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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7292 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:53:35

    C'est toujours un plaisir pour moi de poster une série émanant du célèbre Will Eisner, l'un de mes auteurs préférés. Ici, il est question d'évoquer sa vie lorsqu'il a débuté dans le monde de l'industrie du comics des années 30. Il va faire de nombreuses rencontres tout au long de son parcours et pas des moindres comme Bob Kane, le créateur de Batman. Il le connaissait déjà car ils étaient au lycée ensemble. Il y aura également Jack Kirby (X-men, les 4 Fantastiques) et bien d'autres...

    C'est intéressant également de voir comment évoluait la bande dessinée américaine avec un rapport évident à l'argent et quelques fois à la facilité. J'ai bien aimé le passage où Will (qui se fait appeler Billy dans ce récit) refuse de dessiner des versions pornographiques des comics strip connus (du genre Popeye au lit !) qui étaient vendus clandestinement par la Mafia durant l'époque de la prohibition. En effet, ce type d'oeuvre violaient les lois du copyright et de la marque déposée. Résultat des courses: il se fait virer. Bref, il n'a jamais renoncé en vendant son âme de rêveur. On apprend qu'il a dû se battre durement avant de réaliser son rêve.

    Cet ouvrage, c'est l'âme même du comics par l'un des plus grands créateurs de la bande dessinée moderne. Inloupable pour les amateurs et les amoureux du genre.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:51:36
    La mémoire des arbres - Tome 5 - La belle coquetière 1

    L'histoire de cette belle coquetière est librement inspirée de faits réels à savoir d'une famille de coquetiers et un peu brigands sur les bords qui a sévi dans la campagne ardennaise du XVIIIème siècle. Cela confère une résonance assez particulière à l'ensemble. La lecture est d'ailleurs très plaisante sur la nouvelle intégrale de luxe présentée par les Editions Dupuis qui ont fait là un beau travail.

    J'aime beaucoup cet auteur pour son dessin au trait si magnifique dans la reconstitution de la nature. Les femmes sont toujours très belles avec leur chevelure flamboyante et leur poitrine généreuse. Il a un univers assez réaliste bien à lui. Ce titre fera bientôt partie de ma collection. Pas que pour les femmes mais pour la beauté artistique de l'ensemble !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:49:30
    Taïga Rouge - Tome 1 - Première partie

    Pour une première bd de la part de jeunes auteurs (dont l'un, à savoir Malherbe, est un ancien journaliste), c'est plutôt une réussite ! Faire déjà partie de la prestigieuse collection "Aire Libre" est déjà une grande marque de reconnaissance.

    Il est vrai que le sujet n'était sans doute pas facile à aborder. Peu de bandes dessinées évoquent le destin de la Transbaïkalie, une région aux prises avec les Bolcheviks et les Chinois. Nous sommes en 1920 et la guerre entre rouges et blancs fait rage. Il est question également de ces peuplades venues des Steppes à savoir par exemple les Soyotes qui ont échappé aux massacres de Ghengis Khan sept siècles plus tôt.

    Tout cela se mélange et le lecteur aura parfois du mal à savoir qui est qui et quels sont les intérêts en jeu. On suit le parcours un peu chaotique de Fer­dy­nand Os­sen­dows­ki (un Russe blanc). C'est un mé­de­cin qui a dû fuir Mos­cou et le ré­gime bol­che­vik qui veut sa peau. Il fait la rencontre d'un cavalier peu ordinaire. Une amitié va naître ainsi qu'une formidable aventure qu'on devine déjà dramatique.

    Taïga rouge nous montre les steppes mongoles. Le dessin de Vincent Perriot (22 ans seulement) est réellement remarquable avec son graphisme parfois ombragé. Ces couleurs sombres sont d'un esthétisme presque parfait. Il reconstitue à merveille un pays rude en proie à la guerre. On arrive à ressentir ce climat de terreur. Bref, sur la forme, c'est satisfaisant.

    Il ne reste plus qu'à espérer que le second tome soit à la hauteur de ce premier opus. Cependant, force est de constater que 12 ans après la parution du premier tome, point de second à l'horizon. Il est vrai que les suites de la collection Aire Libre prennent souvent beaucoup de temps...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:48:19

    Quand j’ai commencé cette lecture, je me suis dis que le protagoniste principal était un sale con comme on en fait pas deux de la sorte. On ne peut pas être plus clair. Bref, il représente tout ce que je déteste éperdument dans le genre fils de riches qui veut s’accomplir sans l’aide du paternel et qui échoue lamentablement tout en étant imbu de sa personne. Je résume un peu à l’extrême mais vous aurez compris où je veux en venir.

    J’aime par exemple trop les femmes pour les larguer illico presto en étant désagréable. Notre « héros » manque singulièrement de chaleur humaine envers les autres. Moi aussi, je n’aime pas les réceptions remplies de monde assoiffé sur les buffets mais bon, j’essaye quand même de faire un minimum. Je ne souhaite pas tout renvoyer sur moi mais disons que grosso modo, il agît à l’inverse de ce que j’aurais fais dans une situation similaire. Dès lors, on ne peut pas éprouver de la sympathie pour un tel personnage.

    Pourtant… et pourtant !!! Quand on commence à comprendre le mécanisme qui le régit, on se rend compte qu’il y a effectivement une cause à effet. Sa relation avec son père est la source de tous ses problèmes. Ce dernier est très protecteur et semble un peu étouffer son entourage en prônant sa vision unilatérale des choses. Dans ce conflit quelquefois larvé, je suis parvenu à entendre les arguments des uns et des autres sans prendre une position. On ressort d’une telle lecture un peu lessivé car il y a des passages difficiles émotionnellement parlant.

    C’est plutôt bien réalisé avec un dessin correct. C’est une lecture intéressante sur les rapports humains traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. C’est dans le genre de ce que j’aime bien lire actuellement. De vraies histoires avec des personnages qui ne me ressemblent pas forcément…

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:47:13

    Un petit coin de paradis est dans cette collection Comix du Cycliste qui ne paye pas de mine. Cependant, c'est le contenu qui compte surtout quand il est intéressant et imaginatif.

    Encore une fois, je reproche à cette collection d'être beaucoup trop courte (seulement 24 pages). Ce one-shot aurait gagné à être un peu plus long afin de développer sa thématique assez intéressante d'une jeune vie qu'on passe en revue au milieu d'une immense maison.

    Le dessin en noir et blanc ainsi que les différents cadrages arrivent à procurer une atmosphère sereine malgré une palette restreinte. Il y a une maîtrise incontestable de l'auteur quant au langage visuel. Beaucoup de bonnes trouvailles également au détour des couloirs de cette maison. Le petit coin de paradis n'est cependant pas là où l'on pense forcément...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:45:33

    J'ai véritablement adoré cette bd muette car elle m'a totalement surpris dans son dénouement. Le sujet concerne une suite de chiffres un peu maléfiques si on est superstitieux.

    Il y a d'ailleurs tout un mystère autour de la signification de cette suite de chiffres sur un bout de papier qu'un condamné à la chaise électrique a laissé tomber dans son dernier souffle. C'est le bourreau qui le ramasse et l'histoire peut alors commencer pour notre plus grand plaisir.

    Le graphisme en noir et blanc est particulièrement séduisant et colle à merveille pour donner à cette bd un parfum d'ambiance mystérieux. Le silence des cases devient oppressant au fur et à mesure de l'avancée de cette histoire. L'atmosphère est véritablement noire et angoissante.

    L'auteur a réussi à délivrer un message autour de ce conte cynique et cruel. Il y a toute une logique véritablement implacable comme les mathématiques. C'est bien pensé et c'est bien réalisé.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:44:44

    Pour une première série de cet auteur, c'est plutôt bien parti. Notre héros qui va devenir papa est au volant d'une coccinelle qui se transforme en Chevrolet après le passage d'un tunnel. Il se retrouve dans une dimension étrange où le grand requin blanc flotte dans les airs prêt à vous dévorer à chaque instant. Oui, il pénètre dans une étrange contrée où il ne sera pas au bout de ses surprises ...

    Il se fait accueillir par une espèce de clone de Sigmund Freud qui lui lance: "Vous n'êtes pas venu ici par hasard. Ici, c'est comme le Liechtenstein, on n'y va jamais par hasard. Alors, c'est quoi votre problème ?" Réponse de l'intéressé : "C'est ma femme, elle est enceinte"...

    Les influences de l'auteur sont diverses. Il y a même un clin d'oeil à Little Nemo, le pionnier de la bande dessinée. Le style fluide et dynamique rappelle également Enki Bilal. C'est visuellement beau. L'auteur a réussi incontestablement à reconstituer un univers onirique et poétique qui lui est propre. Le charme va opérer tout doucement et vous ne pourrez être que conquis !

    On se plonge véritablement au coeur des angoisses intimes sur la difficulté d'être père. Cet ouvrage est une véritable psychanalyse de l'âme humaine. Neuf mois est le temps qu'il faut pour que le bébé soit conçu. C'est également le titre de cet ouvrage comme une ultime parabole de la grossesse nerveuse d'un futur papa. Bienvenue dans le monde où le rêve va rejoindre bientôt la réalité !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:43:14
    Double gauche - Tome 1 - Dustin

    Double gauche représente le genre d'histoire mâtinée d'un peu de fantastique que j'aime bien au risque d'apparaître un peu "bancal". C'est comme ça et je n'y peux rien. Il y a tout le talent du scénariste accompli à savoir Corbeyran. Il rend ses récits tellement passionnants. On tombe vite sous le charme. Quand on commence cette lecture, on n'a plus envie de s'arrêter de lire tellement c'est captivant.

    Par ailleurs, on ne peut être que bouleversé par ce récit d'un petit garçon qui devient orphelin et qui est maltraité par son entourage. Les thèmes de la différence et de la tolérance apparaissent clairement en arrière-plan. C'est étrange comme une même histoire peut être ressentie totalement différemment par chaque lecteur. Cela va même jusque dans le regard porté sur le graphisme!

    Un arrière plan simple mais évocateur suffit à camper l'atmosphère et à situer le contexte. L'image est habilement conçue afin de révéler la personnalité dès le premier regard. Ainsi les couleurs sombres et anguleuses suggèrent les intentions malfaisantes du patron de cirque ou encore des tuteurs de l'orphelin à la double main gauche.

    De même les lignes sveltes du corps de la fée ou encore de Mimsy leur confèrent une grâce élégante. Pour être efficace, la physionomie doit traduire les pensées du personnage, révéler un peu son âme et susciter l'émotion du personnage. Or, quand on regarde l'évolution de Dustin, on ne peut qu'observer cette transformation quand il basculera du côté obscur.

    En conclusion, je dirai que Double Gauche mérite votre attention pour une aventure humaine passionnante très bien rendue grâce à un graphisme expressif.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:42:27

    C'est toujours bon de découvrir de nouveaux auteurs dans un genre qui n'est pas de prédilection. Le graphisme en aquarelle m'a littéralement envoûté par son côté à la fois réaliste et mature.

    Pour l'histoire, on a droit à une n-ième version de l'enfant difforme qu'on cache dans une grange dans une ferme isolée d'une vaste campagne. Les habitants sont de véritables boeufs incultes. Heureusement que l'enfance conserve son humanité face à une situation totalement intolérable. La haine ou la honte peuvent aveugler. Les monstres ne sont pas ceux qu'on pense. Bref, des thèmes qu'on connait tous déjà par coeur.

    Ce qui fait la différence en l'espèce, c'est à la fois un traitement graphique impeccable ainsi qu'une efficacité dans les scènes. On ne s'ennuie pas une seconde entre drame et horreur. La lecture est très agréable. Elle sera donc conseillée même à l'achat car l'objet est très beau avec un soin particulier pour la couverture qui bénéficie d'un véritable effet d'optique.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:41:01

    Salt Pit est un ouvrage qui met en lumière les prisons secrètes américaines qui se sont déployées dans le monde après les attaques terroristes du 11 Septembre. L'auteur souhaitait dénoncer les techniques d'interrogatoires totalement illégales. On assiste à de véritables scènes de torture ou d'humiliation du genre humain.

    Je suis intimement persuadé que pour gagner la guerre contre le terrorisme, il ne faut pas utiliser les mêmes armes au risque de devenir pire que ceux qu'on combat. On y perd le plus important : son humanité. Le président Barack Obama l'a bien compris et c'est pourquoi il va mettre fin à ces pratiques dignes d'un autre âge instaurées par l'administration Bush. Sa première décision politique n'a-t-elle pas été celle de la fermeture du centre de Guantanamo dans le sud-est de Cuba ? Oui, la barbarie la plus abjecte est venue du monde occidental pendant notre décennie. Le but était louable mais les moyens pour y parvenir étaient bien trop sales.

    L'auteur imagine une histoire totalement imaginaire mais qui aurait pu très bien se réaliser tant le contexte s'inspire de réalité. On fait ainsi la connaissance de Frank, un jeune garçon, élevé seul par sa mère dans la cité. On sent toute la potentialité de ce gamin qui va pourtant tomber sous le coup de l'injustice sociale. Il se retrouve en prison et va pratiquer l'Islam alors qu'il est français d'origine. Pas l'Islam tolérant qu'on connait tous mais celui marqué par la haine des extrémistes. Dès lors, la descente aux enfers ou plutôt en Afghanistan sera inéluctable.

    J'ai franchement aimé l'initiative de cet auteur qui n'a pas peur de montrer la réalité pour dénoncer les actes de barbarie. J'espère qu'un jour, les responsables de ces actes odieux payeront devant le Tribunal International de la Haye.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:40:19

    Y le dernier homme est tout à fait mon genre de lecture. J'ai littéralement adoré. Le début est une véritable apothéose du genre. La tension est à son comble avec ce minutage qui nous montre des actions différentes avant l'heure Y. J'ai ressenti à ce moment précis comme une espèce de jubilation en me disant que l'auteur avait osé l'impensable.

    Après, il est vrai que la tension va retomber. En même temps, les situations vont se complexifier. Comment va s'organiser la vie des femmes et surtout celle de la survie du dernier homme de la planète ? C'est passionnant à souhait.

    Bon, on pourra tiquer sur quelques aspects du scénario pour le moins improbable comme par exemple les réactions du clan des amazones. Je laisse toutes ces exigences aux rabat-joies qui trouveront toujours à redire peut-être avec raison. Il est pourtant indéniable que c'est de la bombe avec une idée de départ vraiment géniale ! En tout cas, le plaisir lecture est au maximum avec un auteur ayant l'art de maîtriser le séquençage.

    J'ai l'impression que cette histoire révolutionne le comics. C'est la première fois depuis longtemps que je suis emballé à ce point par un comics. Seul l'avenir dira si cette série aura une influence sur d'autres qui emboîteront le pas de ce nouveau filon.

    Sur l'aspect graphique, je suis également très satisfait. La qualité est au rendez-vous. J'aime beaucoup le dessin et je n'ai rien à redire sur la colorisation. Magnifique tout simplement !

    Bref, c'est une véritable réussite. A quand une bd sur la disparition de toutes les femmes de la planète sauf une ? Je plaisante : on serait bien malheureux sans elles !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:38:41

    Pattes de velours est plutôt une bd agréable à lire. On va s’attacher à un célibataire qui semble avoir un problème avec les femmes. Il n’arrive pas à tirer un trait sur son ex qui n’arrête pas de le harceler sans rien donner en retour. Il a également la malchance de tomber sur une chef un peu nymphomane.

    Au milieu de tout cela, il reçoit la visite périodique d’un chat qui a déjà une maîtresse. Ce tendre animal de compagnie va essayer de lui faire voir un avenir différent. C’est fou comme un chat dans votre vie peut tout changer !

    J’ai beaucoup aimé l’imagerie qui s’en dégage. C’est presque un conte philosophique sur la vie à la portée de tous. Oui, j’apprécie cette simplicité merveilleusement mise en image. Je ne peux pas décemment mettre moins de 4 étoiles à une œuvre qui mérite certainement mieux de la part des lecteurs. Nous avons là une véritable comédie romantique tendre et drôle !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:37:46

    J'ai littéralement adoré ce récit qui raconte l'histoire du premier être vivant à avoir été en orbite dans l'espace. Laïka était une chienne pesant à peine 6 kilos. Grâce à elle, ce fut une victoire pour l'homme qui savait qu'il pouvait désormais aller également dans l'espace. Elle est devenue le chien le plus célèbre au monde.

