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Les avis de - Erik67

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    Erik67 Le 19/03/2024 à 07:35:17

    Il y a encore quelques années, les gens étaient assez incrédules quand on parlait de crise écologique et climatique. Cependant, ces dernières années ont prouvé que cette crise est désormais là sous nos yeux.

    Doit-on alors rester totalement impuissant face aux déchaînements de la nature entre les incendies ou les tempêtes catastrophiques qu'entraînent le réchauffement climatique ? Il est temps d'agir pour tenter de conserver une planète vivable car ce n'est pas demain que nous pourrons aller vivre sur une autre planète. Il nous faut absolument préserver celle-ci.

    Pour rappel, c'est une hausse constante de la température moyenne au niveau mondial liée à notre pollution qui est la cause de ces maux au niveau planétaire. Des milliards de tonnes de CO2 sont rejetés dans l’atmosphère chaque année en raison de la production de charbon, de pétrole et de gaz justifiant notre consommation.

    Evidemment, des températures plus élevées peuvent entraîner une hausse de la mortalité dans la population. Par ailleurs, les températures pourraient bien atteindre 3 degrés Celsius de plus d'ici à 2100 et causer des dommages irréversibles à nos écosystèmes.

    Cette BD nous montre à qui peut ressembler le monde d'après ce qui est toujours appréciable de savoir surtout si vous voulez faire des enfants. Oui, il s'agit de voir quel est le monde que nous leur laissons en héritage, outre la maison familiale. Il est toujours bon de s'y préparer.

    Le principe de cette BD est de nous montrer dans une revue dessinée le travail des journalistes qui enquêtent depuis 10 ans sur cette crise majeure de notre époque. Evidemment, cela prend des aspects tout à fait différents qu'il est bon de connaître.

    On va revenir sur les algues vertes en Bretagne ou sur le chlordécone aux Antilles qui a fait l'objet d'albums déjà publiés à savoir « Algues vertes : l'histoire interdite » d'Inès Léraud et Pierre Van Hove et « Tropiques toxiques » de Jessica Oublié.

    Cependant il y aura d'autres titres que je ne connaissais pas et qu'il est intéressant de découvrir sur cette thématique brûlante. Il s'agit surtout de lutter contre le déni propre à certains hommes politiques (tel que Donald Trump par exemple, l'ancien et futur président des Etats-Unis).

    Ma nouvelle préférée est sans doute celle où Steve Jobs revient sur terre en 3 réincarnations différentes pour se rendre compte du mal qu'il a fait à la planète sous couvert de progrès technologiques. Je n'ai pas envie pour ma part de retourner à l'âge de pierre. Tout est sans doute dans un dosage acceptable pour le bien de l'humanité.

    Oui, tout cela m'a donné un peu le vertige ! C'était sans doute l'objectif de cette BD de nous faire prendre conscience que le futur ne sera pas rose bonbon.

    Erik67 Le 18/03/2024 à 07:39:12

    Après un automne en baie de Somme, on va avoir droit à un hiver à l'opéra Garnier à Paris. On poursuit en effet les aventures de l'inspecteur Amaury Broyan qui a toujours du mal à refaire surface après la mort tragique de sa fille.

    Il s'agit cette fois-ci de résoudre de mystérieux meurtres mis magistralement en scène par le fantôme de l'opéra. Ce récit sera également emprunt de mysticisme à travers l'hypnose mais également une approche assez ésotérique qui permet de communiquer avec les morts. Encore faut-il y croire. La fin sera d'ailleurs assez surprenante à de multiples égards.

    J'ai bien aimé ce titre qui est scénarisé par le prolifique Philippe Pelaez. Un mot sur le graphisme proposé par Alexis Chabert pour dire qu'il magnifie très bien les décors parisiens de cette belle époque dans une mouvance qui fait très impressionniste. On s'y croirait vraiment en cet fin du XIXème siècle alors que la IIIème République doit combattre de multiples complots notamment nationalistes.

    En conclusion, un titre à découvrir surtout si on avait bien aimé le précédent opus. Ce fut une lecture assez plaisante sur un scénario plutôt simple sur une double intrigue.

    Erik67 Le 17/03/2024 à 08:30:06

    Pour ne pas dire surdoué, on emploie actuellement le terme HPI qui veut dire haut potentiel intellectuel. C'est un concept de psychologie pour désigner cette catégorie de gens qui ne se comporte pas comme tout le monde en société. On les appelle des zèbres également.

    On fait la connaissance de Zoé, une jeune enseignante qui veut révolutionner le système éducatif français en imposant certaines règles d’amélioration à ses collègues qui vont alors de plaindre chez le proviseur. Dans cette BD, on est du côté de ceux qui sont HPI afin d'excuser leur étrange comportement et de mieux les comprendre d'autant qu'ils ne sont que 2% de la population.

    Il y a quelques mois, une BD est surtout sur le même sujet et j'avoue l'avoir nettement préféré. Il s'agissait de « Comme un oiseau dans un bocal » de Lou Lubie. J'ai bien peur que cet effet de mode entraîne des diagnostics erronés chez les enfants en précocité intellectuelle ou chez ceux qui réalisent des exploits de génie. Or, le HPI, ce n'est pas le quoi mais le comment. Ce n'est pas le résultat mais le fonctionnement.

    Or, cette BD ignore un peu ce processus en se focalisant sur la recherche de l'identité et des causes de dysfonctionnement comportementale. Il a suffi d'un test chez un psychologue avec un QI supérieur à 130 ainsi qu'une analyse individuelle comprenant notamment le vécu et la personnalité.

    C'est toujours intéressant de découvrir des témoignages de personnes vivant cette particularité avec laquelle on naît, on grandit et on vieillit. Visiblement, cela ne serait pas que réservés aux classes privilégiées mais cela se retrouve dans toutes les classes sociales avec il est vrai une grande influence de l'environnement sur la manière dont on va vivre.

    Il faut retenir que ce n'est ni une maladie, ni un trouble du comportement. Il y a cependant une différence structurelle dans les connexions du cerveau qui fait qu'on raisonne d'une certaine manière.

    En conclusion, une BD drôle et instructive sur le sujet des HPI. Cela peut les aider à mieux les connaître et surtout il y aura des conseils en fin d'album pour bien vivre avec un HPI, c'est toujours très utile.

    Erik67 Le 16/03/2024 à 09:25:33
    La guerre de Catherine / Au nom de Catherine - Tome 2 - Au nom de Catherine

    J'avais lu « la guerre de Catherine » réalisée en 2017 par Claire Fauvel sur la base du roman de Julia Billet. Voici la suite avec une réalisation cette fois-ci de Mayalen Goust ce qui tranche un peu avec l'homogénéité de l’œuvre.

    A vrai dire en empruntant ce titre, je ne savais pas que c'était la suite du roman ce qui m'a un peu troublé car il fallait se remémorer le vécu de notre héroïne ayant traversé la difficile épreuve de la Seconde Guerre Mondiale dans sa condition de juive.

    Cette partie se concentre sur l'après-guerre et la souffrance morale vécu par les enfants des survivants des camps de la mort. Un résistant allemand proche ami de la famille d’accueil de Catherine a comme pour projet de réunir les jeunes allemands avec ces jeunes gens d'origine juive.

    Il est vrai que cela sonnera comme un acte de réconciliation et de paix. Cela ne sera guère facile pour certaines d'entre-elles qui s'en prennent aux enfants de ces parents exterminateurs. On ne peut qu'être très mal à l'aise. Finalement, l'apaisement triomphera.

    J'ai toujours aimé l'Allemagne. Je vis à côté et j'y vais très souvent. Nos pays étaient en guerre mais ils ont su construire une paix durable qui est profitable à tous. Pourquoi cet exemple ne serait pas possible ailleurs dans le monde comme par exemple en Palestine ?

    Bref, j'admire lorsqu'on peut dépasser ses différences pour construire quelque chose de plus beau encore. Il suffit d'un peu de tolérance. C'est ce thème qui m'a particulièrement touché dans cette œuvre que j'ai aimé pour cela.

    Catherine va devenir petit à petit reporter-photographe dans un monde assez machiste qui ne laisse guère de la place aux femmes. Elle devra y mener un combat de tous les jours afin de gagner en estime.

    A un moment donné, elle sera envoyée aux Etats-Unis dans le Kansas pour couvrir les premières tentatives d'abolition de la ségrégation. Evidemment, ce combat de race l'a touché au plus profond.

    En conclusion, un joli roman très bien adapté qu'il faut découvrir. Je l'ai même préféré au précédent.

    Erik67 Le 15/03/2024 à 13:27:15

    Il est vrai que j'en attendais beaucoup de cette BD étant également intéresse par ce que les psychologues appellent le traumatisme intergénérationnel. Cela peut se transmettre entre les générations sans même l'usage de la parole. Un génocide non reconnu par exemple. Une tombe disparue également.

    On fait la connaissance de deux jeunes frères qui descendent d'une famille d'origine arménienne dont les ancêtres ont connu l'exil de la Turquie à la France. Visiblement, les grands-parents qui ont survécu au génocide ont eu une vie heureuse en Turquie avant d'être chassé par un pogrom fomentée en 1955 par un politique véreux dans un contexte de tension avec la Grèce sur la question de Chypre. Les nationalistes ont toujours eu la côte dans ce pays.

    Par la suite, les grands-parents ont perdu leur bébé du prénom de Carole qu'ils ont enterré dans un cimetière mais la tombe a totalement disparu. Les deux frères amis vont alors partir dans un voyage mémoriel qui va leur permettre de découvrir la Turquie.

    Il faut préciser que les dirigeants turcs successifs ont rasé les cimetières arméniens pour effacer toutes traces d'un triste passé et construire une Turquie plus moderne et sans doute plus respectable. Le fameux Ataturk sera par exemple cité alors qu'il est une figure marquante incontestable. Les stèles mortuaires ont même servi de fondation pour les nouvelles constructions ce qui constitue une violence dans le symbole...

    J'avoue ne pas avoir été en phase à plusieurs reprises même si la démarche de départ me paraissait assez légitime. Je comprends qu'on puisse vouloir survivre en s'intégrant à tout prix à une société qui a voulu une extermination totale d'une minorité. Mais bon, il y a quand même des limites qui sont plus ou moins acceptables. Il faut savoir que depuis, tous les gouvernements successifs de la République turque, fondée sur les ruines de l’Arménie, ont toujours nié la culpabilité de la Turquie dans le génocide des Arméniens.

    J’ai l'impression également que ce voyage qui n'a pas permis d'aller jusqu'au bout n'aura été qu'une chimère. Une personne disparue est toujours présente dans notre cœur. Il ne faut pas nécessairement une lointaine tombe pour que ce souvenir disparaisse même si le culte des morts peut apparaître important.

    J'ai apprécié le dessin qui concourt à un graphisme assez agréable. Ainsi, on pourra profiter des merveilles de la Turquie actuelle. A noter que cela se passe lors du dernier soubresaut de la démocratie alors qu'Erdogan est encore que le Premier Ministre de ce pays sombrant vers une dictature déguisée. Les manifestations font rage dans le pays et notamment dans la partie européenne de la ville d’Istanbul qui est plus ouverte sur le monde mais ils sont minoritaires.

    Il s'agit d'une BD un peu différente dans le traitement de ce que j'ai pu lire à propos du massacre des arméniens. Il n'aborde pas le génocide mais plutôt les conséquences indirectes sur les générations qui ont suivi. Cette particularité provoque un certain intérêt dans cette lecture thérapeutique.

    Erik67 Le 14/03/2024 à 08:09:31

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal à ma lecture au début car j'ai pris l'une des trois femmes pour un homme. C'est vrai qu'on dirait vraiment un homme mais non. A noter que par la suite, on va découvrir un camarade de classe masculin dessinée au féminin avec de longs cheveux. Toute cette confusion m'a laissé un peu perplexe...

    Nous suivons donc trois jeunes femmes dans le Japon d'aujourd'hui. Ses femmes sont d'origines asiatiques (Singapour, Corée du Sud...) mais elles ont vécu dans d'autres pays que le Japon. Elles découvrent le Japon afin d'assurer leur avenir en toute liberté.

    Une des protagonistes a connu le Japon à sa plus tendre enfance avant de le quitter pour les USA où elle a adopté leur style de vie en guise d'intégration de force. Aussi, le retour au Japon sera assez compliqué car elle ne maîtrise pas la langue par exemple. Bref, elle se sent une étrangère malgré ce retour aux sources.

    Mon honnêteté habituelle me pousse à vous dire que je me suis royalement ennuyé à cette lecture un peu chorale. Il est parfois intéressant de voir le parcours de chacun des protagonistes pour voir les différences et les similitudes par rapport au monde de vie japonais.

    Par ailleurs, le graphisme épuré assez réaliste est assez avenant malgré une utilisation massive de déformation de visages ce qui en devient assez irritant. A noter également une pagination assez impressionnante avec 378 pages à avaler.

    Il est vrai que le récit m'a semblé d'une grande légèreté et d'une banalité sans nom avec une succession de petites scènes sans grand intérêt. Bref, je ne me suis pas accroché à ces personnages qui vivent en communauté. Il me manquait du rythme et une intrigue. C'est plutôt un genre d'introspection dans une sorte d'immersion culturelle qui pourra plaire à un certain lectorat.

    Erik67 Le 13/03/2024 à 08:18:26

    Qui connaître Maître Vergès ? C'est quand même l'un des avocats les plus célèbres du XXème siècle même s'il a été surnommée l’avocat du diable. D'ailleurs, cette BD nous invite à passer une nuit avec le diable.

    Pourquoi une telle réputation ? Il a été un résistant et un anticolonialiste. Cependant, il a défendu dans le cadre de son métier d'avocat le nazi Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon, ou le terroriste Carlos. Bref, il a été l'avocat des pires crapules de toute l'humanité. Certes, mais un avocat aussi contesté que brillant !

    On pourrait l'excuser en raison de son métier juridique qui ne laisse pas la place aux sentiments. Cependant, il n'hésitait pas à déclarer que l'ancien dirigeant serbe Slobodan Milosevic est extrêmement sympathique ou que Pol Pot était drôle et courtois. C'est comme si on trouvait, à titre purement personnel, le criminel de guerre Vladimir Poutine ou encore Kim Jong-un comme personnalité bienveillante.

    A noter qu'il a proposé ses services à Saddam Hussein ou encore à Mouammar Kadhafi, d'autres aimables personnalités connues pour leur humanisme dans leurs pays respectifs.

    A son décès, survenu alors qu'il a 88 ans en 2013, un de ses confrères dira : « La seule chose sur laquelle tout le monde peut être d’accord, c’est que Vergès était un personnage exceptionnel, fascinant et qui emporte avec lui une grande part de son mystère ». Il a eu des combats peu glorieux et on ne saura jamais quelle était la part de sincérité...

    Sa liberté de propos et son indépendance explique évidement ce côté brillant dans l'explication des pires actes commis par ses clients. Il parvient à expliquer l’enchaînement comme dans une tragédie grecque. C'est évidement dangereux mais courageux. Il sait faire face et peu aujourd'hui peuvent avoir ce trait de caractère.

    Moi qui suis juriste, j'ai trouvé cette BD totalement captivante et presque enivrante car c'est brillamment construit. Cela donne un aspect assez complexe de la personnalité de Vergès ce qui le rend intéressant. Oui, on peut être séduit par la beauté du diable ou les fleurs du mal...

    Erik67 Le 12/03/2024 à 08:06:27

    Il faut savoir que pendant la période où Hitler est monté au pouvoir, il n'a pas eu que des partisans. En effet, certains allemands ont fait dans la résistance, voir la désobéissance même s'ils étaient plutôt minoritaires. Certes, ils étaient pourchassés par la Gestapo et souvent obligés de fuir à l'étranger pour ne pas terminer dans un cachot ou pire en ces temps troublés.

    On va s'intéresser à Andréas Kuppler, brillant journaliste de l'époque ayant couvert les Jeux olympiques d'hiver de Garmisch-Partenkirchen en 1936. C'est un homme ouvert qui n'hésite pas à sympathiser avec des américains lui apportant la culture du jazz et du blues. Il a de plus en plus de mal avec l'Allemagne en étant totalement désabusé.

    A noter que sa femme Magdalena est une fidèle admiratrice du führer Adolphe Hitler. Bref, un contexte familial assez difficile où l'étau va se resserrer progressivement sur lui.

    C'est Corbeyran qui s’attelle au scénario de l'adaptation de ce roman de Michel Goujon dont le thème est le suivant : faut-il se révolter contre un système oppressant ou obéir aveuglement ? Révolte ou soumission ? C'est une problématique qui demeure malheureusement d'actualité.

    En effet, beaucoup de peuples dans le monde sont encore confrontés à ce choix décisif pour l'avenir de leur pays. Les russes, les chinois ou les nord-coréens ont par exemple fait le choix de la soumission à leur dictateur et il faut le respecter en n'intervenant pas dans leurs affaires, exception faite quand ils envahissent un autre pays démocratique.

    J'ai beaucoup aimé la narration qui est d'emblée assez immersive pour se mettre à la place de cet allemand qui voit son peuple dans l'approbation des valeurs de cette révolution nazie qui allait embraser le monde. Il reste encore des gens qui réfléchissent sans être emporter par l'élan populaire.

    On voit également la Gestapo à l’œuvre dans le pays afin de chasser tous les réfractaires au nazisme. Elles usent de moyens vraiment immoraux pour arriver à ses fins. L'interrogatoire finale en est d'ailleurs la meilleure démonstration. C'était réellement un régime inique en son genre dont la barbarie n'est plus à démontrer. Il est vrai que cela inspire encore beaucoup d'état.

    J'ai bien aimé la fin qui donne finalement de l'espoir à cette désobéissance civile face à l'immonde régime. Il faut parfois avoir le courage de dire « non ». Et puis, qui sait, on peut avoir un avenir meilleur...

    Erik67 Le 11/03/2024 à 07:42:23

    J'ai bien aimé ce thriller urbain sans grande prétention où l'on suit le parcours d'une jeune femme parisienne qui a visiblement pas mal de problèmes avec les hommes en raison de sa grande beauté qui attire. Les hommes se croient souvent tout permis alors qu'il y a des limites à ne pas franchir.

    Cette femme sera malheureusement mêlée à une sordide et macabre affaire où elle a juste voulu se défendre. La question à se poser : est-ce de manière disproportionnée ? Toujours est-il qu'elle va s'enfoncer en demandant de l'aide d'un autre homme qu'elle croyait un ami. On se dit que décidément, elle n'a pas de chance.

    Le bouquet final sera quand même difficile à digérer notamment pour les femmes car on tombe encore dans l'injustice la plus flagrante d'une société qui ne souhaite pas les protéger et qui met très souvent leurs paroles en doute. Il n'y a qu'à voir l'affaire du célèbre animateur Cauet que tout le monde aime bien. Patrick Bruel, DSK ou PPDA sont dans le même bateau. Il est vrai qu'en l'occurrence, il y a une accumulation difficilement supportable et crédible pour la société.

    On ressortira de cette lecture avec un goût assez amer. Après sur le fond et la forme, il n'y a rien à redire car on a passé un moment qui nous a emmené dans une course nocturne plutôt sanglante. Certes, il faut le vouloir. A-t'on envie de passer une nuit avec toi ? A votre place, j'y réfléchirais à deux fois.

    Erik67 Le 10/03/2024 à 09:33:31

    A la base de ce comics, il y a eu un film de Nicolas Roeg datant de 1976 adapté d'un roman de Walter Tevis paru en 1963. Oui, on voit que cela date un peu.

    Le film n'a pas vraiment marché car je n'en n'avais jamais entendu parler malgré ma culture cinématographique. C'est resté célèbre grâce à la participation du chanteur David Bowie, véritable star planétaire. Il est vrai que le rôle lui allait à merveille grâce à son aura magnétique et presque androgyne.

    La thématique est celle d'un extraterrestre à l'apparence tout à fait humaine qui vient dans notre monde afin d'apporter des nouvelles technologies tout en lorgnant sur l'eau qui est une ressource rare sur sa planète d'origine.

    Il manque simplement de la logistique pour montrer comment tout cela est possible pour rendre crédible ce récit. On ne voit pas vraiment son arrivée sur Terre et surtout avec quel moyen de locomotion afin de traverser la galaxie.

    Cela s'inscrit par la suite dans une démarche assez intimiste où il manque des détails fondamentaux mais cela crée une certaine ambiance une certaine originalité qui fait de ce comics une sorte d'OVNI sans vouloir faire de méchant jeux de mots.

    Erik67 Le 09/03/2024 à 09:20:33
    Un monde oublié - Tome 1 - Première partie

    On connaît Edgar Rice Burroughs (1875-1950) surtout pour son œuvre phare : Tarzan seigneur de la jungle.

    Cependant, peu avant son succès planétaire, il avait rédigé une première longue nouvelle intitulé le monde de Caspak qui était parfaitement similaire au monde perdu écrit à la même époque par Sir Arthur Conan Doyle. Le cadre est celui d'un continent inconnu peuplé de dinosaures où coexistent également des êtres humains.

    C'était paru initialement en 1918 mais il a fallu attendre les années 80 pour une parution en France. On se rend compte également que c'est une œuvre assez intéressante qui allait donner des bases à son fameux Tarzan.

    Corbeyran revisite le roman en lui donnant une certaine force et une modernité à toute épreuve. Evidemment, le concept pourrait nous apparaître comme complètement fantaisiste mais c'est savamment bien orchestré en le mêlant à la Première Guerre Mondiale qui a touché tous les océans.

    Un mot sur le dessin semi-réaliste de Gabor pour dire qu'il est soigné et assez gracieux. Les paysages préhistoriques sont parfois à couper le souffle. C'est magnifique. Dommage que la couverture n'est guère convaincante et ne reflète pas son beau visuel.

    Au final, c'est bien de découvrir une autre facette de ce romancier car il n'y a pas que Tarzan dans son œuvre. Il a fait figure de précurseur dans ce genre. Jurassik Park lui doit beaucoup. Embarquez-vous pour une lecture divertissante sur un scénario assez passionnant.

    Erik67 Le 08/03/2024 à 07:41:40
    Murena - Tome 12 - Mort d'un sage

    Voilà que s'achève le 3ème cycle de la série historique en matière de BD consacré à l'empereur Néron. Cette série a été porté par le scénariste Jean Dufaux et le regretté dessinateur Philippe Delaby avant son remplacement par Théo Caneshi au 10ème tome.

    Jamais le niveau du souci historique n'avait été aussi haut en combinant l'utile à l’agréable. Murena est pour moi une série culte, un véritable monument de la BD historique. Il fallait encore réussir la sortie ce qui est chose faite de manière assez magistrale comme d'habitude.

    Jean Dufaux ne déçoit toujours pas même s'il est un auteur un peu prolixe qui a tendance à délayer son scénario assez minutieusement. L'action demeure passionnante et c'est étroitement lié à des événements historiques. Ce cycle demeure celui des complots et des têtes vont automatiquement tombées. Poutine a eu la tête du regretté Navalny. Néron aura celle du sage Sénèque.

    Le philosophe romain Sénèque, accusé d’avoir participé à une conjuration contre l’empereur Néron, a reçu l’ordre de se suicider. Sénèque accepte la sentence et sa femme choisit de mourir avec lui. Les époux s’ouvrent les veines, mais la mort tarde à venir. Un centurion dépêché par Néron veille à l’exécution de la sentence tout comme les geôliers de l'infâme dictateur Poutine dans une prison du cercle arctique.

