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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7292 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:41:29

    J'ai été très touché par ce sujet qui nous dévoile la réalité de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui. Ils ont entre 20 et 30 ans et ont accepté de livrer leur témoignage à deux journalistes occidentaux clandestins qui ont dû manoeuvrer car ils ne sont pas les bienvenus en Iran.

    Il est vrai que l'élection truquée de 2009 et la terrible répression qui a suivi a mis fin aux espoirs de toute une génération. On croit que l'accord récent sur le programme nucléaire et le fait qu'un président considéré comme réformateur laissent penser que le régime s'assouplit. Dans la réalité, il n'en est rien puisque les arrestations et les exécutions par pendaison n'ont jamais été aussi nombreuses. Bref, c'est à contre-courant de ce qu'on peut lire tous les jours dans la presse. Ce sont des témoignages rares qui ont été recueillis dans tous le pays où les patrouilles de police sont omniprésentes.

    Le problème est le suivant: le régime interdit les relations de toute nature entre les hommes et les femmes avant le mariage. Or, ce ne sont pas ces jeunes qui choisissent leur futur époux mais les parents attachés aux traditions. Comment savoir tomber amoureux dans de telles conditions ? C'est impossible et la majorité doivent faire avec. L'époux doit subvenir aux besoins de sa femme et avoir déjà une bonne situation (appartement et voiture). Les beaux parents se comportent comme des hyènes. Bref, c'est cela la love-story à l'iranienne !

    La police pratique des tests de virginité et procède à l'arrestation des jeunes lorsqu'ils les surprennent dans des fêtes communes. Le régime a volé leur jeunesse. Pourtant les mollahs ne se privent pas d'aller voir des prostituées à Doha où ils usent de ce qu'on appelle le mariage temporaire à savoir le sigheh. Le contexte général du pays est celui où les gens sont démoralisés, et qu'ils sont de plus en plus lâches et habitués à ce régime. Inutile de rappeler que la femme n'est pas l'égale de l'homme dans le régime iranien. Il y a des jeunes hommes qui souffrent véritablement de cette situation. Les lois pourrissent la vie de ces gens.

    Je vais le dire franco: c'est l'une des meilleures bd documentaires que j'ai lu jusqu'ici. C'est un coup de coeur. C'est une bd qu'il faut absolument découvrir. Elle ne doit pas passer inaperçue car elle apporte quelque chose. On ne sait pas tout. Il y a des témoignages qui vont véritablement nous surprendre dans notre vision occidentale. Oui, on va véritablement découvrir l'envers du décor. Une enquête qui nous permet de nous dire qu'on a bien de la chance de vivre dans notre démocratie où on peut aimer la personne que l'on aime. C'est quand même une liberté essentielle !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:40:49

    Cette BD est pour moi un véritable coup de coeur. C'est encore plus réussi que Mitterrand, un jeune homme de droite, une autre BD que j'avais avisée sur ce grand homme qui aura marqué l'histoire de la Vème République.

    Il est vrai que tout comme l'auteur Joël Callède, je suis né enfant lorsqu'il est devenu le premier président socialiste et j'étais devenu un homme lorsqu'il est mort. Je suis issu de la génération Mitterrand.

    Nous allons avoir droit à une démarche tout à fait originale dans un dialogue d'un vieil homme au seuil de sa mort car terrassé par un cancer de la prostate et le Dieu égyptien Anubis qui règne sur le monde souterrain et qui est également le gardien de la porte des enfers. Il est vrai que rien ne nous sera épargné de ce qu'a fait l'homme avec toute sa part d'ombre. Bref, il y aura la thèse et l'anti-thèse puis pour finir la synthèse.

    A noter que c'est la première fois que Joël Callède est un auteur complet. Il a fait très fort pour nous proposer une oeuvre hors du commun des mortels. C'est magnifique d'intelligence et de subtilité sur un sujet qui fait pourtant polémique. Il est question de faire un bilan complet de la vie d'un homme qui a marqué le pays par sa politique parfois audacieuse. Il sera également question de métaphysique sur l'existence ou pas d'un au-delà. Il faut dire que cet homme croyait aux forces de l'esprit. On a envie d'y croire à notre tour.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:39:59
    Le banni (Henscher/Tarumbana) - Tome 1 - Le Poids de nos Victoires

    Je trouve cette fresque tout simplement magnifique dans son traitement graphique et narratif. Oui, nous avons là une œuvre de qualité d'une rare intelligence. C'est une réussite ambitieuse à bien des niveaux. Pourtant, les auteurs ne sont qu'à leurs débuts dans ce métier. Raison de plus ! Le talent n'attend pas forcément le nombre des années !

    L'imaginaire rappelle sans doute un peu celui de la trilogie du Seigneur des Anneaux mais sans les elfes, nains et autres dragons propres au genre héroïc fantasy. Il y a également une cartographie qui se dessine devant nous. On cerne assez rapidement les différents enjeux géographiques et politiques à travers les frontières de ce royaume menacé et sans héritier connu.

    On est certes en présence d'un véritable tome introductif mais cela nous laisse un peu sur notre faim. On aurait souhaité que cela soit encore plus long. C'est quand même bon signe en espérant que la suite sera de la même veine. Le personnage même du banni qui représente à la fois la grandeur et la décadence nous incite à découvrir sa légende entre la peur et la rédemption au milieu d'une guerre qui le dépasse.

    Il est vrai que les ingrédients de ce récit au genre médiéval-fantastique sont plutôt classiques. C'est sans aucun doute la mise en scène réalisée avec maestria par des auteurs débutants qui relève le niveau. Si on ajoute un graphisme hors pairs, on a quelque chose qui se dégage du lot des productions habituelles et qui donne une véritable dimension épique à l'ensemble.

    Le lecteur aura même la possibilité de prendre un peu de recul par rapport à l'histoire pour découvrir au second plan une multitude de petits détails dont l'arrière plan fourmille. La première lecture a laissé place à l'émotion et au dépaysement de cet univers foisonnant. La seconde nous permet d'apprécier la richesse de l'histoire, les cadrages, la maîtrise de la narration ainsi que le graphisme pour encore plus apprécier cette œuvre magnifique.

    Qu'ajouter de plus pour entrer dans cette légende ? Qu'est ce qui pourrait donner encore plus envie de se plonger dans cette série qui s'avère magistrale ? Un somptueux dessin ? Certes mais cela ne suffit pas ! Une histoire merveilleuse et passionnante qui ne lasse jamais ? Peut-être bien ! C'est en tout cas cette étincelle qui m'a passionné pour la bande dessinée que j'ai retrouvé dans ce petit bijou.C'est une symphonie des sens totalement époustouflante qui ne demande qu'à être découverte par vos soins.

    Après bien des péripéties, voilà que le tome 2 devrait sortir prochainement. On espère que le niveau sera aussi bon et qu'on pourra bénéficier d'un rythme de parution plus rapide. Il faut dire que ce tome a réellement accouché dans la douleur sans qu'on en devine les causes. Le titre fait incontestablement penser à la série Game of thrones où il est question d'un fameux mariage pourpre. On va en apprendre un peu plus sur ce qui a conduit à l'exil de notre banni. Il y a également dans ce tome une introduction de la magie qui n'était pas présente et qui surgit comme si de rien n'était.

    Mon problème avec ce tome se situe plutôt dans l'incohérence de certaines situations que je n'aurais pas dû relever. Dans le premier tome, on voit un banni qui refuse de se laisser capturer et qui réussit à massacrer une troupe de 55 soldats. Dans ce tome, Hector se laisse arrêter par une poignée d'entre eux dont l'un qui veut devenir roi sans avoir la carrure. Pourtant, la muraille n'a rien perdu de sa force légendaire. On reste un peu dubitatif. On n'arrive pas à comprendre également pourquoi il y avait un leurre concernant l'héritier légitime du trône. Et puis cette reine automutilatrice surgie de nulle part qui prend le trône en massacrant les notables et les soldats qui la suivent dans sa folie sans se rebeller. Tout cela paraît trop facile pour être crédible. Bref, on se pose des questions à tout bout de champ.

    Le niveau de ce tome est un cran en-dessous du précédent mais pas en ce qui concerne le dessin toujours aussi magnifique. Il y a des plans bien choisis et les couleurs sont simplement sublimes. L'action semble ralentie par les nombreux flash-back. La fluidité semble presque artificielle. Certes, il y aura de nombreux rebondissements mais également la perte de deux personnages centraux pourtant intéressants.

    Bon, on est quand même dans une série de qualité dont on a envie de découvrir la suite pourvu qu'elle ne tarde pas trop. J'apprends cependant qu'elle ne se fera sans doute jamais car les auteurs ont décidé d'abandonner cette série prometteuse pour se consacrer à d'autres projets.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:38:29

    C’est la première fois que je lis une bd aussi intelligente. Il faut comprendre que les idiots, c’est bien nous qui croyons tous à un Dieu qui n’existe pas. On se laisse bercer par des sermons du style que Diou est partout et il est dans nos cœurs et qu’il faut savoir le ressentir et avoir la foi. Les prières peuvent aider. Les offrandes également ! Un prophète peut même nous montrer le chemin. Il y aura également toutes les dérives autoritaires que peuvent mener une religion basée sur un postulat de départ qui est invisible à l’œil nu. C’est tout le thème de cette œuvre magnifique sous forme de fable animalière.

    Oui, c’est la première fois que je lis une bd située de l’autre côté à savoir du côté des non-croyants. L’auteur réussit à démonter mécaniquement chaque rouage. Il le fait en utilisant des singes pour ne pas montrer les hommes et leurs bêtises. C’est tellement vrai. La plupart des guerres dans le monde est basé sur un mensonge car cela parait tellement évident qu’il n’existe pas de force suprême dans l’univers qui aurait un destin pour chacun de nous.

    Le crépuscule des idiots devrait être le livre de chevet de la plupart des habitants de la planète. Cela éviterait tant de massacres inutiles qui se sont perpétués depuis des siècles pour une lubie. Dieu est une invention des hommes pour asservir et contrôler les peuples. C’est d’ailleurs assez pratique pour les dominants qui accroissent leur source de pouvoir.

    Les hommes ont créé Diou car ils n’avaient pas toutes les réponses à leurs inquiétudes notamment la mort. Alors, ils ont fabriqué un dieu vivant dans les nuages et ils lui ont attribué la création de la Terre et de notre monde. Tout ce que l'on peut dire de façon sûre c'est que l'homme n'a pas toujours été présent dans l'univers, nous sommes là depuis deux millions d'années et l'univers à 13,7 milliards d'années. Ce qui signifie que l'univers a passé le plus clair de son temps sans l'homme.

    La création spontanée est la raison pour laquelle il y a quelque chose plutôt que rien, pour laquelle l'univers existe, pour laquelle nous existons. Il est nul besoin d’invoquer Diou pour qu’il allume la mèche et fasse naître l’univers. Par conséquent, Diou et l'Univers c'est un peu la même chose ! L’univers s’est formé selon les lois de la physique. L’univers n’a pas besoin de Diou pour être créer et pour exister puisqu’il y a un phénomène d’autocréation démontrée notamment par le plus célèbre astrophysicien au monde Stephen Hawking. Il nous explique que l’univers s’est formé sans la main d’un créateur mais selon les lois de la physique.

    Fort heureusement, le sage singe qui tente d’expliquer cela à ses congénères va plutôt démontrer la manipulation plutôt que d’aller vers ces considérations scientifiques. Est-ce la terrible vérité que nous avons du mal à admettre ? Diou ne serait qu'un concept, une idée, un mot comme un autre qui n'existe pas en dehors des réactions électrochimiques de notre cervelle.

    Le lecteur qui aura la foi va avoir beaucoup de mal avec cette lecture. L’auteur pourrait être un impie dans son esprit qu’il faudrait pourchasser, voir même plus selon la religion concernée ou son interprétation. C’est un sujet très sensible auquel l’auteur s’est attaqué avec courage. Je salue la démonstration qui conduit à la manipulation des masses. Cette lecture a été un vrai régal. A méditer !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:37:27
    Couleur de peau : miel - Tome 1 - Tome 1

    Avis portant sur la série:

    Jusqu'à présent, peu de documentaires et de biographies intimes m'avaient profondément touché. Cet ouvrage est remarquable car il a non seulement provoqué chez moi des torrents de larmes mais il m'a ouvert les yeux sur le phénomène des enfants coréens adoptés à travers le monde depuis la fin de la guerre fratricide. C'est édifiant !

    Je pensais jusqu'ici que ces enfants avaient beaucoup de chance d'échapper à la misère et de trouver une véritable famille d'accueil aux States ou en Europe. Cependant, je ne m'étais guère posé la question de la souffrance qu'ils peuvent éprouver par le fait de n'avoir jamais connu leurs propres parents ou encore par la honte qu'ils ressentent d'avoir été ainsi abandonnés. C'est moi qui devrais avoir honte...

    L'auteur nous livre des pensées très crues qui sont poignantes mais qu'il relativise aussitôt. On ressent beaucoup de bonté et de sagesse et même finalement de la retenue. En effet, il ne tombe jamais dans une espèce de misérabilisme et de sensiblerie de bon aloi. Je suis franchement impressionné par la qualité de cette oeuvre qui gagnerait à être plus connue.

    Malgré la gravité du sujet, il y a des moments de détente grâce à l'humour. Le rythme est excellent : point d'ennui à l'horizon ! Quand on arrive à la 144ème page, on est déçu que cela s'arrête. La deuxième partie qui vient compléter une autre tranche de la vie de l'auteur confirme la qualité de l'ensemble.

    Le dessin avec ce trait épuré m'a réellement séduit. On est loin du minimalisme qui règne en maître actuellement sur les récits autobiographique. Bref, cela fait du bien. La couverture est également une pure merveille. Elle exprime la solitude d'un petit garçon avec son matricule au milieu d'une foule anonyme : le thème majeur de la crise d'identité. Cette oeuvre est également très instructive car derrière un récit plein d'humanité, elle ouvre quelquefois des parenthèses sur l'histoire de la Corée du Sud. Une bd indispensable et totalement réussie ! ::

    Il est cependant dommage d'avoir fait un second tome qui semble être moins réussi de ce qui aurait pu rester un one-shot. On ne voit pas très bien la raison d'être de cette suite. Cela ne gâchera pas l'avis général qui reste malgré tout très positif.

    Je ne m'y attendais pas mais un tome 3 est sorti et cela ne sera pas sans doute le dernier. Ce tome raconte le voyage en Corée du Sud alors que l'auteur a atteint la quarantaine. C'est un retour aux sources mais sans doute pas comme on l'espérait. En effet, c'est également un voyage intérieur...

    L'auteur récidive avec un tome 4 où on en apprend davantage sur sa famille adoptive puisque la première partie est consacrée à sa mère adoptive et à la sœur adoptée disparue tragiquement. La seconde partie est un retour aux sources en Corée du Sud. C'est toujours aussi poignant et aussi intéressant même si cela peut laisser l'impression que l'auteur tire un peu sur la corde. Pour moi et afin de dissiper tout doute malsain, il livre sa quête avec sensibilité et humour.

    On ressent toujours la souffrance liée à l'abandon et la pudeur qui se dégage de l'oeuvre. Cela reste un témoignage assez poignant sur le parcours d'un homme. C'est un message authentique et universel qui a fait l'objet d'un film d'animation maintes fois récompensé à travers le monde. A-t-on besoin du passé pour se construire ? Bref, une thématique intéressante sans pathos, ni mièvrerie.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:35:51

    L’appel constitue mon gros coup de cœur du moment. Cela m’a beaucoup touché car il est vrai que cela reprend un thème d’actualité qui fait froid dans le dos. On sait que nos jeunes veulent combattre les valeurs de notre société contre un tyran sanguinaire en Syrie que nous soutenons indirectement par notre inaction. Cela s’appelle faire le djihad.

    Dans la plupart des cas, les parents tombent de haut lorsqu’ils apprennent que leurs chérubins ont rejoint le rang de l’Etat islamique. C’est souvent trop tard pour faire marche arrière. Ils partent en indiquant qu’ils vont faire du tourisme en Turquie et puis ils sont sur le théâtre des opérations avec une kalachnikov à la main si ce n’est pas un sabre pour couper les têtes des pauvres otages.

    Cela fait peur car les parents ne voient rien venir. L’appel est tout l’histoire d’une mère célibataire qui essaie de comprendre le parcours de son fils et de le faire renoncer à distance. Il y a tout d’abord les fréquentations mais également les accidents de vie comme l’absence d’un père ou les bavures policières liées à la brutalité de ce corps plutôt raciste. J’apprécie tout particulièrement cette exploration pour aller au fond des choses et comprendre pourquoi on se détourne de la société actuelle et de ses valeurs. Il y a bien des exploiteurs de faille qui arrivent à laver le cerveau à des êtres fragiles en devenir. Cette maman qui va perdre son fils est totalement impuissante et anéantie. C’est une immersion assez terrible.

    Le ras-le-bol sociétal ne doit jamais conduire à soutenir des gens qui nous détestent et qui détestent ce qu’on possède à savoir notre société de consommation ainsi que la démocratie. Au fond, ils envient nos libertés. Cette lecture peut permettre une déracalisation assez louable dans son principe afin de trouver une autre solution à la violence. Nul ne devrait donner sa vie pour une religion quel qu’elle soit.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:35:02

    Les auteurs espagnols sont manifestement assez marqués par la crise qui a touché violemment l’Espagne durant la décennie 2007-2017. Sur le même sujet, un auteur comme Miguelanxo Prado avec ses « Proies faciles » ne m’avait guère convaincu.

    J’ai découvert Nadar en 2015 avec l’excellent Papier froissé. Je viens d’enchaîner sur cette œuvre que je qualifie d’excellente à tous les points de vue. Il a fait coup double. C’est un autre auteur espagnol plus jeune et très prometteur. Bref, au lieu de se pencher sur les vieux de la vieille qui nous ont laissé ce monde pourri, on ferait mieux de découvrir de jeunes porteurs d’espoir. Cela ne vaut pas que pour la bd.

    Il faut dire que j’adhère totalement à ce discours de l’auteur. Par ailleurs, il développe une thématique qui m’est très cher pour l’avoir également connu à savoir le déclassement professionnel. Vous êtes hyper diplômés de type Bac+5 major de promotion en droit et vous vous retrouvez à servir du café pour des ignares, faute d’avoir de bonnes relations surtout lorsque vous venez d’un milieu défavorisé. C’est le lot de milliers de jeunes en Espagne mais je dirai également en France. L’avenir se situe dans le fait d’accepter des boulots à l’étranger et pourquoi pas à Tallin en Estonie où il fait -4 degrés.

    D’ailleurs, cette œuvre se sépare en trois récits et trois jeunes ayant un parcours différents pour faire face à cette crise. Le premier Carlos doit partir en Estonie et émigrer dans un pays dont il ne parle même pas la langue en sacrifiant la personne qu’il aime et qui partageait sa vie. Le second à savoir David n’a pas d’autres choix que de se prostituer pour satisfaire des vieilles bourgeoises en manque de sexe tout en cachant cette lucrative activité à sa pauvre maman qui a placé beaucoup d’espoir en lui. La dernière à savoir Sarah, diplômée en histoire, s’apitoie sur son sort de vendeuse par téléphone sur des plateformes dédiées à l’assurance-vie.

    C’est difficile d’entrer sur le monde du travail dans une société en crise et d’essayer de construire un couple et pourquoi pas une famille. J’ai bien aimé la façon dont Sarah remet à leur place ses parents qui font la morale dans une scène que je qualifierai d’anthologie. La génération Y est très souvent décriée. Cependant, c’est la génération précédente qui a eu droit à la retraite à 60 ans en bénéficiant des 30 Glorieuses et qui nous laisse à gérer les conséquences de leurs actes. La nouvelle génération a du mal à avoir le même niveau de vie que les parents et c’est quand même un problème.

    L’auteur a su gérer tout cela à merveille en évitant le pathos. Il a su trouver l’équilibre exact dans sa réflexion sur l’Espagne contemporaine. Par ailleurs, il apporte des réponses ou des pistes. C’est clair que cela passera par des efforts et le sens du sacrifice.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:34:18

    J'avais beaucoup aimé Ce n'est pas toi que j'attendais l'année dernière du même auteur. Je pensais qu'il allait s'arrêter là comme beaucoup d'auteur qui raconte une autobiographie poignante sur un événement majeur de leur existence. Je me souviens de plein d'oeuvre unique dans ce genre que j'avais bien aimé par le passé. On se dit alors que c'est toute l'oeuvre d'une vie avant de passer à autre chose une fois l'expiation accomplie. Mais là, non.

    En effet, l'auteur enchaîne sur une autre histoire totalement imaginée mais qui pourrait arriver à chacun de nous. Certes, le thème sur le temps qui reste à vivre quand on apprend qu'on a un cancer m'est plutôt cher mais ce sont là des questions essentielles sur le sens de la vie. Il est également question d'un amour fraternel entre deux êtres que tout oppose.

    C'est le genre de récit à la fois plein d'humour mais également assez touchant comme un mélo totalement assumé. Une chronique sociale comme je les aime rempli de modernisme dans le propos, loin des bds tellement niaises des années 60 et 70.

    Le dénouement m'a fait penser à un film que j'avais beaucoup apprécié au cinéma il y a 3 ans à savoir Nos étoiles contraires. C'est vrai que c'est fort. J'avoue avoir vu les choses venir de cette façon là mais bon, c'est vraiment bien car cela fait passer un message tout simple et pourtant évident.

    Ceux qui aurait envie le cas échéant de plaquer leur boulot de juriste dans les grandes entreprises pour vivre de leur rêves apprécieront. Les autres également. Une bd qui fait réellement du bien et qui ne devrait pas passer inaperçue.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:32:35

    Ce sont des titres comme celui-ci qui me font renouer avec le monde de la bande dessinée dans ce qu’elle possède de plus beau et de plus passionnant.

    En effet, j‘ai trouvé le sujet fort intéressant car peu connu du grand public. Il faut savoir que dans l’Iran des Ayatollah, il y a également des meurtriers en séries mais qui ont leurs propres spécificités. Bref, un sérial-killer religieux. Cependant, celui-ci se considère comme un très bon père de famille qui fait le ménage à la place de l’Etat chiite pour se débarrasser des immondes prostitués qui inondent le trottoir de leur venin charnel. A l’écouter, il devient véritable héros à la nation, adulé par les commerçants de la place, vénéré par son fils et par son épouse. J’avoue avoir été bluffé du début jusqu’à la fin où l’on apprend la terrible vérité qui dépasse l’entendement.

    Ce titre est mon coup de cœur du moment. Je m’aperçois qu’il n’y a pas que Marjane Satrapi comme auteur iranien et qu’il y en a un autre à savoir Mana Neyestani qui fait un véritable carton. Le dessin est beaucoup plus abouti sans compter le scénario qui est maîtrisé d’une main de maître. Cela me donne même envie de connaitre les autres œuvres de cet auteur qui est devenu un réfugié politique dans notre pays. On peut en comprendre aisément les causes en lisant par exemple l’araignée de Mashhad.