    Ce sont également toutes les premières années de la conquête de l'espace que nous revivons avec cet exploit soviétique. Les Américains peinaient encore à cette époque là avant de se rattraper bien des années plus tard dans la conquête de la Lune. Laïka est malheureusement devenue le symbole de la propagande communiste. Elle a été également sacrifiée pour faire plaisir au Premier Secrétaire Nikita Khrouchtchev qui avait imposé des délais de mise en orbite trop court pour le faire coïncider avec la date d'anniversaire de la Révolution d'octobre (le 40ème si je ne m'abuse).

    Il y a près de 200 pages d'où une lecture assez intensive. L'auteur retrace le destin extraordinaire et tragique de cet animal errant dans les rues de Moscou qui avait derrière lui un passé bien tumultueux. A vrai dire, on ne savait rien en Occident de cette chienne mis à part son exploit. Grâce à ce récit, on pourra connaître tous les détails insoupçonnés. C'est vraiment formidable. L'auteur a fait de véritables recherches d'archives. Le travail qui s'ensuit est de toute première qualité.

    Dans son récit, il a privilégié la dimension humaine en racontant également l'histoire des personnages qui ont croisé le chemin de cette gentille chienne. Ainsi, on fait connaissance avec Korolev, l'ingénieur en chef du programme, qui avait échappé 18 ans plus tôt aux purges de Staline en passant par le goulag. On suivra également Yelena, la technicienne du laboratoire en charge de la santé de Laïka et qui a tout fait pour la sauver d'une mort inexorable.

    Le graphisme pourra étonner au départ le lecteur. Il y a par ailleurs des cases très petites. Est-ce que ce sentiment de claustrophobie était voulu par l'auteur ? Il ne manque pas d'audace et ne tombe jamais dans le jeu de juger un système politique plutôt qu'un autre. Un vrai travail de professionnel objectif ! On ne peut qu'applaudir !

    En tout cas, cette aventure un peu triste m'a bien plu d'autant qu'elle fait partie maintenant de l'Histoire. Cette pauvre chienne méritait cet hommage.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:36:23
    Le bel inconnu - Tome 1 - Il y avait alors à la cour d'Arthur...

    Le bel inconnu est un conte à la sonorité moderne pour une vieille histoire de chevaliers de la table ronde au temps du Roi Arthur. C'est drôle et les dialogues sont savoureux. J'ai aimé toute cette extrême naïveté qui se dégage du personnage principal qui se plonge tête baissée dans l'aventure. Croire à son destin uniquement ! On peut passer également à côté de tant de choses pourtant essentielles ...

    Le dessin ainsi que la colorisation offrent un ton résolument dynamique à l'ensemble. C'est également une oeuvre bien méconnue. Bref, le bel inconnu gagnerait à être plus connu. Par ailleurs, c'est une oeuvre 100% féminine donc intelligente et passionnante à la fois avec une inventivité débordante. Que dire de plus pour vous convaincre ? Il était une fois un conte cruel qu'un amoureux agite au nez d'une étoile qui avait un coeur...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:35:35

    J'ai été particulièrement surpris par la violence des scènes mettant en scène le Clergé. On se dit que ce n'est pas possible, qu'ils n'ont pas pu faire des choses aussi cruelles et aussi abjectes avec des pauvres femmes et des enfants innocents.

    Une telle lecture risque de renforcer le sentiment anti-clérical chez certains lecteurs. Les pratiquants risquent d'être également particulièrement choqués. Mais bon, il faut se dire que ce n'est que de la fiction bien que cela traduise une certaine mentalité de l'Eglise lors de la Renaissance au XV ème siècle. Nous savons tous que l'Eglise a commis bien des méfaits mais ici, cela dépasse presque l'entendement ...

    J'aime bien Manara et Jodorowsky. C'est intéressant de voir naitre une telle association de deux géants de la bande dessinée. Manara est un excellent dessinateur. Ses femmes sont plus belles les unes que les autres. C'est un enchantement pour les yeux. Et enfin, son dessin est au service d'un scénariste hors pair.

    On ne perd pas une miette de l'histoire même si celle-ci paraît convenue. Il y a de l'efficacité dans les scènes avec une débauche sans pareille dans la soif du pouvoir et de la luxure. J'aime ce côté là et je ne m'en cache pas. C'est de la bd résolument adulte. A découvrir mais pas à mettre dans toutes les mains.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:31:33

    Vilebrequin est un petit bijou de lecture. J’ai adoré cette lecture qui fait passer le cambriolage pour un art. C’est quand même fort quand on y pense sérieusement !

    La lecture a été très agréable dans l’ensemble. La narration est quasi-parfaite car elle nous met dans les réflexions intimes du personnage principal. On ne s’ennuie pas une seconde en suivant les aventures de ce cambrioleur gentleman.

    J’ai juste été un peu surpris par une incohérence que je ne dévoilerais pas totalement pour éviter un spoiler. La question serait quand même la suivante : le coffre à l’éponge unique est-il celui d’une 3ème zone ou celui d’un ministre ? Si c’est le dernier cas, cela va en contradiction avec ce qui avait été annoncé auparavant par l’auteur. Ce n’est pas bien grave…

    Au final, je conseille vivement la lecture voire l’achat de ce one-shot de qualité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:30:45
    Myrkos - Tome 1 - L'Ornemaniste

    Myrkos est tout à fait le style d'histoire que j'aime bien. Je suis particulièrement attiré par le sujet : le dessin qui peut changer la perspective du monde. Par ailleurs, c'est original de réinventer un monde antique situé un peu entre la Grèce, l'Egypte et l'Empire romain.

    La préface signée par Léo qu'on ne présente plus m'a quelque peu interpellé. Il raconte la singulière histoire de son compatriote brésilien Miguel de Lalor Imbirira qui est le dessinateur de la présente série. Il fait ses débuts en France avec cette série après quelques déboires. J'ai été surpris d'apprendre qu'un scénariste de renom l'avait totalement planté au beau milieu de son travail à cause d'une crise personnelle existentialiste.

    Bref, il quitte son pays avec sa famille pour venir travailler et se retrouve le bec dans l'eau. J'aurais bien aimé savoir par simple curiosité de qui il s'agissait. C'est courageux de la part de Léo de dénoncer cela. Quand on fait un travail d'équipe, il faut aller jusqu'au bout. Le monde des auteurs ne doit pas tous les jours être rose bonbon comme on nous le présente allégrement. C'est plutôt le combat d'individualités prêtes à tout pour réussir.

    Je vais faire sans doute encore hurler beaucoup de lecteurs en affirmant que le travail d'un dessinateur est quelquefois plus important que celui d'un scénariste dans une bd. Beaucoup de personnes peuvent s'improviser scénariste (à commencer par moi-même) et rechercher sur des sites le boy à tout faire qui illustrera leurs idées plus ou moins farfelues. Bien entendu, il y a les scénaristes de talents, ceux qui sortent du lot et qui sont unanimement reconnus.

    Je souhaite en tout cas beaucoup de réussite à ce dessinateur qui le mérite. Son graphisme m'a tout de suite enchanté. Oui, il est dans de bonnes mains avec Kraehn qui nous livre un beau scénario sur le thème de la lutte contre l'obscurantisme et les traditions et pour le changement et la liberté d'expression. Je suis tellement attaché à cette liberté que je me reconnais dans le combat de Myrkos.

    Je suis tellement déçu d'apprendre que cette série a été abandonnée suite à un échec commercial. Ce n'était absolument pas mérité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:29:37

    J'avais peur de relire une aventure du style Tout seul ou Le Gardien du feu. Bref, le sujet des phares contient déjà pas mal de publication en bande dessinée. Visiblement, cela fascine les auteurs au point d'être une grande source d'inspiration.

    J'ai été séduit par cette histoire originale dont l'action se situe vers la fin de la guerre d'Espagne opposant les républicains aux fascistes. Un jeune garçon va réussir à s'éloigner pour un temps de la guerre en se retrouvant dans un phare désaffecté.

    Un vieil homme lui raconte des histoires extraordinaires. Il y a encore une part de rêve qui ne s'est jamais éteint chez cet homme. Cela tranche avec la jeunesse qui a déjà beaucoup trop vécu de choses affreuses pour pouvoir prétendre à se laisser divaguer. Cette rencontre entre ces deux êtres opposés va réserver des surprises. Le final est également réussi tant par l'intensité dramatique que par le message délivré.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:28:13

    Mon meilleur Batman depuis "Dark Knight" !!! Il est vrai que je suis attiré par le thème de la rédemption et de l'absolution bien que je n'aie rien à me reprocher personnellement.

    Ce qui me séduit dans cette idée, c'est que l'on peut se tromper sur les gens que l'on juge. Il faut toujours faire confiance au gramme d'humanité qui reste au fond de nous. C'est porteur d'un message d'espoir pour l'humanité bien que cette idée pourrait paraître à certains égards très naïve. Je me complais à le croire encore.

    Ce qui m'a également époustouflé, ce sont les pensées de Batman lorsque cette terroriste sanguinaire et fanatique repentie se livre sans concession. Il ne veut pas croire que cette Jennifer Blake soit devenue cette bonne soeur vouée au bien. Il ne veut pas croire qu'elle a pu tellement changer en 10 ans. Il croit que c'est un masque pour cacher la vérité. Or Batman n'est-il pas également caché sous un masque ? Bref, la rédemption ; ce n'est pas aussi simple qu'on ne le pense. Le traitement opéré par le scénario dans cette bd m'a énormément plu. Cela laisse à réfléchir.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:26:58

    C'est la première fois que je lis une BD avec une ambiance un peu "toon". Entre les personnages va naître un véritable huis clos. Silence, regrets et non-dits... C'est également un récit sur la maladie sans complaisance, ni apitoiement.

    La fin du récit est réellement triste. Cependant, on ressent également une joie de vivre et d'espérer en l'amour. C'est beau et poignant à la fois. On a l'impression que l'auteur a voulu rendre un hommage à un ami disparu trop tôt.

    Je dois reconnaître également une imagerie très créative bien que cela ne soit pas mon genre. C'est une BD pleine de bons sentiments. Un peu trop parfois...

    J'ai relu récemment cette bd au regard de la plus grande expérience que j'ai acquis au cours de ces deux dernières années après une lecture bien intensive. Je remonte la note de ce one-shot car j'ai changé mon approche. C'est désormais le genre d'histoire que j'aime bien. Que s'est 'il passé ? La maturité de l'âme, voilà tout !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:26:07

    Voilà une extraordinaire aventure humaine à la conquête du pôle sud au début de la Première Guerre Mondiale ! Quand je lis une telle histoire, cela m’enrichit de nouvelles connaissances historiques. Cela m’apporte quelque chose de réellement positif. Je ne m’ennuie pas une seule seconde à la lecture.

    Même le trait graphique est remarquable avec ses couleurs bleues polaires. On arrive à ressentir les émotions des différents personnages qui doivent lutter pour leur vie contre le froid tueur.

    Quand on songe que c’est une histoire réelle, cela apporte encore plus de poids à toutes ces difficultés du périple sur cette banquise. Bref, du réellement palpitant !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:25:22

    Le fils de l'ogre est un conte bien sombre qu'il ne faut pas lire à ses enfants le soir avant de les coucher. Cela commence d'ailleurs comme une histoire classique de preux chevaliers et de princesses. Puis, au fur et à mesure, cela devient presque dérangeant et macabre. On change de registre !

    On va suivre le parcours d'un jeune ado de 13 ans, fils d'une vendeuse de tissus. Les exécutions sur la place publique par le bourreau le fascine. Il éprouve même de la joie à tuer des animaux. Bref, ce n'est pas le genre de héros auquel on s'attache ...

    Il va y avoir un drame qui va bouleverser toute sa vie et qui marquera une orientation dans certains choix. L'enfant va devenir un guerrier sanguinaire comme pour réveiller des sentiments de haine enfouis dans le plus profond de son être.

    J'aime également la noirceur mais lorsque celle-ci est délectable. C'est bien le cas en l'espèce. On appréciera le trait graphique qui colle à merveille avec cette ambiance violente du Moyen-âge. La couverture est déjà attirante en soi. Les décors forestiers sont d'une pure merveille. Le découpage est quasi-parfait. On sent une réelle maîtrise de l'auteur qui semble jouer sur les codes. Certaines cases nous emplissent d'horreur lorsqu'il déforme les yeux et la bouche. J'ai senti beaucoup de modernité dans l'approche de cette tragédie. L'exercice n'était pas facile.

    Un récit moyenâgeux surprenant à plus d'un titre qu'il faut lire car maîtrisé de bout en bout.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:24:27

    Jusqu'à ce jour, aucune lecture concernant les évènements du 11 Septembre 2001 m'avait réellement satisfait. Le 11e Jour avait été catastrophique. A l'ombre des tours mortes de Spiegelman était décevant...

    Dans ce témoignage d'un père de famille qui vivait juste à côté des buildings du World Trade Center, j'ai senti toute l'horreur de cet acte de terrorisme sans pareil dans l'histoire du monde. Il s'inquiète pour l'un de ses fils resté coincé à l'école qu'il a peur de ne pas pouvoir protéger contre quelque chose qui le dépasse. Peut-être que j'ai ressenti tout simplement l'émotion d'un père pour un jeune enfant qui ignore le monde dans lequel il vit. L'insouciance des enfants est un bienfait dans des moments tragiques.

    J'ai bien aimé également les réflexions de l'auteur ici et là notamment quand il dit que ceux qui ont fait cela ressentaient certainement de l'amour pour leurs propres enfants. Cela rend une certaine gravité au récit tout en le mêlant à la réflexion. Le XXIème siècle a bien mal commencé avec ces années Bush...

    Il est vrai qu'il y a un côté bourgeois new-yorkais qui vit dans le traumatisme à chaque coup de tonnerre qui pourra énerver le lecteur peu indulgent. J'arrive toutefois à comprendre même lorsque le sentiment dominant chez l'auteur est la colère contre les terroristes et la manière de les torturer à mort. Il n'a pas été qu'un témoin de la catastrophe mais tout son monde s'est écroulé. Plus jamais une telle infamie ! Tout conflit peut se régler autrement qu'en s'en prenant à des innocents. Un récit poignant et intelligent.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:23:29

    J’ai décidé d’acquérir la version intégrale de cette BD après avoir découvert « L’autre Monde » de Magnin qui m’avait réellement conquis. J’avoue avoir été un peu déçu par cette lecture. Les dessins sont sublimes, c’est tout à fait vrai. On dirait de magnifiques illustrations presque féériques. Magnin a un style incomparable dans son souci du détail qui fait toute sa renommée.

    Cependant, on est loin de la magie voire du mystère qui pouvait se dégager d’une histoire de pirates. Il n’y a pas de réelle surprise dans le scénario. Nous sommes dans une Angleterre du XVIème - XVIIème siècle (même si les Editions Dargaud semblent placer à tort l’intrigue au XVIIIème siècle) où nous suivons les aventures de Lord James un écrivain dandy passionné par tout ce qui ressemble à un mystère.

    Contrairement au titre, Mary la Noire ne raconte pas l’histoire de la femme pirate du même nom. Ben entendu, notre écrivain libertin finira par croiser le chemin de cette femme presque antipathique qu’est la pirate redoutable Mary La Noire capitaine du Styx qui écume les mers telle une diablesse. On frémit rien qu’à entendre ce nom là !

    Bref, nous avons droit à une aventure maritime sur fond de légendes celtiques. On mêle l’aventure et le fantastique en ajoutant une dose de sentimentalisme. Cependant, la lecture grâce à un excellent découpage et la beauté du dessin mérite toute l’attention.

    Je voudrais juste signaler une véritable erreur que l’on peut voir dans cette bd à l’enchaînement de 2 cases dans une action simultanée. On voit clairement les chemises des deux personnages (Lord James et Thomas) qui changent de couleur (ben voyons !) et qui gardent leur nouvelle couleur jusqu'à la fin de la scène. Suis-je un gros pinailleur ? Sans doute.

    Néanmoins, les lecteurs exigeants ne comprendront pas que de telle énormité soit accomplie et qu’on parle d’un chef-d’œuvre. Il ne faut quand même pas rigoler ! Oui, Florence Magnin a du talent tout comme son comparse Rodolphe. Il n’empêche ! On pourra se laisser facilement embarquer pour un voyage au milieu des pirates.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:22:41

    Je suis plutôt agréablement surpris par cette production totalement décalée et forcément originale. J'aime l'Ouest américain et les histoires qui se passent au détour des portes de saloon.

    Je retrouve avec plaisir un auteur dont j'avais pû percevoir un immense talent dans Le Singe et la Sirène. Il fait ici quelquechose de différent nous offrant une véritable palette de tout son travail.

    Même graphiquement, c'est mieux (ah le délicieux visage de Magic Child !). Il maîtrise enfin le scénario en laissant un peu tomber l'absurde au profit d'un humour fin avec toujours cette vision d'un monde désabusé. Que de fraîcheur !

