Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

Les avis de - Erik67

Visualiser les 7286 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 21/01/2024 à 09:54:18
    Les piliers de la Terre - Tome 1 - Le Rêveur de cathédrales

    On sent que cette BD est tirée d'un roman, de par sa construction narrative, qui n'est pas très adaptée à ce format. En effet, on va suivre tout d'abord une famille de pauvres bougres en chemin pour trouver du travail puis ensuite, on va surtout s'intéresser au parcours d'un moine qui va prendre du galon au sein de l'ordre ecclésiastique. J'avoue ne pas avoir aimé cette transition assez abrupte même s'il existe bien un lien de rencontre à un moment donné du voyage.

    L'auteur du roman Ken Follett se confie dans la préface qu'il a mis des années à pouvoir vendre son projet de bâtisseurs de cathédrales qui n'intéressait guère les éditeurs dans les années 80. Quand il a fini par y arriver, cela a été le plus grand succès de sa carrière dont il se vante. Oui, parfois les idées originales pour l'époque finissent par payer.

    Sinon, de manière générale, j'ai bien aimé même si on va se perdre dans des détails dans la seconde partie sur l'enjeu du pouvoir au sein de l’église anglicane qui commençait à se fracturer à cette époque assez trouble de l'histoire du royaume. Le contexte historique est assez bien développé de manière tout à fait crédible. Didier Alcante est de toute manière un très bon scénariste qui arrive à insuffler une dynamique à un ensemble parfois touffu.

    Un mot sur le dessin de Steven Dupré pour dire qu'il est magnifique surtout dans la précision de ses décors. On a hâte de voir ce que cela donnera plus tard lorsque la construction de la cathédrale démarrera. On ne peut s'empêcher de penser à Notre-Dame qui a nécessité tant de labeurs pour un résultat hors norme. La beauté peut naître de la souffrance des hommes de basses conditions.

    A noter également un bon travail au niveau de la colorisation réalisée par Jean-Paul Fernandez notamment dans la variation de ses couleurs contrastées. On sent toute la rigueur de l'hiver ainsi que la pauvreté qui campagne qui s'oppose au style de vie et de richesse des seigneurs fortunés à l'abri dans leurs châteaux.

    Nous avons des personnages assez intéressants à suivre qui sont en phase avec cette époque du Moyen-Age. Nous allons suivre une épopée vers le pouvoir autour de la construction de ces cathédrales.

    Bref, il va falloir attendre la suite car cela ne fait que de commencer sur une œuvre qui s'étale sur plusieurs tomes très riches. Certes, le côté interminable peut faire peur mais il y aura suffisamment de péripéties pour tenir le lecteur en haleine entre construction et destruction perpétuelle.

    Erik67 Le 21/01/2024 à 09:11:11
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 26 - Tome 26

    Cette grande saga se termine enfin avec de tome 26 pour le grand duel devant les officiers de l'ordre des gouttes de Dieu entre l'expérimenté Tomine et l'outsider Shizuku.

    Lequel des deux frères ennemis va l'emporter ? Shizuku a choisi un bordeaux et Tomine un bourgogne. Le suspens est véritablement à son comble dans ce dernier tome.

    On nous promets que ce long voyage en manga à travers le monde du vin s'achève sur des coups de théâtre. C'est effectivement le cas mais pas ce dont on aurait pu s'attendre. Jamais, je n'aurais pensé à une telle issue qui élève un peu plus ce manga sous ses allures bon enfant. C'est une curieuse voie qu'ont emprunté les auteurs. Evidemment, on ressent déjà beaucoup de nostalgie.

    Les auteurs Tadashi Agi et Shu Okimoto ont quand même réalisé un travail de fond assez réaliste et crédible pour une véritable quête gourmande dans le monde de l’œnologie sur une période de 16 années tout de même. Ils ont rencontré beaucoup de grands crus. Derrière chaque bouteille, il y avait toujours le rêve d'un producteur ainsi que l'histoire d'une terre ancestrale.

    A ce jour, cela constituera ma plus grande collection de mangas. Certes, j'aurais sans doute souhaité moins de tomes. Je ne m'aventurerais plus à l'avenir dans une série aussi longue que je ne serais pas certain de terminer de mon vivant sur Terre...

    Au final, on retiendra que cette série vendu à plus d’1 million d’exemplaires a contribué sans aucun doute à l’ouverture sans pareille du vin européen sur le marché asiatique.

    Cela m'a permis à titre personnel de connaître tout le potentiel sur les vins de façon assez ludique. Je peux affirmer que grâce à cette série, je ne néglige plus mes choix en matière de vins pour l'accorder à un bon repas.

    Erik67 Le 20/01/2024 à 09:26:03

    Je vais rester un moment au carrefour parce que le croisement est le seul endroit qui existe. A travers cette citation qui donne le titre à cette BD, la thématique est celle de la transidentité.

    Bon, pour résumer, il existe actuellement 3 genres humains :
    Les filles d'un côté et les garçons de l'autre. C'est l'analyse classique et binaire de la société.
    Il y a les femmes qui veulent devenir des hommes et les hommes qui deviennent des femmes. On appelle cela le transgenre. C'est désormais permis dans nos sociétés démocratiques. Une personne assignée homme ou femme à la naissance peut se faire opérer pour ressembler au genre auquel elle se sent appartenir.
    Et puis, il y a la catégorie abordée dans cette BD et que je ne connaissais pas du tout à savoir les transgenre non-binaire c'est à dire ceux qui ne se sentent ni complètement garçon, ni complètement fille et qui sont les deux ou aucun des deux. On vit quand même dans une époque formidable où tout est permit selon ce que l'on ressent ! Il faut savoir que la non binarité est une identité de genre de plus en plus reconnue.
    A noter que l'on exclut les extraterrestres qui ne sont pas du genre humain.

    Même si la non binarité n'affecte en rien les autres, elle poste certaines questions. Elle peut même choquer certaines personnes. Dès lors, s'affirmer comme non-binaire peut-être assez compliqué. Certaines personnes peuvent avoir du mal à s'accepter, se sentir à l'écart ou être victimes de discrimination.

    Les auteurs ont réussi l'exploit de traiter ce thème pas évident sur l'identité sexuelle avec une certaine délicatesse. La douceur du trait vient également apporter une touche de fraîcheur à cette BD résolument positive pour faire évoluer les mentalités.

    Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère gratuite alors qu'il n'y avait pas forcément besoin de cela pour légitimer le propos. Il est vrai que cela gâche un peu la portée alors que le rythme prenait son temps. On voit que c'est un peu expédié.

    Pour autant, je retiendrais le traitement plutôt réussi de ce thème qui fait dans l'originalité d'une certaine approche psychologique.

    Erik67 Le 19/01/2024 à 23:39:15
    Les nuits écorchées - Tome 1 - Progénitures

    Cette série est assez inégale dans son ensemble dans une évolution partant d'un thriller d'anticipation à une intrigue plus intime et gothique. J'ai d'ailleurs trouvé la conclusion pas du tout satisfaisante avec un retournement de situation aussi inattendu que peu plausible.

    Les Editions Maghen sont passés maîtres dans l'art de nous montrer très souvent un beau graphisme. Il est dommage que cela soit ici pour servir un thriller un peu insipide aux personnages caricaturaux. Les ingrédients sont les suivants : une mystérieuse créature, un trafic d'organes et une jolie inspectrice.

    Cela manque singulièrement de spontanéité. Le dessin très froid et ses décors baroques non appropriés auront vite fait de nous lasser.