    Le récit sera très fort et parfois assez poignant. Mais inutile d’ajouter que cela sera sidérant pour un lecteur occidental qui parviendra dès lors à mieux comprendre comment un Etat religieux peut bousculer les comportements et les consciences. Cela fait très peur sur ce qui nous attend si on approuve les entreprises de nettoyage qu’elles soient ethniques ou morales.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:31:46
    Mattéo - Tome 4 - Quatrième époque (août-septembre 1936)

    Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:31:27
    Mattéo - Tome 3 - Troisième époque (août 1936)

    Le 3ème tome fait un bond dans le temps. On passe à l'année 1936, celle du front populaire alors que l'Allemagne et l'Italie se prépare à la guerre. L'écriture demeure toujours aussi riche. On regrettera cependant de ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ces 18 dernières années où notre héros a dû purger sa peine d'emprisonnement dans les bagnes de Cayenne. Il ne semble pas avoir subi le poids des années malgré sans doute de dures conditions. C'est également le temps des ballades sur la plage après avoir traversé la révolution russe et la première guerre mondiale dans les tranchées. Bref, c'est l'album d'une pause sans doute nécessaire.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:31:09
    Mattéo - Tome 2 - Deuxième époque (1917-1918)

    Dans le 2ème tome, Mattéo est en effet devenu un déserteur anarchiste. Il va côtoyer à nouveau l'amour et la mort. On commence à se dire que ce sympathique personnage se fourre toujours dans des conflits qui lui sont étrangers par dépit amoureux. Entre romantisme et échanges idéologiques, cette série offre bien des surprises. Personnellement, ce qui m'a intéressé était de découvrir le conflit qu'il y avait entre les néo-communistes et les anarchistes pour la prise du pouvoir. C'était quelque chose que j'ignorais jusqu'ici car on a souvent évoqué ce qui opposait les blancs aux rouges mais pas les noirs. Le travail de recherche historique apporte une dimension réaliste au récit avec également des personnages plutôt crédibles. Le trait est toujours aussi exceptionnel dans son réalisme grâce à une colorisation qui colle à merveille. Ce second tome est une réussite qui confirme le talent de l'auteur comme un des plus grands maîtres de la bande dessinée.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:30:54
    Mattéo - Tome 1 - Première époque (1914-1915)

    C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique.

    Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant.

    L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont Le Sursis et Le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. Du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée.

    Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:28:23
    Servitude - Tome 1 - Livre I - Le Chant d'Anorœr

    Avis portant sur la série:

    On a là une excellente bd médiéval-fantasy à la fois au niveau du dessin que du scénario. Ce premier tome pose les bases complexes d’un monde imaginaire passionnant (mise en place de personnages charismatiques et des lieux avec un grand souci de réalisme et de crédibilité) avec une carte des royaumes, une mythologie, une chanson de geste qui ouvre l'album...

    L’intrigue est d'emblée structurée et complexe. C’est l’élaboration d’un tel univers un peu au détriment de l’action qui m’a littéralement envoûté. Cette grande saga héroïque est prévue en 5 tomes. Il est question d'un univers où des Dieux, les fameuses Puissances, ont existé réellement et ont interagi avec l'homme tant pour son bien que pour leur propres aspirations.

    L'époque charnière mise en scène dans "Servitude" est celle où l'humanité devenue adulte est sur le point de se séparer définitivement de cette tutelle divine. Un nouvel âge s'annonce : est-ce la fin ou le début de la servitude ? Bref, Servitude est une excellente surprise car somptueux et passionnant.

    Que dire du dessin également ? Une qualité du graphisme extraordinaire réalisée par des couleurs directes monochromiques. On observera une parfaite sobriété des effets, une mise en couleur sépia inventive ainsi qu'une recherche esthétique permanente. Au final, nous avons une réussite esthétique des planches et de magnifiques couvertures également. La grande classe !

    Le second tome va encore plus loin que le premier dans une approche totalement différente car le lecteur est véritablement infiltré dans le camp des ennemis à savoir celui des Drekkars. C'est un véritable coup de génie car on va au-delà de l'aspect bien contre le mal. On se rend compte que la réalité est bien plus complexe qu'il n'y paraît ...

    Le troisième tome va revenir sur l'intrigue laissée en suspend à la fin du premier tome. Le roi Garantiel doit mener une bataille décisive aux portes d'une cité affranchie. Le coup de génie est de voir les différents protagonistes rencontrés dans les deux précédents tomes qui vont s'affronter. On devine également qu'un mystérieux ennemi tire les ficelles de toutes ces intrigues. On commence enfin à percevoir les tenants.

    Je suis complètement abasourdi par tant de virtuosité au niveau du scénario et dans la complexité de l'univers ainsi crée. La qualité est réellement au rendez-vous même sur un plan graphique. On se met à se passionner par cette véritable mythologie digne des plus grandes légendes féodales. C'est tout simplement somptueux car intelligemment rythmé et impeccablement maîtrisé.

    La lecture du 4ème tome m'a fait légèrement changer d'avis (passage de 5 à 4 étoiles). Déjà, l'attente a été bien longue. On n'arrive plus à s'y retrouver tant l'univers de cette série semble complexe mais très riche. Je sais qu'il faut s'accrocher pour bien saisir tous les enjeux. Cependant, cela devrait se faire sans effort. Or, en l'occurrence, il faut en faire ce qui témoigne d'une lecture plutôt difficile. Le facteur plaisir en prend un coup. Cependant, cela reste une série d'une excellente qualité. La note culte est réservée à l'excellence absolue qui comprend certains critères. La fluidité du récit et l'harmonie en font partie.

    Il a fallu encore attendre des années pour la parution du 5ème tome. On pensait que c'était le dernier. Que nenni ! Les auteurs s'excusent d'ailleurs de ce contretemps pour produire un ultime volume. L'attente valait-elle le coup ? Cette lecture m'a légèrement déçue au vu du résultat. Où est passé mon enthousiasme sur les premiers volumes qui étaient alors révolutionnaires ? Elle s'est envolée. Il ne se passera pas grand chose dans cette longue bataille au milieu du désert. Reste le dessin qui est toujours aussi magnifique. Cependant, on se perd un peu à l'évocation des différents noms cités par les personnages qui reviennent sur les actions passées. C'est un scénario complexe et un peu frustrant. Espérons que le dernier tome nous délivre enfin de cette servitude.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:27:04
    Le chat du Rabbin - Tome 1 - La Bar-Mitsva

    Avis portant sur la série:

    Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma.

    Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé.

    Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya.

    Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité!

    Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence.

    Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:26:14
    Lincoln - Tome 1 - Crâne de bois

    Avis portant sur la série:

    "Lincoln" est une BD gorgée de récompenses et prix divers qui a attiré beaucoup de lecteurs à ses débuts dans les années 2000. Cela a été un franc succès en librairie et on peut dire que cela était franchement mérité. Comment expliquer cet engouement du public ? Sans doute par un regard à la fois féroce, lucide et satirique qui s'accorde à une mise en scène calme et naturaliste et paradoxalement très efficace car dégraissée des gros artifices inhérents au genre.

    Cette jolie fable est parfois perçue comme un western philosophique. Au-delà d’une réflexion sur la nature humaine, les auteurs signent une histoire intrigante et atypique qui mêle religion et philosophie sur fond d’humour noir. On a enfin droit à quelque chose qui sort des sentiers battus de la bd d’humour commerciale. En tout cas, j'attends chaque sortie de nouveau tome avec impatience. C'est dire !

    Le dessin et les couleurs s'allient parfaitement pour permettre une grande lisibilité de l'album. Cet anti-héros crève littéralement l’écran ou devrais-je dire les cases. Le rendre sympathique est un véritable tour de force de la part des auteurs.

    Nous avons droit à une bd intense, pudique et subtile dont le scénario n'empêche pas une vraie et discrète virtuosité. Les dialogues sont véritablement percutants même si on ne hurle pas de rire devant tant de cynisme. Une Bd qui constitue un véritable brûlot divin iconoclaste en diable ...

    J'ai été étonné de la direction prise par le tome 8 en pleine Première Guerre Mondiale s'éloignant un peu plus du western. C'est là encore une prise de risque de la part des auteurs qui ont pris le parti de faire évoluer leur personnage au risque de lasser le public par la multiplication des albums.

    En effet, Lincoln est devenu rare de par une parution beaucoup plus espacé. Ainsi, il a fallu attendre pas moins de 4 ans pour le 9ème volume qui nous plonge dans l’Amérique puritaine des années 20 avec la prohibition de l’alcool. Cependant, c’est surtout les milieux anarchistes qui feront l’objet du thème de cet album. A noter également que l’on commence sérieusement à préférer le petit diable au bon Dieu ce qui est quand même assez révélateur.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:24:31

    Bout d’homme est une BD assez méconnue qui a pour cadre la Bretagne. J’ai beaucoup aimé la "dureté" de l’histoire entre la misère et l'injustice ainsi que toute cette haine qui se dégage dans la relation du héros Rémi avec ses parents. Il est question d’un enfant qui ne peut plus grandir et à 19 ans, il en parait 10. Il est dommage que le dernier tome vienne rompre subitement le ton plutôt sombre et triste de l’histoire. Le "happy end" ne s'imposait pas ! C'était à mon sens une erreur scénaristique qui a détruit la magie qui se dégageait des premiers volumes.

    C’est l’une des premières bd véritablement adulte que j’ai commencé à lire. Je me rappelle que cette lecture m’avait beaucoup marqué à l’époque. Je trouverai sans doute cela dépassé aujourd’hui. Cependant, la nostalgie du début et la bonne impression m’est toujours resté.

    Et alors que nous lecteur, on croyait que cette série était bel et bien terminée, voilà que l'auteur nous revient près de 14 ans après pour écrire un deuxième chapitre qui est censé se situer entre le 3ème tome et le dernier pour lever des voiles d'ombres sur le mystère autour de Bout d'Homme qui avait subitement grandi durant un voyage outre-Atlantique.

    La ficelle paraît trop grosse pour expliquer cette démarche. Je ne crois pas que le lecteur voulait absolument une suite sous cette forme. Par ailleurs, l'auteur introduit beaucoup d'éléments lié à la religion qui faisait défaut dans l'œuvre originelle si bien que l'on se pose de sérieuses questions. La qualité de la colorisation s'est également nettement amélioré ce qui rompt avec les premiers tomes. Certes, au final, on a du plaisir à retrouver Rémi et à suivre ses pérégrinations.

    Le tome 6 qui est le dernier tome de la série est sorti en 2018 soit près de 28 ans après le tome 1. Il a fallu également attendre 10 ans entre le dernier tome et l’avant dernier. Bref, le lecteur qui a suivi Rémy a dû faire preuve de beaucoup de patience. Au final, c’est assez crédible car cela explique le changement d’état d’esprit de Rémy dans le tome 4. C’est comme si ce voyage était destinée à réparer ce que j’évoquais plus haut. Et puis, c’est toujours bien de terminer sur une note positive et pleine d’espoir. L’amour va triompher de la haine.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:23:17
    Prométhée - Tome 1 - Atlantis

    Avis portant sur la série:

    J’ai beaucoup apprécié cette série qui nous entraîne dans une histoire fantastique aux consonances un peu apocalyptiques tout en renvoyant à la mythologie grecque. Prométhée a défié Zeus pour donner le feu aux hommes. Ce dernier lui a réservé un châtiment pour le moins cruel : avoir son foie dévoré par un aigle tout en étant enchainé sur un mont du Caucase. C’est une métaphore de l’apport de la connaissance aux hommes et de la folie de se mesurer aux Dieux pour s’élever de leur condition. Oui, il faut toujours payer le prix. Et il se comptera en millions de morts.

    La scène d’introduction du premier tome avec les conquistadors dans la jungle est d’une formidable réussite. C’est vrai qu’il faut jongler sans cesse avec les nombreux retours en arrière. Il y a également une multiplication de personnages à l’image de films catastrophes où l’on suit les histoires personnelles de chacun tout en sentant qu’ils sont impliqués dans un tout. Parmi ces personnages, le héros prend les traits de Fred Ward, un acteur américain habitué aux seconds rôles dont l’évocation ne dit rien d’un premier abord mais qui a une gueule dont on se rappelle.

    Au niveau du dessin, c’est très beau par moment. Je pense notamment à ces gros plans insérés sur deux pages qui donnent une dimension particulière. Cependant, quelquefois c’est moins bien dans le traitement graphique des visages des personnages. Cette irrégularité a d’ailleurs été soulevée par de nombreux lecteurs attentifs aux détails. Et puis, les planches aux couleurs informatisées restent tout de même assez froides. J’ai relevé que Bec a conçu tout seul ses premiers albums pour être rejoint par d’autres dessinateurs à partir du troisième volume dans le but d’augmenter le rythme de parution. Je ne suis pas contre.

    Les deux premiers tomes restent purement introductifs. En effet, l’auteur pose à la fois le problème et met en scène les protagonistes. Néanmoins, il est dommage de se limiter aux 46 pages de rigueur. Cela aurait gagné en profondeur de dépasser ce quota absurde pour vraiment installer l’histoire. Maintenant, on va voir si cette série plutôt ambitieuse tiendra ses promesses. Si c’est le cas, cela sera sans nul doute un futur chef d’œuvre du genre.

    Avec la lecture du second et du troisième tome, ma première bonne impression se poursuit fort agréablement. On voit que Bec maîtrise parfaitement son scénario. Les différents acteurs jouent leur rôle de composition comme dans un film hollywoodien. C'est d'ailleurs parfaitement assumé par l'auteur. Le suspense monte en créscendo. Pour autant, c'est également le temps des questions. En effet, on s’interroge sur le fait que l’action semble s’éterniser comme ses pendules qui s’arrêtent sur 13h13.

    Il faut dire que le quatrième ainsi que le cinquième tome progressent beaucoup trop lentement. On a l’impression que ces chapitres ne servent finalement qu’à meubler l’espace en multipliant les mystères et choses insolites à travers le monde. J’apprends également que la série fera pas moins de 12 tomes et je me rends compte de la supercherie en tant qu’acheteur. Les scènes contemplatives sont légions et paraissent souvent inutiles. Les mini-intrigues morcelées rendent difficile la compréhension de l’ensemble. Cela gâche un peu la progression de l’histoire. Certes, on voit que la théorie des extra-terrestres ne tient pas la route pour expliquer les mystérieux phénomènes observés et que cela serait plutôt celle d’une expérience gouvernementale qui a mal tourné. Bref, la théorie du complot avec la fameuse zone 51 ou l’expérience Philadelphia: tous les clichés du genre réuni ! C’est dommage car le plaisir disparaît petit à petit. Le risque d’un énorme gâchis est réel à ce stade de l’aventure. On gagera que l’auteur puisse donner une nouvelle impulsion à une bonne idée de scénario.

    Mon propos sera plus mesuré pour le 7ème tome qui avec la théorie du 100ème singe donne l’explication tant attendue ainsi que les enjeux. Cependant, cela ne veut pas dire pour autant que l’aventure est terminée. Il y a un compte à rebours qui se poursuit. L’avenir de l’humanité semble en jeu. On ne s’ennuie pas à la lecture. J’ai l’impression d’une véritable relance de l’histoire. Bec reste un très bon conteur d’histoire avec un mélange réussi entre science-fiction et fantastique. L’enjeu est de savoir comment va réagir l’homme face à une menace qui le dépasse.

    Les auteurs nous disent en postface que le 12ème tome ne sera pas le dernier mais il clôt le récit amorcé dans le premier volume. Il y a une boucle qui se referme. La plupart des mini-intrigues trouvent leur dénouement. Et puis surtout, on a droit à un final apocalyptique qui ne fera pas dans la dentelle. Sur la longueur, j’ai apprécié ce récit de science-fiction qui pourra se révéler crédible dans le futur mais on ne l’espère pas. L’auteur est parvenu à nous rappeler les enjeux, puis la chronologie des faits avant de donner une explication. Il reste encore de nombreuses questions à résoudre. Je n’arrive pas à me satisfaire de l’hypothèse du test et du créateur destructeur. On verra que tout est de la faute des politiques. Le président français en fera les frais alors que le président américain totalement responsable de ce désastre se cachera bien sous un puissant abri antiatomique. La justice divine est très partiale.

    Alors qu'on nous avait promis que le 13ème tome serait le dernier de la série, voilà un 14ème tome qui semble marquer un nouveau cycle ce que confirme d'ailleurs un tome 15 ainsi que les tomes suivants un peu plus constructif et moins passif. Je ne dis pas que c'est mauvais forcément. J'ai plutôt apprécié cette lecture qui semble remettre l'aventure sur d'autres rails. Il est vrai que je n'étais pas entièrement satisfait de la fin de cette saga tout comme de nombreux autres lecteurs. Christophe Bec a visiblement tenu compte des remarques qu'il avait reçues à ce sujet. On va vers la résolution de certains mystères et une progression du récit. Cependant, il faudra accepter un nombre de tomes conséquents ce qui fait assez feuilleton. C'est une série qui se vend autour de 35000 exemplaires chaque tome en moyenne. Bref, cela fonctionne parfaitement car la demande est présente. Pourquoi s'en priver alors ? Il faut sans doute préciser qu'il faut également savoir conclure car toute bonne chose a une fin.

    Je me suis également aperçu que c’est une série qu’il faut lire d’un coup pour faire le lien. On ne comprend pas grand-chose si on lit les albums séparément à chaque fois qu’ils paraissent. Il faut tout reprendre depuis le début pour apprécier cette lecture. Au final, on se rend compte que c’est diablement efficace. Bec a beaucoup progressé, c’est incontestable. En ce qui me concerne, une des meilleures séries de science-fiction de l'époque moderne de la BD.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:21:27
    Les vieux fourneaux - Tome 5 - Bons pour l'asile

    Cette série m'a presque fait réconcilier avec le troisième âge. Il faut dire qu'autour de moi, les vieux ne sont pas du tout les êtres bons et généreux avec la main sur le coeur. Je n'observe pour ma part que la plupart sont racistes et conservateurs ce qui ne reflètent pas de bonnes valeurs. Peut-être que la bd projette une version idéalisée. On aimerait en tout cas que cela soit la réalité.

    J'ai beaucoup aimé l'introduction avec la démonstration devant l'ambassade de Suisse. C'est toujours aussi drôle sauf sans aucun doute la conclusion de ce tome qui nous rappelle que nous sommes juste de passage en ce monde.

    On pourra sans doute reprocher un parti pris pour un camp politique facilement devinable mais les auteurs s'assument. Il y a en effet toute une caricature des syndicalistes et autres contestataires. Sans doute, le tome le plus engagé.

    Nous avons là une des meilleures séries comiques de ces dernières années !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:21:11
    Les vieux fourneaux - Tome 4 - La magicienne

    Lorsque l'on va apprendre qui est la magicienne, nul doute qu'on aura un petit choc. Le ton reste toujours aussi écolo-bobo tout en se moquant également de cette tendance nombriliste. La série a connu un grand succès au point d'intéresser le cinéma. Le filon est loin de s'éteindre. On est parti pour une suite à la fin de ce quatrième chapitre qui semble faire du surplace. Pour autant, les thèmes abordés sont plutôt d'actualité.

    Il y a toujours le plaisir qui reste intact de lire les vieux fourneaux. J'ai beaucoup aimé certaines trouvailles comme le fantasme imagé de Sophie sur deux pages où il y a cette double lecture avec la réalité. Du grand art !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:20:58
    Les vieux fourneaux - Tome 3 - Celui qui part

    Qu'est-ce qu'on aimerait bien être comme eux au 3ème âge ! C'est presque idéalisé. On les retrouve pour notre plus grand bonheur pour de nouvelles aventures toujours aussi truculentes. Notre société de consommation en prendra encore pour son grade.

    Pour le reste, tout semble bien fonctionner dans cette comédie sociale. A noter la présence de flashback qui éclaire un peu le passé de nos protagonistes. Pour autant, l'effet de surprise des premiers tomes est passé. Il ne faudra pas essouffler le lectorat en multipliant les tomes à tout va.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:20:31
    Les vieux fourneaux - Tome 2 - Bonny and Pierrot

    Le second tome fait même l'exploit de dépasser le premier qui était déjà une bonne surprise. C'est dire ! On a droit à une histoire totalement indépendante du premier volume bien qu'il y ait une transition et un fil conducteur. J'ai bien apprécié la critique sans détour des travers de notre société et plus généralement du mode de vie capitaliste.

    L'exemple de l'évolution de l'île de Nauru au sein du Pacifique est assez caractéristique notamment son histoire économique basée sur l'exploitation du phosphate. Les habitants sont devenus parmi les plus riches du monde avant de connaître la ruine avec l'épuisement des ressources ou la maladie pour avoir adopté un mode de vie occidental pas adapté. Le taux de chômage est actuellement l'un des plus élevés au monde avec 90%.

    Bref, outre cet exemple assez marquant, il y a dans cette bd de nombreuses références assez amusantes. L'esprit est franchement contestataire. Cela rend nos trois vieux absolument sympathiques.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:20:14
    Les vieux fourneaux - Tome 1 - Ceux qui restent

    J’ai beaucoup apprécié la jeune fille Sophie qui hurle, à la barbe de cette génération qui a tout gâché, les quatre vérités dures à entendre. C’est vrai qu’ils nous laissent un monde pourri : le chômage, la crise et ils partent faire la retraite à 60 ans en vivant le plus longtemps possible. Et il faudrait encore s’extasier devant eux ! Non, merci ! En tout cas, j’ai bien aimé la pensée profonde de l’auteur qui les aime quand même. Oui, on leur doit le respect tout de même. Cependant, les vieux estiment qu’on leur doit tout. Ils n’hésitent pas à prendre la place dans le bus en faisant se lever un enfant de moins de 5 ans ou une femme enceinte.

    On a droit à une histoire plutôt touchante qui commence avec un décès et une mystérieuse lettre qui sera le point de départ à un road-movie maison de retraite attitude. D’ailleurs, cela conduit très mal un vieux (à 50km sur l’autoroute ou à 160 selon les cas). Rien ne leur sera épargné pour notre plus grand plaisir. Rien n’est d’ailleurs pire qu’un vieux riche qui s’exhibe avec une femme à forte poitrine afin de montrer leur insolente réussite.

    Cette comédie sociale entre amitié et amour traite aussi du thème de la finance facile. Il y a des piques bien pensées ici et là. Les personnages sont réellement attachants. Oui, on les aime quand même ces vieux septuagénaires car ils sont parfois très drôles. Je regrette juste la calligraphie choisie un peu illisible. C’est dommage car les dialogues sont de haute volée avec des références assez amusantes. Lupano est devenu en ce qui me concerne le meilleur scénariste de sa génération. Après Ma révérence, c’est véritablement la consécration !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:18:03

    Je n'ai pas peur de le dire mais Guillaume Sorel est réellement un auteur extraordinaire qui produit ici un chef d'oeuvre. Il a ce quelque chose en plus par rapport à bien d'autres qui nous servent de la daube à longueur de parution. Non seulement, il maîtrise son art graphique et pictural avec ses planches magnifiques mais scénaristiquement, cela en devient presque fascinant.

    Il introduit une dimension supplémentaire en apportant une âme à ce qu'il réalise. Que dire également de cette ambiance presque lovecraftienne ? Quand on referme l'ouvrage, on est encore sous le choc de la révélation concernant William, ce peintre vivant en ermite.

    C'est sans doute la meilleure histoire de sirènes de ces derniers temps avec une inspiration à la Andersen. J'ai beaucoup aimé la dualité entre la forêt et la mer avec une petite crique assez extraordinaire où il fait bon vivre. On est entraîné part la magie des lieux où se mêlent rêve et réalité.

    Bref, on ne peut que tomber amoureux de cette sirène. Attention cependant à ne pas succomber à son chant de l'amour. Lecteur conquis, je suis.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:17:16

    Voici une nouvelle lecture plutôt audacieuse du Horlà, une oeuvre phare de Maupassant beaucoup étudiée à l'école. Nous sommes dans une tout autre dimension de l'oeuvre à la fois psychologique mais également fantastique. Il est également question de physique quantique. Rien que cela ! Bref, une exploration très originale où l'intelligence et l'élégance fusionnent.