    Je m’interroge tout de même sur cette volonté de ceux qui ont déjà tout le pouvoir de pourrir la vie d'honnête gens certes opposants mais pas dangereux. A noter que la version officielle de la mort de Sénèque ne sera pas respectée par l'auteur qui a décidé une fin qu'il juge plus romanesque. A vous de découvrir...

    Par ailleurs, j'ai apprécié le dessin de Théo Caneshi qui est très beau esthétiquement dans la même veine que Philippe Delaby ce qui est plutôt flatteur. On voit qu'il a apporté un grand soin pour ses décors et ses personnages magnifiques au service de l'histoire. Un mot sur la couleur pour dire qu'elle est utilisée à bon escient. Le résultat est une réussite totale.

    A noter qu'on a toujours droit en fin d'album à un complément d'information afin de mieux comprendre le contexte. Oui, on ne peut que conseiller l’acquisition de cette belle série qui demeurera toujours un indispensable dans le monde de la BD. Cependant, il convient d'être particulièrement patient entre chaque parution ce qui fait dire au scénariste dans la préface qu'il espère pouvoir avoir encore du temps pour terminer ce dernier cycle à venir. On va être optimiste et attendre sagement à la Sénèque.

    Erik67 Le 07/03/2024 à 08:16:30

    La couverture nous montre la ville de Berlin mais avec un titre et une couverture de rouge pourpre qui rappelle la Chine de Mao. En fait, la capitale allemande est occupée en 1975 par les chinois tout comme la majorité de l’Europe après que ces derniers ont répandu un virus destructeur à travers le monde qui a fait des millions de mort. Cela ne vous rappelle rien ?

    En fait, ces événements ont eu lieu peu après la Seconde Guerre Mondiale alors que l’Europe tentait de se reconstruire sans l’aide des Etats-Unis menant une politique isolationniste. On aurait pu penser que la Russie de Staline allait envahir l’Europe mais cette uchronie emprunte une toute autre direction pour nous dire que le véritable péril était jaune. Il fallait y penser.

    Une fois qu’on a accepté le principe, on va suivre un vieil inspecteur incorruptible dans une enquête pour des meurtres en série dans les parcs de la ville. On lui colle un jeunot dans les pattes. Ils vont former un tandem. Rien de plus classique que le duo mal assorti d’autant que l’inspecteur est veuf et que même sa fille unique l’a quitté voilà plusieurs années. Il faut dire qu’il s’est plongé dans son travail mais également dans l’alcool.

    Le dessin est en noir et blanc ce qui peut surprendre au premier abord car la couverture et le format laissaient présager de la couleur. C’est assez inhabituel mais on s’y fait. Il faut dire que l’ambiance voulu par l’auteur est celui d’un polar noir dans la plus pure tradition. Le trait demeure net et précis tout en restant dans un style réaliste ce qui est pour moi un modèle de lisibilité.

    Et c’est là où le bât blesse un peu car nous avons un mélange d’uchronie politique avec une enquête criminelle classique. Il y a aura forcément un mélange de genre qui donne quelque chose d’assez original et sans doute trop pour être crédible. On ressort quand même un peu décontenancé d’un tel récit.

    Pour autant, l’auteur Clarke a pris son temps pour nous présenter une intrigue policière avec un personnage qui a de l’épaisseur. A noter également un effort dans le découpage du scénario pour donner du rythme à l’ensemble.

    La moralité de cette BD est que nul ne peut échapper à la politique même si on souhaite la fuir. Après tout, on vit dans un pays et sous un régime plus ou moins autoritaire. A un moment donné, les enjeux politiques nous rattrapent et il faut payer la note. A-t-on envie de vivre dans cette Chine nouvelle ? Certainement pas.

    Erik67 Le 06/03/2024 à 07:19:26

    C'est un horrible drame montagnard que voilà tiré d'un roman d'Henri Troyat et joliment adapté sur le support de la bande dessinée. Je me rappelle encore de l'adaptation au cinéma datant de 1956 avec Spencer Tracy.

    Un berger de la montagne Isaïe ayant subi un terrible accident de montagne quelques années plus tôt vit seul avec son jeune frère Marcellin. Ce dernier souhaite partir à la ville pour vivre une vie meilleure loin de la rudesse de la montagne. Cependant, il a besoin d'argent afin de s'associer pour une petite affaire. Il souhaite vendre la maison familiale ce qu’Isaïe refuse catégoriquement.

    Le crash d'un avion au sommet de la montagne va redistribuer des cartes. Marcellin, en vrai opportuniste, tente de corrompre son frère dans une entreprise pour le moins risquée afin de dépouiller les cadavres de l'épave comme de vulgaires détrousseurs. L'appât du gain contre l'amour familial. Evidemment, cela va à l'encontre des principes d'Isaïe qui devra faire un choix entre son frère et une rescapée.

    Ce qui est vraiment malheureux dans ce récit est la fin composée de folie et de mort. Il n'y aura manifestement pas de happy end. C'est la neige en deuil. La montagne peut être belle mais elle est également d'une cruauté sans nom. Cependant, cela sera surtout un témoignage de la nature humaine dans ce qu'elle a de pire et de meilleur...

    Erik67 Le 05/03/2024 à 07:37:49
    L'ombre des lumières - Tome 1 - L'Ennemi du genre humain

    On retrouve enfin le style panaché d'Alain Ayroles avec le niveau digne d'autrefois et de sa célèbre série « De cape et de crocs » avec son verbe précieux.

    Il est question d'un libertin, Chevalier de Saint-Sauveur, qui souhaite briller dans la société du roi Louis XIV en obtenant un titre royal. Il fera un pari qui mettra dans l'embarra une femme Eunice de Clairefont qui est mariée à un gentilhomme Maupas. Le thème est celui de la vertu et du vice.

    Ce premier tome se divise en deux parties distinctes où chacun des protagonistes va jouer un rôle. La première partie ressemble étrangement aux liaisons dangereuses avec ce jeu de séduction et surtout de duperie. La seconde partie est plutôt celle de la vengeance et de la revanche sur un autre plan. Complètement effacé dans la première partie, Maupas va se révéler un redoutable adversaire pour notre anti-héros malfaisant qu'on suit avec une certaine délectation.

    Evidemment, j'ai adoré car la construction du scénario est merveilleusement bien agencée et pensée dans une intelligence toute remarquable. Que dire également du dessin de Richard Guérineau que j'ai toujours apprécié et qui se révèle encore meilleure dans cette œuvre ! Bref, le combiné de ces deux auteurs nous offre une des meilleures réalisations du moment.

    On se rend compte que même pendant le siècle des lumières, il y a encore une grosse part d'ombre. Ce chevalier représente le vice de ce siècle. On espère qu'il va connaître un peu la rédemption avant que cela ne soit trop tard. Il ne reste plus qu'à découvrir la suite dans ce qui va être une trilogie.

    En conclusion, une belle découverte qui donne envie de poursuivre l'aventure dans le Nouveau Monde surtout avec une telle élégance du trait.

    Erik67 Le 04/03/2024 à 07:30:51

    Si j'avais un prix à décerner à la personne sur Terre que je considère comme la plus généreuse, cela serait sans conteste cette femme : Mère Teresa et je dis cela indépendamment de toute religion en ne jugeant que les actes accomplis. Elle a véritablement dédié sa vie aux pauvres en les aidant vraiment. Elle est un modèle pour beaucoup de gens à travers le monde.

    Je trouve que c'est bien qu'enfin la BD s’intéresse à elle pour nous décrire son parcours. C'est le manga qui va s'intéresser à cette grande figure mondiale qui recevra le prix Nobel de la paix en 1979 à Oslo. Elle est devenue véritablement l'icône universelle de la charité.

    Elle a inspiré des milliers de travailleurs humanitaires dont les actions ont permis de soulager véritablement les souffrances des déshérités et de s'attaquer aux causes de la pauvreté et de l'isolement. A sa mort, on dénombrait 517 missions accueillant les pauvres et les malades dans plus de 100 pays grâce à des dons venus du monde entier en faveur de son action humanitaire.

    On apprendra qu'elle est née en Macédoine à Skopje en 1910. Elle s'engage dès ses 18 ans dans l'ordre des bonnes sœurs avec l'objectif d'aller en Inde pour aider les plus miséreux. Elle passera deux mois à Dublin afin d'étudier l'anglais et les bases de vie en communauté. Puis, elle rejoindra le Bengale dans la congrégation des sœurs de Lorette. Elle est frappée par l’immense et l’indescriptible pauvreté qui y règne.

    On observera diverses scènes dans cette BD qui peuvent arracher les larmes aux yeux tant la situation était difficile dans ce pays où mourrait tous les jours des enfants. Elle devra également composer avec la richesse culturelle, religieuse et ethnique qui caractérise ce pays. Elle sera vêtue de son célèbre sari blanc et bleu qui l’identifie au peuple indien.

    Par la suite, Mère Teresa reçoit de nombreux prix et distinctions. Elle les acceptera afin de financer les foyers, maisons et centres pour les nécessiteux. Il faut comprendre que c'est son idéal de justice sociale et son action individuelle tournée vers l’accomplissement du bien qui ont été récompensés.

    Rien ne sera dit au niveau des critiques qui se sont élevés parmi des enquêteurs journalistes pour indiquer qu'elle n'était pas aussi « sainte » que cela notamment en matière d'utilisation de ses fonds dans une comptabilité obscure mêlée à des contacts politiques douteux. Ce n'est pas une BD à charge mais entièrement consacrée à sa belle image auréolée de sainteté qu'on ne doit surtout pas toucher. On regrettera dès lors un petit manque d'objectivité.

    En 2016, Mère Teresa est finalement canonisée à Rome par le pape François. Elle est alors pour l’éternité Sainte Mère Teresa de Calcutta avec un effet positif de son mythe. C'est un très beau manga qui lui rend vraiment hommage. A lire pour en savoir plus sur elle afin de ne pas l'oublier.

    Erik67 Le 03/03/2024 à 09:04:02

    Je vais un peu être sévère dans cet avis alors que j'aime véritablement l'auteur Grégory Panaccione par rapport à ses productions passées. Mais bon, vous me connaissez, je ne fais pas dans la complaisance bien au contraire.

    En effet, l'auteur nous ressort dans une version colorisée et plus structurée ce qu'il avait déjà produit il y a 10 ans dans « Match ». J'aimerais bien un nouveau plat pour la découverte et non du réchauffé.

    Par ailleurs, je ne suis pas certain que de mettre la tête et le pif rouge d'un Gérard Depardieu puisse rencontrer l'adhésion du public notamment féminin. Oui, comme le Président de La République, on peut dire que c'est un grand artiste qui a beaucoup apporté à la France mais je ne suis pas sûr que tout le monde soit de cet avis.

    Moi, par exemple, je ne peux plus voir sa tête aussi sympathique soit 'elle et encore moins dans une BD. Ce n'est plus trop vendeur. A bon entendeur, salut !

    Sur le fond, il y a des gags qui font mouche autour de la pratique du tennis et d'autres qui me sont apparus comme un peu stériles. Cela peut toutefois toucher un public de passionné de ce sport individuel qui ne rate pas Roland Garros ou l'open d'Australie.

    Erik67 Le 02/03/2024 à 09:20:15
    La marche Brume - Tome 1 - Le Souffle des choses

    Nous avons de la fantasy mêlant des sorcières dans un univers post-apocalyptique assez intéressant. Il faut dire que l'auteur n'abat pas tout de suite ses cartes et que tout va progressivement.

    J'ai beaucoup aimé ce récit avec cette brume tueuse qui s'approche petit à petit du village des sorcières jusqu'à le menacer. Or, il faut découvrir le monde pour connaître les origines et voir comment arrêter ce fléau. Nous avons une jeune héroïne courageuse et un peu mutante qui ne craint pas ce danger.

    On voit que c'est assez ambitieux dans la construction. C'est surtout une bonne surprise assez étonnante dans le résultat produit. L'originalité est de mise. Il y a également une bonne dose d'humour dans les dialogues notamment entre les sorcières du village qui forme une vraie communauté.

    C'est incontestablement un titre à suivre pour ce qu'il peut apporter dans le monde de la BD et notamment dans le genre de la fantasy. On assiste véritablement à un renouvellement du genre en apportant une touche écologiste quant à la protection de la planète. Certains titres comme « les épées de verre » avaient déjà ouvert cette voie d'anticipation il y a maintenant plus de 10 ans. On est dans cette continuité.

    Il ne reste plus qu'à continuer cette marche en espérant ne pas être trop fatigué pour avancer.

    Erik67 Le 01/03/2024 à 07:38:22

    Flic un jour, flic toujours. La retraite ne concerne pas l'Inspecteur Balto, grand adepte de la réforme Macron sur l’allongement de la durée de cotisation. Bref, voici un parfait exemple de cette France qui se lève tôt pour travailler et qui ne souhaite pas quitter le travail en laissant sa place aux plus jeunes. Il faut travailler jusqu'à la fin de sa vie car on aime ça.

    La seconde chose qui m'a profondément déplu dans cette BD qui nous présente ce héros, c'est le fait qu'il n'a pas hésité à faire coffrer son épouse en prison car elle était un peu kleptomane. Oui, c'est le métier et la loi avant toute autre considération plus personnelle. C'est un bel exemple pour la nation ainsi que pour la moralité publique.

    Maintenant, et comme toujours, il a des méthodes d'investigations qui ne sont pas très orthodoxes. Bref, on adapte la loi selon son usage afin de parvenir à ses fins. Pourtant, je croyais que personne n'est au-dessus de la loi. Cette BD me donne envie de vomir devant autant d'hypocrisie.

    Pardon, mais je préfère vous dire que je ne suivrais pas les aventures de l'Inspecteur Balto et que cela s'arrête avec ce premier tome qui m'a convaincu dans ma position. Evidemment, l'auteur a essayé de le rendre sympathique et attachant mais le fond reste le même si on pousse un peu la réflexion. Certes, je pourrais faire avec mais je n'ai pas envie devant la pléthore de BD qu'il me reste encore à découvrir.

    Erik67 Le 29/02/2024 à 06:18:54

    Après le roman de Yasmina Khadra paru en 2006 (que je n'ai pas lu), voici la version BD qui me permet alors de le découvrir. Il est question des organisations terroristes qui recrutent les kamikazes en les manipulant mentalement. Il faut dire que ces derniers sont généralement de pauvres gens ayant vécus des situations difficiles ce qui facilitent le recrutement.

    Rien de pire que l'invasion d'un pays par les américains qui voulaient chasser Saddam Hussein en prétextant des armes de destructions massives imaginaires. C'est un peuple qui a près de 8000 ans d'histoire. Il faut dire que la civilisation humaine a commencé en Irak entre le Tigre et l'Euphrate. Ces gens ont une certaine fierté qui sera bafoué par l'occupant américain.

    Certes, cela pose des questions sur le fait qu'aucun méfait ne doit entraîner la mort et la destruction en représailles car il y a toujours des innocentes victimes. Notre héros que l'on suit depuis son village natal en plein milieu du désert va en faire l'amer expérience. On va suivre son parcours jusqu'au final forcément dramatique. La violence est omniprésente dans cette œuvre.

    J'ai tiré de cette lecture le fait que des circonstances de vie peuvent très vite nous faire basculer dans autre chose. Il faut un certain courage pour pouvoir tout arrêter. Gageons que notre héros puisse le trouver pour le salut de son âme.

    Il est question également de mieux comprendre le dialogue entre l'Occident et l'Orient en fonction de certaines réalités de terrain et de culture tout à fait différente. La loi de l'honneur est par exemple une de ces valeurs fondamentales.

    Bref, j'ai succombé aux sirènes de Bagdad. Certes, elles ne nagent pas dans l'eau mais le désert a également son côté enchanteur et dangereux. A découvrir pour ceux qui veulent se pencher sur cette question dans un contexte malheureusement toujours d'actualité.

    Erik67 Le 28/02/2024 à 07:33:43

    Cette BD traite de la police mais pas comme dans « la force de l'ordre » lu précédemment sur le même sujet. Il ne s'agit pas de taper contre cette institution mais d'expliquer comment elle fonctionne à travers son histoire sur toute la planète. Et puis, il y a cette question finale qui laisse perplexe : quelle police voulons-nous ?

    Certains répondrons une police qui ne tapent pas sur des manifestants pacifiques quand d'autres militerons pour sa disparition pure et simple de la surface des pays. D'autres voudrons la voir partout et notamment au cœur des quartiers sensibles où il se passent des choses plutôt que de sanctionner l'automobiliste qui va à son travail.

    J'ai beaucoup aimé cette BD mais je dois avouer qu'elle n'a pas été simple à lire. Il m'a fallu près d'une semaine pour en voir le bout et surtout digérer toutes les informations intéressantes apprises ici et là.

    On apprendra qu'elle est surtout né grâce à un anglais Robert Peel, fils d'un industriel et député à la chambre des communes. Il a remplacé les patrouilles de miliciens habitants par une vraie force professionnelle reconnaissable grâce à son uniforme. Une idée tout à fait nouvelle pour l'époque : payer des citoyens pour assurer l'ordre. Au début, les riches ont plutôt contesté l'idée à cause de son coût mais les affaires ne peuvent prospérer sans ordre pour la société.

    On rêve tous de l'idée d'une police respectueuse de ses concitoyens et qui serait également respectée par eux et qui évitent autant que possible l'usage de la force. Mission première : prévenir le crime et les désordres.

    Il est vrai que les caméras augmentées de l'intelligence artificielle permettent désormais de repérer tout acte délictueux avant qu'il ne se produise mais cela suppose la fermeture de la CNIL et les principes d'incursion dans la vie privée. Il faut savoir ce que l'on veut.

    La police peut être un pouvoir de répression pour le pouvoir en place dans certains pays comme la Chine par exemple. Bref, c'est une BD qui pousse véritablement à la réflexion sur l'avenir de ce corps de métier assez conspué de nos jours.

    Erik67 Le 27/02/2024 à 07:33:34

    Il ne faut surtout pas croire qu'il s'agit d'une œuvre destinée aux enfants qu'on va lire un soir de Noël. Ce récit est plutôt une antithèse totalement trash d'une autre vision du Saint-Nicolas qui était le protecteur des enfants en leur offrant des cadeaux et en accomplissant des miracles.

    Cette œuvre est destinée aux fragiles, aux rebelles, aux opprimées, aux mutilées, aux sens dents, aux exilées, aux sans-papiers, aux minorités, aux sans domicile, aux invalides, aux militants, aux activistes....

    Clodo, Crevard, Epave, Hobo, Mendiant, Crève-la-faim, Sac à vin, Sans-abri, Sans domicile fixe, Traîne-savates, Vagabond, Va-nu-pieds, Zonard, Sans-Dents... Tous ces mots pour désigner une population qui n'a décidément pas la vie facile.

    C'est souvent sombre, cruel et sordide comme pour rappeler le manque d'humanité de la plupart de nos congénères. Ainsi va le monde ainsi que cette société qui isole certains êtres qui se débattent pour survivre. Le Saint-Nicolas est désormais là pour les aider et les accompagner à fuir.

    Cette œuvre est muette sur une très grande partie avant l'introduction des premiers mots pour se révolter contre un ordre oppressant. Les CRS sont partout pour matraquer les enfants. On les mange également dans des dîners gastronomiques réservés à la haute société.

    Bref, comme dit, c'est trash et violent sur la forme comme pour souligner une allégorie parodique de notre monde capitaliste très égoïste. Les vignettes sont présentes pour marquer le malaise et le dégoût, c'est voulu.

    Je n'ai pas bien compris la fin qui se termine en queue de poisson au milieu d'une mer agitée vers une destination inconnue. Je n'ai pas trop aimé cette vision très pessimiste des choses et sans doute trop exagéré pour être crédible même si certains éléments peuvent nous interroger sur le devenir de nos sociétés qui ne protègent sans doute pas assez les plus faibles.

    Erik67 Le 26/02/2024 à 07:37:39

    Nous sommes dans le vrai roman graphique d'expérimentation sur un jeune homme qui se perd dans la campagne des alpes italiennes suite à une panne de bus. Il va se réfugier dans une belle demeure tenue par un couple afin d'échapper à une tempête.

    On se rend compte que le thème est celui d'une certaine violence qui se cache en nous et qui peut être exacerbé dans certaines conditions particulières à la faveur des événements qui s'enchaînent. Il s'agit d'aller au-delà des faux-semblants. La tempête fera en effet éclater tout cela d'où ce titre assez évocateur.

    Bref, l'auteur nous décrit une petite tranche de vie afin de démontrer que les mécanismes humains sont complexes. Nous le savions déjà mais bon. Ce drame social n'apportera rien de nouveau. On est même un peu déçu par la fin de ce récit qui s'arrête abruptement dans une nuit de feux d'artifice.

    Le dessin sera assez simpliste et ne fera pas dans le détail. Ce manque de précision est d'ailleurs accentué par une colorisation assez terne. Bref, graphiquement, c'est assez minimaliste même si le résultat demeure tout à fait correct.

    Il reste néanmoins une tension palpable dans le récit qui monte en crescendo et qui sera assez intéressante à suivre dans le genre huis-clos.

    Erik67 Le 25/02/2024 à 09:55:07

    Avec ce titre, nous voilà plongés dans les contes du Japon traditionnel. Un minuscule héros doit affronter un démon qui peut réunir assez de pouvoir pour détruire le monde tel que nous le connaissons.

    Certes, l'intrigue n'est pas très originale mais il montre qu'un tout petit homme peut prendre son destin en main avec courage pour essayer de changer les choses. Si seulement les peuples sous d'affreuses et d'infâmes dictatures plus ou moins déguisées pouvaient également en prendre graine, la planète serait sans doute moins menacée.

    Bref, ce que je veux dire, c'est que la thématique a une portée universelle et méritoire à défaut d'être réellement thérapeutique. Espoir et destin ne s'accordent pas toujours...

    On ne naît pas héros mais on peut toujours trouver le courage d'en devenir un. C'est beau dans le concept. On va assister à l'émergence à force d'entraînement et de travail. Oui, il faut quand même faire des efforts. Et puis, on n'a pas besoin absolument d'être un héros pour s'opposer au mal.

    J'ai bien aimé le dessin qui nous plonge dans un univers peuplé de créatures imaginaires dans l'esprit Yokai. Il faut savoir que son auteur Ryan Lang a travaillé sur l'animation graphique chez Disney en réalisant des œuvres tel que « les mondes de Ralph » ou encore « Vaiana ». Issunboshi est son premier roman graphique et il est réussi.

    On notera également une colorisation assez sombre mais qui colle bien à l'ambiance voulue. La lecture demeure assez agréable grâce à une certaine fluidité entre les scènes et un trait plutôt énergique. On ne s'ennuiera pas car on entrera très vite dans l'histoire.

    Au final, un titre assez intéressant à découvrir entre aventure onirique et conte imaginaire dans le folklore japonais.

    Erik67 Le 24/02/2024 à 08:13:40
    WildC.A.T.S (Semic Books) - Tome 1 - Wildcats 1

    Je n'ai pas été séduit par cette succession de nouvelles autour de ces super héros costumés qui après leur dissolution continuent leur service actif au quatre coins de la planète.

    La psychologie de base ne m'a pas du tout marqué. C'est toujours la même chose : défendre les plus démunis contre des menaces de plus en plus improbables en faisant dans la surenchère gratuite et sans aucune psychologie de mise.

    Certes, il y a une thématique par rapport à leur rôle dans la guerre mais c'est trop léger pour attirer l'attention. La mise en scène est plutôt confuse ce qui n'aide pas à une lecture agréable. Par ailleurs, cela manque singulièrement de charme malgré un potentiel que l'on sent toutefois.

