Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les avis de - Erik67

Visualiser les 7335 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:13:05
    Okko - Tome 1 - Le cycle de l'eau I

    Avis sur la série:

    C'est l'un des rares achats que j'ai effectués impulsivement grâce à un coup d'oeil sur une couverture réellement magnifique. Et puis, lorsqu'on feuillette ces pages de grandes qualités, on ne peut être que sublimé par un dessin grandiose car précis dans le trait accompagné d'une colorisation sans faille. Bref, la forme est parfaitement maîtrisée. C'est un nouveau venu qui fait ses entrées dans le monde de la bd en nous proposant d'emblée une oeuvre de qualité.

    Sur le fond, on suit le parcours d'Okko, un rônin sans maître qui est à la tête d'un petit groupe de chasseurs de démons sous l'ère Asagiri troublée par des luttes intestines. Le cadre est totalement dépaysant même si cela rappelle étrangement le Japon. D'ailleurs, l'anagramme de Pajan ne laisse planer aucun doute. L'auteur a voulu vraisemblablement s'affranchir d'un cadre historique contraignant pour laisser libre court à son imagination.

    Les personnages sont intéressants, voire charismatiques à l'exception de ce Okko justement dont on ne saura vraiment pas grand chose. Il y a tout d'abord ce guerrier gigantesque qui se cache derrière un masque soulevant ainsi de nombreuses interrogations sur son passé. Nous faisons également la connaissance de ce moine un peu fantasque qui a la faculté de communiquer avec les forces de la nature. Et puis, un quatrième membre est admis dans ce petit groupe pas très hétéroclite pour notre plus grand bonheur. Nous allons justement suivre la quête initiatique de ce petit garçon.

    Cette bd possède l'originalité de se composer de divers cycles comme l’eau, le feu, la terre, l'air et le vide. Chacun des éléments compose un diptyque. Les aventures sur deux tomes créent une dynamique assez cohérente. Voyons ce que cela donne dans le détail des cycles :

    Le cycle de l'eau :
    On relèvera d'emblée une mention spéciale pour la narration assez fluide et qui nous fait vite pénétrer dans cet univers. La lecture demeure très agréable avec une belle clarté des plans et du cadrage. Fantastique et magie seront au rendez-vous sur fond de parfum asiatique. On fait ainsi la connaissance des personnages dans un univers asiatique médiéval totalement imaginaire. Les deux premiers tomes semblent augurer de belles aventures en perspective. Cependant, la dernière partie du tome 2 semble donner quelques signes de faiblesse au niveau du scénario un peu trop conventionnel. On aurait aimé un final un peu plus marquant.

    Le cycle de la terre :
    Le succès de la série va aller en grandissant. Les lecteurs vont néanmoins rester sur leur faim avec une légère déception en ce qui concerne l'intrigue que compensera des planches d'une qualité indéniable. En effet, le scénario va se montrer assez répétitif. La crainte sera celle que l'auteur ne se ressaisisse pas et fasse ainsi sombrer cette série dans une odyssée désincarnée. C'est déjà arrivé avec des séries qui ont démarré en fanfare avec une barre placée très haut. Bref, ce cycle sera celui de l'incertitude.

    Le cycle de l'air:
    Le renouveau va fort heureusement arriver avec le 5ème tome qui marque un véritable tournant dans la série avec un rebondissement étonnant. C’est de loin la meilleure histoire avec un suspense et une intensité dramatique dignes de ce nom. Action et suspense seront au rendez-vous. Ce cycle nous réconcilie avec Okko.

    Le cycle du feu :
    Le quatrième cycle, à savoir celui du feu, est également très réussi avec un scénario fort original qui dévoile un peu plus l'organisation politique de ce pays imaginaire avec les 4 familles. Je ne m'attendais pas à un scénario aussi bien travaillé où il va falloir jongler entre les jeux politiques des 4 familles. C'est le cycle de la maturité. Je me dis qu'il va être très difficile de faire mieux. J'ai l'impression d'un nouveau départ avec une richesse de l'univers très impressionnante.

    Le cycle du vide :
    C’est rare les séries qui se bonifient avec le temps. Okko, c’est de mieux en mieux et on sent que le final sera grandiose. Le scénariste a su conserver des secrets concernant certains personnages ce qui nous procure désormais du plaisir à les découvrir. C’est également le cycle le plus sombre de la série dans une ambiance noire et sanglante. On découvre un héros qui peut se tromper dans ses choix et qui le fait payer cruellement autour de lui. Est-ce que cela casse le mythe ? Au contraire, cela le renforce magistralement en ce qui me concerne. L’auteur est véritablement au sommet de son art en propulsant Okko dans la légende. Il a beaucoup progressé d’un point de vue scénaristique et cela se ressent à la lecture. Nous avons là le meilleur.

    Pour la petite anecdote personnelle, j'ai eu le plaisir de rencontrer Hub lors d'un festival. Ce dernier m'a dessiné le personnage masqué de Noburo à l'aquarelle sur mon premier tome. Généralement, je ne suis pas fan de demander des dédicaces de ce type. J'ai réalisé une exception. Merci Hub pour ce talent et pour ces bons moments de lecture !

    Cette série a eu du succès et c'est amplement mérité. Je pense qu'il s'agit même de l'une des meilleures de la décennie qui s'est écoulée et je pèse mes mots.

    Note Dessin : 4.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:12:17
    Sambre - Tome 1 - Plus ne m'est rien...

    Avis portant sur la série:

    Sambre, c’est tout d’abord une tragique histoire d’amour pendant la Seconde Révolution Française. On nage en plein romantisme. Le fils d'une famille bourgeoise et rural du XIXème siècle va tomber amoureux d'une jeune vagabonde aux yeux rouges. La famille va tenter de s'opposer à cette union. Le destin également. La famille de Sambre va être très marquée par les événements historiques liés à la Révolution de 1948.

    Le premier album date de 1986. Le dernier en date est de 2016, c’est le 7ème volume près de 30 ans après. Sambre a marqué la bd car dans les années 80, la bd n’avait essentiellement qu’une fonction divertissante. Le dessin en noir et blanc avec ce coloris de rouge et ce souci du réalisme donne une superbe impression de jamais vu dans la BD moderne. Une mise en couleur en adéquation avec une histoire d'amour impossible. On est très loin de la ligne claire si chère à de nombreux lecteurs avec ses tons joyeux. Sambre dénote totalement avec des tons sombres et un auteur qui joue avec les ombres et les lumières sans compter sur le rouge et le noir pour faire écho à l’œuvre de Stendhal.

    Sambre s’inspire des romans fleuves du XIXème siècle. Le récit se déroule d’ailleurs sur plusieurs années. Il y aura plusieurs générations des membres de la même famille. Le thème sera celui de l’héritage et de la malédiction. Pour la première fois, nous avons également des personnages qui ont une psychologie propre assez approfondie. Sambre a marqué l’histoire de la bande dessinée tel que nous la connaissons.

    L’œuvre est axée sur une histoire de famille avec des personnages qui recherchent leurs origines afin de percer le mystère. On va découvrir un romantisme noir et occulte avec toute la complexité du XIXème siècle. Il y a d’ailleurs une forte portée symbolique.

    J’ai littéralement adoré cette superbe fresque romantique. Sambre est un véritable monument de la bd ! Des couvertures également magnifiques. Une série culte assurément ! Je suis véritablement rempli d’admiration tant pour le graphisme exceptionnel que pour l’atmosphère dégagée de cette triste histoire d’amour. Une vraie merveille qui se lit comme un roman de Zola.

    Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:11:25
    Les aigles de Rome - Tome 1 - Livre I

    Avis portant sur la série:

    Nous vivons une époque bien puritaine. Je ne trouve pas choquant qu'il y ait une bd plus B.N. et les sept petits adultes qui nous montre les moeurs d'une autre époque. Si je pouvais vivre à l'époque romaine, je ne dirai pas non. Mais bon, les combats de gladiateurs avec toute cette sauvagerie, cela donne quand même à réfléchir! Que les dialogues soient triviaux, cela fait partie de toute façon du langage militaire toute époque confondue. Le latin devait 'il être de rigueur?

    Je classe Marini parmi mes meilleurs dessinateurs sinon le meilleur. Le fait qu'il réalise intégralement une bd ne me déplaît pas, au contraire! Je trouve qu'il ne s'en sort pas si mal comme scénariste car c'est parfaitement soigné et documenté même si cela n'égale pas le niveau atteint par Murena. On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable.

    C'est vrai que la thématique des frères ennemis dont les rapports deviennent amicaux à mesure que les épreuves se multiplient n'est pas nouvelle. Mais c'est si savamment orchestré ! On s'attache véritablement aux personnages dès le premier livre. Par ailleurs, pourquoi bouder le plaisir des yeux devant toutes ces très jolies courbes féminines. C'est de toute façon pour un public averti. :8

    Le livre II ne fait confirmer que mon impression première. Il y a là tout ce que j'aime dans la bd et on ne peut renier sa nature par snobisme ou par suivisme. La qualité est au rendez-vous et on est véritablement immergé dans l'Histoire de Rome.

    Le livre III se passe entièrement en Germanie et il nous fait découvrir une perspective assez intéressante des différentes tribus soumis à l'envahisseur romain. C'est également le tome où les deux frères vont emprunter des chemins différents et se combattre à nouveau pour notre plus grand plaisir.

    Le livre IV confirme la trahison d'Arminius qui se révèle être un grand stratège. Le pauvre Marcus sera malmené. Pourtant, on arrive à comprendre les faits et geste de son rival. Ce tome sera particulièrement violent. Le sexe a pratiquement disparu. L'heure du combat a sonné. Marini maîtrise à merveille le cheminement au coeur de la bataille ainsi que la palette graphique. Bref, c'est encore un sans faute ! C'est incontestablement sa meilleure série !