    Pour une lecture pétillante sans prise de tête !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:21:47
    Planètes - Tome 1 - Autant de débris que d'étoiles

    Il y a plein de choses que j’ai aimé à la lecture de ce manga de science-fiction, le premier que je lis d’ailleurs dans ce genre. Cela m’a rappelé les récits d’anticipation que j’adore à savoir Travis ou Carmen Mc Callum. L’avenir est proche et la projection des idées est tout à fait plausible. Il est question d’astronautes qui nettoient l’espace devenu une poubelle autour de la terre. Il est vrai que la projection de petits objets peut entraîner de graves accidents pour le vol de navettes supersoniques entre deux destinations terriennes via un raccourci dans l’espace.

    J’ai quand même été fortement impressionné par la quantité de bonnes idées déployées dans ce récit. Prenons par exemple ces terroristes écologiques qui font sauter régulièrement les bases lunaires au nom du respect de l’espace. Restons sur Terre, on est bien mieux. On ne doit pas aller polluer les autres planètes.

    Je le dis tout de suite : je ne partage pas du tout cette vision des choses qui constitue pour moi une espèce de résistance aveugle face au progrès. Cela me fait penser à tout ces gens prêts à tout pour lutter frénétiquement contre les OGM alors que c’est peut-être le cas échéant un progrès pour éradiquer la faim dans le monde. Je pense encore au tramway à Strasbourg avec tous ces comités qui ont lutté contre ce qui est considéré aujourd’hui comme une évidence et un bienfait pour l’ensemble de la collectivité.

    Bien sûr, il faut encadrer pour éviter des dérives. Je me méfie des gens qui au nom d’une certaine éthique font tout pour schématiser à outrance le débat. Ce n’est pas avec eux que l’humanité progressera. C’est fou ce que cette lecture m’amène à dire !

    Bref, il y a matière à réfléchir sur le progrès, sur l’évolution de l’homme dans la conquête spatiale. Une lecture intéressante sur un manga court !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:18:56

    Ce n'est pas la première fois que j'aborde la lecture d'un Batman. Ce qui est intéressant est que je retrouve tout le temps quelque chose de différent par la patte d'un auteur différent. Chacun a sa vision du Batman. Après Spiderman, c'est quand même mon héros de comics préféré.

    Ici, ce sont les Editions Soleil qui s'y attellent. Le format est grand ce qui permet d'appécier la qualité du travail fourni. Le papier est glacé ce qui est agréable au toucher. Les dessins ultra-réalistes sont de toute beauté. Il n'y aura aucun dialogues. Il y a juste une voix-off narrative qui commente. Cela donne une espèce de puissance au récit.

    Batman mène une guerre totale contre le crime. Il sait par avance qu'il ne pourra la gagner. Cependant, il souhaite faire toute la différence en emportant certaines batailles. La plus importante est sans doute celle de ce garçon dénommé Marcus qui voit également ses parents assassinés. Va-t-il basculer à son tour dans le crime ? Que les blessures soient physiques ou mentales, le crime meurtrit tous ceux qu'il touche. Il entraîne la souffrance et la mort. Il empoisonne l'esprit et l'âme. Et à la fin, il ne laisse que le désespoir...

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:17:47
    300

    Voilà une bande dessinée de Frank Miller que je voulais lire depuis bien longtemps mais elle ne m’était jamais tombée entre les mains. Jusqu'à maintenant !

    J'aime les récits historiques lorsqu'ils sont si bien contés. Qu'on est loin d'un pompeux Jacques Martin ! On vit véritablement la bataille au milieu des ces Spartiates prêt à tout donner. Des chefs d'entreprise rêveraient d'avoir des employés aussi modèles prêt à se sacrifier pour la bonne cause !

    Ici, il s'agit de défendre la Grèce, dernier bastion de civilisation éclairée du monde antique. Ces hommes se battent pour l'honneur. C'est un parfait exemple d'intégrité face aux promesses alléchantes de l'envahisseur. Ne jamais rien céder. Oui, on pourrait suivre cet exemple mais le monde serait sans doute ravagé si la diplomatie n'existait pas. Il faut toujours lâcher quelque chose pour obtenir la paix. C'est peut-être en cela que 300 est apparu un peu totalitaire aux yeux de certains lecteurs.

    Je n'ai jamais voulu voir le film car j'avais été écœuré par le violent Sin City. La violence à l'état brut n'a jamais provoqué chez moi une admiration morbide ou une excitation surannée. La bd me paraît le support idéal pour une telle histoire. On reconnaîtra beaucoup de qualités dans la construction de 300 à commencer par un format adapté et original. La narration est le gros point fort car elle nous transporte littéralement dans la Grèce antique.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:14:47
    Reflets d'écume - Tome 1 - Naïade

    La couverture du premier tome tout en bleu montre une sirène. Elle fait très tôt son apparition puisqu'elle sauve un Prince oisif de la noyade. Le problème est qu'elle va laisser allègrement la place à toutes les intrigues liées au Prince. Le Clergé souhaite ardemment sa disparition afin de confier le royaume à un roi ami venu de l'Est afin d'assoir son pouvoir. L'atmosphère dans ce palais au bord de mer est lugubre. Bref, le récit semble trancher singulièrement avec ce qu'on pouvait attendre. Cela est déjà une originalité en soi.

    Le côté fantastique s'estompe petit à petit. Je dois reconnaître cependant que les personnages sont bien travaillés. Les intrigues se suivent avec plaisir. Il y a tout un cadre semi-réaliste qui est crée à partir de ce conte noir qui s'inspire d'Andersen.

    Le dessin de Varanda est un peu différent de celui qu'on connait habituellement. Je l'apprécie beaucoup depuis la série Elixirs. Il est seulement dommage que son travail ne soit pas plus prolifique. Les décors sont par exemple magnifiques.

    Le scénariste Ange prouve également qu'il peut s'affranchir d'un genre et fournir un travail de grande qualité là où l'on ne l'attend pas forcément. Reflets d'écume reste une belle surprise à découvrir.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:13:38

    Ma véritable note serait un 3.5 - On a réellement une oeuvre pas mal du tout. La couverture de ce one-shot est sobre et efficace. Le titre est un rien évocateur et prendra tout son sens à la fin de ce récit qu'on pourra trouver trop classique et donc un brin décevante.

    On croit à tout moment qu'on va basculer dans le fantastique. C'est d'ailleurs assez bizarre car on commence l'histoire avec une connotation nettement politique à l'aube de la Révolution d'octobre dans la Russie du Tsar Nicolas II.

    On est vite embarqué dans les territoires hostiles du nord de l'Oural qui a besoin d'un médecin. Ce dernier aura du mal à imposer sa science au milieu d'une population rurale incrédule et superstitieuse.

    Le style est d'une très bonne fluidité. Je ne connais pas l'auteur Jaime martin mais on suivra avec un regard intéressé la suite de sa carrière dans le 9ème art. Bref, c'est une bonne surprise que nous offre la collection "Aire libre".

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:12:46

    Lucy est la fameuse australopithèque découverte en Ethiopie en 1974 par des chercheurs. Cette découverte bouleversa la science car il s'agirait de la première espèce à l'origine de la lignée humaine. Il y aurait eu une séparation entre la lignée des grands singes et celle des êtres humains dont Lucy serait l'une des premières représentantes: notre grand-mère à tous quoi !

    L'auteur nous retrace un fragment de sa vie (puisqu'elle se serait éteinte à l'âge de 20 ans victime d'une noyade d'après les scientifiques). Pour la première fois, j'ai eu l'impression de lire en bande dessinée un film animalier. On voit comment ils mangent, comment ils se battent, comment ils doivent faire face à de multiples menaces... Il ne manquerait plus que la voix-off de Frédéric Mitterrand pour que le spectacle soit complet !

    Il est vrai que Lucy ressemble plus à un singe marchant sur deux pieds qu'à un humain. La différence est flagrante au niveau du visage. Pourtant, on perçoit ici et là les premiers signes d'humanité. Il est vrai qu'une récente théorie scientifique nous indiquerait que Lucie serait une cousine éloignée plutôt qu'une ancêtre du genre homo. Je ne suis pas insensible à cette remise en cause.

    En tout cas, cette plongée dans la Préhistoire à plus de 3 millions d'années est très intéressante. C'est un exaltant voyage que voilà car ne s'agit 'il pas de remonter aux origines de l'homme ?

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:10:38

    Les lettres d'Agathe sont constituées de correspondances qu'une fille devenue adulte écrit à sa mère décédée voilà près de 20 ans. Curieuse démarche tout de même...

    Cependant, cela la libère d'un poids puisque leur relation n'était pas conforme à ce qu'on peut attendre. Ce one shot est de la même veine que Elle ne pleure pas, elle chante dans la même collection.

    Il s'agit d'un récit fortement intimiste où il est question d'expier des souffrances accumulées depuis l'enfance. Une mère peut ne pas aimer un enfant dans une famille et lui faire ressentir les pires souffrances entre brimades et humiliations. Le genre de mère qui préfère avoir des garçons à la maison et qui n'apprend à sa fille que les devoirs d'obéir et de se taire tout en la préparant à souffrir à sa vie de femme. Horrible ! Cela arrive quelquefois et c'est un sujet qui est rarement abordé dans la bande dessinée.

    La lecture m'a été pénible non pas à cause de la narration qui est très fluide. J'ai dû souffler quelques instants à certains passages qui m'ont pris à la gorge. C'était dur car très émouvant. On sent le vécu de l'auteur et combien cela a été difficile de se construire après avoir vécu dans l'absence de l'amour maternel. Dans ces moments, on se dit qu'on a bien de la chance de ne pas avoir connu cela.

    En conclusion, je dirai que « les lettres d'Agathe » mérite d'être lu car il s'agit d'un très bon album sur un sujet délicat car intime.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:09:52

    J'ai passé un agréable moment à la recherche de la licorne. Il faut dire que j'aime bien le dessin de Miralles que j'ai pu apprécier sur une série comme Djinn. Cependant, je trouve que le nez qu'elle fait aux différents personnages est à peine visible. C'est dommage car il y a une réelle maîtrise sur les formes. Que dire des paysages des contrées traversées par l'expédition ? Ils sont tout simplement à couper le souffle !

    Il y a de tout dans cette aventure humaine aux frontières de l'impossible : une dose d'humour, de l'exotisme et une pincée d'aventure. Plus encore, elle nous apprend beaucoup de choses sur l'époque des premiers conquistadors, sur la rivalité entre le Portugal et l'Espagne qui se partageait le monde à l'époque de leur apogée. Il est intéressant également de voir comment évoluaient les Maures ainsi que les tribus africaines.

    J'ai dernièrement lu une histoire qui racontait l'épopée d'un aventurier étant le premier européen à avoir atteint la ville de Tombouctou au XIXème siècle. Ici, on apprend que 4 siècles plus tôt, les blancs avaient déjà fait leur apparition dans cette cité mythique aux portes du désert.

    C'est réellement une fresque historique poignante comme on en fait si peu. A découvrir et à acquérir dans sa version intégrale.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:09:02

    Il y a des bd qui arriveront toujours à me surprendre dans le bon sens du terme. Celle-ci en fait incontestablement partie. Elle est tout d'abord très originale dans son concept. Il n'y a pas à proprement parler de cases mais on arrive à suivre toute une histoire ou du moins plusieurs contes aussi passionnants les uns que les autres.

    Ces histoires tirées des Mille et une nuits sont peuplées de princes cruels et de mauvais génies. Il y a toujours une moralité qui reste discrète. Les thèmes sont universels. Cela donne à réfléchir. Et puis, il y a la part du rêve et de la magie qui opère !

    J'ai beaucoup aimé cet affranchissement de cases qui donne libre cours à l'auteur à toute une série d'audaces graphiques. Les enchaînements sont parfaitement maîtrisés. C'est que du bonheur pour un bdphile. A découvrir de toute urgence !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:07:54

    J'ai bien aimé la vengeance d'une femme par le moyen non conventionnel utilisé pour arriver à ses fins. J'avoue avoir été intrigué par la phrase suivante au dos: "en libertinage, le mauvais goût est une puissance"...

    La couverture est très suggestive. Pourtant, il ne sera point question de scènes vraiment osées dans le corps de l'histoire entre ce jeune aristocrate et cette belle prostituée. C'est un peu dommage car cela risque de faire fuir le lecteur timide ou de décevoir un lectorat plus téméraire.

    L'esthétique de l'objet m'a tout de suite attiré. Les cases sont immenses et l'histoire se lit avec aisance. Le graphisme avec cette imagerie très XIXème siècle colle parfaitement à l'atmosphère de cette histoire tragique. C'est noir, mélancolique et sombre. Tout ce que j'aime dans le romantisme !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:02:28

    "Après la nuit" fait partie de ces westerns sobres et efficaces que j'aime avec un arrière goût des films de Sergio Léone. On sent également l'influence de John Ford. Il ne manquerait plus que Clint Eastwood apparaisse au détour d'une case...

    La tension va en crescendo dans cette petite bourgade de l'Ouest sauvage. Le dessin est quasi magnifique notamment les visages des différents protagonistes. L'affrontement entre un shérif légendaire et un jeune usurpateur mystérieux promet dans ce bled isolé du Kansas.

    Pourtant le final n'est pas à la hauteur de ce qu'on pouvait légitimement espérer. Cependant, pour une fois, cela ne m'a pas dérangé en outre mesure. La raison est que l'atmosphère ainsi que la psychologie dominent nettement sur le reste. Le scénario est suffisamment haletant pour décrocher la timbale. Le western a encore de beaux jours devant lui s'il atteint à chaque fois cette qualité.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 22:01:11

    C'est une belle bd intimiste que voilà par un auteur espagnol. Nous avons trois tranches de vie de nanas à peu près normales loin des grandes héroïnes de romans d'aventure. Si l'épisode consacré à Sofia et Ana m'ont bien plu, cela n'a pas été de même avec le dernier récit concernant Victoria qui semble être totalement à part. Le lecteur remarquera qu'il y a quelques connexions entre les deux premiers. Le troisième semble marquer une rupture.

    Dans le genre, c'est plutôt une réussite. J'ai beaucoup apprécié le dessin dont je retrouve quelques tendances un peu manga. J'ai pu observer également comme une évolution dans le style graphique de l'artiste comme si ces histoires n'avaient pas été écrites durant la même période. Renseignement pris, ces trois histoires ont été réalisées avec des techniques différentes: Sofia au pinceau et à l’aquarelle, Ana à la plume et à l’aquarelle, et Victoria au pinceau et à l’ordinateur. Des femmes en tout cas très sexy. Je dis cela parce que la plupart du temps, les dessinateurs ne savent pas dessiner les femmes sous leur meilleur jour c'est à dire sans tomber dans la vulgarité.

    Au final, Souvenirs apparaît comme un bon roman graphique d'un auteur peu connu du public français. On suivra de près sa carrière.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note scénario: 3/5 - Note Globale: 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:59:59

    La collection Delcourt semble bien aimer les westerns one-shot. J'ai pu apprécier il y a quelques jours Après la nuit. C'est du même calibre tout en ayant un traitement graphique un peu différent. Il faut dire qu'il y a plus de 10 ans d'écart entre ces deux oeuvres. Et pourtant, nous avons également droit à un western dur et âpre dans la lignée du film aux oscars Impitoyable de Clint Eastwood.

    Je retrouve avec bonheur l'auteur Philippe Foerster dont j'avais pu apprécier un magnifique scénario dans L'Oeil du chasseur. Il possède véritablement une parfaite maîtrise que ne rogne pas la narration pesante pour certains. Le dessinateur de "Pin Up" à savoir Philippe Berthet ne déçoit pas même dans un genre radicalement différent de ce qu'il fait. La couverture de cette prairie est magnifique. Les plans sont judicieux. La lecture demeure plus que sympa.

    Pour autant, je n'irai pas jusqu'à dire que parce que nous retrouvons des personnages mythiques de la légende de l'Ouest (Calamity Jane, le juge Wallace, Wild Bill...), on baigne dans un récit historique. Il ne faut quand même pas déconner. Chiens de prairie reste un très bon western et je dois bien avouer que j'aime le genre surtout quand cela ne s'étale pas sur de multiples tomes. Achat conseillé pour passer un agréable moment.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Bote globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:59:15

    De jeunes et belles femmes sont retrouvées atrocement mutilées dans la ville de Prague : voilà pour le décor. Ce one shot semble naviguer entre sorcellerie, alchimie et énigme en surfant sur une vague déjà bien encombrée par d'autres productions du même genre.