    Le scénario perd de sa profondeur à mesure que l'on avance dans l'histoire. Le troisième tome est d'ailleurs assez indépendant des deux premiers volumes qui formaient un diptyque. Le 3ème tome a pour thème principal celui de l'enfance abusée et de la maternité avec l'inspectrice Mia qui fera le lien.

    A noter également une couverture qui paraît assez alléchante mais qui est sans rapport avec l'ouvrage. Même le titre fait dans le pseudo-poétique mais sans consistance réelle avec l'intrigue. Non, tout est surfait.

    Au final, c'est une série qui ne se démarque pas vraiment. C'est dommage car il y avait de bonnes idées au départ et un graphisme intéressant.

    Erik67 Le 19/01/2024 à 07:41:50

    Marie-France Barrier est une célèbre réalisatrice de documentaire qui a parcouru notre planète malade. Elle a réalisé « Le champ des possibles » en 2017 puis « Le temps des arbres » en 2020. Dans cette version BD qui est le prolongement, elle nous partage sa solidarité envers le monde agricole en pleine mutation.

    Bref, elle a toute sa place dans cette collection « témoins du monde » que je commence à aimer sérieusement après des titres comme « Tropiques toxiques » ou « Profession solidaire – Chroniques de l'accueil » ou encore « MBS » que j'aviserai prochainement.

    La grande idée est qu'il ne faut plus du tout labourer les champs pour les récoltes ou détruire les haies mais laisser toute sa place à la nature qui fait bien les choses toute seule. C'est un peu comme Adam Smith qui disait qu'il fallait laisser librement agir le marché (laisser-faire, laisser-aller). Bref, il faut le moins d'intervention humaine dans le processus naturel. Oui, je demande à voir le résultat sur le long terme en espérant que la famine sera vaincue.

    L'autrice interroge alors divers agriculteurs qui ont décidé de changer de méthode pour adopter ces démarches qui sortent du lot et qui présentent de sérieux avantages pour la nature. Je ne sais pas si je suis totalement convaincu mais j'écoute leur témoignage ce qui constitue un premier pas.

    Maintenant, je n'irai pas jusqu'à enlacer les arbres pour leur faire des câlins comme c'est montré de façon assez sérieuse dans cette BD dans une ode à l'amour pour Gaïa. Je crois que j'aurais trop peur des insectes qui pullulent. Désolé, je ne peux pas !

    Cette BD est résolument optimiste pour nous montrer qu'une autre voie est possible afin de sauver la planète. En cela, c'est une belle initiative qu'on ne peut que saluer.

    Erik67 Le 18/01/2024 à 07:51:29

    On va faire la connaissance de Michel Kichka qui est un dessinateur à la fois belge et israélien. Après une enfance passée en Belgique, il va s'installer en Israël où il deviendra professeur dans une école de beaux-arts.

    Il nous fait découvrir ce beau pays qu'il observe depuis ses 19 ans. La période de la pandémie du COVID a été l'occasion pour lui de faire une introspection sur sa vie, ses choix et son métier ainsi que sur l'avenir assez préoccupant de son pays.

    On se situe avant les événements tragiques qui ont mené à la guerre actuelle. L'auteur était clairement un opposant de Bibi à savoir le surnom de Benyamin Netanyahou qui dirige ce pays depuis une vingtaine d'années en le menant à la guerre totale.

    L'auteur s'affichait même dans un mouvement anti-raciste, anti-religion ainsi que pour une solution pacifique au conflit avec les Palestiniens. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas un changement de position qui serait légitimé par ce qui s'est passé. Je ne vais pas m'étendre sur un sujet aussi brûlant...

    Pour en revenir à ce qui nous occupe, voilà une chronique tout à fait intéressante qui marque une sorte de témoignage sur la vie dans ce pays démocratique qui recèle beaucoup de beauté architecturale marquée par l'Histoire.

    A noter qu'on a plutôt à faire avec un dessinateur de presse que de BD même s'il se met progressivement sur ce nouveau support. Il s'agit d'ailleurs de l'une de ses premières œuvres sous forme de roman graphique. On aura droit à de jolies vues assez bucoliques sur des quartiers résidentiels de Jérusalem.

    J'ai bien aimé la sincérité du propos de l'auteur ainsi que son regards authentique sur les choses. Il remet en cause par exemple le poids de la religion sur la politique de son pays qui devrait selon lui rester laïc, comme à la française.

    A vous également de vous faire votre propre idée sur ce carnet graphique semé d'anecdotes intéressantes.

    Erik67 Le 18/01/2024 à 07:33:09
    Trees - Tome 1 - En pleine ombre

    Trees partait d’une idée assez intéressante mais un peu loufoque pour ensuite aboutir à un ennui mortel à force de vouloir développer les personnages. Parfois, on peut se faire attraper par des pitchs assez racoleurs pour un piètre résultat après lecture.

    Par ailleurs, ceux-ci ne sont pas réellement attachants. On peut également se tromper entre deux personnages féminins se ressemblant un peu trop ce qui aurait pû être aisément éviter. La lecture va s'avérer assez confuse avec des enchainements sans transition. Et que dire de ces envahisseurs extraterrestres qui vont demeurer un peu dans l'ombre ?

    Au niveau du dessin, je n'apprécie pas vraiment les traits hachurés et esquissés qui donnent certes un certain style mais qui manque de consistance et de finesse dans l'élaboration des décors apocalyptiques.

    Dans le genre invasion extraterrestre, j'avoue avoir préféré très nettement la série « Prométhée »  de Christophe Bec qui la surpasse largement.

    Bref, il s'agit clairement d'une mise en scène très lente que je n’ai pas particulièrement appréciée. Les personnages schématiques et une narration lourde rendent l'ensemble totalement anonyme. C’est tree fade !

    Erik67 Le 17/01/2024 à 07:41:19

    La Chine, tout comme la Russie, ne recueille absolument pas ma sympathie tant les faits historiques ont démontré une volonté hégémonique de domination sur des peuples autrefois libres afin de les rattacher à leur dictature communiste.

    Certes, je connaissais l'invasion du Tibet en 1950 ainsi que l'asservissement de ce peuple pacifique avec le Daila Lama en exil. Je me rappelle également du massacre sans précédent de la jeunesse étudiante chinoise réclamant un peu de liberté au char d’assaut de la place Tien-an-Men en 1989. Puis, il y a eu les récentes répression sur Hong-Kong qui était sous le joug britannique une ville assez libre. Maintenant, il y a la forte menace d'invasion sur la démocratie de Taïwan sans compter sur leur solide amitié avec la Corée du Nord qui déstabilise toute la région. Qui pourra les arrêter ?

    Ce que je ne savais pas, c'était l'histoire des Ouïghours du Turkistan oriental qui ont été envahi en 1949 par Mao après qu'il est décimé sournoisement leur gouvernement. Ce beau pays est devenu le Xinjiang, une province chinoise à l'extrême ouest de la Chine qui a été colonisé progressivement.

    Les Ouïghours, qui sont un peuple turcophone musulman comme la plupart des pays d'Asie centrale, sont 11 millions à égalité avec les Hans (principale ethnie chinoise). Ils veulent retrouver leur autonomie pour préserver leur culture qui est actuellement menacé. Cela donne lieu à des révoltes mais surtout à une répression d'une incroyable radicalité de la part de la Chine qui cache ses méfaits au monde entier. Nous y étions habitués depuis l'épisode du COVID et leur absence de décès.