    Le livre V nous réserve encore une fois le meilleur au terme d'une grande bataille dans les forêts et les marécages de Germanie. Les légions romaines vont avoir fort à faire face aux tribus barbares. Il y a également un grand tournant dans le récit. Au début de la saga, il y avait deux héros bien distinct. Désormais, il n'y en a plus qu'un qui démarque nettement dans l'héroïsme et ce n'est pas forcément sur lui qu'on aurait misé au départ. Je profite également de ce cinquième tome pour faire passer cette série dans la catégorie culte. Il est clair que j'ai tout de suite aimé le récit. D'un point de vue subjectif, c'est le genre de bd que j'adore et qui me fait réconcilier avec cet art. C'est culte pour moi mais cela ne le sera pas forcément pour les autres lecteurs. Jusqu'à présent, je ne décernais cette note qu'avec également l'assentiment de la majorité comme on peut dire qu'Astérix est une série culte. J'ai envie de différencier cette série car je n'ai absolument rien à lui reprocher et elle me procure un plaisir de lecture maximale comme rarement atteint.

    En résumé, une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:07:24
    De Cape et de Crocs - Tome 1 - Le secret du Janissaire

    Avis portant sur la série:

    Voilà une lecture qui détonne ! C'est impétueux à souhait ! J'adore les dialogues et l'humour fin qui s'en dégage. C'est tout à fait mon style ! Le dessin est véritablement somptueux et tout en nuance. Par moment, c'est même incroyablement divin de beauté. Cela apporte un incontestable Les Plus Grands Super-Heros du Monde à ce récit d'aventure.

    Les 20 premières pages ne m'avaient pas tout à fait convaincu il y a deux ans et j'avais arrêté net ma lecture. J'avais peur d'un verbiage façon comédia dell'arte tout le long qui m'aurait épuisé dans tous les sens du terme. Heureusement, il n'en est rien. Bien m'en a pris de reprendre la lecture. Comme quoi, je donne raison à tout ceux qui pensent qu'il faut juger une oeuvre après avoir tout lu.

    J'ai véritablement ressenti la grande aventure mêlée à de la poésie. C'est un savant mélange qui fait la singularité de cette oeuvre unique en son genre, bien qu'on assiste actuellement à la montée en puissance d'autres bd qui tentent d'imiter le style avec plus ou moins de bonheur (Célestin Gobe-la-lune, Spoogue...).

    Par ailleurs, je n'avais pas l'impression qu'il y a une baisse de régime dans les derniers tomes. Bien au contraire! Cependant, comme pratiquement toutes les séries cultes, ce sont bien les premiers volumes qui sont les meilleurs. Cela est indéniable ce qui n'empêche pas de trouver une suite de haut niveau. Comme la plupart des lecteurs, on attend la fin du cycle lunaire pour espérer le retour de la grande aventure sur Terre.

    Le 10ème tome marque donc la fin des aventures de cette joyeuse bande. J'apprécie surtout qu'il y ait une fin même si elle reste ouverte. Voilà une série qui ne s'éternise pas et qui sait tirer sa révérence finale comme une vraie pièce de théâtre. Le dessin culmine par sa beauté. Les dialogues sont toujours aussi exquis.

    En conclusion, nous avons là une série tout à fait originale qui aura fini par nous séduire.

    C’est un plaisir de retrouver un nouveau diptyque pour cette série mythique. Le récit est censé se passer 20 mois avant la série initiale et cela sera un diptyque. On se concentre sur l’aventure du mignon petit lapin Eusèbe dont le mystère de son passé a toujours été conservé. J’avoue avoir pris du plaisir à revoir ce sympathique personnage dont la gentillesse et la naïveté se confondent pour nous donner des scènes très décalées. Certes, les inconditionnels crieront au scandale surtout ceux qui ont acquis le coffret de l’intégral en 2012. Quand il n’y en a plus, il y en a encore ! On devrait tous le savoir. Le dessin frise encore une fois la perfection. C’est franchement sublime. La poésie est toujours présente. Bref, ce n’est que du bonheur !

    En résumé: une richesse de texte et un dessin sublime pour constituer une pure merveille !

    Note Dessin : 4.75/5 - Note Scénario : 4.25/5 - Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:04:19
    Walking Dead - Tome 1 - Tome 1

    Avis portant sur la série:

    Je dois avouer que j’ai adoré littéralement. Le scénario est terriblement efficace. Je comprends que le cinéma ait également des visées. D'ailleurs, la série a fait un carton dans un genre qui n'est pourtant pas populaire chez la ménagère de moins de 50 ans. J'avoue aisément posséder toutes les intégrales et que c'est l'une de mes séries préférés. Cependant, c'est bien la bd qui m'a amené à la TV et non l'inverse.

    L’action ne sera pas pour autant omniprésente. L’auteur laisse le temps au récit de s’installer sur une ambiance de fin du monde. J’ai juste déploré que le début commence sur une idée déjà exploitée par le film 28 jours plus tard de Danny Boyle. Fort heureusement, le reste va se démarquer assez rapidement. On dévore littéralement chaque tome. Je constate également que cela reste bon même sur la durée. Il y a une virtuosité dans l’écriture de chaque scène qu’on ne peut qu’admirer. Le travail est remarquable également d’un point de vue graphique.

    Il y a un côté terriblement humain qui n’est pas habituel au genre. On découvre toute une galerie de personnages avec leur psychologie propre ainsi que leurs réactions face aux difficultés rencontrées. Par ailleurs, le danger semble émaner de partout. Il y a un côté imprévisible qui fait frissonner. Le tome 8 marque d'ailleurs un sommet inégalé. On se rend compte que tout est malheureusement possible dans l'horreur. Le tome 14 nous rappelle également qu'aucun personnage principal n'est à l'abri. On regrettera la disparition de personnages qu'on aimait bien mais il y a toujours les autres. Rick demeure le pilier central. L'auteur a une formidable capacité à renouveler le récit pour maintenir le suspense à son comble.

    Le tome 22 marque une rupture également temporelle qui relance tout l'intérêt de la série. Que dire également du tome 24 dont la fin nous laisse véritablement sans voix ? On passe certes d'un ennemi terrifiant à l'autre. Cependant, cela sera un véritable rebondissement du scénario que l'on n'attendait pas. Il ne s'agit plus de survivre face à un psychopathe mais c'est plutôt un choix de civilisation sur un mode de reconstruction du monde.

    Le tome 26 marque le retour d'un grand méchant que l'on attendait plus. Il revient encore plus machiavélique et fou que jamais. Il faut dire que le public l'aime bien et en redemande. Je connais dans mon entourage une femme fou d'amour pour lui: c'est dire. On est juste un peu étonné de la direction prise par le scénario. C'est un virage à 180 degré. Il est vrai que le tome 27 apporte encore des revirements, des situations inattendues. On regrette juste la disparition un peu trop brutale d'un leader pour les chuchoteurs mais qui sera vite remplacé. On atteint encore des sommets dans la lecture plaisir ce que confirme d'ailleurs le tome 28 alors qu'au niveau de la série TV, on constate un véritable essoufflement à partir de la saison 7. Je suis bluffé par le fait que les scénaristes ont su redynamiser la série après autant de tomes.

    J’aimerais pouvoir encore découvrir des séries de cette intensité et de cette qualité. Je sais que cela va devenir de plus en plus rare… J'ai acheté toute la série d'un seul coup : c'est dire que je n'avais pas eu un tel coup de cœur depuis fort longtemps. C'est une série que je qualifie de culte car elle va révolutionner le genre. Et puis et surtout, au fil des tomes, on sent une montée d'intensité qui ne se dément pas après pourtant plus de 20 tomes. C'est tout bonnement extraordinaire !

    Note Dessin: 4.25/5 - Note scénario: 4.75/5 - Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:02:59
    Largo Winch - Tome 1 - L'héritier

    Avis portant sur la série:

    Cette célèbre BD typiquement commerciale explore le monde financier au travers un héritier hors du commun: jeune, beau et à qui tout réussit. Sa générosité et son humanisme vont être confrontés aux requins de la finance.

    Jusqu’au 6ème tome, c’est réellement passionnant car on explore le monde financier dans tous ses états avec une intrigue qui allie business et action. Après, c’est un cran en dessous bien que les deux derniers volumes remontent un peu dans mon estime. En effet, le 7ème tome à savoir "la Forteresse de Makiling" paru en 1996 marquait une nouvelle direction pour la BD, laissant l'univers de la finance et de ses complots pour lui préférer des récits d'aventures exotiques.

    Le scénariste Van Hamme s’essouffle ces dernières années dans l’exploitation commerciale à tout va. Le héros s’en tire toujours à la fin, cela devient presque énervant car archi conventionnelle. Il n'y a guère de psychologie propre à ce personnage très stéréotypé. C’est réellement dommage.

    Cependant, bonne nouvelle : Van Hamme a très vite compris le message de ses lecteurs et il s'applique à nouveau à trouver des scénarios originaux. Il cisèle son découpage avec efficacité et dynamisme. Il n'y a aucun temps mort ou de scènes superflues. Peu de scénariste sont capables de produire un récit avec autant d'efficacité. C'est bien là l'ultime marque d'un auteur qui était d'emblée mon préféré.

    Le fait qu’une BD soit commerciale ne me déplaît pas pour autant. Quand je lis un Largo Winch, je passe un bon moment de détente même s’il y a les ingrédients habituels du genre. Le plaisir de la lecture compte beaucoup dans mon appréciation personnelle.

    Par ailleurs, ce "milliardaire en blue jeans" ne se contente pas d'être beau, riche et doué pour l'action: il est aussi décidé à se servir de sa fortune pour mettre en pratique ses convictions humanistes. Respect pour Mister Winch! Que dire également des personnages secondaires qui sont devenus un atout majeur pour la série: on suit avec une certaine délectation les frasques de Simon Ovronaz et on rigole toujours de l'attitude très conservatrice de Dwight E. Cochrane, le numéro 2 du groupe W.

    Je dois avouer que cette série est de l'une qui m'a fait apprécier la bande dessinée en général. C'était pour moi une grande révélation à l'époque de sa découverte. J'ai quand même hésité à mettre la note Culte sur cette série tant décriée. Je franchis le pas afin d'être en accord avec moi-même. Bon, je réalise qu’avec une telle note pour une telle série, je vais basculer dans la catégorie des lecteurs « grand public » du genre populaire. Cependant, j’assume totalement mes choix étant prêt même à les revendiquer !