    J'ai bien aimé le mot d'ordre de la collection post mortem : une nouvelle collection à ne pas lire la nuit. J'ai suivi le conseil en effectuant ma lecture en pleine journée. Je dois bien avouer que je ne suis pas mort de trouille au ressortir. Quelle prétention tout de même !

    L'intérêt de cette histoire horrifique va se situer autre part. En effet, nous découvrons une reconstitution d'une Prague gouvernée par l'Empereur Rodolfo entre 1584 et 1609. Le grand Rabbin y joue un rôle éminent.

    Il est question d'une alliance secrète entre le roi chrétien et les riches commerçants juifs qui en échange de la sécurité versent de lourds tributs dans les caisses du royaume. Ceci sert à alimenter les goûts artistiques et luxueux du souverain. Ce cadre historique peu conventionnel m'a beaucoup plu car il apporte une certaine richesse à l'intrigue.

    Le mystère de ces meurtres sera d'ailleurs entretenu jusqu'à la fin. L'atmosphère est très lourde et pesante entre des personnages vils et calculateurs. Une belle réussite qui est passée un peu inaperçue. Dommage car cela vaut le coup de le lire.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:58:32

    J'aime quand la bd ne traite pas que de choses légères et futiles. Cependant, encore faut-il que cela soit réussi ! Or, cet exercice est rendu beaucoup plus difficile justement à cause de la gravité du sujet. En l'espèce, c'est époustouflant de réussite.

    Là où Pourquoi j'ai tué Pierre a quelque peu échoué, "elle ne pleure pas , elle chante" réussit son pari. L'oeuvre est bien entendu bouleversante de sincérité et de justesse. Elle prend véritablement aux tripes. Ce récit est vécu comme un soulagement et non comme une rancune tenace.

    Derrière un titre tout en douceur, se cache une réalité moins reluisante. L'amour peut être destructeur et criminel. On ressort quand même de cette lecture avec un sentiment d'espoir pour l'héroïne qui n'est autre que l'écrivain du roman qui signe la préface.

    Une des meilleures bd intimistes que j'ai pu lire ces dernières années.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:57:55

    Cela fait du bien de lire une histoire entre rêve et réalité aussi bien dessinée. Le personnage de Coraline que nous suivons est d'une beauté extraordinaire dans le genre grande blonde aux yeux bleus. Le dessin est l'un des plus abouti que je n'avais jamais vu auparavant. L'esthétisme a été particulièrement soigné. Les couleurs sont utilisées à bon escient aussi bien pour les paysages champêtres que pour les scènes plus violentes. C'est beau !

    Mais qui est donc ce prodigieux dessinateur auquel le scénariste Filippi a laissé une chance ? Visiblement, Terry Dodson est un dessinateur accompli dans le comics américain (Wolverine, Wonder-Woman, Daredevil, Spiderman...) qui s'essaye à la bd européenne dans un genre différent. Il est dommage que la préface s'attarde longuement sur l'oeuvre du scénariste sans rien dire sur celle du dessinateur. Et surtout pourquoi n'y a t'il pas de suite après 5 ans d'attente ? Cela fait trop long et c'est le meilleur moyen de perdre facilement une clientèle. Cette histoire nous laisse sur un gros suspens qui doit être comblé rapidement.

    Le scénariste prouve qu'il peut passer aisément d'un registre très enfantin (Un drôle d'ange gardien, Gargouilles...) à une histoire beaucoup plus adulte où il est question de fantasmes. C'est vrai que la couverture fait un peu "eau de rose". Je vous rassure: à la lecture, il n'en n'est rien.

    Le second tome poursuit en avant la quête de Coraline dans un monde de rêves où il lui faut trouver la clef pour comprendre le malaise grandissant. C'est tout le monde d'un gamin qui a grandi trop vite et qui souffre de solitude. L'ambiance est clairement érotique sans jamais tomber dans la pornographie. Ce second tome explore beaucoup plus la psychologie des personnages. On retiendra surtout une ambiance onirique à défaut de grande originalité.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:56:29

    Une excellente première partie. Un second tome un peu en-dessous. Le thème: le secret de la confession. Un prêtre doit 'il trahir son serment si on lui fait la confession d'un crime ô dieux ? La réponse dans ce diptyque atypique.

    Je ne suis pas un fan du dessin un peu flou mais on s'y habitue assez rapidement. Je dois dire également qu'on est très vite happé par un récit passionnant. Une qualité de dialogue exceptionnelle pour un combat entre le vieil homme de science froid et cynique et le jeune curé naïf et idéaliste.

    Sur la forme maintenant, le second tome ne se présente pas du tout dans le même format que le premier. Or, je n'aime pas avoir des collections dépareillées. J'aime un semblant de cohérence. C'est peut-être trop demandé à l'éditeur. Pour autant, il ne faut pas que se focaliser sur la forme si le fond est bon. L'achat sera conseillé pour une future édition dont les formats seront semblables.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:55:29
    Esteban - Tome 1 - Le Baleinier

    Le scénario n'a vraiment rien d'original mais c'est plus pour l'ambiance qui se dégage de ce voyage en pleine mer dans la traversée du difficile Cap Horn que l'on retiendra.

    Le trait graphique de l'auteur au style si particulier nous accompagne tout le long de voyage maritime. On ressent réellement le vent du grand large qui donne une ambiance à la Moby Dick. Malheureusement point d'effet de surprise car c'est souvent du convenu. Une touche d'audace serait la bienvenue !

    Lire un album de cet auteur est toujours un réel plaisir. C'est un univers où l'on se sent bien. J'avoue également avoir un faible pour cet auteur qui sait si bien raconter les histoires. Le talent ne se décrète pas.

    Note dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:54:48

    Ce corps à corps est plutôt une excellente surprise. On suit les tranches de vie de différentes personnes. Cependant, il existe véritablement des liens entre chacun des personnages. C'est plutôt passionnant car différents problèmes de société sont évoqués.

    On aurait aimé un approfondissement pour certaines intrigues qui sont juste un peu évoquées. Ainsi, Jean-Pierre Martin ne rencontrera jamais son arnaqueuse qui va devenir la petite amie de son meilleur ami. Bref, certaines choses ne se produiront pas alors qu'elles étaient attendues par le lecteur.

    Ces croisements de destin sont intéressants. On passe un bon moment de lecture. On sent tout de même qu'il manque un petit quelque chose à cet album pour le faire sortir véritablement du lot. L'impression générale demeure néanmoins assez satisfaisante. Nous avons un auteur à suivre de près.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:53:58

    Trompe la mort est un titre assez bien trouvé puisqu’il est question d’un jeune soldat français au cours de la drôle de guerre en 1940 qui avait notamment pour mission de sonner dans un clairon. Il a échappé à la mort puisqu’il est devenu un ancien combattant multi-médaillé. On le retrouve dans notre présent… âgé de 82 ans. C’est un vieil homme solitaire toujours plongé dans ses souvenirs. Il a été fait prisonnier pendant 4 longues années dans l’Allemagne nazie et a perdu beaucoup de ses camarades…

    Le dessin est plutôt enfantin ce qui ne colle pas vraiment avec ce genre de récits. Cependant, on va vite se laisser embarquer par cette histoire touchante de grand-père qui veut à tout prix retrouver son clairon perdu sur le champ de bataille. Sans rien dévoiler de l’histoire, on pourra dire que le clairon a bel et bien été retrouvé mais détourné à des fins purement politiciennes. L’auteur va égratigner une partie des politiciens qui se servent de l’héroïsme nationale alors qu’ils n’ont pas connu l’enfer de la guerre et surtout de toutes ses subtilités.

    Au début, on va avoir du mal à sympathiser avec le personnage central de Marcel. C’est le vieux bougre qui voit sa petite-fille versée dans l’humanitaire et l’écologique une fois tous les 6 mois. Il lui sert un vieux lait chocolaté périmé depuis longtemps et qu’il conserve précieusement dans son frigo comme un trésor de guerre. Bref, le genre de vieux qu’on a envie de baffer pour leur côté à la fois rigide et un peu pingre.

    Cependant, il va se passer quelque chose avec le lecteur qui ira en progressant au fil des évènements. On va comprendre et surtout essayer de le comprendre. La fin sera vécue comme une véritable libération du personnage. C’est un véritable coup de chapeau que je tire à l’auteur que je ne connaissais pas. Cet ouvrage a le mérite de faire découvrir aux jeunes générations la vie de ces hommes qu’on a envoyé au front en promettant mont et merveille. La débâcle sonnera le tocsin. Finalement, il y a peu de récits sur cette drôle de guerre en bande dessinée. Déjà à l’Ecole durant notre enseignement scolaire, on passait vite sur le sujet en se concentrant sur la France occupée. Bref, c’est un précieux témoignage qui sent le vécu puisque l’auteur admettra s’être inspiré des faits de guerre de son grand-père. Bien lui en a pris !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:53:10

    Je mourrai pas gibier est une oeuvre forte et poignante d'un dérapage cruel dans un village de la France profonde partagé entre les vignerons et les charpentiers. Elle n'est pas à mettre entre toutes les mains. On ressort de cette lecture complètement vidé et avec un profond malaise. Cela nous prend véritablement aux tripes. J'aime quand une bd arrive à me procurer autant d'adrénaline. On ressent toute la puissance des mots et des images. Bouleversant...

    Depuis que Le Désespoir du Singe est devenu l'une de mes bd cultes, je surveille avec un certain intérêt les productions d'Alfred. Je me surprends à aimer son trait. Il utilise une imagerie assez forte avec un trait plutôt épais et presque brutal. Je ne suis pas pourtant fan du minimalisme. Cependant, je ne sais pas... Cela doit être certainement dans la manière de dessiner car il se dégage tout de suite une atmosphère à partir de ce graphisme singulier.

    Les expressions des personnages sont superbement retranscrites. Les flash-backs sont utilisés à bon escient. La lecture est très haletante. Cette bd demeure une incontestable réussite à partir d'un fait divers sanglant. Je mourrai pas gibier est un véritable carnage à lire et à posséder !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:45:58

    J'ai enfin pu trouver ce titre et le lire pour l'apprécier. J'ai été surpris par sa petite taille. C'est un peu dommage que ce mini format car cela ne met pas en valeur la qualité du dessin avec ce noir et blanc crayonné.

    Pour le reste, je trouve que c'est très bien construit. On est vite happé par la vie de ce marin que tente de faire découvrir une grand-mère à son petit-fils. Celle-ci est très riche car elle couvre des évènements historiques du XXème siècle: la Seconde Guerre Mondiale et notamment cet épisode malheureux où la flotte anglaise a coulé (par nécessité ?) celle d'une France qui venait de se rendre à l'occupant et tuant au passage près de 1500 compatriotes. La guerre d'Algérie y est également évoquée de manière assez poignante notamment pour les pieds-noirs. J'aime en général ces récits où la petite histoire individuelle rejoint la grande avec son lot de malheur.

    J'ai également été surpris par une narration très fluide qui a pour résultat de ne jamais nous ennuyé. Bref, c'est jamais pompeux comme dans tant d'autres bd de ce genre un peu autobiographique quand on parcourt la vie d'un personnage. Ce long flash-back est parfaitement maîtrisé. Une bien belle bd !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:44:54
    Nuit (Baladi) - Tome 1 - Nuit tombante

    "C'est assez graveleux ce que tu viens d'emprunter" me dit mon meilleur ami en feuilletant la série sur les 3 petits ouvrages. J'avais juste remarqué que le format était pratiquement de poche et que le dessin en noir et blanc était dans un style minimaliste.

    Bref, rien de vraiment emballant. Pourtant, chaque tome porte un nom sur une variation de la nuit: blanche, profonde et tombante. Quand on commence la lecture, on se dit qu'on va aborder une histoire vraiment bizarre du fait de ces trois jeunes femmes complètement délurées qui invite dans leur appartement de luxe un SDF et une bande de trois hommes. Une espèce de rituel étrange commence alors.

    J'ai pas pu m'arrêter de lire et d'enchaîner d'un seul coup ces trois volumes. Le conte n'est pas terminé mais qu'est ce qu'il a bien commencer. Le mérite est d'avoir su me captiver par une magie étrange alors que rien n'y prédisposait. C'est peut-être cela la marque des grandes bd perdues au milieu de nulle part.

    Comme quoi, on peut se tromper et il ne faut point juger l'apparence même graveleuse.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:44:08
    Blanco - Le Chien Blanco - Tome 1 - Tome 1

    J'ai acquis dernièrement dans un marché aux puces les deux exemplaires originaux qui composent l'une des premières histoires de Taniguchi publiées en Occident. J'étais un peu réticent car je n'avais pas vraiment aimé Au Temps de Botchan qui date de la même époque. Peu importe, je me devais d'essayer.

    Je viens tout juste de finir de les lire et je suis plutôt très impressionné par le travail de l'artiste. C'est un peu différent de ce qu'on connaît mais il y a beaucoup de thèmes qui reviennent comme la nature ou encore l'amitié. Et toujours cette superbe capacité de raconter une histoire poignante. Cela pourrait paraître peut-être pour certains lecteurs un peu pesant et répétitif surtout vers la fin. Cependant, on pardonnera facilement devant autant de talent narratif.

    Le chien Blanco fait un peu peur au début. On se dit qu'on a en face un monstre sanguinaire de par la violence de ses attaques. Petit à petit, on commence à comprendre et à véritablement aimer ce chien pas comme les autres pourchassé par des militaires sans vergognes. Les espaces nord-canadiens sont superbement retranscrits. C'est du pur bonheur... pour les fans de Taniguchi bien entendu. Je ne regrette absolument pas mon achat.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:43:14

    J'ai été époustouflé par cette lecture d'un scénariste que je connaissais pour avoir déjà apprécié Un Paradis distant ainsi que Big Bill est mort. Il est vrai que statistiquement Paquet fait curieusement partie de mes éditions favorites.

    La vieille Amérique du XVIème siècle n'est simplement que le décor d'une arnaque qui va mal tourner. On a un peu du mal à s'habituer au graphisme avec des gueules de personnages assez étranges et caractéristiques. Cependant, il y a quelque chose qui fait que cela passe bien. Sans doute la qualité des dialogues et un scénario hors-pair qui réserve d'ailleurs une belle chute à la fin.

    J'ai apprécié cette lecture. Les combats à l'épée sont remarquables quant à la fluidité des scènes. On vît l'aventure de ces deux compères et on espère qu'ils s'en sortiront de toutes ces galères.

    C'est un one shot. On regrette déjà de devoir les quitter. Cela aurait pu faire une bonne série.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:42:24
    Trent - Tome 1 - L'homme mort

    Je découvre cette série grâce aux 3 intégrales qui sont sorties il n'y a pas si longtemps. C'est pour moi comme une séance de rattrapage d'un indispensable de la bd qu'il faut lire.

    L'association de ces deux grands auteurs que sont Léo et Rodolphe fonctionnent ici à merveille pour un résultat de grande classe. Nous avons là une très belle série d'aventure.

    Il est vrai que je préfère généralement les héros qui se dévoilent à ceux qui expriment beaucoup de retenue. J'ai envie de connaître l'histoire, le passé et les intentions d'un personnage central d'un récit. Néanmoins, c'est également plaisant de découvrir le caractère d'un personnage de manière progressive sans que tout ne soit tout de suite dévoilé pour entretenir le mystère. Ainsi, les différents tomes sont ponctués par des bribes de souvenirs et des flash-back utilisés à bon escient.

    Trent est finalement très différent ce que j'ai pu lire dans le genre western et c'est peut-être cette originalité qui m'attire incontestablement. Cependant, il n'y a pas que cela. La narration est efficace. Le dessin est parfois sublime car l'auteur sait mettre en valeur les grands paysages sauvages. Les couvertures sont magnifiques dans leur sobriété. Les intrigues sont imaginatives et surtout très efficaces. On ne s'ennuie pas et ce n'est jamais la même chose.

    Oui, Trent est de la bien bonne bande dessinée avec une identité qui lui est propre.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:41:31
    Arq - Tome 1 - Ailleurs

    C'est sans doute la meilleure série d'Andreas, en tout cas, celle que je préfère. Il maîtrise aussi bien l'aspect technique que scénaristique. Les cases sont superbement structurées avec un découpage frôlant la perfection. Les albums sont d'une grande richesse iconographique et visuelle. Quant au récit, il est proprement révolutionnaire avec ces univers parallèles et ces multiples clés. Percutant, dense et instructif.

    Arq est devenu au fil du temps un classique de la science-fiction mais qui n'est pas facilement abordable pour tous les lecteurs. L'auteur a réussi à construire un univers fertile proprement déconcertant et unique en son genre. Les personnages sont confrontés à quelque chose qui les dépasse. Le mystère reste entier et on va de surprise en surprise au fil des tomes. On se demande si on navigue entre le rêve ou le cauchemar. C'est captivant à souhait.