    Une telle lecture m'a révolté, non pas la BD en elle-même mais ce qu'elle dénonce à savoir un véritable génocide mené par ce grand pays soutenu par une grande majorité de nation ayant besoin de leur financement de l'économie. Le journaliste Eric Debré, auteur de cette BD, a mené différentes enquêtes sur une période de 25 ans en collectant des informations et des preuves totalement fiables.

    Il en ressort qu'un million de ouïghours seraient actuellement dans des camps de concentration rebaptisés par le pouvoir politique chinois « camp de rééducation ». Les prisonniers subissent un lavage de cerveau où ils doivent chanter des louanges en faveur du dirigeant de ce pays Xi Jinping et baiser le drapeau chinois sans compter les nombreuses tortures et sévices physiques. C'est d'une immoralité sans nom.

    Notre regard est actuellement tourné vers la Palestine. Certes, il n'y a pas d'échelle de souffrance. Le monde entier ignore ce qui se passe réellement dans cette province qui compte plus de 300 camps. Les femmes sont stérilisées de force afin de contenir la population de ce peuple. Quelle sera la prochaine étape ?

    Il est vrai que certains partisans de ce peuple ont fréquenté les islamistes radicaux de la pire espèce afin de fomenter des attentats. Ils sont alors qualifiés de terroriste ce qui peut être assez pratique pour justifier des actes de répression.

    Alors, oui, c'est une BD qui est très utile afin de connaître un peu mieux ce peuple et ce qu'il vit au quotidien sous l'emprise d'une sanglante dictature. Evidemment, on ne pourra rien faire pour les aider car cela dépend de la diplomatie d'un pays mais on pourra toujours compatir à leur malheur.

    Le journaliste auteur de cette BD avoue lui aussi son impuissance face à un tel désarroi. Au moins, il aura permis d'accéder à une foule d'informations intéressantes sur ce sujet délicat. C'est un très beau travail journalistique qui est incroyablement bien reproduit sur le format BD car la lecture demeure agréable grâce à un graphisme clair et lisible ainsi qu'une narration fluide.

    A noter qu'il s'agit d'un album qui trône dans ma bibliothèque à titre personnel car curieusement toutes les médiathèques de ma ville ont fait l'impasse sur ce titre.

    Erik67 Le 16/01/2024 à 07:37:02

    Pour rappel, un naufrageur n'est pas un naufragé. Le naufrageur contribue justement aux naufrages des navires afin de les piller comme le feraient des pirates en mer. C'est même pire qu'un pilleur d'épave qui se contente de prendre les richesses d'un navire déjà échoué.

    En gros, certains habitants du littoral auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Inutile de préciser qu'au lieu de porter secours aux naufragés, ils les achevaient pour ne laisser aucune trace de leur forfait.

    Souvent, c'était tout un village pauvre des côtes anglaises qui pouvaient s'y mettre dans ces temps de disette. Il s'agit alors d'une question d'administration car il fallait être assez méthodique dans les tâches à accomplir (allumage des feux, tuerie et dissimulation des corps et du trésor). C'est le squire qui menait ce type d'opération à savoir une sorte de chef de village.

    Dans notre récit, un adolescent de 14 ans est associé à ce carnage ce qui provoque de graves répercussions psychologiques. Nous allons suivre son parcours tout le long de cette lecture.

    J'aime bien le style de Rodolphe qui fait un peu à l'ancienne mais qui n'en demeure pas moins très efficace. J'ai également apprécié la conclusion qui aurait pu être diverse au vu des multiples péripéties subies. C'est du classique dans le déroulé du scénario mais toujours aussi rondement bien mené.

    Un mot sur le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni pour dire qu'il restitue à merveille ce récit dans des décors de côtes anglaises du XVIIème siècle. Une colorisation assez terne mais qui ajoute à cette ambiance cette touche indispensable.

    A noter qu'il s'agit d'un one-shot c'est à dire d'une histoire complète sur ce mythe des naufrageurs. Certains historiens pensent qu'il s'agit de simples légendes urbaines non étayés. Moi, je dis qu'on ne peut être sûr de rien avec la cupidité des hommes.

    Erik67 Le 15/01/2024 à 07:30:00

    Cet ouvrage en forme de biographie va intéresser à une artiste méconnue des années 60 et 70 dans un genre folk américain.

    Comme beaucoup d'artistes qui se sont brûles les ailes, elle terminera retrouvée morte à coup de dose mortelle de drogue par la police dans son appartement. Affaire classée comme une junkie qui s'est suicidée par la police. Et pourtant, derrière ce corps inerte, il y a toute une vie, tout un parcours assez intéressant à suivre.

    Elle n'a réussi qu'à publier deux albums pour un label et même à se produire en concert à Londres durant la période 72-73. Elle était surtout ingérable pour son agent artistique et elle a fini toute seule abandonnée presque par tout le monde. Elle avait pourtant beaucoup de talents avec une rare sincérité dans les propos.

    On retient qu'elle a commencé sa vie d'adulte en braquant une banque afin de payer son mariage. Il ne tiendra pas longtemps car le mari a eu l'idée de faire une descente de rafting complètement drogué. Bref, vous voyez un peu le topo.

    A noter qu'elle détestait les chats et qu'elle préférait les animaux exotiques du genre serpent ou caméléon car son père était un célèbre importateur qui livrait même les studios Hollywood pour ses besoins en film de séries B.

    Bref, c'est vraiment une personnalité atypique qui change de la conformité. Du coup, on ne va pas s'ennuyer à cette lecture mais on ne va pas forcément adhérer à ce mode de vie assez bohème. Chacun demeure responsable de ses actes. Point de jugement de valeur.

    Au niveau du graphisme, on observera des couleurs assez criardes et psychédéliques qui collent à merveille avec ce type de récit avec ses doses hallucinogènes.

    J'ai vraiment aimé cette BD car elle apporte un supplément d'âme qui manque parfois cruellement. Cela m'a également permis de faire la connaissance de Judee Sill dont j'ignorais tout.

    En conclusion, une biographie d'un destin plutôt dramatique mais qui mérite une réhabilitation loin de l'oubli pour son apport incontestable au panthéon de la musique.

    Erik67 Le 14/01/2024 à 09:15:08
    L'amour en équation - Tome 2 - Les amis dans les ennuis

    L'autisme asperger est à la mode ces temps-ci. Nous avons des séries comme « Good Doctor » qui nous indique qu'on peut être autiste mais également un brillant chirurgien. Cette BD va également dans le même sens à savoir qu'une jeune autiste peut rencontrer également l'amour. Réussite professionnelle, réussite amoureuse, même combat !

    C'est vrai que c'était plutôt mal partie pour la jeune femme Emilie qui s'enferme dans sa bulle où elle n'a aucun ami mais des plantes et un chat. Sa grand-mère, seule famille restante, est mourante et s'inquiète pour elle au niveau de ses relations sociales. Elle souhaite qu’Émilie se trouve un compagnon avant de mourir.

    Cette dernière va alors se mettre à la recherche de l'âme sœur ce qui ne sera pas choses aisée car elle ne connaît manifestement pas les codes qui régissent les relations humaines en société. Il est dommage que la grand-mère ne lui a pas appris les bases pour bien communiquer en société.

    J'ai du mal à voir qu’Émilie va se jeter sur le premier garçon venu pour connaître ce qu'est le sexe. On aurait sans doute préféré quelque chose qui va un peu plus en douceur. Certes, rien ne sera montré et c'est plutôt convenu mais le malaise va vite s'installer chez le lecteur. On pourra certes excuser toutes ces maladresses et le mettre sur le compte de ce trouble du comportement reconnu officiellement comme un handicap.