    Oui, ma lecture de ces chats sauvages a été plutôt sans saveur avec des couleurs d'ailleurs assez fades et informatisés. Il y avait un rendu plutôt réaliste qui concourt à la dynamique du récit. Mais bon, le scénario n'a pas vraiment suivi et c'est le moins qu'on puisse dire.

    On peut aisément passer son chemin d'autant que cette série qui n'a que deux tomes a été interrompu par la disparition de sa maison d'édition Sémic.

    Erik67 Le 23/02/2024 à 07:34:47
    Bomb X - Tome 1 - La Terre en question

    Il est intéressant de voir que la préface a été signé par Denis Bajram qui fut considéré comme l'un des meilleurs auteurs de BD de science-fiction au début des années 2000 avec une série phare comme « Universal War One ».

    Depuis, le genre a prospéré en de multiples sous-catégories. On attend encore celui qui réinventera le genre en poussant encore un peu plus les limites de cet univers assez extensible.

    Nos auteurs dévoilent un pitch assez intéressant qui se met en place progressivement à savoir des humains d'une certaine époque (1400-2400) dans un lieu éloigné de la Terre mais comparable à celle-ci. Ainsi un astronaute du XXIème siècle peut faire équipe avec un chevalier du Moyen-Age. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans cette expérience humaine assez inédite.

    Certes, ce n'est pas nouveau mais c'est suffisamment bien exploité pour donner de la consistance à ce récit qui ne se base pas que sur l'aventure mais également sur une réflexion assez poussée. J'ai bien aimé ce côté qui ne laisse pas la place à trop de facilités scénaristiques dans les péripéties rencontrées. Certes, cela se termine sur un gros cliffhanger mais la sauce a suffisamment pris pour avoir envie de connaître la suite.

    Évidemment, les amateurs de la science-fiction dite d'évasion vont se plaire dans cet univers un peu parallèle où tous les ingrédients du plaisir sont présents. Vivement la suite !

    Erik67 Le 22/02/2024 à 07:25:29

    Je ne connaissais pas cette pratique des instituteurs itinérants qui avaient cours au XIXème siècle en France et notamment dans les villages les plus reculées des vallées alpines. On va suivre l'un d'eux dans un parcours tout à fait intéressant.

    Je ne m'attendais pas à passer à une seconde histoire se déroulant dans l'Ouest américain avec ce même homme qui se retrouve au sein d'une population indienne. A vrai dire, j'ai été un peu dérouté par cette nouvelle direction du récit.

    Il y a un troisième chapitre consacré à une descendante de cet homme qui est une journaliste envoyée en Afghanistan. Elle sera confrontée à un enseignant qui fait la même chose que son ancêtre dans un univers où les femmes essayent de se battre contre une société résolument patriarcale.

    Le thème central est l'éducation et l'instruction qui doivent se réaliser afin d'émanciper les populations face à l'obscurantisme. On ne peut s'empêcher de penser à Samuel Paty, cet enseignant investi et aimant son métier, soucieux de leur réussite et apprécié par les élèves qui fut lâchement assassiné et décapité par les tenants de cet obscurantisme. La liberté a été durement acquise grâce aux livres et aux enseignants, il ne faut jamais l'oublier !

    On aura droit à une horrible fin qui s'apparente un peu à un fait divers pour le moins marquant. On quitte un pays en guerre. On croit trouver la sécurité dans nos pays occidentaux mais c'est de là où peut survenir des dangers insoupçonnés liés également à une forme de stupidité humaine alimentée par des discours haineux de responsables politiques tel que Donald Trump par exemple pour ne citer que l'exemple dans cette œuvre. Oui, il y a encore beaucoup de travail à accomplir afin de pacifier les esprits.

    Erik67 Le 21/02/2024 à 07:31:05

    Je vais vous avouer que c'est une lecture qui forcément nous met mal à l'aise. En effet, le postulat de base de cette œuvre pose une question à savoir « à qui profite l'exil ? Eh ben, la réponse, c'est nous qui sommes responsable car on pille les côtés de l'Afrique et qu'on devrait ouvrir sans broncher grand les portes de nos frontières pour accueillir toute la misère du monde que l'on pourrait d'ailleurs qualifier idéologiquement de « chances » pour notre pays.

    Soit on est d'accord avec cette vision des choses et alors, on est du bon côté de l'humanité, soit on ne l'est pas et on peut très vite être taxé de tous les maux possibles. Pour moi, le constat est pourtant clair et simple que la population européenne ne veut plus, dans son immense majorité, entendre parler d'immigration et que si cela continue, on pourrait même aller droit vers une guerre civile avec des gouvernements extrémistes au pouvoir.

    Maintenant, c'est vrai que l'auteure Taina Tervonen qui a été récompensé par un prix journalistique européen a mené une enquête assez intéressante pour mettre en lumière ces profiteurs que sont tout d'abord les passeurs, mais également les industriels de la défense chargé de protéger nos frontières ainsi que les patrons et autres industriels qui emploient au noir dans nos commerces et nos bâtiments des clandestins.

    L'auteure joue tout d'abord sur l'émotion avec ces drames en mer Méditerranée de gens qui meurent noyer pour avoir simplement voulu gagner un pied en Europe afin d'y travailler et d'envoyer de l'argent dans leur famille restée au pays. Je ne suis plus vraiment certain que les européens soient touchés dans leurs âmes par ces drames qui se multiplient. Je crois savoir qu'ils sont un peu plus sensibles quand il y a des drames de violence qui touchent nos enfants dans des fêtes de village.

    Un exil, pour moi, c'est un habitant qui quitte son pays soit parce qu'il y a la guerre, les pénuries et la famine. Quand il va dans un pays riche, cela lui profite tout d'abord car il est alors sorti d'affaire. Non, l'auteur ne voit pas cela ainsi mais nous désigne comme responsable car nous aimons la consommation.

    Oui, l'exil serait une manne financière dont nous profitons par ricochet à travers les services et les biens de consommation. Quand on achète notre baguette, c'est peut-être un malien payé au noir qui la fabrique durant la nuit. C'est bien nous qui consommons la baguette grâce à ce malien. C'est, en tous les cas, la démonstration de l'auteure.

    Je sais que l'immigration entraîne des débats passionnés et je n'ai guère envie d'engager le moindre débat sur ce sujet brûlant. J'ai lu cette BD. Elle dicte des vérités et un constat assez alarmant. Cependant, il y a des réflexions qui m'interrogent réellement. Les solutions ne sont pas aussi simples que cela.

    Erik67 Le 20/02/2024 à 07:29:34

    Le titre laissait penser avec son avion de guerre survolant le Nil qu'il s'agissait d'un récit d'aviateur de guerre. Il n'en n'est rien puisqu'il s'agit plutôt de celui d'un archéologue mais pas du tout à la façon d'un Indiana Jones.

    Il est vrai qu'on retrouve les mêmes ingrédients du film à savoir une division nazie un peu ésotérique à savoir l'ahnenerbe dont les recherches devaient prouver la supériorité de la race aryenne et justifier le massacre de millions de juifs.

    Il est justement question de rechercher le tombeau d'un personnage historique juif tombé en disgrâce après son ralliement aux romains. Or, cette connaissance peut bousculer les connaissances de l'Antiquité soi-disant. On verra que c'est plutôt un gros pétard mouillé avec des ficelles assez nébuleuses.

    Cela se laisse lire mais je n'ai pas eu d'accroche particulière tant le récit paraît un peu alambiqué au niveau du scénario avec ce nid d'espion en plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale que cela soit en Egypte ou bien à Jérusalem.

    Par contre, sur la forme, c'est de toute beauté non seulement au niveau du graphisme à couper le souffle que dans la qualité de l'édition sur un grand format afin de mieux admirer ses pages. On voit que les moyens ont été donné pour la réalisation pour le duo Desberg-Vrancken.

    Je resterai cependant moins dithyrambique que la plupart des avis sur cette BD tout en reconnaissant certaines de ses qualités. Le sujet sur la partition de la Palestine alors sous mandature anglaise pouvait apparaître comme intéressant car on voit bien que cela porte les germes des guerres avenir. Mais bon, pour ma part, cette lecture a presque été à la limite de l'ennui, c'est dire !

    Erik67 Le 19/02/2024 à 07:18:51
    Summer Ghost - Tome 1 - Tome 1

    J'ai trouvé ce récit assez décousu où l'on va suivre trois parcours, celui de Tomoya stressé par les études, Aoi la fille harcelée à l'école et Ryo ancien athlète atteint d'une maladie incurable, trois lycéens qui ont décidé de provoquer une rencontre avec un fantôme féminin.

    Pour cela, il suffit d'aller sur une piste d'aéroport et de tirer un feu d'artifice en plein été et voilà l'apparition. Comme dirait mon épouse, c'est assez cul cul la praline.

    Le pire, c'est que cela se prend au sérieux même si parfois, les japaniaiseries, comme je les appelle, reviennent au galop pour donner un peu d'humour à un propos qui se prend des allures de profondeur alors que c'est d'une platitude à faire frémir les morts. Certes, ils peuvent revenir sous forme de fantôme quand il se passe quelque chose comme un meurtre ayant mis fin à leur existence.

    Il est vrai que nos protagonistes ont toujours cru à un suicide et on aura droit à leurs états d'âmes sur leur rapport respectif avec la mort. C'est très joyeux pour passer des vacances d'été. Bon, on en retirera surtout le fait qu'il faut apprendre à vivre et qu'il y a un réel intérêt à rester vivant. Merci Summer Ghost pour ton apport considérable à cette vision philosophique.

    Pour le reste, on pourra y voir des côtés assez poétiques sur un thème qui évoque la mort et le sens de la vie. Bref, certains lecteurs pourront se laisser tenter par un manga un peu différent avec des thèmes pas faciles mais traités quand même avec une certaine finesse.

    Erik67 Le 18/02/2024 à 12:40:39

    Nous allons suivre l'auteur Singeon qui va prendre des risques dans sa vie en acceptant de suivre une équipe de scientifique à Madagascar à la recherche de poissons rares dans un contexte d préservation des espèces sur fond de changement climatique affectant la nature. Voilà pour le pitch de départ.

    L'auteur fait un clin d’œil dans le titre car le poisson hors de l'eau c'est à dire son milieu naturel, c'est lui à Madagascar. C'est tout d'abord la découverte d'une île aussi grande que la France dans sa culture et qui tente désespérément de survivre.

    Il faut savoir que la faible croissance économique combinée à une croissance démographique rapide a fait de Madagascar l'un des pays où le taux de pauvreté est parmi les plus élevés au monde, atteignant 75 % en 2022 si l'on se réfère au seuil de pauvreté national. Cela m'a fait penser à une discussion que j'ai eu hier soir où des amis fustigeaient l'écart qui existe aux USA entre les riches et les pauvres alors que c'est la première puissance économique mondial. J'aurais envie de répondre qu'il faut quand même relativiser par rapport à d'autres pays..

    J'ai relevé aussi une critique à peine voilée de la part de l'auteur qui indique que les grandes et belles infrastructures datent des années 50 soit avant l'indépendance et que depuis, c'est le délabrement des routes par exemple au gré des coups d'états qui se succèdent dans cette île comme d'ailleurs sur tout le continent africain. On ne peut lui donner tort car c'est la triste réalité.

    C'est une BD qui s elaisse lire plutôt agréablement mais il manque une véritable consistance pour donner un peu d'épaisseur. Certes, il n'y aura point d'intrigue ou quelque chose qui fait que l'on s'accroche vraiment. Je rejoins en cela les autres avis qui ont fait part de leur petite déception à cette lecture.

    C'est un road movie de plus qui s'inscrit par exemple dans des productions actuelles comme « Les sauvages ». J'aurais aimé quelque chose qui fasse la différence mais on sent une commande décidée par Mathieu Sapin à l'origine à l'égard de notre auteur ravi de relever le challenge.

    Je ne fais pas dans la complaisance, vous l'aurez remarquée. Néanmoins, ce titre ne manque pas d'attrait et c'est utile de voir qu'il existe des gens qui se battent pour préserver des poissons dans un monde en péril.

    Erik67 Le 18/02/2024 à 08:57:11

    Nous avons un roman graphique qui se situe entre « Le Nom de la Rose » pour son côté religieux dans une quête de recherche de vérité et « Les rivières pourpres » pour son côté polar sur l'enquête de meurtres d'enfants atrocement mutilés.

    C'est la jeune Brunehilde, meneuse de loups, qui se charge de trouver le coupable pour le bien de la communauté et surtout pour disculper ses amis les loups. On se situe à la fin du Moyen-Age (vers l'an mille) dans une France reculée et superstitieuse. On croit encore au démon et au loup-garou tout en se méfiant des sorcières qu'on condamne au bûcher.

    Evidemment, le tueur est un illuminé ayant foi en Dieu dans une époque où le christianisme s'impose à coup de force et de massacre. Les thèmes sont toujours les mêmes : la folie des hommes qui s'exerce contre les plus faibles à savoir les enfants ce qui est totalement inadmissible toutes époques confondus.

    C'est un album assez étrange dont certaines planches font écho à ses délires mystiques en lui donnant un caractère assez original et parfois effrayant. L'action avance lentement dans un unique tome qui sera assez dense pour donner une consistance et une certaine atmosphère assez pesante.

    La lecture demeure fluide et particulièrement agréable grâce à un dessin qui met en valeur les décors ruraux et forestiers. Certes, la narration parfois s'englue légèrement dans des séquences peu importantes.

    Il n'y aura pas de grande surprise dans le scénario qui demeure assez classique mais on peut dire que la mise en scène est plutôt réussie. C'est une BD qui sort du lot même si elle reste avec une ambition tout à fait mesurée.

    Cela pourra plaire aux amateurs de cette période charnière de la fin du Moyen-Age.

    Erik67 Le 17/02/2024 à 08:30:47
    Travis - Tome 17 - Les pluies sèches

    Alors que la série parallèle « Carmen Mc Callum » vient de se terminer en apothéose, on s'achemine également vers la fin pour Travis, ce vieux routier de l'espace. Il faut dire que ces séries cyberpunks ont commencé au siècle dernier. Il serait temps de conclure.

    On va d'ailleurs retrouver Carmen en bien mauvaise posture avec un Travis tentant de la protéger malgré de mauvais souvenirs les liant. Leur relation a quelque chose d'assez intéressant mais avec un destin à la séparation en raison d'objectif et d'allégeance différentes.

    Action et anticipation sont toujours au rendez-vous avec ses multinationales qui s'approprient l'acheminement de l'eau sur la planète dans un contexte de réchauffement climatique. On se rend quand même compte que cette série a vu juste depuis sa création il y a plus de 25 ans. On a bien des technologies toujours plus avancées mais qui n'ont pas su résoudre les problèmes des citoyens. Les menaces sur notre monde et notre civilisation sont malheureusement toujours d'actualité.

    Nous avons une introduction un peu longue et bavarde où il ne se passe pas grand chose mais la rencontre des deux héros est un moment important pour créer de la tension. Par la suite, cela va se corser un peu suite à une vengeance expéditive mais salutaire de l'un de nos protagonistes.

    Il y a également tout un jeu d'alliance à observer pour dénouer la situation et vaincre une IA puissante qui revient au galop pour s'approprier toute l'eau de la planète. Les pluies sèchent donnent un aperçu de ce qui nous attend si on n'y prend pas garde.

    J'ai toujours aimé cette série car elle pose dans le fonds les vrais questions sur l'avenir de l'humanité.

    Erik67 Le 16/02/2024 à 08:02:01

    Nous voilà dans les coulisses de la politique avec un homme qui est chargé de sa campagne électorale et qui le suit depuis de nombreuses années, un peu tapis dans l'ombre comme l'indique le titre.

    Je ne le savais pas mais l'auteur qui se cache derrière cette BD n'est autre que notre ancien Premier Ministre sous la première mandature Macron à savoir Edouard-Philippe qui se positionne d'ailleurs comme le futur successeur de l'Elysée. J'avais été étonné qu'il laisse un petit mot dans la préface et cela m'a interrogé à aller plus loin. Oui, c'est bien lui l'auteur !!!

    On peut décemment dire que c'est écrit par un homme politique qui connaît bien son sujet. En même temps, c'est un roman politique à savoir des faits purement imaginaires. Cependant, il y a toujours une part de vérité et situations vécues dans ce type de récit et on le ressent bien.

    En effet, il s'agit d'une élection primaire de parti qui a été truquée et qui désigne un candidat favori pour gagner l'élection suprême. Les enjeux sont importants surtout si la primaire révèle une fraude importante car cela s'est joué à quelques voix près.

    J'ai adoré cette BD car elle décrit à merveille le fonctionnement en coulisse du monde politique et de ses rapports avec la presse. On se rend compte également que les véritables ennemis ne se situent pas dans les partis concurrents mais dans son propre camp avec des ambitions tout aussi légitimes. Bref, le vrai panier de crabes !

    Je recommanderai la lecture à ceux qui s’intéressent un peu à la vie politique et au fonctionnement d'une primaire à l'élection présidentielle. A noter que le dernier qui a été élu s'est bien passé de ce genre d'exercice...

    Erik67 Le 15/02/2024 à 07:44:44
    Empereur du Japon - Tome 5 - Volume 5

    Le jeune Hiro Hito devient régent du Japon lors de son retour du long voyage en Europe qui a duré plusieurs mois. A son retour, de multiples difficultés l'attendent.

    Il est vrai que l'entourage est figé dans ses habitudes pour perpétuer la tradition ancestrale de ce pays. Lui qui a vécu tant de choses nouvelles en occident voudrait emporter une part pour redonner du souffle à son pays.

    Il y a tout d'abord son frère ne rêvant que d'expansion et de grandeur pour son pays dont il va falloir calmer les ardeurs. Il y a surtout un père, l'empereur Taisho Tenno, totalement affaiblit par une maladie cérébrale et qui s'enfonce un peu plus chaque jour. On sait que son règne a été marqué par un renforcement de l'impérialisme et une politique intérieure plutôt libérale.

    Son Premier Ministre Takashi Hara va être assassiné bêtement par un ouvrier du peuple n'ayant rien compris des enjeux. Ce tome va tourner d'ailleurs autour de cette tragédie qui a marqué le Japon car après lui, cela ne sera plus jamais la même chose. Le Japon va même se tourner vers cette volonté impérialiste et expansionniste.

    Le tome se termine par le terrible tremblement de terre survenu en septembre 1923 qui affecta tout le Kanto (magnitude 7,9 !). 400.000 morts environ qui sont estimés et surtout des incendies destructeurs et incontrôlés à Tokyo.

    Bref, c'est une histoire bien mouvementée qui touche la régence de Hiro Hito qui va devenir l'un des personnages majeurs de la Seconde Guerre Mondiale au même titre que Mussolini ou Hitler puisqu'il sera l'un des dirigeants de l'Axe !

    Oui, c'est intéressant de savoir comment il a pu en arriver là. Il est incontestable qu’il a eu une responsabilité dans les activités militaires de son pays. On sait que malgré tout, les américains vont le maintenir dans un rôle qui sera alors purement symbolique à la tête de ce grand pays.

    Erik67 Le 14/02/2024 à 07:27:10
    Empereur du Japon - Tome 4 - Volume 4

    Le jeune prince Hiro Hito qui va bientôt devenir Empereur du Japon à une époque assez trouble va entreprendre un long voyage en Europe avec son bateau afin de découvrir la culture occidentale qui l'inspire.

    Hiro est âgé d'à peine 20 ans. C'est comme le début d'une nouvelle vie fait de rencontres qui vont le marquer comme celle avec le roi d'Angleterre Georges V qui venait d'affronter la terrible Première Guerre Mondiale laissant beaucoup de trace de souffrance et de désolation. On se dit que c'est dommage, à ce stade-là, qu'Hiro Hito n'a pas pu empêcher son pays de commettre la folie expansionniste ayant conduit à l'apocalypse de la guerre nucléaire. On l'avait pourtant prévenu !

    Il y a également la rencontre avec l'Ecosse où il va manifestement découvrir la joie, le bonheur et un peu de liberté. La personnalité du Duc d'Atholl, résident du château de Blair, va beaucoup lui plaire au point qu'il le considère comme un exemple. Il va même l'initier à la pêche.

    C'est surtout le contact avec le peuple qu'il recherche par-dessus tout à travers l'exemple de la royauté anglaise ou de sa noblesse. L'un de ses caprices sera d'aller dans le métro parisien totalement incognito. Encore faut-il acheter un ticket ! L'épisode sera assez marrant.

    Il faut également préciser que le Japon de 1921 était dirigé par un Premier Ministre Takashi Hara n'étant pas vraiment acquis à la cause militariste. Il voulait tout concentrer sur l'économie. Il avait également le courage de tenir tête à l'impératrice qui gouvernait réellement le Japon, son mari l'empereur étant totalement malade au point d'avoir perdu l'esprit. On se croirait vraiment dans « la Reine Charlotte » pour ceux qui connaissent la saga des Bridgetown.

    C'est toujours aussi agréablement précis au niveau du graphisme. La lecture est ainsi facilitée par une belle mise en image qui laisse respirer le récit.

    On en apprend beaucoup plus davantage sur l'évolution de ce singulier personnage ayant marqué l'Histoire du XXème siècle de l'autre côté du Pacifique. Il faut savoir qu'il survivra à la Seconde Guerre Mondiale pour avoir l'un des règnes les plus long de l'histoire de son pays.

    Erik67 Le 13/02/2024 à 07:20:32
    Héros du peuple - Tome 1 - L'Assassin sans visage

    Ce récit se passant en Chine actuelle mêle trois intrigues distinctes, la principale étant une enquête de police sur de mystérieux meurtres menés par la résurgence d'une ancienne triade. Il y a également cette école de mutants qui garde des enfants aux pouvoirs assez étonnants et pour finir une petite fille de milliardaire qui fait un peu de mécanique robotique dans le genre « Iron Man ». Voilà pour résumer brièvement.

    Il est vrai que dans ce premier volume, on ne voit pas encore tout à fait le lien qui relis ces 3 scénarios distinct mais on sait que cela va arriver dans le second tome qui clos l'aventure.

    C'est quand même assez classique dans le fond. Cependant, le traitement est plutôt efficace et dynamique pour faire en sorte que le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. Bref, il y a tout un savoir-faire des auteurs qui est à l’œuvre.

    A noter un dessin assez aéré qui est confié à un novice en la matière qui remercie d'ailleurs ses mentors à la manière de « Star Wars » dans la préface.

    En conclusion, un diptyque assez sympathique qui mêle plusieurs références actuelles pour nous proposer du divertissement sans aucune prétention.

    Erik67 Le 12/02/2024 à 07:25:00

    Nous allons suivre le destin d'une jeune danseur berlinois épris de comédie musicale à la fin des années 50. Il faut dire que l'Allemagne se relève de la Seconde Guerre Mondiale.

    Uli a 19 ans et rêve de partir au loin en Amérique car dans son école de danse moderne, il est plutôt moqué par ses camarades et son professeur à cause de son agitation alors qu'il est à la recherche d'un peu plus de rythme.

    A Berlin, il rencontre Anthony, un jeune danseur afro-américain. Ce dernier suggère à Uli de venir tenter sa chance à Broadway ce qu'il va faire. On se rend compte que son installation aux Etats-Unis ne sera pas simple pour se faire accepter.

    On apprendra que cet album a été conçu, écrit et dessiné dans 6 villes, 5 pays et 3 continents différents par son auteur Laurane Mazars comme pour souligner un caractère assez universaliste. Il faut dire qu'on baigne dans une culture qui dépasse les pays.