    Passionnant et imaginatif. Que dire de plus ? Découvrez Arq !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:40:35

    Evidemment... que Shutter Island récolte quatre étoiles de ma part. C'est même un minimum devant la qualité de l'oeuvre pour un résultat de grande classe !
    Je ne connaissais pas le roman du même nom et je ne l'aurais probablement jamais lu. Ce format bd le fait automatiquement découvrir à de nouveaux lecteurs dont je fais partie. Comme j'aime le cinéma, nul doute que j'irai le voir à sa sortie en salles.

    Shutter Island m'a fait penser à ces films comme Le 6ème sens ou encore Fight Club en ce qui concerne le procédé utilisé. La fin est digne de rentrer dans les annales. Je n'ai absolument pas senti le basculement d'où le plaisir en a été encore plus intense.

    J'avoue avoir eu du mal au début avec le graphisme que j'ai petit à petit apprécié car il colle parfaitement à la lourde atmosphère dégagé avec une couverture sobre et efficace. J'ai passé un agréable moment de lecture.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:39:50

    "Opération vent printanier" est un doux nom qui fleure bon la nature et le bonheur de vivre. Cependant, c'est également le nom de code donné par le funeste Gouvernement de Vichy à la rafle du Vel' d'Hiv organisé de son propre chef le 16 et 17 Juillet 1942.

    A Paris, 9000 policiers et gendarmes français vont arrêter près de 13000 personnes dont 4000 enfants tout simplement parce qu'ils sont juifs. Ce drame est terriblement inhumain quand on sait que toutes ces personnes vont finir leur jour dans les camps de concentration et partir en fumée. Oui, je reviens au titre : "Opération vent printanier". Quel cynisme tout de même de la part de ce gouvernement corrompu !

    L'auteur d'Amours fragiles semblent aller plus loin dans ce récit qui conte le destin de différentes personnes dans la période précédent la date fatidique comme pour raconter la montée en puissance de cette hystérie antijuive dans un climat d'affairisme favorisé par le rationnement et les restrictions. Les personnages sont d'ailleurs loin des stéréotypes classiques. Il y a tout une forme d'intelligence à nous montrer en graduation les choix opérés par chacun dans cette époque tourmentée. La chronique de ce Paris de l'Occupation est l'une des meilleurs que j'ai pû découvrir même si elle fait une part belle à la romance.

    Cette bd gagnerait sans doute à être découverte et à figurer dans les indispensables de toute collection qui se respecte pour peu qu'on s'intéresse un tant soi peu à l'Histoire de notre pays sans se voiler la face.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:38:46
    Le décalogue - Le Légataire - Tome 1 - Le rendez-vous de Glasgow

    J’avais peur que cette série suite au Décalogue ne démystifie la série originale. Il n’en est rien ou presque. Par ailleurs, très souvent, les suites n’ont qu’une logique purement commerciale. Le Décalogue a bouleversé la bande dessinée contemporaine en devenant une œuvre culte. Le légataire demeure plus qu’une extension. C’est une volonté de son scénariste de creuser encore plus sur un sujet passionnant.

    Bien entendu, on ne peut aborder le Légataire sans avoir lu le Décalogue pour en percevoir une mécanique d’intrigue complexe. La lecture demeure intéressante car cela apporte réellement des éléments de réponse par rapport aux deux premiers tomes de la série mère.

    Par ailleurs, le Légataire apparaît comme une quête plus fondamentale que celle de la possession de «Nahik» : celle de l’authenticité. Et enfin, ce n’est pas la moindre des qualités : cette lecture sera plus abordable car l’intrigue est traité de manière linéaire dans le bon sens chronologique cette fois.

    On retrouve les personnages principaux, l’ambiance générale et l’époque des deux premiers tomes de la série-mère. Qui est le légataire ? C’est Merwan Kaddher, un jeune islamiste repenti qui va enquêter sur les origines du décalogue musulman qui a bouleversé sa vie, Nahik. J’aime particulièrement ce personnage qui après avoir tué accidentellement l’écrivain Halid Riza suite à une fatwa lancée contre lui, va comprendre son erreur et faire en sorte de tout réparer à la mémoire du défunt. Le Décalogue nous avait laissé sur notre faim quant au devenir de ce personnage. C’est donc avec un grand plaisir que je peux suivre son enquête avec ses multiples rebondissements.

    Le second tome est particulièrement dynamique et apporte de vrais éléments de réponse et de réflexions expliquant l’origine du Décalogue. Les éléments du scénario s’imbriquent de manière parfaitement cohérente. C’est une suite passionnante qui nous plonge au cœur des religions.

    J'ai également apprécié tout particulièrement le 4ème tome qui nous entraîne dans les coulisses du Vatican. Il y a beaucoup d'humanité dans la relation que Kaddher entretient avec le Cardinal. J'ai l'impression que plus cela avance, plus cela devient meilleur. Le Légataire est une véritable réussite dont on ne peut que se réjouir.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:37:40

    Pilules bleues est un one shot en ‘noir et blanc’ relatant l’histoire d’un homme simple intégrant une famille composée d’une mère et de son jeune garçon tous deux séropositifs.

    Nous avons là un véritable roman autobiographique d’une rare sensibilité sans tomber dans la mièvrerie et l’excès. Personnellement, outre le sujet traité réellement bien maîtrisé, je n’ai pas accrocher au premier abord sur le genre de cette BD. C'est peut-être lié au dessin qui est très éloigné des cases couleurs que j’affectionne. Je ne trouve pas également que ce format de poche qui fait un peu «manga» soit très approprié. Par ailleurs, je dois également dire que la dernière partie de ce récit notamment l’apparition du rhinocéros m’a paru totalement incongrue.

    Cependant, au final, ce récit est bouleversant par sa justesse et la pudeur dans son appréhension de la maladie. Je trouve qu'il faut encourager les auteurs qui traitent dans la bd de sujet aussi délicat.

    Note Dessin : 3.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:36:54

    Merveilleux conte enfantin sur la "bravitude" dans le Japon de l'ère médiévale. Le dessin aux couleurs pastel m'a fait penser à des tableaux de Monet tant c'est magnifique !

    Et là, je n'ai pas à me plaindre sur la parfaite lisibilité du message quelque peu moralisateur de l'auteur Nathalie Baudin venue du monde de l'illustration pour petits. J'applaudis à deux mains son excellent travail graphique ainsi que pour la simplicité de l'histoire, loin d'être naïve.

    L'idée sous-entendue peut également nous concerner nous les adultes dans la vie de tous les jours sur par exemple les véritables amis, le fait de dire "non", les drogues, le fait d'affronter ses peurs etc...

    J'ai littéralement adoré cette réplique de ce jeune garçon Ourachima qui rêve de devenir samouraï mais qui refuse de braver tous les dangers pour s'intégrer dans une bande : « Des amis qui te demandent de risquer ta vie ne sont pas de vrais amis ! ». Placée dans son contexte, cette réplique qui vous paraît anodine prend tout son éclat mais je ne souhaite pas ici tout dévoiler.

    A vous de découvrir ce conte et de le partager avec vos enfants !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:36:09
    Star Wars - Clone Wars - Tome 1 - La défense de Kamino

    Star Wars est l'une des sagas cinématographiques parmi mes préférés. C'est donc avec bonheur que je me suis plongé pour la première fois dans une série Bd traitant de l'univers inspiré par Georges Lucas. Cela perpétue un peu mon plaisir de fan.

    J'ai bien apprécié le fait qu'au-delà de toutes ces batailles intergalactiques dans différents mondes, on s'intéresse également au côté humain des divers protagonistes. Vont 'ils basculer ou pas dans le côté obscur de la Force? Terrible dilemme pour certains d'entre eux tant la République est bien corrompue.

    On retrouve les personnages principaux de la seconde trilogie mais on découvre également de nouveaux personnages au demeurant fort intéressant comme Quinlan Vos.

    A partir du tome 5, j'ai senti que l'histoire devenait de plus en plus intéressante avec un dessin de qualité et des couleurs magnifiques. Le rendu est tout à fait impeccable et nous plonge dans cet univers galactique.

    Je n'ai pas tellement apprécié le fait qu'il n'y ait pas un ordre chronologique plus précis entre les différents tomes. Ainsi, le tome 3 relate d'évènements se situant après le tome 4 qui opère un retour en arrière. Trop de découpage, série également trop longue. Il faut s'accrocher. Des noms à rallonge, un scénario confus par moment.

    Au final, j'ai le sentiment qu'il n'y a pas de grandes révélations de ce que nous savons déjà. Bien sûr, il faut bien connaître l'univers Star Wars pour apprécier. Cependant dans l'ensemble, cette série est plutôt bien réussie.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:35:16
    Acriboréa - Tome 1 - L'incertain

    Les auteurs signent ici un script tout à fait original. Cette BD impressionne tout d'abord par sa virtuosité esthétique. Les planches de dessins sont d'une rare finesse et beauté. La colorisation est également très réussie.

    Cette BD nous plonge au coeur du genre et inscrit la science-fiction dans un cadre particulièrement oppressant et peu réjouissant sur le devenir de l'humanité. Les idées sont très bien exploitées et elles ne manquent pas de tension.

    Après un bon premier tome introductif qui nous plonge au coeur de l'action, la seconde partie semble souffrir d'un déficit d'explications tant elle diffère. Cependant, celle-ci est très vite comblée par un troisième tome très efficace qui satisfait aux exigences des lecteurs que nous sommes. Les deux derniers tomes confirment la qualité de cette série qui ne tombe pas dans le piège de la multiplication des chapitres sans fin.

    Je conseille au lecteur de lire les 5 tomes d’une traite pour une meilleure compréhension de l’ensemble et des différents enjeux. C'est une belle démonstration sans appel. Nirvana garanti si vous aimez une science-fiction intelligente.

    Note Dessin: 4.25/5 - Note Scénario: 3.75/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:34:13

    Il n’y a rien à faire : décidément j’aime réellement l’univers crée par Valérie Mangin ! Certes, cette BD est un cran en dessous du "Fléau des Dieux" mais pas beaucoup si on y regarde de plus près. Nous restons de toute façon dans le même univers puisque le dernier Troyen raconte la genèse de l’empire romain intergalactique dans un lointain passé.

    Le dessin, le trait, les cadrages sont plus que corrects même si le premier tome souffre un peu d’un défaut de jeunesse tout à fait pardonnable. Je crois que je suis véritablement emballé par l’originalité du concept de transposer la mythologie grecque de l’Antiquité à un futur véritablement spatial. C’est très beau et passionnant à la fois. La réalisation est d’ailleurs très intelligente. De belles trouvailles en perspective !

    On pourra juste regretter le rôle un peu détestable tenu par Ulysse. Le lecteur n’a sans doute pas l’habitude de voir un tel héros littéraire aussi malmené. Bon, il faut dire également que ce personnage va évoluer positivement ce qui sauve la mise.

    On observera également une petite baisse de régime dans les tomes 4 et 5. Finalement, les auteurs parviendront à se ressaisir in extrémis dans le dernier tome qui clôt convenablement cette saga intergalactique d'un nouveau genre.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:33:22

    J'ai acheté ce livre un peu à contre-coeur. En le feuilletant chez le libraire, cela ne donnait pas envie. La faute à un dessin minimaliste que je n'aime pas... J'ai su par la suite que c'était un choix de l'auteur et il s'en explique. Il fallait passer le cap des préjugés.

    Par contre, je me devais de l'acquérir car il n'existe pratiquement pas de livre qui explique en détail aussi bien la bande dessinée. Oui, nous avons là une bande dessinée sur la bande dessinée. C'est traité de manière un peu encyclopédique ou encore à la manière d'un professeur qui enseigne son art (avec une dose d'humour). Cela ne m'a pas trop dérangé dans le principe car on apprend une multitude de choses utiles quand on est passionné de bd. Oui, c'était presque une obligation pour moi d'acquérir l'Art Invisible tout simplement pour comprendre mieux ce qu'est en réalité la bande dessinée. On croit savoir mais on est loin du compte. Il faut avoir lu cet ouvrage.

    Je me rappelle encore de ce prêtre que j'invitais chez moi dans mon tout premier appartement afin de faire baptiser mon fils et qui lorgnait sur les étagères de ma bibliothèque où trônaient une multitude de bd. D'un air sérieux, il me demandait ce que j'aimais dans la vie "à part la bd" qu'il ne considérait point comme un art majeur. Bref, le choc des valeurs... Depuis, j'ai perdu la foi !

    J'ai réellement aimé que l'auteur défende cet art particulier en ouvrant les yeux sur pas mal d'aspects. Je suis certain que le regard de la plupart des gens changerait. C'est vrai qu'à l'aube de ce XXIème siècle, la bande dessinée a subi de profondes mutations qui la font évoluer. Il y a également eu une prise de conscience de la part des gens.

    Cependant, il reste tellement à faire. Dans mon entourage, personne ne s'intéresse à la bd. J'ai quand même l'immense joie d'initier mes enfants. L'auteur Scott Mc Cloud a réussi, à seulement 33 ans (soit un âge christique), à donner une définition de la bande dessinée qui dépasse toutes les espérances. C'est un art unique qui va plus loin que la littérature ou le cinéma. Cela fait longtemps que j'ai moi-même fermé les portes de la littérature. La faute à des profs qui nous obligeaient à ingurgiter des oeuvres littéraires... J'étais pourtant l'un des premiers de ma classe dans la matière du français. Les livres ne m'ont jamais trop attiré car il me manquait l'image. Voilà sans doute pourquoi j'adore la bd et le cinéma. C'est dingue mais cet auteur m'a permis de comprendre certaines raisons sur mes choix.

    Néanmoins, je suis en total désaccord avec l'auteur qui prône le minimalisme à tout va. Je trouve au contraire que le dessin gagne en profondeur en approchant la réalité. Néanmoins, j'ai compris pourquoi certains auteurs avaient choisi cette voie. Je croyais naïvement qu'ils ne savaient pas dessiner mieux... ;)

    En conclusion, je dirais que cet essai sur la bande dessinée est indispensable à tout amateur. L'auteur parle aussi bien du comics américain que du manga japonais en passant par la bd européenne. La bd est comme un langage universel qui remonte à très loin dans l'histoire. Cette lecture est difficile à digérer. Il m'a quand même fallu 3 jours pour en venir à bout car l'auteur fait appel à de nombreux concepts. Ses démonstrations sont étonnantes de vérité bien qu'il concède ne pas détenir la vérité absolue. Il montre la voie et ouvre un débat en concluant sur une définition de l'art. A posséder bien entendu !

    Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:32:34

    C'est toujours une joie pour un lecteur de retrouver un récit de Taniguchi. Pour ma part, j'ai acheté un peu les yeux fermés. Il est vrai qu'il nous a offert deux des plus beaux chefs-d'oeuvres que comptent la bande dessinée à savoir Le Journal de mon père ainsi que Quartier lointain. Est-ce seulement un gage de qualité ? Les dernières productions n'étaient pas trop au top. Cela perdait en saveur à force de trop s'occidentaliser même dans la forme graphique.

    Avec ce titre, il semble renouer avec son passé puisqu'il s'agit ni plus ni moins que d'une autobiographie. Jugez-en vous même : le jeune Hamugachi s'ennuie avec les gens de son âge qui fréquentent pour la plupart les clubs de sport. Non, lui, il préfère se tourner vers le dessin. Il va alors croiser la route d'une communauté de mangakas. L'aventure commence au détour de ce zoo de la vie où il va croquer sur le vif dans de magnifiques esquisses certains jolis "animaux".

    C'est bien évidemment intéressant pour les fans que de suivre le parcours initiatique du grand maître notamment à ses débuts dans l'univers du manga. Il transmet parfaitement les sentiments de ses personnages. Chaque regard, chaque geste nous transmet une émotion. C'est presque sa marque de fabrique. Cependant, en l'espèce, il semble aller plus loin dans la réflexion en révélant des troubles qui peuvent habiter chacun de nous.

    C'est à lire absolument car une fois de plus réalisé avec maestria !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:31:43
    Corto Maltese - Tome 1 - La ballade de la mer salée

    Je redoutais ma rencontre avec ce marin légendaire dont l’image est placardée même sur les pyjamas homme de nos surfaces commerciales. J’ai maintes fois repoussé la lecture des œuvres d’Hugo Pratt. J’avais peur de trouver une œuvre plate emplie de poésie de façade et baignant dans un ésotérisme niais. J’avoue que je croyais fermement que le récit des aventures de Corto était totalement dépassé par toutes les productions actuelles. Certaines critiques très cinglantes de ce site avaient totalement achevé de me convaincre. Et pourtant…

    Comme il ne me restait plus grand chose à lire et à emprunter à mes bibliothèques, je me suis dit qu’il fallait quand même que je prenne mon courage à deux mains. Corto déchaîne les passions. C’est un fait. Après ; il faut se faire soi-même son idée. Je découvre un héros mythique pas du tout stéréotypé comme je me l’imaginais. Dans « la ballade de la mer salée », il n’est pas montré à son avantage ce qui rend le personnage intéressant. En effet, il écume les mers du Sud au profit des forces navales allemandes qui préparent la guerre en 1913.