    Il y a de magnifiques trouvailles comme le fait de se dire Horlà pour se dire bonjour dans une île province un peu éloigné du continent. Notre héros prénommé K a une tête de lapin particulièrement saisissante de réalisme. Il vient de débarquer sur une île après une traversée sur le Bel Ami, un paquebot de croisière. Plein de références et des petits clins d'oeil qui enrichissent cette oeuvre en l'adaptant à notre époque.

    Il travaille dans l'informatique et plus précisément dans la réalité augmentée. Il doit résoudre un problème de réseau lié à une incompatibilité entre le continent et cette lointaine province. Il va rencontrer trois femmes qui vont entretenir le mystère et presque le plonger dans une espèce de folie qui le ronge de l'intérieur.

    J'ai adoré le rythme plutôt lent mais qui installe les choses progressivement et tout commence à s'imbriquer jusqu'au final qui sera une véritable révélation. Par ailleurs, on observera une belle maîtrise graphique mais qui reste dans la simplicité. Il ne faudrait sans doute pas passer à côté de ce bel album. Génial !

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:15:41

    Il y a des familles aimantes où tout se passe bien dans le meilleur des mondes. Il y en a d'autres où l'on ne peut pas en dire autant. L'alcool est souvent responsable de cette souffrance infligée aux membres de la famille que l'on soit une épouse ou une enfant.

    J'ai trouvé ce témoignage de la mangaka assez bouleversant. Mariko est aujourd'hui autrice de mangas. Mais elle revient de très loin. Elle a été élevée par un père alcoolique et une mère embrigadée dans une secte qui a terminé brusquement sa vie laissant seules ses deux petites filles.

    L'alcoolisme ne sera pas abordée sous l'angle de la maladie mais des douleurs causées à l'entourage qui essaye tant bien que mal à avoir une vie normale. Ce récit autobiographique sera très dur sur le fond mais il est compensé par un graphisme assez enfantin pour en atténuer les effets.

    J'admire ce genre de personne qui s'en sort malgré tout. C'est un coup de coeur pour un manga qui passera vraisemblablement inaperçu car personne n'a envie d'évoquer ce sujet triste, complexe et tabou.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:14:54

    Je me doutais que cela existait mais je n'aurais jamais crû que la cupidité de ces dirigeants africains était à ce point et dans de telles proportions indécentes. Il est clair que beaucoup de monde savait entre les banques, les compagnies pétrolières notamment Elf ou encore les services secrets ou même les journalistes mais le commun des mortels l'ignorait encore.

    L'affaire des biens mal acquis nous est totalement décortiquée par des auteurs qui se basent sur des faits précis. On peut encore être satisfait que dans notre démocratie en France, la justice soit totalement indépendante au point d'aller à l'encontre du gouvernement pour l'ouverture d'une enquête à ce sujet. Cependant, ce n'était pas partie gagnée pour les plaignants tant il y a eu des embûches et des intimidations sans compter le silence de la République.

    C'est tout simplement scandaleux que ces familles de dictateurs accaparent tant de richesse alors que le peuple meurt de faim et vit dans une pauvreté absolue. Ces pays sont réellement riches mais cette richesse est détournée presque totalement par le pouvoir en place. Ce sont des appartements et des voitures luxueux dans les meilleurs quartiers parisiens ou encore l'achat d'une villa de 35 millions de dollars à Malibu Beach. L'argent ne profite même pas à l'Afrique. Par exemple, la famille Bongo possède 39 appartements ou hôtels particuliers dont 17 au nom du président Omar Bongo. Un de ces hôtels coûte 19 millions d'euros. Comment est-ce possible avec un petit salaire de président de 15000€ par mois ? C'est ce type de réflexions compilées que nous analysons au travers cette bd bien construite.

    Il est clair que pétrole et démocratie n'ont jamais fait bon ménage. Bien entendu, ces pays organisent des scrutins où leur soi-disant président est réélu avec 95% des voix. Toute forme d'opposition est réprimée très sévèrement. La démocratie est brûlée au pétrole. Chaque année, des dizaines de milliards de dollars quittent illicitement le contient africain vers des paradis fiscaux. Cette manne pétrolière est la clé de la longévité de ces régimes.

    On apprend que le Gabon s'est vu décerné le titre de plus grand importateur de champagne par habitant au monde avec une bouteille pour trois habitants. Il est vrai qu'après un demi-siècle d'exploitation pétrolière, ce pays ne dispose que de 800 kilomètres de routes bitumées. Sur le papier, les habitants sont les plus riches du continent avec un PIB par tête de 17000 dollars par an. On se rend compte de l'or noir peut être une véritable malédiction. C'est ce qu'on appelle le paradoxe de l'abondance.

    J'ai admiré le travail réalisé par Jean Merckaert qui a fait de la lutte contre les biens mal acquis un combat afin de changer la donne. Un jour et c'est l'espoir, le peuple viendra réclamer des comptes à ces dirigeants corrompus qui se permettent de redorer leur blason en créant des prix à l'UNESCO. Sont visés les pays de la Françafrique à savoir le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Congo Brazaville, le Cameroun... Pour leur défense, ils accusent la France de racisme et de néocolonialisme. Les dirigeants politiques français ont bien entendu une grande part de responsabilité dans ce processus comme cela sera démontré par les auteurs.

    J'ai trouvé cette enquête sur les avoirs détournés très instructive. Les résultats de celle-ci sont d'ailleurs assez spectaculaires. Les principaux mécanismes sont bien expliqués. C'est également servi par un dessin plutôt efficace et agréable à la lecture. C'est une excellente idée d'avoir relaté tout ces faits en bande dessinée. Bien entendu, c'est à lire pour découvrir un autre aspect de l'Afrique loin de la carte postale imaginée.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:13:00
    Le jour où... (Beka/Marko) - Tome 4 - Le Jour où il a suivi sa valise

    Parfois, il suffit d’un fait un peu anodin dans une vie pour tout remettre en cause. Cela peut être perçu comme le signe d’une grande instabilité. Pour autant, on va suivre les aventures de Guillaume qui accompagne sa fiancée Solène à un voyage méditatif à Bali. Nous avons tous une vision paradisiaque de cette destination qui attire de plus en plus de touriste. Derrière le rêve de la carte postale, il y a une certaine réalité qui n’est pas perçue de la même façon pour chaque individu.

    A noter que l’on suit un autre personnage que l’on ne connaissait pas. Exit donc Clémentine et c’est parti pour une seconde saison. Cependant, le lien est toujours là par l’intermédiaire d’un personnage jouant un tout petit rôle à savoir Jean-Eude, celui qui prône des valeurs de lâcher-prise alors qu’il est le premier ennuyé quand sa valise n’arrive pas à destination. J’adore ces gens qui se disent ne pas être matérialiste mais qui le sont fortement.

    On aurait pu penser que c’est le tome de trop mais il n’en est rien. C’est toujours aussi prenant et instructif sur le sens de nos vies. J’aime beaucoup ce genre de bd. Ce quatrième tome est même un véritable coup de cœur pour moi. Les 4 étoiles restent amplement méritées. C’est une lecture qui fait véritablement du bien. Douceur et tendresse seront au rendez-vous. Certains disent que cet album devrait être remboursé par la Sécurité Sociale tant il peut être utile à beaucoup de gens. Il faut le lire pour comprendre cette idée pas aussi saugrenue.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:12:36
    Le jour où... (Beka/Marko) - Tome 3 - Le jour où elle n'a pas fait Compostelle

    Cette série aurait pu très bien s’arrêter après le second tome où notre héroïne Clémentine avait retrouvé le bonheur de vivre avec un cadre plus serein autour d’elle après avoir fait le ménage. Cependant, ce troisième volume nous donne toutes les leçons pour garder ce bien-être sur la durée. Tout va tourner autour des aimanteurs qui nous éloignent de notre propre chemin de vie. Ces aimanteurs peuvent être la famille, les amis, la politique, la religion, la mode, un site internet avec ses habitués etc…

    Tout est fait pour nous fondre dans un moule avec son carcan de règles où le moindre écart est combattu. Bref, il ne faut pas suivre nécessairement tous les chemins balisés comme celui qui mène à Compostelle. C’est le genre de lecture assez relaxant après une dure journée de travail.

    Il est vrai que le côté donneur de leçon de vie pour un développement personnel affirmé peut apparaître comme lassant à un certain type de lectorat arc-bouté sur ses convictions. Cependant, cette espèce de mise en garde contre toutes les influences quelque quel soit (mode, publicité, religion) peut apparaître comme assez salutaire en ces temps-ci. Certes, on peut être choqué par un discours de bienveillance mais moi j’adhère.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:12:20
    Le jour où... (Beka/Marko) - Tome 2 - Le jour où elle a pris son envol

    Le jour où elle a pris son envol est la suite du jour où le bus est reparti sans elle. Il est vrai que c’est une autre aventure qui se situe deux ans après. Pour autant, on retrouve Clémentine avait un copain et un travail de responsable assez prenant. Elle n’a toujours pas trouvé le bonheur pour autant. Elle chasse le copain et le boulot pour refaire le point sur sa vie. Elle aura besoin d’aide pour trouver le chemin du bonheur.

    J’aime beaucoup cette bd qui donne de bons conseils et de bonnes pistes pour réorganiser sa vie. C’est clair qu’il faut se battre pour avancer. Il y a tout d’abord la prise de risque qui nécessite parfois le fait d’avoir une bonne assise financière. Oui, il faut pouvoir se payer un tour du monde pour réfléchir sur sa destinée. Cependant, il faut comprendre l’idée pour épouser la solution.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:12:04
    Le jour où... (Beka/Marko) - Tome 1 - Le jour où le bus est reparti sans elle

    Enfin une oeuvre qui dénote un peu et qui apporte un peu de réconfort dans ce monde en folie. Le jour où le bus est reparti sans elle peut constituer un jour de chance dans le cas de notre héroïne Clémentine, une jeune femme en perte de confiance et en plein questionnement sur le sens de sa vie. En effet, elle va faire une rencontre fortuite qui peut bouleverser son existence dans la façon de voir les choses. Il n'y aura point d'histoire d'amour, je vous rassure.

    La plupart des petites histoires qui ponctuent le récit sont adaptées de célèbres contes zen. Elles m'ont beaucoup plu par leur humilité ainsi que la mise en pratique à travers des exemples bien précis et non dénués de sens. Cela apporte véritablement un grand bol d'air frais. Suite à cette lecture, on se sent tout de suite beaucoup mieux. L'espérance et la sagesse ne sont pas loin.

    Il ne faut pas écouter ce qu'on nous dit à longueur de journée. Il ne faut pas écouter les gourous ou ceux qui sont les maîtres de conversation dans un groupe, mais il faut s'écouter nous-mêmes pour prendre les bonnes décisions dans la vie. C'est le principal enseignement de cette BD pas comme les autres. Bref, que des conseils de bon sens qui peuvent que nous aider si on les applique.

    C'est une BD très agréable à lire avec un scénario bien construit et un dessin réellement magnifique. Certes, il y a une vague de bons sentiments qui font un peu écolos et bobos. Mais bon, cela ne va pas nous tuer. Au contraire, ce n'est que du bonheur et du positif pour la suite. C'est mon coup de cœur du moment car c'est une invitation à la sérénité. Cela ne se refuse pas.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:10:14

    Il est des bd qui marquent car elles sont le fruit d’une association unique comme on en fait peu. Nous avons en effet le dessinateur de Blacksad avec le scénariste de la série bien aimée De Cape et de Crocs. J’avoue que le résultat est magnifique tant au niveau du scénario assez élaboré qu’au niveau du dessin qui est somptueux.

    C’est une bd fort ambitieuse mais qui tient une bonne partie des promesses. Il y a un livre d’origine « La vie de l'Aventurier Don Pablos de Ségovie » qui se passait en Espagne alors que cette suite se passe sur le continent américain. Le titre « Les Indes fourbes » est alors un peu trompeur mais c’est l’effet recherché.

    On va plutôt partir à la recherche de l’Eldorado mythique avec une fripouille sympathique. C’est parfois assez amoral mais bon. A retenir le commandement : tu ne travailleras point.

    Le dessin de Juanjo Guarnido est parfaitement maîtrisé. Il n’y a rien à jeter car tout est parfaitement maîtrisé. C’est du grand art. Nous avons là l’un des plus grands dessinateurs de la bd actuelle et il le prouve encore par cette nouvelle œuvre. Le travail de mise en aquarelle est également magnifique.

    De l’aventure, de l’humour, de l’action, de la bassesse et de la grandeur humaine. Cet album est un concentré de bonheur sur un ton savoureux. C’est d’ailleurs un récit plein de vie et de surprises avec de bonnes trouvailles. Il est vrai que le final est assez étonnant.

    Cet album est évidemment un indispensable à acquérir pour tout bédéphile qui se respecte. Nul doute qu’il fera date. En tout cas, c’est un immense plaisir de lecture.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:09:40

    On croit souvent que la vie est éternelle, que les bons moments qu’on passe avec sa dulcinée vont durer. Quelquefois, cela s’arrête malgré la jeunesse de l’âge à cause d’une foutue maladie. C’est pourquoi, il faut profiter de chaque instant de bonheur comme si c’était le dernier. Vivre intensément et passionnément.

    L’auteur a rencontré Kristen alors qu’il était un jeune adolescent. Même pas 10 ans après, elle est morte suite à sa maladie. La relation s’est construite au gré de ces moments de répit avant les rechutes. Il y a comme un apaisement, une reconnaissance de ces belles années pendant lesquelles l’amour a pris son envol. Comme si la confiance apporte le réconfort et la consolation. Rien ne pourra altérer ce qui a été vécu.

    La majorité de ces scènes sont des morceaux de vie figés comme une compilation de moments suspendus. Cela libère une véritable authenticité qui laisse exprimer une vérité émotionnelle. Même le graphisme pourtant épuré et minimaliste suggère une profondeur de l’âme. Bref, les textes sonnent justes et nous touchent. De belles valeurs nous sont transmises. C’est beau, triste et percutant.

    Il y a surtout cette passion pour le surf, instrument de liberté, dont on va découvrir toute l’histoire et la philosophie des plages hawaïennes en 1800 à ce jour. Le surf est surtout une métaphore. En effet, les vagues sont les fiancées de l’Océan. Rien n’est plus beau que de glisser sur les eaux pour affronter les mastodontes géants qui se brisent dans un flot d’écumes. Les vagues sont immortelles mais malheureusement pas les humains.

    L’un des plus grands auteurs de comics à savoir Craig Thompson nous indiquait sur la préface qu’il s’agit du meilleur roman graphique au monde du moment. C’est fort. Je souligne en effet que c’est sans doute l’un des meilleurs romans graphiques de la décennie. C’est surtout un hommage étonnant et incroyablement touchant à l'amour et à la résilience. Je recommande bien entendu également sa lecture.

    Reste le plus beau des cadeaux que fait l’auteur AJ Dungo en toute humilité à sa chérie disparue à savoir cette œuvre qui fait qu’elle existera pour toujours. On l’imagine alors debout sur sa planche avant qu’une déferlante se forme derrière elle pour la pousser sur de nouveaux rivages.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:08:58

    « Muséum » est un thriller du même acabit que le film Seven qui avait tant marqué les années 90 avec Brad Pitt, Morgan Freeman et surtout Kevin Spacey plus terrifiant que jamais.

    D'emblée, on entre dans une enquête à frisson avec d'horribles meurtres qui sont perpétrés avec une violence absolue. L'atmosphère devient vite pesante avec cette pluie qui n'arrête pas de tomber. Crazy Frog (un tueur à masque de grenouille) traîne dans les rues pour achever son œuvre malsaine. Âmes sensibles, s'abstenir.

    Le graphisme est impeccable : c'est une vraie claque visuelle. La réalisation du mangaka Tomoé Ryôsuke semble maîtrisée du tout au tout même si on ne s'en aperçoit pas forcément à la lecture du premier tome. Le méchant est charismatique dans sa folie. Le final sera aussi cruel que dérangeant. Bref, c'est très efficace mais comme dit, c'est du déjà-vu.

    Un manga sombre et captivant qui frise le chef d’œuvre en matière de polar. En conclusion, « Muséum » est un thriller que je vous conseille absolument. Il s'agit d'un des meilleurs mangas qui existent sur le marché.

    A noter qu'il existe une réédition spéciale en grand format et en deux volumes de ce manga. Je l'ai acquise après avoir lu la version classique composée de trois tomes. Cela apporte un plus dans la mesure où cela met en valeur l'excellent graphisme. Par ailleurs, on aura même droit à un bonus spécial tout à la fin avec le préquel de cette terrifiante histoire en une vingtaine de pages. On tient là l'un des plus grands polars de toutes ces dernières années.

    Erik67 Le 25/08/2020 à 19:06:58

    C'est une lecture que j'attendais avec impatience. Le thème est effectivement assez intéressant surtout si on a des proches ayant vécu pareille mésaventure. Les pervers narcissiques ou autres manipulateurs jouant sur la victimisation sont devenus de véritables plaies pour la société. Et ils sont difficiles à démasquer tant ils sont bien vus et jouent leur sympa surtout en société.

    L'auteure décrit avec beaucoup d'honnêteté ce qu'elle a vécu comme histoire d'amour avec Marcus. Tout commence toujours bien. Cependant, le conte de fée se transforme assez vite en cauchemar. Une relation peut vite devenir toxique. Il faut faire très attention pour ne pas sombrer.

    On pourrait penser que nous avons une seule version et pas l'autre mais je crois fermement à ce que nous livre Sophie Lambda. Il y a une sincérité du propos qui l'honore. C'est certes personnel mais il faut livrer le témoignage pour comprendre, car ce genre de relation arrive plus qu'on ne le pense. Il faut aller chercher de l'aide auprès d'un professionnel pour se reconstruire et surtout comprendre ce qui arrive.

    Autant dire que j'ai grandement apprécié cette lecture. La fin nous livrera toutes les explications utiles sur ces affreux manipulateurs qui sont capables de nous faire douter au quotidien. Le hoovering n'aura plus aucun secret pour vous. Je souhaite en tout cas beaucoup de courage et de bonheur à l'auteure.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:40:06

    Garulfo est un conte moderne qui parodie différents contes célèbres en empruntant divers éléments.

    J’ai adoré l’histoire de cette grenouille naïve qui découvre le monde des humains au milieu des princesses, chevaliers et sorcières. Garulfo est en effet une grenouille frustrée de sa misérable condition d'amphibien qui admire véritablement la race humaine.

    Cette insignifiante grenouille va devenir un homme grâce au sortilège d'une sorcière. Garulfo va vite se rendre compte de la cruauté de ces bipèdes. Le message envoyé est clairement écologique. On en apprend beaucoup sur la nature humaine!

    J’ai beaucoup ri également car des répliques drôles et intelligentes font mouche. Emotions et rires réunis pour une BD exceptionnelle du même auteur que le déjà cultissime De Cape et de Crocs. C'est vrai que l'humour est présent dans cette oeuvre attachante mais il ne cache pas le réalisme de la société des hommes.

    Les planches d’introduction de chaque album sont magnifiques. C’est presque comme une fresque cinématographique dans la conception. Les dessins fourmillent de détails à découvrir dans un décor partant du bas Moyen-Age à la Renaissance. Un véritable régal pour les yeux!

    Garulfo est pour moi la quintessence de l’humour fin. A posséder absolument pour tout bdphile qui se respecte ! :)

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:39:15

    J’ai d’abord été touché par la sincérité et l’émotion qui se dégage de cette série et de son personnage principal Marco. C'est une véritable série autobiographique qui a fait atteindre des sommets à la bande dessinée dans ce qu'il y a de plus beau. Un véritable ancrage dans notre époque dont la retranscription est une pure réussite comme peu d'auteurs savent le faire.

    J'ai trouvé le dessin plutôt « basique » à ma première lecture : c’est le point faible de cette série. On s'y habitue cependant car les mimiques sont soigneusement retranscrites. A la longue, on peut même y trouver un certain charme.

    Les réelles qualités du propos font que j’ai un avis très favorable sur cette série «intimiste » primée à Angoulême et qui remporte un franc succès mérité. Loin de m’identifier au héros, le genre « bobo » cool, j’apprécie le personnage un peu névrosé et maladroit à la recherche du bonheur. Les sujets traités renvoient à notre vie quotidienne et on réfléchit à ce qu’on ferait à sa place.

    Marco va traverser des tempêtes intimes: sa relation sentimentale avec Emilie si profondément ancrée dans ses désirs, ses choix professionnels dans le monde de l'art, l'amitié malgré les secousses politiques, la mort du père ainsi que sa propre paternité, sa relation complice avec son frère.

    Cette lecture a été un moment rare de pur bonheur. C’est assez rare pour le souligner. Une œuvre incontournable qui doit figurer dans toute bédéthèque qui se respecte ! Mieux: un chef d'oeuvre qui est une éblouissante exploration de l'âme humaine à la fois drôle et intelligente!

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:38:42

    Nous avons là une BD d'une sidérante maîtrise visuelle avec un scénario hors du commun!!! Et dire que je trouvais au début ridicule cette idée de transposer le combat des Huns commandés par Attila contre les Romains dans un futur lointain galactique... Que s'est 'il passé ?

    Cette BD qui s'appuie sur des faits réels participe d'autant à son originalité et au fort sentiment de trouble que son dénouement engendre. Une magistrale réussite accentuée par la maîtrise des images que l'auteur plie à son double désir de contemplation et de foisonnement.

    Par ailleurs, chaque tome semble avoir sa propre terminologie tout en apportant une pierre à l'édifice central. Les personnages évoluent au fil des tomes ce qui les rend de plus en plus intéressants.

    Seul bémol: l'action semble concentrée uniquement sur ces personnages ce qui laisse peu de place au reste. Une immersion à la Bourgeon ou Léo pour expliquer cet univers aurait été apprécié.

    Cependant, l'auteur remplit les cases avec le panache d'une visionnaire déployant ainsi des trésors de technique pour mieux libérer son imaginaire. Culte, assurément ! :)

    Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:37:31

    C’est la BD de science-fiction par excellence, peut-être la meilleure d’ailleurs jamais réalisée.

    Universal War One raconte une guerre civile à l'échelle du système solaire entre la Fédération des Terres Unies et les Compagnies Industrielles de Colonisation (CIC) qui gèrent les colonies humaines sur les planètes extérieures. Ces dernières ont mis au point une arme terrifiante qui permet de détruire des planètes.

    Nos héros, les membres d'une escadrille, vont tenter de comprendre ce qu'est ce mur mystérieux qui s'étend inlassablement dans l'espace. L’histoire va se concentrer sur ce groupe de combattants marginaux (dans le désordre: un violeur, un pilote téméraire, un déserteur, un misanthrope violent également génie scientifique, et une lieutenant vengeresse). La Terre est menacée et l'avenir de l'humanité est entre les mains de ces personnes!

    J'ai bien aimé cette histoire d’apocalypse dans un futur éloigné tout en gardant des connotations religieuses par rapport à des épisodes de la Bible dont s'inspire l'auteur. Une maxime indique :"après l'Apocalypse, le pire reste encore l'avenir..." C'est terrifiant!

    Le dessin est quasi-magnifique, certaines planches relevant d'une beauté exceptionnelle qu'on ne se lasse pas de revoir encore et encore. Le scénario est réellement passionnant, parfois complexe. En effet, cette série fait la part belle aux paradoxes temporels et on sent que le sujet a été bien creusé. En tout cas, l'explication donnée semble tenir la route.

    L'auteur tel un horloger d'une précision remarquable nous emmène dans une histoire réfléchie et très bien ficelée sans se prolonger dans d'interminables méandres scénaristiques. Dennis Bajram avait d'ailleurs déjà écrit le scénario dans le moindre détail avant même la publication du premier volume.