    Cet album reste sur le fond assez superficiel car on passera outre les débats de fond sur les formes de danse. Il manque incontestablement d'un peu de rigueur dans le scénario qui laisse son récit un peu divaguer entre deux pas de danse.

    Le dessin est l'un des gros points forts car la colorisation apportera cette touche de dynamisme avec des mouvements de corps omniprésents.

    En conclusion, un roman graphique sur la danse, un peu différent de ce qu'on a pu déjà lire sur le sujet et qui apporte une pierre nouvelle à l'édifice. C'est également une œuvre iconoclaste qui peut paraître difficile à décrypter. A noter pour être complet qu'il a reçu le prix révélation à Angoulême en 2021.

    Erik67 Le 11/02/2024 à 09:39:13
    Burn the house down - Tome 1 - Tome 1

    C'est vrai que voir sa maison brûlée totalement quand on est une petite fille, cela marque forcément. Le plus grave est de voir sa mère sombrer dans la désespérance au point de devenir totalement amnésique. La cause de tout cela ? Une amie de sa mère, très jalouse, qui va tout lui prendre par la suite : maison et mari compris.

    Bien des années après, notre héroïne qui était gamine au moment des faits, est bien décidée à se venger afin que sa mère puisse retrouver non seulement la mémoire mais sa vie. Il s'agit bien d'une histoire de vengeance assez élaborée qui se poursuivra sur 8 tomes. Nous voilà prévenus !

    Le pire est que dans ce climat assez malsain, on prend fait et cause pour notre héroïne tant la rivale est perfide et méchante. Elle réussit à se faire embaucher comme femme de ménage dans la demeure de cette matriarche intrigante.

    Il est vrai que le récit ne dévoile pas toute ses cartes au premier abord et qu'il y aura des rebondissements assez intéressants qui vont corser les choses dans ce plan assez machiavélique. La tension va monter assez progressivement pour nous tenir en haleine. C'est vraiment bien construit au niveau du scénario.

    Par ailleurs, j'ai bien aimé le graphisme au trait assez féminin qui donne de l'élégance et qui permet un bon confort de lecture.

    Bref, c'est un titre qui va plaire surtout aux femmes désireuses de se venger entre jalousie et petits secrets. Manipulation dans un climat d'affrontement psychologique seront au rendez-vous pour faire des étincelles !

    Erik67 Le 10/02/2024 à 09:45:18
    Suc

    J'adore les Elfes depuis le fameux « Seigneur des anneaux » d'un certain Tolkien. Cependant, en l'espèce, on va découvrir une elfe découvrant sa sexualité dans un mélange de fantasy et d'érotisme façon seigneur des annales. C'est évidemment un album réservé exclusivement aux adultes.

    Oui, je lis vraiment tout dans la bande dessinée et cela comprend parfois des lectures un peu plus coquines et mâtures. C'est ainsi et il faudra me pardonner. Du même auteur, Chéri (c'est comme ça qui s'appelle), j'avais d'ailleurs lu « La sève » que j'avais d'ailleurs avisé. Le suc est dans la même veine. C'était sans doute pour nous mettre en appétit !

    Bon, on va voir une succession de fées qui batifolent au rythme de la nature et de ses bienfaits. On navigue dans le fantasme le plus absolue mais de manière tout à fait élégante pour ne pas dire gracieuse.

    L'auteur développe une thématique qui lui est propre afin de créer ce nouvel univers. A noter qu'il n'y aura absolument aucun dialogue car nous sommes dans la BD totalement muette mais avec une couverture particulièrement soignée et un papier qui demeure de qualité.

    J'ai beaucoup aimé le dessin qui resplendit la sensualité ainsi qu'un aspect presque onirique sur ce récit. Je trouve également que cet album n'est point vulgaire malgré des scènes de sexe assez explicite car il s'inscrit dans une démarche originale et artistique.

    Erik67 Le 09/02/2024 à 08:12:49

    Je ne savais pas que la Camorra dont il est question est une organisation mafieuse qui sévit à Naples. C'est vrai qu'on le déduit par la suite mais cela aurait été bienveillant de le préciser. Je ne suis pas un expert en organisation criminelle.

    Le pitch est celui de justicier masqué qui se prennent pour la police et qui vont faire justice eux-mêmes pour débarrasser Naples de cette pieuvre infecte qui terrorise et extorque les bons commerçants de la cité.

    Ces super-héros le feront avec un certain style pour s'adapter à l'Italie et en utilisant les codes de la comedia dell'arte. Ainsi, on aura droit à Colombine, Sarrasin ou encore Polichinelle, le chef de la bande masquée.

    J'ai bien aimé le dessin assez dynamique qui fait dans le semi-réalisme malgré des visages anguleux. Par contre, le scénario m'a paru assez décousu par moment. On ara ainsi un peu de mal à comprendre la fin et notamment le rôle du maire de Naples qui portait lui aussi un autre masque à sa manière.

    Cela joue à sauver le monde mais ce n'est même pas capable de souhaiter un joyeux anniversaire à son fils quand le moment se présente ou tout simplement avoir une relation normale avec son épouse aimante. Il est vrai que le héros principal ne donne pas vraiment envie de s'attacher à lui. Du coup, on aura moins tendance à trembler avec lui lorsqu'il sera confronté au danger de la mafia.

    On sera assez loin de Watchmen malgré un côté assumé de référence. C'est sans doute la spécificité italienne pour s'inscrire dans le local du milieu napolitain. C'est à découvrir pour cela.

    Erik67 Le 08/02/2024 à 07:45:41

    Il faut d'abord savoir que Léo est une femme contrairement à ce qu'on pourrait penser. En fait, il s'agit d'un diminutif du prénom désuet Léocadie. Elle a vécu une histoire d'amour avec un jeune allemand du côté de Bordeaux durant les années d'Occupation et notamment en 1943 peu avant la reconquête du territoire par les armées alliées.

    On apprendra à la fin du premier chapitre la destinée assez cruelle de ce jeune soldat allemand qui ne survivra pas au front russe peu après son départ de la région de Léo. Il y a tout de suite une grande émotion que l'on ressent à travers cette femme qui était sans nouvelles de lui depuis près de 20 ans et qui reçoit par hasard la visite de l'un de ses camarades.

    On va être replongé dans le passé assez tumultueux de cette femme qui n'a pas forcément collaboré avec l'ennemi bien au contraire. On sait qu'à la fin de la guerre toutes les femmes ayant couché avec un allemand ont été tondu par une populace en furie, un épisode peu glorieux de l'histoire de notre pays.

    La fin est très belle mais il manque cette dimension dramatique situé au début. C'est une histoire triste mais qui a touché certainement de nombreuses grand-mère. Moi, je dis que l'amour n'a pas de frontière même en temps de guerre. Encore faut-il le comprendre et l'accepter.

    Au final, un récit assez touchant qui est remarquablement bien construit au niveau graphique avec ses pages intercalaires avec des bouts de photos. Certes, on récupérera Léo en petits morceaux mais elle arrivera à se reconstruire !

    Erik67 Le 07/02/2024 à 07:26:49

    La préface signée par Médiapart nous rappelle une évidence : Macron n'auront jamais été élu président de la république en 2017 s'il n'y avait pas eu l'affaire Fillon. Dès lors, cet homme que personne ne connaissait vraiment 3 ans auparavant est venu au pouvoir avec l'idée de renouveler la classe politique en la dotant d'une certaine éthique.

    Beaucoup y ont cru à cette République irréprochable puisqu'il a été élu. Certes, le président Hollande s'était désisté et Marine Le Pen est parvenue au second tour de l'élection présidentielle. Dès lors, les dés étaient jetés.

    Alors, la question est de savoir si les dirigeants responsables ont bien été irréprochables comme il l'affirmait dans son projet politique de la campagne. Il a indiqué que ces dirigeants devaient rendre des comptes et que la justice ferait alors son travail.

    Or, les exemples d'hommes dans l'entourage du président ont tous été blanchi par la justice qui a indiqué qu'il n'y avait rien à voir. La Justice a parlé et il convient de ne pas la remettre en cause. Certes, mais on a quand même l'impression qu'il y a deux sortes de justice : implacable avec le citoyen lambda et laxiste avec les hommes politiques qui sont au pouvoir.

    Les exemples qui seront cités dans les différents chapitres vont concerner tout d'abord François de Ruby qui a été le Président de l'assemblée nationale sous l'étiquette MODEM après avoir été chez les verts puis la gauche. Il a eu la main plutôt lourde sur les dépenses en menant une véritable vie de château dans l'exercice de ses fonctions. Bref, pas aussi irréprochable que cela même s'il a déclaré qu'il n'aimait pas le homard. On te croît !

    Il n'empêche que malgré ces affaires qui l'ont éclaboussé, les français l'ont voté comme député en lot de consolation. A croire qu'on aime bien ce genre de personnage qui se servent dans les caisses de l'Etat avec l'argent de nos impôts. Après tout, on a les hommes politiques que l'on mérite !

    On va faire également la connaissance du secrétaire général de l'Elysée, le brave Alexis Koehler, qui visiblement était dirigeant d'une société de croisière ce qui ne l'a pas empêché de favoriser les intérêts de cette compagnie lorsqu'il était en exercice du pouvoir dans l'ombre du Ministre de l'économie de l'époque à savoir Emmanuel Macron, ce qui constitue quand même un conflit d'intérêt. L'enquête a été classé sans suite mais une instruction est en cours pour une nouvelle plainte. Bref, ce n'est pas fini et on se dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu.

    On passera sur le cas d'Alexandre Benalla qui était dans la garde rapproché du président Macron et qui jouait les faux policiers lors de manifestation en tapant sur un couple. Lui, il a été condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis mais c'est presque une série à rebondissement. Son affaire est la plus connue du grand public et je ne vais pas m'étaler.

    Le cas du Ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui règle ses comptes avec les magistrats est intéressant à suivre car on se rend compte que ce n'est pas vraiment très éthique surtout pour un homme dans cette fonction. Il a quand même été mis en examen pour prise illégale d'intérêt. Encore une situation de conflits d'intérêts !

    Enfin, on terminera par le ministre le plus en vue du gouvernement à savoir Gérard Darmanin qui a fait l'objet de deux plaintes pour viol et harcèlement sexuels émanant de femmes dans le besoin. Le Ministre de l'intérieur devait promouvoir le combat de Macron contre la violence faite aux femmes. Bref, cela ne fait pas bonne figure dans ce contexte. Bien entendu, les deux femmes ont été poursuivi pour diffamation alors que les preuves d'enregistrement de SMS étaient assez manifestes et explicites. Quand on contrôle l'appareil d'Etat, c'est plutôt facile...

    Alors, oui, c'est plutôt une enquête à charge mais qui repose sur des faits et des hommes politiques qui n'ont pas été irréprochables, loin s'en faut ! J'observe que le Président Macron est épargné dans tout cela comme s'il avait mal choisi son entourage. Après tout, d'autres présidents de la république ont bien été condamné par la Justice pour des faits pénalement répréhensibles. La justice et les médias sont alors accusés de partialité pour détruire l'honorable carrière politique d'un homme qui se donne pour le pays.

    Après une telle lecture, on peut être que dégoutté du monde politique qui ne tient jamais ses promesses une fois parvenu au pouvoir. Cela continuera encore et encore. Il n'y aura jamais un responsable plus blanc qu'un autre. Même l'irréprochable président Hollande s'était entouré d'un Jérôme Cahuzac qui souhaitait lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent. On s'en souvient encore.

    Alors tous pourri ? Dire cela revient à être comparé à un pilier de comptoir dans un bar miteux. On va alors dire que ce sont de mauvais DRH qui ne prenne pas forcément les bons candidats. Et puis, comme dit, les français suivent et pardonnent vite les écarts...

    Erik67 Le 06/02/2024 à 07:26:04

    Que se passerait-il si on se remettait à penser à son premier vrai amour plus de 17 ans après, une fois qu'on a refait sa vie et qu'on a une magnifique épouse avec 2 enfants ?

    C'est le pitch de départ pour nous indiquer que la passion amoureuse est plus forte que tout. Le désir peut conduire à l'anéantissement de tout ce qu'on avait construit patiemment. Oui, le risque est bien de tout perdre. La question qui se pose alors : est-ce que cela en vaut le coup ?

    C'est vrai que la plus belle phrase d'amour est dite dans le silence d'un regard. C'est beau mais cela consume à l'intérieur. On ne peut plus refaire le passé car il est ce qu'il est. Un homme, notre héros du jour Antoine, va essayer d'aller contre vent et marée pour retrouver sa dulcinée Domi et vice-versa car nous aurions droit aux deux points de vue dans cette BD fort bien construite.

    Evidemment, le thème me parle et cette lecture a trouvé une raisonnante encore plus forte au point que je lui attribue aisément les 5 étoiles. Cela m'a touché en plein cœur. Inutile d'indiquer qu'on n'est pas dans une histoire à l'eau de rose. Il y a une véritable consistance des sentiments et des questionnements parfaitement légitimes.

    Le dessin notamment des corps est tout juste magnifique avec un côté très sensuel que l'on ressent aisément. La colorisation rend la lecture encore plus agréable. Il y a un vrai souci du détail dans les décors. Bref, graphiquement, on voit la patte d'un certain Enrico Marini qui a influencé la dessinatrice Sarah Con Hache qui la remercie pour ses précieux conseils dans la préface.

    En conclusion, un roman graphique à découvrir ce qui ne sera pas simple car en rupture de stock un peu partout. Je l'ai acquis par import en provenance de l'étranger. Voilà pour la petite histoire. Laissez-vous emporter par l'intensité de cette belle histoire d'amour !

    Erik67 Le 05/02/2024 à 07:31:06

    C'est la première fois que j'aime vraiment une œuvre de Georges Sand et c'est sans doute grâce à cette lecture de BD qui reprend à merveille l'adaptation du célèbre roman.

    On commence avec une scène introductive qui nous montre l'auteure qui a été obligé de se travestir en homme afin de pouvoir publier plus facilement dans une société résolument machiste. Le point de vue est hautement féministe dans une étude de mœurs résolument intéressante.

    On va en effet suivre le parcours une jeune métisse ayant épousé un richissime bourgeois de la haute société. Elle n'aime pas vraiment son mari. Elle a un cousin assez bienveillant qui prend soin d'elle. Mais il y a surtout une rencontre avec un jeune coq également bourgeois qui va lui faire chavirer son pauvre cœur.

    Bref, elle va apprendre de la vie et de ces illusions en amour. La question qu'on se pose depuis le début était de savoir si c'était comme une retranscription de la vie de la célèbre Georges Sand.

    J'ai bien aimé la conclusion où on revoit l'autrice mais en plus âgée en compagnie de l'homme de sa vie.

    Cette Indiana n'a rien d'une Jones mais elle vous surprendra quand même !

    Erik67 Le 04/02/2024 à 10:37:51

    Il y a des cris qui sont parfois insupportables. En l'occurence, il s'agit du hurlement d'un patient malade dans un hôpital psychiatrique. Il faut dire que le patient qui est mort de terreur était un cobaye pour d'étranges expériences survenus bien des années plus tôt.

    Une inspectrice de police norvégienne va mener l'enquête dans ce milieu un peu sordide. Elle va faire la rencontre d'un journaliste veuf pour démêler les ficelles de cette ténébreuse affaire où les meurtres commencent sérieusement à s'accumuler pour faire taire la vérité.

    Je n'aime généralement pas quand cela devient alambiqué mais en l'espèce, j'ai vraiment été emporté par le tourbillon de cette affaire aux multiples ressorts car c'est assez bien construit dans le scénario. On est dans le genre du polar scandinave qui ne nous est pas inconnu depuis le succès de Millénium. Ils sont quand même passés expert en la matière.

    C'est sans doute une étrange coïncidence mais le Cri est également une œuvre expressionniste de l'artiste norvégien Edvard Munch. Cela symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle. La comparaison s'arrêtera là.

    Bref, les amateurs du genre vont beaucoup aimés. Certes, cela demeure assez classique dans le concept mais c'est quand même suffisamment bien construit pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. C'est ce qui compte, non ?

    Erik67 Le 03/02/2024 à 09:58:56

    Le postulat de ce comics est assez intéressant puisqu'il part sur le concept suivant : que se passerait-il, si d'un coup, 8 milliards d'êtres humains qui peuplent la Terre avaient la possibilité d'émettre un seul vœu ? Est-ce que se serait une bonne chose pour la planète ? On va très vite avoir la réponse !

    A-t-on affaire à une BD un peu loufoque ? N'empêche qu'Amazon Studio a acquis les droits pour transposer le synopsis de cette BD sur sa plateforme en ligne afin de lancer une nouvelle franchise.

    Chaque individu a droit à son génie, et chaque génie exauce un souhait unique. On ne peut s'empêcher de se mettre à la place d'un de ses habitants de la Terre pour voir ce qu'on aurait fait à leur place. Faire revenir un proche disparu ou un célèbre artiste, faire tomber amoureux, acquérir de la puissance et de l'argent, vaincre le cancer et vivre éternellement ? C'est vrai que ce comics nous interroge réellement sur nos désirs les plus profonds pour trouver le bonheur.

    Evidemment, la solution la plus intelligente est tenue par un tenancier de bar qui va protéger les lieux et ses occupants de ces vœux qui peuvent s'avérer assez destructeur dans leur individualisme. Cela devient le dernier refuge à une folie toute collective. Cependant, au cours de la lecture, on s'apercevra qu'il existe d'autres oasis mais ce n'est pas pour autant des havres de paix.

    Il est vrai que l'intrigue est si prenante qu'on va vite être happé dans une lecture assez conséquente qui regroupe les différents récits du destin des uns et des autres. J'ai rarement vu depuis bien longtemps un comics aussi ambitieux, aussi profond sous des allures pourtant légères.

    Je relève quelques incohérences au niveau du récit. Les « rémanents » sont censés disparaître dès que la personne qui les a appelé à revenir en vie lors d'un vœu meurt. Or, Ernest Hemingway et Dorothy Parker ont été appelé en même temps par la même personne mais ils vont disparaître non de façon commune et simultanée mais différenciée dans le temps ce qui n'est pas très logique. De même, on verra un chanteur mort ressuscité alors que l'appelant est tout de suite décédé d'une crise cardiaque en le voyant.

    Mais bon, ceci dit, on ne peut que souligner un scénario fort intéressant qui déploie tout son potentiel. A noter également que la dernière production Disney intitulé « Wish » sur un même thème de vœux collectifs n'a pas eu le succès escompté. Ce comics parvient à nous entraîner grâce à une certaine originalité et mise en scène en suivant plusieurs parcours de vie.

    Un mot quand même sur le desin pour dire que certaines illustrations sont vraiment superbes pour décrire un monde apocalyptique et déchanté. Une bonne colorisation sans excès vient compléter l'ensemble pour rendre la lecture assez agréable.

    Quand je n'aime pas, je le dis haut et fort (voir mes deux derniers avis). Mais quand j'aime, c'est également le cas et c'est sincère. Mon objectif n'est pas de faire plaisir mais de faire découvrir quand cela en vaut la peine. Nul doute que ce titre représente une véritable petite révolution dans le comics.

    Erik67 Le 02/02/2024 à 07:40:49

    Parfois, la lecture d'une BD peut être un véritable supplice pour moi qui suit habitué à tous les genres puisque rien ne m'arrête. Là, je dois avouer que c'est comme une supplication faisant suite à une longue agonie. Pour moi, cette lecture peut être apparenté à un vrai calvaire. C'est ainsi.

    Pour résumé, les dialogues sont totalement inintéressants. C'est assez confus puisque cela part dans tous les sens sous prétexte de psychologie recherché et subtil. Les différents personnages n’ont aucun charisme et aucune personnalité. On ne ressent rien pour eux. Un mot me vient à l'esprit : rébarbatif.

    Par ailleurs, le rendu graphique dans cette œuvre assez dense est pour le moins insipide. C'est sans doute la faute à un manque de couleur varié et au trait un peu délavé. Le minimalisme sera de rigueur sur 270 pages !

    Je ressors rarement d’une lecture avec une telle impression d’avoir perdu mon temps. Ne gâchez surtout pas votre argent à l'acquérir. Mieux vaut y jeter un coup d’œil avant. Je suis également votre serviteur et votre hôte pour vous déconseiller des lectures qui ne vous méritent pas.

    Allez, à la rigueur, je peux le recommander aux amateurs d’essais graphiques psychédéliques et d’histoires oniriques complètement barges. D'ailleurs, ce titre figure dans la sélection d'Angoulême 2024 sans doute afin de promouvoir une BD plus élitiste et incompréhensible au grand public. Ma note traduit mon plaisir lecture.

    Erik67 Le 01/02/2024 à 07:26:12
    The gamer - Tome 1 - Tome 1

    Parfois, on semble être attiré par un titre et une couverture assez alléchante. Mais une fois qu'on goûte, cela agit comme un répulsif. L'habit ne fait pas le moine.

    The Gamer est un manga qui présente bien des défauts comme un manque d'épaisseur ou de finesse. On s'introduit dans les pensées assez basique d'un lycéen qui a le don de voir la vie à travers un jeu vidéo où il faudrait combattre des monstres et ne pas se faire éliminer avec une jauge et point et de vie.

    L'objectif serait d'améliorer vos statistiques afin d'augmenter vos chances de survie. Elle n'est pas belle la vie dans ce monde de compétition ?

    Cela aurait pu être le cas échéant une idée assez intéressante mais exploitée de manière plus subtile. Rien n'est véritablement captivant. L'auteur a sans doute voulu aller trop vite en pensant que les bases étaient acquises à savoir un public de jeunes adolescents habitués aux jeux vidéo et qui n'auraient alors aucun mal avec les codes.

    Bref, ce tome risque de vous tomber des mains malgré ce qu'il avait d'attrayant comme par exemple une colorisation de chaque page ce qui est rare pour un manga. Pour approfondir sur ce point, même la colorisation reste tout à fait basique et manque cruellement de charme. Un mot me vient tout de suite à l'esprit : affreux. Je n’ai vraiment rien retenu de positif de cette fastidieuse lecture.

    A noter que ce titre est comparé à l’excellent « Solo Leveling ». On croit rêver car ce titre ne lui arrive même pas à la cheville tant c'est mauvais aussi bien scénaristiquement que graphiquement. Je tiens à vous préciser, à toutes fins utiles, que je ne suis pas vraiment mauvaise langue mais parfois un peu réaliste.

    Un avis certes dur mais qui reflète malheureusement le calvaire que fut ma lecture. Ce n'est vraiment pas le manga que j'aime. Il y a beaucoup mieux ! Certes, les amateurs du genre apprécieront sans doute cet album à sa juste valeur. Moi, je suis complètement passé à côté. Game over !

    Erik67 Le 31/01/2024 à 07:36:00
    Distress - Tome 1 - Tome 1

    Il est vrai que ce manga à la française commence de manière assez étrange par un accident qui ne sera guère expliquée dans ce premier tome. Notre héros, un jeune homme qui se retrouve avec une jambe en moins, va faire ses études à Montréal en quittant la France et ses parents.

    L'intégration dans l'université de journalisme ne sera pas chose aisée mais il va s'accrocher pour nouer une relation avec le jeune Anoki, descendant du peuple Algonquin.

    Le titre veut dire détresse ou angoisse en français ce qui n'augure rien de bon pour la suite. Cependant, on se rend compte que c'est une lecture destinée à la jeunesse avec un côté assez positif dans l'acceptation de la différence et le fait de surmonter tous les obstacles. Il y a un côté assez bienveillant et bon enfant que l'on ressent malgré tout.