    On fait la connaissance de méchants plutôt charismatiques et qui ont une logique de raisonnement. Ils peuvent même paraître attachants par moment. Les liens qu’entretiennent les personnages entre eux sont souvent complexes. Cela ajoute au fait que cela rend cette série passionnante à souhait. Les aventures nous entraînent dans tous les coins du monde. Il y a toujours un contexte historique et on prend plaisir à découvrir les modes de vie des différentes peuplades sans être abasourdi par des explications trop détaillées.

    Nous avons une œuvre intelligente et mâture compte tenu de l’époque de publication. La violence cruelle est présente ce qui tranche totalement avec une série naïve comme Tintin par exemple. Je regrette maintenant d’avoir découvert aussi tard les aventures de Corto. C’est incroyable comme cela peut nous faire rêver. Je dois bien avouer que je serai passé à côté d’un véritable monument de la bande dessinée.

    Même les versions colorisées ne me font pas horreur, au contraire. Je ne trouve pas le dessin brouillon comme certains lecteurs ont pu le considérer. J’ai vu bien pire avec le style minimaliste qui s’est imposé sur la bande dessinée ces dernières années. Graphiquement, c’est même beau.

    Au final, je vais rejoindre ceux qui pensent que Corto aura influencé incontestablement la bd moderne et qu’il restera toujours un personnage mythique. Son créateur aujourd’hui malheureusement décédé a d’ailleurs adopté une position inverse d’Hergé car il souhaite que Corto vive toujours même sous la plume d’autres auteurs. On attend la suite avec impatience.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:30:37

    Hugo Pratt est à la bande dessinée ce que Picasso a été à la peinture ou encore Jules Verne au roman d'aventure. Je ne fais que constater un fait indéniable ; après on aime ou on n’aime pas... Le dernier vol est la dernière oeuvre du Maître qui s'en est allé après ce titre bien prémonitoire.

    En l'occurrence, il raconte les derniers instants vécus par Antoine de Saint-Exupéry alors qu'il effectuait une mission en Méditerranée pour le compte des Forces Alliés le 31 Juillet 1944. Le personnage est connu par ses talents d'aviateur et également pour son "Petit Prince", conte pour enfants qui a fait le tour du monde.

    Alors qu'il est pourchassé par deux chasseurs allemands, il se remémore les moments les plus importants de sa vie : son amitié avec Mermoz, sa rencontre avec Consuelo Gomez Carrilo lors d'un tango en Argentine, son crash dans le désert saharien ainsi que son sauvetage par des bédouins, ses faits d'arme lors de la guerre d'Espagne, une rencontre hypothétique avec sa soeur Simone, son opération au Guatemala lors d'un énième accident, le sauvetage de Guillemet dans la cordillère des Andes... On sait que la fin est inéluctable ce qui rend le récit d'autant plus attachant et mélancolique. Dans cette espèce de délire, on croisera même le petit prince et des nuages en forme de moutons comme un ultime clin d'oeil.

    J'ai beaucoup d'admiration pour Antoine de Saint-Exupéry que je considère comme un vrai héros national. On a beaucoup critiqué son patriotisme au moment de la France de Vichy qu'il quitta pour les Etats-Unis sans tomber dans l'escarcelle du Général de Gaulle. A la fameuse phrase du Général : "Nous avons perdu une bataille mais pas la guerre", il répondait : "Dites la vérité Général, nous avons perdu la guerre. Nos alliés la gagneront !"

    En effet, il ne veut pas accepter que qui que ce soit se déclare le chef d'une France libre qui divise le pays qui devrait rester un et uni. Il s'agirait le cas échéant de méditer sur cette opinion peu commune alors que nos livres d'histoire dresse l'antagonisme d'une France contre l'autre : celle des héros contre les vendus.

    A la fin de sa vie, il déclarera qu'il avait prouvé aux Etats-Unis (pays où il avait un lien très privilégié) qu'on pouvait être bon français, antinazi, antiraciste, et ne pas plébisciter cependant le futur gouvernement de la France par le parti gaulliste.

    Le 30 juillet au soir, il avait laissé deux lettres sur la table de nuit de sa chambre dont l'une à un ami qui disait: "Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m'épouvante. Et je haïs leur vertu de robots. Moi, j'étais fais pour être jardinier". Modeste, le gars ! Je précise que tout ces détails ci-dessus ne sont pas racontés par la bd en question (ce n'est donc pas un spoiler) mais cela permet peut-être de se faire une idée de ce qu'était Saint-Exupéry pour lequel Hugo Pratt vouait également la plus grande admiration.

    A bien y regarder les qualités sont les mêmes pour ces deux hommes d'exception : conteur infatigable d'aventure et profondément humaniste.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:29:24
    Tendre Violette (Couleur) - Tome 1 - Julien

    J'ai lu la plupart des oeuvres de Servais et je possède moi-même quelques-uns de ces titres qui font régulièrement appel à deux thèmes majeurs : la femme et la nature. Je n'avais jamais lu l'oeuvre par laquelle tout a commencé à savoir "Tendre Violette". J'y retrouve immédiatement les aspects de plusieurs héroïnes qu'on a pu côtoyer. Violette est véritablement un condensé de toutes celles qui ont existé par la suite (Lova, Fanchon etc...).

    La première réflexion qui m'a traversé l'esprit est qu'une telle femme ne peut avoir existé en dépit de ce qu'indique le scénariste : une belle jeune femme un peu sauvage qui vit dans la forêt et qui chasse aussi bien le lapin que les hommes. Cela résonne presque comme un fantasme entre légèreté et séduction. Mais pourquoi pas après tout ?

    Puis, je découvre que le dessin de Servais est toujours aussi magnifique aussi bien à ses débuts qu'à sa toute dernière oeuvre. Il n'a pas beaucoup évolué d'un point de vue graphique hormis une précision plus marquée. Cependant, en avait-il besoin ? C'est une beauté du trait comme innée. On passe un très agréable moment de lecture au cours de ces sept volumes qui composent actuellement la série. Visiblement, l'auteur y tient, lui qui dépasse rarement les diptyques.

    Les deux premiers tomes sont de courtes nouvelles qui nous plongent dans l'univers des villageois dans lequel évolue difficilement la belle Violette et ce n'est pas toujours très glorieux pour le monde paysan.

    Le tome 3 est résolument dramatique autour de la grossesse mouvementée de Violette avec l'un de ses plus grands amours à savoir Bourguignon.

    Le quatrième tome nous fait découvrir l'influence de la guerre quand la Prusse avait envahit les villages du Nord et de l'Est de la France durant la première guerre mondiale. La consonance devient également historique.

    Il est dommage que le cinquième tome qui porte sur l'un des personnages récurrent de la série à savoir la mystique Lucie voit s'introduire une bonne dose de fantastique qui dénature un peu le propos de cette série.

    Les deux derniers tomes forment un diptyque qui nous en révèle un peu plus sur les compétences de Violette avec son lot d'énigme et de mystère. Elle apparaît d'ailleurs comme plus mâture et moins insouciante qu'à ses débuts où elle vivait d'amour et d'eau fraîche comme dans les contes. Il faut dire que 25 ans séparent le premier et le dernier tome. Chapeau pour l'auteur qui a su conserver une certaine fraîcheur et une héroïne mythique avec toujours la même magie du trait.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:28:19

    En pleine guerre d’Algérie durant l’hiver 1957, un groupe de militaires part à la recherche d’une section de 22 hommes disparue dans une région montagneuse de Kabylie. On est en pleine période où le conflit entre l’Etat français et les groupes armés du FLN semble s’enliser inexorablement.

    Je n’ai pas beaucoup aimé la forme prise par cette histoire alambiquée. On se perd dans les lieux, on confond les personnages… Bref, la lecture n’est pas des plus agréable. Le trait du dessin n’est pas également celui que je préfère malgré le réalisme. Tout est’ il à jeter alors ?Certainement pas ! En effet, j’ai découvert véritablement une partie de l’histoire de France que l’on a jamais appris à l’Ecole et pour cause…

    Au-delà de cet aspect, cette BD permet de plonger dans de magnifiques paysages de Kabylie et de découvrir son peuple. Rien que pour cela, la lecture de cette BD mérite le détour. Par ailleurs, je trouve que le final est très bien réussi et que cela donne un véritable sens à cette histoire. L’auteur Frank Giroud fait une formidable démonstration de la bêtise humaine tout en évitant le manichéisme.

    Azrayen est un surnom donné par des villageois kabyles qui signifie « le diable ». C’est une œuvre magistrale dans la prestigieuse collection « Aire Libre ». Il y a un formidable travail d’historien à partir d’archives et de photos. Ce travail de mémoire était nécessaire pour mieux appréhender le conflit algérien.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:27:19

    L’histoire met en scène deux enfants Célestin et Leila qui ont fuit leur pays et qui croit trouver mieux ailleurs. Le premier a fui son village natal, au coeur de l'Afrique, pour remonter vers une Europe qu'il imagine teintée de rêves et de magie. La seconde quitte sans regret cette Europe où elle est née, et sa fugue la conduit vers le Maroc, le pays de ses grands-parents. Une rencontre improbable va avoir lieu dans un lieu pourtant perdu dans le désert: le bar du vieux français...

    La qualité narrative de cette BD est incomparable. Le dessin de Stassen ne me satisfait guère avec un encrage gras et des couleurs vives un peu trop fortes. L’ensemble du récit est bien raconté. Je ne suis pas un inconditionnel de cet auteur mais je dois reconnaître que l’histoire est superbe, triste et émouvante mais également à la fois pleine d’espoir.

    Note Dessin : 3/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:26:17

    J'ai bien aimé l'audace des cases ainsi que la noirceur voulu du récit. Cependant, c'est un peu trop irréaliste et artificiel à mon goût. Il faut s'y faire progressivement. Bref, je m'attendais à beaucoup mieux au vu des critiques élogieuses. Ce n’est pas du même acabit que Watchmen par exemple dans le même genre.

    La référence aux deux tours jumelles et l'avion qui s'écrase sur "Gotham New-York City" rappelle le triste drame du 11 septembre. C’est visiblement prémonitoire car cela a été imaginé avant la date fatidique.

    On peut également mesurer toute la portée du débat sur le fait de faire justice soi-même pour éviter des actes de banditisme ou pire de terrorisme! A t'on besoin d'un justicier pour nettoyer la ville au karcher? Personnellement, cela me fait froid au dos l'idéologie que prône le vengeur masqué. Je n'adhère pas à cette philosophie de justification de la violence. De là, à penser que c’est le livre de chevet de militaire ou autre dirigeant en mal de puissance, non ! Frank Miller a souvent été taxé de soutenir une idéologie nauséabonde. Je crois plutôt qu’il la dénonce. Je reconnais également certains atouts à cette BD qui est bien pensé et qui soulève certaines interrogations légitimes.

    Pour toutes ces raisons et après mûres réflexions, je décide de remonter la note de cette oeuvre qui marque incontestablement après avoir lu un bon nombre de comics.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:23:24
    Le grand Large (Soufflard, Cazaux) - Tome 1 - Vieillir, c'est pas pour les p'tites natures

    Je me suis plutôt étonné à aimer cette bd qui de prime abord m'a paru un peu rebutante avec son langage cru. Cependant, il ne faut jamais se fier aux apparences car elles sont souvent très trompeuses. Je ne connais pas du tout les auteurs, c'est donc une vraie découverte de leur style qui détonne.

    C'est un véritable hymne à la vie et au positivisme. Une vraie bouffée d'air que cette ballade agrémentée de bons moments ! J'ai beaucoup apprécié la relation triangulaire des personnages sur fond de thriller policier. J'ai été très ému par cet amour filiale et cette fin inéluctable. Tout n'est que pudeur et délicatesse malgré l'argot employé.

    C'est également une belle leçon de vie avec par exemple ce conte sur les papillons blancs qui ne vivent qu'une seule journée. Beaucoup d'humanisme et de bons sentiments se dégagent de ce diptyque à découvrir !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:22:33
    Polly et les Pirates - Tome 1 - L'héritage de Meg Malloy

    Voilà une lecture somme toute sympathique qui ravira les enfants. J'ai beaucoup aimé cette histoire qui entraîne une fille bien sage dans le monde de la piraterie. Au début, Polly apparaît comme une fille bien pâle à côté de sa copine un peu délurée à savoir Anastasia qui rêve de liberté et de grands voyages. La plus improbable des choses se produit alors... Sans rien vouloir dévoiler de l'histoire.

    L'auteur avait déjà réussi à nous charmer avec la délicieuse Courtney Crumrin. Le dessin de cette série est radicalement différent de son comics puisque nous avons une expression totalement mangadisante. Je suis toujours agréablement surpris quand je vois des auteurs qui savent se renouveler et qui ne déclinent pas à chaque fois la même chose lorsqu'ils connaissent un succès avec une série.

    Entre rêve et réalité, on est embarqué dans une aventure qui respire bon la fraîcheur et la spontanéité. Le premier tome semble être une introduction au demeurant fort agréable. La suite nous réserve bien des surprises avec un rythme quasi soutenu dans la narration. Une bonne lisibilité des dialogues qui facilite la compréhension ce qui n'est pas dérisoire quand on sait que cette bd est destinée aux enfants même si les adultes prennent également plaisir pour peu qu'on est conservé une petite âme d'enfant quelque part.

    On pourra simplement regretter que les épisodes soient si courts. Polly et les pirates va vite devenir un incontournable!

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:21:02

    Kris a l'air de se spécialiser dans les bd de prise de conscience. Dans Un homme est mort, il voulait nous rappeler le difficile combat des syndicats lors d'une immense grève pour sauver ses chantiers. A partir d'un drame humain individuel qui aurait pu être évité, il tire avidement tout son récit... ce qui peut énerver certains lecteurs n'aimant pas les partis pris.

    Dans coupures irlandaises, il s'agit de donner une vision beaucoup plus vaste de ce qu'à pû être la vie quotidienne des habitants de Belfast dans les années 80 à partir d'une expérience vécue de voyages scolaires par le biais d'un professeur d'anglais.

    L'auteur admet bien volontiers dans un dossier spécial en fin d'ouvrage que la fin du récit est résolument dramatique par rapport à la réalité qu'il avait vécu. Par ce biais et en nous prenant par les sentiments, il voulait nous faire ressentir l'injustice et l'état de guerre permanent qui a embrasé l'Ulster. Je n'ai rien contre ce procédé d'autant que cela paraît tout à fait plausible.

    Maintenant, j'ai toujours eu un faible pour les peuples qui défendent leur unité territoriale face à un envahisseur (dixit le Tibet par exemple). L'Irlande est une île dont un petit bout au Nord-Est se trouve sous administration anglaise pour des questions de religion principalement. C'est vrai que je trouve tout à fait ridicule qu'on puisse se battre parce qu'on est catholique ou protestant et qu'un lointain personnage historique à savoir Guillaume d'Orange a mené une bataille victorieuse. C'est totalement absurde ! Je suis véritablement intolérant... face à la guerre.

    J'irai même plus loin en indiquant que c'est quand même au peuple de se responsabiliser pour ne pas sombrer dans la haine et la rancoeur. Ces choses là sont impossibles en France car il existe véritablement une unité nationale malgré la diversité. Pourquoi ne pas comprendre qu'il faut respecter son prochain? Non, là-bas, il y a des pasteurs intégristes qui enseignent la haine. Or les différences peuvent constituer une source de richesse pour peu que l'ouverture d'esprit existe.

    J'avais sans doute pas besoin personnellement de "coupures irlandaises" pour me faire une idée sur la situation que vît le peuple irlandais. Cependant, ce témoignage vu par des adolescents de 14 ans est tout à fait intéressant et mérite une lecture, voir un achat. Cela provoquera bien des réflexions. Le but tout à fait louable de l'auteur est atteint.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:20:00

    Je voulais absolument découvrir "la malédiction des 7 boules vertes" vraisemblablement à cause des avis si positifs de ce site qui m'ont donné envie. Cette série oubliée figure tout de même parmi les immanquables.

