui laisse carte blanche sur son scénario et le travail de ses enjeux. Cela fait toute la différence notamment en ce qui concerne le destin de certains personnages. Par ailleurs, le méchant est absolument excellent, ce qui fait de ce comics un must-have sur le Dark Knight. La partie graphique est également à couper le souffle avec une Gotham plus immersive que jamais.

    En résumé, « Curse of the White Knight » fut encore meilleur que le premier numéro. J’ai adoré ma lecture bout en bout et je ne peux que recommander ce comics à tous les fans du Batman.

    Nattorres68 Le 07/03/2024 à 10:25:41
    Daredevil (100% Marvel - 2023) - Tome 2 - Le Poing rouge (II)

    Après un premier numéro intrigant, j’avais hâte de poursuivre ma lecture. La pari osé de Zdarsky sur l’intrigue entourant Daredevil semble porter ses fruits même si cela aurait mérité d’être approfondi davantage. J’ai parfois l’impression qu’on survole l’intrigue sans vouloir vraiment creuser les enjeux et en faire quelque chose de vraiment épique. Peut-être qu’il faut lire la série parallèle centrée sur le Punisher pour saisir toute la puissance du récit…

    J’ai hâte de lire le prochain et dernier 100% Marvel qui viendra clôturer le run de Zdarsky sur le personnage. J’espère que le final saura me convaincre afin que cette série reste dans ma bibliothèque.

    Armand Bruthiaux Le 07/03/2024 à 10:18:02
    Brigantus - Tome 1 - Banni

    Un bel album sobre et épuré aussi bien du point de vue du scénario de Yves H. que des dessins d’Hermann. Le père et le fils allient leurs talents respectifs afin de nous offrir un péplum sombre et violent.
    Dans ce premier tome du diptyque consacré à un légionnaire barbare, seul contre tous, la violence est esthétisée par les somptueux dessins d’Hermann. Davantage habitué à l’univers du western, il excelle dans ce péplum où le rouge agressif des vêtements romains et du sang tranche avec la grisaille des paysages.
    Le scénario est efficace, le lecteur suit avec intensité le parcours de quatre survivants au cœur d’une contrée inhospitalière. Yves H. s’inspire de l’expédition militaire de Julius Agricola de 82 à 84 en Calédonie qui, selon Tacite, se soldera par la victoire du Mont Graupius.
    Le deuxième album est d’ores et déjà très attendu !

    minot Le 07/03/2024 à 09:55:44
    Les cavaliers de l'apocadispe - Tome 4 - En route vers l'aventure

    Mouahahahaha ! Toujours aussi con, mais toujours aussi drôle ! Mention spéciale au dessin en apparence simple mais terriblement expressif, qui fait que l'on arrive à se marrer simplement en regardant les expressions des personnages.

    minot Le 07/03/2024 à 09:51:44
    Les petits riens de Lewis Trondheim - Tome 9 - Les chemins de désir

    "Les petits riens ..." cumulent les observations et réflexions de Lewis Trondheim sur la vie quotidienne, dans ce qu'elle a de plus dérisoire et de plus absurde parfois. Souvent banales, parfois amusantes, ces pensées se lisent quelques fois avec le sourire au coin des lèvres mais l'ensemble reste la plupart du temps peu intéressant. Cette banalité se prolonge jusqu'au dessin, où même le trait minimaliste est moins travaillé que dans les fictions les plus connues de l'auteur.
    Bref, ce type d'ouvrage autobiographique semi-humoristique n'est pas spécialement ma tasse de thé, alors que je suis pourtant ultra-fan en général du travail de Trondheim.

    armand bruthiaux Le 07/03/2024 à 09:24:59

    Une plongée dans l’univers violent et sombre de la mafia italienne au prisme du destin de Salvatore Riina connu pour avoir commandité l’assassinat du juge Falcone le 23 mai 1992. Comment « Totò u curtu » (Toto le petit en dialecte sicilien) devint « La belva » (Le Fauve) ? Comment un pauvre paysan du village de Corleone en Sicile devint le plus sanguinaire des parrains de Cosa Nostra ?
    Une bande dessinée d’une grande intensité grâce aux qualités littéraires de Jean-David Morvan mais aussi à son travail documentaire sérieux et rigoureux sans oublier les splendides dessins de Facundo Percio. Des crayonnés vifs et des couleurs sombres qui suggèrent avec habileté et finesse la violence de Salvatore Riina, parrain corleonesi devenu parrain de Cosa Nostra.
    Une lecture passionnante et haletante où le lecteur tente de comprendre comment le modeste fils de paysan sicilien, élevé dans la morale chrétienne, devint le Fauve de Corleone alors que la pape Jean-Paul II avait qualifié la mafia de « plaie sociale, minant de l’intérieur la conscience éthique et la culture chrétienne du peuple sicilien ».