    Le succès du film tiré de la bd prouve que cette série est bien au-dessus du lot, qu'elle a marqué toute une génération. Il faut dire que depuis sa création il y a plus de 20 ans, Largo Winch est devenu une série culte, un véritable phénomène éditorial appuyé par un solide accompagnement marketing à la sortie d’une nouveauté ou d’une adaptation audiovisuelle. Onze millions d'albums se sont vendus dans le monde. Les adaptations cinématographiques s'enchaînent entraînant une nouvelle notoriété à ce personnage à travers un public qui ne lira jamais une bd.

    A noter que le scénariste Van Hamme a passé le relai totalement à partir du tome 21. Cela se ressent bien évidemment mais bon. Il est vrai que cela donne n'importe quoi au niveau du scénario puisque ce bon Largo compte faire revenir son siège fiscal aux USA afin de payer ses impôts comme tout bon citoyen. La crédibilité en prendra un sacré coût.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:01:53
    Murena - Tome 1 - La pourpre et l'or

    Avis portant sur la série:

    Murena est produit par un scénariste très talentueux à savoir Dufaux et un dessinateur hors-paire: Delaby. Murena est un somptueux péplum riche en rebondissement tragiques. L'une de ses grandes forces est de coller scrupuleusement à la réalité historique et de la rendre palpable et émouvante.

    Le premier cycle "celui de la mère" raconte l'histoire de la jeunesse de l’empereur Néron dans la Rome antique. L'empereur Claude est tombé amoureux d'une jeune femme, délaissant ainsi la terrible Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Agrippine n'aura de cesse que de faire reconnaître son fils comme unique héritier de l'empire et s'opposer à Brittannicus. Elle sera prête à tout même à tuer ceux qui barrent la route au chemin du trône.

    Néron est un jeune homme écrasé par le poids de sa mère, il se soumet à tout ce qu'elle prévoit pour lui, jusqu'à être complice du plus terrible des actes. Devenu empereur, ce dernier prend conscience des véritables motivations de sa mère au point d'ordonner son assassinat. Mais avant de disparaître, Agrippine élabore une dernière machination: placer Néron entre les griffes de l'inquiétante Poppée.

    Le second cycle "celui de l'épouse" explore les années où Néron est enfin parvenu à se soustraire de l'emprise de sa mère et où il règne sans partage sur l'Empire mais où il a succombé aux charmes vénéneux d'une femme encore pire que sa défunte mère. Son meilleur ami Murena apprendra à ses dépens qu'il n'est pas bon de rester près du pouvoir. Néron va sombrer petit à petit dans la folie que lui connaissons attisée par son épouse Popée.

    Pour autant, l'auteur ne le considère pas comme un personnage tout noir. Il y a comme une espèce de réhabilitation à un moindre degré que l'on ressent par exemple dans le tome 7 où l'on découvre qu'il a véritablement de la peine après la mort de sa fille unique. On voit également qu'il n'a pas allumer le feu dans Rome ce que je croyais véritablement d'après ce qui en avait été dit jusqu'à présent. Oui, le récit de sa vie réserve quelques surprises de taille !

    Le troisième cycle est "celui de la mort" et commence véritablement avec le tome 9 à savoir les épines qui sera le dernier dessiné par le regretté Philippe Delaby. On le regrettera beaucoup car il a porté cette série sur des sommets historiques.

    Autant dire que le tome 10 était particulièrement attendu 4 ans après le dernier. Il fallait prendre la relève de l'excellent dessinateur Philippe Delaby. Pas facile vu le niveau graphique de ce dernier qui frisait avec la perfection. Je n'ai pas été déçu par Théo qui a repris le flambeau avec honneur. C'est la série qui en dépendait véritablement. Il apporte une autre touche tout aussi intéressante. Son dessin est certes un peu plus anguleux et sans doute un peu moins perfectionniste. Cependant, il y a une parfaite maîtrise des corps et des décors tout en assurant un cadrage digne de ce nom à cette production. Une bonne idée que cette tête de cochon pour un banquet assez prometteur. Le récit est relancé par la perte de mémoire de Murena qui va se retrouver mêler à un complot visant à tuer l'empereur.

    Je considère cette série comme un réel chef d’œuvre tant par le dessin qui frise la perfection que par la psychologie de ses personnages. Les luttes intestines sont montrées dans toute leur dureté. Tous les coups sont permis pour des personnages dévorés par la passion du pouvoir, ce dernier les poussant à accumuler trahisons et crimes!

    Une BD « culte » même si le personnage du héros portant le nom de la série pourrait être plus étoffé. Il est vrai que c'est le seul personnage principal de la série à être fictif. Murena est tout à tour témoin et acteur de l'existence mouvementée de Néron.

    C’est du grand art! De loin, une des meilleurs BD historique avec un souci du réalisme qui imprègne chaque case des albums jusque dans ses moindres détails. Bref, Murena restitue dans toute sa splendeur, sa violence et son horreur le règne de Néron. Une captivante et prodigieuse leçon d'histoire!

    Note Dessin : 5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 21:00:33
    Le chant des Stryges - Tome 1 - Ombres

    Avis portant sur la série:

    Cette BD rappelle la série X-Files dont j’étais un grand fan entre le polar et le fantastique teinté d’ésotérisme. J’ai aimé d’emblée cet univers. Comment ne pas frémir devant les terribles Stryges? C’est angoissant et très bien ficelé au niveau de l’intrigue. Très vite, cette série s’est imposée parmi mes préférées et je n’ai pas eu de mal à acquérir toutes les autres séries dérivées émanant de l’univers des Stryges à l'exception d'Asphodèle. Encore aujourd’hui, j’éprouve beaucoup de plaisir à la lecture. Il y a tout ce que j’aime dans la bande dessinée. Je dois être certainement le cœur de la cible visée parmi les lecteurs.

    Cependant, il est très dommage qu’en cours de série, le format de la BD a évolué au mépris des fidèles acheteurs qui avaient commencé par un format plus petit. Delcourt ne respecte pas ses fidèles lecteurs ! C’est vraiment caractéristique de cet éditeur ! De plus, les couvertures originales sont bien moins attractives que les nouvelles. Que dire également des tranches qui ont complètement évolué ! Nous avons ici « la totale » de ce qui peut être désagréable pour un collectionneur de bd. Mais il est vrai que selon Delcourt, qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse avec comme leitmotiv "il faut respecter l’œuvre de l’auteur". J'ai éprouvé un peu de regret mais je ne pouvais me permettre de tout racheter à nouveau.

    Cette BD demeure toutefois indispensable dans toute collection de BD qui se respecte. Je considère le scénariste Corbeyran comme le meilleur de sa génération. C'est véritablement du grand art ! J'ai toutefois attendu la fin de la saison 2 pour décerner la note maximale à cette série. C'est tout simplement magistral dans le dénouement. Alors que les séries dérivées ont véritablement eu du mal à se conclure, voilà que le Chant des Stryges parvient à se bonifier. Une très belle réussite qui parvient à nous tenir en haleine !

    La saison 3 se déroule 7 ans après les faits du remarquable tome 12 qui nous dévoile l'identité du fameux Sandor Weltman. Il était difficile d'assurer la relève pour relancer l'intrigue. Pourtant, le 13ème tome y parvient en introduisant une nouvelle problématique ainsi qu'un nouveau personnage assez psychopathe.
    Le 14ème tome va encore aller plus loin avec des scènes qui font froid dans le dos. On sent bien que c'est la dernière ligne droite avant le final général de toute une saga fantastique qui a réussi le pari de la cohérence.
    Au 15ème tome, on se rend compte qu'un personnage féminin introduit à la fin du précédent a totalement disparu des écrans sans en connaître la raison. Cela m'a chiffonné sur toute la lecture de cet album qui marque des retrouvailles mais qui est surtout l'occasion de faire une petite pause dans l'intrigue.
    Le 16ème tome voit la disparition d'un personnage central qu'on avait plaisir à suivre notamment dans les séries dérivées de cet univers.
    Le 17ème tome se termine de manière un peu abrupte. On se demande comment le scénariste va faire pour le dernier tome de la série qui va clôturer cette saga des Stryges. C'est un défi colossal à relever. S'il y parvient, la note culte sera bien justifiée.
    Le dernier tome confirme le talent de l'auteur qui met un terme à cette saga commencée il y a près de 20 ans. Nul doute qu'elle aura un peu marqué le monde de la bande dessinée moderne c'est à dire celle du XXIème siècle. Il y a certes eu des hauts et des bas mais au final une belle aventure.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:56:54
    Le tueur - Affaires d'état - Tome 1 - Traitement négatif

    Voici la première série dérivée du tueur qui est l'une de mes bd préférées. Le tueur revient après plusieurs années d'absence. On nous prévient que les lieux et les enjeux changent. En effet, le tueur a été recruté par la DGSE pour des missions d'élimination. En effet, on sait depuis François Hollande, qui s'en est un peu vanté, qu'un président de la République dispose d'un droit de vie ou de mort sur certains individus peu recommandables. De tous temps, quelque soit le régime (dictature ou démocratie), on a éliminé des individus.

    Le constat part sur le fait qu'on peut rendre la vie des autres bien pire que la mort qui apparaît alors comme une délivrance. Le tueur est toujours aussi implacable dans sa manière de penser afin de justifier son métier pas comme les autres. On aimerait ou pas l'avoir comme ami...

    Le changement est radical car il travaille pour l’État. C'est clair que sa paye en a pris un coup. On sait presque tous que les forces de l'ordre ne sont pas très bien rémunérées dans notre pays. Par contre, son cœur d'activité n'a pas changé. Il s'agit de mettre hors d'état de nuire en raison de la sécurité du peuple avec pour préalable que les gens n'ont pas besoin de savoir. C'est mieux ainsi.