    J'ai parcouru les 5 premiers tomes, ma bibliothèque municipale ne possédant pas la suite. Cependant, cela forme déjà un cycle. Déjà, je regrette que je ne les possède pas et qu'on puisse plus les trouver chez les libraires. Je les VEUX absolument !

    Pourtant, ma première impression n'était pas très bonne en voyant un graphisme tellement inexpressif de cette ligne claire. Oui, mais voilà : c'était sans compter une véritable histoire merveilleuse qui nous emmène très loin au milieu des magiciens et autres sorciers.

    J'ai tellement été captivé que j'ai pas pu m'arrêter de lire et d'enchaîner les tomes les uns après les autres. Je crois que la force de cette bd réside dans son univers bien sûr mais sur la maîtrise également du récit qui réserve toujours des surprises. Que de trouvailles et de dialogues savoureux dans un monde de fantasy !

    Maintenant, j'avoue ne pas comprendre pourquoi l'auteur s'est arrêté à la suite de cette série pour se lancer dans la peinture impressionniste. Qu'est ce qui a pu le pousser à faire autre chose que de la bande dessinée alors qu'il possède tout le génie créatif ? Il faudrait peut-être qu'il s'adjoigne un nouveau dessinateur et qu'il utilise le cas échéant toute la technique moderne de découpage des planches sans compter une colorisation plus adaptée. Nul doute que cela ferait un tabac !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:18:28

    Le mythe de la légende bâtie par Sir James Barrie revisité par Régis Loisel avec un savoir faire hors-norme. Je dois bien avouer qu’il y a à la fois une maîtrise artistique et narrative dans cette œuvre tragique. On est loin de la version édulcolorée de Disney.

    J’ai toujours aimé ce personnage qui refuse de grandir comme pour masquer une réalité bien moins avouable. Le parallèle entre Peter et Jack l’éventreur est l’une des meilleures idées pour traduire la tonalité tragique. J’avoue cependant ne pas avoir compris la fin de l’histoire qui laisse libre court à plusieurs interprétations ce qui m’apparaît comme une réelle facilité scénaristique.

    Le dessin est magnifique, les couvertures également. On ne peut qu’admirer un tel talent graphique qui place son auteur dans le panthéon des grands noms de la bd au risque peut-être de se couper de la base en fustigeant les sites Internet d’aviseurs par exemple.

    J’ai préféré nettement cette série de Loisel à la « Quête de l’oiseau du temps»…Une Bd qu’il serait indispensable de posséder dans toute bédéthèque qui se respecte !

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:17:06

    L’histoire est un savant mélange réussi entre fantastique et romantisme. C’est loin de la BD commerciale par son approche. L’ensemble est très original. Cela reste proche de la réalité historique notamment dans les relations entre l’esprit coloniale européen et les coutumes impériales chinoises en ce début de XXème siècle.

    Pour autant, on navigue dans un songe brumeux qui hésite entre rêve et réalité ce qui provoque un léger malaise pour le lecteur. On ne s’attache pas véritablement aux personnages ce qui est vraiment dommage. Les relations entre le père et le fils auraient pu être développées davantage par exemple.

    Il n’en demeure pas moins que « Rouge de Chine » demeure une série dépaysante et surprenante notamment la fin de l’histoire qui réserve une surprise de taille.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:16:23

    Traie de craie est un très bel album qui a été primé à Angoulême en son temps. Le dessin de l’espagnol Prado est quasi-magnifique ; c’est presque de l’art impressionniste! C’est tout d’abord une invitation au voyage marin.

    L’histoire est alambiquée à la fin et ne répond à aucune logique. Je suis resté sur cette conclusion sans queue ni tête, c’est un peu dommage. Il est vrai que j’aime bien le fantastique à condition qu’il y ait une dose de rationalité pour comprendre les évènements qui s’enchaînent. Je n’aime pas les exercices de style pseudo-intellectuel. C’est dit !

    Cependant, cet album est tout de même différent des autres dans son approche. Or cette singularité mérite d’être soulignée. Le style graphique est magnifique et poétique concourant au charme de cet album. J’ai été également charmé par une couverture splendide. L’atmosphère étrange dégagée de ce huit clos procure une agréable sensation.

    Note Dessin : 4.5/5 - Note Scénario : 3/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 21:15:40

    Avec un scénario de Dufaux et des dessins de Marini, cela ne pouvait que me plaire. En effet, nous avons là l'association de l'un de mes meilleurs scénaristes et de l'un des mes dessinateurs préférés. Cette histoire de vampires à travers notre monde contemporain est résolument très originale. En effet, c’est le prédateur lui-même qui se retrouve chassé.

    Nous avons droit à une mise en page réellement dynamique avec une couleur rouge omniprésente. On ressent très vite les émotions de l’héroïne. Les personnages sont beaux, pleins de grâce et envoûtants. C’est sombre, mystérieux et gothique et le tout saupoudré d’un soupçon d’érotisme (de sexe diront certains). Une Bd résolument adulte.

    Ce mélange polar-fantastique est très réussi à mon goût même si on peut penser qu’il s’agit d’une BD racoleuse. Ce sont de toute façon toujours les vierges effarouchées qui le pensent et nous n'en sommes pas.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:57:13

    Ce "western" fait partie de tout ce que j'aime dans la BD. Avec tout les navets que je lis en ce moment, cela fait du bien de retrouver l'essence même de l'authentique dans la BD moderne. J'ai été littéralement emballé.

    Le dessin signé Rosinski est absolument magnifique. C'est une véritable claque visuelle avec ces couleurs qui restituent l’ambiance far-west! Que dire également du scénario ? Accrocheur comme si sait si bien le faire Van Hamme. Il forme d'ailleurs avec le dessinateur un duo vraiment magique qui fonctionne à merveille. Ces deux auteurs m’ont rarement déçu.

    J’émettrai cependant un seul petit bémol à savoir une fin d'histoire un peu difficile à avaler. Mais au vu du thème : le destin qui joue des tours imprévisibles, cela peut s'expliquer.C’est bon quelquefois de lire des one-shot qui ne s’éternisent pas dans la durée.

    La réédition attendue de ce chef-d’œuvre du duo J. Van Hamme/G. Rosinsky est parue en Novembre 2008. Je m’y suis précipité pour cet achat indispensable. La relecture m’a procuré tout autant de plaisir, c’est dire ! En prime, cet album est assorti des premières pages du scénario écrit par Jean Van Hamme.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:56:09

    Le Décalogue : Nom donné aux dix commandements transmis, d’après la Bible, par Dieu à Moïse sur le mont Sinaï. D'ordinaire, ce terme a valeur de nom propre car il n'existe qu'un Décalogue... du moins officiellement.

    Franck Giroud est le chef d'orchestre de ce Décalogue Musulman. Dix commandements contenant les dernières volontés du prophète Mahomet, regroupées dans un même ouvrage, Nahik, et qui seraient susceptibles de bouleverser entièrement les fondements de notre civilisation. Les lectures de chacun des tomes du Décalogue s'avèrent multiples.

    Dix tomes étalés sur une période remontant jusqu’à l’Antiquité et qui bouleverse les préceptes de la religion du Coran. Explosif…mais jouissif! J’ai réellement adhéré, même si une lecture anté chronologique me faisait quelquefois perdre les repères.

    Le scénario de Giroud relève du virtuose tant le tout est rondement bien pensé et cohérent. J’admire également la qualité graphique des couvertures de chacun des 11 tomes. Le Décalogue va certainement marquer la BD par son concept tout à fait original.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:55:22

    Une référence de la BD de ce genre, pionnière des histoires à la « Da Vinci Code ». Cela m'a fait penser également au « Nom de la Rose » tant le héros ressemble à Sean Connery et que cela donne dans le thriller moyenâgeux.

    Un dessin absolument impeccable qui a fait entrer Alice dans le cercle des nouveaux dessinateurs les plus en vues... Des couvertures magnifiques qu’on se ne lasse pas d’admirer... Une qualité des cadrages et du découpage hors norme qui allaient révolutionner la bd moderne... On se croirait presque dans un grand film hollywoodien pour notre plus grand plaisir. Le scénariste sait nous tenir en haleine en distillant petit à petit l'envie de nous faire découvrir beaucoup plus.

    La fin de la série, en rupture avec le reste de l’histoire, m'a laissé un goût amer car je ne l’ai pas très bien comprise. Je m'attendais sans doute à autre chose. C'est un peu dommage. Cependant, cela reste une série de qualité au parfum ésotérique. Incontournable et presque culte! :)

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:54:19
    Broussaille - Tome 1 - Les baleines publiques

    Broussaille est une série magique pleine de poésie, de rêve et de tendresse servie par un personnage principal très sympathique. Le quotidien se mélange au fantastique, c’est intéressant.

    Il est vrai que cette bd se pare d’un graphisme simple et naïf qui semble s’adresser à un public plus jeune. Cela fait partie de ces séries que des adultes peuvent également beaucoup apprécier.

    L’atmosphère est à la fois authentique et féérique. C’est véritablement une perle de poésie et d’humanisme. On entre dans l’univers d’un doux rêveur solitaire. Le dernier album est d’ailleurs une pure merveille! Il est vrai que beaucoup de lecteur ont été séduit par le premier album avec ces baleines qui flottent dans les airs au milieu des rues de nos villes comme tout un symbole !

    C'est simple: je crois que cette série a su gagner en intensité au fil des albums. Cependant, il est dommage que les apparitions de Broussaille soient si rares. En effet, on ne compte seulement 5 tomes en 20 ans...

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:53:10

    Un one shot décrivant le destin d’un espion soviétique durant la guerre froide qui passe à l’Ouest. La fin de ce récit m’a laissé « bouche bée » sans vouloir faire un méchant « jeu de mot »…

    C’est dommage car il y a incontestablement de la qualité dans le dessin très précis. Les vues des buildings new-yorkais sont tout simplement grandioses. Par ailleurs, nous avons véritablement droit à un scénario travaillé tout en finesse. Il n’y a point d’anticommunisme primaire par exemple.

    Il est vrai que j'ai nettement préféré la première partie du récit à la seconde qui s'essouffle. J’ai bien aimé la formation pour devenir espion.

    Je ne sais pas pourquoi mais ce titre m’a rappelé incontestablement le célèbre film oscarisé « le silence des agneaux » et on s’imagine que l’histoire sera sur ce thème. Fort heureusement, il n’en n’est rien ! Le héros à la mâchoire déformée est plutôt très sympathique. Bon, c’est sans doute la couverture qui m’a donné cette impression de terreur non justifiée.

    Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:52:07

    J’ai été plutôt agréablement surpris par le dessin de Rosinski qui s’est véritablement amélioré au fil des années. Les cases ressemblent à des tableaux impressionnistes. C’est vraiment magnifique. Le Paris 19ème siècle est véritablement bien retranscrit. On atteint véritablement des sommets avec un tel graphisme époustouflant !

    Alors que la lecture du premier tome m’avait littéralement séduit, la seconde partie m’a un peu laissé dubitatif devant un scénario certes déroutant mais surtout invraisemblable. Pourtant, je dois admettre qu’au final, j’ai plutôt bien aimé. Je pardonne les invraisemblances car le scénario a le mérite de nous réserver beaucoup de surprises.

    Une récente relecture m’a fait prendre conscience à quel point il y a une véritable maîtrise du scénario. C’est de la grande bande dessinée. Une réussite, incontestablement !

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:50:08

    A l'origine, Frank Giroud, le plus talentueux et le plus prolifique scénariste actuel, a écrit ce récit pour Michel Faure, grand passionné d'aventure. En effet, ce récit est une véritable chasse au trésor dans une jungle luxuriante au pays des Maharajas.

    Ceci est le quatrième volet de la série "Secrets". L'héroïne Elisabeth va connaître une étrange loi du silence dans sa famille autour d'un sujet tabou : l'Inde. Cela aura pour conséquence de lui motiver une soif d'aventure afin de connaître la vérité sur le passé de sa famille et notamment les circonstances exactes de la mort tragique de sa mère.

    Giroud nous plonge dans une atmosphère de chaleur moite et pesante où les personnages vont véritablement évoluer aux confins de la folie pour les esprits les plus sains. On sent l'empreinte de mystère et de secrets inavoués, marque de fabrique de la série.

    L'auteur prend également du temps pour mettre en place une histoire palpitante en soignant la psychologie de ses personnages. Ainsi, on arrive à mieux cerner les motivations des actes des uns et des autres.

    Graphiquement, c'est tout bonnement magnifique aussi bien dans les décors que dans les traits des différents personnages. C'est un dessin d'une beauté saisissante qui exalte le romantisme de ce récit palpitant ! Cela fait penser à ces tableaux impressionnistes de Monet qu'on passe des heures à contempler.

    Egalement appréciable : la collection "Secrets" n'hésite pas à augmenter ses paginations pour ne pas imposer aux lecteurs le couperet un peu artificiel de la page 46. Vous aurez droit à 80 pages par volume pour visiter l'Inde.

    Le second tome est réellement à la hauteur des espérances laissées par le premier. On découvre ce que veut dire le Samsara. Plus encore: les révélations finales seront de taille! Tout s'imbrique logiquement ce qui est la marque d'un scénario fort réussi. Magnifique et brillant à la fois!

    Pour les amateurs de série d'aventures exotiques et de fresque romanesque! Vous ne serez pas déçu de ce voyage ! C'est assurément le meilleur de la déjà excellente collection "Secrets".

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:49:10
    Socrate le demi-chien - Tome 1 - Héraclès

    Il est vrai que Socrate le demi-chien est une sorte de version light du "chat du rabbin" du même auteur.

    Cependant, j'ai réellement bien apprécié parcourir cet album car il livre des réflexions philosophiques sur la vie et surtout sur l'homme qui me paraissent très intéressantes à plus d'un titre.
    On passe un agréable moment de lecteur en compagnie de ce chien savant. On ne rit pas aux éclats mais on sourit de temps en temps et cela fait du bien.

    Sur le dessin, je me suis enfin habitué au style de cette école minimaliste. Je dois alors considérer que c'est le propos que je dois privilégier en l'espèce.

    C'est un récit que je conseille volontiers pour passer un bon moment de lecture dans la joie et la bonne humeur.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:47:47

    Enfin une bd qui sort du lot de mes lectures actuelles me plongeant dans une lente agonie. Je n'y croyais plus! Bon, c'est un Tardi tout de même! C'est bizarre de l'avouer de but en blanc : c'est peut-être l'oeuvre que je préfère de cet auteur. Il suffit parfois que je dise cela pour que cela soit suivi par des "une étoile" assassines. Je ne devrais peut-être pas faire cette confession. Mais bon, c'est la vie !

    J'ai détesté Adèle Blanc-Sec. J'ai été très dérouté par Ici même pour son côté absurde. Puis, il y a eu les oeuvres sans concession sur la première guerre mondiale dont l'auteur s'est fait spécialiste.

    J'ai quand même la nette impression qu'il excelle vraiment dans le polar. Déjà, Griffu et La Débauche m'avaient bien plu. On ne peut que constater une énorme maîtrise au niveau du scénario qui se tient de bout en bout. Le suspens est savamment dosé avec des rebondissements plein de surprises. D'une intrigue bien simple au départ, cela se complexifie au fur et à mesure de l'enquête.

    Jeux pour mourir est une descente aux enfers pour 4 gamins des rues en 1950. Rien ne sera épargné à ces jeunes désoeuvrés. On a toujours un regard extérieur sans identification possible. Cela donne plus de mesure pour juger de cette oeuvre noire à l'ambiance prolétaire. Je conseille sans l'ombre d'une hésitation la lecture et l'achat.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:46:57

    C’est le second cycle après Aldébaran en 5 tomes également. Personnellement, je suis de ceux qui pensent que les sagas d'Aldéraban et de Bételgeuse ont renouvelé le paysage de la bande dessinée d'anticipation grâce au talent visionnaire de Léo, un conteur d'exception et un créateur de fabuleux bestiaire peuplé de créatures hors du commun. C'est dit!

    L’histoire se concentre seulement sur l’héroïne Kim. J’ai trouvé cela dommage car cela rompt une certaine dualité intéressante avec le personnage de Marc totalement délaissé. La série se féminise et perd une partie de son charme en se plongeant dans des outrances malvenues.

    La fin de ce cycle paraît également tirée par les cheveux. Toutefois, on pardonnera car il s'agit de science-fiction après tout. Les dessins sont toujours aussi fouillés. Les décors de paysage demeurent magnifiques. On a plaisir à découvrir dans chaque tome de nouveaux animaux inquiétants. On en apprendra même un peu plus sur le mystère de la Mantrisse.

    La petite déception résulte peut-être du fait des aventures sentimentales de Kim donnant un côté très mélo à cette série. Cependant, je conseille à ceux qui ne connaissent pas de mettre le cap sur Bételgeuse mais après avoir fait connaissance du premier cycle! Cela reste de la très bonne science-fiction !