    Ce premier chapitre se termine par un petit cliffhanger, histoire de relancer la dynamique du récit dans un second tome. C'est quand même un peu artificiel et cousue de fil blanc d'autant que cela ne concerne pas directement notre héroïne si naïve.

    Au niveau du graphisme, on reste dans des traits assez enfantins mais qui rendent la lecture plutôt fluide et agréable. On reconnaît très vite le cadre de Bayonne et de ses plages où l'on fait du surf. Cela me rappelle singulièrement une BD sorti en 2014 qui s'intitulait « Patxie Babel». Il y a de la couleur et un peu de légèreté mais cela fait du bien.

    J'ai quand même apprécié cette BD malgré tout car il s'agit de sortir de sa bulle de confort afin de découvrir le monde. On pourra même lire un dossier en fin d'album sur le spectre autistique. J'ai bien aimé la partie sur l'autisme au féminin ainsi que les stratégies de camouflages qui peuvent expliquer bien des choses.

    Erik67 Le 13/01/2024 à 08:54:35

    Look Back est un one-shot qui se concentre sur le parcours de deux adolescentes qui sont dessinatrices de mangas à 13 ans dans le même collège.

    L'une d'elle est plutôt introvertie et ne sort pas du tout de chez elle. Elle semble suivre ses cours par correspondance.

    On va se concentrer surtout sur la personnalité de Fujino qui m'a semblé tout de suite assez prétentieuse pour un talent qui ne me semble pas du tout sauté aux yeux surtout comparé à sa camarade Kyômoto. Pourtant, lors de leur rencontre, Kyômoto va s'abaisser à elle.

    Il est alors question de travailler et de progresser ensemble comme une espèce d’ode au travail collaboratif. Pour autant, à un moment donné, leurs aspirations seront différentes et il faudra se séparer sur des chemins de vie différent. Un événement dramatique assez improbable viendra cependant tout remettre en cause.

    La fin est assez étrange dans son alternativité. On ressort quand même avec une impression de tristesse alors que c'était plutôt surfait jusqu'alors. C'est un titre qui aurait gagné en épaisseur en étant sans doute un plus long pour laisser une place au développement.

    Je ne suis pas vraiment convaincu par cette lecture inaboutie dont les défauts m'ont apparu assez manifestes.

    Erik67 Le 12/01/2024 à 07:39:49

    Les auteurs David Sanchez et Damian Bradfield imaginent le monde de demain qui ne sera pas vraiment très beau. Il y a en tout 5 mini-récits qui a la manière d'une série comme « Black Mirror » nous interroge sur notre futur au vu du développement des nouvelles technologies.

    Il y a tout d'abord cette multinationale qui est partout à savoir Amazin grâce aux données personnelles qui sont collectées afin de tout savoir sur le consommateur. Dans ce monde, il n'est pas possible d'obtenir une assurance obligatoire sans se soumettre à divers tests qui vont regarder au peigne fin votre vie privée avec une traçabilité des données hors norme. On a l'impression qu'on vit presque dans ce monde assez intrusif. Il n'y a qu'un pas à franchir !

    J'ai bien aimé le passage sur celui qui collectionne encore des disques dans un monde où tout est numérique. J'avoue que je suis également abonné au CD musicaux et que je n'aime pas trop les autres modes de support.

    Certains récits font effet quand le tout dernier retombe un peu à plat. Par ailleurs, le graphisme n'est pas vraiment enchanteur avec une colorisation assez froide voire informatique. 

    Ce titre est passé totalement inaperçu lors de sa sortie. Il fait partie de ces raretés qui méritent le détour pour le thème abordé à savoir le contrôle de la vie humaine par les multinationales.

    Erik67 Le 11/01/2024 à 08:08:16

    Voici un titre de Patrick Prugne qui m'avait totalement échappée, je ne sais pourquoi. J'étais persuadé de l'avoir lu mais non. Il faut dire que les dernières productions de l'auteur Patrick Prugne se ressemblent avec pour point commun les peuples primitifs et autochtones.

    Il faut savoir que le titre Vanikoro fait référence à un groupe d'îles du sud de l'archipel des îles Santa Cruz, la partie la plus orientale des îles Salomon, en mer de Corail non loin de l'Australie. C'est un lieu assez connu à cause du naufrage célèbre de l'expédition Laperouse où les deux frégates se sont échoués sur le récif corallien entourant l'île en 1788.

    Il faut dire qu'on ne savait pas ce qu'était devenu ces deux frégates de la marine royale française ayant fait un tour du monde en expédition. Leur dernière escale connue était à Sydney en Australie. Elles vont visiblement échouées suite à une tempête sur cet îlot de Vanikoro qui est situé à 1000 Km au nord de la Nouvelle-Calédonie.

    Après avoir affronté un naufrage, les requins et les crocodiles, voilà que les rescapés ont fort à faire avec les autochtones natifs de l'île qui aiment bien collectionner des têtes et des crânes humains. Oui, ils ne sont pas très pacifiques ! Bref, c'est de survie dont il s'agit.

    Encore une fois, le dessin à l'aquarelle de Patrick Prugne est absolument magnifique avec des couleurs sublimes. On admire véritablement chaque planche dans une contemplation minutieuse des différents décors de l'île entre finesse et précision du trait.

    L'auteur nous fournit des explications sur ce fameux naufrage assez mystérieux grâce aux récentes découvertes archéologiques avec par exemple la découverte des deux épaves dans les fonds marins de Vanikuro. Cela reste tout à fait crédible.

    C'est bien le dessin qui retient l'attention pour cet album au parfum assez exotique. A découvrir !

    Erik67 Le 10/01/2024 à 07:36:45

    Quand je prends des pneus pour ma voiture, ce sont généralement des Michelin. Quand je vais dans un restaurant, je regarde toujours le guide Michelin afin de savoir si on y mange bien. Bref, cette famille a joué un rôle assez considérable dans notre pays que cela soit pour le maintien du véhicule sur la route ou pour trouver de bonnes adresses gastronomiques.

    Avec cette BD qui leur rend hommage, on va revenir sur l'histoire des frères Michelin à savoir André et Edouard qui étaient de véritables visionnaires. André vient de mourir et son frère Edouard lui rend visite sur sa tombe à l'heure où les nazis commencent à occuper le pays et bientôt leur usine à Clermont-Ferrand dans le Massif Central.

    En effet, ce récit retrace toute l'histoire des frères Michelin depuis 1886 où les deux frères ont repris l'entreprise familiale Barbier-Daubée, une manufacture spécialisé dans les tuyaux et courroies de freins pour charrettes et qui était au bord de la faillite. En 1889, cette manufacture devient « Michelin et Cie », l'aventure commence !

    Ce n'est pas que le succès qui est raconté mais également les crises que cette famille a dû traverser avant de bâtir un véritable empire industriel qui a survécu jusqu'à nos jours. Les anecdotes sont bien sûr réelles. J'ai bien aimé comment leur est venu l'idée de créer des pneus plus solides après une multiple crevaison de roue de vélo de l'un de leur client.

    Michelin emploie plus de 112.000 salariés à travers le monde. C'est également une entreprise cotée au CAC 40. Un dossier complet en fin d'album nous raconte l'histoire de 1940 à nos jours avec la relève qui a été assuré par le petit-fils François.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il fait dans le réalisme et la simplicité pour une lecture assez agréable dans l'ensemble. Certes, cela manque un peu de finesse dans le trait mais cela demeure convenable.

    On se rend compte que ces deux frères ont été pionniers dans de nombreux domaines allant de la chimie à la cartographie. Ils ont laissé derrière eux un héritage qui perdure et qui reste le symbole de l'excellence à la française.