    Le tome 4 est sorti dans les semaines qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis ce qu'il explique dans la préface. Une couverture presque prémonitoire! Oeuvre d'anticipation?

    Mention spéciale pour les couvertures toutes plus belles que les autres. Une oeuvre puissante, incontournable, bref Le Culte des Ténèbres!

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:36:02

    Les légendes des contrées oubliées est une série d'héroic fantasy vite devenue une référence dans le monde de la bande dessinée. Tout les bons libraires vont conseilleront cette oeuvre audacieuse! Je l'ai découverte 10 ans après sa sortie et ce fut pour moi comme une étonnante révélation.

    Cela fait penser un peu à la fois au Le Grand Pouvoir du Chninkel et à La Quête de l'Oiseau du Temps mais la similitude s'estompe vite tant cette oeuvre paraît novatrice à bien des égards.

    J’ai été d’emblée plongé dans ce monde étrange riche et détaillé à travers les yeux pas si vilains de l’anti-héros, un personnage d'une rare profondeur. J’ai adoré véritablement cette histoire magique. Le trait est particulier mais ne me déplaît pas au contraire ! Il est vrai que ces couleurs étranges un peu pastel ne sont pas franchement abordables au premier coup d'oeil. Il faut s'habituer à ce graphisme non conventionnel qui est extrêmement riche de détails.

    Nous avons là de la vraie héroic fantasy de qualité avec un scénario efficace qui ne s’étire pas en une multitude de tomes mais seulement en une trilogie. Cela me rappelle étrangement le Seigneur des Anneaux de Tolkien.

    C’est vraiment dommage que les auteurs n’aient pas poursuivi dans cette voie professionnelle par la suite car ils se sont lancés dans les « jeux de rôle », m’a indiqué mon libraire. Une série culte de l’héroic fantasy ! Indispensable car incontournable!

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:34:57

    Nous avons droit à un western très original au scénario de Desberg et au graphisme soigné de Marini. Cette association semble encore une fois très efficace pour notre plus grand bonheur !

    Cette bd commence de manière un peu sordide par un double meurtre d’une cruauté sans nom. A noter également qu’il y a une sévère contradiction quant à l’emplacement de la maison où auront lieu ces crimes. Dans un plan, la maison semble isolée en pleine campagne. Puis dans l’autre, elle se situe dans une rue bien fréquentée. Un lecteur averti et soucieux du détail ne pourra être que dérouté. Qu’importe après tout cette faute géographique sans gravité car l’ensemble demeure d’un très bon acabit avec une intrigue qui nous passionne véritablement.

    La quête du personnage central dans son enquête est très intéressante car il souhaite à tout prix connaître les raisons du meurtre de son épouse et de sa fille. Il se met à la recherche de la vérité car tout cela le ronge intérieurement. La part du psychologique occupe une place prééminente ce qui renforce la crédibilité de l’œuvre.

    C’est une bd qui réserve un grand suspense multipliant quelques fois les fausses pistes et une révélation finale digne de ce nom. Le dessin et les couleurs de Marini sont excellents comme à son habitude (voir Le Scorpion des mêmes auteurs).

    Le fait de présenter cette histoire en diptyque paraît tout à fait adapté. Bref, une BD impeccable sur les deux plans que sont le dessin et le scénario parfaitement maîtrisés. J'ai à la fois les deux volumes et la nouvelle version intégrale de cette BD extraordinaire : une de mes lubies de collectionneur en herbe !

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:34:18
    S.O.S. Bonheur - Tome 1 - S.O.S. Bonheur 1

    Avis sur la série:

    Une BD atypique véritablement « culte » pour moi par mon scénariste préféré Van Hamm lorsqu’il était au meilleur de sa forme (quel savoir-faire narratif !).

    C’est l’une de toutes premières bd adulte que j’ai pu lire en son temps et qui m’a véritablement marqué. Il y a incontestablement quelque chose d’affectif lié à cette trilogie. Ma fidélité pour les séries de Van Hamm ne s’est jamais démentie par la suite. Je pense qu’il a été celui qui a révolutionné le genre en faisant simplement évolué la bd à un autre niveau moins naïf que celle des productions d’antan.

    Les thèmes exploités ainsi que le scénario sont d’une réelle maîtrise. C’est une série qui apporte une réflexion sur les dérives de la société et du capitalisme. Nous avons ici un Etat-Providence qui veille sur le bonheur de chacun de tous. Des emplois bien payés permettent aux qualifiés d’éviter les nombreuses manifestations provoquées par le chômage. Les soins de santé sont gratuits pour tous, de la simple pilule contre le mal de tête à la chirurgie la plus complexe. Des vacances minutieusement organisées et distribuées tout au long de l’année empêchent les embouteillages monstres de juillet et les dizaines de morts causées chaque année par les carambolages.

    Bref, c’est un bonheur officiel et programmé dans une société idéale. Cependant, le rêve d’une telle société peut très vite se transformer en cauchemar pour peu qu’on se rebelle contre l’ordre établi…

    En effet, le scénario démolit tous les idéaux qui font de l’Etat un distributeur de bonheur. Le final (tome 3) où tout se regroupe est époustouflant. Nous avons là une chronique sociale d’anticipation plutôt effrayante. C’est un classique devenu culte qui reste toujours d’actualité malgré le temps qui passe. Je l'ai relu récemment et je peux certifier que cela n'a pas vieilli d'un pouce !

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:33:06
    Le sommet des dieux - Tome 1 - Volume 1

    Avis sur la série:

    Que j'aime cet auteur au point d'avoir acquérir en si peu de temps la plupart de ces œuvres. Pourquoi? C'est l'un des seuls qui arrivent si bien à faire transparaître les émotions à travers les visages de ses personnages. On passe un très bon moment de lecture. Son talent se révèle lorsqu'il aborde les scènes de montagne qui sont décrites minutieusement. Ce graphisme est à couper le souffle avec ses vues époustouflantes qu'on en a le vertige.

    On Le Réducteur de vitesse la montagne comme un véritable personnage à part entière. C’est vrai qu’on pourra trouver long certains passages. Cependant, ce n’est jamais répétitif car cela apporte toujours une péripétie de plus ou un aspect non abordé. On arrive à mieux comprendre la montagne ainsi que le danger de ce sport qui peut devenir une passion dangereuse. Les nombreux alpinistes morts pourraient en témoigner s’ils vivaient encore.

    Cette série part d'un véritable mystère qui concerne le monde de l'alpinisme ou plutôt son histoire : Mallory est 'il le premier alpiniste à avoir vaincu "le toit du monde" 30 ans plus tôt qu'Hillary et Tenzig? Oui, ce n’est pas une question existentielle mais bon, passons ! Il faut s’intéresser un peu à l’œuvre. Il s’agit quand même du plus haut sommet du monde. Ce n’est pas une montagne comme les autres !

    C’est une bd qui perce avec lucidité les âmes de chacun de ses protagonistes. C'est le chef d'œuvre de la maturité de son auteur le grand Taniguchi! Un véritable souffle épique de la BD manga. Une réussite totale...

    Note Dessin: 4,5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:30:32
    Aldébaran - Tome 1 - La catastrophe

    Avis sur la série:

    J’avoue que cette lecture m’a beaucoup apporté en son temps car c’était la première fois que je lisais quelque chose comme cela. C’est une série à la fois merveilleuse et intelligente signé par Léo. Le lecteur pénètre dans un autre monde où la faune et la flore sont décortiqués à souhait. L’action se passe sur une planète colonisée extérieure à notre système solaire puis oubliée des terriens depuis 100 ans. L’idée était en soi géniale. Tout le mérite en revient à l’auteur.

    La psychologie semble de mise au travers l’histoire des deux héros adolescents et de leur passage à l’âge adulte. J’ai aimé peut-être à cause de la reconstitution d’un nouveau monde et de ses codes. Les questions d’éthiques sont également abordées avec humanisme et émotion.

    Le dessin paraît un peu statique. Cependant, on s’y fait au fur et à mesure de la lecture et on peut même lui trouver un certain charme. En fait, le graphisme est plutôt réussi en ce qui concerne les paysages mais pas terrible pour les personnages. Nous avons un scénario impeccable lié au mystère de la Mantrisse.

    C’est une série de science-fiction pas comme les autres avec une ambiance très envoûtante. A lire absolument !

    Note Dessin : 4.25/5 - Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:29:12
    Quetzalcoatl - Tome 1 - Deux fleurs de Maïs

    Avis sur la série:

    Un vrai coup de coeur pour ce récit d'aventure qui se situe à l'époque de l'empire des Aztèques. Je n'avais encore jamais lu de Bd traitant de la période du Mexique au XVI ème siècle envahit par les Conquistadors de Cortès. Il y a là une bonne approche de la conquête dans une Amérique récemment découverte.

    L'histoire est très bien menée. On suit le destin ou plutôt le calvaire d'une jeune indienne qui sera enlevée de son village natal par des guerriers aztèques pour devenir la maîtresse de l'empereur aztèque Moctezuma puis de son pire rival le commandant Cortès. On entre dans une histoire très longue et minutieusement racontée sur deux niveaux : un flash-back sur le passé mouvementée de notre héroïne et le présent avec le jugement par la Sainte Inquisition qui souhaite lui extorquer des aveux pour connaître l'emplacement d'un fabuleux trésor.

    C'est véritablement une bd digne des meilleurs films qui est prévue en 7 volumes. Un rythme tout à fait pertinent car c'est une aventure réellement palpitante loin de l'académisme propre au genre.

    Certes, il y a de l'action, du sang et du sexe. Cependant, il faut replacer celle-ci dans le contexte de l'époque. Les sacrifices humains pratiqués par les Aztèques m'ont fait réaliser par leur ampleur qu'il s'agissait là des premiers génocides perpétrés. Mais ce n'est pas mieux par la suite avec les exactions des conquistadors et leur soif de l'or. Personne n'est épargné dans ce récit d'une profonde dureté.

    Les couleurs rythment agréablement les aventures de notre belle Maïana (noir et bleu par exemple pour les scènes chaudes). Un dessin véritablement sans reproche au service d'une grande saga épique.

    Quetzalcoatl est une vraie démystification de l'Histoire. Une retranscription de la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir de plus vil. L'histoire d'une conquête d'un monde fondé sur la trahison et le mensonge en se servant des croyances des peuples indiens notamment de la venue du fameux Dieu "Quetzalcoalt".

    Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:28:32
    Attila... mon amour - Tome 1 - Lupa, la louve

    Avis sur la série:

    J'ai découvert Mitton avec l'excellent et polémique Quetzalcoatl. Je souhaitais poursuivre en découvrant son L'Autre Monde oeuvre historique un peu dans la même veine.

    Mitton au scénario et Bonnet au dessin nous invitent à travers les steppes sauvages, à suivre la destinée d'un des plus célèbres conquérants de l'Histoire : Attila. Un récit quelque peu réaliste qui restitue avec crudité et cruauté cette époque barbare.

    Attila n'était d'ailleurs pas le barbare sanguinaire mais un homme très au fait de la civilisation latine. La réputation qu'il s'est faite a été quelque peu construite dans l'imaginaire collectif. On se fait une autre idée de ce qu'était la civilisation des Huns.

    C'est vrai qu'on pourrait reprocher à l'auteur de mélanger ses fantasmes sexuels avec le récit historique. Il y a de la complaisance dans les scènes érotiques. :8 Mais bon, ce n'est pas là l'essentiel.

    Par ailleurs, le suspense quant à la véritable identité de Lupa, la femme louve, est minutieusement distillé dans chaque album. Cachée sous une dépouille de louve, la Lupa, offerte en cadeau à Attila, va séduire et se servir du Khan et de ses appétits de conquêtes pour se venger de Rome.

    Graphiquement, on en prend plein les yeux. L'auteur nous offre en véritable virtuose un dessin clair et précis qu'on appréciera. ::

    Une véritable saga historique à découvrir absolument. Toutefois, réservé aux adultes car certaines scènes peuvent s'avérer choquantes dans le monde des Barbares...

    Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:27:40
    Alim le tanneur - Tome 1 - Le secret des eaux

    Avis sur la série:

    Alim le tanneur est une série ayant pour cadre un pseudo-monde oriental où religion et pouvoir se partage un empire. Ce mélange entre fantasy et orient est tout à fait original dans le monde de la BD. Un rythme soutenu et des personnages attachants concourent à la réussite de cette série. Elle est particulièrement intéressante car elle pose une réflexion sur les dérives d’une religion à travers son fanatisme et obscurantisme.

    Les dessins sont sublimes, les couleurs très agréables, les décors sont fouillés… Une très bonne série très prometteuse avec une véritable poésie du trait et d'utilisation subtile de la colorisation. Le coup de foudre a d'ailleurs été immédiat. Elle marque pour moi une espèce d'évolution un peu plus marquée de la bd moderne qui s'aventure aux frontières des religions sur des sujets pas très faciles d'accès et souvent assez polémiques. Les tomes se succèdent et ne se ressemblent pas !

    Tome 1: Le secret des eaux
    Le premier tome apporte un vrai moment de lecture rafraichissante avec une histoire traitée de manière intelligente. Les personnages sont souvent touchants et émouvants. Bref, l'alchimie opère avec le lecteur.

    Tome 2: Le vent de l'exil
    Le second tome a réussi le coup d'essai avec un final époustouflant. On suit l'exil des personnages en proie à une nature un peu hostile. C'est comme une espèce de course-poursuite. Les couleurs chatoyantes du premier tome laissent la place au blanc froid. Oui, il y a une véritable évolution avec un dessin qui reste toujours aussi beau. On ne peut que souffrir avec les personnages devant tant d'injustice et d'intolérance.

    Tome 3: La terre du prophète pâle
    Le troisième est un véritable bonheur tant au niveau de l'intrigue que de celui des paysages magnifiques à la vue des couleurs pastelles si bien choisies. Le thème est toujours celui de la dérive du pouvoir théocratique telle que la colonisation et l'asservissement des peuples. Il marque également une rupture certaine car l'action se passe bien des années après. On a perdu de vue certains personnages et pas des moindres. Est-ce que cela sera pour mieux les retrouver ? On suit toujours Alim dans sa nouvelle vie mais en proie avec son passé.

    Tome 4: Là où brûlent les regards
    Le dernier tome était le plus attendue pour marquer le final de cette saga extraordinaire. Le décors change encore. Bref, la linéarité ne sera pas de mise. L'évolution de cette histoire aura de quoi nous surprendre. Le résultat final sera bien à la hauteur de nos espérances. Alim va rentrer dans la légende d'une certaine bd plus adulte et plus mâture.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:26:49

    Nous découvrons une histoire d’amour dramatique dans une ville située au bord d’une mer intérieure qui se meurt dans un contexte politique répressif. C’est une immersion dans un univers particulier que souligne un dessin très raffiné d’Alfred avec un trait surprenant (voir les silhouettes difformes représentant les forces de l’ordre) et des couleurs plutôt froides. J'ai franchement aimé cette audace graphique.

    Nous avons également là des personnages charismatiques très attachants ainsi que des sujets abordés assez intéressants comme l’agriculture intensive qui assèche une mer intérieure, le terrorisme de grande ampleur comme forme de révolution, la lutte contre l’oppression. Il y aura également de la poésie et du lyrisme ainsi que des scènes romantiques. Bref, beaucoup d’ingrédients réunis pour une brillante saga sur fond révolutionnaire.

    Le second tome est encore plus oppressant, plus sombre et plus tragique que le premier. C’est tout à fait le genre de choses qui me plaisent. L'histoire se scinde en deux pour suivre la destinée tragiques de deux couples en pleine tourmente politique dans un climat de répression aveugle. Ce récit politique et romantique me subjugue littéralement au point de devenir culte. C'est assez rare pour le souligner quand l’alchimie de la symbiose parfaite se produit.

    Le troisième tome marque l'apothéose du drame qui se joue. J'ai été littéralement abasourdi par ce récit romanesque. On pourra certes objecter que le trio amoureux est assez classique dans la littérature. Cependant, la démonstration est parfaite dans sa virtuosité. On remarquera que les personnages dits secondaires ont tous un très grand rôle à jouer. Ils évoluent en ayant une véritable psychologie propre. Et puis, il y a ce contexte de révolution réprimée dans le sang qui rappelle incontestablement l'actualité de ce qui peut se passer à toute époque dans un endroit du globe. Les régimes totalitaires sont malheureusement légions !

    Il y a réellement un équilibre parfait entre le récit individuel et l'histoire de ce peuple. Je reprocherai juste à ce dernier tome une action assez longue sur l'épisode ferroviaire. Pour le reste, j'ai été plus que comblé. C'est de la grande bd qui va malheureusement passée inaperçue dans le flot des productions actuelles. Si vous avez la chance de découvrir cette trilogie, n'hésitez pas ! Je maintiens fermement ma note culte.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:26:06

    Librement adapté de la légende des Nibelungen qui a inspiré à Wagner l'un de ses plus beaux opéras, Siegfried renoue avec les mythes fondateurs des plus belles légendes qu’on a un peu oublié ces temps-ci avec la réussite incontestable du Seigneur des Anneaux.

    Ce premier tome d'une extraordinaire trilogie signé Alex Alice, nous raconte la jeunesse de Siegfried, fils des hommes et des dieux, élevé parmi les loups par Mime, le Nibelung. Cette quête initiatique va nous entraîner au cœur de la légende des Walkyries. Il faut savoir que Siegfried vît dans l’ignorance des Dieux et ne se doute absolument pas de la destinée grandiose qui l’attend. Il est vrai que ce premier volet est le moins épique mais il n’en demeure pas moins très intéressant.

    Je suis complètement époustouflé par cette œuvre ! Des décors somptueux, des cadrages intelligents, des contrastes de couleurs magistraux ! Et surtout une virtuosité du récit narratif! L'auteur sait nous combler avec un incroyable esthétisme propre à lui. C'est mieux qu'un atout majeur: on frise le chef d'œuvre!

    Je crois qu'on tient là l'une des meilleurs bd d'héroic fantasy jamais réalisé. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite ! Cette adaptation sera complétée par la Walkyrie et le Crépuscule des Dieux afin de former une véritable trilogie à l’aura mythique.

    Et cette suite est réellement à la hauteur de nos espérances. Je ne m'étais pas trompé! C'est une fresque aux accents d'opéra et de poésie. La composition est réellement magistrale de la part de l'auteur qui a une extraordinaire maîtrise. Quand on referme la dernière page, on a une sensation bien particulière: celle d'avoir lu quelque chose de grandiose.

    Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:20:50
    Quai d'Orsay - Tome 2 - Chroniques diplomatiques Tome 2

    Et ce second tome confirme que la série est réellement excellente. Nous avons droit aux coulisses de la mise en oeuvre de la guerre en Irak et de l'opposition courageuse du Quai d'Orsay de l'époque à travers son fameux ministre. Là encore, les noms ont été trafiqués mais personne ne sera dupe. Le Lousdem est ainsi accusé de fabriquer des armes de destruction massive. Les USA souhaitent avoir la bénédiction des Nations-Unis pour entrer en guerre.

    La lecture de ce nouvel opus sera drôle et jubilatoire à la fois. Je pense que c'est certainement l'association d'auteurs la plus réussie du moment. Les arcanes du pouvoir fascinent. 120.000 exemplaires du 1er tome sont déjà partis à ce jour. Bref, une réussite totale ! Et puis enfin la consécration pour le second tome en remportant le grand prix à Angoulême en 2013: c'était mérité !

    Note Dessin: 4/5 - Note scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:20:18
    Quai d'Orsay - Tome 1 - Chroniques diplomatiques Tome 1

    J’ai littéralement adoré cette lecture qui dépeint la vie d’un grand ministère comme celui des affaires étrangères de la grande époque où il avait une existence digne de ce nom en résistant à l’appel à la guerre lancée par les States. C’est tellement réaliste qu’on adhère immédiatement à Quai d’Orsay.

    Pourtant, je n’étais pas un adepte de Blain. En l’occurrence, on ne s’attache pas trop au dessin mais on se concentre surtout sur les aventures de ce conseiller en communication. Et je dois même avouer que finalement, je trouve que ce graphisme colle parfaitement à ce genre d’histoire non dénuée d’humour. J’ai apprécié également que cela ne soit pas traité sous forme de strip.

    J’ai un petit faible pour les rouages de la vie politique. C’est un sujet qui me passionne. On sent bien le vécu des situations diverses. Je trouve également que le portrait doit certainement correspondre à l’homme politique qui est visé. C’est instructif de voir les dessous qui se cachent derrière les crises et la communication qui en résulte. A la fin, on sent bien que notre conseiller naïf a prit goût à cette vie de dingue. Il va certainement en payer le prix fort au niveau de sa relation personnelle et privée. Cependant, on comprend le mécanisme qui conduit à cette perversion.

    Le portrait du ministre est également nuancé et savoureux. On découvre ses travers mais également son génie : capable du pire comme du meilleur. Ce microcosme en tension continuelle montre des aspects souvent absurdes ce qui rend la lecture plutôt acide. Les dialogues avec toute cette galerie de personnages sont d’une grande réussite. Cette chronique diplomatique est réellement passionnante sur les rapports de pouvoir. C’est incontestable que cette bd va plus loin que la simple caricature.

    Bref, on a là un album indispensable. Vivement la suite car c’est drôle et perspicace à la fois !

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:19:20
    La guerre des Sambre - Werner & Charlotte - Tome 1 - Chapitre 1 - Automne 1768 : L'éternité de Saintange

    Avis sur la série:

    Quand j'ai commencé le second cycle de la guerre des Sambre, j'étais certainement le plus dubitatif face à cette exploitation commerciale. Or, je n'ai rien contre le succès commercial dès lors que c'est justifié par la qualité. Et c'est bien le cas en l'espèce ! Il faut véritablement se plonger dans cette saga et remonter l'origine de cette malédiction pour succomber totalement aux charmes et aux délices d'une lecture franchement agréable.

    L'écrin est toujours aussi somptueux et on passe un agréable moment de lecture. Le second tome confirme une qualité à la fois graphique et narrative. Et puis, il y a surtout le démarrage en fanfare du second cycle à savoir "Werner et Charlotte" dont le personnage de la mère Jeanne-Sophie est véritablement charismatique au point de voler la vedette à ce couple et d'être représenté en couverture.

    J'ai été agréablement surpris par autant de virtuosité dans la capacité de l'auteur à renouveler le scénario et ceux malgré une erreur de taille dans la datation (si elle a conçue Charlotte alors qu'elle n'avait que 14 ans que sa fille a désormais 13 ans dans le récit, comment peut-elle avoir 30 ans ? Mathématiquement, cela fait 27 ! A croire qu'il n'y a pas de relecture sérieuse avant parution à grand renfort de publicité). Cependant, on ne va pas rester sur un aspect négatif lié après tout à un simple détail. Encore une fois , l'ensemble demeure de la plus haute qualité pour le plus grand bonheur des fans de la série Sambre.

    Le scénario se tient et le graphisme est de toute beauté. On remarquera que cette fois-ci, les yeux rouges sont représentés dans le camp des hommes en la personne de Werner Von Gotha. Une belle histoire d'amour en perspective avec une mère qui fera tout pour s'opposer. Cela promet !

    D'ailleurs, le second tome tient toutes ses promesses avec une ambiance des plus réussies et un final des plus révélateurs. On est véritablement embarqué dans le monde de la noblesse de la cour impériale d'Autriche au siècle des lumières avec tous ces petits jeux d'intrigues. On retrouve la même folie amoureuse qui semble traverser les générations. J'aime cette série car on constate une égale qualité tout au long des albums. On est franchement comblé.