    On apprendra par exemple que la CIA a dit que les assassinats de quelques scientifiques iraniens par les israéliens ont davantage fait dérailler le programme nucléaire d'armement iranien que toutes les sanctions internationales. En effet, si on identifie les individus clefs, ceux sans lesquelles la machine ne fonctionne plus , et qu'on les élimine, alors la machine s'arrête. Plus que jamais, c'est d'actualité.

    J'adore cette nouvelle façon de penser qui donne également des vérités même si souvent, on essaye de se voiler la face. Cette narration est sans doute l'une des meilleures que j'ai pu lire jusqu'à présent. La notation série culte pourrait apparaître comme un brin exagérée mais elle correspond à ce que j'aime vraiment dans la bande dessinée. Le tueur est une série qui fait du bien.

    Le départ est assez tonitruant et cela promet, car le tueur a désormais le droit de tuer. Il ne va pas se gêner.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:55:53

    Avis portant sur la série:

    Que se passe t-il avec les mangas ? Je constate que certains titres ont tout pour plaire tant la qualité peut être au rendez-vous. Cesare était d'ailleurs recommandé par Historia. Or, les recommandations ne sont pas toujours très satisfaisantes. Bref, je me suis laissé surprendre et le résultat a dépassé toutes mes espérances. C'est le meilleur manga de toutes ces dernières années.

    On va suivre le parcours que n'aurait pas renié un certain Machiavel et son fameux Prince. Récemment, j'avais avisé un manga sur Le Prince et j'en avais appris un peu plus l'oeuvre de cet auteur si critiqué. Il est vrai que César Borgia est un homme fascinant et talentueux derrière son côté froid et calculateur. C'est une personnalité que l'on prend plaisir à découvrir.

    Bien que le titre du manga soit Cesare, on le voit au travers des yeux d'un certain Angelo Da Canossa dont le grand-père était tailleur de pierre au service de la famille des Médicis. Ce jeune homme est naïf et met souvent les pieds dans le plat au milieu des différentes factions politiques. Il fait office de narrateur ou de reporter afin d'avoir un point de vue neutre. C'est bien pensé.

    L'auteur Fuyumi Soryo a fait appel à un spécialiste de la renaissance italienne qui est également professeur d'université à savoir Motoaki Hara. On constate bien un parcours sans faute qui respecte jusqu'à la typologie des lieux. Et puis, on va faire des rencontres tout à fait intéressantes et qui vont marquer à tout jamais la renaissance à savoir Christophe Colomb ou Léonard de Vinci sans parler de Machiavel.

    Comme dit, je ne suis pas hostile aux mangas lorsqu'ils parviennent à égaler une richesse historique rare. Par ailleurs, j'ai aimé la beauté et l'élégance du trait. Décors, vêtements, personnages : rien n'est laissé au hasard. En un mot : c'est réellement passionnant !

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:57
    Les 5 Terres - Tome 3 - « L'Amour d'un imbécile »

    Tome 3 : L'amour d'un imbécile
    Il faut apprécier ce genre de saga médiévale sur fond de complots politiques et de manigances pour accéder au pouvoir. Ce troisième tome sera aussi riche que fascinant à bien des égards. Je rehausse la note à 5 étoiles en accordant le maximum pour une série ambitieuse qui le mérite incontestablement. C'est également mon coup de coeur du moment.

    Les lions envisagent un putsch pour faire tomber les tigres déjà durement éprouvés. Néanmoins, le jeune héritier Méderion a bien plus d'un tour dans son sac pour délivrer une leçon digne de ce nom afin de se débarrasser de la totalité de ses adversaires internes.

    Pour l'instant, la part belle a été consacrée à l'île d'Angléon qui domine les 5 terres. On a hâte de voir ce qui se passe sur les autres continents.

    Au final, une saga qu'on ne manquera pas de suivre tant la perfection semble être atteinte grâce aux talents des auteurs.

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:40
    Les 5 Terres - Tome 2 - « Quelqu'un de vivant »

    Tome 2 : Quelqu'un de vivant
    Pour autant, je suis très enthousiaste sur le scénario qui m'a littéralement subjugué. Les dessins sont également extraordinaires jusque dans les détails. On y croit à ces animaux qui ont des comportements si humains.

    Le second tome se poursuit en complexifiant davantage la situation entre les différents protagonistes. Il faut dire qu'il y a une multiplication de personnages et chacun joue un rôle bien particulier qu'il nous faut suivre pour bien comprendre l'intrigue qui gagne d'ailleurs en profondeur.

    On peut dire que le scénario est assez bien ficelé, avec également des personnages qui sont très intéressants. Cependant, comme dans la célèbre série Game of Thrones, les prétendants au trône ou les occupants à ce poste suprême ne font pas long feu. Le final est encore une fois assez surprenant.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:53:10
    Les 5 Terres - Tome 1 - « De toutes mes forces »

    Tome 1 : De toutes mes forces
    J'attendais une série comme celle-là depuis bien longtemps. Il faut dire qu'elle a tout pour séduire avec ces personnages animaliers anthropomorphes, dans un univers médiéval-fantastique. Il y a également un croisement avec une intrigue à la Game of Thrones dont les auteurs s'inspirent sans se cacher ce qui n'est pas pour me déplaire tant que la qualité est bien présente sur le fond et la forme.

    Le premier tome se termine d'ailleurs sur un coup de théâtre ahurissant que je n'avais pas vu venir. A chaque fois, le lecteur est pris de court. Il croit qu'une scène se terminera comme il se l'imagine mais ce n'est pas toujours le cas. Il y a un véritable effet de surprise à de nombreuses reprises qui déjoue tout les pronostics.

    J'aurais cependant deux bémols sur la forme à apporter :
    - Dans la postface, on nous indique qu'il y a eu une bataille à Drakhenor. Or, dans le récit, il s'agit bien de Dhakenor. Une petite faute de frappe est venue se glisser ce qui peut entraîner le lecteur dans une petite incompréhension.
    - Par ailleurs, une carte des 5 terres est dessinée ce qui nous permet de prendre connaissance de la typologie des lieux d'action. On remarquera un point désignant une ville non nommée sur le continent d'Ithara. Or, on remarquera que ce point a totalement disparu dans la carte du second tome.

    C'est vrai que ce ne sont que des détails mais c'est cela qui fait ou pas la qualité d'une oeuvre. C'est dommage qu'il n'y a personne de compétent pour relire et signaler ces fautes qui alourdissent l'oeuvre avant sa publication.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:51:57
    Charlotte Impératrice - Tome 2 - L'Empire

    Tome 2 : L'Empire
    Ce second tome confirme pour moi l'excellente impression laissée par le premier opus. Du coup, je passe la note à 5 étoiles, non pas dans un élan de générosité, mais surtout pour consacrer une bd désormais culte. Il s'agit de récompenser le travail des auteurs par la reconnaissance.

    L'action se situe durant les années mexicaines. Charlotte va devenir l'impératrice pendant que son pitoyable mari s'adonne à ses plaisirs vils et stupides en mauvaise compagnie.

    L'intrigue va évoluer tout le long de ce tome entre l'arrivée et les années de règne dans un état en proie à la guérilla sur fond de révolution en marche. Il y a comme un véritable souffle épique qui fait du bien. On découvre que la charmante Charlotte n'avait rien à envier à sa belle-soeur Sissi.
    Les décisions politiques qu'elle prend sont généreuses tout en étant avant-gardiste. On sait qu'elles couteront très chers. Elle n'a ni le soutien de l'armée, ni du clergé. Cela va être très difficile pour la suite.

    Le graphisme est toujours aussi agréable avec des couleurs chaudes qui retranscrivent la chaleur du Mexique.

    Bref, c'est la série que je recommande à tous les lecteurs de la nouvelle génération. Fabien Nury et Mathieu Bonhomme ne déçoivent pas, bien au contraire !

    Note Dessin: 4,5/5 - Note Scénario: 4,5/5 - Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:51:20
    Charlotte Impératrice - Tome 1 - La Princesse et l'Archiduc

    Tome 1: La princesse et l'archiduc
    Après, il était intéressant de voir le portrait du personnage historique de Charlotte de Belgique qui a épousé un futur empereur du Mexique en proie à la Révolution. Historiquement, on sait ce qu’il est advenu de ce pion placé par Napoléon III sur le trône de ce pays d’Amérique Centrale. On connait moins la vie de Charlotte qui était la belle-sœur de la fameuse Sissi qui a marqué plusieurs générations au vu de l’image laissé par Romy Schneider. Beaucoup serait étonné de la personnalité dévoilée d'Elisabeth dans cette œuvre singulière. Je n’ai toujours pas digéré l’épisode du pauvre chien sans vouloir en dire plus.

    Sur le fond, comme sur la forme, nous sommes au top de ce que l’on peut attendre d’une bonne bande dessinée ce qui est plutôt rare de trouver en ce moment avec toute cette superproduction. J’ai apprécié grandement le graphisme ainsi que le scénario. J’achèterai bien évidemment la suite que j’attends avec une certaine impatience. Mais là, pas de souci, on sait qu’on peut véritablement compter sur les auteurs au top de leur forme.

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:46:06

    Maus est considéré comme un chef d’œuvre de la bande-dessinée. A l’instar de From Hell, j’ai beaucoup attendu avant d’entamer cette lecture qui est semble t’il un passage obligé pour tout bdphile qui se respecte. Je dois reconnaître après lecture que cette réputation n’est point usurpée.

    Alors, non, ma note n’est pas à inscrire dans un suivisme de bon aloi. Ma note ne se justifie pas également parce que le sujet est grave.

    J’ai été envahi par la puissance de cette œuvre d’une grande justesse. On évite l’écueil du pathos grave et de la facilité. C’est d’abord beaucoup d’émotion qui nous explose à la figure. Je n'ai pas pu me retenir. J’ai pourtant vu maintes fois La liste de Schindler (1994) ainsi que Le Pianiste (2002) qui traitent également de la déportation des juifs polonais dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale.

    Cependant, ce n’était pas pareil. Le combat de cette homme contre les forces du mal m’a abasourdi tant l’horreur est indéfinissable. Ce refus de l’inéluctabilité de la mort m’a profondément ému. Il est à noter que Maus est sorti avant ces deux chefs d’œuvre du cinéma. Et puis, j’ai lu récemment la bd Auschwitz et je dois bien reconnaître qu’il y a une énorme différence dans le traitement ainsi que dans la portée.