    Erik67 Le 10/01/2024 à 07:32:22

    Il existe des BD qui sont totalement imperméables à mon goût. C'est surtout le cas quand cela part dans tous les sens sous prétexte de créativité et d'ouverture d'esprit. Parfois, c'est juste imbuvable, n'ayons pas peur des mots !

    Je veux bien que trois punkeuses se mettent à imaginer des histoires de fantômes qui abreuvent leurs imaginations fertiles sans aucune prise de stupéfiants, il faut le souligner !

    C'est clair que je n'ai pas aimé davantage l’œuvre de Burns dont il semble y avoir une espèce de clin d’œil. Comme dit, cela fait partie d'une bande dessinée que je n'aime pas vraiment.

    Au niveau du graphisme, je l'ai trouvé beaucoup trop simpliste et cela ne m'a pas emballé davantage. Ne cherchez pas les visages car ils resteront comme une case blanche. Oui, il y a bien des effets de style mais qui ne font pas mouche.

    Bref, quand c'est le fond et la forme qui ne vont pas, cela donne pas grand-chose. Au moins, je vais vous éviter le cas échéant une perte de temps car il y a encore tant de bonnes BD à découvrir ! Restons positifs !

    Erik67 Le 09/01/2024 à 07:20:15

    Dans la mythologie grecque, Nausicaa est une princesse phéacienne. Elle apparaît pour la première fois dans l'Odyssée, où elle recueille Ulysse naufragé sur le rivage de la Phéacie et l'emmène jusqu'au palais de ses parents.

    Cette belle et étrange jeune fille prend plaisir à l'observation du monde qui l'entoure ; elle est dotée d'une personnalité très sensible mais néanmoins courageuse et va tomber amoureuse d'Ulysse dès le premier regard. Cependant, ce dernier doit renoncer à cet amour s'il veut rentrer à Ithaque.

    Cette BD nous propose une autre lecture de ce mythe issu de la mythologie grecque en nous indiquant le parcours de cette femme à la recherche de la vérité intérieure. Il est question de savoir si Ulysse éprouve de l'amour pour elle ou si ce n'est qu'un leurre.

    Je retrouve au dessin Andrea Serio dont je n'avais pas très apprécié l’œuvre précédente à savoir « Gauloises » mais pour des raisons tenant au scénario principalement. Son dessin est, comment dire, tout à fait originale dans sa transcription. La colorisation pastel est assez froide pour un visuel tout à fait marquant.

    J'ai beaucoup aimé cette BD très belle visuellement mais dont la dernière case nous indique que le voyage de Nausicca n'aura pas été vain. On aura bien toutes les réponses à la question essentielle. C'est franchement remarquable.

    Erik67 Le 08/01/2024 à 07:40:09
    Bouncer - Tome 12 - Hécatombe

    Ce 12ème tome vient terminer un cycle commencé au tome 8. Jodorowsky revient sur ce tome pour nous offrir un scénario conjoint avec Boucq encore plus sombre qu'à l'accoutumé. Il faut dire qu'il n'a jamais vraiment ménagé son héros manchot qui vit toujours des situations très difficiles où l'on se demande s'il va vraiment s'en sortir mais surtout à quel prix.

    Il pleut beaucoup et l'ambiance est vraiment boueuse pour nous donner un western âpre et violent comme l'auteur Boucq sait le faire avec une sacrée expérience derrière lui. Le trait graphique est toujours impeccable. Il y a moins de décors que dans les précédents tomes mais c'est pour les besoins de l'histoire qui se déroule un peu à huit clos dans une atmosphère vraiment humide où il va falloir faire un mettoyage par le vide.

    C'est un album plutôt dense pour une fois avec 140 pages. Il est vrai qu'il y a parfois quelques longueurs mais qui sont facilement pardonnables au vu de la qualité de l'ensemble. C'est une série qui demeure un incontournable dans la catégorie western. Je l'ai toujours préféré à Lucky Luke ou encore Bluberry car il y a une dimension en plus mâture qui me ravit. Certes, il faudra s'habituer à cette violence sans limite qui caractérise l'Ouest américain.

    Bouncer va beaucoup perdre dans cet album. Il faut dire que cet or qu'il a trouvé est vraiment maudit. On ne le verra pas pendant un certain moment le temps qu'il se remette de ses émotions. Il est question d'un étrange prestigitateur qui fait des siennes dans la ville de Barro-City en proie à la menace d'une bande de voleurs et d'assassins.

    Comme dit, le scénario est parfaitement maîtrisé pour nous offrir un des meilleurs albums. On sent bien que c'est la fin d'un cycle et que plus rien ne sera comme avant.

    Erik67 Le 07/01/2024 à 09:55:01

    Visiblement, il s'agit du deuxième volet d'une série consacrée à l'Algérie. Après « Algérienne 1954-1962 » qui étaient consacré aux femmes, ce tome est destiné à voir le parcours des hommes qui se sont engagés dans la guerre.

    Autant le dire tout de suite, cet ouvrage a un parti-pris qu'il assume entièrement à savoir que la France est entièrement coupable de toutes les exactions qu'elle a commis en Algérie depuis son invasion en 1830. Cela a le mérite d'être clair. Il est vrai que l'argument des pays colonisateurs est souvent de dire qu'il y a des actes terroristes qui ne sont en fait que des actes de résistance face à l'oppression d'un état.

    Le Général de Gaulle a dû finalement accordé l'indépendance à ce pays qui la réclamait à juste titre alors que la guerre était gagnée sur le plan militaire mais pas sur le plan politique. Il faut dure que ce dernier était revenu au pouvoir en 1958 pour soi-disant régler le problème. Il a insufflé le chaud (le fameux « je vous ai compris ») et le froid. L'ouvrage attribue cette guerre non pas aux pauvres soldats français qui ont combattu mais à des politiques non soucieuses de l'état de transformation du monde à cette époque de décolonisation.

    Le travail réalisé par l'auteur est remarquable en tout point car tous les détails y figureront notamment pour la connaissance des jeunes générations. Cela explique en grande partie la haine tenace que nous voue ce peuple de l'autre côté de la Méditerranée sans encore une fois se voiler la face. Ce ne sont pas nos amis après ce que notre pays a fait, il faut le savoir. Cependant, le message délivré serait celui de la réconciliation des deux peuples dans un élan de fraternité. Concrètement, c'est loin d'être gagné.

    La Constitution algérienne définit « l'islam, l’arabité et l’amazighité » comme « composantes fondamentales » de l'identité du peuple algérien et le pays comme « terre d’Islam, partie intégrante du Grand Maghreb, méditerranéen et africain ». Actuellement, son président fait tout pour gommer toute référence à la France comme la langue apprise à l'école par exemple. On ne peut que respecter ce choix souverain qui ne concourt pas à l'amitié entre nos deux peuples.

    L'auteur parvient à convaincre le lectorat par des arguments qu'on a très peu entendus. Il est vrai que beaucoup regrette la présence française car cela a laissé place à la guerre civile et surtout à un gouvernement assez corrompu qui ne respecte pas trop la démocratie. Or, pour se libérer du joug de la royauté malgré la Révolution Française, notre pays a mis un siècle avant d'être stabilisé par la République. Il faut sans doute laisser le temps à l'Algérie.

    Cette BD ne fera pas consensus mais elle a le mérite d'exister et de nous donner un autre point de vue qui est parfois nécessaire pour bien comprendre la situation actuelle. Il n'y a jamais de fumée sans feu.