    J'ai bien aimé ce graphisme qui rend les personnages plutôt attachants. Il y a de la rondeur et du dynamisme. Certes, la colorisation paraît un peu froide sous des airs informatiques.

    Au final, j'ai bien aimé ce titre qui fait la part belle à la ville canadienne de Montréal en nous expliquant pas mal de choses dans les intermèdes entre les différents chapitres pour ne pas alourdir inutilement le propos autour de cette mystérieuse enquête autour d'un monstre tueur.

    Erik67 Le 30/01/2024 à 07:33:27
    Thorgal Saga - Tome 2 - Wendigo

    Dans la série première Thorgal, le cycle du pays Qâ était pour moi le sommet absolue de cette fantastique série qui m'a fait aimer la bande dessinée. Aussi, c'est avec un grand plaisir que je retrouve des années après, un tome qui se situe à la suite des aventures amérindiennes de Thorgal.

    Sur le chemin du route en allant vers le Nord, un maléfice pousse Thorgal et sa famille vers le continent nord-américain non loin de la colonie viking sur l'île de Terre-Neuve. Notre héros sera pris malgré lui au milieu d'une guerre opposant deux peuplades. Il devra choisir de se battre afin de sauver une Alicia enceinte et blessée.

    On retrouve pour ce tome le scénariste Fred Duval qui a officié sur des séries comme Travis par exemple. C'est assez loin de son univers habituel. Pour rappel, le principe est de choisir une équipe de différents auteurs sur chacun des tomes composant cette série dérivée. Cela donne le loisir à chaque auteur de composer son Thorgal en y apportant sa vision du personnage. Il est vrai que dès le premier tome, Robin Recht avait frappé très fort rendant évidemment la suite plus difficile pour les autres.

    Un mot sur le dessin de Corentin Rouge pour dire qu'il faut dans la qualité dans un style réaliste qui lui va bien. Une mention spéciale sur la couverture pour dire qu'elle est l'une des meilleures de Thorgal que j'ai pu voir.

    On va se rendre compte que parfois les guerres reposent sur pas grand chose pour séparer les peuples alors qu'il y aurait plus à gagner en faisant la paix. C'était sans compter sur la volonté des Dieux qui s'affrontent comme autant de religions à travers le monde. Comme le dira si justement la brave Aalicia : nos dieux n'ont rien à apporter de bon à ce nouveau monde.

    Au final, j'ai adoré le scénario très bien construit ainsi que le graphisme qui magnifie les planches en rendant la lecture particulièrement agréable. On sent qu'on est quand même un cran au-dessus de la série-mère qui commence à patiner. C'est le meilleur de ce qu'un Thorgal peut nous offrir !

    Erik67 Le 29/01/2024 à 17:49:44
    Scotland (Kenya - Saison 4) - Tome 3 - Épisode 3

    Retour sur les terres familiales en Ecosse pour la belle et intrigante Kathy Austin. Le domaine familial appartenant à la tante a brûlé laissant place à des ruines mais également la découverte d'un passage souterrain.

    Notre héroïne va se rendre compte que cet incident est à mettre en relation avec des faits étranges qui se produisent dans la région et qui seraient sans doute d'origine extra-terrestres. Certes, la présence d'espions russes rend les choses un peu plus difficiles dans l'enquête que doit mener Kathy.

    On va avoir droit à une dimension un peu plus personnelle concernant notre héroïne qui a vécu également sur ses terres dans le passé. On en découvre un peu plus sur son passé.

    Certes, le schéma narratif semble se répéter sur cette nouvelle série des auteurs scénaristes Léo et Rodolphe mais c'est toujours d'une efficacité assez remarquable. Le récit flirte évidemment entre le fantastique et la science-fiction en brouillant parfois certaines pistes. Cependant, le clifhanger final ne laisse plus de place au doute.

    Un mot sur le dessin de Bertrand Marchal qui met toujours en avant des décors bien choisis. Il n'oublie pas de mettre de l'expressivité dans ses personnages. C'est rondement bien mené car le rendu est une lecture agréable et aérée.

    Cependant, on sent bien que c'est un tome de transition où l'enquête avance minutieusement et où il ne se passera pas grand chose. Certains dialogues m'ont un peu désarçonné par leur côté assez puéril. Et puis, il y a ce personnage qui réclame de la vodka en lieu et place d'un bon whisky écossais : un véritable sacrilège ! Mais bon, le divertissement reste tout de même de mise. A suivre par conséquent !

    Erik67 Le 29/01/2024 à 07:51:19
    Sillage - Tome 23 - Immersion

    Nous retrouvons notre héroïne Navis dans une mission au-delà du champ de juridiction de Sillage. Malheureusement, cela vite tourner court pour elle. Pas le choix que de s'associer à une passagère à la triste réputation. Cependant, il ne faut jamais juger les gens à l'apparence mais à ce qu'ils font. Encore une fois, le thème récurrent de la tolérance revient.

    J'ai toujours aimé cette série que j'achète régulièrement car elle est composée de cet univers qui fait la bonne science-fiction. On y rencontrera des robots et humanoïdes ainsi que des races extraterrestres totalement différentes et surtout une aventure cosmique à un rythme assez effréné.

    Le dessin de Philippe Buchet est toujours aussi agréable pour suivre les récits de Sillage. Le trait net et précis concourt à la fluidité du scénario. On voit également qu'il y a un effort particulier pour les vaisseaux toujours plus beaux. Et surtout les expressions des visages ne sont jamais oubliées.

    Certes, les tomes de cette série sont assez inégaux mais force est de constater qu'ils se révèlent meilleures depuis quelques tomes. Les adversaires de Sillage et de Navis sont les redoutables terroristes métamorphes guidés par les supra-humains qui ne craignent pas le sacrifice ultime pour arriver à leurs fins de destruction. Cela renvoie nécessairement à quelque chose que nous connaissons dans notre monde actuel.

    Mais bon, encore une fois, il y aura une pirouette au dernier instant qui retournera la situation à l'avantage des gentils. Ce n'est pas la première fois que les auteurs utilisent ce procédé qui commence à faire dans la répétition.

    Au final, on passe toujours un agréable moment de lecture car cette série propose du dépaysement et des aventures rythmées sur fond de réflexions politiques et sociétales.

    Erik67 Le 28/01/2024 à 09:24:31

    Solo est l'une de ses rares séries où j'achète encore tous les tomes qui sortent même si c'est une série dérivée tant je suis époustouflé par sa qualité d'écriture et de dessin.

    En fait, je ne m'attendais pas à la sortie de ce one-shot qui se situe dans l'univers imaginé par l'auteur Oscar Martin sur ce monde désolant et apocalyptique où des personnages anthropomorphique tentent désespérément de survivre ne serait-ce que pour s'alimenter.

    En parlant de l'auteur, celui-ci réalise une magnifique préface en l'honneur de son dessinateur, un nouveau venu dans cet univers. Il fait l'éloge de l'élève qui a dépassé le maître en matière de dessin. J'avais hâte de voir cela. Je confirme qu'il est le digne successeur car son graphisme s'intègre à merveille avec cette saga. On retrouve par exemple le dynamisme des scènes d'action.

    Pour le reste, on va suivre Lyra. Je ne m'en rappelais plus mais il s'agit en fait de la compagne de Solo qu'on voit notamment dans le tout premier tome. Son récit avec un jeune frère un peu déficient mentalement est vraiment très touchante. Je ne dévoilerais pas l'intrigue mais elle est bouleversante. De toute façon, un résumé au dos de l'album se terminait par cette phrase lourde de sens : « en sortir victorieux sera presque impossible ».

    A noter que cette album est réellement un préquel qui fait admirablement le lien avec le tout premier tome de la série mère. C'est incroyablement bien pensé au niveau des différents liens. Cela s'insère par exemple très bien dans la chronologie des faits. Il y a des références avec l'intrigue de chemins tracés dans la diffusion du savoir qui permettrait de survivre plus facilement.

    Pour moi, c'est l'un des meilleurs albums de cette saga qui m'a incroyablement marqué. Les fans vont être ravis. Les autres ont toujours la possibilité de découvrir...

    Erik67 Le 27/01/2024 à 13:43:49
    La voie du glaive - Tome 1 - Les frères furieux

    Le célèbre film « Gladiator » réalisé en 2000 par Ridley Scott n'en finit pas de faire des adeptes. Voici en version BD « La voie du Glaive » qui va s’intéresser à deux frères gladiateurs qui montent en puissance dans la ville de Ravenne. Ce n'est pas encore Rome mais il n'y a qu'un pas à savoir franchir certaines épreuves pour être dans la sélection en partance pour la gloire.

    C'est malheureusement sans compter sur certaines péripéties locales comme affronter le Légionnaire, non pas de la chanson de Serge Gainsbourg mais il s'agit d'un parrain local qui gère les bas-fonds à coup de force et d'intimidation. Nos deux frères vont se retrouver malgré eux dans une embrouille qui mes dépasse et il ne faut pas de témoin. Certes, mais les gladiateurs ne se laissent généralement pas faire !

    J'ai aimé l'intelligence dans le discours notamment les deux frères qui sont si différents mais qui se complètent. Il y a comme une alchimie et une fusion rarement atteinte. J'ai aimé le schéma narratif qui va les laisser s'exprimer à tour de rôle. C'est assez audacieux dans la mise en scène pour dévoiler peu à peu une intensité surprenante des personnages procurant un certain souffle enthousiasmant.

    Pour le reste, cela reste assez classique dans le déroulé sans trop grande surprise. Reste que le dessin est d'une efficacité remarquable avec ses couleurs lumineuses. Je ne cache pas que je suis un adepte de ce genre graphique qui rend les corps tellement beaux et les décors assez somptueux.

    Bref, il nous faudra suivre la voie du glaive pour retrouver le parfum d'un sens épique assez rare de nos jours. Un péplum comme on les aime.

    Erik67 Le 27/01/2024 à 09:35:19
    Histoire dessinée de la France - Tome 2 - L'Enquête gauloise - De Massilia à Jules César

    Voici une BD qui remet en cause tout ce qu'on avait appris de nos ancêtres les gaulois à commencer par Astérix qu'elle pointe du doigt pour ses nombreuses fautes qui sont véhiculés.

    Ainsi, on apprend dans cette enquête gauloise que les menhirs, ce n'est pas eux car ils appartiennent plutôt à la préhistoire. Par ailleurs, ils ne vivaient pas dans des forêts abondantes qu'ils avaient plutôt massivement défrichées. En ce temps-là, les forêts occupaient moins d'espace que de nos jours, c'est dire ! On ne mangeait pas du sanglier car ils étaient considérés comme des êtres appartenant aux dieux. Bref, les gaulois n'ont pas échappé à la caricature.

    Cette ouvrage est très intéressant car il déconstruit tout ce qu'on sait. Il offre une vision de l'histoire plutôt décapante assez loin des tentatives de récupération politique nationale ce qui n'est pas une mauvaise chose.

    Jules César n'a pas conquis la Gaule mais il a été aidé par les Gaulois du sud favorable à la civilisation gréco-romaine et au commerce contre ceux du nord plutôt soucieux de leur indépendance. Bref, c'est plus compliqué qu'il n'y paraît au premier abord.

    Par ailleurs, il ne faut pas croire que les gaulois sont nos ancêtres car ils ne sont pas les seuls car les romains et les germains sont également de la partie. Bref, il y a eu différent apport dans l'immigration. Oui, ce qui est intéressant, c'est l'idée de véhiculer une image différente du Gaulois !

    J'ai franchement bien aimé car j'ai appris des tas de choses intéressantes que j'ignorais. Et surtout, j'ai désormais une autre idée de ce que fut la Gaule.

    Erik67 Le 26/01/2024 à 07:35:11

    Le graphisme de cette série est absolument somptueux. Il y a une précision du trait et une élégance rarement égalé. Les paysages sont magnifiques et les personnages ont de grâce et de la beauté. Rien que pour le dessin de François Miville-Deschênes, cette série mérite le coup d’œil. Bravo à lui !

    Le thème est celui de la guerre après une invasion du peuple Hittite sur des terres nomades en Asie centrale. 3 tribus avec leurs spécificités vont se réunir dans une alliance assez improbable afin de former une horde contre ces attaquants et ainsi pouvoir reconquérir leurs territoires. Il faut être uni pour vaincre l'ennemi.

    Il y a des animaux tout à fait imaginaires qui sont mêlés à ce qu'on aurait pu considérer comme une BD faussement historique. Tout ce bestiaire sera habilement exploité à chaque bataille avec des images assez impressionnantes.

    A noter également 5 sorciers atlantes, uniques rescapés de leur île ayant subi un cataclysme lié à une éruption volcanique. La magie va donner un peu de piment à ce récit guerrier centré essentiellement autour de batailles à mener.

    Il est vrai que le récit se concentre surtout sur les Sarmates qui jouent un rôle non négligeable dans cette alliance qui menace de rompre à tout moment face aux difficultés diverses.

    J'avais lu le premier tome en son temps mais j'ai vu qu'il y avait cette belle intégrale qui me permettait de lire les 4 tomes formant la série d'un seul coup sans attendre les années qui sépare généralement chaque tome.

    J'ai juste un peu regretté la facilité scénaristique de la fin du dernier tome. S'il suffisait juste de tuer les dirigeants qui déclenchent les guerres, cela se saurait ! Poutine est par exemple encore en vie.

    Au final, une belle épopée à lire qui concerne les peuples antiques d'Asie centrale qui sont souvent les oubliés de l'Histoire. Il n'y a pas que les égyptiens !

    Erik67 Le 25/01/2024 à 08:10:02

    Les erreurs médicales suite à l'inversion de dossier à cause d’homonymie sont choses assez courantes dans la profession. Ainsi, un patient Martin Henry se voit annoncer une maladie du cœur en phase terminale alors qu'il se porte bien.

    Ce dernier va en profiter pour faire un dernier voyage au Canada en compagnie de son épouse à qui il épargne la mauvaise nouvelle. Il a envie de voir les baleines qu'on montre aux touristes. Voilà les dés sont jetés pour une question de loi des probabilités. 

    Evidemment, le périple ne sera pas sans imprévue qui gâche parfois un peu la vie. Pour autant, nos personnages vont essayer d'évoluer dans la joie et la bonne humeur. C'est une BD comédie qui respire le feel-good presque dégoulinant mais avec ce qu'il faut de retenue.

    Une loi de probabilité décrit le comportement aléatoire d'un phénomène dépendant du hasard. C'est vrai que le hasard fait parfois bien les choses. On ne peut pas toujours tenir compte de cette loi car les variables sont toujours aléatoires. Il faut aller au-delà des théories mathématiques et se laisser bercer par les aléas de la vie. C'est ce qu'il convient de retenir de cette lecture de BD.

    Erik67 Le 24/01/2024 à 08:12:15
    Nephilims - Tome 1 - Sur la piste des anciens

    C'est un western assez spécial qui semble mélanger deux genres bien distincts pour lui donner une couleur plutôt originale.

    Il s'agit de suivre un bataillon de soldats nordistes de couleur pendant la guerre de Sécession en plein milieu d'un territoire peuplé d'indiens alliés au sudistes. On verra les tristes conditions de ces soldats qui se battent pour un idéal de liberté mais qui sont plutôt mal traités par le système malgré de beaux faits d'armes. On sait que la ségrégation raciale aux USA a été et reste encore un gros problème.

    Alors que c'est déjà difficile pour eux d'évoluer dans un tel milieu hostile, voilà qu'on leur donne pour mission d'épauler un groupe de scientifiques de type archéologues qui souhaitent démontrer l'existence d'une trace de géants. On navigue alors dans le fantastique car de telles créatures n'ont jamais existé que dans les histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire peur.

    Je dois décerner une mention spéciale pour le dessin qui est magnifiquement réalisé. On le voit déjà sur une très belle couverture assez évocative. Cela se confirme à l'intérieur avec de très beaux paysages et une précision du trait absolument parfaite. J'ai adoré car cela en met plein la vue.

    C'est plutôt au niveau du récit qu'il y a des lacunes. On n'arrive pas à s'attacher aux personnages car aucun ne semble être le héros. C'est assez difficile d'avoir de l'empathie.
    On sent que c'est juste un tome d'introduction car c'est à la fin que cela commence à être plus intéressant.

    Je me suis également posé la question de savoir ce qu'était un néphélim. Visiblement, d'après la Bible, il s’agit d’une race de géants qui ont commis des actes d’une grande méchanceté. Leur grande taille et leur puissance venaient probablement du mélange d’ADN démoniaque à leurs gènes humains. On les voit comme des anges déchus.

    Bon, c'est une série à suivre car elle s'annonce assez surprenante avec une qualité graphique au rendez-vous.

    Erik67 Le 23/01/2024 à 07:32:12

    Pour moi, cette biographie n'est pas comme une autre. Cela concerne le créateur de Star Wars, le premier film que j'ai vu au cinéma avec mon père en étant enfant. J'ai grandi avec les différentes trilogies de cette saga intergalactique en étant devenu un grand fan. C'est sans aucun doute avec les deux trilogies du « Seigneur des Anneaux », mon univers cinématographique préféré.

    Il n'y avait jamais eu, à mon humble connaissance, de biographie en BD de Georges Lucas. Voilà qui est chose faite sans son assentiment ce qui constitue une bonne chose pour rester tout à fait impartial. En plus, je vais y croiser d'emblée mon réalisateur préféré à savoir Steven Spielberg dès les premières pages qui va sympathiser avec ce génie qu'est Georges Lucas dès son plus jeune âge où il marquera les écoles de cinéma. Bref, après l'avoir emprunté pour voir ce que cela donnait, je l'ai directement commandé.

    En effet, cette biographie est très bien construite et nous apprend des choses tout à fait incroyables sur les dessous de la création de Star Wars. On ne peut pas dire que ce fut une véritable partie de plaisir. Le jeune Georges Lucas (33 ans) a dû véritablement se battre pour s'imposer face aux studios qui le produisait.

    Oui, je retiendrais que c'était une véritable guerre qu'il a fallu mener sur plusieurs fronts afin que puisse se réaliser l'un des plus grands succès de tous les temps qui fait encore couler beaucoup d'encre de nos jours. Star Wars est élevé au rang des films cultes et iconiques de toute une génération. Sa contribution au cinéma est immense.

    Je n'avais guère de sympathie pour Georges Lucas que je trouvais un peu vénal mais je révise tout à fait mon jugement de valeur au vu des faits et de la version apportée qui explique beaucoup de choses sur son comportement par la suite. Sans doute, on aurait fait la même chose à sa place dans une sorte de revanche.

    Je mets la note maximale car j'ai adoré surtout les différentes anecdotes de tournage dont certaines m'ont vraiment fait sourire. C'est vraiment du très bon boulot ! C'est une BD qui a satisfait pleinement mon attente car une incontestable réussite dans son genre de par sa crédibilité. Bravo à l'auteur !

    Erik67 Le 22/01/2024 à 07:19:39

    Notre jeune héros René perd ses 7 frères et sœurs alors qu'il n'a que 7 ans. Il va vouloir prendre une revanche sur l'existence en menant 7 vies à vivre malgré les drames qui le touchent. Perdre des êtres chers de sa famille est incontestablement une épreuve très difficile qui laisse des traces psychologiques.

    Il y aura le service militaire à accomplir au Maroc qui ne se passera pas aussi bien qu'espéré, puis le retour à la ferme familiale dans une existence assez pauvre dans une triste réalité.

    Bref, on ne va pas s'ennuyer avec ce singulier personnage qui n'arrête pas d'aider les autres sans être toutefois un héros. Ce type ordinaire pourrait très bien être quelqu'un de notre entourage, le français moyen avec ses qualités entre attachement et sincérité et ses défauts entre faiblesse et fragilité.

    Pour ma part, je ne connaissais pas le massif des Bauges en Savoie où se déroule ce récit principalement. C'est dans le contrefort des Alpes dans une région montagneuse difficile d'accès qui a rarement été conquises aux contraires des vallées environnantes. Ainsi, les allemands prendrons finalement possession que vers mi-1944 c'est à dire à la fin de la guerre.

    On va suivre surtout sa relation particulière avec son amour de jeunesse qui n'a pas pu se concrétiser suite à des destins séparés. Parfois, il vaut mieux écouter son cœur. Mais bon, tout n'est pas perdu. René arrive à se relever à chaque fois malgré les épreuves.

    L'auteur a choisi un découpage autour de ses 7 vies. En réalité, il n'y en a qu'une seule mais qui se décline en phase selon les âges et les épreuves traversées. La plus terrible sera sans doute celle de la guerre avec l'occupation allemande qui pourchassait les résistants dans ces endroits montagneux où se cachaient également des familles juives voulant échapper aux rafles menés par le gouvernement de Pétain.

    C'est vrai que je n'ai pas tout de site compris cette histoire de croix en bois qui sont piétinés dans le cimeterre. Je ne pensais pas forcément à une malveillance humaine mais on aura droit au fin mot de l'histoire. Visiblement, la Seconde Guerre Mondiale a laissé des cicatrices douloureuses pour les familles de ces patelins.

    J'ai également eu une confusion avec école qui est en fait le nom du village où s'est produite la terrible fusillade de représailles. On verra à la fin que beaucoup de choses sont reliés entre elles comme un puzzle mais qui ne s'assemble qu'à la toute fin. Je peux évidemment parler d'une véritable maîtrise dans le scénario.

    A noter qu'il y aura également une réflexion assez intéressante sur le colonialisme, l'occupation, l'impérialisme mais également sur notre rapport avec les étrangers. C'est le genre de BD à lire mais tout en prenant le temps de la comprendre.

    J'avais découvert l'auteur Charles Masson il y a bien longtemps en 2003 lors de la sortie de « Soupe froide » qui m'avait beaucoup plu dans un ton sobre et juste. Je dois également reconnaître que l'auteur a énormément progressé au niveau d'un graphisme devenu bien plus avenant.

    Sept vies à vivre est incontestablement une bonne leçon de vie à nous donner !

    Erik67 Le 21/01/2024 à 09:54:18
    Les piliers de la Terre - Tome 1 - Le Rêveur de cathédrales

    On sent que cette BD est tirée d'un roman, de par sa construction narrative, qui n'est pas très adaptée à ce format. En effet, on va suivre tout d'abord une famille de pauvres bougres en chemin pour trouver du travail puis ensuite, on va surtout s'intéresser au parcours d'un moine qui va prendre du galon au sein de l'ordre ecclésiastique. J'avoue ne pas avoir aimé cette transition assez abrupte même s'il existe bien un lien de rencontre à un moment donné du voyage.

    L'auteur du roman Ken Follett se confie dans la préface qu'il a mis des années à pouvoir vendre son projet de bâtisseurs de cathédrales qui n'intéressait guère les éditeurs dans les années 80. Quand il a fini par y arriver, cela a été le plus grand succès de sa carrière dont il se vante. Oui, parfois les idées originales pour l'époque finissent par payer.

    Sinon, de manière générale, j'ai bien aimé même si on va se perdre dans des détails dans la seconde partie sur l'enjeu du pouvoir au sein de l’église anglicane qui commençait à se fracturer à cette époque assez trouble de l'histoire du royaume. Le contexte historique est assez bien développé de manière tout à fait crédible. Didier Alcante est de toute manière un très bon scénariste qui arrive à insuffler une dynamique à un ensemble parfois touffu.

    Un mot sur le dessin de Steven Dupré pour dire qu'il est magnifique surtout dans la précision de ses décors. On a hâte de voir ce que cela donnera plus tard lorsque la construction de la cathédrale démarrera. On ne peut s'empêcher de penser à Notre-Dame qui a nécessité tant de labeurs pour un résultat hors norme. La beauté peut naître de la souffrance des hommes de basses conditions.