    Pour approfondir mon idée, je dirai que ce n’est pas parce qu’on croît connaître le sujet qu’on peut faire abstraction de la qualité intrinsèque de cette œuvre. J’ai découvert d’autres détails tout à fait intéressants et qui ont renforcé ma conviction personnelle. Le devoir de mémoire est absolument indispensable. Néanmoins, ce constat s’impose comme une évidence et ne saurait être elle-même un leitmotiv pour juger de ce récit. D’autres critères sont à prendre en considération.

    Je ne suis pas un fana d’une ligne graphique noir et blanc. Cependant, je pense que celle-ci s’imposait incontestablement s’agissant d’une telle œuvre. Bref, le dessin est en accord avec l’histoire. Je peux même avouer que quelquefois les traits ont été splendides. C’est un savant mélange de courbes stylisées et spontanées. Une force visuelle incontestable !

    Le choix contesté d’avoir opté pour des animaux ne me paraît pas non plus hors de propos. Cela ne me choque pas plus que cela. J’ai pensé que l’auteur raconte des choses tellement « inhumaines » que le choix des animaux s’est imposé naturellement, si vous voyez ce que je veux dire…

    Je dis souvent dans mes avis que telle ou telle bd n’a pas d’âme. Ici, c’est tout le contraire : c’est un débordement d’âme ! Quand on referme celle-ci, on ne peut s’empêcher d’y repenser. Il m’a d’ailleurs fallu la lire en plusieurs jours tant chaque chapitre est riche d’événements et également d’émotion.

    Maus est à la fois une œuvre intime et collective. C’est une belle réussite sur les deux tableaux alors que l’exercice de style est difficile. C’est d’abord un récit autobiographique d’un personnage aux abords antipathique car grincheux et avare. Au début du récit, je me suis dit : « c’est pas possible, c’est fait exprès !». Mais quelle justesse et quelle sincérité dans les propos! Je ne peux qu’approuver cette démarche.

    Puis, le lecteur est également destiné à être le témoin de ce drame qui dépasse le strict cadre de l’histoire personnelle. Quand la peur, l’angoisse, la maladie et la mort assaillent des millions d’hommes et de femmes dans une boucherie sans pareille. Nous sommes loin de la « politique de civilisation » ! D'ailleurs, le passage sur les enfants a été particulièrement insupportable (mais pas dans le mauvais sens du terme).

    Je suis très enthousiaste par rapport à cette œuvre qui hantera ma mémoire. C’est riche en émotion et en sentiments. Dans une collection de bdphile qui se respecte, c’est un livre à posséder incontestablement !

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:45:09

    C’est un chef d’œuvre ! C’est loin du manga traditionnel que je pouvais imaginer. Une très grande émotion se dégage de cette lecture. Peu de BD y arrive.

    L’auteur Taniguchi est sensible et subtil. Cette BD retrace l’histoire d’un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec des yeux d’adulte. Et ainsi il peut mieux comprendre certains évènements de sa vie incompréhensible aux yeux d’un enfant. C'est une manière idéale et originale de se poser des questions très importantes que l’on n’a pas forcément la maturité de se poser lorsqu’on est gamin.

    On retrouve dans le dessin des visages des personnages toute la nostalgie que l’auteur a voulu faire passer ainsi que ces souvenirs touchants que l'on découvre au détour d'un chemin.

    Cet album révèle une grande douceur de la part de l'auteur, et également un sens aigu de la nécessité de compréhension et de tolérance. On découvre non seulement une touche poétique et philosophique mais également de l'humour dans le fait de vivre les situations cocasses que peut générer un tel intervertissement. Le retour dans le passé sous une approche toute nouvelle est une expérience incroyable que nous fait partager l'auteur.

    Cette BD m’a donné envie de découvrir les autres œuvres de cette auteur comme Le Journal de mon père ou encore Un ciel radieux.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:44:30

    C’est le « must » absolu du genre scénarisé par Van Hamme, le plus talentueux scénariste du monde de la BD. Je dois avouer que c'est l'une de mes bd favorites qui m'a ouvert la voie vers une bd résolument plus adulte. J'ai totalement succombé aux charmes de celle-ci. Nous avons en effet un scénario ambitieux d'une virtuosité presque jamais encore égalée. Ce voyage initiatique d'un anti-héros va prendre des proportions inattendues en impruntant au mythe judéo-chrétien.

    L’édition originale en noir et blanc a été rééditée en 3 volumes colorisés il y a peu. Cela n’enlève rien au charme quasi-mystique du récit. Sans affirmer que la réédition est nécessairement inférieure, l'édition originale avait l'avantage de mettre en valeur la qualité du trait de Rosinski. Je possède de toute façon également les 2 versions.

    La fin du récit m’a littéralement subjugué comme aucune BD ne l’avait jamais fait. Un pur chef d’œuvre !!! Je n’ai pas de mot plus fort pour dire que j’ai été littéralement conquis par cette histoire. Une BD culte à ne rater sous aucun prétexte !

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:42:51

    C’est une de mes BD « culte » et certainement ma préférée. Une belle histoire d’amitié, d’amour et de croyance en la réincarnation. Rien que le titre est déjà évocateur de rêves et de poésie! La couverture est également un véritable enchantement! Ce bleu ciel avec ces couleurs fraîches scellent l'harmonie d'un ensemble divin. La douceur des dessins, une histoire réellement originale qui retransmet de l’émotion… J’ai littéralement adoré !

    La deuxième partie, très différente de la première, apporte les réponses au mystère planant sur le premier tome. Une dimension plus fantastique se profile au fil des pages. Du grand art car on ne sait pas où l’auteur nous emmène dans le premier tome. Un must absolu tant au niveau du graphisme que de la narration. En effet, nous avons une dualité dans le scénario absolument remarquable. Un exercice bien difficile réussi haut la main!

    Quand on regarde une BD, ce n'est pas seulement avec les yeux, mais aussi avec l'âme. La vision floue des choses qui nous entoure révèle une nouvelle approche du monde. C'est ce que cette histoire m'a inspiré.

    C'est une bd à découvrir absolument! 5 étoiles bien pâles à côté d'un tel talent! Bravo aux auteurs!

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:42:01

    Cette formidable BD conte l’adolescence d’un jeune séminariste dans une dictature sud-américaine. Nous assistons à une quête initiatique à travers le regard d’un adolescent qui devient un homme opérant une métamorphose entre les deux tomes.

    En effet, le jeune séminariste effacé se mue en homme déterminé. Il se lance dans un combat révolutionnaire pour une cause juste loin de l'atmosphère feutrée des séminaires. J'ai aimé cet engagement fiévreux au milieu de cet idéalisme passionné.

    Je me rends compte que chaque personne n'a pas forcément cette opportunité dans la vie. Cependant, le fait d'ouvrir les yeux pour voir ce qui se passe et de poursuivre alors une autre destinée que celle écrite, c'est finalement un acte de foi. Gabriel va devenir le révélateur d'un autre monde, il devient la vision d'un nouvel engagement tel un ange annonciateur!

    Néanmoins, l'histoire va au-delà de la rébellion contre les dictatures en abordant un sujet sensible et presque tabou qui est traité ici avec délicatesse. Nous sommes loin ici d'un album moralisateur.

    La fin du premier tome marque la fin de l'adolescence du héros qui va se chercher et se trouver. C'est une page qui se tourne. Face à la réalité de la guérilla et d'une population quasi réduite en esclavage par la junte militaire soutenue par Washington, il va abandonner ses pinceaux pour le fusil !

    Le second volet va nous plonger au coeur de l'action amenant le jeune homme à suivre les guérilleros au coeur de la jungle luxuriante. Commence alors une odyssée tragique, terrible initiation à la vie pour Gabriel.

    Les dessins sont superbes : un vrai plaisir pour les yeux! J’ai découvert un formidable dessinateur à savoir Lepage qui peut se comparer à Gibrat, Loisel ou Yslaire. Les décors sont grandioses soulignant une richesse graphique impressionnante.
    On a véritablement l’impression d’être transporté dans la moiteur de la jungle du Nicaragua. C’est également une BD à émotion forte. Tolérance, beauté et rébellion sont le maître mot de ce dyptique. Culte !

    Muchacho d’Emmanuel Lepage a été désigné prix de la meilleure BD adaptable au cinéma, décerné à l’occasion du Forum Cinéma et Littérature de Monaco en 2007. Muchacho est à la fois un grand récit d'aventure et une fable sur l'art et la politique mais également un formidable roman d'apprentissage avec une figure émouvante et inoubliable du jeune Gabriel.

    Note Dessin : 4.75/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:40:37

    Qu'est ce que j'ai pu avoir peur d'entreprendre la lecture d'un tel pavé de 600 pages et de surcroît en noir et blanc ! Quelques avis me faisaient frémir d'avance car je suis un lecteur très attaché aux qualités esthétiques d'une oeuvre et plutôt grand public. Oui, cette bd avait alors tous les inconvénients pour me déplaire. Je sais qu'on ne doit pas juger une oeuvre avant de l'avoir lu.

    Une vieille connaissance, grand amateur de bd, qui m'avait jadis initié à des lectures plus adultes que les Tintin et autres Astérix, m'avait lancé une espèce de défi: "tu ne seras jamais un véritable collectionneur de bd si tu ne possèdes pas From Hell !" Bigre !

    Qu'avait 'elle de spéciale pour susciter une telle admiration ? Je n'en suis pourtant pas à mes premières lectures ! Voilà que je me précipite pour l'acheter dès le lendemain puis je l'a fais trôner dans ma nouvelle bibliothèque flambante neuve (ou dois-je dire son extension). Les mois passent... Je délivre près de 200 avis sur ce site. Tout est bon pour lire autre chose. Mais je suis blasé par toutes ces lectures qui ne m'apportent que rarement des satisfactions. Les avis négatifs se multiplient à une vitesse grand V.