    Erik67 Le 06/01/2024 à 10:03:18

    Voici le portrait un peu iconoclaste d'un peintre français hors-la-loi qui fuit la Terreur qui s'est emparée de la France révolutionnaire. En effet, celle-ci vient d’exécuter sur la place publique son bon roi Louis XVI alors que le pays s'enfonce dans la crise. Moi, je dis qu'il y a parfois des circonstances atténuantes vis à vis de la loi. Bref, cela dépend du régime.

    On fait la connaissance de Lazare Bruandet, un fin bretteur bagarreur et jaloux, qui va s'intéresser à une jeune fille d'aubergiste. Il a du mal à s'extirper du monde de la violence et de l'alcool facile dans une époque assez troublée, je l'accorde. Il va peindre comme il respire sans fioriture, ni académisme. Cela va donner soi-disant des œuvres assez intéressantes qui font avant-gardistes.

    Cependant, on ne verra pas du tout la moindre toile qu'il produit car on s'attarde plutôt sur la personnalité assez bourrue et parfois fantasque de ce personnage traumatisé par des soldats durant son enfance.

    A noter qu'il n'était pas tendre avec les femmes puisqu'il a défenestre sa concubine qu'il accusait d'infidélité alors qu'il fréquentait lui-même des cabarets. Il a été condamné à mort et pourchassé par les autorités. Il a réussi à vivre caché dans la forêt de Fontainebleau à l'aide de la complicité d'un ami peintre également.

    Il maniait mieux l'épée que le pinceau diront ses détracteurs. A vous d'en jugez ! On peut le trouver assez intéressant mais moi, je n'en garde pas un bon souvenir. Il est peu connu comme peintre mais l'auteur Frantz Duchazeau nous le fait découvrir du fait de sa vie très tumultueuse entre violence et folie. Comme dit, très peu pour moi même si objectivement, cela se défend quand même.

    Erik67 Le 05/01/2024 à 07:43:57

    Que faire quand on découvre que son mari est un imposteur ? Il faut fuir avant que l'ensemble des problèmes nous tombent sur la tête alors que nous avions totalement confiance dans le partenaire.

    On va suivre le témoignage d'une femme qui se retrouve seul avec sa fille. Bien entendu, on se pose des questions sur le fait que cette brave mère de famille n'avait rien décelé auparavant, comment est-ce possible de s'être fait berné de la sorte ? Le pire, c'est que cela arrive tous les jours à de nombreuses femmes et vice-versa, j'aurais envie d'ajouter.

    Évidemment, on ne peut qu'avoir une certaine compassion envers l'auteure qui se livre dans cette autobiographie à des fins thérapeutiques. Elle se retrouve démunie et sans ressources face à la trahison de son conjoint.

    J'aurais envie de dire que dans la même situation, j'aurais sans doute assurer mes arrières pour ne pas dépendre financièrement d'un compagnon et garder toute mon indépendance. A l'heure où les gens ne remboursent plus leurs prêts dans les banques, on s'étonne de ce genre de situation et des conséquences (les banques ne prêtent plus).

    Par ailleurs, mettre en doute le nouveau propriétaire qui a été également berné et qui a acheté légalement l'appartement ne m'a pas paru judicieux pour provoquer l'empathie. Pour ce qui est de la gendarmerie nationale, leur réaction n'est pas étonnante car ils sont égaux à eux-mêmes. Il faut dire qu'ils doivent en voir des vertes et des pas mûres chaque jour.

    Heureusement, l'auteure arrive à mettre des touches d'humour qui font du bien dans son récit qui demeure assez passionnant. Le dessin fait dans la simplicité mais qu'importe car on parvient à être totalement embarqué dans son histoire grâce au style narratif.

    Personnellement, je souhaite beaucoup de courage à l'auteure pour la suite sachant qu'elle a bénéficié d'un entourage assez bienveillant. Puisse cet ouvrage vous prévenir, Mesdames, que les hommes ne sont pas tous fiables. Mais je suppose que vous le saviez déjà !

    Erik67 Le 04/01/2024 à 07:40:03

    On ne s'en souvient pas trop mais la ville de San Francisco a connu un terrible tremblement de terre assez dévastateur en 1906. 7,9 sur l’échelle de Richter et 3000 morts environ. Les incendies qui ont suivi détruisirent encore plus de structures.

    La petite Jenny vient de perdre sa mère. Son beau-père ne trouve rien de mieux que de l'envoyer comme un colis postal à Chicago. Heureusement que le postier, d'origine amérindienne, va montrer un peu plus d'humanité envers cette pauvre enfant.

    Oui, c'est un road-movie que l'on va suivre à travers les États-Unis jusqu'en Illinois. Le pire, c'est que ce genre de chose est malheureusement déjà arrivé aux USA où l'on peut transformer des êtres humains en marchandises. On ne peut qu'être sidéré par le manque de considération de certains humains. Cela pose la question du lien de filiation.

    Heureusement que la BD va nous redonner espoir car tous les humains ne sont pas comme cela. La solidarité existe également en ce bas monde. Elle peut provenir des plus démunis comme cet indien victime de racisme dans son pays dominé par les blancs.

    J'ai beaucoup aimé ce dessin assez particulier qui me rappelle certain manga. Roger Vidal a incontestablement assuré. En même temps, les auteurs sont connus pour avoir réalisé ensemble « Fukushima, chronique d'un accident sans fin » qui avait marqué les esprits suite à cette catastrophe écologique.

    Par contre, je n'ai pas du tout aimé la conclusion de ce récit qui sombre totalement dans la noirceur sans crier gare. C'était trop abrupte. Parfois, une fin peut tout gâcher.

    Erik67 Le 03/01/2024 à 07:26:09
    L'enfer pour Aube - Tome 1 - Paris Apache

    Il faut savoir que le titre est tiré d'un poème de Victor Hugo, l'un des plus importants écrivains de langue française. On se situe au début du XXème siècle en pleine transformation de société.

    Quelqu'un élimine un à un les notables de la ville en laissant toujours un Louis d'or pour règlement de compte. Cela ne suffit pas à la police qui le pourchasse afin de découvrir son identité. Nous sommes en effet embarqués dans une affaire policière assez haletante. De nombreux flash-back viendront amener quelques indices à ce mystère.

    Derrière cette affaire, il y a le ressentiment du bas peuple parisien qui vit dans des abris de fortune pendant que la capitale se développe au gré de l'industrialisation profitant au petit bourgeois.

    Il est question de l'esprit de la Commune qui a été vaincu à coup de mitraille par le bon Monsieur Thiers et ses versaillais. Ceux qui ont participé à ce massacre sans nom doivent payer de leur vie près de 30 ans après. On accuse les Apaches mais c'est quelqu'un d'autre qui est à l’origine de cette vendetta.

    Inutile de préciser que j'adore le dessin de Tiburce Oger qui fait des merveilles dans ce Paris un peu apache. Le découpage est absolument dans une maîtrise quasi-parfaite pour notre plus grand plaisir de lecture.

    J'ai beaucoup aimé ce diptyque qui est basé sur un contexte historique réel comme le prouve les articles de journaux en fin d'album pour étayer les propos des auteurs. C'est un excellent travail qui a été mené pour nous faire découvrir une autre facette du Paris de 1900.

    Erik67 Le 02/01/2024 à 07:41:54

    Il s'en passe des choses dans la triste ville de Keanway dans le Nebraska. Jonathan Lassiter va perdre sa copine, son boulot et son portefeuille en moins d'une heure. Rien de mieux alors que de boire un verre de whisky dans un bar après une dure journée.