    A noter également un bon travail au niveau de la colorisation réalisée par Jean-Paul Fernandez notamment dans la variation de ses couleurs contrastées. On sent toute la rigueur de l'hiver ainsi que la pauvreté qui campagne qui s'oppose au style de vie et de richesse des seigneurs fortunés à l'abri dans leurs châteaux.

    Nous avons des personnages assez intéressants à suivre qui sont en phase avec cette époque du Moyen-Age. Nous allons suivre une épopée vers le pouvoir autour de la construction de ces cathédrales.

    Bref, il va falloir attendre la suite car cela ne fait que de commencer sur une œuvre qui s'étale sur plusieurs tomes très riches. Certes, le côté interminable peut faire peur mais il y aura suffisamment de péripéties pour tenir le lecteur en haleine entre construction et destruction perpétuelle.

    Erik67 Le 21/01/2024 à 09:11:11
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 26 - Tome 26

    Cette grande saga se termine enfin avec de tome 26 pour le grand duel devant les officiers de l'ordre des gouttes de Dieu entre l'expérimenté Tomine et l'outsider Shizuku.

    Lequel des deux frères ennemis va l'emporter ? Shizuku a choisi un bordeaux et Tomine un bourgogne. Le suspens est véritablement à son comble dans ce dernier tome.

    On nous promets que ce long voyage en manga à travers le monde du vin s'achève sur des coups de théâtre. C'est effectivement le cas mais pas ce dont on aurait pu s'attendre. Jamais, je n'aurais pensé à une telle issue qui élève un peu plus ce manga sous ses allures bon enfant. C'est une curieuse voie qu'ont emprunté les auteurs. Evidemment, on ressent déjà beaucoup de nostalgie.

    Les auteurs Tadashi Agi et Shu Okimoto ont quand même réalisé un travail de fond assez réaliste et crédible pour une véritable quête gourmande dans le monde de l’œnologie sur une période de 16 années tout de même. Ils ont rencontré beaucoup de grands crus. Derrière chaque bouteille, il y avait toujours le rêve d'un producteur ainsi que l'histoire d'une terre ancestrale.

    A ce jour, cela constituera ma plus grande collection de mangas. Certes, j'aurais sans doute souhaité moins de tomes. Je ne m'aventurerais plus à l'avenir dans une série aussi longue que je ne serais pas certain de terminer de mon vivant sur Terre...

    Au final, on retiendra que cette série vendu à plus d’1 million d’exemplaires a contribué sans aucun doute à l’ouverture sans pareille du vin européen sur le marché asiatique.

    Cela m'a permis à titre personnel de connaître tout le potentiel sur les vins de façon assez ludique. Je peux affirmer que grâce à cette série, je ne néglige plus mes choix en matière de vins pour l'accorder à un bon repas.

    Erik67 Le 20/01/2024 à 09:26:03

    Je vais rester un moment au carrefour parce que le croisement est le seul endroit qui existe. A travers cette citation qui donne le titre à cette BD, la thématique est celle de la transidentité.

    Bon, pour résumer, il existe actuellement 3 genres humains :
    Les filles d'un côté et les garçons de l'autre. C'est l'analyse classique et binaire de la société.
    Il y a les femmes qui veulent devenir des hommes et les hommes qui deviennent des femmes. On appelle cela le transgenre. C'est désormais permis dans nos sociétés démocratiques. Une personne assignée homme ou femme à la naissance peut se faire opérer pour ressembler au genre auquel elle se sent appartenir.
    Et puis, il y a la catégorie abordée dans cette BD et que je ne connaissais pas du tout à savoir les transgenre non-binaire c'est à dire ceux qui ne se sentent ni complètement garçon, ni complètement fille et qui sont les deux ou aucun des deux. On vit quand même dans une époque formidable où tout est permit selon ce que l'on ressent ! Il faut savoir que la non binarité est une identité de genre de plus en plus reconnue.
    A noter que l'on exclut les extraterrestres qui ne sont pas du genre humain.

    Même si la non binarité n'affecte en rien les autres, elle poste certaines questions. Elle peut même choquer certaines personnes. Dès lors, s'affirmer comme non-binaire peut-être assez compliqué. Certaines personnes peuvent avoir du mal à s'accepter, se sentir à l'écart ou être victimes de discrimination.

    Les auteurs ont réussi l'exploit de traiter ce thème pas évident sur l'identité sexuelle avec une certaine délicatesse. La douceur du trait vient également apporter une touche de fraîcheur à cette BD résolument positive pour faire évoluer les mentalités.

    Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère gratuite alors qu'il n'y avait pas forcément besoin de cela pour légitimer le propos. Il est vrai que cela gâche un peu la portée alors que le rythme prenait son temps. On voit que c'est un peu expédié.

    Pour autant, je retiendrais le traitement plutôt réussi de ce thème qui fait dans l'originalité d'une certaine approche psychologique.

    Erik67 Le 19/01/2024 à 23:39:15
    Les nuits écorchées - Tome 1 - Progénitures

    Cette série est assez inégale dans son ensemble dans une évolution partant d'un thriller d'anticipation à une intrigue plus intime et gothique. J'ai d'ailleurs trouvé la conclusion pas du tout satisfaisante avec un retournement de situation aussi inattendu que peu plausible.

    Les Editions Maghen sont passés maîtres dans l'art de nous montrer très souvent un beau graphisme. Il est dommage que cela soit ici pour servir un thriller un peu insipide aux personnages caricaturaux. Les ingrédients sont les suivants : une mystérieuse créature, un trafic d'organes et une jolie inspectrice.

    Cela manque singulièrement de spontanéité. Le dessin très froid et ses décors baroques non appropriés auront vite fait de nous lasser.

    Le scénario perd de sa profondeur à mesure que l'on avance dans l'histoire. Le troisième tome est d'ailleurs assez indépendant des deux premiers volumes qui formaient un diptyque. Le 3ème tome a pour thème principal celui de l'enfance abusée et de la maternité avec l'inspectrice Mia qui fera le lien.

    A noter également une couverture qui paraît assez alléchante mais qui est sans rapport avec l'ouvrage. Même le titre fait dans le pseudo-poétique mais sans consistance réelle avec l'intrigue. Non, tout est surfait.

    Au final, c'est une série qui ne se démarque pas vraiment. C'est dommage car il y avait de bonnes idées au départ et un graphisme intéressant.

    Erik67 Le 19/01/2024 à 07:41:50

    Marie-France Barrier est une célèbre réalisatrice de documentaire qui a parcouru notre planète malade. Elle a réalisé « Le champ des possibles » en 2017 puis « Le temps des arbres » en 2020. Dans cette version BD qui est le prolongement, elle nous partage sa solidarité envers le monde agricole en pleine mutation.

    Bref, elle a toute sa place dans cette collection « témoins du monde » que je commence à aimer sérieusement après des titres comme « Tropiques toxiques » ou « Profession solidaire – Chroniques de l'accueil » ou encore « MBS » que j'aviserai prochainement.

    La grande idée est qu'il ne faut plus du tout labourer les champs pour les récoltes ou détruire les haies mais laisser toute sa place à la nature qui fait bien les choses toute seule. C'est un peu comme Adam Smith qui disait qu'il fallait laisser librement agir le marché (laisser-faire, laisser-aller). Bref, il faut le moins d'intervention humaine dans le processus naturel. Oui, je demande à voir le résultat sur le long terme en espérant que la famine sera vaincue.

    L'autrice interroge alors divers agriculteurs qui ont décidé de changer de méthode pour adopter ces démarches qui sortent du lot et qui présentent de sérieux avantages pour la nature. Je ne sais pas si je suis totalement convaincu mais j'écoute leur témoignage ce qui constitue un premier pas.

    Maintenant, je n'irai pas jusqu'à enlacer les arbres pour leur faire des câlins comme c'est montré de façon assez sérieuse dans cette BD dans une ode à l'amour pour Gaïa. Je crois que j'aurais trop peur des insectes qui pullulent. Désolé, je ne peux pas !

    Cette BD est résolument optimiste pour nous montrer qu'une autre voie est possible afin de sauver la planète. En cela, c'est une belle initiative qu'on ne peut que saluer.

    Erik67 Le 18/01/2024 à 07:51:29

    On va faire la connaissance de Michel Kichka qui est un dessinateur à la fois belge et israélien. Après une enfance passée en Belgique, il va s'installer en Israël où il deviendra professeur dans une école de beaux-arts.

    Il nous fait découvrir ce beau pays qu'il observe depuis ses 19 ans. La période de la pandémie du COVID a été l'occasion pour lui de faire une introspection sur sa vie, ses choix et son métier ainsi que sur l'avenir assez préoccupant de son pays.

    On se situe avant les événements tragiques qui ont mené à la guerre actuelle. L'auteur était clairement un opposant de Bibi à savoir le surnom de Benyamin Netanyahou qui dirige ce pays depuis une vingtaine d'années en le menant à la guerre totale.

    L'auteur s'affichait même dans un mouvement anti-raciste, anti-religion ainsi que pour une solution pacifique au conflit avec les Palestiniens. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas un changement de position qui serait légitimé par ce qui s'est passé. Je ne vais pas m'étendre sur un sujet aussi brûlant...

    Pour en revenir à ce qui nous occupe, voilà une chronique tout à fait intéressante qui marque une sorte de témoignage sur la vie dans ce pays démocratique qui recèle beaucoup de beauté architecturale marquée par l'Histoire.

    A noter qu'on a plutôt à faire avec un dessinateur de presse que de BD même s'il se met progressivement sur ce nouveau support. Il s'agit d'ailleurs de l'une de ses premières œuvres sous forme de roman graphique. On aura droit à de jolies vues assez bucoliques sur des quartiers résidentiels de Jérusalem.

    J'ai bien aimé la sincérité du propos de l'auteur ainsi que son regards authentique sur les choses. Il remet en cause par exemple le poids de la religion sur la politique de son pays qui devrait selon lui rester laïc, comme à la française.

    A vous également de vous faire votre propre idée sur ce carnet graphique semé d'anecdotes intéressantes.

    Erik67 Le 18/01/2024 à 07:33:09
    Trees - Tome 1 - En pleine ombre

    Trees partait d’une idée assez intéressante mais un peu loufoque pour ensuite aboutir à un ennui mortel à force de vouloir développer les personnages. Parfois, on peut se faire attraper par des pitchs assez racoleurs pour un piètre résultat après lecture.

    Par ailleurs, ceux-ci ne sont pas réellement attachants. On peut également se tromper entre deux personnages féminins se ressemblant un peu trop ce qui aurait pû être aisément éviter. La lecture va s'avérer assez confuse avec des enchainements sans transition. Et que dire de ces envahisseurs extraterrestres qui vont demeurer un peu dans l'ombre ?

    Au niveau du dessin, je n'apprécie pas vraiment les traits hachurés et esquissés qui donnent certes un certain style mais qui manque de consistance et de finesse dans l'élaboration des décors apocalyptiques.

    Dans le genre invasion extraterrestre, j'avoue avoir préféré très nettement la série « Prométhée »  de Christophe Bec qui la surpasse largement.

    Bref, il s'agit clairement d'une mise en scène très lente que je n’ai pas particulièrement appréciée. Les personnages schématiques et une narration lourde rendent l'ensemble totalement anonyme. C’est tree fade !

    Erik67 Le 17/01/2024 à 07:41:19

    La Chine, tout comme la Russie, ne recueille absolument pas ma sympathie tant les faits historiques ont démontré une volonté hégémonique de domination sur des peuples autrefois libres afin de les rattacher à leur dictature communiste.

    Certes, je connaissais l'invasion du Tibet en 1950 ainsi que l'asservissement de ce peuple pacifique avec le Daila Lama en exil. Je me rappelle également du massacre sans précédent de la jeunesse étudiante chinoise réclamant un peu de liberté au char d’assaut de la place Tien-an-Men en 1989. Puis, il y a eu les récentes répression sur Hong-Kong qui était sous le joug britannique une ville assez libre. Maintenant, il y a la forte menace d'invasion sur la démocratie de Taïwan sans compter sur leur solide amitié avec la Corée du Nord qui déstabilise toute la région. Qui pourra les arrêter ?

    Ce que je ne savais pas, c'était l'histoire des Ouïghours du Turkistan oriental qui ont été envahi en 1949 par Mao après qu'il est décimé sournoisement leur gouvernement. Ce beau pays est devenu le Xinjiang, une province chinoise à l'extrême ouest de la Chine qui a été colonisé progressivement.

    Les Ouïghours, qui sont un peuple turcophone musulman comme la plupart des pays d'Asie centrale, sont 11 millions à égalité avec les Hans (principale ethnie chinoise). Ils veulent retrouver leur autonomie pour préserver leur culture qui est actuellement menacé. Cela donne lieu à des révoltes mais surtout à une répression d'une incroyable radicalité de la part de la Chine qui cache ses méfaits au monde entier. Nous y étions habitués depuis l'épisode du COVID et leur absence de décès.

    Une telle lecture m'a révolté, non pas la BD en elle-même mais ce qu'elle dénonce à savoir un véritable génocide mené par ce grand pays soutenu par une grande majorité de nation ayant besoin de leur financement de l'économie. Le journaliste Eric Debré, auteur de cette BD, a mené différentes enquêtes sur une période de 25 ans en collectant des informations et des preuves totalement fiables.

    Il en ressort qu'un million de ouïghours seraient actuellement dans des camps de concentration rebaptisés par le pouvoir politique chinois « camp de rééducation ». Les prisonniers subissent un lavage de cerveau où ils doivent chanter des louanges en faveur du dirigeant de ce pays Xi Jinping et baiser le drapeau chinois sans compter les nombreuses tortures et sévices physiques. C'est d'une immoralité sans nom.

    Notre regard est actuellement tourné vers la Palestine. Certes, il n'y a pas d'échelle de souffrance. Le monde entier ignore ce qui se passe réellement dans cette province qui compte plus de 300 camps. Les femmes sont stérilisées de force afin de contenir la population de ce peuple. Quelle sera la prochaine étape ?

    Il est vrai que certains partisans de ce peuple ont fréquenté les islamistes radicaux de la pire espèce afin de fomenter des attentats. Ils sont alors qualifiés de terroriste ce qui peut être assez pratique pour justifier des actes de répression.

    Alors, oui, c'est une BD qui est très utile afin de connaître un peu mieux ce peuple et ce qu'il vit au quotidien sous l'emprise d'une sanglante dictature. Evidemment, on ne pourra rien faire pour les aider car cela dépend de la diplomatie d'un pays mais on pourra toujours compatir à leur malheur.

    Le journaliste auteur de cette BD avoue lui aussi son impuissance face à un tel désarroi. Au moins, il aura permis d'accéder à une foule d'informations intéressantes sur ce sujet délicat. C'est un très beau travail journalistique qui est incroyablement bien reproduit sur le format BD car la lecture demeure agréable grâce à un graphisme clair et lisible ainsi qu'une narration fluide.

    A noter qu'il s'agit d'un album qui trône dans ma bibliothèque à titre personnel car curieusement toutes les médiathèques de ma ville ont fait l'impasse sur ce titre.

    Erik67 Le 16/01/2024 à 07:37:02

    Pour rappel, un naufrageur n'est pas un naufragé. Le naufrageur contribue justement aux naufrages des navires afin de les piller comme le feraient des pirates en mer. C'est même pire qu'un pilleur d'épave qui se contente de prendre les richesses d'un navire déjà échoué.

    En gros, certains habitants du littoral auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Inutile de préciser qu'au lieu de porter secours aux naufragés, ils les achevaient pour ne laisser aucune trace de leur forfait.

    Souvent, c'était tout un village pauvre des côtes anglaises qui pouvaient s'y mettre dans ces temps de disette. Il s'agit alors d'une question d'administration car il fallait être assez méthodique dans les tâches à accomplir (allumage des feux, tuerie et dissimulation des corps et du trésor). C'est le squire qui menait ce type d'opération à savoir une sorte de chef de village.

    Dans notre récit, un adolescent de 14 ans est associé à ce carnage ce qui provoque de graves répercussions psychologiques. Nous allons suivre son parcours tout le long de cette lecture.

    J'aime bien le style de Rodolphe qui fait un peu à l'ancienne mais qui n'en demeure pas moins très efficace. J'ai également apprécié la conclusion qui aurait pu être diverse au vu des multiples péripéties subies. C'est du classique dans le déroulé du scénario mais toujours aussi rondement bien mené.

    Un mot sur le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni pour dire qu'il restitue à merveille ce récit dans des décors de côtes anglaises du XVIIème siècle. Une colorisation assez terne mais qui ajoute à cette ambiance cette touche indispensable.

    A noter qu'il s'agit d'un one-shot c'est à dire d'une histoire complète sur ce mythe des naufrageurs. Certains historiens pensent qu'il s'agit de simples légendes urbaines non étayés. Moi, je dis qu'on ne peut être sûr de rien avec la cupidité des hommes.

    Erik67 Le 15/01/2024 à 07:30:00

    Cet ouvrage en forme de biographie va intéresser à une artiste méconnue des années 60 et 70 dans un genre folk américain.

    Comme beaucoup d'artistes qui se sont brûles les ailes, elle terminera retrouvée morte à coup de dose mortelle de drogue par la police dans son appartement. Affaire classée comme une junkie qui s'est suicidée par la police. Et pourtant, derrière ce corps inerte, il y a toute une vie, tout un parcours assez intéressant à suivre.

    Elle n'a réussi qu'à publier deux albums pour un label et même à se produire en concert à Londres durant la période 72-73. Elle était surtout ingérable pour son agent artistique et elle a fini toute seule abandonnée presque par tout le monde. Elle avait pourtant beaucoup de talents avec une rare sincérité dans les propos.

    On retient qu'elle a commencé sa vie d'adulte en braquant une banque afin de payer son mariage. Il ne tiendra pas longtemps car le mari a eu l'idée de faire une descente de rafting complètement drogué. Bref, vous voyez un peu le topo.

    A noter qu'elle détestait les chats et qu'elle préférait les animaux exotiques du genre serpent ou caméléon car son père était un célèbre importateur qui livrait même les studios Hollywood pour ses besoins en film de séries B.

    Bref, c'est vraiment une personnalité atypique qui change de la conformité. Du coup, on ne va pas s'ennuyer à cette lecture mais on ne va pas forcément adhérer à ce mode de vie assez bohème. Chacun demeure responsable de ses actes. Point de jugement de valeur.

    Au niveau du graphisme, on observera des couleurs assez criardes et psychédéliques qui collent à merveille avec ce type de récit avec ses doses hallucinogènes.

    J'ai vraiment aimé cette BD car elle apporte un supplément d'âme qui manque parfois cruellement. Cela m'a également permis de faire la connaissance de Judee Sill dont j'ignorais tout.

    En conclusion, une biographie d'un destin plutôt dramatique mais qui mérite une réhabilitation loin de l'oubli pour son apport incontestable au panthéon de la musique.

    Erik67 Le 14/01/2024 à 09:15:08
    L'amour en équation - Tome 2 - Les amis dans les ennuis

    L'autisme asperger est à la mode ces temps-ci. Nous avons des séries comme « Good Doctor » qui nous indique qu'on peut être autiste mais également un brillant chirurgien. Cette BD va également dans le même sens à savoir qu'une jeune autiste peut rencontrer également l'amour. Réussite professionnelle, réussite amoureuse, même combat !

    C'est vrai que c'était plutôt mal partie pour la jeune femme Emilie qui s'enferme dans sa bulle où elle n'a aucun ami mais des plantes et un chat. Sa grand-mère, seule famille restante, est mourante et s'inquiète pour elle au niveau de ses relations sociales. Elle souhaite qu’Émilie se trouve un compagnon avant de mourir.

    Cette dernière va alors se mettre à la recherche de l'âme sœur ce qui ne sera pas choses aisée car elle ne connaît manifestement pas les codes qui régissent les relations humaines en société. Il est dommage que la grand-mère ne lui a pas appris les bases pour bien communiquer en société.

    J'ai du mal à voir qu’Émilie va se jeter sur le premier garçon venu pour connaître ce qu'est le sexe. On aurait sans doute préféré quelque chose qui va un peu plus en douceur. Certes, rien ne sera montré et c'est plutôt convenu mais le malaise va vite s'installer chez le lecteur. On pourra certes excuser toutes ces maladresses et le mettre sur le compte de ce trouble du comportement reconnu officiellement comme un handicap.

    Ce premier chapitre se termine par un petit cliffhanger, histoire de relancer la dynamique du récit dans un second tome. C'est quand même un peu artificiel et cousue de fil blanc d'autant que cela ne concerne pas directement notre héroïne si naïve.

    Au niveau du graphisme, on reste dans des traits assez enfantins mais qui rendent la lecture plutôt fluide et agréable. On reconnaît très vite le cadre de Bayonne et de ses plages où l'on fait du surf. Cela me rappelle singulièrement une BD sorti en 2014 qui s'intitulait « Patxie Babel». Il y a de la couleur et un peu de légèreté mais cela fait du bien.

    J'ai quand même apprécié cette BD malgré tout car il s'agit de sortir de sa bulle de confort afin de découvrir le monde. On pourra même lire un dossier en fin d'album sur le spectre autistique. J'ai bien aimé la partie sur l'autisme au féminin ainsi que les stratégies de camouflages qui peuvent expliquer bien des choses.

    Erik67 Le 13/01/2024 à 08:54:35

    Look Back est un one-shot qui se concentre sur le parcours de deux adolescentes qui sont dessinatrices de mangas à 13 ans dans le même collège.

    L'une d'elle est plutôt introvertie et ne sort pas du tout de chez elle. Elle semble suivre ses cours par correspondance.

    On va se concentrer surtout sur la personnalité de Fujino qui m'a semblé tout de suite assez prétentieuse pour un talent qui ne me semble pas du tout sauté aux yeux surtout comparé à sa camarade Kyômoto. Pourtant, lors de leur rencontre, Kyômoto va s'abaisser à elle.

    Il est alors question de travailler et de progresser ensemble comme une espèce d’ode au travail collaboratif. Pour autant, à un moment donné, leurs aspirations seront différentes et il faudra se séparer sur des chemins de vie différent. Un événement dramatique assez improbable viendra cependant tout remettre en cause.

    La fin est assez étrange dans son alternativité. On ressort quand même avec une impression de tristesse alors que c'était plutôt surfait jusqu'alors. C'est un titre qui aurait gagné en épaisseur en étant sans doute un plus long pour laisser une place au développement.

    Je ne suis pas vraiment convaincu par cette lecture inaboutie dont les défauts m'ont apparu assez manifestes.

    Erik67 Le 12/01/2024 à 07:39:49

    Les auteurs David Sanchez et Damian Bradfield imaginent le monde de demain qui ne sera pas vraiment très beau. Il y a en tout 5 mini-récits qui a la manière d'une série comme « Black Mirror » nous interroge sur notre futur au vu du développement des nouvelles technologies.

    Il y a tout d'abord cette multinationale qui est partout à savoir Amazin grâce aux données personnelles qui sont collectées afin de tout savoir sur le consommateur. Dans ce monde, il n'est pas possible d'obtenir une assurance obligatoire sans se soumettre à divers tests qui vont regarder au peigne fin votre vie privée avec une traçabilité des données hors norme. On a l'impression qu'on vit presque dans ce monde assez intrusif. Il n'y a qu'un pas à franchir !