    Le troisième tome qui vient refermer ce cycle sera l'un des plus marquants en ce qui concerne la chute finale avec une révélation fracassante. C'est manifestement du grand art. Je ne pensais pas que cette série tiendrait sur la distance mais l'auteur nous prouve le contraire. La comtesse Jeanne-Sophie restera dans les annales tant le personnage retient l'attention par son côté manipulateur ! Elle va nous manquer. Ceux qui aiment cette saga vont être ravi par cette série.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:18:15
    Le scorpion - Tome 1 - La Marque du Diable

    Avis sur la série:

    Nous avons là une excellente série que je n'hésiterais pas à qualifier de Le Culte des Ténèbres. J’ai véritablement aimé grâce notamment au dessin et aux couleurs de Marini ainsi qu'à un scénario impeccable de Desberg. Les traits des personnages sont sublimes de précision. Nous assistons à un véritable bal de lignes belles et fluides avec une action qui s'enchaîne à un rythme haletant. Il s'agit bel et bien de la meilleure série de cape et d'épée.

    Certes, les personnages peuvent paraître stéréotypés mais qui ne résisterait pas au charme de cette égyptienne secrètement amoureuse ? Oui, il y a également beaucoup de clichés mais on se laisse prendre facilement car la mise en scène est d'une efficacité remarquable et d'une déconcertante virtuosité ! Je sais bien que c'est une bd typiquement commerciale mais qui se plaindra si elle a un succès amplement mérité ? ::

    Je dois bien avouer que c’est l’une de mes BD préférées car le scénario est totalement prenant. On passe toujours un très bon moment de lecture. Jugez par vous même: l'intrigue se base sur la volonté d'un cardinal ambitieux de restaurer à Rome le pouvoir des neuf familles. Il conquiert alors la papauté pour ce faire. Néanmoins, il aura un adversaire de taille qui se dressera sur sa route à savoir le fils d'une hérétique brûlée vive pour avoir détourné de sa voie un homme d'Eglise. Ce fils n'est autre que le Scorpion bien décidé à se venger. Entre fiction et histoire de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, le scénario distille une théorie machiavélique du pouvoir religieux.

    L'album hors collection n'est pas absolument indispensable mais il peut apporter des éléments intéressants pour les fans de la série. Le second cycle (tomes 7 et 8 ) développe un peu plus l'intrigue au détriment de l'action ce qui n'est pas pour me déplaire. Il y a l'arrivée de personnages qui vont jouer un rôle d'importance dans la guerre que livre le Scorpion au despote intégriste Trebaldi. On souhaite en connaître un peu plus sur le secret de la naissance du Scorpion qui n'est pas totalement éclairci. Il y a également de nouvelles révélations qui relancent singulièrement ce scénario déjà passionnant.

    Nous allons enfin connaître la vérité sur l'identité du père dans le 10ème tome. La révélation sera fracassante car les auteurs nous ont induit volontairement en erreur. L'aventure ne sera pas terminée pour autant.

    En conclusion, nous avons là une BD dynamique et plus encore: une formidable aventure de cape et d’épée sur fond de complot religieux et politique avec en prime des décors véritablement somptueux.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:17:19
    XIII - Tome 1 - Le jour du soleil noir

    Avis sur la série:

    XIII est un must de la BD d’espionnage et du political-fiction. Les premiers tomes sont réellement passionnants. L’histoire va se compliquer singulièrement au fil des tomes. Le lecteur va devoir s'accrocher. On va finir par se familiariser avec les différents personnages charismatiques qui parcourent cette série survoltée.

    Le dessin n’est pas vraiment « top » non plus mais on s’y fait. Par exemple, la tête du héros semble changer d'un tome à l'autre ce qui confère un caractère un peu brouillon à l'oeuvre. Pourtant, je me suis vite accommodé de ce style graphique un peu vieillot et aux couleurs fades.

    C'est vrai que les derniers tomes semblent tirer en longueur. Les deux derniers tomes parviennent tout de même à clore la série avec brio. Il n'en demeure pas moins que c'est une série qui a connu un réel succès et qui est peut-être à la base de la BD « moderne ». En tout cas, c'est l'une de ses emblématiques séries qui m'a fait aimer la bande dessinée. Elle mérite amplement le qualificatif de culte. Avec ça, je rentre définitivement dans la catégorie des lecteurs « grand public ».

    Cependant, il n’y a pas de mal à ne pas être élitiste dans le choix des bd cultes. Je crois que ce n’est pas pour rien que cette série a su s’imposer et devenir un véritable phénomène dans l’édition de la bd au même titre qu’un Astérix par exemple. Or, on aura peut-être plus de facilité pour un Astérix que pour un XIII à accorder la note maximale malgré la piètre qualité des dernières aventures calamiteuses du gaulois. J’aimerais rétablir une certaine équité et exposer le fait que XIII fait définitivement partie du paysage de la bd. Bref, culte et incontournable !

    Et alors que l'on croyait que c'était définitivement terminé, voilà que le repreneur attitré de Jean Van Hamme à savoir Yves Sente reprend également la destinée de cette série après Thorgal. Nous revoilà dans un nouveau complot avec en prime un XIII en quête de sa mémoire. Le nouveau dessinateur reproduit à merveille le style graphique de William Vance.

    Au niveau scénario, c'est intéressant même si on se demande ce que vient faire les pionniers de la civilisation américaine dans cette aventure. A suivre par conséquent. Et cette suite ne va pas trop décevoir. Il y aura sans doute moins de révélations surprenantes mais plus d'aventures. On sent qu'on est embarqué pour une longue quête avec la description encore vague d'un nouvel ennemi qui aurait été à l'origine du précédent complot. Même si la ficelle paraît énorme, on se laisse tout de même prendre au jeu. Oui, Sente est bien le digne successeur de Van Hamme puisque on en redemande malgré tout.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:16:36
    Blacksad - Tome 1 - Quelque part entre les ombres

    Avis sur la série:

    Blacksad est sans doute une de mes bd préférées parmi toutes celles qui existent et qui inondent le marché depuis tant d'années. Un dessin absolument extraordinaire dans les traits presque hors normes (parmi les plus beaux dessins que je connais). Un découpage de planches et des prises de vue magnifiques! On a une impression générale de vertige et de mystère. Bref, une qualité graphique tout à fait exceptionnelle!

    Le parti pris de « bestialiser » les hommes offre une vue intéressante. On peut dire que le choix de l'animal correspondant à chaque personnage représente admirablement la personnalité des protagonistes de tout bon polar de ce type (ex: le berger allemand inspecteur de police, le gorille boxeur, le malfrat à tête de crapaud, le tueur reptile et le rat espion et cafteur...). De belles trouvailles en perspective!

    Le scénario de chaque tome est passionnant et renvoi à des thèmes résolument adultes. La critique distillée du racisme, du nucléaire, de la chasse aux sorcières communistes est parfaite.

    Tome 1 : Quelque part entre les ombres
    Ce premier tome est une histoire certes classique avec tous les codes propres au genre polar mais emmené avec un tel brio que la barre est d'emblée placée très haute. On découvre un univers fort intéressant avec ce détective fort charismatique. Les dés sont jetés pour une série qui va s'avérer tout à fait exceptionnelle.

    Tome 2: Artic Nation
    Le deuxième tome est une critique de l'Amérique ségrégationniste et intolérante. Cette dimension politique élève d'un cran le niveau de la série qui devient de plus en plus intéressante entre fausses pistes et rebondissements.

    Tome 3: Ame rouge
    Le troisième opus nous plonge totalement dans une histoire d'espionnage sur fond de communisme et de menace nucléaire. Le scénario se corse un peu pour nous livrer un final détonnant. Par ailleurs, les personnages et notamment notre héros prend une véritable dimension plus psychologique entre trahison et déception.

    Tome 4: L'enfer, le silence
    Ce 4ème tome s'est fait attendre ! En effet, il a fallu patienter près de 5 ans. Pour quel résultat? Je ne suis absolument pas déçu car c'est tout bonnement magnifique ! J'en avais presque les larmes aux yeux devant tant de grâce et de beauté. Le scénario se déroule dans une ville aux airs jazzy de la Nouvelle-Orléans. L'intrigue nous mène en bateau de manière magistrale.

    Tome 5: Amarillo
    Après un dernier tome jugé peu convaincant par la critique, c'était l'album le plus attendu de l'année. Pour moi, il n'y a pas photo: c'est une réussite totale ! Que du plaisir pour les yeux avec ces dessins tout simplement somptueux avec une finesse du trait inégalé. Le scénario n'est pas en reste avec des personnages à la psychologie plus vraie que nature. L'ambiance dégagée procure que du bonheur. Bref, c'est une maîtrise éblouissante !

    C’est une série géniale sous bien des aspects. Ce côté polar américain des années 50 m’a littéralement transporté dans cette autre époque. Je ne suis pourtant pas à la base un fana du genre « polar » mais on ne peut pas passer à côté. Un vrai régal pour tous les amoureux de la bande dessinée. J'accorde la note maximale pour le dessin.

    Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:15:40
    Le tueur - Tome 1 - Long feu

    Avis sur la série:

    Enfin une BD sans concession qui ose dire les choses telles qu’elles sont en réalité! J'ai aimé ce ton résolument décalé d'une noirceur inégalé. Les auteurs donnent une version bien pessimiste de la société et de l'âme humaine. C'est presque malsain.

    On suit le parcours d’un tueur implacable comme s’il s’agissait d’une profession ordinaire dans un genre d'autobiographie pas comme les autres! Cela peut faire froid dans le dos mais cela répond à une certaine logique. Je me suis surpris par exemple à avoir presque de la sympathie pour un homme froid et solitaire, méthodique et consciencieux dans son travail mais dont les états d'âmes sont intéressants à plus d'un titre.

    J’ai tout de suite accroché par une lecture très prenante qui fait la part belle à l’aspect psychologique du personnage et de son regard sur la société. Il est vrai qu'avec ces longs monologues, on entre plus facilement dans l'intimité, voir dans la tête de ce tueur. C'est une performance scénaristique étonnante avec une ambiance pesante et captivante.

    Mais attention: il ne faut surtout pas tomber dans le piège de légitimer le rôle des tueurs dans notre société. Gardez bien à l'esprit la notion de bien et de mal. Cet assassin tue des êtres humains pour de l'argent et il ne recule devant rien! Par ailleurs, il ne se remet jamais en cause avec son air détaché et un peu méprisant vis à vis du genre humain. Son cynisme nous désarme assez souvent. Le monde appartient-il réellement aux riches ? Faut-il profiter du système plutôt que d'être un bon citoyen et vivre une vie difficile ? C'est une philosophie qui en vaut d'autres et qui nous amène à nous poser des questions.

    Du grand art et de la maîtrise dans le dessin surtout au niveau de l’agencement des cases. Le découpage fluide permet une immersion totale dans la vie du personnage. Le graphisme froid et glacial est à l'image du tueur. Bref, une réussite totale!

    C'est une série grandiose parmi mes préférés qui ne bénéficie que des éloges d’un avis général des bédéphiles. Extraordinaire et époustouflant car les auteurs donnent pour une fois la parole à un anti-héros. Qu'on adhère ou pas, c'est une autre question...

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:14:43

    Lorsque j’ai découvert Watchmen, j’ai été littéralement submergé par une émotion nouvelle que j’avais rarement ressentie à la lecture d’un comics. Je découvrais une véritable merveille sur le sens de la vie dans le chaos du monde.

    Il faut dire que dès sa sortie en 1986, cette œuvre avait bouleversé le monde de la bande dessinée en remportant successivement la plupart des prix et récompenses. Le succès a été tout de suite au rendez-vous. Les critiques ont été élogieuses. Il faut comprendre que ce n’est pas une œuvre comme les autres. Elle a un côté innovateur et sophistiqué qui la place loin devant les autres. C’est une œuvre qui fait référence. Le monde du comics a changé après Watchmen en devenant un peu plus mature.

    Tout d’abord, on observe un style narratif incomparable avec une lecture sur plusieurs niveaux ! Que dire également de ces cases d'une sidérante beauté visuelle! Et pour couronner le tout, nous avons droit à un scénario intelligent et maîtrisé! Cette BD révèle une véritable personnalité artistique. C'est un style hors du commun qui pousse la qualité de cette histoire à un très haut niveau. A côté de cette BD, l'autre Monument Amour du comics Batman - Dark Knight fait vraiment pâle figure.

    Chaque case est à étudier avec parcimonie car il y a des détails qui paraissent insignifiants à première vue et qui se révèlent importants pour la compréhension de l'histoire. Une œuvre d'art sensorielle où l'auteur capture le secret des êtres au coin d'un regard. On pénètre dans l'intimité de ces supers héros avec un certain parti pris mais qui peut varier selon la perspective d'un personnage à l'autre. Les rapports entre eux sont complexes et évolutifs.

    Cela plaît à un public qui va au-delà du super héros caricatural. Sur fond d'une actualité inquiétante à l'époque de la guerre froide, cette intrigue a un final tout à fait étonnant. Les auteurs ont imaginé une uchronie où Nixon aurait encore gardé le pouvoir car la guerre du Viêt-Nam aurait été gagnée par les Etats-Unis.

    Cette fine équipe qui compose les gardiens est constituée des personnages suivants :
    - Rorschach (Walter Kovacs, le justicier psychotique au masque évoquant les tâches d’encre du fameux test)
    - Le Spectre soyeux II (Laurel Jane Juspeczyk, dite Jupiter, fille du premier Spectre et seconde compagne du Dr Manhattan).
    - Le Hibou II (Dan Dreiberg, successeur "adoubé" par le premier Hibou, Hollis Mason).
    - Ozymandias (Adrian Veidt, alias "homme le plus intelligent du monde" et athlète émérite)
    - Le Comédien (Edward Morgan Blake alias le psychopathe désabusé de la bande)
    - Docteur Manhattan (Jon Osterman alias « Dieu existe et il est américain »)

    Un film en 2009 réalisé par Zack Snyder est venu couronnée l’adaptation de ce roman graphique hors norme. Il a bénéficié en règle générale de très bonnes critiques en provenance de la Presse. Cependant, le public qui s’attendait à voir de gentils super-héros à la façon 4 fantastiques a été plutôt dérouté. Le comédien qui est assassiné au début est un véritable salopard. Le Dr Manhattan alias l’homme bleu est plutôt froid… Un mauvais bouche à oreille a alors commencé à fonctionner. On pensait que les néophytes allaient s’intéresser à cette bd. C’est vrai que les fans n’ont pas été déçus car la version cinématographique est assez fidèle au comics. Et dire que les gardiens ont été réputé inadaptable au cinéma !

    Le thème principal est la fin du monde. Il faut dire que l’horloge de l’apocalypse avance de minutes en minutes. Minuit sur l'horloge représentait une catastrophe mondiale, la fin de la civilisation telle qu'on la connaît. J’ai adoré cette référence à ce qui existe réellement. A noter que depuis le 22 janvier 2015, l'horloge affiche minuit moins trois (23:57).

    Il faut bien avouer que cette œuvre n’est pas à la portée de tout le monde de par son approche. Il faut le savoir et l’accepter. Les lecteurs de la bd à papa ou à grand-papa peuvent oublier car ce n’est pas leur code ou leur registre à moins de transcender. Il faut «parvenir» à aimer en décortiquant certains critères purement objectifs. Cela ne sera pas facile pour le lecteur qui doit disposer de beaucoup de patience. Le nirvana est tout au bout du chemin ! Un plaisir total garanti pour ce que je qualifie de culte tant son apport a été riche pour un renouvellement de la BD. Si seulement toutes les BD procuraient un tant soit peu cette perfection !

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:13:05
    Okko - Tome 1 - Le cycle de l'eau I

    Avis sur la série:

    C'est l'un des rares achats que j'ai effectués impulsivement grâce à un coup d'oeil sur une couverture réellement magnifique. Et puis, lorsqu'on feuillette ces pages de grandes qualités, on ne peut être que sublimé par un dessin grandiose car précis dans le trait accompagné d'une colorisation sans faille. Bref, la forme est parfaitement maîtrisée. C'est un nouveau venu qui fait ses entrées dans le monde de la bd en nous proposant d'emblée une oeuvre de qualité.

    Sur le fond, on suit le parcours d'Okko, un rônin sans maître qui est à la tête d'un petit groupe de chasseurs de démons sous l'ère Asagiri troublée par des luttes intestines. Le cadre est totalement dépaysant même si cela rappelle étrangement le Japon. D'ailleurs, l'anagramme de Pajan ne laisse planer aucun doute. L'auteur a voulu vraisemblablement s'affranchir d'un cadre historique contraignant pour laisser libre court à son imagination.

    Les personnages sont intéressants, voire charismatiques à l'exception de ce Okko justement dont on ne saura vraiment pas grand chose. Il y a tout d'abord ce guerrier gigantesque qui se cache derrière un masque soulevant ainsi de nombreuses interrogations sur son passé. Nous faisons également la connaissance de ce moine un peu fantasque qui a la faculté de communiquer avec les forces de la nature. Et puis, un quatrième membre est admis dans ce petit groupe pas très hétéroclite pour notre plus grand bonheur. Nous allons justement suivre la quête initiatique de ce petit garçon.

    Cette bd possède l'originalité de se composer de divers cycles comme l’eau, le feu, la terre, l'air et le vide. Chacun des éléments compose un diptyque. Les aventures sur deux tomes créent une dynamique assez cohérente. Voyons ce que cela donne dans le détail des cycles :

    Le cycle de l'eau :
    On relèvera d'emblée une mention spéciale pour la narration assez fluide et qui nous fait vite pénétrer dans cet univers. La lecture demeure très agréable avec une belle clarté des plans et du cadrage. Fantastique et magie seront au rendez-vous sur fond de parfum asiatique. On fait ainsi la connaissance des personnages dans un univers asiatique médiéval totalement imaginaire. Les deux premiers tomes semblent augurer de belles aventures en perspective. Cependant, la dernière partie du tome 2 semble donner quelques signes de faiblesse au niveau du scénario un peu trop conventionnel. On aurait aimé un final un peu plus marquant.

    Le cycle de la terre :
    Le succès de la série va aller en grandissant. Les lecteurs vont néanmoins rester sur leur faim avec une légère déception en ce qui concerne l'intrigue que compensera des planches d'une qualité indéniable. En effet, le scénario va se montrer assez répétitif. La crainte sera celle que l'auteur ne se ressaisisse pas et fasse ainsi sombrer cette série dans une odyssée désincarnée. C'est déjà arrivé avec des séries qui ont démarré en fanfare avec une barre placée très haut. Bref, ce cycle sera celui de l'incertitude.

    Le cycle de l'air:
    Le renouveau va fort heureusement arriver avec le 5ème tome qui marque un véritable tournant dans la série avec un rebondissement étonnant. C’est de loin la meilleure histoire avec un suspense et une intensité dramatique dignes de ce nom. Action et suspense seront au rendez-vous. Ce cycle nous réconcilie avec Okko.

    Le cycle du feu :
    Le quatrième cycle, à savoir celui du feu, est également très réussi avec un scénario fort original qui dévoile un peu plus l'organisation politique de ce pays imaginaire avec les 4 familles. Je ne m'attendais pas à un scénario aussi bien travaillé où il va falloir jongler entre les jeux politiques des 4 familles. C'est le cycle de la maturité. Je me dis qu'il va être très difficile de faire mieux. J'ai l'impression d'un nouveau départ avec une richesse de l'univers très impressionnante.

    Le cycle du vide :
    C’est rare les séries qui se bonifient avec le temps. Okko, c’est de mieux en mieux et on sent que le final sera grandiose. Le scénariste a su conserver des secrets concernant certains personnages ce qui nous procure désormais du plaisir à les découvrir. C’est également le cycle le plus sombre de la série dans une ambiance noire et sanglante. On découvre un héros qui peut se tromper dans ses choix et qui le fait payer cruellement autour de lui. Est-ce que cela casse le mythe ? Au contraire, cela le renforce magistralement en ce qui me concerne. L’auteur est véritablement au sommet de son art en propulsant Okko dans la légende. Il a beaucoup progressé d’un point de vue scénaristique et cela se ressent à la lecture. Nous avons là le meilleur.

    Pour la petite anecdote personnelle, j'ai eu le plaisir de rencontrer Hub lors d'un festival. Ce dernier m'a dessiné le personnage masqué de Noburo à l'aquarelle sur mon premier tome. Généralement, je ne suis pas fan de demander des dédicaces de ce type. J'ai réalisé une exception. Merci Hub pour ce talent et pour ces bons moments de lecture !

    Cette série a eu du succès et c'est amplement mérité. Je pense qu'il s'agit même de l'une des meilleures de la décennie qui s'est écoulée et je pèse mes mots.

    Note Dessin : 4.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:12:17
    Sambre - Tome 1 - Plus ne m'est rien...

    Avis portant sur la série:

    Sambre, c’est tout d’abord une tragique histoire d’amour pendant la Seconde Révolution Française. On nage en plein romantisme. Le fils d'une famille bourgeoise et rural du XIXème siècle va tomber amoureux d'une jeune vagabonde aux yeux rouges. La famille va tenter de s'opposer à cette union. Le destin également. La famille de Sambre va être très marquée par les événements historiques liés à la Révolution de 1948.

    Le premier album date de 1986. Le dernier en date est de 2016, c’est le 7ème volume près de 30 ans après. Sambre a marqué la bd car dans les années 80, la bd n’avait essentiellement qu’une fonction divertissante. Le dessin en noir et blanc avec ce coloris de rouge et ce souci du réalisme donne une superbe impression de jamais vu dans la BD moderne. Une mise en couleur en adéquation avec une histoire d'amour impossible. On est très loin de la ligne claire si chère à de nombreux lecteurs avec ses tons joyeux. Sambre dénote totalement avec des tons sombres et un auteur qui joue avec les ombres et les lumières sans compter sur le rouge et le noir pour faire écho à l’œuvre de Stendhal.

    Sambre s’inspire des romans fleuves du XIXème siècle. Le récit se déroule d’ailleurs sur plusieurs années. Il y aura plusieurs générations des membres de la même famille. Le thème sera celui de l’héritage et de la malédiction. Pour la première fois, nous avons également des personnages qui ont une psychologie propre assez approfondie. Sambre a marqué l’histoire de la bande dessinée tel que nous la connaissons.

    L’œuvre est axée sur une histoire de famille avec des personnages qui recherchent leurs origines afin de percer le mystère. On va découvrir un romantisme noir et occulte avec toute la complexité du XIXème siècle. Il y a d’ailleurs une forte portée symbolique.

    J’ai littéralement adoré cette superbe fresque romantique. Sambre est un véritable monument de la bd ! Des couvertures également magnifiques. Une série culte assurément ! Je suis véritablement rempli d’admiration tant pour le graphisme exceptionnel que pour l’atmosphère dégagée de cette triste histoire d’amour. Une vraie merveille qui se lit comme un roman de Zola.

    Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:11:25
    Les aigles de Rome - Tome 1 - Livre I

    Avis portant sur la série:

    Nous vivons une époque bien puritaine. Je ne trouve pas choquant qu'il y ait une bd plus B.N. et les sept petits adultes qui nous montre les moeurs d'une autre époque. Si je pouvais vivre à l'époque romaine, je ne dirai pas non. Mais bon, les combats de gladiateurs avec toute cette sauvagerie, cela donne quand même à réfléchir! Que les dialogues soient triviaux, cela fait partie de toute façon du langage militaire toute époque confondue. Le latin devait 'il être de rigueur?

    Je classe Marini parmi mes meilleurs dessinateurs sinon le meilleur. Le fait qu'il réalise intégralement une bd ne me déplaît pas, au contraire! Je trouve qu'il ne s'en sort pas si mal comme scénariste car c'est parfaitement soigné et documenté même si cela n'égale pas le niveau atteint par Murena. On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable.