    Un beau jour, car ma bibliothèque d'entreprise étant indisponible pour cause de rénovation, je me lance enfin dans l'aventure Greetings from Hellville. Je commence cette lecture tant redoutée et repoussée... Mais, c'est le coup de foudre immédiat malgré une première partie très difficile dans son approche. Je ressens véritablement la quintessence de ce que la bd peut offrir de meilleur. C'est à la fois sublime et intelligent ! Il faut dire que je désespérais de retrouver une oeuvre culte. Alan Moore devient pour moi l'un de mes meilleurs scénaristes ayant déjà noté Le Culte des Ténèbres son oeuvre Watchmen.

    L'histoire est non seulement très originale mais elle est illustrée par un style graphique très intéressant. Je me suis mis à aimer ce dessin car il nous permet de faire preuve d'imagination pour relier toutes les scènes entre elles. Je ne pensais pas que je pouvais atteindre ce stade un jour. J'ai ressenti une véritable fascination visuelle par ce trait d'une extrême délicatesse qui parvient à restituer la beauté ou la laideur naturelle du vivant. Il faut simplement en retirer la substantielle dimension. Ce n'est pas à la portée de tout le monde.

    Greetings from Hellville est le passage obligé pour tout lecteur qui aime passionnément un tant soi peu la bande dessinée. Pour moi et c'est purement subjectif (quoique !), il y a eu un avant et il y aura un après Greetings from Hellville. C'est un véritable rite d'initiation pour un lecteur. J'espère pouvoir me relever car une telle qualité scénaristique ne se rencontre pratiquement jamais. C'est un véritable chef d'oeuvre qui m'a transporté dans un univers au-delà des limites. C'est terriblement jubilatoire !

    La trame imaginée par l'auteur est réellement captivante. Les décors sont habilement suggérés par des variations d'ambiance. Ce récit regorge de trouvailles intelligentes.

    Greetings from Hellville apporte une nouvelle résonance aux règles de base qui bâtit les fondements mêmes du genre policier. Etant titulaire entre autre d'un DEA de sciences criminelles, j'ai pu grandement apprécier cette enquête difficile, les fausses pistes qui se sont multipliées, l'autopsie de la vie de ce tueur intemporel.

    Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d'esprit à la fermeture de cet album : culte !

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:39:10
    Le journal de mon père - Tome 1 - Le grand incendie

    BD en noir et blanc réalisé par Jiro Taniguchi que j’ai découvert grâce à ma lecture de Quartier lointain. Quelle ne fut pas ma stupéfaction devant la découverte de ce second chef d’œuvre !

    Yoichi Yamashit travaille à Tokyo. Apprenant la mort de son père, il revient après une très longue absence à Tottori, la ville qui l'a vu grandir. Au cours d'une veillée funèbre, le passé des années 50 et 60 resurgit : l'incendie qui a ravagé la ville et la maison familiale, le dur labeur pour la reconstruction, le divorce de ses parents, ses souffrances d'enfant...

    Lors de cette veillée, chaque membre de la famille apporte un éclairage nouveau sur la personnalité de ce père que Yoichi tenait jusque-là pour responsable du désastre familial. Le fils réalise finalement, mais trop tard, qu'il a sans doute été le seul responsable de leur douloureuse incompréhension.

    J’aime le style de l’auteur, la profondeur de ses personnages sensibles et touchant. On vit intensément dans la peau du personnage central tout en découvrant les traditions japonaises. C’est du grand art ! Sublime dans tous les sens du terme ! Même le trait du dessin permet de décalquer les émotions ressenties par les personnages.

    Jamais encore une BD ne m’avait laissé échapper quelques larmes. Cela renvoi incontestablement à des moments de vie que nous pourrions personnellement vivre.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:38:17

    Marc Malès a frappé fort avec ce one shot tout à fait surprenant. Je retrouve un peu tout ce que j'avais déjà aimé dans Katharine Cornwell : un dessin en noir et blanc sublime couplé à un scénario digne de ce nom.

    C'est un auteur que décidément j'aime beaucoup qui produit ici l'une de ses meilleurs oeuvres empreint à la fois de sensibilité et de profondeur. En effet, l'auteur donne une véritable vie à ses personnages en les rendant tout simplement humains. C'est ce qui manque à beaucoup d'autres bd...

    Nous avons ici une fable contemporaine qui explore l'âme d'une vieille femme souffrante qui revient sur un lieu chargé de souvenirs et d'émotions. On retourne dans les années 30 avec ses émissions de radio plébiscitées par un public américain toujours plus nombreux. On va vivre la rencontre de deux êtres qui ont fui pour des raisons diverses la société en s'isolant. C'est une magnifique histoire d'amour comme rarement j'en avais lu et tout en finesse ! Même les silences des cases en disent long...

    On peut également admirer une maîtrise totale de l'atmosphère de l'Amérique des années 30, des décors somptueux et un jeu de dialogues bien au-dessus de la moyenne. Que dire également d'un final tout à fait époustouflant ! ::

    S'il y avait réellement une bd que je conseille vivement, c'est bien celle-là ! Pour 12.90 euros, vous lisez un véritable chef d'oeuvre auquel il ne manque que le succès qui serait amplement mérité entre nous soit dit. Note maximale accordée pour une oeuvre non commerciale !

    Note Dessin : 4/5 - Note Scénario : 5/5 - Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:37:12

    Je suis réellement abasourdi par cette lecture d'une qualité indéniable. Je connaissais un peu l'auteur pour avoir apprécié la lecture de Mille Visages. Mais ici, je dirai qu'on est à mille lieues de cet univers fantastique sans vouloir faire un vilain jeu de mots.

    Katharine Cornwell a décroché le rôle principal dans la pièce d’Eugene O’Neill, "L’Etrange Intermède". Un rôle apparemment fait pour elle mais que les similitudes avec sa propre vie finissent par étouffer. Tourmentée par ses frustrations et un trop lourd secret, Katharine sombre peu à peu dans la mélancolie jusqu’au point de non retour.

    J'ai rarement observé dans la bd un personnage aussi vrai et fragile à la fois. Nous assistons à une véritable descente aux enfers dans le décor de l'Amérique des années 30, des starlettes d'Hollywood et des soirées mondaines. C'est très émouvant car l'auteur nous livre sans état d'âme le portrait d'une femme torturée mais avec une classe d'une grande élégance. Bref, je pourrais tomber tout de suite amoureux de cette héroïne. Par ailleurs, les différents personnages possèdent une psychologie propre qui est tout à fait intéressante car c'est tellement réaliste. Sublime ce jeu de faux-semblant !

    Le dessin en noir et blanc ajoute une touche oppressante à ce drame. Les planches sont magnifiquement réalisées avec un trait unique et original qui caractérise cet auteur de talent. C'est du grand art !

    Je ne peux que vous conseiller la lecture de cette oeuvre somptueuse assez récente qui est passée un peu inaperçue à tort. C'est une oeuvre culte qui ne vous laissera pas indifférent !

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:36:09

    En général, j'essaye de m'adapter au trait d'un créateur afin de pouvoir respirer son oeuvre et me délecter de son essence. Quelquefois, je n'y parviens pas et mes notations en témoignent. En l'espèce, la réalisation graphique est somptueuse avec ses tons pastels, fins et légers toujours affranchie du superflu. Graphiquement, le bonheur est à vous couper le souffle. Et dire que je ne connaissais absolument pas le dessinateur. On fait toujours d'excellentes découvertes même après de nombreuses lectures. Le monde de la bande dessinée recèle de talent.

    Il est vrai que chaque récit requiert une investigation intellectuelle afin de pouvoir profiter de la richesse d'une oeuvre. Cependant, j'ai compris au fil de toutes mes lectures qu'il est nécessaire pour l'auteur d'établir dès les premières cases une connivence avec le lecteur. S'il n'y parvient pas, c'est fini, voir difficilement rattrapable. Cette bd m'a procuré tout de suite une fascination spontanée car on souhaite tout de suite en savoir plus sur cet homme simple d'esprit et naïf qui balaye la scène d'un théâtre.

    Comment ne pas ressentir dans cette lecture une oeuvre magnifique, déchirante et méditative? La trame est remarquable. La narration maîtrise à la fois la gestion du temps et de dialogues ciselés. La plume est originale et délicate. L'auteur, le grand Makyo, nous a gratifié encore une fois d'un scénario efficace. Le trait nous submerge dans une atmosphère presque onirique.

    Que dire également de cette mise en couleur remarquable d'inspiration? Cette série qui oscille entre plaisir, émotion et réflexion est magnifiée par une palette de couleurs si puissamment évocatrices. Le plaisir est pluriel quand la qualité d'un scénario rejoint celle du graphisme qui donne toute sa dimension à l'oeuvre quand le trait nous submerge dans une atmosphère étrange.

    J'ai souvent livré des sensations intactes, honnêtes et sans concession. J'ai vagabondé dans le vaste monde de la bande dessinée au gré des aventures de tout ces héros. Au travers de mes errances, je suis heureux d'avoir découvert une bd puissante et bouleversante dont l'apparente douceur du propos n'est que le catalyseur d'un déferlement de sentiments.

    Il est rare d'éprouver un tel émerveillement dans une production toujours plus abondante dans le paysage du 9ème Art et qui n'est pas forcément synonyme de bonne qualité. Que de plaisir spirituel quand imagination et intelligence sont alliés. Il ne tient qu'à vous de découvrir cette merveille! Exauce-nous est le chef d'oeuvre que j'attendais pour conclure en beauté.

    Note Dessin: 4,5/5 – Note Scénario: 4,5/5 – Note Globale: 4,5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:34:20

    Chabouté est un auteur que j'aime bien. J'ai presque acquis la majorité de ces oeuvres. Celle-ci est étonnante à plus d'un titre. C'est un gros pavé qui se lit pourtant très rapidement car il y a une succession de plans presque comme dans une bd muette.

    Cependant, on peut que s'émerveiller devant une telle maîtrise des plans et de son trait si caractéristique qui s'est encore amélioré. La narration est quasi-parfaite et il y a véritablement des trouvailles qui permettent d'élever toujours et encore le niveau actuel de la bande dessinée.