    J'ai bien aimé le passage sur celui qui collectionne encore des disques dans un monde où tout est numérique. J'avoue que je suis également abonné au CD musicaux et que je n'aime pas trop les autres modes de support.

    Certains récits font effet quand le tout dernier retombe un peu à plat. Par ailleurs, le graphisme n'est pas vraiment enchanteur avec une colorisation assez froide voire informatique. 

    Ce titre est passé totalement inaperçu lors de sa sortie. Il fait partie de ces raretés qui méritent le détour pour le thème abordé à savoir le contrôle de la vie humaine par les multinationales.

    Erik67 Le 11/01/2024 à 08:08:16

    Voici un titre de Patrick Prugne qui m'avait totalement échappée, je ne sais pourquoi. J'étais persuadé de l'avoir lu mais non. Il faut dire que les dernières productions de l'auteur Patrick Prugne se ressemblent avec pour point commun les peuples primitifs et autochtones.

    Il faut savoir que le titre Vanikoro fait référence à un groupe d'îles du sud de l'archipel des îles Santa Cruz, la partie la plus orientale des îles Salomon, en mer de Corail non loin de l'Australie. C'est un lieu assez connu à cause du naufrage célèbre de l'expédition Laperouse où les deux frégates se sont échoués sur le récif corallien entourant l'île en 1788.

    Il faut dire qu'on ne savait pas ce qu'était devenu ces deux frégates de la marine royale française ayant fait un tour du monde en expédition. Leur dernière escale connue était à Sydney en Australie. Elles vont visiblement échouées suite à une tempête sur cet îlot de Vanikoro qui est situé à 1000 Km au nord de la Nouvelle-Calédonie.

    Après avoir affronté un naufrage, les requins et les crocodiles, voilà que les rescapés ont fort à faire avec les autochtones natifs de l'île qui aiment bien collectionner des têtes et des crânes humains. Oui, ils ne sont pas très pacifiques ! Bref, c'est de survie dont il s'agit.

    Encore une fois, le dessin à l'aquarelle de Patrick Prugne est absolument magnifique avec des couleurs sublimes. On admire véritablement chaque planche dans une contemplation minutieuse des différents décors de l'île entre finesse et précision du trait.

    L'auteur nous fournit des explications sur ce fameux naufrage assez mystérieux grâce aux récentes découvertes archéologiques avec par exemple la découverte des deux épaves dans les fonds marins de Vanikuro. Cela reste tout à fait crédible.

    C'est bien le dessin qui retient l'attention pour cet album au parfum assez exotique. A découvrir !

    Erik67 Le 10/01/2024 à 07:36:45

    Quand je prends des pneus pour ma voiture, ce sont généralement des Michelin. Quand je vais dans un restaurant, je regarde toujours le guide Michelin afin de savoir si on y mange bien. Bref, cette famille a joué un rôle assez considérable dans notre pays que cela soit pour le maintien du véhicule sur la route ou pour trouver de bonnes adresses gastronomiques.

    Avec cette BD qui leur rend hommage, on va revenir sur l'histoire des frères Michelin à savoir André et Edouard qui étaient de véritables visionnaires. André vient de mourir et son frère Edouard lui rend visite sur sa tombe à l'heure où les nazis commencent à occuper le pays et bientôt leur usine à Clermont-Ferrand dans le Massif Central.

    En effet, ce récit retrace toute l'histoire des frères Michelin depuis 1886 où les deux frères ont repris l'entreprise familiale Barbier-Daubée, une manufacture spécialisé dans les tuyaux et courroies de freins pour charrettes et qui était au bord de la faillite. En 1889, cette manufacture devient « Michelin et Cie », l'aventure commence !

    Ce n'est pas que le succès qui est raconté mais également les crises que cette famille a dû traverser avant de bâtir un véritable empire industriel qui a survécu jusqu'à nos jours. Les anecdotes sont bien sûr réelles. J'ai bien aimé comment leur est venu l'idée de créer des pneus plus solides après une multiple crevaison de roue de vélo de l'un de leur client.

    Michelin emploie plus de 112.000 salariés à travers le monde. C'est également une entreprise cotée au CAC 40. Un dossier complet en fin d'album nous raconte l'histoire de 1940 à nos jours avec la relève qui a été assuré par le petit-fils François.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il fait dans le réalisme et la simplicité pour une lecture assez agréable dans l'ensemble. Certes, cela manque un peu de finesse dans le trait mais cela demeure convenable.

    On se rend compte que ces deux frères ont été pionniers dans de nombreux domaines allant de la chimie à la cartographie. Ils ont laissé derrière eux un héritage qui perdure et qui reste le symbole de l'excellence à la française.

    Erik67 Le 10/01/2024 à 07:32:22

    Il existe des BD qui sont totalement imperméables à mon goût. C'est surtout le cas quand cela part dans tous les sens sous prétexte de créativité et d'ouverture d'esprit. Parfois, c'est juste imbuvable, n'ayons pas peur des mots !

    Je veux bien que trois punkeuses se mettent à imaginer des histoires de fantômes qui abreuvent leurs imaginations fertiles sans aucune prise de stupéfiants, il faut le souligner !

    C'est clair que je n'ai pas aimé davantage l’œuvre de Burns dont il semble y avoir une espèce de clin d’œil. Comme dit, cela fait partie d'une bande dessinée que je n'aime pas vraiment.

    Au niveau du graphisme, je l'ai trouvé beaucoup trop simpliste et cela ne m'a pas emballé davantage. Ne cherchez pas les visages car ils resteront comme une case blanche. Oui, il y a bien des effets de style mais qui ne font pas mouche.

    Bref, quand c'est le fond et la forme qui ne vont pas, cela donne pas grand-chose. Au moins, je vais vous éviter le cas échéant une perte de temps car il y a encore tant de bonnes BD à découvrir ! Restons positifs !

    Erik67 Le 09/01/2024 à 07:20:15

    Dans la mythologie grecque, Nausicaa est une princesse phéacienne. Elle apparaît pour la première fois dans l'Odyssée, où elle recueille Ulysse naufragé sur le rivage de la Phéacie et l'emmène jusqu'au palais de ses parents.

    Cette belle et étrange jeune fille prend plaisir à l'observation du monde qui l'entoure ; elle est dotée d'une personnalité très sensible mais néanmoins courageuse et va tomber amoureuse d'Ulysse dès le premier regard. Cependant, ce dernier doit renoncer à cet amour s'il veut rentrer à Ithaque.

    Cette BD nous propose une autre lecture de ce mythe issu de la mythologie grecque en nous indiquant le parcours de cette femme à la recherche de la vérité intérieure. Il est question de savoir si Ulysse éprouve de l'amour pour elle ou si ce n'est qu'un leurre.

    Je retrouve au dessin Andrea Serio dont je n'avais pas très apprécié l’œuvre précédente à savoir « Gauloises » mais pour des raisons tenant au scénario principalement. Son dessin est, comment dire, tout à fait originale dans sa transcription. La colorisation pastel est assez froide pour un visuel tout à fait marquant.

    J'ai beaucoup aimé cette BD très belle visuellement mais dont la dernière case nous indique que le voyage de Nausicca n'aura pas été vain. On aura bien toutes les réponses à la question essentielle. C'est franchement remarquable.

    Erik67 Le 08/01/2024 à 07:40:09
    Bouncer - Tome 12 - Hécatombe

    Ce 12ème tome vient terminer un cycle commencé au tome 8. Jodorowsky revient sur ce tome pour nous offrir un scénario conjoint avec Boucq encore plus sombre qu'à l'accoutumé. Il faut dire qu'il n'a jamais vraiment ménagé son héros manchot qui vit toujours des situations très difficiles où l'on se demande s'il va vraiment s'en sortir mais surtout à quel prix.

    Il pleut beaucoup et l'ambiance est vraiment boueuse pour nous donner un western âpre et violent comme l'auteur Boucq sait le faire avec une sacrée expérience derrière lui. Le trait graphique est toujours impeccable. Il y a moins de décors que dans les précédents tomes mais c'est pour les besoins de l'histoire qui se déroule un peu à huit clos dans une atmosphère vraiment humide où il va falloir faire un mettoyage par le vide.

    C'est un album plutôt dense pour une fois avec 140 pages. Il est vrai qu'il y a parfois quelques longueurs mais qui sont facilement pardonnables au vu de la qualité de l'ensemble. C'est une série qui demeure un incontournable dans la catégorie western. Je l'ai toujours préféré à Lucky Luke ou encore Bluberry car il y a une dimension en plus mâture qui me ravit. Certes, il faudra s'habituer à cette violence sans limite qui caractérise l'Ouest américain.

    Bouncer va beaucoup perdre dans cet album. Il faut dire que cet or qu'il a trouvé est vraiment maudit. On ne le verra pas pendant un certain moment le temps qu'il se remette de ses émotions. Il est question d'un étrange prestigitateur qui fait des siennes dans la ville de Barro-City en proie à la menace d'une bande de voleurs et d'assassins.

    Comme dit, le scénario est parfaitement maîtrisé pour nous offrir un des meilleurs albums. On sent bien que c'est la fin d'un cycle et que plus rien ne sera comme avant.

    Erik67 Le 07/01/2024 à 09:55:01

    Visiblement, il s'agit du deuxième volet d'une série consacrée à l'Algérie. Après « Algérienne 1954-1962 » qui étaient consacré aux femmes, ce tome est destiné à voir le parcours des hommes qui se sont engagés dans la guerre.

    Autant le dire tout de suite, cet ouvrage a un parti-pris qu'il assume entièrement à savoir que la France est entièrement coupable de toutes les exactions qu'elle a commis en Algérie depuis son invasion en 1830. Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai que l'argument des pays colonisateurs est souvent de dire qu'il y a des actes terroristes qui ne sont en fait que des actes de résistance face à l'oppression d'un état.

    Le Général de Gaulle a dû finalement accordé l'indépendance à ce pays qui la réclamait à juste titre alors que la guerre était gagnée sur le plan militaire mais pas sur le plan politique. Il faut dure que ce dernier était revenu au pouvoir en 1958 pour soi-disant régler le problème. Il a insufflé le chaud (le fameux « je vous ai compris ») et le froid. L'ouvrage attribue cette guerre non pas aux pauvres soldats français qui ont combattu mais à des politiques non soucieuses de l'état de transformation du monde à cette époque de décolonisation.

    Le travail réalisé par l'auteur est remarquable en tout point car tous les détails y figureront notamment pour la connaissance des jeunes générations. Cela explique en grande partie la haine tenace que nous voue ce peuple de l'autre côté de la Méditerranée sans encore une fois se voiler la face. Ce ne sont pas nos amis après ce que notre pays a fait, il faut le savoir. Cependant, le message délivré serait celui de la réconciliation des deux peuples dans un élan de fraternité. Concrètement, c'est loin d'être gagné.

    La Constitution algérienne définit « l'islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d’Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain ». Actuellement, son président fait tout pour gommer toute référence à la France comme la langue apprise à l'école par exemple. On ne peut que respecter ce choix souverain qui ne concourt pas à l'amitié entre nos deux peuples.

    L'auteur parvient à convaincre le lectorat par des arguments qu'on a très peu entendus. Il est vrai que beaucoup regrette la présence française car cela a laissé place à la guerre civile et surtout à un gouvernement assez corrompu qui ne respecte pas trop la démocratie. Or, pour se libérer du joug de la royauté malgré la Révolution Française, notre pays a mis un siècle avant d'être stabilisé par la République. Il faut sans doute laisser le temps à l'Algérie.

    Cette BD ne fera pas consensus mais elle a le mérite d'exister et de nous donner un autre point de vue qui est parfois nécessaire pour bien comprendre la situation actuelle. Il n'y a jamais de fumée sans feu.

    Erik67 Le 06/01/2024 à 10:03:18

    Voici le portrait un peu iconoclaste d'un peintre français hors-la-loi qui fuit la Terreur qui s'est emparée de la France révolutionnaire. En effet, celle-ci vient d’exécuter sur la place publique son bon roi Louis XVI alors que le pays s'enfonce dans la crise. Moi, je dis qu'il y a parfois des circonstances atténuantes vis à vis de la loi. Bref, cela dépend du régime.

    On fait la connaissance de Lazare Bruandet, un fin bretteur bagarreur et jaloux, qui va s'intéresser à une jeune fille d'aubergiste. Il a du mal à s'extirper du monde de la violence et de l'alcool facile dans une époque assez troublée, je l'accorde. Il va peindre comme il respire sans fioriture, ni académisme. Cela va donner soi-disant des œuvres assez intéressantes qui font avant-gardistes.

    Cependant, on ne verra pas du tout la moindre toile qu'il produit car on s'attarde plutôt sur la personnalité assez bourrue et parfois fantasque de ce personnage traumatisé par des soldats durant son enfance.

    A noter qu'il n'était pas tendre avec les femmes puisqu'il a défenestre sa concubine qu'il accusait d'infidélité alors qu'il fréquentait lui-même des cabarets. Il a été condamné à mort et pourchassé par les autorités. Il a réussi à vivre caché dans la forêt de Fontainebleau à l'aide de la complicité d'un ami peintre également.

    Il maniait mieux l'épée que le pinceau diront ses détracteurs. A vous d'en jugez ! On peut le trouver assez intéressant mais moi, je n'en garde pas un bon souvenir. Il est peu connu comme peintre mais l'auteur Frantz Duchazeau nous le fait découvrir du fait de sa vie très tumultueuse entre violence et folie. Comme dit, très peu pour moi même si objectivement, cela se défend quand même.

    Erik67 Le 05/01/2024 à 07:43:57

    Que faire quand on découvre que son mari est un imposteur ? Il faut fuir avant que l'ensemble des problèmes nous tombent sur la tête alors que nous avions totalement confiance dans le partenaire.

    On va suivre le témoignage d'une femme qui se retrouve seul avec sa fille. Bien entendu, on se pose des questions sur le fait que cette brave mère de famille n'avait rien décelé auparavant, comment est-ce possible de s'être fait berné de la sorte ? Le pire, c'est que cela arrive tous les jours à de nombreuses femmes et vice-versa, j'aurais envie d'ajouter.

    Évidemment, on ne peut qu'avoir une certaine compassion envers l'auteure qui se livre dans cette autobiographie à des fins thérapeutiques. Elle se retrouve démunie et sans ressources face à la trahison de son conjoint.

    J'aurais envie de dire que dans la même situation, j'aurais sans doute assurer mes arrières pour ne pas dépendre financièrement d'un compagnon et garder toute mon indépendance. A l'heure où les gens ne remboursent plus leurs prêts dans les banques, on s'étonne de ce genre de situation et des conséquences (les banques ne prêtent plus).

    Par ailleurs, mettre en doute le nouveau propriétaire qui a été également berné et qui a acheté légalement l'appartement ne m'a pas paru judicieux pour provoquer l'empathie. Pour ce qui est de la gendarmerie nationale, leur réaction n'est pas étonnante car ils sont égaux à eux-mêmes. Il faut dire qu'ils doivent en voir des vertes et des pas mûres chaque jour.

    Heureusement, l'auteure arrive à mettre des touches d'humour qui font du bien dans son récit qui demeure assez passionnant. Le dessin fait dans la simplicité mais qu'importe car on parvient à être totalement embarqué dans son histoire grâce au style narratif.

    Personnellement, je souhaite beaucoup de courage à l'auteure pour la suite sachant qu'elle a bénéficié d'un entourage assez bienveillant. Puisse cet ouvrage vous prévenir, Mesdames, que les hommes ne sont pas tous fiables. Mais je suppose que vous le saviez déjà !

    Erik67 Le 04/01/2024 à 07:40:03

    On ne s'en souvient pas trop mais la ville de San Francisco a connu un terrible tremblement de terre assez dévastateur en 1906. 7,9 sur l’échelle de Richter et 3000 morts environ. Les incendies qui ont suivi détruisirent encore plus de structures.

    La petite Jenny vient de perdre sa mère. Son beau-père ne trouve rien de mieux que de l'envoyer comme un colis postal à Chicago. Heureusement que le postier, d'origine amérindienne, va montrer un peu plus d'humanité envers cette pauvre enfant.

    Oui, c'est un road-movie que l'on va suivre à travers les États-Unis jusqu'en Illinois. Le pire, c'est que ce genre de chose est malheureusement déjà arrivé aux USA où l'on peut transformer des êtres humains en marchandises. On ne peut qu'être sidéré par le manque de considération de certains humains. Cela pose la question du lien de filiation.

    Heureusement que la BD va nous redonner espoir car tous les humains ne sont pas comme cela. La solidarité existe également en ce bas monde. Elle peut provenir des plus démunis comme cet indien victime de racisme dans son pays dominé par les blancs.

    J'ai beaucoup aimé ce dessin assez particulier qui me rappelle certain manga. Roger Vidal a incontestablement assuré. En même temps, les auteurs sont connus pour avoir réalisé ensemble « Fukushima, chronique d'un accident sans fin » qui avait marqué les esprits suite à cette catastrophe écologique.

    Par contre, je n'ai pas du tout aimé la conclusion de ce récit qui sombre totalement dans la noirceur sans crier gare. C'était trop abrupte. Parfois, une fin peut tout gâcher.

    Erik67 Le 03/01/2024 à 07:26:09
    L'enfer pour Aube - Tome 1 - Paris Apache

    Il faut savoir que le titre est tiré d'un poème de Victor Hugo, l'un des plus importants écrivains de langue française. On se situe au début du XXème siècle en pleine transformation de société.

    Quelqu'un élimine un à un les notables de la ville en laissant toujours un Louis d'or pour règlement de compte. Cela ne suffit pas à la police qui le pourchasse afin de découvrir son identité. Nous sommes en effet embarqués dans une affaire policière assez haletante. De nombreux flash-back viendront amener quelques indices à ce mystère.

    Derrière cette affaire, il y a le ressentiment du bas peuple parisien qui vit dans des abris de fortune pendant que la capitale se développe au gré de l'industrialisation profitant au petit bourgeois.

    Il est question de l'esprit de la Commune qui a été vaincu à coup de mitraille par le bon Monsieur Thiers et ses versaillais. Ceux qui ont participé à ce massacre sans nom doivent payer de leur vie près de 30 ans après. On accuse les Apaches mais c'est quelqu'un d'autre qui est à l’origine de cette vendetta.

    Inutile de préciser que j'adore le dessin de Tiburce Oger qui fait des merveilles dans ce Paris un peu apache. Le découpage est absolument dans une maîtrise quasi-parfaite pour notre plus grand plaisir de lecture.

    J'ai beaucoup aimé ce diptyque qui est basé sur un contexte historique réel comme le prouve les articles de journaux en fin d'album pour étayer les propos des auteurs. C'est un excellent travail qui a été mené pour nous faire découvrir une autre facette du Paris de 1900.

    Erik67 Le 02/01/2024 à 07:41:54

    Il s'en passe des choses dans la triste ville de Keanway dans le Nebraska. Jonathan Lassiter va perdre sa copine, son boulot et son portefeuille en moins d'une heure. Rien de mieux alors que de boire un verre de whisky dans un bar après une dure journée.

    Le jeune homme va faire une rencontre qui va changer sa vie. Et cela n'est pas forcément ce que l'on croit. C'est une rencontre amicale avec un vieux de la vieille, Edward, qui va sympathiser avec lui pour l'entraîner dans une drôle et folle aventure sur fond de vengeance personnelle dans les milieux un peu mafieux de la ville.

    Cette escapade va durer 13h17 minutes mais cela va être mémorable pour Jonathan. A vous de le suivre. Une BD assez bien dessinée et réalisée où l'on passe un agréable moment de lecture avec des répartis qui valent la peine. On savoure vraiment ce duo et cette étrange soirée très savoureuse.

    J'ai toujours aimé l'élégance du dessin d'Eric Stalner qui arrive à être à l'aise dans tous les domaines de la bande dessinée que cela soit le western la science-fiction ou encore le polar. Il possède non seulement l'expérience mais une grande maîtrise. Avec ce nouveau titre, il vient encore une fois de le prouver.

    Erik67 Le 01/01/2024 à 12:39:40
    Les maléfices du Danthrakon - Tome 2 - Succès damné

    Ce titre se situe dans l'univers du Danthrakon imaginé par Arleston autour de cette fameuse bibliothèque du savoir et de la magie.

    A lire seulement si on n'est pas saturé par du Arleston qui a tiré sur la corde son univers de Lanfeust jusqu'à épuisement de toute patience. Je tiens à le préciser. Nous sommes dans de la BD de pur divertissement qui n'a aucune ambition d'élévation vers d'autres sphères.

    Le dessin d'Olivier Boiscommun est toujours aussi agréable à regarder et il s'insère à merveille dans cet univers grâce à la colorisation assez vive. Il est pour moi le digne successeur de Didier Tarquin.

    En l’occurrence, ce one-shot se concentre sur Lathan qui souhaite devenir écrivain à tout prix. Le thème semble être celui du pacte avec le diable afin de rencontrer subitement le succès sans trop d'effort. Certes, mais il faudra à un moment donné payer la facture et elle s'annonce assez salée surtout avec le danthrakon.

    Mais bon, on n'est pas dans le drame mais dans la comédie humoristique et tout se terminera bien. Sitôt lu, sitôt oublié. Certes, cependant, on passe un agréable moment de lecture.

    Erik67 Le 31/12/2023 à 09:52:43

    Un seul mot me vient à l'esprit après une telle lecture : sublime ! On voit que le comics brésilien a encore de beaux jours devant lui. Je me demande comment cette BD a pu à ce point totalement m'échapper l'année dernière. Elle constitue véritablement un indispensable.

    Il faut savoir que le cadre de ce récit plus ou moins initiatique est l'Inde moderne avec ses grandes villes tentaculaires aux millions d'habitants mais également ses espaces plus anciens où l'on célèbre encore des rituels funèbres au bord du fleuve ou de la mer.

    Il est question de la déesse de la mort qui perd son job car un mortel va créer une potion d'immortalité. Elle va aller sur terre sous la forme d'une humaine qui vient juste de se suicider à savoir Leila Starr pour tenter de tuer cet homme et retrouver ainsi son job.

    Cependant, il vient à peine de naître et elle n'aura pas le courage d'aller jusqu'au bout de ses actes. En devenant humaine, elle a perdu quelque chose mais elle a gagné autre chose de plus beau encore.

    J'ai beaucoup aimé la transition qu'elle va opérer et qui prendra bien des années même si elle ne semble pas prendre une seule ride. C'est d'une profondeur absolue qui pousse à l'introspection. Rien n'est laissé véritablement au hasard et c'est tant mieux.

    A noter que la préface est signée par un certain Fabio Moon qui est le co-auteur du fameux roman graphique multi-récompensé « Daytripper ». C'est vraiment du même acabit dans le traitement du thème exploité.

    Par ailleurs, au niveau graphique, c'est une superbe mise en image dans une démonstration de force assez magistrale. J'ai rarement vu un trait aussi abouti. La colorisation est également employée à très bon escient selon les différents univers que l'on soit au paradis, à Bombay ou sur une plage de Goa...

    C'est une lecture qui nous interroge sur le vrai sens de la vie et de la mort qu'il nous faut accepter. Il y a ce quelque chose de très profond qui fait que c'est une lecture au-dessus des autres entre conte philosophique et parfois poétique.

    Alors, oui, il faut absolument découvrir cet album fascinant si ce n'est déjà fait. Pour moi, un coup de cœur !

    Erik67 Le 30/12/2023 à 08:42:23

    J’ai beaucoup aimé cette BD sans doute parce qu’elle se présente un peu comme un film de romance dramatique. En effet, une jeune femme vient de perdre son mari qui se baladait en promenade avec son chien dans la lande écossaise.