    C'est vrai que la thématique des frères ennemis dont les rapports deviennent amicaux à mesure que les épreuves se multiplient n'est pas nouvelle. Mais c'est si savamment orchestré ! On s'attache véritablement aux personnages dès le premier livre. Par ailleurs, pourquoi bouder le plaisir des yeux devant toutes ces très jolies courbes féminines. C'est de toute façon pour un public averti. :8

    Le livre II ne fait confirmer que mon impression première. Il y a là tout ce que j'aime dans la bd et on ne peut renier sa nature par snobisme ou par suivisme. La qualité est au rendez-vous et on est véritablement immergé dans l'Histoire de Rome.

    Le livre III se passe entièrement en Germanie et il nous fait découvrir une perspective assez intéressante des différentes tribus soumis à l'envahisseur romain. C'est également le tome où les deux frères vont emprunter des chemins différents et se combattre à nouveau pour notre plus grand plaisir.

    Le livre IV confirme la trahison d'Arminius qui se révèle être un grand stratège. Le pauvre Marcus sera malmené. Pourtant, on arrive à comprendre les faits et geste de son rival. Ce tome sera particulièrement violent. Le sexe a pratiquement disparu. L'heure du combat a sonné. Marini maîtrise à merveille le cheminement au coeur de la bataille ainsi que la palette graphique. Bref, c'est encore un sans faute ! C'est incontestablement sa meilleure série !

    Le livre V nous réserve encore une fois le meilleur au terme d'une grande bataille dans les forêts et les marécages de Germanie. Les légions romaines vont avoir fort à faire face aux tribus barbares. Il y a également un grand tournant dans le récit. Au début de la saga, il y avait deux héros bien distinct. Désormais, il n'y en a plus qu'un qui démarque nettement dans l'héroïsme et ce n'est pas forcément sur lui qu'on aurait misé au départ. Je profite également de ce cinquième tome pour faire passer cette série dans la catégorie culte. Il est clair que j'ai tout de suite aimé le récit. D'un point de vue subjectif, c'est le genre de bd que j'adore et qui me fait réconcilier avec cet art. C'est culte pour moi mais cela ne le sera pas forcément pour les autres lecteurs. Jusqu'à présent, je ne décernais cette note qu'avec également l'assentiment de la majorité comme on peut dire qu'Astérix est une série culte. J'ai envie de différencier cette série car je n'ai absolument rien à lui reprocher et elle me procure un plaisir de lecture maximale comme rarement atteint.

    En résumé, une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:07:24
    De Cape et de Crocs - Tome 1 - Le secret du Janissaire

    Avis portant sur la série:

    Voilà une lecture qui détonne ! C'est impétueux à souhait ! J'adore les dialogues et l'humour fin qui s'en dégage. C'est tout à fait mon style ! Le dessin est véritablement somptueux et tout en nuance. Par moment, c'est même incroyablement divin de beauté. Cela apporte un incontestable Les Plus Grands Super-Heros du Monde à ce récit d'aventure.

    Les 20 premières pages ne m'avaient pas tout à fait convaincu il y a deux ans et j'avais arrêté net ma lecture. J'avais peur d'un verbiage façon comédia dell'arte tout le long qui m'aurait épuisé dans tous les sens du terme. Heureusement, il n'en est rien. Bien m'en a pris de reprendre la lecture. Comme quoi, je donne raison à tout ceux qui pensent qu'il faut juger une oeuvre après avoir tout lu.

    J'ai véritablement ressenti la grande aventure mêlée à de la poésie. C'est un savant mélange qui fait la singularité de cette oeuvre unique en son genre, bien qu'on assiste actuellement à la montée en puissance d'autres bd qui tentent d'imiter le style avec plus ou moins de bonheur (Célestin Gobe-la-lune, Spoogue...).

    Par ailleurs, je n'avais pas l'impression qu'il y a une baisse de régime dans les derniers tomes. Bien au contraire! Cependant, comme pratiquement toutes les séries cultes, ce sont bien les premiers volumes qui sont les meilleurs. Cela est indéniable ce qui n'empêche pas de trouver une suite de haut niveau. Comme la plupart des lecteurs, on attend la fin du cycle lunaire pour espérer le retour de la grande aventure sur Terre.

    Le 10ème tome marque donc la fin des aventures de cette joyeuse bande. J'apprécie surtout qu'il y ait une fin même si elle reste ouverte. Voilà une série qui ne s'éternise pas et qui sait tirer sa révérence finale comme une vraie pièce de théâtre. Le dessin culmine par sa beauté. Les dialogues sont toujours aussi exquis.

    En conclusion, nous avons là une série tout à fait originale qui aura fini par nous séduire.

    C’est un plaisir de retrouver un nouveau diptyque pour cette série mythique. Le récit est censé se passer 20 mois avant la série initiale et cela sera un diptyque. On se concentre sur l’aventure du mignon petit lapin Eusèbe dont le mystère de son passé a toujours été conservé. J’avoue avoir pris du plaisir à revoir ce sympathique personnage dont la gentillesse et la naïveté se confondent pour nous donner des scènes très décalées. Certes, les inconditionnels crieront au scandale surtout ceux qui ont acquis le coffret de l’intégral en 2012. Quand il n’y en a plus, il y en a encore ! On devrait tous le savoir. Le dessin frise encore une fois la perfection. C’est franchement sublime. La poésie est toujours présente. Bref, ce n’est que du bonheur !

    En résumé: une richesse de texte et un dessin sublime pour constituer une pure merveille !

    Note Dessin : 4.75/5 - Note Scénario : 4.25/5 - Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:04:19
    Walking Dead - Tome 1 - Tome 1

    Avis portant sur la série:

    Je dois avouer que j’ai adoré littéralement. Le scénario est terriblement efficace. Je comprends que le cinéma ait également des visées. D'ailleurs, la série a fait un carton dans un genre qui n'est pourtant pas populaire chez la ménagère de moins de 50 ans. J'avoue aisément posséder toutes les intégrales et que c'est l'une de mes séries préférés. Cependant, c'est bien la bd qui m'a amené à la TV et non l'inverse.

    L’action ne sera pas pour autant omniprésente. L’auteur laisse le temps au récit de s’installer sur une ambiance de fin du monde. J’ai juste déploré que le début commence sur une idée déjà exploitée par le film 28 jours plus tard de Danny Boyle. Fort heureusement, le reste va se démarquer assez rapidement. On dévore littéralement chaque tome. Je constate également que cela reste bon même sur la durée. Il y a une virtuosité dans l’écriture de chaque scène qu’on ne peut qu’admirer. Le travail est remarquable également d’un point de vue graphique.

    Il y a un côté terriblement humain qui n’est pas habituel au genre. On découvre toute une galerie de personnages avec leur psychologie propre ainsi que leurs réactions face aux difficultés rencontrées. Par ailleurs, le danger semble émaner de partout. Il y a un côté imprévisible qui fait frissonner. Le tome 8 marque d'ailleurs un sommet inégalé. On se rend compte que tout est malheureusement possible dans l'horreur. Le tome 14 nous rappelle également qu'aucun personnage principal n'est à l'abri. On regrettera la disparition de personnages qu'on aimait bien mais il y a toujours les autres. Rick demeure le pilier central. L'auteur a une formidable capacité à renouveler le récit pour maintenir le suspense à son comble.

    Le tome 22 marque une rupture également temporelle qui relance tout l'intérêt de la série. Que dire également du tome 24 dont la fin nous laisse véritablement sans voix ? On passe certes d'un ennemi terrifiant à l'autre. Cependant, cela sera un véritable rebondissement du scénario que l'on n'attendait pas. Il ne s'agit plus de survivre face à un psychopathe mais c'est plutôt un choix de civilisation sur un mode de reconstruction du monde.

    Le tome 26 marque le retour d'un grand méchant que l'on attendait plus. Il revient encore plus machiavélique et fou que jamais. Il faut dire que le public l'aime bien et en redemande. Je connais dans mon entourage une femme fou d'amour pour lui: c'est dire. On est juste un peu étonné de la direction prise par le scénario. C'est un virage à 180 degré. Il est vrai que le tome 27 apporte encore des revirements, des situations inattendues. On regrette juste la disparition un peu trop brutale d'un leader pour les chuchoteurs mais qui sera vite remplacé. On atteint encore des sommets dans la lecture plaisir ce que confirme d'ailleurs le tome 28 alors qu'au niveau de la série TV, on constate un véritable essoufflement à partir de la saison 7. Je suis bluffé par le fait que les scénaristes ont su redynamiser la série après autant de tomes.

    J’aimerais pouvoir encore découvrir des séries de cette intensité et de cette qualité. Je sais que cela va devenir de plus en plus rare… J'ai acheté toute la série d'un seul coup : c'est dire que je n'avais pas eu un tel coup de cœur depuis fort longtemps. C'est une série que je qualifie de culte car elle va révolutionner le genre. Et puis et surtout, au fil des tomes, on sent une montée d'intensité qui ne se dément pas après pourtant plus de 20 tomes. C'est tout bonnement extraordinaire !

    Note Dessin: 4.25/5 - Note scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:02:59
    Largo Winch - Tome 1 - L'héritier

    Avis portant sur la série:

    Cette célèbre BD typiquement commerciale explore le monde financier au travers un héritier hors du commun: jeune, beau et à qui tout réussit. Sa générosité et son humanisme vont être confrontés aux requins de la finance.

    Jusqu’au 6ème tome, c’est réellement passionnant car on explore le monde financier dans tous ses états avec une intrigue qui allie business et action. Après, c’est un cran en dessous bien que les deux derniers volumes remontent un peu dans mon estime. En effet, le 7ème tome à savoir "la Forteresse de Makiling" paru en 1996 marquait une nouvelle direction pour la BD, laissant l'univers de la finance et de ses complots pour lui préférer des récits d'aventures exotiques.

    Le scénariste Van Hamme s’essouffle ces dernières années dans l’exploitation commerciale à tout va. Le héros s’en tire toujours à la fin, cela devient presque énervant car archi conventionnelle. Il n'y a guère de psychologie propre à ce personnage très stéréotypé. C’est réellement dommage.

    Cependant, bonne nouvelle : Van Hamme a très vite compris le message de ses lecteurs et il s'applique à nouveau à trouver des scénarios originaux. Il cisèle son découpage avec efficacité et dynamisme. Il n'y a aucun temps mort ou de scènes superflues. Peu de scénariste sont capables de produire un récit avec autant d'efficacité. C'est bien là l'ultime marque d'un auteur qui était d'emblée mon préféré.

    Le fait qu’une BD soit commerciale ne me déplaît pas pour autant. Quand je lis un Largo Winch, je passe un bon moment de détente même s’il y a les ingrédients habituels du genre. Le plaisir de la lecture compte beaucoup dans mon appréciation personnelle.

    Par ailleurs, ce "milliardaire en blue jeans" ne se contente pas d'être beau, riche et doué pour l'action: il est aussi décidé à se servir de sa fortune pour mettre en pratique ses convictions humanistes. Respect pour Mister Winch! Que dire également des personnages secondaires qui sont devenus un atout majeur pour la série: on suit avec une certaine délectation les frasques de Simon Ovronaz et on rigole toujours de l'attitude très conservatrice de Dwight E. Cochrane, le numéro 2 du groupe W.

    Je dois avouer que cette série est de l'une qui m'a fait apprécier la bande dessinée en général. C'était pour moi une grande révélation à l'époque de sa découverte. J'ai quand même hésité à mettre la note Culte sur cette série tant décriée. Je franchis le pas afin d'être en accord avec moi-même. Bon, je réalise qu’avec une telle note pour une telle série, je vais basculer dans la catégorie des lecteurs « grand public » du genre populaire. Cependant, j’assume totalement mes choix étant prêt même à les revendiquer !

    Le succès du film tiré de la bd prouve que cette série est bien au-dessus du lot, qu'elle a marqué toute une génération. Il faut dire que depuis sa création il y a plus de 20 ans, Largo Winch est devenu une série culte, un véritable phénomène éditorial appuyé par un solide accompagnement marketing à la sortie d’une nouveauté ou d’une adaptation audiovisuelle. Onze millions d'albums se sont vendus dans le monde. Les adaptations cinématographiques s'enchaînent entraînant une nouvelle notoriété à ce personnage à travers un public qui ne lira jamais une bd.

    A noter que le scénariste Van Hamme a passé le relai totalement à partir du tome 21. Cela se ressent bien évidemment mais bon. Il est vrai que cela donne n'importe quoi au niveau du scénario puisque ce bon Largo compte faire revenir son siège fiscal aux USA afin de payer ses impôts comme tout bon citoyen. La crédibilité en prendra un sacré coût.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:01:53
    Murena - Tome 1 - La pourpre et l'or

    Avis portant sur la série:

    Murena est produit par un scénariste très talentueux à savoir Dufaux et un dessinateur hors-paire: Delaby. Murena est un somptueux péplum riche en rebondissement tragiques. L'une de ses grandes forces est de coller scrupuleusement à la réalité historique et de la rendre palpable et émouvante.

    Le premier cycle "celui de la mère" raconte l'histoire de la jeunesse de l’empereur Néron dans la Rome antique. L'empereur Claude est tombé amoureux d'une jeune femme, délaissant ainsi la terrible Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Agrippine n'aura de cesse que de faire reconnaître son fils comme unique héritier de l'empire et s'opposer à Brittannicus. Elle sera prête à tout même à tuer ceux qui barrent la route au chemin du trône.

    Néron est un jeune homme écrasé par le poids de sa mère, il se soumet à tout ce qu'elle prévoit pour lui, jusqu'à être complice du plus terrible des actes. Devenu empereur, ce dernier prend conscience des véritables motivations de sa mère au point d'ordonner son assassinat. Mais avant de disparaître, Agrippine élabore une dernière machination: placer Néron entre les griffes de l'inquiétante Poppée.

    Le second cycle "celui de l'épouse" explore les années où Néron est enfin parvenu à se soustraire de l'emprise de sa mère et où il règne sans partage sur l'Empire mais où il a succombé aux charmes vénéneux d'une femme encore pire que sa défunte mère. Son meilleur ami Murena apprendra à ses dépens qu'il n'est pas bon de rester près du pouvoir. Néron va sombrer petit à petit dans la folie que lui connaissons attisée par son épouse Popée.

    Pour autant, l'auteur ne le considère pas comme un personnage tout noir. Il y a comme une espèce de réhabilitation à un moindre degré que l'on ressent par exemple dans le tome 7 où l'on découvre qu'il a véritablement de la peine après la mort de sa fille unique. On voit également qu'il n'a pas allumer le feu dans Rome ce que je croyais véritablement d'après ce qui en avait été dit jusqu'à présent. Oui, le récit de sa vie réserve quelques surprises de taille !

    Le troisième cycle est "celui de la mort" et commence véritablement avec le tome 9 à savoir les épines qui sera le dernier dessiné par le regretté Philippe Delaby. On le regrettera beaucoup car il a porté cette série sur des sommets historiques.

    Autant dire que le tome 10 était particulièrement attendu 4 ans après le dernier. Il fallait prendre la relève de l'excellent dessinateur Philippe Delaby. Pas facile vu le niveau graphique de ce dernier qui frisait avec la perfection. Je n'ai pas été déçu par Théo qui a repris le flambeau avec honneur. C'est la série qui en dépendait véritablement. Il apporte une autre touche tout aussi intéressante. Son dessin est certes un peu plus anguleux et sans doute un peu moins perfectionniste. Cependant, il y a une parfaite maîtrise des corps et des décors tout en assurant un cadrage digne de ce nom à cette production. Une bonne idée que cette tête de cochon pour un banquet assez prometteur. Le récit est relancé par la perte de mémoire de Murena qui va se retrouver mêler à un complot visant à tuer l'empereur.

    Je considère cette série comme un réel chef d’œuvre tant par le dessin qui frise la perfection que par la psychologie de ses personnages. Les luttes intestines sont montrées dans toute leur dureté. Tous les coups sont permis pour des personnages dévorés par la passion du pouvoir, ce dernier les poussant à accumuler trahisons et crimes!

    Une BD « culte » même si le personnage du héros portant le nom de la série pourrait être plus étoffé. Il est vrai que c'est le seul personnage principal de la série à être fictif. Murena est tout à tour témoin et acteur de l'existence mouvementée de Néron.

    C’est du grand art! De loin, une des meilleurs BD historique avec un souci du réalisme qui imprègne chaque case des albums jusque dans ses moindres détails. Bref, Murena restitue dans toute sa splendeur, sa violence et son horreur le règne de Néron. Une captivante et prodigieuse leçon d'histoire!

    Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:00:33
    Le chant des Stryges - Tome 1 - Ombres

    Avis portant sur la série:

    Cette BD rappelle la série X-Files dont j’étais un grand fan entre le polar et le fantastique teinté d’ésotérisme. J’ai aimé d’emblée cet univers. Comment ne pas frémir devant les terribles Stryges? C’est angoissant et très bien ficelé au niveau de l’intrigue. Très vite, cette série s’est imposée parmi mes préférées et je n’ai pas eu de mal à acquérir toutes les autres séries dérivées émanant de l’univers des Stryges à l'exception d'Asphodèle. Encore aujourd’hui, j’éprouve beaucoup de plaisir à la lecture. Il y a tout ce que j’aime dans la bande dessinée. Je dois être certainement le cœur de la cible visée parmi les lecteurs.

    Cependant, il est très dommage qu’en cours de série, le format de la BD a évolué au mépris des fidèles acheteurs qui avaient commencé par un format plus petit. Delcourt ne respecte pas ses fidèles lecteurs ! C’est vraiment caractéristique de cet éditeur ! De plus, les couvertures originales sont bien moins attractives que les nouvelles. Que dire également des tranches qui ont complètement évolué ! Nous avons ici « la totale » de ce qui peut être désagréable pour un collectionneur de bd. Mais il est vrai que selon Delcourt, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse avec comme leitmotiv "il faut respecter l’œuvre de l’auteur". J'ai éprouvé un peu de regret mais je ne pouvais me permettre de tout racheter à nouveau.

    Cette BD demeure toutefois indispensable dans toute collection de BD qui se respecte. Je considère le scénariste Corbeyran comme le meilleur de sa génération. C'est véritablement du grand art ! J'ai toutefois attendu la fin de la saison 2 pour décerner la note maximale à cette série. C'est tout simplement magistral dans le dénouement. Alors que les séries dérivées ont véritablement eu du mal à se conclure, voilà que le Chant des Stryges parvient à se bonifier. Une très belle réussite qui parvient à nous tenir en haleine !

    La saison 3 se déroule 7 ans après les faits du remarquable tome 12 qui nous dévoile l'identité du fameux Sandor Weltman. Il était difficile d'assurer la relève pour relancer l'intrigue. Pourtant, le 13ème tome y parvient en introduisant une nouvelle problématique ainsi qu'un nouveau personnage assez psychopathe.
    Le 14ème tome va encore aller plus loin avec des scènes qui font froid dans le dos. On sent bien que c'est la dernière ligne droite avant le final général de toute une saga fantastique qui a réussi le pari de la cohérence.
    Au 15ème tome, on se rend compte qu'un personnage féminin introduit à la fin du précédent a totalement disparu des écrans sans en connaître la raison. Cela m'a chiffonné sur toute la lecture de cet album qui marque des retrouvailles mais qui est surtout l'occasion de faire une petite pause dans l'intrigue.
    Le 16ème tome voit la disparition d'un personnage central qu'on avait plaisir à suivre notamment dans les séries dérivées de cet univers.
    Le 17ème tome se termine de manière un peu abrupte. On se demande comment le scénariste va faire pour le dernier tome de la série qui va clôturer cette saga des Stryges. C'est un défi colossal à relever. S'il y parvient, la note culte sera bien justifiée.
    Le dernier tome confirme le talent de l'auteur qui met un terme à cette saga commencée il y a près de 20 ans. Nul doute qu'elle aura un peu marqué le monde de la bande dessinée moderne c'est à dire celle du XXIème siècle. Il y a certes eu des hauts et des bas mais au final une belle aventure.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:56:54
    Le tueur - Affaires d'état - Tome 1 - Traitement négatif

    Voici la première série dérivée du tueur qui est l'une de mes bd préférées. Le tueur revient après plusieurs années d'absence. On nous prévient que les lieux et les enjeux changent. En effet, le tueur a été recruté par la DGSE pour des missions d'élimination. En effet, on sait depuis François Hollande, qui s'en est un peu vanté, qu'un président de la République dispose d'un droit de vie ou de mort sur certains individus peu recommandables. De tous temps, quelque soit le régime (dictature ou démocratie), on a éliminé des individus.

    Le constat part sur le fait qu'on peut rendre la vie des autres bien pire que la mort qui apparaît alors comme une délivrance. Le tueur est toujours aussi implacable dans sa manière de penser afin de justifier son métier pas comme les autres. On aimerait ou pas l'avoir comme ami...

    Le changement est radical car il travaille pour l’État. C'est clair que sa paye en a pris un coup. On sait presque tous que les forces de l'ordre ne sont pas très bien rémunérées dans notre pays. Par contre, son cœur d'activité n'a pas changé. Il s'agit de mettre hors d'état de nuire en raison de la sécurité du peuple avec pour préalable que les gens n'ont pas besoin de savoir. C'est mieux ainsi.

    On apprendra par exemple que la CIA a dit que les assassinats de quelques scientifiques iraniens par les israéliens ont davantage fait dérailler le programme nucléaire d'armement iranien que toutes les sanctions internationales. En effet, si on identifie les individus clefs, ceux sans lesquelles la machine ne fonctionne plus , et qu'on les élimine, alors la machine s'arrête. Plus que jamais, c'est d'actualité.

    J'adore cette nouvelle façon de penser qui donne également des vérités même si souvent, on essaye de se voiler la face. Cette narration est sans doute l'une des meilleures que j'ai pu lire jusqu'à présent. La notation série culte pourrait apparaître comme un brin exagérée mais elle correspond à ce que j'aime vraiment dans la bande dessinée. Le tueur est une série qui fait du bien.

    Le départ est assez tonitruant et cela promet, car le tueur a désormais le droit de tuer. Il ne va pas se gêner.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:55:53

    Avis portant sur la série:

    Que se passe t-il avec les mangas ? Je constate que certains titres ont tout pour plaire tant la qualité peut être au rendez-vous. Cesare était d'ailleurs recommandé par Historia. Or, les recommandations ne sont pas toujours très satisfaisantes. Bref, je me suis laissé surprendre et le résultat a dépassé toutes mes espérances. C'est le meilleur manga de toutes ces dernières années.

    On va suivre le parcours que n'aurait pas renié un certain Machiavel et son fameux Prince. Récemment, j'avais avisé un manga sur Le Prince et j'en avais appris un peu plus l'oeuvre de cet auteur si critiqué. Il est vrai que César Borgia est un homme fascinant et talentueux derrière son côté froid et calculateur. C'est une personnalité que l'on prend plaisir à découvrir.

    Bien que le titre du manga soit Cesare, on le voit au travers des yeux d'un certain Angelo Da Canossa dont le grand-père était tailleur de pierre au service de la famille des Médicis. Ce jeune homme est naïf et met souvent les pieds dans le plat au milieu des différentes factions politiques. Il fait office de narrateur ou de reporter afin d'avoir un point de vue neutre. C'est bien pensé.

    L'auteur Fuyumi Soryo a fait appel à un spécialiste de la renaissance italienne qui est également professeur d'université à savoir Motoaki Hara. On constate bien un parcours sans faute qui respecte jusqu'à la typologie des lieux. Et puis, on va faire des rencontres tout à fait intéressantes et qui vont marquer à tout jamais la renaissance à savoir Christophe Colomb ou Léonard de Vinci sans parler de Machiavel.