    Chabouté s'éloigne progressivement de ses oeuvres fantastiques pour nous livrer une chronique sociale d'une réelle beauté et d'un très beau message.

    J'ai surtout aimé la façon dont est construite cette oeuvre. La curiosité d'un jeune marin-pêcheur va bouleverser la vie d'un gardien de phare isolé dans l'océan. Comment occupe t'il ses journées ? Tout simplement grâce à son pouvoir d'imagination au travers des mots qu'il pointe dans un dictionnaire sous le regard attendrissant de son poisson rouge.

    Et puis, il a su créer une véritable ambiance. On s'y croirait au milieu de l'océan avec ses vagues qui éclatent contre le rocher du phare. C'est d'une spontanéité qui permet au lecteur de vraiment ressentir une émotion hors du commun. Un seul mot : bravo !

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:32:50

    Voilà enfin une bd qui sort du lot habituel avec une histoire touchante et des personnages enfin plus vrais que nature. Elle traite des rapports père-fils mais avec une couverture assez trompeuse pour savoir qui est qui.

    En effet, le père Xavier est un beau jeune homme âgé de 33 ans à la tête d'une start-up informatique qui marche plutôt bien. Il est sûr de lui, imbu de sa personne et franchement très égoïste, un vrai macho avec les femmes qu'il collectionne. Bref, le personnage qu'on va tout de suite détester dès les premières pages quand il déchire son procès-verbal établi par les autorités pour excès de vitesse.

    Cependant, comme dit, les apparences sont souvent trompeuses ... Il ne faut jamais faire confiance au gars super sympathique très clean d'apparence où se cache souvent un manipulateur de premier ordre.

    Le fils Julien lui est âgé de 13 ans mais en paraît 60 au visage à cause d'une maladie dégénérative à savoir la progéria. Il n'a jamais connu son père auparavant. Les circonstances de la vie font que cette rencontre va avoir lieu à un moment fort dramatique. C'est le choc des cultures. On va vivre un véritable traumatisme des deux côtés.

    Bien sûr, on s'attend à savoir ce qui va se passer. Cependant, le plus important est ailleurs. C'est dans la manière de faire et que tout se met en place. Il y a une véritable magie qui opère véritablement.

    Tout d'abord celle du trait féminin où l'on retrouve avec plaisir Fanny Montgermont après 5 ans d'absence (Elle). On constate que son graphisme a beaucoup évolué en bien. Elle nous offre des personnages pleins de grâce et de beauté. Il y a même un petit flouté qui me plaît bien.

    Et puis, au scénario, il y a un de mes jeunes auteurs préférés qui est d'ailleurs le digne successeur de Van Hamme que j'avais repéré lors au lancement de l'excellente collection Pandora Box et qui avait confirmé son essai également dans la série Jason Brice à savoir Alcante. C'est le futur génie en perspective !

    Quelques jours ensemble ne sera peut-être pas objectivement le chef d'oeuvre que vous attendiez, tout au plus une excellente lecture. Pour moi, c'est un véritable coup de coeur.
    J'ai été bouleversé par cette histoire au point de vouloir absolument acquérir cette bd. C'est le must de ce que j'attends d'une bd ! Sublime !!!

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:31:09

    C'est incroyable que je sois passé à côté de ce roman graphique malgré toutes les bonnes critiques. Je pense qu'il s'agit d'un incontournable qui est presque passé inaperçu. J'ai été véritablement séduit par cette histoire d'amour qui traverse tous les préjugés. Cela a l'air tellement personnel qu'on se demande si l'auteure serait bien Emma.

    J'ai rarement lu une bd aussi bien réalisée tout en douceur, en harmonie et avec une telle sensibilité jusque dans le graphisme. J'avais peur du bleu notamment du bleu marine, de cet océan où l'on peut se noyer. Cependant, le bleu est également une couleur chaude qui prend tout ce sens en lisant cette magnifique œuvre. J'ai eu la gorge nouée à la fin de cet album.

    L'amour qu'elles ont éveillé a permis de continuer le chemin, et sans doute de faire comprendre à la société qu'on devait légaliser le mariage gay. C'est une grosse avancée sociale qui se justifie pleinement. Cette œuvre prend une autre dimension dans ce débat.

    L'utilisation de la couleur bleue tout au long de l'album est franchement ingénieuse. Et pour un premier album, c'est un coup de maître ! Le talent à l'état pur, oui cela existe. Je suis heureux d'avoir découvert ce one-shot puissant et tendre à la fois. Note maximale car un sans faute !

    Cette bd a été reprise par un film qui s’est vu décerné la palme d’or lors du Festival de Cannes 2013 par mon réalisateur préféré qui était président du jury à savoir Steven Spielberg. Je me disais bien qu’il y avait de la matière pour un faire un très bon film. C’est un pied de nez magistral à ceux qui manifestent actuellement contre une loi qui donne des droits aux couples de personnes de même sexe qui s’aiment. J’en suis heureux car cela va faire parler de cette bd qui était passée un peu inaperçu et que j’ai découvert récemment par hasard. Pour ma part, cela faisait des années que je n’avais plus qualifié une œuvre culte. Pour une fois, j’ai eu du flair. Et je ne suis pas visiblement le seul. Le film aurait fait l’unanimité. Il convient maintenant de faire découvrir la bd.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:29:17

    J'avais très peur en empruntant cet ouvrage de ne pas l'aimer. J'ai été baigné dans la culture Disney et j'avais peur d'une dénaturation complète du mythe. Je suis bien servi ! Et pourtant, j'ai littéralement adoré. Le traitement graphique est d'une réussite sans nom et qui laisse sans voix.

    On reprend donc l'histoire de Pinocchio qui devient dans cette version un robot crée par un inventeur Geppetto dont la femme est un peu nymphomane. J'ai adoré les petites histoires de Jiminy Cafard. Que dire encore de Blanche Neige et des 7 salopards? C'est bizarre mais c'est le genre d'humour que j'aime bien car il y a un sens à travers chaque situation apparemment anodine. Oui, il y a une critique en règle du monde capitaliste, de l'armée, de la religion et même des parcs d'attraction à la Disney !

    Je déteste pourtant le trash. Il y a quand même des exceptions dont celle-ci fera partie. C'est drôle et intelligent à la fois. Ce Pinocchio est-il politiquement correct? Certainement pas mais c'est pour notre plus grande réjouissance.

    Sur la forme, c'est visuellement une réussite. On s'aperçoit que l'auteur maîtrise différentes formes de graphisme qu'il alterne. Quant au scénario, il est d'une logique implacable tant les éléments se rejoignent. C'est fichtrement bien pensé ! Je comprends qu'on puisse considérer une telle oeuvre comme culte. En tout cas, c'est le meilleur conte moderne que j'ai pu lire jusqu'à ce jour.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.75/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:28:14

    Enfin ! Enfin une oeuvre que je peux qualifier de culte car elle remplit tous les critères au-delà de l'imaginable. Il en aura fallu du temps à Scott McCloud qui n'avait plus rien réalisé depuis L'Art Invisible où il nous enseignait les rudiments de la bande dessinée. C'était un peu comme un professeur qui n'avait rien à son actif. Cependant, je veux bien attendre si c'est pour réaliser ce chef d'oeuvre aussi magnifique que la beauté du diable.

    J'ai abordé la lecture du Sculpteur sans m'attendre à grand chose de particulier. Et c'est là qu'arrive la grande surprise. Nous avons une oeuvre qui frise la perfection graphique et narrative. C'est comme la grâce ! La technique employée par l'auteur impressionne véritablement. Le thème sera celui de l'art et la création mais sous un angle plus personnel et intime.

    Nous avons un jeune homme -David Smith- à qui rien ne réussit. Il faut dire qu'il n'a pas eu de chance dans sa vie avec la perte tragique des membres de sa famille. Il ne sait pas parler aux femmes et son meilleur ami est homo. Il semble être totalement paumé. On a pitié pour lui car on sent qu'il a envie de se réaliser pour son art -la sculpture- jusqu'à l'extrême. Il va rencontrer un homme qui va changer à jamais le court de son destin en lui offrant un pouvoir spécial de création. Le mythe de Faust est complètement revisité de la manière la plus moderne et originale. Le temps sera désormais compté. Par ailleurs, le lecteur va vivre l'une des plus belles et déchirantes histoires d'amour.

    Tout cela est magnifié par le trait riche et précis de l'auteur qui n'a décidément plus rien à prouver. Le sculpteur est tout simplement magistral. Je suis un lecteur râleur qui n'hésite pas à descendre la médiocrité. Or en l'occurrence, j'ai fait la rencontre avec un roman graphique exceptionnel de par sa maîtrise et son aboutissement. Je l'ai emprunté tout d'abord puis sitôt terminé, je me suis précipité chez le libraire pour l'acquérir absolument. Ce sont des choses qui ne m'arrivent généralement pas. Aurais-je également vendu mon âme au diable ?

    Note dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:27:23

    Dire que j’ai aimé cette bd serait un doux euphémisme. J’ai littéralement adoré car j’ai été fasciné par ce récit inspiré d’une vie authentique de ce lui qui a inspiré des auteurs pour le célèbre Arsène Lupin, gentleman cambrioleur qui laissait des mots doux à ses victimes.

    Il est vrai qu’en qualité de juriste, on ne pourrait normalement que s’horrifier de ce vol abject de la propriété d’autrui. Cependant, l’auteur arrive par je ne sais quel magie de faire en sorte qu’on comprenne la psychologie de ce personnage et que l’on soit finalement indulgent vis-à-vis de lui. Après tout, Alexandre Jacob ne volait que les parasites de la société : les magistrats, les curés, les rentiers...

    Certes, il ne faut pas franchir le pas de l’anarchisme comme le dit si bien l’auteur Matz dans sa postface mais on peut essayer de comprendre certaines réflexions qui ne seraient pas fausses aujourd’hui encore. Cependant, rien ne justifie de poser des bombes et de tuer aveuglément. Fort heureusement, notre homme va éviter cet écueil. Il choisira une autre voix plus soft pour mener son combat à sa façon.