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:45:51

    Voici une BD que j'ai abordée sans grand enthousiasme et dont la lecture m'a réellement impressionné. Des dessins somptueux, une coloration quasi-parfaite, des personnages attachants. J'ai bien aimé l'ancrage également de cette histoire dans ce monde futuriste où une pseudo religion détient le pouvoir avec l’aide des médias.

    Ce qui est marrant, c'est que l'histoire commence par la mort d'un personnage nommé Dieu. D'ailleurs, la représentation des personnages fait très disneyen mais avec une grande touche d'érotisme qui reste cependant très acceptable et convenable à un large public.

    Les thèmes abordés ne laisseront pas le lecteur indifférent : la recherche de soi, le sens de l’existence, la manipulation des médias et de la religion. Cette BD apporte un vent de fraîcheur remarquable en ces temps-ci avec un vrai régal visuel.

    Elle est d'ailleurs souvent citée en exemple du renouveau de la bd italienne. On regrettera un rythme de parution plutôt lent. Le 4ème tome s'est fait beaucoup attendre: près de 9 ans avec une parution tout d'abord en noir et blanc pour les fans de la série. Fort heureusement, la série ne se composera que de 5 tomes.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:44:34
    L'autre Monde (Rodolphe/Magnin) - Tome 1 - Le Pays roux

    C’est une BD tout à fait singulière qui nous entraîne dans un monde de contes et de mythes.

    Le dessin est une réelle merveille soulignant un graphisme féérique adapté à l’histoire de cet homme qui se réveille dans cet univers étrange à la fois dense et exubérant. Le final est également une très belle réussite, ce qui n’était pas gagné à l’avance. Cette BD est une merveille de douceur et de rêverie. L'onirisme est à son comble!

    L’idée véhiculée est très intéressante : et si l’imaginaire était la réalité et la normalité dans un autre monde ? Le sujet est parfaitement maîtrisé par le récit des contes et légendes de ce monde imaginaire.

    Il y a quelque chose dans l’idée même de cette histoire qui me rappelle la trame de La planète des singes avec cet homme qui se réveille dans un monde qui n’est pas le sien mais qui lui ressemble étrangement à quelques détails près. Il y a également un côté qui fait très The Truman Show .

    Florence Magnin est véritablement une artiste avec un style atypique d’une étonnante richesse. L’achat est plus que recommandé. C’est un indispensable ; assurément !

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:43:14

    J'ai été sacrément surpris par cette bd d'apparence très anodine. La tournure que prennent les évènements est absolument incroyablement bien réfléchie. Pourtant, les premières pages m'avaient laissé très dubitatif. Jugez-en par vous même: un gardien de prison récite des poèmes à un prisonnier. On se dit que les poètes sont des personnes très humaines et compréhensives. Or, en l'espèce, il n'en n'est rien. C'est un sadique de la pire espèce qui s'acharne sur notre héros Climbly emprisonné par un menu larcin.

    En plus, ce gardien avec son oeil de verre rappelle étrangement un homme politique célèbre pour ses discours haineux. Bref, ce n'est qu'un détail ! Ce gardien en vient même à prendre des congés pour récupérer notre héros qui s'est évadé grâce à l'aide d'une amie complice rencontré dans un bar. Climbly poursuit un idéal à savoir retrouver un endroit de son enfance perdu dans les marais de Louisiane. Il a caché dans cet îlot plus qu'un trésor.

    On va se rendre compte qu'un combat d'une tout autre nature va s'engager. C'est franchement une lecture qui est bien au-dessus de la moyenne avec une exceptionnelle maturité compte tenu de l'année d'édition (1988 ). A découvrir si vous parvenez à trouver ce titre !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:38:25

    Nous avons droit à un conte fantastique passionnant ayant pour cadre une fois encore les légendes bretonnes. Le dessin au couleur pastel est quasiment sublime, presque un peu comme des tableaux impressionnistes avec une telle harmonie de couleurs.

    J’aime beaucoup cette idée d’amener l’histoire par un vieil aubergiste qui raconte les évènements à un écrivain de passage. A travers ce récit, le lecteur pénètre dans l’histoire; un peu à la manière des récits d’autrefois.

    L’atmosphère devient très vite mystérieuse et envoûtante. La narration est diablement efficace. Mais j’ai juste à opposer un petit bémol d’ordre purement technique : le format d’édition aurait pu être plus large pour apprécier pleinement la qualité des planches.

    Par ailleurs, le final n'est pas très convainquant, voir un peu décevant. En effet, les auteurs partent dans une direction hindouiste à quelque chose qui aurait pu rester celtique pour conserver sa force et sa cohérence. C'est un peu dommage. Pour autant, l'ensemble reste de grande qualité.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 3.25/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:37:22

    Encore une série méconnue d'une incontestable qualité!... On ne peut que regretter cet état de fait. Pour que justice soit rendue, il suffit de vous plonger dans cette aventure mêlant l'initiation personnelle d'un jeune héros anticonformiste avec les pirates des mers du Sud à la fin du XIXème siècle. On découvre une partie du monde océanique qu'on a rarement l'occasion de voir aborder dans les bd.

    Il y a une réelle maîtrise du scénario, une qualité de dialogues hors norme et un dessin fabuleux. Il est dommage que les couvertures ne traduisent pas vraiment le niveau de cette oeuvre.

    C'est une excellente série en seulement 4 tomes que je vous invite à découvrir de toute urgence pour un dépaysement garanti.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:36:31

    L'aigle sans orteil est une magnifique aventure humaine ayant pour cadre les débuts du Tour de France (avant la Première guerre mondiale).

    Lax réussit véritablement à nous faire partager l’émotion et les souffrances du "héros". C’est un simple homme qui souhaite réaliser son rêve en participant activement au tour de France malgré son handicap. Chacun de nous peut être un héros pour peu qu’on essaye de se transcender, de se surpasser. Cette incroyable odyssée va propulser ce coureur handicapé aux côtés des plus grands et le faire entrer dans l'aristocratie du Tour...

    L’ambiance des scènes de montagne est tout simplement magnifique. Le graphisme et la mise en couleur sont réussis. Le thème de l’obsession de l’homme dans toute sa force et sa faiblesse est bien exploité. L’histoire se situe dans le droit fil de la collection « aire libre ». Cependant, la fin de l’histoire ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Il n'en demeure pas moins que ce one shot est d'une remarquable qualité.

    Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:35:45

    Généralement, je note assez mal les Bds où il y a absence totale de dialogues. Néanmoins, je fais ici une vraie exception. J'ai emprunté celle-ci à la bibliothèque car la couverture m'a tout d'abord attiré. Ce pauvre pantin assis sur une valise m'a donné envie d'en savoir plus.

    J'ai été littéralement ému de lire cette triste histoire entre un vieil homme qui doit partir pour un long voyage et sa peluche qu'il a gardée depuis sa plus tendre enfance. C'est un conte merveilleux, une vraie histoire d'amour mêlé de tendresse et d'attachement. Le dessin y contribue également.

    Cela se lit évidemment beaucoup trop vite. C'est également trop triste surtout pour les enfants. Dès lors, cette bd aura du mal à trouver son public. C'est dommage.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:31:49

    Une boîte ouverte. Six cigarettes alignées sur le comptoir. Sur chacune d'elles est écrit quelques mots. Mis bout à bout, les mots deviennent un poème. Le tabac est vieux et les cigarettes laissent au fond de la bouche un goût amer. Mais pourquoi ces mots ? Quelle est donc le fin mot de cette histoire derrière cette fumée qui s'échappe en volutes bleues ? Il est question de prisonniers qui souffrent et de femmes qui pleurent...

    C’est une triste histoire d’amour contée de manière tout à fait éblouissante dans la même veine que Le Tour de Valse des mêmes auteurs dans la collection "Aire libre". Le dessin paraît quelquefois un peu figé avec un trait gras qui se veut réaliste: ce n’est pas le point fort de ce one-shot.

    Cependant, le sens du propos fait qu’on oublie vite cette imperfection. Les thèmes traités le sont de manière intelligente tout en finesse. On suit le parcours de cette jeune fille en quête d’un amour impossible. J’ai aimé la fin de l’histoire qui laisse entrevoir une ouverture, voir un nouvel espoir.

    Note Dessin : 3.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:30:59

    Péchés mignons a été une lecture plutôt agréable sur l’ensemble des trois tomes. Les sketches tournent autour de l’érotisme. Toujours soft jamais graveleux. C’est diablement sexy et très coquin.

    Le dessin est simple mais précis. Des lecteurs pourront cependant reprocher un traitement trop informatique des planches. Cependant, le dessin vectoriel est une technique bien pratique. Les femmes ressemblent un peu à la fameuse Betty Boop. Il y a une maîtrise incontestable de l’expressivité des personnages aussi bien masculins que féminins.

    Alors que les deux premiers tomes abordent la sexualité surtout à travers le regard des hommes, le troisième montre plutôt le point de vue des femmes. C'est intéressant comme approche pour varier cette série sur les réjouissances sexuelles.

    Ma bibliothécaire m’a prévenu qu’il s’agissait d’une bd pour adultes malgré un trait tout à fait enfantin qui pourrait jeter le trouble. Je confirme pleinement en indiquant même que c’est à réserver strictement à l’adulte. C’est d’ailleurs ce que confirme la plupart des sites sur Internet à l’exception curieuse de bdthèque. Je n’aimerais pas que mon plus grand fils qui baigne tout doucement dans l’adolescence (13 ans) puisse le lire. Les situations sans être pornographiques sont quand même très osées et ne sont pas adaptées à une lecture pour ados. Je préfère, à mon tour, prévenir d’éventuels parents. Bien sûr, chacun fait ce qu’il veut. C’est juste une question de morale. C’est trop juste pour un ado.

    Par ailleurs, cette bd est classée en catégorie « humour ». Elle pourrait aisément faire partie de la bd «érotique». C’est bien sûr de l’humour … mais de l’humour sur l’érotisme. Ceci dit, je n’ai rien contre le côté pin-up de cette série et j’ai été également un lecteur du magazine Max quand j'étais plus jeune.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:29:58

    Blankets est une autobiographie sur la rencontre amoureuse entre deux jeunes adolescents américains au passage à l'âge adulte. Le dessin en noir et blanc n'est pas celui que j'affectionne car les traits sont plutôt gras. Abstraction faite du dessin, j'ai essayé de m'immerger dans ce pavé de près de 600 pages.

    Il y aurait beaucoup à dire sur cette BD qui a connu un immense succès outre-Atlantique. Elle décortique minutieusement les mécanismes de la perte de la foi chrétienne et il est vrai que je peux m'y reconnaître aisément pour avoir connu les mêmes situations. Ah les CD d'Amy Grant !

    Cependant, elle conte surtout les premiers amours en traduisant au plus juste les sentiments des personnages. C'est là où le bas blesse. Je m'attendais à une autre fin. Comment peut-on dire qu'on aime quelqu'un puis on tourne la page comme si de rien ?

    J'ai senti une grande humanité dans cet album mais la fin du récit qui est certes une réalité vécue m'a laissé pantois car en contradiction avec le propos amoureux. Je crois que je n'adhère pas à la philosophie de l'auteur : "peu importe si c'est temporaire"...

    D'un autre côté, les trahisons sont monnaies courantes à cet âge de découverte mais alors toute cette histoire ne serait qu'une banale histoire d'un premier amour de vacances...

    Je reconnais beaucoup de qualité à cet album (à commencer par une narration parfaitement maîtrisée) mais il n'a pas emporté ma conviction profonde pour des raisons purement subjectives.

    On referme cet album en ressentant beaucoup de nostalgie. Il y a incontestablement une grande humanité qui se dégage de ce témoignage que j'ai dévoré d'une seule traite.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:23:20
    Le sang des Porphyre - Tome 1 - Soizik

    Au Nord de la Bretagne, au XVIIIème siècle, les habitants d'un village vivent au gré des naufrages dépouillant les cadavres échoués sur les plages rocheuses à la recherche de quelques pièces d'or. On appelle cela le droit de bris: le droit des pauvres. Mais un jour, la belle Soizik va récupérer un bien étrange pendentif qui sera l'objet de toutes les convoitises dans un but encore inavoué. Nous avons là le début d'une histoire très inspirés au coeur d'une région rude, mystérieuse, riche en croyances et légendes. Secrets et vengeance seront au rendez-vous!

    Voilà une BD très bien dessinée avec des couleurs chaudes (une abondance de jaune). Le scénario ne brille pas par son originalité. Néanmoins, la lecture demeure très agréable grâce à un bon découpage. Les révélations vont être distribuées au compte goutte notamment dans un excellent troisième tome.

    Nous pouvons également souligner une réelle maîtrise graphique. Le fantastique n’occupe qu’une petite place (à travers les superstitions bretonnes et la légende des naufrageurs). Un petit bémol cependant: l’auteur aurait pu également éviter l’abondance des prénoms bretons pour sonner vrai. Cependant, il nous offre également une histoire d'amour flamboyante qui renoue avec la fibre romantique de ses débuts.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:21:50
    Jonas Fink - Tome 1 - L'Enfance

    Pour le moment, je n'avais guère apprécié les oeuvres de Giardino. Celle-ci m'a agréablement surpris à plus d'un titre.

    Nous sommes à la fin des années 50 dans la Tchécoslovaquie où règne un véritable climat de terreur stalinienne. Le simple fait de posséder un roman de Kafka vous entraîne immédiatement dans les goulags pour une peine d'une vingtaine d'années; cependant généralement on ne s'en sort pas vivant! J'ai retrouvé l'ambiance d'un film allemand que j'avais particulièrement apprécié à savoir La vie des autres.

    Le père de Jonas est arrêté brutalement par la police politique. Jonas, du haut de ses 13 ans, va vivre avec sa mère une véritable précarité qui va l'amener à quitter l'Ecole où il est pourtant un brillant élève. On éprouve un véritable sentiment d'injustice face à cette descente aux enfers d'une famille normale et sans histoire écrasée sous le joug de l'impitoyable machine communiste.

    On va suivre son parcours dans l'enfance (tome 1) puis l'apprentissage (tome 2). L'action s'arrête à un grand moment de paroxysme. On attend la suite depuis plus de 10 ans ce qui peut paraître regrettable pour le lecteur qui reste scotché sur une telle fin. Je conseillerais l'achat bien entendu quand l'auteur terminera son oeuvre. Que dire sinon que c'est un chef d'oeuvre savamment orchestré.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:20:53

    Je suis le premier étonné de mettre une si bonne appréciation à cette vieille bande dessinée qui ne me donnait pas trop envie à l'origine. Comme il s'agit quand même d'un monument de la bd de science-fiction, je ne pouvais pas passer à côté sans donner mon avis. Celui-ci va rejoindre le concert de louanges au regard de cette oeuvre magistrale.

    Si j'ai trouvé le premier tome un peu léger avec une quasi-absence de dialogues, j'ai tout de suite accroché à ce voyage sur le monde d'Edena dès le second tome. La richesse de l'univers crée par Moebius m'a littéralement époustouflé d'autant que c'était réellement novateur pour l'époque.

    Il y a une seconde lecture plus fine sur les critiques d'une société technologique moderne qui m'a interpellé. C'est une véritable fable écologique. Mon appréhension concernait surtout le scénario. J'avais peur d'une de ces histoires tarabiscotées pseudo-intellectuelles. Fausse impression...

    On suit les aventures de Atan et Stell tel Adam et Eve qui débarquent dans un monde paradisiaque ressemblant étrangement à la Terre. J'ai bien aimé cette évolution de départ: un couple asexué qui prendra une véritable identité par la suite comme une affirmation de soi. Bref, le scénario passionnant réserve bien des surprises.

    Que dire de plus sinon de tenter vous aussi l'aventure sur le monde d'Edena malgré son côté vieillot !

    Erik67 Le 31/08/2020 à 20:20:04

    Tiens, je ne savais pas que ce récit était une suite à un précédent. C'est vrai qu'il se laisse lire comme un tome vraiment indépendant. Je dois dire que j'étais particulièrement touché par l'histoire de cette vieille dame black qui a perdu ses enfants victimes du racisme dans une Amérique encore en pleine dépression.

    Les dessins sont corrects dans l'ensemble. Cependant il faut réellement s'habituer au faciès des personnages. J'ai bien aimé le fait que les différents protagonistes ont des caractères bien trempés; cela change de ces bd aux personnages trop lisses et impersonnels.

    La fin est triste, réellement triste. On mesure mieux la portée de ce titre: un paradis distant.

    C'est une bonne découverte qui me donne envie de connaître le premier volet. A partager...