    Comme dit, je ne suis pas hostile aux mangas lorsqu'ils parviennent à égaler une richesse historique rare. Par ailleurs, j'ai aimé la beauté et l'élégance du trait. Décors, vêtements, personnages : rien n'est laissé au hasard. En un mot : c'est réellement passionnant !

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:57
    Les 5 Terres - Tome 3 - « L'Amour d'un imbécile »

    Tome 3 : L'amour d'un imbécile
    Il faut apprécier ce genre de saga médiévale sur fond de complots politiques et de manigances pour accéder au pouvoir. Ce troisième tome sera aussi riche que fascinant à bien des égards. Je rehausse la note à 5 étoiles en accordant le maximum pour une série ambitieuse qui le mérite incontestablement. C'est également mon coup de coeur du moment.

    Les lions envisagent un putsch pour faire tomber les tigres déjà durement éprouvés. Néanmoins, le jeune héritier Méderion a bien plus d'un tour dans son sac pour délivrer une leçon digne de ce nom afin de se débarrasser de la totalité de ses adversaires internes.

    Pour l'instant, la part belle a été consacrée à l'île d'Angléon qui domine les 5 terres. On a hâte de voir ce qui se passe sur les autres continents.

    Au final, une saga qu'on ne manquera pas de suivre tant la perfection semble être atteinte grâce aux talents des auteurs.

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:40
    Les 5 Terres - Tome 2 - « Quelqu'un de vivant »

    Tome 2 : Quelqu'un de vivant
    Pour autant, je suis très enthousiaste sur le scénario qui m'a littéralement subjugué. Les dessins sont également extraordinaires jusque dans les détails. On y croit à ces animaux qui ont des comportements si humains.

    Le second tome se poursuit en complexifiant davantage la situation entre les différents protagonistes. Il faut dire qu'il y a une multiplication de personnages et chacun joue un rôle bien particulier qu'il nous faut suivre pour bien comprendre l'intrigue qui gagne d'ailleurs en profondeur.

    On peut dire que le scénario est assez bien ficelé, avec également des personnages qui sont très intéressants. Cependant, comme dans la célèbre série Game of Thrones, les prétendants au trône ou les occupants à ce poste suprême ne font pas long feu. Le final est encore une fois assez surprenant.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:10
    Les 5 Terres - Tome 1 - « De toutes mes forces »

    Tome 1 : De toutes mes forces
    J'attendais une série comme celle-là depuis bien longtemps. Il faut dire qu'elle a tout pour séduire avec ces personnages animaliers anthropomorphes, dans un univers médiéval-fantastique. Il y a également un croisement avec une intrigue à la Game of Thrones dont les auteurs s'inspirent sans se cacher ce qui n'est pas pour me déplaire tant que la qualité est bien présente sur le fond et la forme.

    Le premier tome se termine d'ailleurs sur un coup de théâtre ahurissant que je n'avais pas vu venir. A chaque fois, le lecteur est pris de court. Il croit qu'une scène se terminera comme il se l'imagine mais ce n'est pas toujours le cas. Il y a un véritable effet de surprise à de nombreuses reprises qui déjoue tout les pronostics.

    J'aurais cependant deux bémols sur la forme à apporter :
    - Dans la postface, on nous indique qu'il y a eu une bataille à Drakhenor. Or, dans le récit, il s'agit bien de Dhakenor. Une petite faute de frappe est venue se glisser ce qui peut entraîner le lecteur dans une petite incompréhension.
    - Par ailleurs, une carte des 5 terres est dessinée ce qui nous permet de prendre connaissance de la typologie des lieux d'action. On remarquera un point désignant une ville non nommée sur le continent d'Ithara. Or, on remarquera que ce point a totalement disparu dans la carte du second tome.

    C'est vrai que ce ne sont que des détails mais c'est cela qui fait ou pas la qualité d'une oeuvre. C'est dommage qu'il n'y a personne de compétent pour relire et signaler ces fautes qui alourdissent l'oeuvre avant sa publication.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:51:57
    Charlotte Impératrice - Tome 2 - L'Empire

    Tome 2 : L'Empire
    Ce second tome confirme pour moi l'excellente impression laissée par le premier opus. Du coup, je passe la note à 5 étoiles, non pas dans un élan de générosité, mais surtout pour consacrer une bd désormais culte. Il s'agit de récompenser le travail des auteurs par la reconnaissance.

    L'action se situe durant les années mexicaines. Charlotte va devenir l'impératrice pendant que son pitoyable mari s'adonne à ses plaisirs vils et stupides en mauvaise compagnie.

    L'intrigue va évoluer tout le long de ce tome entre l'arrivée et les années de règne dans un état en proie à la guérilla sur fond de révolution en marche. Il y a comme un véritable souffle épique qui fait du bien. On découvre que la charmante Charlotte n'avait rien à envier à sa belle-soeur Sissi.
    Les décisions politiques qu'elle prend sont généreuses tout en étant avant-gardiste. On sait qu'elles couteront très chers. Elle n'a ni le soutien de l'armée, ni du clergé. Cela va être très difficile pour la suite.

    Le graphisme est toujours aussi agréable avec des couleurs chaudes qui retranscrivent la chaleur du Mexique.

    Bref, c'est la série que je recommande à tous les lecteurs de la nouvelle génération. Fabien Nury et Mathieu Bonhomme ne déçoivent pas, bien au contraire !

    Note Dessin: 4,5/5 - Note Scénario: 4,5/5 - Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:51:20
    Charlotte Impératrice - Tome 1 - La Princesse et l'Archiduc

    Tome 1: La princesse et l'archiduc
    Après, il était intéressant de voir le portrait du personnage historique de Charlotte de Belgique qui a épousé un futur empereur du Mexique en proie à la Révolution. Historiquement, on sait ce qu’il est advenu de ce pion placé par Napoléon III sur le trône de ce pays d’Amérique Centrale. On connait moins la vie de Charlotte qui était la belle-sœur de la fameuse Sissi qui a marqué plusieurs générations au vu de l’image laissé par Romy Schneider. Beaucoup serait étonné de la personnalité dévoilée d'Elisabeth dans cette œuvre singulière. Je n’ai toujours pas digéré l’épisode du pauvre chien sans vouloir en dire plus.

    Sur le fond, comme sur la forme, nous sommes au top de ce que l’on peut attendre d’une bonne bande dessinée ce qui est plutôt rare de trouver en ce moment avec toute cette superproduction. J’ai apprécié grandement le graphisme ainsi que le scénario. J’achèterai bien évidemment la suite que j’attends avec une certaine impatience. Mais là, pas de souci, on sait qu’on peut véritablement compter sur les auteurs au top de leur forme.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:46:06

    Maus est considéré comme un chef d’œuvre de la bande-dessinée. A l’instar de From Hell, j’ai beaucoup attendu avant d’entamer cette lecture qui est semble t’il un passage obligé pour tout bdphile qui se respecte. Je dois reconnaître après lecture que cette réputation n’est point usurpée.

    Alors, non, ma note n’est pas à inscrire dans un suivisme de bon aloi. Ma note ne se justifie pas également parce que le sujet est grave.

    J’ai été envahi par la puissance de cette œuvre d’une grande justesse. On évite l’écueil du pathos grave et de la facilité. C’est d’abord beaucoup d’émotion qui nous explose à la figure. Je n'ai pas pu me retenir. J’ai pourtant vu maintes fois La liste de Schindler (1994) ainsi que Le Pianiste (2002) qui traitent également de la déportation des juifs polonais dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.

    Cependant, ce n’était pas pareil. Le combat de cette homme contre les forces du mal m’a abasourdi tant l’horreur est indéfinissable. Ce refus de l’inéluctabilité de la mort m’a profondément ému. Il est à noter que Maus est sorti avant ces deux chefs d’œuvre du cinéma. Et puis, j’ai lu récemment la bd Auschwitz et je dois bien reconnaître qu’il y a une énorme différence dans le traitement ainsi que dans la portée.

    Pour approfondir mon idée, je dirai que ce n’est pas parce qu’on croît connaître le sujet qu’on peut faire abstraction de la qualité intrinsèque de cette œuvre. J’ai découvert d’autres détails tout à fait intéressants et qui ont renforcé ma conviction personnelle. Le devoir de mémoire est absolument indispensable. Néanmoins, ce constat s’impose comme une évidence et ne saurait être elle-même un leitmotiv pour juger de ce récit. D’autres critères sont à prendre en considération.

    Je ne suis pas un fana d’une ligne graphique noir et blanc. Cependant, je pense que celle-ci s’imposait incontestablement s’agissant d’une telle œuvre. Bref, le dessin est en accord avec l’histoire. Je peux même avouer que quelquefois les traits ont été splendides. C’est un savant mélange de courbes stylisées et spontanées. Une force visuelle incontestable !

    Le choix contesté d’avoir opté pour des animaux ne me paraît pas non plus hors de propos. Cela ne me choque pas plus que cela. J’ai pensé que l’auteur raconte des choses tellement « inhumaines » que le choix des animaux s’est imposé naturellement, si vous voyez ce que je veux dire…

    Je dis souvent dans mes avis que telle ou telle bd n’a pas d’âme. Ici, c’est tout le contraire : c’est un débordement d’âme ! Quand on referme celle-ci, on ne peut s’empêcher d’y repenser. Il m’a d’ailleurs fallu la lire en plusieurs jours tant chaque chapitre est riche d’événements et également d’émotion.

    Maus est à la fois une œuvre intime et collective. C’est une belle réussite sur les deux tableaux alors que l’exercice de style est difficile. C’est d’abord un récit autobiographique d’un personnage aux abords antipathique car grincheux et avare. Au début du récit, je me suis dit : « c’est pas possible, c’est fait exprès !». Mais quelle justesse et quelle sincérité dans les propos! Je ne peux qu’approuver cette démarche.

    Puis, le lecteur est également destiné à être le témoin de ce drame qui dépasse le strict cadre de l’histoire personnelle. Quand la peur, l’angoisse, la maladie et la mort assaillent des millions d’hommes et de femmes dans une boucherie sans pareille. Nous sommes loin de la « politique de civilisation » ! D'ailleurs, le passage sur les enfants a été particulièrement insupportable (mais pas dans le mauvais sens du terme).

    Je suis très enthousiaste par rapport à cette œuvre qui hantera ma mémoire. C’est riche en émotion et en sentiments. Dans une collection de bdphile qui se respecte, c’est un livre à posséder incontestablement !

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:45:09

    C’est un chef d’œuvre ! C’est loin du manga traditionnel que je pouvais imaginer. Une très grande émotion se dégage de cette lecture. Peu de BD y arrive.

    L’auteur Taniguchi est sensible et subtil. Cette BD retrace l’histoire d’un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec des yeux d’adulte. Et ainsi il peut mieux comprendre certains évènements de sa vie incompréhensible aux yeux d’un enfant. C'est une manière idéale et originale de se poser des questions très importantes que l’on n’a pas forcément la maturité de se poser lorsqu’on est gamin.

    On retrouve dans le dessin des visages des personnages toute la nostalgie que l’auteur a voulu faire passer ainsi que ces souvenirs touchants que l'on découvre au détour d'un chemin.

    Cet album révèle une grande douceur de la part de l'auteur, et également un sens aigu de la nécessité de compréhension et de tolérance. On découvre non seulement une touche poétique et philosophique mais également de l'humour dans le fait de vivre les situations cocasses que peut générer un tel intervertissement. Le retour dans le passé sous une approche toute nouvelle est une expérience incroyable que nous fait partager l'auteur.

    Cette BD m’a donné envie de découvrir les autres œuvres de cette auteur comme Le Journal de mon père ou encore Un ciel radieux.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:44:30

    C’est le « must » absolu du genre scénarisé par Van Hamme, le plus talentueux scénariste du monde de la BD. Je dois avouer que c'est l'une de mes bd favorites qui m'a ouvert la voie vers une bd résolument plus adulte. J'ai totalement succombé aux charmes de celle-ci. Nous avons en effet un scénario ambitieux d'une virtuosité presque jamais encore égalée. Ce voyage initiatique d'un anti-héros va prendre des proportions inattendues en impruntant au mythe judéo-chrétien.

    L’édition originale en noir et blanc a été rééditée en 3 volumes colorisés il y a peu. Cela n’enlève rien au charme quasi-mystique du récit. Sans affirmer que la réédition est nécessairement inférieure, l'édition originale avait l'avantage de mettre en valeur la qualité du trait de Rosinski. Je possède de toute façon également les 2 versions.

    La fin du récit m’a littéralement subjugué comme aucune BD ne l’avait jamais fait. Un pur chef d’œuvre !!! Je n’ai pas de mot plus fort pour dire que j’ai été littéralement conquis par cette histoire. Une BD culte à ne rater sous aucun prétexte !

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:42:51

    C’est une de mes BD « culte » et certainement ma préférée. Une belle histoire d’amitié, d’amour et de croyance en la réincarnation. Rien que le titre est déjà évocateur de rêves et de poésie! La couverture est également un véritable enchantement! Ce bleu ciel avec ces couleurs fraîches scellent l'harmonie d'un ensemble divin. La douceur des dessins, une histoire réellement originale qui retransmet de l’émotion… J’ai littéralement adoré !

    La deuxième partie, très différente de la première, apporte les réponses au mystère planant sur le premier tome. Une dimension plus fantastique se profile au fil des pages. Du grand art car on ne sait pas où l’auteur nous emmène dans le premier tome. Un must absolu tant au niveau du graphisme que de la narration. En effet, nous avons une dualité dans le scénario absolument remarquable. Un exercice bien difficile réussi haut la main!

    Quand on regarde une BD, ce n'est pas seulement avec les yeux, mais aussi avec l'âme. La vision floue des choses qui nous entoure révèle une nouvelle approche du monde. C'est ce que cette histoire m'a inspiré.

    C'est une bd à découvrir absolument! 5 étoiles bien pâles à côté d'un tel talent! Bravo aux auteurs!

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:42:01

    Cette formidable BD conte l’adolescence d’un jeune séminariste dans une dictature sud-américaine. Nous assistons à une quête initiatique à travers le regard d’un adolescent qui devient un homme opérant une métamorphose entre les deux tomes.

    En effet, le jeune séminariste effacé se mue en homme déterminé. Il se lance dans un combat révolutionnaire pour une cause juste loin de l'atmosphère feutrée des séminaires. J'ai aimé cet engagement fiévreux au milieu de cet idéalisme passionné.

    Je me rends compte que chaque personne n'a pas forcément cette opportunité dans la vie. Cependant, le fait d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se passe et de poursuivre alors une autre destinée que celle écrite, c'est finalement un acte de foi. Gabriel va devenir le révélateur d'un autre monde, il devient la vision d'un nouvel engagement tel un ange annonciateur!

    Néanmoins, l'histoire va au-delà de la rébellion contre les dictatures en abordant un sujet sensible et presque tabou qui est traité ici avec délicatesse. Nous sommes loin ici d'un album moralisateur.

    La fin du premier tome marque la fin de l'adolescence du héros qui va se chercher et se trouver. C'est une page qui se tourne. Face à la réalité de la guérilla et d'une population quasi réduite en esclavage par la junte militaire soutenue par Washington, il va abandonner ses pinceaux pour le fusil !

    Le second volet va nous plonger au coeur de l'action amenant le jeune homme à suivre les guérilleros au coeur de la jungle luxuriante. Commence alors une odyssée tragique, terrible initiation à la vie pour Gabriel.

    Les dessins sont superbes : un vrai plaisir pour les yeux! J’ai découvert un formidable dessinateur à savoir Lepage qui peut se comparer à Gibrat, Loisel ou Yslaire. Les décors sont grandioses soulignant une richesse graphique impressionnante.
    On a véritablement l’impression d’être transporté dans la moiteur de la jungle du Nicaragua. C’est également une BD à émotion forte. Tolérance, beauté et rébellion sont le maître mot de ce dyptique. Culte !

    Muchacho d’Emmanuel Lepage a été désigné prix de la meilleure BD adaptable au cinéma, décerné à l’occasion du Forum Cinéma et Littérature de Monaco en 2007. Muchacho est à la fois un grand récit d'aventure et une fable sur l'art et la politique mais également un formidable roman d'apprentissage avec une figure émouvante et inoubliable du jeune Gabriel.

    Note Dessin : 4.75/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:40:37

    Qu'est ce que j'ai pu avoir peur d'entreprendre la lecture d'un tel pavé de 600 pages et de surcroît en noir et blanc ! Quelques avis me faisaient frémir d'avance car je suis un lecteur très attaché aux qualités esthétiques d'une oeuvre et plutôt grand public. Oui, cette bd avait alors tous les inconvénients pour me déplaire. Je sais qu'on ne doit pas juger une oeuvre avant de l'avoir lu.

    Une vieille connaissance, grand amateur de bd, qui m'avait jadis initié à des lectures plus adultes que les Tintin et autres Astérix, m'avait lancé une espèce de défi: "tu ne seras jamais un véritable collectionneur de bd si tu ne possèdes pas From Hell !" Bigre !

    Qu'avait 'elle de spéciale pour susciter une telle admiration ? Je n'en suis pourtant pas à mes premières lectures ! Voilà que je me précipite pour l'acheter dès le lendemain puis je l'a fais trôner dans ma nouvelle bibliothèque flambante neuve (ou dois-je dire son extension). Les mois passent... Je délivre près de 200 avis sur ce site. Tout est bon pour lire autre chose. Mais je suis blasé par toutes ces lectures qui ne m'apportent que rarement des satisfactions. Les avis négatifs se multiplient à une vitesse grand V.

    Un beau jour, car ma bibliothèque d'entreprise étant indisponible pour cause de rénovation, je me lance enfin dans l'aventure Greetings from Hellville. Je commence cette lecture tant redoutée et repoussée... Mais, c'est le coup de foudre immédiat malgré une première partie très difficile dans son approche. Je ressens véritablement la quintessence de ce que la bd peut offrir de meilleur. C'est à la fois sublime et intelligent ! Il faut dire que je désespérais de retrouver une oeuvre culte. Alan Moore devient pour moi l'un de mes meilleurs scénaristes ayant déjà noté Le Culte des Ténèbres son oeuvre Watchmen.

    L'histoire est non seulement très originale mais elle est illustrée par un style graphique très intéressant. Je me suis mis à aimer ce dessin car il nous permet de faire preuve d'imagination pour relier toutes les scènes entre elles. Je ne pensais pas que je pouvais atteindre ce stade un jour. J'ai ressenti une véritable fascination visuelle par ce trait d'une extrême délicatesse qui parvient à restituer la beauté ou la laideur naturelle du vivant. Il faut simplement en retirer la substantielle dimension. Ce n'est pas à la portée de tout le monde.

    Greetings from Hellville est le passage obligé pour tout lecteur qui aime passionnément un tant soi peu la bande dessinée. Pour moi et c'est purement subjectif (quoique !), il y a eu un avant et il y aura un après Greetings from Hellville. C'est un véritable rite d'initiation pour un lecteur. J'espère pouvoir me relever car une telle qualité scénaristique ne se rencontre pratiquement jamais. C'est un véritable chef d'oeuvre qui m'a transporté dans un univers au-delà des limites. C'est terriblement jubilatoire !

    La trame imaginée par l'auteur est réellement captivante. Les décors sont habilement suggérés par des variations d'ambiance. Ce récit regorge de trouvailles intelligentes.

    Greetings from Hellville apporte une nouvelle résonance aux règles de base qui bâtit les fondements mêmes du genre policier. Etant titulaire entre autre d'un DEA de sciences criminelles, j'ai pu grandement apprécier cette enquête difficile, les fausses pistes qui se sont multipliées, l'autopsie de la vie de ce tueur intemporel.

    Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d'esprit à la fermeture de cet album : culte !

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:39:10
    Le journal de mon père - Tome 1 - Le grand incendie

    BD en noir et blanc réalisé par Jiro Taniguchi que j’ai découvert grâce à ma lecture de Quartier lointain. Quelle ne fut pas ma stupéfaction devant la découverte de ce second chef d’œuvre !

    Yoichi Yamashit travaille à Tokyo. Apprenant la mort de son père, il revient après une très longue absence à Tottori, la ville qui l'a vu grandir. Au cours d'une veillée funèbre, le passé des années 50 et 60 resurgit : l'incendie qui a ravagé la ville et la maison familiale, le dur labeur pour la reconstruction, le divorce de ses parents, ses souffrances d'enfant...

    Lors de cette veillée, chaque membre de la famille apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de ce père que Yoichi tenait jusque-là pour responsable du désastre familial. Le fils réalise finalement, mais trop tard, qu'il a sans doute été le seul responsable de leur douloureuse incompréhension.

    J’aime le style de l’auteur, la profondeur de ses personnages sensibles et touchant. On vit intensément dans la peau du personnage central tout en découvrant les traditions japonaises. C’est du grand art ! Sublime dans tous les sens du terme ! Même le trait du dessin permet de décalquer les émotions ressenties par les personnages.

    Jamais encore une BD ne m’avait laissé échapper quelques larmes. Cela renvoi incontestablement à des moments de vie que nous pourrions personnellement vivre.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:38:17

    Marc Malès a frappé fort avec ce one shot tout à fait surprenant. Je retrouve un peu tout ce que j'avais déjà aimé dans Katharine Cornwell : un dessin en noir et blanc sublime couplé à un scénario digne de ce nom.

    C'est un auteur que décidément j'aime beaucoup qui produit ici l'une de ses meilleurs oeuvres empreint à la fois de sensibilité et de profondeur. En effet, l'auteur donne une véritable vie à ses personnages en les rendant tout simplement humains. C'est ce qui manque à beaucoup d'autres bd...

    Nous avons ici une fable contemporaine qui explore l'âme d'une vieille femme souffrante qui revient sur un lieu chargé de souvenirs et d'émotions. On retourne dans les années 30 avec ses émissions de radio plébiscitées par un public américain toujours plus nombreux. On va vivre la rencontre de deux êtres qui ont fui pour des raisons diverses la société en s'isolant. C'est une magnifique histoire d'amour comme rarement j'en avais lu et tout en finesse ! Même les silences des cases en disent long...

    On peut également admirer une maîtrise totale de l'atmosphère de l'Amérique des années 30, des décors somptueux et un jeu de dialogues bien au-dessus de la moyenne. Que dire également d'un final tout à fait époustouflant ! ::

    S'il y avait réellement une bd que je conseille vivement, c'est bien celle-là ! Pour 12.90 euros, vous lisez un véritable chef d'oeuvre auquel il ne manque que le succès qui serait amplement mérité entre nous soit dit. Note maximale accordée pour une oeuvre non commerciale !

    Note Dessin : 4/5 - Note Scénario : 5/5 - Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:37:12

    Je suis réellement abasourdi par cette lecture d'une qualité indéniable. Je connaissais un peu l'auteur pour avoir apprécié la lecture de Mille Visages. Mais ici, je dirai qu'on est à mille lieues de cet univers fantastique sans vouloir faire un vilain jeu de mots.

    Katharine Cornwell a décroché le rôle principal dans la pièce d’Eugene O’Neill, "L’Etrange Intermède". Un rôle apparemment fait pour elle mais que les similitudes avec sa propre vie finissent par étouffer. Tourmentée par ses frustrations et un trop lourd secret, Katharine sombre peu à peu dans la mélancolie jusqu’au point de non retour.