    Cependant, on comprend que la société dans ses mécanismes ne lui laisse pas vraiment le choix. On peut se poser la question de pourquoi travailler pour si misérable salaire. Par la suite, on se rend compte que la société n’aide pas avec ses contrôles fiscaux pour essayer de coincer une personne qui s’est réadaptée.

    Le dessin est totalement maitrisé et il faut partie de ce que j’aime bien grâce à cette élégance du trait. Le graphisme est agréable et c’est également un véritable plaisir pour les yeux de tourner les pages. Il y a un dynamisme que j’apprécie. Les couleurs sont assez bien choisies pour décrire les différentes ambiances que cela soit en mer, au tribunal ou au terrible bagne de Guyane.

    Le cheminement de cet homme a été exceptionnel. On suit son parcours de ses 11 ans jusqu’à sa mort programmée dans les moindres détails. J’ai éprouvé beaucoup de respect vis-à-vis de cet homme fidèle à ses principes. Cela a été une grande lecture et un véritable coup de cœur. L’une des meilleurs bd depuis longtemps.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:26:10

    J'ai bien aimé ce dernier Larcenet qui sait se renouveler à chaque fois. C'est en effet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude. L'humour est généralement son genre de prédilection. Là, nous avons droit à une enquête policière sur un mystérieux gros personnage qui a sans doute commis l'irréparable. Les deux policiers veulent connaître les causes profondes d'un tel acte. Le suspect raconte alors l'histoire de sa vie sur un mode éminemment subjectif et c'est bien triste...

    La maîtrise narrative est parfaite. Les dialogues ainsi que les réflexions formulées sont du haut de gamme. Nous avons encore une oeuvre supérieure à la moyenne. Pas étonnant vu son auteur assez talentueux. Il excelle véritablement. En ce qui me concerne, il est devenu le maître incontesté de la BD en France. Le talent n'est même plus à démontrer. C'est vrai qu'il agace par son arrogance. Cependant, il n'y a qu'à juger sur pièce pour voir ce dont il est capable. Les plus grands ont souvent été critiqués.

    Il est clair que la laideur est ici revendiquée. Il n'y a qu'à voir la couverture. Bref, les détracteurs ne manqueront pas pour descendre en flèche cette œuvre et qui nous expliqueront qu'ils se sont ennuyés. Mais comment peut-on s'ennuyer devant cela alors qu'on peut s'extasier devant des productions insipides ? Oui, il faut avoir un certain niveau pour juger et tout le monde ne l'a pas, c'est ainsi. Mais respect également pour la médiocrité qui fait également partie de ce monde et qu'il faut bien accepter. Ne vous laissez pas abuser car nous avons là l'ébauche d'un chef-d'œuvre.

    J'ai été touché par cette œuvre qui parle de différence et de solitude, du mécanisme implacable qui explique le passage à l'acte. Il y a de la profondeur qui fait défaut à tant d'autres réalisations. Plus qu'une explosion, Blast est un véritable cri qui vient de l'intérieur !

    A noter l'existence d'une intégrale qui est parfaite sur la forme malgré ses 800 pages. On a l'impression de lire un très gros roman. Inutile de préciser que j'ai acquis cet objet magnifique. J'en ai profité pour relire cette œuvre. Au sortir de cette lecture, il n'y a pas photo: c'est véritablement culte. Je rehausse par conséquent ma note.

    Note dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:23:44

    S’il y avait un seul nom d’auteur à retenir pour moi, cela serait bien celui de Jean Dytar. Ce qu’il nous propose cette fois-ci après Le Sourire des Marionnettes et surtout La Vision de Bacchus est tout simplement extraordinaire aussi bien sur le fond que sur la forme. Il a d’ailleurs passé 4 ans sur cette oeuvre et cela se sent. C’est ma bd gros coup de cœur avec un achat indispensable. Dire que l’auteur a progressé serait un doux euphémisme. Cela va bien au-delà. Cela frôle même le chef d’œuvre ! Je suis si rarement enthousiaste.

    Florida est une pure merveille dans la manière où le récit est construit avec une certaine virtuosité. Cela part d’une relation entre Eléonore la rêveuse et Jacques le cartographe qui ont dû fuir la France à cause des persécutions menées contre les protestants à la fin du XVIème siècle. Ils ont eu raison de se réfugier à Londres alors que la terrible journée de la Saint-Barthélemy est encore dans toutes les mémoires. Faut-il aller plus loin et se réfugier dans des contrées encore vierge comme la Floride ? Est-ce véritablement le paradis tant vanté ?

    C’est stratégique pour les autres nations européennes qui veulent contrebalancer la toute-puissance espagnole sur le continent américain. Il y a encore de la marge et notamment au Nord. Cependant, il faudra faire face non seulement aux éléments de la nature mais également aux indiens dont les tributs varient du pacifisme à la hache de guerre. Il y a une véritable prise de conscience des enjeux politiques mais c’est expliqué de telle manière qu’on ne tombe pas dans le simplisme des situations.

    C’est un récit qui est dense et riche mais l’immersion est totale dès le début. On est impressionné par le talent de l’auteur qui a sû si bien construire et mener son histoire. Par ailleurs, c’est un sujet qui est rarement évoqué et que l’on découvre avec un certain plaisir. Cette expédition est passionnante du tout au tout.

    Comme l’auteur est complet, on a droit à une merveille au niveau du dessin même s’il est assez épuré. La couverture est véritablement magnifique avec ses couleurs tout en aquarelle. La sobriété mène à une parfaite lisibilité ce qui est le plus agréable. Somptueux sur la forme.

    Florida est une œuvre qu’il faut absolument découvrir. C’est épique en plus d’être historique ainsi que d’une grande pureté émotionnelle. L’univers de la Floride à ses débuts n’aura plus aucun secret pour vous. Je dirai également que c’est également un véritable thriller psychologique qui nous conduit très très loin. Quand une œuvre est singulière, elle peut être également brillante. Bref, un immense électrochoc !

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:17:30

    L’auteur Timothé Le Boucher est très impressionnant et ce malgré son jeune âge. L’année dernière, Ces jours qui disparaissent avait été pour moi une révélation dans le monde de la bande dessinée. Je considère qu’il réitère nettement son exploit avec « Le Patient ». Il est certainement l’auteur le plus doué de la nouvelle génération. J’ai littéralement sillonné ces pages avec bonheur et contemplation. La légende est en train de s’écrire. Oui, il se passe enfin quelque chose.

    L’histoire gagne petit à petit en complexité avec des personnages qui prennent de la profondeur. Il est vrai qu’il y a des fausses pistes mais savamment orchestrées. On dénouera le fil et on déchiffrera les indices avec intelligence. Certes, on se doutait bien du jeu de manipulation. La fin aurait pu être différente et faire dans l’outrance avec un retournement de situation magistral. Cependant, l’auteur évite soigneusement cet écueil non original. Il fait dans le psychologique et cela fonctionne à merveille. On ira jusqu’aux dernières limites de la moralité de l’être humain. On remarquera également une ambiance à la Hitchcock ce que souligne également la magnifique couverture.

    En effet, les sentiments y sont justes et sans excès. Ils sont d’ailleurs sublimés par la pureté du trait. De nombreuses pages certes mais qui nous permettent d’apprivoiser les personnages pour en devenir plus proches. Graphiquement, c’est parfait pour une lecture agréable. Cette somptuosité du trait conduit au bonheur. Je suis à la fois convaincu et conquis avec cependant une réserve quant au basculement du récit qui aurait pu être plus subtile.

    Courrez acheter ce thriller et vous ne le regretterez pas. Un immense coup de cœur. Il ne reste plus à faire qu’une adaptation au cinéma.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5

    Erik67 Le 20/08/2020 à 20:15:35

    J’ai littéralement adoré cette lecture de ces jours qui disparaissent chez un jeune garçon abordant la vingtaine. On va le suivre au cours de toute une vie car il lui arrive un phénomène assez mystérieux. En effet, il se réveille en ayant loupé à chaque fois une journée entière qui est occupé par un autre soi totalement différent. Il est bordélique et l’autre soi est maniaque. Il est acrobate dans un cirque et l’autre va faire un métier plus conventionnel et rémunérateur dans l’informatique. Il est très famille et ami alors que l’autre est plus solitaire. Le gentil poète contre le brillant carriériste. La bataille peut commencer !

    On pourrait penser qu’il y a une véritable part de fantastique mais on comprend assez vite qu’il s’agit certainement d’un phénomène de dédoublement de la personnalité qui trouve une origine psychologique à savoir la schizophrénie. Il est assez terrifiant de le vivre du point de vue de l’un des personnages qui va disparaître progressivement pour laisser place à l’autre qui est moins rêveur. C’est une véritable quête sur la perte de l’identité qui est mené de main de maître par l’auteur. Je n’avais jamais rien lu de tel.

    Il y a véritablement deux parties : celle de la coexistence pacifique et une autre qui correspond à la disparition progressive et dramatique. En effet, il y a une personnalité plus ambitieuse qui va prendre le dessus sur l’autre qui se réveillera moins souvent. C’est bien écrit et bien dessiné avec des planches presque vivantes dans le mouvement. On est littéralement happé par cette intrigue de perte de contrôle qui progresse dans une véritable tragédie psychologique. On a l’impression de vivre un cauchemar du style vertige existentiel avec notre héros. C’est assez poignant par moment. Cela peut nous renvoyer à notre propre rapport au temps, à notre jeunesse, à la vie et à notre mortalité. Ce qui nous touche ne peut que nous faire réfléchir…

    Inutile de préciser que cette œuvre concourt pour le grand prix d’Angoulême 2017 ce qui est amplement mérité. C’est véritablement la bd à découvrir de toute urgence pour cette rentrée car ce qui est original est plutôt rare. Voici une lecture pour une expérience unique qu’on n’est pas prêt d’oublier. L'auteur livre une véritable bd inattendue et palpitante.

    Note dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Notre Globale : 4.5/5