    Le jeune homme va faire une rencontre qui va changer sa vie. Et cela n'est pas forcément ce que l'on croit. C'est une rencontre amicale avec un vieux de la vieille, Edward, qui va sympathiser avec lui pour l'entraîner dans une drôle et folle aventure sur fond de vengeance personnelle dans les milieux un peu mafieux de la ville.

    Cette escapade va durer 13h17 minutes mais cela va être mémorable pour Jonathan. A vous de le suivre. Une BD assez bien dessinée et réalisée où l'on passe un agréable moment de lecture avec des répartis qui valent la peine. On savoure vraiment ce duo et cette étrange soirée très savoureuse.

    J'ai toujours aimé l'élégance du dessin d'Eric Stalner qui arrive à être à l'aise dans tous les domaines de la bande dessinée que cela soit le western la science-fiction ou encore le polar. Il possède non seulement l'expérience mais une grande maîtrise. Avec ce nouveau titre, il vient encore une fois de le prouver.

    Erik67 Le 01/01/2024 à 12:39:40
    Les maléfices du Danthrakon - Tome 2 - Succès damné

    Ce titre se situe dans l'univers du Danthrakon imaginé par Arleston autour de cette fameuse bibliothèque du savoir et de la magie.

    A lire seulement si on n'est pas saturé par du Arleston qui a tiré sur la corde son univers de Lanfeust jusqu'à épuisement de toute patience. Je tiens à le préciser. Nous sommes dans de la BD de pur divertissement qui n'a aucune ambition d'élévation vers d'autres sphères.

    Le dessin d'Olivier Boiscommun est toujours aussi agréable à regarder et il s'insère à merveille dans cet univers grâce à la colorisation assez vive. Il est pour moi le digne successeur de Didier Tarquin.

    En l’occurrence, ce one-shot se concentre sur Lathan qui souhaite devenir écrivain à tout prix. Le thème semble être celui du pacte avec le diable afin de rencontrer subitement le succès sans trop d'effort. Certes, mais il faudra à un moment donné payer la facture et elle s'annonce assez salée surtout avec le danthrakon.

    Mais bon, on n'est pas dans le drame mais dans la comédie humoristique et tout se terminera bien. Sitôt lu, sitôt oublié. Certes, cependant, on passe un agréable moment de lecture.

    Erik67 Le 31/12/2023 à 09:52:43

    Un seul mot me vient à l'esprit après une telle lecture : sublime ! On voit que le comics brésilien a encore de beaux jours devant lui. Je me demande comment cette BD a pu à ce point totalement m'échapper l'année dernière. Elle constitue véritablement un indispensable.

    Il faut savoir que le cadre de ce récit plus ou moins initiatique est l'Inde moderne avec ses grandes villes tentaculaires aux millions d'habitants mais également ses espaces plus anciens où l'on célèbre encore des rituels funèbres au bord du fleuve ou de la mer.

    Il est question de la déesse de la mort qui perd son job car un mortel va créer une potion d'immortalité. Elle va aller sur terre sous la forme d'une humaine qui vient juste de se suicider à savoir Leila Starr pour tenter de tuer cet homme et retrouver ainsi son job.

    Cependant, il vient à peine de naître et elle n'aura pas le courage d'aller jusqu'au bout de ses actes. En devenant humaine, elle a perdu quelque chose mais elle a gagné autre chose de plus beau encore.

    J'ai beaucoup aimé la transition qu'elle va opérer et qui prendra bien des années même si elle ne semble pas prendre une seule ride. C'est d'une profondeur absolue qui pousse à l'introspection. Rien n'est laissé véritablement au hasard et c'est tant mieux.

    A noter que la préface est signée par un certain Fabio Moon qui est le co-auteur du fameux roman graphique multi-récompensé « Daytripper ». C'est vraiment du même acabit dans le traitement du thème exploité.

    Par ailleurs, au niveau graphique, c'est une superbe mise en image dans une démonstration de force assez magistrale. J'ai rarement vu un trait aussi abouti. La colorisation est également employée à très bon escient selon les différents univers que l'on soit au paradis, à Bombay ou sur une plage de Goa...

    C'est une lecture qui nous interroge sur le vrai sens de la vie et de la mort qu'il nous faut accepter. Il y a ce quelque chose de très profond qui fait que c'est une lecture au-dessus des autres entre conte philosophique et parfois poétique.

    Alors, oui, il faut absolument découvrir cet album fascinant si ce n'est déjà fait. Pour moi, un coup de cœur !

    Erik67 Le 30/12/2023 à 08:42:23

    J’ai beaucoup aimé cette BD sans doute parce qu’elle se présente un peu comme un film de romance dramatique. En effet, une jeune femme vient de perdre son mari qui se baladait en promenade avec son chien dans la lande écossaise.

    On apprendra plus tard que c’était un jeune vétéran de la Première Guerre Mondiale. C’est vrai que c’est un peu bête de mourir aussi subitement d’un arrêt cardiaque alors qu’on a survécu à l’enfer du champ de bataille dans les tranchées.

    La jeune et belle veuve peut compter sur le soutien de ses deux sœurs qui forment à eux trois les trois fameux chardons qui sont des plantes assez piquantes mais également un emblème de ce magnifique pays qu’est l’Ecosse. Elle va faire la rencontre d’un berger qui se révélera assez bourru ce qui cachent en réalité des blessures assez intimes.

    Tout le monde sait que les opposés s’attirent. Il faut pour cela affronter le deuil et pouvoir tourner la page afin de s’autoriser à connaître à nouveau le bonheur au bras de quelqu’un d’autre. C’est un thème qui me touche particulièrement, c’est pourquoi je pense avoir beaucoup aimé ce récit.

    Il faut dire que le dessin est assez avenant avec une mention spéciale sur la représentation des personnages facilement reconnaissables et des décors à couper le souffle notamment les fameuses falaises bordant cette région venteuse où la mer joue un rôle primordial.

    On peut facilement se laisser tenter par ce titre car la maîtrise du scénario se combine avec celle du graphisme pour un rendu impeccable. Cela demeure un excellent divertissement assez prenant jusqu’à la dernière case.

    Erik67 Le 29/12/2023 à 09:03:28

    Quand on arrive à l'hôtel du dernier quai, ce n'est pas vraiment bon signe. On se situe dans un voyage entre la vie et la mort. Il s'agit de régler ce qu'on n'a pas pu de notre vivant. Bref, il faut être prêt pour l'ultime voyage ce qui n'est pas donné à tout le monde.

    Il y a bien un tenancier de cet hôtel qui paraît un homme au-dessus de tout soupçon. Cependant, il s'avère que cet homme, Emile, est confronté à ce que ses clients doivent accomplir pour pouvoir partir sereinement vers l'au-delà. Parfois, on peut être rattrapé par les démons intérieurs qui nous consument. C'est assez explicite dans cette oeuvre qui dévoile l'âme humaine dans toute sa profondeur et sa complexité.

    Bref, c'est un véritable voyage ésotérique que propose cette BD joliment mise en image avec des couleurs assez éclatantes et circonstanciée. Le purgatoire est un joli lieu sur une île entourée de marécages dangereux.

    Le dernier quai réserve bien des surprises pour échapper à la routine quotidienne. C'est un voyage psychologique au fond de l'âme et de notre culpabilité où l'on doit faire face à ce qu'on a voulu oublier dans un profond déni de réalité. Cela paraît très intéressant comme lecture pour établir une sorte d'introspection !

    Erik67 Le 28/12/2023 à 08:14:39

    Voici un pur récit de science-fiction qui exploite les thèmes suivants : voyage dans le temps, intelligence artificielle et robotique. Le temps est une expérience...