    On apprendra plus tard que c’était un jeune vétéran de la Première Guerre Mondiale. C’est vrai que c’est un peu bête de mourir aussi subitement d’un arrêt cardiaque alors qu’on a survécu à l’enfer du champ de bataille dans les tranchées.

    La jeune et belle veuve peut compter sur le soutien de ses deux sœurs qui forment à eux trois les trois fameux chardons qui sont des plantes assez piquantes mais également un emblème de ce magnifique pays qu’est l’Ecosse. Elle va faire la rencontre d’un berger qui se révélera assez bourru ce qui cachent en réalité des blessures assez intimes.

    Tout le monde sait que les opposés s’attirent. Il faut pour cela affronter le deuil et pouvoir tourner la page afin de s’autoriser à connaître à nouveau le bonheur au bras de quelqu’un d’autre. C’est un thème qui me touche particulièrement, c’est pourquoi je pense avoir beaucoup aimé ce récit.

    Il faut dire que le dessin est assez avenant avec une mention spéciale sur la représentation des personnages facilement reconnaissables et des décors à couper le souffle notamment les fameuses falaises bordant cette région venteuse où la mer joue un rôle primordial.

    On peut facilement se laisser tenter par ce titre car la maîtrise du scénario se combine avec celle du graphisme pour un rendu impeccable. Cela demeure un excellent divertissement assez prenant jusqu’à la dernière case.

    Erik67 Le 29/12/2023 à 09:03:28

    Quand on arrive à l'hôtel du dernier quai, ce n'est pas vraiment bon signe. On se situe dans un voyage entre la vie et la mort. Il s'agit de régler ce qu'on n'a pas pu de notre vivant. Bref, il faut être prêt pour l'ultime voyage ce qui n'est pas donné à tout le monde.

    Il y a bien un tenancier de cet hôtel qui paraît un homme au-dessus de tout soupçon. Cependant, il s'avère que cet homme, Emile, est confronté à ce que ses clients doivent accomplir pour pouvoir partir sereinement vers l'au-delà. Parfois, on peut être rattrapé par les démons intérieurs qui nous consument. C'est assez explicite dans cette oeuvre qui dévoile l'âme humaine dans toute sa profondeur et sa complexité.

    Bref, c'est un véritable voyage ésotérique que propose cette BD joliment mise en image avec des couleurs assez éclatantes et circonstanciée. Le purgatoire est un joli lieu sur une île entourée de marécages dangereux.

    Le dernier quai réserve bien des surprises pour échapper à la routine quotidienne. C'est un voyage psychologique au fond de l'âme et de notre culpabilité où l'on doit faire face à ce qu'on a voulu oublier dans un profond déni de réalité. Cela paraît très intéressant comme lecture pour établir une sorte d'introspection !

    Erik67 Le 28/12/2023 à 08:14:39

    Voici un pur récit de science-fiction qui exploite les thèmes suivants : voyage dans le temps, intelligence artificielle et robotique. Le temps est une expérience...

    On va suivre Lexi Néel qui voyage dans une navette depuis plusieurs années à travers la galaxie, dans le système d'Alpha-Centaur, à une distance de 4,2 années-lumière de la Terre. Elle est réveillé de son sommeil cryogénique suite à une procédure d'urgence lié à un appel de détresse d'une des colonies de la Terre.

    Cependant, cette mission de sauvetage va se transformer pour elle en une expérience dangereuse à travers les mécanismes de l'espace-temps. L'auteur Ludovic Rio nous propose quelque chose d'original tout en se servant des grands classiques ayant marqué la science-fiction au cinéma. Je pense par exemple à « Aliens » ou encore « 2001, l'Odyssée de l'espace » et « I, Robot ».

    Le dessin est assez précis dans sa sobriété avec des cases contemplatives et beaucoup d'aération ce qui facilite la lecture. La colorisation assez froide se font à merveille avec ce type de récit inquiétant.

    En matière de paradoxe temporel ou de boucle temporel sans fin, on peut très vite perdre pied. Cependant, l'auteur s'en tire plutôt bien malgré quelques incohérences. On se pose également la question de savoir quel sera le nouveau projet de l'IA qui visiblement dispose de tout son temps. Oui, le temps semble être une notion assez abstraite...

    Erik67 Le 27/12/2023 à 07:40:44

    Fabien Toulmé, en bon humaniste, aime bien raconter les histoires que vivent des gens ordinaires. Cela a déjà donné lieu à de magnifiques romans graphiques comme par exemple « L'odyssée d'Hakim » ou plus récemment « En lutte ».

    Le concept de ce nouvel album est de raconter les moments inoubliables de 6 personnages dont il a recueilli les témoignages au cours d'une enquête approfondie.

    J'aime bien ce type de démarche car elle correspond à la réalité sans fioriture. Il faut dire que certains d'entre nous ont eu des vies qui ne sont pas très faciles et dont on peut en retirer quelque chose de positif pour nous permettre d'avancer sur la bonne voie.

    La première se concentre sur une jeune fille pris dans les griffes de la célèbre section des témoins de Jéhovah. On va la plaindre littéralement car l'embrigadement sera sévère. Il faut dire que c'est sa mère en deuil qui a entraîné ses deux jeunes enfants dans cette folie. On se demande pourquoi une telle secte n'est pas interdite en France au sortir de cette lecture plutôt révoltante.

    La seconde sera un peu plus légère avec un homme qui se destine à une carrière de curé mais dont une femme brésilienne est tombée amoureuse. A force d'obstination, elle parviendra à mettre le grappin sur l'homme de sa vie au détriment du bon Dieu. Moi, je dis que l'amour peut toujours triompher d'une vocation.

    La troisième est l'évocation d'un viol dont l'affaire a été classé sans suite par le parquet. On suit les pensées d'une jeune femme qui se tourmente encore plus de 12 ans après les faits. Elle établira une lettre de pardon afin de pouvoir tourner sereinement la page.

    La quatrième raconte les souvenirs d'un enfant qui a vécu pendant les événements liés au génocide du Rwanda. Lui et sa famille ont été rapatrié d'urgence en France au milieu de ce chaos qui a fait plus de 800.000 morts en 3 mois. Cela ne sera guère un récit réjouissant mais qui invite à un devoir de mémoire au nom de ces victimes innocentes de la folie meurtrière des hommes.

    L'avant dernier récit se concentre sur une belle histoire d'amour manqué tout le long d'une vie avant un parfait alignement des planètes pour des retrouvailles favorables. Comme dit, il ne faut jamais désespérer.

    Enfin, la dernière nouvelle évoque le parcours et surtout la réhabilitation réussie d'un prisonnier. Il faut croire que l'être humain peut changer à condition de faire les bonnes rencontres.

    Au niveau du dessin, c'est toujours un graphisme assez doux qui fait qu'on adhère tout de suite. On reconnaît une simplicité du trait au service de l'efficacité du scénario.

    Au final, on ne s'ennuie pas à la lecture captivante de ces récits qui nous interrogent sur notre propre vie et sur notre époque avec des sujets variés. Je ne dirai pas que c'est inoubliable mais c'est, en tous les cas, parfaitement réussi comme pari.

    Erik67 Le 26/12/2023 à 09:56:34

    J'avoue que je suis particulièrement intéressé par le parcours de cet homme qui est devenu à l'âge de 32 ans l'homme fort de l'Arabie Saoudite qui demeure un pays clé au Proche-Orient ne serait-ce que par la production de pétrole inondant les marchés occidentaux.

    Il est clair que cet homme est l'allié des occidentaux au proche-Orient. Cependant, il y a un lourd prix à payer pour obtenir le soutien d'un des dirigeants les plus influents du XXIème siècle.

    Voici une BD qui a l'avantage de lever le voile sur cet homme défini comme l'enfant terrible d'Arabie Saoudite. Il faut dire que ce pays n'est pas tendre avec ses femmes qui acceptent toutefois leur sort peu enviable du point de vue occidental. Par ailleurs, il n'y a ni cinéma, ni concert dans ce pays.

    Sur MBS, on nous le décrit comme un enfant gâté par le roi Salmane (petit-fils d'Ibn Saoud) qui est devenu un personnage incontournable. Joe Biden ne manque pas de lui rendre visite pour s'assurer de sa collaboration. A noter qu'il est devenu Premier Ministre de son pays en 2022.

    Il faut dire que sa richesse lui procure une arrogance sans pareil à travers le monde. La première scène où il se propose d'être un émissaire de la paix entre Poutine et Zelenski illustre bien cet état de fait.

    Il n'hésite pas à faire assassiner de la manière la plus cruelle possible un journaliste opposant en Turquie. Il ouvre alors son chéquier afin d'obtenir une amnésie collective. C'est un homme avec des valeurs peu compatibles qui croit que l'argent peut tout acheter que cela soit un dirigeant, une chanteuse ou même Bruce Willis !

    Bref, c'est un dirigeant autoritaire et répressif qui n'hésite pas à faire taire toute opposition même dans son propre camp. On se souvient de l'arrestation d'une dizaine de princes de sa propre famille ou de la disparition assez inquiétante de son oncle qui fut l'héritier légitime un temps. Il est véritablement question de s'assurer le contrôle des principaux leviers du pouvoir.

    Il est vrai qu'il y a toujours une crainte que les religieux prennent le pouvoir dans ce pays. Il tente tant bien que mal à vouloir réformer ce pays notamment en accordant plus de droits aux femmes. Il est vrai qu'il est également connu pour sa passion pour le jeu vidéo ce qui tranche singulièrement avec ses prédécesseurs. Il garde pour lui une image de modernité.

    On voit également que les différents Princes vont s'amuser en Europe ou dans le monde occidental en bravant tous les interdits de leur pays ce qui constitue une vaste hypocrisie sans pareil.

    J'ai été également choqué du jeu mené par les Etats-Unis qui savait pertinemment que c'était ce pays qui était à l’origine du 11 Septembre alors qu'ils se sont attaqués assez violemment à l'Irak pour dégommer son dictateur. J'avoue mon incrédulité politique en la matière. L'Arabie Saoudite a véritablement joué un trouble jeu.

    Bref, c'est un portrait pas très glorieux d'un homme qui a entraîné son pays dans une guerre sanglante avec le Yémen. Ce n'est pas fini pour l'avenir et il nous réserve encore bien des surprises à l'image de sa ville futuriste aux milliards de dollars en plein désert.

    Cette BD constitue une bonne mine d’informations parfaitement bien traitées par un journaliste qui a bien fait son enquête car c'est assez passionnant. Au moins, on ne s’ennuie pas !

    Erik67 Le 25/12/2023 à 09:30:01
    Get Up America - Tome 1 - Tome 1/2

    Ce titre est la suite de la série « Wake Up America » du même auteur sur une peinture de la société américaine des années 60 partagée entre la haine et la ségrégation. Il s'agit de mieux comprendre le combat des citoyens américains d'origine black.

    Les auteurs montrent surtout comment des manifestations non-violentes ont pu contribuer à l’avènement d'une société leur offrant les droits civiques nécessaires à l'égalité entre tous les citoyens.

    C'est toujours aussi passionnant et captivant car fort bien documenté. On reste dans le réalisme des situations avec une mise en scène parfaitement maîtrisée dans le genre documentaire.

    Le dessin de Nate Powell s'est même amélioré au nouveau de la netteté du trait ce qui rend la lecture plutôt agréable. On reste toujours dans le noir et blanc mais mâtiné de gris. Au final, on peut dire que ce graphisme s'accorde parfaitement avec l'époque décrite.

    On se rend compte à la lecture que les faits qui se sont produits sont extrêmement graves pour cette population noire qui a été véritablement martyrisée par un pouvoir blanc qui ne faisait pas dans la concession. On peut mesurer bien entendu les progrès qui ont été réalisé depuis cette époque même s'il demeure toujours des problèmes qui n'ont pas été réglé notamment en matière économique. Le racisme demeure également une plaie.

    On suit surtout l'un des auteurs malheureusement décédé en 2020 à savoir John Lewis qui a joué un rôle déterminant dans la lutte pour les droits civiques. Il a été écarté en 1966 de son mouvement le SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) par Stokely Carmickael qui allait donner une autre impulsion moins pacifiste dans un contexte de changement de société.

    Oui, il y avait bel et bien des dissensions pour des orientations totalement différentes et divergentes. Le black power prenait de l'essor ce qui pouvait desservir au mouvement de base pour une société d'égalité.

    Je trouve que c'est un bel hommage qui est rendu avec la volonté de faire une nation plus juste et équitable. Il y a des causes qui méritent qu'on se battent pour elles.

    Erik67 Le 24/12/2023 à 09:02:15
    Hollywoodland (Zidrou/Maltaite) - Tome 1 - Hollywoodland

    Cette BD se présente comme une critique amusée de l'âge d'or hollywoodien. Il faut savoir qu'au départ, les lettres Hollywoodland était visible sur la colline de Los Angeles depuis 1933. Cependant, suite à une décision de la municipalité, les 4 dernières lettres ont été enlevé en 1949. C'était d'ailleurs dans un triste état, pour manque d'entretien, de ce panneau mesurant 110 mètres de longueur.

    On apprendra qu'au départ, l'enseigne était illuminée par 4000 ampoules qui ont également disparu à cause du coût que la ville a laissé à la Chambre de commerce. Quand on songe, qu'aujourd'hui, cet enseigne publicitaire (la plus grande au monde) est devenu un véritable monument culturel.

    Pour en revenir à la BD, elle se compose de petites historiettes pour souligner tout ce qui ne va pas vraiment dans ce rêve hollywoodien. La seconde histoire sur le récit d'une starlette sera d'ailleurs assez marquant. Pourtant, le ton se veut hautement humoristique.

    On apprendra également que la grande star de cinéma adulé des midinettes Montgomery Clift était gay et non un homme à femmes comme l’affirmait les magazines. Cela donne lieu à une chute plutôt mémorable mais qui frise un peu l'indécence.

    Bref, il y a du bon et du mauvais dans ces petits récits qui s’enchaînent pour nous dire que le rêve américain, ce n'est pas ça. Je les invite à aller dans l'industrie du cinéma en Corée du Nord ou en Syrie s'ils ne sont pas contents. Plus sérieusement, on le savait déjà que tout n'est pas rose Barbie et qu'on peut se brûler les ailes dans la cité des anges.

    Bref, une série qui se décline déjà dans un second tome...

    Erik67 Le 23/12/2023 à 08:23:45
    Les murailles invisibles - Tome 1 - Tome 1

    Avec ce titre, on est en pleine science-fiction avec des murs invisibles qui surgissent pour morceler totalement la planète. La particularité est que chacun des zones vit à un rythme temporel assez différent ce qui peut avoir pour effet de rencontrer des visiteurs du futur qui ont trois siècles de plus.

    On pourrait se dire que ce monde est assez futuriste mais cela ne sera pas vraiment le cas car la civilisation est en nette déclin avec un retour à l'ère sauvage sauf pour une zone particulière qui garde un avantage technologique à pouvoir traverse les murs au niveau de ses brèches.

    J'ai bien aimé ce concept et cette idée autour de laquelle est construite cette BD qui apporte son lot de surprises. Le graphisme est assez carré mais il parvient à donner une dimension assez intéressante. Je pense à une vue sur Paris et ce qui reste de sa tour Eiffel.

    Bref, c'est un titre qui va plaire aux fans de science-fiction et à ceux qui aiment la BD survivaliste dans un monde hostile. Les bases sont jetées pour continuer l'aventure sous de bons hospices. Espérons que le niveau sera maintenu sur le long terme.

    Erik67 Le 22/12/2023 à 07:37:18

    C'est une assez curieuse histoire d'un enfant Augustin en proie à des cauchemars suite au décès prématuré de son père dès son plus jeune âge. Il va apprendre à canaliser ses émotions en devenant un chercheur scientifique dans un laboratoire de paléontologie. Bref, la rationalisation va prendre le pas jusqu'au début de sa vie d'adulte où il y aura un déclencheur.

    La suite ne m’apparaît pas forcément comme convaincante. Il est vrai que ce récit va se plonger dans la part du mystère et dans l'ésotérisme lié à un lieu presque inaccessible dans les contreforts de l'Himalaya en Asie centrale non loin de la route de la soie. Il y a beaucoup d'exotisme également dans les paysages traversés où règnent des clans tribaux.

    Ce n'est pas sous un angle de recherche d'un yéti mais plutôt un road-trip pour une recherche interne et intime. Evidemment, cela ne se terminera pas forcément bien mais il en reste presque un parfum de nostalgie.

    L'auteur Frédéric Bihel multiplie les références en forme de clin d’œil. On pense notamment à Tintin au Tibet avec son yéti. Pour autant, le traitement sera beaucoup plus introspectif.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout simplement superbe avec ses couleurs pastel qui le rendent à la fois chaleureux et mystérieux. C'est vrai que ce graphisme au trait précis concourt à donner une certaine ambiance à ce récit.

    Une lecture d'une belle histoire triste qui risque de ne pas vous laisser indifférent car on est tous à la recherche de quelque chose qui nous tient à coeur.

    Erik67 Le 21/12/2023 à 07:23:31

    On peut être surpris au premier abord par le format de cette BD qui oscille entre le carré et le normal. C'est vrai que c'est important dans la mise en scène car il y aura des planches découpées en deux ou trois cases comme pour insuffler du dynamisme.

    Là encore, on est dans un mélange de western pur et d'une touche de fantastique avec le don de cet enfant indien recueilli par un blanc au service de la loi. Cela tourne autour de ces fameuses affiches « Wanted » qui permettait de diffuser le portrait-robot des hors-la-loi les plus recherchés de l'Ouest.

    Ce jeune Cheyenne souhaite retrouver l'homme qui a massacré sa tribu ainsi que sa mère devant ses yeux. Il a un don pour croquer les visages mais cela va un peu au-delà sans vouloir rien révéler.

    La lecture de ce one-shot a été plutôt agréable même si le traitement a été plutôt conventionnel. On ne sort pas des sentiers battus malgré l'originalité du pitch de départ. Il reste néanmoins que tous les ingrédients du genre sont réunis pour nous donner du plaisir. C'est déjà ça !

    Erik67 Le 20/12/2023 à 06:21:13
    Sigi (Arnoux/Morancho) - Tome 1 - Opération Brünnhilde

    C'est dans l'Allemagne des années 20 qu'évolue une jeune et talentueuse pilote de course non sans mal car elle est une femme au milieu d’hommes machistes. On lui attribue la responsabilité d'un accident mortel sur un circuit afin de se débarrasser d'elle car elle commençait à gagner pas mal de courses face aux hommes ridiculisés qui pourtant se la ramenaient.

    Elle ne baisse pas les bras et entreprend un nouveau challenge digne d'une véritable expédition : faire le tour du monde en automobile. Il s'agit de prouver au monde que les femmes savent aussi conduire. Bref, c'est tout le portrait d'une femme allemande à l'aube du nazisme et de la grande dépression.

    De son surnom Sigi, elle m’apparaît comme assez naïve au point de penser que les nazis n'auront jamais le pouvoir alors que son expédition est financée par l'un d'entre-eux afin de prouver la supériorité de la race aryenne.

    Par ailleurs, les aventures américaines de la Miss m'ont paru un peu trop surréaliste dans l'accumulation des clichés de tout genre. On va vite s'écarter de la version officielle pour une aventure un peu plus cinématographique et divertissante.

    Le dessin réaliste de l'espagnol David Morancho m'a tout de suite paru très agréable. Le trait est d'une rare élégance qui s'inscrit très bien dans ce type de récit. Les décors sont absolument merveilleux. Il y a tout un dynamisme qui porte le scénario dans l'ambiance des années folles.

    On suivra toutefois avec plaisir les aventures de cette globe-trotteuse avant l'heure dont le parcours a fortement influencé l'émancipation féminine au XXème siècle dans nos démocraties occidentales.

    Erik67 Le 19/12/2023 à 07:42:08

    C'est une très bonne pioche que ce titre adapté de l’œuvre de P. J. Hérault qui fut un écrivain à succès dans les années 80.

    On a l'impression de revivre un scénario à la Starship Troopers mais dans une forme très différente puisqu'il s'agit d'un space-opéra plutôt anti militariste. Cela égratigne un peu la forteresse du bien-pensant sans être dans l'outrance. Le patriotisme ne justifie pas tout ! Le thème sera bien de l'inutilité des conflits armés et d'une aversion pour la violence bien que parfois, elle peut s'avérer nécessaire.

    Quand un soldat Gurvan commence à s'interroger sur les véritables raisons d'une guerre en se rendant compte que l'ennemi n'est pas le monstre décrié, les ennuis peuvent commencer. Cela provoque une réflexion sur le monde moderne qui construit parfois des guerres sur des motifs assez fallacieux.

    Pour une fois, j'ai été véritablement captivé par ma lecture en faisant attention à chaque détail, à chaque dialogue. Bref, cela a bien pris ce qui n'est pas toujours le cas pour retenir mon attention.

    Bref, nous avons là un space opéra intergalactique qui mérite lecture pour les amateurs de science-fiction. On peut retrouver également un écho dans le monde réel avec une foudroyante lucidité.

    Erik67 Le 18/12/2023 à 07:33:00

    Ceux qui occupent des postes politiques doivent maîtriser leurs langages sous peine de finir en pâté. Ce fut d'ailleurs le cas d'un certain Bernard Tapie qui n'avait pas sa langue dans sa poche qui fut choisie comme Ministre de la ville par le président Mitterrand avant d'être congédié près de 50 jours après.

    On va s'intéresser en l’occurrence à la Secrétaire Générale de l'organisation internationale de la francophonie Michaelle Jean, pleine de verve et de dynamisme, et son porte-parole. Celle-ci bénéficie d'une assez bonne aura mais dans le privé, elle n'est pas sans défaut.

    Cette BD a le mérite de nous plonger dans les coulisses de la diplomatie internationale ce qui est plutôt rare. Je suis plutôt preneur d'autant que je ne connaissais pas vraiment cette organisation qui a pour objectifs de promouvoir la langue française dans son évolution, sa diversité culturelle et linguistique, et valoriser les différentes cultures qui s'expriment sur l'ensemble des territoires de la Francophonie.

    A noter que la description graphique du président français Emmanuel Macron est l'une des plus effrayantes qu'il m'ait été donné de voir dans une BD. Cela fait très peur à la manière d'un Dracula.

    Il faut dire que ce dernier sera extrêmement hypocrite avec la Secrétaire Générale en faisant mine de la soutenir pour mieux la poignarder dans le dos. Le pire, c'est qu'il arrivera à convaincre tous les autres Etats et même le Canada dont est issu pourtant cette femme métis d'origine haïtienne. Il placera à sa place la représentante d'un pays africain ayant pourtant tourné le dos à la langue française et dont les valeurs démocratiques du pays laissent franchement à désirer.

    En même temps, il y a eu le déchaînement de la presse canadienne autour des frais de rénovation un peu élevé de la plomberie d'un logement de fonction. Cela a provoqué un émoi dans l'opinion publique ce qui était l'objectif voulu pour la faire tomber. Il est dommage qu'elle n'est pas gérée correctement ses affaires de gestion financière de l'organisation.

    En minimisant, elle a provoqué sa chute. Il aurait fallu qu'elle puisse faire des concessions pour donner des gages et faire taire les critiques mais qu'elle n'a pas fait. Il ne fait pas s'étonner alors du résultat.

    Bref, c'est un monde assez impitoyable qu'on n'aurait pourtant jamais imaginé au sein de cette prestigieuse organisation. Cette BD a été passionnante à suivre à bien des égards.