    J'ai rarement observé dans la bd un personnage aussi vrai et fragile à la fois. Nous assistons à une véritable descente aux enfers dans le décor de l'Amérique des années 30, des starlettes d'Hollywood et des soirées mondaines. C'est très émouvant car l'auteur nous livre sans état d'âme le portrait d'une femme torturée mais avec une classe d'une grande élégance. Bref, je pourrais tomber tout de suite amoureux de cette héroïne. Par ailleurs, les différents personnages possèdent une psychologie propre qui est tout à fait intéressante car c'est tellement réaliste. Sublime ce jeu de faux-semblant !

    Le dessin en noir et blanc ajoute une touche oppressante à ce drame. Les planches sont magnifiquement réalisées avec un trait unique et original qui caractérise cet auteur de talent. C'est du grand art !

    Je ne peux que vous conseiller la lecture de cette oeuvre somptueuse assez récente qui est passée un peu inaperçue à tort. C'est une oeuvre culte qui ne vous laissera pas indifférent !

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:36:09

    En général, j'essaye de m'adapter au trait d'un créateur afin de pouvoir respirer son oeuvre et me délecter de son essence. Quelquefois, je n'y parviens pas et mes notations en témoignent. En l'espèce, la réalisation graphique est somptueuse avec ses tons pastels, fins et légers toujours affranchie du superflu. Graphiquement, le bonheur est à vous couper le souffle. Et dire que je ne connaissais absolument pas le dessinateur. On fait toujours d'excellentes découvertes même après de nombreuses lectures. Le monde de la bande dessinée recèle de talent.

    Il est vrai que chaque récit requiert une investigation intellectuelle afin de pouvoir profiter de la richesse d'une oeuvre. Cependant, j'ai compris au fil de toutes mes lectures qu'il est nécessaire pour l'auteur d'établir dès les premières cases une connivence avec le lecteur. S'il n'y parvient pas, c'est fini, voir difficilement rattrapable. Cette bd m'a procuré tout de suite une fascination spontanée car on souhaite tout de suite en savoir plus sur cet homme simple d'esprit et naïf qui balaye la scène d'un théâtre.

    Comment ne pas ressentir dans cette lecture une oeuvre magnifique, déchirante et méditative? La trame est remarquable. La narration maîtrise à la fois la gestion du temps et de dialogues ciselés. La plume est originale et délicate. L'auteur, le grand Makyo, nous a gratifié encore une fois d'un scénario efficace. Le trait nous submerge dans une atmosphère presque onirique.

    Que dire également de cette mise en couleur remarquable d'inspiration? Cette série qui oscille entre plaisir, émotion et réflexion est magnifiée par une palette de couleurs si puissamment évocatrices. Le plaisir est pluriel quand la qualité d'un scénario rejoint celle du graphisme qui donne toute sa dimension à l'oeuvre quand le trait nous submerge dans une atmosphère étrange.

    J'ai souvent livré des sensations intactes, honnêtes et sans concession. J'ai vagabondé dans le vaste monde de la bande dessinée au gré des aventures de tout ces héros. Au travers de mes errances, je suis heureux d'avoir découvert une bd puissante et bouleversante dont l'apparente douceur du propos n'est que le catalyseur d'un déferlement de sentiments.

    Il est rare d'éprouver un tel émerveillement dans une production toujours plus abondante dans le paysage du 9ème Art et qui n'est pas forcément synonyme de bonne qualité. Que de plaisir spirituel quand imagination et intelligence sont alliés. Il ne tient qu'à vous de découvrir cette merveille! Exauce-nous est le chef d'oeuvre que j'attendais pour conclure en beauté.

    Note Dessin: 4,5/5 – Note Scénario: 4,5/5 – Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:34:20

    Chabouté est un auteur que j'aime bien. J'ai presque acquis la majorité de ces oeuvres. Celle-ci est étonnante à plus d'un titre. C'est un gros pavé qui se lit pourtant très rapidement car il y a une succession de plans presque comme dans une bd muette.

    Cependant, on peut que s'émerveiller devant une telle maîtrise des plans et de son trait si caractéristique qui s'est encore amélioré. La narration est quasi-parfaite et il y a véritablement des trouvailles qui permettent d'élever toujours et encore le niveau actuel de la bande dessinée.

    Chabouté s'éloigne progressivement de ses oeuvres fantastiques pour nous livrer une chronique sociale d'une réelle beauté et d'un très beau message.

    J'ai surtout aimé la façon dont est construite cette oeuvre. La curiosité d'un jeune marin-pêcheur va bouleverser la vie d'un gardien de phare isolé dans l'océan. Comment occupe t'il ses journées ? Tout simplement grâce à son pouvoir d'imagination au travers des mots qu'il pointe dans un dictionnaire sous le regard attendrissant de son poisson rouge.

    Et puis, il a su créer une véritable ambiance. On s'y croirait au milieu de l'océan avec ses vagues qui éclatent contre le rocher du phare. C'est d'une spontanéité qui permet au lecteur de vraiment ressentir une émotion hors du commun. Un seul mot : bravo !

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:32:50

    Voilà enfin une bd qui sort du lot habituel avec une histoire touchante et des personnages enfin plus vrais que nature. Elle traite des rapports père-fils mais avec une couverture assez trompeuse pour savoir qui est qui.

    En effet, le père Xavier est un beau jeune homme âgé de 33 ans à la tête d'une start-up informatique qui marche plutôt bien. Il est sûr de lui, imbu de sa personne et franchement très égoïste, un vrai macho avec les femmes qu'il collectionne. Bref, le personnage qu'on va tout de suite détester dès les premières pages quand il déchire son procès-verbal établi par les autorités pour excès de vitesse.

    Cependant, comme dit, les apparences sont souvent trompeuses ... Il ne faut jamais faire confiance au gars super sympathique très clean d'apparence où se cache souvent un manipulateur de premier ordre.

    Le fils Julien lui est âgé de 13 ans mais en paraît 60 au visage à cause d'une maladie dégénérative à savoir la progéria. Il n'a jamais connu son père auparavant. Les circonstances de la vie font que cette rencontre va avoir lieu à un moment fort dramatique. C'est le choc des cultures. On va vivre un véritable traumatisme des deux côtés.

    Bien sûr, on s'attend à savoir ce qui va se passer. Cependant, le plus important est ailleurs. C'est dans la manière de faire et que tout se met en place. Il y a une véritable magie qui opère véritablement.

    Tout d'abord celle du trait féminin où l'on retrouve avec plaisir Fanny Montgermont après 5 ans d'absence (Elle). On constate que son graphisme a beaucoup évolué en bien. Elle nous offre des personnages pleins de grâce et de beauté. Il y a même un petit flouté qui me plaît bien.

    Et puis, au scénario, il y a un de mes jeunes auteurs préférés qui est d'ailleurs le digne successeur de Van Hamme que j'avais repéré lors au lancement de l'excellente collection Pandora Box et qui avait confirmé son essai également dans la série Jason Brice à savoir Alcante. C'est le futur génie en perspective !

    Quelques jours ensemble ne sera peut-être pas objectivement le chef d'oeuvre que vous attendiez, tout au plus une excellente lecture. Pour moi, c'est un véritable coup de coeur.
    J'ai été bouleversé par cette histoire au point de vouloir absolument acquérir cette bd. C'est le must de ce que j'attends d'une bd ! Sublime !!!

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:31:09

    C'est incroyable que je sois passé à côté de ce roman graphique malgré toutes les bonnes critiques. Je pense qu'il s'agit d'un incontournable qui est presque passé inaperçu. J'ai été véritablement séduit par cette histoire d'amour qui traverse tous les préjugés. Cela a l'air tellement personnel qu'on se demande si l'auteure serait bien Emma.

    J'ai rarement lu une bd aussi bien réalisée tout en douceur, en harmonie et avec une telle sensibilité jusque dans le graphisme. J'avais peur du bleu notamment du bleu marine, de cet océan où l'on peut se noyer. Cependant, le bleu est également une couleur chaude qui prend tout ce sens en lisant cette magnifique œuvre. J'ai eu la gorge nouée à la fin de cet album.

    L'amour qu'elles ont éveillé a permis de continuer le chemin, et sans doute de faire comprendre à la société qu'on devait légaliser le mariage gay. C'est une grosse avancée sociale qui se justifie pleinement. Cette œuvre prend une autre dimension dans ce débat.

    L'utilisation de la couleur bleue tout au long de l'album est franchement ingénieuse. Et pour un premier album, c'est un coup de maître ! Le talent à l'état pur, oui cela existe. Je suis heureux d'avoir découvert ce one-shot puissant et tendre à la fois. Note maximale car un sans faute !

    Cette bd a été reprise par un film qui s’est vu décerné la palme d’or lors du Festival de Cannes 2013 par mon réalisateur préféré qui était président du jury à savoir Steven Spielberg. Je me disais bien qu’il y avait de la matière pour un faire un très bon film. C’est un pied de nez magistral à ceux qui manifestent actuellement contre une loi qui donne des droits aux couples de personnes de même sexe qui s’aiment. J’en suis heureux car cela va faire parler de cette bd qui était passée un peu inaperçu et que j’ai découvert récemment par hasard. Pour ma part, cela faisait des années que je n’avais plus qualifié une œuvre culte. Pour une fois, j’ai eu du flair. Et je ne suis pas visiblement le seul. Le film aurait fait l’unanimité. Il convient maintenant de faire découvrir la bd.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:29:17

    J'avais très peur en empruntant cet ouvrage de ne pas l'aimer. J'ai été baigné dans la culture Disney et j'avais peur d'une dénaturation complète du mythe. Je suis bien servi ! Et pourtant, j'ai littéralement adoré. Le traitement graphique est d'une réussite sans nom et qui laisse sans voix.

    On reprend donc l'histoire de Pinocchio qui devient dans cette version un robot crée par un inventeur Geppetto dont la femme est un peu nymphomane. J'ai adoré les petites histoires de Jiminy Cafard. Que dire encore de Blanche Neige et des 7 salopards? C'est bizarre mais c'est le genre d'humour que j'aime bien car il y a un sens à travers chaque situation apparemment anodine. Oui, il y a une critique en règle du monde capitaliste, de l'armée, de la religion et même des parcs d'attraction à la Disney !

    Je déteste pourtant le trash. Il y a quand même des exceptions dont celle-ci fera partie. C'est drôle et intelligent à la fois. Ce Pinocchio est-il politiquement correct? Certainement pas mais c'est pour notre plus grande réjouissance.

    Sur la forme, c'est visuellement une réussite. On s'aperçoit que l'auteur maîtrise différentes formes de graphisme qu'il alterne. Quant au scénario, il est d'une logique implacable tant les éléments se rejoignent. C'est fichtrement bien pensé ! Je comprends qu'on puisse considérer une telle oeuvre comme culte. En tout cas, c'est le meilleur conte moderne que j'ai pu lire jusqu'à ce jour.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:28:14

    Enfin ! Enfin une oeuvre que je peux qualifier de culte car elle remplit tous les critères au-delà de l'imaginable. Il en aura fallu du temps à Scott McCloud qui n'avait plus rien réalisé depuis L'Art Invisible où il nous enseignait les rudiments de la bande dessinée. C'était un peu comme un professeur qui n'avait rien à son actif. Cependant, je veux bien attendre si c'est pour réaliser ce chef d'oeuvre aussi magnifique que la beauté du diable.

    J'ai abordé la lecture du Sculpteur sans m'attendre à grand chose de particulier. Et c'est là qu'arrive la grande surprise. Nous avons une oeuvre qui frise la perfection graphique et narrative. C'est comme la grâce ! La technique employée par l'auteur impressionne véritablement. Le thème sera celui de l'art et la création mais sous un angle plus personnel et intime.

    Nous avons un jeune homme -David Smith- à qui rien ne réussit. Il faut dire qu'il n'a pas eu de chance dans sa vie avec la perte tragique des membres de sa famille. Il ne sait pas parler aux femmes et son meilleur ami est homo. Il semble être totalement paumé. On a pitié pour lui car on sent qu'il a envie de se réaliser pour son art -la sculpture- jusqu'à l'extrême. Il va rencontrer un homme qui va changer à jamais le court de son destin en lui offrant un pouvoir spécial de création. Le mythe de Faust est complètement revisité de la manière la plus moderne et originale. Le temps sera désormais compté. Par ailleurs, le lecteur va vivre l'une des plus belles et déchirantes histoires d'amour.

    Tout cela est magnifié par le trait riche et précis de l'auteur qui n'a décidément plus rien à prouver. Le sculpteur est tout simplement magistral. Je suis un lecteur râleur qui n'hésite pas à descendre la médiocrité. Or en l'occurrence, j'ai fait la rencontre avec un roman graphique exceptionnel de par sa maîtrise et son aboutissement. Je l'ai emprunté tout d'abord puis sitôt terminé, je me suis précipité chez le libraire pour l'acquérir absolument. Ce sont des choses qui ne m'arrivent généralement pas. Aurais-je également vendu mon âme au diable ?

    Note dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:27:23

    Dire que j’ai aimé cette bd serait un doux euphémisme. J’ai littéralement adoré car j’ai été fasciné par ce récit inspiré d’une vie authentique de ce lui qui a inspiré des auteurs pour le célèbre Arsène Lupin, gentleman cambrioleur qui laissait des mots doux à ses victimes.

    Il est vrai qu’en qualité de juriste, on ne pourrait normalement que s’horrifier de ce vol abject de la propriété d’autrui. Cependant, l’auteur arrive par je ne sais quel magie de faire en sorte qu’on comprenne la psychologie de ce personnage et que l’on soit finalement indulgent vis-à-vis de lui. Après tout, Alexandre Jacob ne volait que les parasites de la société : les magistrats, les curés, les rentiers...

    Certes, il ne faut pas franchir le pas de l’anarchisme comme le dit si bien l’auteur Matz dans sa postface mais on peut essayer de comprendre certaines réflexions qui ne seraient pas fausses aujourd’hui encore. Cependant, rien ne justifie de poser des bombes et de tuer aveuglément. Fort heureusement, notre homme va éviter cet écueil. Il choisira une autre voix plus soft pour mener son combat à sa façon.

    Cependant, on comprend que la société dans ses mécanismes ne lui laisse pas vraiment le choix. On peut se poser la question de pourquoi travailler pour si misérable salaire. Par la suite, on se rend compte que la société n’aide pas avec ses contrôles fiscaux pour essayer de coincer une personne qui s’est réadaptée.

    Le dessin est totalement maitrisé et il faut partie de ce que j’aime bien grâce à cette élégance du trait. Le graphisme est agréable et c’est également un véritable plaisir pour les yeux de tourner les pages. Il y a un dynamisme que j’apprécie. Les couleurs sont assez bien choisies pour décrire les différentes ambiances que cela soit en mer, au tribunal ou au terrible bagne de Guyane.

    Le cheminement de cet homme a été exceptionnel. On suit son parcours de ses 11 ans jusqu’à sa mort programmée dans les moindres détails. J’ai éprouvé beaucoup de respect vis-à-vis de cet homme fidèle à ses principes. Cela a été une grande lecture et un véritable coup de cœur. L’une des meilleurs bd depuis longtemps.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:26:10

    J'ai bien aimé ce dernier Larcenet qui sait se renouveler à chaque fois. C'est en effet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude. L'humour est généralement son genre de prédilection. Là, nous avons droit à une enquête policière sur un mystérieux gros personnage qui a sans doute commis l'irréparable. Les deux policiers veulent connaître les causes profondes d'un tel acte. Le suspect raconte alors l'histoire de sa vie sur un mode éminemment subjectif et c'est bien triste...

    La maîtrise narrative est parfaite. Les dialogues ainsi que les réflexions formulées sont du haut de gamme. Nous avons encore une oeuvre supérieure à la moyenne. Pas étonnant vu son auteur assez talentueux. Il excelle véritablement. En ce qui me concerne, il est devenu le maître incontesté de la BD en France. Le talent n'est même plus à démontrer. C'est vrai qu'il agace par son arrogance. Cependant, il n'y a qu'à juger sur pièce pour voir ce dont il est capable. Les plus grands ont souvent été critiqués.

    Il est clair que la laideur est ici revendiquée. Il n'y a qu'à voir la couverture. Bref, les détracteurs ne manqueront pas pour descendre en flèche cette œuvre et qui nous expliqueront qu'ils se sont ennuyés. Mais comment peut-on s'ennuyer devant cela alors qu'on peut s'extasier devant des productions insipides ? Oui, il faut avoir un certain niveau pour juger et tout le monde ne l'a pas, c'est ainsi. Mais respect également pour la médiocrité qui fait également partie de ce monde et qu'il faut bien accepter. Ne vous laissez pas abuser car nous avons là l'ébauche d'un chef-d'œuvre.

    J'ai été touché par cette œuvre qui parle de différence et de solitude, du mécanisme implacable qui explique le passage à l'acte. Il y a de la profondeur qui fait défaut à tant d'autres réalisations. Plus qu'une explosion, Blast est un véritable cri qui vient de l'intérieur !

    A noter l'existence d'une intégrale qui est parfaite sur la forme malgré ses 800 pages. On a l'impression de lire un très gros roman. Inutile de préciser que j'ai acquis cet objet magnifique. J'en ai profité pour relire cette œuvre. Au sortir de cette lecture, il n'y a pas photo: c'est véritablement culte. Je rehausse par conséquent ma note.

    Note dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:23:44

    S’il y avait un seul nom d’auteur à retenir pour moi, cela serait bien celui de Jean Dytar. Ce qu’il nous propose cette fois-ci après Le Sourire des Marionnettes et surtout La Vision de Bacchus est tout simplement extraordinaire aussi bien sur le fond que sur la forme. Il a d’ailleurs passé 4 ans sur cette oeuvre et cela se sent. C’est ma bd gros coup de cœur avec un achat indispensable. Dire que l’auteur a progressé serait un doux euphémisme. Cela va bien au-delà. Cela frôle même le chef d’œuvre ! Je suis si rarement enthousiaste.

    Florida est une pure merveille dans la manière où le récit est construit avec une certaine virtuosité. Cela part d’une relation entre Eléonore la rêveuse et Jacques le cartographe qui ont dû fuir la France à cause des persécutions menées contre les protestants à la fin du XVIème siècle. Ils ont eu raison de se réfugier à Londres alors que la terrible journée de la Saint-Barthélemy est encore dans toutes les mémoires. Faut-il aller plus loin et se réfugier dans des contrées encore vierge comme la Floride ? Est-ce véritablement le paradis tant vanté ?

    C’est stratégique pour les autres nations européennes qui veulent contrebalancer la toute-puissance espagnole sur le continent américain. Il y a encore de la marge et notamment au Nord. Cependant, il faudra faire face non seulement aux éléments de la nature mais également aux indiens dont les tributs varient du pacifisme à la hache de guerre. Il y a une véritable prise de conscience des enjeux politiques mais c’est expliqué de telle manière qu’on ne tombe pas dans le simplisme des situations.

    C’est un récit qui est dense et riche mais l’immersion est totale dès le début. On est impressionné par le talent de l’auteur qui a sû si bien construire et mener son histoire. Par ailleurs, c’est un sujet qui est rarement évoqué et que l’on découvre avec un certain plaisir. Cette expédition est passionnante du tout au tout.

    Comme l’auteur est complet, on a droit à une merveille au niveau du dessin même s’il est assez épuré. La couverture est véritablement magnifique avec ses couleurs tout en aquarelle. La sobriété mène à une parfaite lisibilité ce qui est le plus agréable. Somptueux sur la forme.

    Florida est une œuvre qu’il faut absolument découvrir. C’est épique en plus d’être historique ainsi que d’une grande pureté émotionnelle. L’univers de la Floride à ses débuts n’aura plus aucun secret pour vous. Je dirai également que c’est également un véritable thriller psychologique qui nous conduit très très loin. Quand une œuvre est singulière, elle peut être également brillante. Bref, un immense électrochoc !

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:17:30

    L’auteur Timothé Le Boucher est très impressionnant et ce malgré son jeune âge. L’année dernière, Ces jours qui disparaissent avait été pour moi une révélation dans le monde de la bande dessinée. Je considère qu’il réitère nettement son exploit avec « Le Patient ». Il est certainement l’auteur le plus doué de la nouvelle génération. J’ai littéralement sillonné ces pages avec bonheur et contemplation. La légende est en train de s’écrire. Oui, il se passe enfin quelque chose.

    L’histoire gagne petit à petit en complexité avec des personnages qui prennent de la profondeur. Il est vrai qu’il y a des fausses pistes mais savamment orchestrées. On dénouera le fil et on déchiffrera les indices avec intelligence. Certes, on se doutait bien du jeu de manipulation. La fin aurait pu être différente et faire dans l’outrance avec un retournement de situation magistral. Cependant, l’auteur évite soigneusement cet écueil non original. Il fait dans le psychologique et cela fonctionne à merveille. On ira jusqu’aux dernières limites de la moralité de l’être humain. On remarquera également une ambiance à la Hitchcock ce que souligne également la magnifique couverture.

    En effet, les sentiments y sont justes et sans excès. Ils sont d’ailleurs sublimés par la pureté du trait. De nombreuses pages certes mais qui nous permettent d’apprivoiser les personnages pour en devenir plus proches. Graphiquement, c’est parfait pour une lecture agréable. Cette somptuosité du trait conduit au bonheur. Je suis à la fois convaincu et conquis avec cependant une réserve quant au basculement du récit qui aurait pu être plus subtile.

    Courrez acheter ce thriller et vous ne le regretterez pas. Un immense coup de cœur. Il ne reste plus à faire qu’une adaptation au cinéma.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:15:35

    J’ai littéralement adoré cette lecture de ces jours qui disparaissent chez un jeune garçon abordant la vingtaine. On va le suivre au cours de toute une vie car il lui arrive un phénomène assez mystérieux. En effet, il se réveille en ayant loupé à chaque fois une journée entière qui est occupé par un autre soi totalement différent. Il est bordélique et l’autre soi est maniaque. Il est acrobate dans un cirque et l’autre va faire un métier plus conventionnel et rémunérateur dans l’informatique. Il est très famille et ami alors que l’autre est plus solitaire. Le gentil poète contre le brillant carriériste. La bataille peut commencer !

    On pourrait penser qu’il y a une véritable part de fantastique mais on comprend assez vite qu’il s’agit certainement d’un phénomène de dédoublement de la personnalité qui trouve une origine psychologique à savoir la schizophrénie. Il est assez terrifiant de le vivre du point de vue de l’un des personnages qui va disparaître progressivement pour laisser place à l’autre qui est moins rêveur. C’est une véritable quête sur la perte de l’identité qui est mené de main de maître par l’auteur. Je n’avais jamais rien lu de tel.

    Il y a véritablement deux parties : celle de la coexistence pacifique et une autre qui correspond à la disparition progressive et dramatique. En effet, il y a une personnalité plus ambitieuse qui va prendre le dessus sur l’autre qui se réveillera moins souvent. C’est bien écrit et bien dessiné avec des planches presque vivantes dans le mouvement. On est littéralement happé par cette intrigue de perte de contrôle qui progresse dans une véritable tragédie psychologique. On a l’impression de vivre un cauchemar du style vertige existentiel avec notre héros. C’est assez poignant par moment. Cela peut nous renvoyer à notre propre rapport au temps, à notre jeunesse, à la vie et à notre mortalité. Ce qui nous touche ne peut que nous faire réfléchir…

    Inutile de préciser que cette œuvre concourt pour le grand prix d’Angoulême 2017 ce qui est amplement mérité. C’est véritablement la bd à découvrir de toute urgence pour cette rentrée car ce qui est original est plutôt rare. Voici une lecture pour une expérience unique qu’on n’est pas prêt d’oublier. L'auteur livre une véritable bd inattendue et palpitante.

    Note dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Notre Globale : 4.5/5