    On va suivre Lexi Néel qui voyage dans une navette depuis plusieurs années à travers la galaxie, dans le système d'Alpha-Centaur, à une distance de 4,2 années-lumière de la Terre. Elle est réveillé de son sommeil cryogénique suite à une procédure d'urgence lié à un appel de détresse d'une des colonies de la Terre.

    Cependant, cette mission de sauvetage va se transformer pour elle en une expérience dangereuse à travers les mécanismes de l'espace-temps. L'auteur Ludovic Rio nous propose quelque chose d'original tout en se servant des grands classiques ayant marqué la science-fiction au cinéma. Je pense par exemple à « Aliens » ou encore « 2001, l'Odyssée de l'espace » et « I, Robot ».

    Le dessin est assez précis dans sa sobriété avec des cases contemplatives et beaucoup d'aération ce qui facilite la lecture. La colorisation assez froide se font à merveille avec ce type de récit inquiétant.

    En matière de paradoxe temporel ou de boucle temporel sans fin, on peut très vite perdre pied. Cependant, l'auteur s'en tire plutôt bien malgré quelques incohérences. On se pose également la question de savoir quel sera le nouveau projet de l'IA qui visiblement dispose de tout son temps. Oui, le temps semble être une notion assez abstraite...

    Erik67 Le 27/12/2023 à 07:40:44

    Fabien Toulmé, en bon humaniste, aime bien raconter les histoires que vivent des gens ordinaires. Cela a déjà donné lieu à de magnifiques romans graphiques comme par exemple « L'odyssée d'Hakim » ou plus récemment « En lutte ».

    Le concept de ce nouvel album est de raconter les moments inoubliables de 6 personnages dont il a recueilli les témoignages au cours d'une enquête approfondie.

    J'aime bien ce type de démarche car elle correspond à la réalité sans fioriture. Il faut dire que certains d'entre nous ont eu des vies qui ne sont pas très faciles et dont on peut en retirer quelque chose de positif pour nous permettre d'avancer sur la bonne voie.

    La première se concentre sur une jeune fille pris dans les griffes de la célèbre section des témoins de Jéhovah. On va la plaindre littéralement car l'embrigadement sera sévère. Il faut dire que c'est sa mère en deuil qui a entraîné ses deux jeunes enfants dans cette folie. On se demande pourquoi une telle secte n'est pas interdite en France au sortir de cette lecture plutôt révoltante.

    La seconde sera un peu plus légère avec un homme qui se destine à une carrière de curé mais dont une femme brésilienne est tombée amoureuse. A force d'obstination, elle parviendra à mettre le grappin sur l'homme de sa vie au détriment du bon Dieu. Moi, je dis que l'amour peut toujours triompher d'une vocation.

    La troisième est l'évocation d'un viol dont l'affaire a été classé sans suite par le parquet. On suit les pensées d'une jeune femme qui se tourmente encore plus de 12 ans après les faits. Elle établira une lettre de pardon afin de pouvoir tourner sereinement la page.

    La quatrième raconte les souvenirs d'un enfant qui a vécu pendant les événements liés au génocide du Rwanda. Lui et sa famille ont été rapatrié d'urgence en France au milieu de ce chaos qui a fait plus de 800.000 morts en 3 mois. Cela ne sera guère un récit réjouissant mais qui invite à un devoir de mémoire au nom de ces victimes innocentes de la folie meurtrière des hommes.

    L'avant dernier récit se concentre sur une belle histoire d'amour manqué tout le long d'une vie avant un parfait alignement des planètes pour des retrouvailles favorables. Comme dit, il ne faut jamais désespérer.

    Enfin, la dernière nouvelle évoque le parcours et surtout la réhabilitation réussie d'un prisonnier. Il faut croire que l'être humain peut changer à condition de faire les bonnes rencontres.

    Au niveau du dessin, c'est toujours un graphisme assez doux qui fait qu'on adhère tout de suite. On reconnaît une simplicité du trait au service de l'efficacité du scénario.

    Au final, on ne s'ennuie pas à la lecture captivante de ces récits qui nous interrogent sur notre propre vie et sur notre époque avec des sujets variés. Je ne dirai pas que c'est inoubliable mais c'est, en tous les cas, parfaitement réussi comme pari.

    Erik67 Le 26/12/2023 à 09:56:34

    J'avoue que je suis particulièrement intéressé par le parcours de cet homme qui est devenu à l'âge de 32 ans l'homme fort de l'Arabie Saoudite qui demeure un pays clé au Proche-Orient ne serait-ce que par la production de pétrole inondant les marchés occidentaux.

    Il est clair que cet homme est l'allié des occidentaux au proche-Orient. Cependant, il y a un lourd prix à payer pour obtenir le soutien d'un des dirigeants les plus influents du XXIème siècle.

    Voici une BD qui a l'avantage de lever le voile sur cet homme défini comme l'enfant terrible d'Arabie Saoudite. Il faut dire que ce pays n'est pas tendre avec ses femmes qui acceptent toutefois leur sort peu enviable du point de vue occidental. Par ailleurs, il n'y a ni cinéma, ni concert dans ce pays.

    Sur MBS, on nous le décrit comme un enfant gâté par le roi Salmane (petit-fils d'Ibn Saoud) qui est devenu un personnage incontournable. Joe Biden ne manque pas de lui rendre visite pour s'assurer de sa collaboration. A noter qu'il est devenu Premier Ministre de son pays en 2022.

    Il faut dire que sa richesse lui procure une arrogance sans pareil à travers le monde. La première scène où il se propose d'être un émissaire de la paix entre Poutine et Zelenski illustre bien cet état de fait.

    Il n'hésite pas à faire assassiner de la manière la plus cruelle possible un journaliste opposant en Turquie. Il ouvre alors son chéquier afin d'obtenir une amnésie collective. C'est un homme avec des valeurs peu compatibles qui croit que l'argent peut tout acheter que cela soit un dirigeant, une chanteuse ou même Bruce Willis !

    Bref, c'est un dirigeant autoritaire et répressif qui n'hésite pas à faire taire toute opposition même dans son propre camp. On se souvient de l'arrestation d'une dizaine de princes de sa propre famille ou de la disparition assez inquiétante de son oncle qui fut l'héritier légitime un temps. Il est véritablement question de s'assurer le contrôle des principaux leviers du pouvoir.

    Il est vrai qu'il y a toujours une crainte que les religieux prennent le pouvoir dans ce pays. Il tente tant bien que mal à vouloir réformer ce pays notamment en accordant plus de droits aux femmes. Il est vrai qu'il est également connu pour sa passion pour le jeu vidéo ce qui tranche singulièrement avec ses prédécesseurs. Il garde pour lui une image de modernité.

    On voit également que les différents Princes vont s'amuser en Europe ou dans le monde occidental en bravant tous les interdits de leur pays ce qui constitue une vaste hypocrisie sans pareil.

    J'ai été également choqué du jeu mené par les Etats-Unis qui savait pertinemment que c'était ce pays qui était à l’origine du 11 Septembre alors qu'ils se sont attaqués assez violemment à l'Irak pour dégommer son dictateur. J'avoue mon incrédulité politique en la matière. L'Arabie Saoudite a véritablement joué un trouble jeu.

    Bref, c'est un portrait pas très glorieux d'un homme qui a entraîné son pays dans une guerre sanglante avec le Yémen. Ce n'est pas fini pour l'avenir et il nous réserve encore bien des surprises à l'image de sa ville futuriste aux milliards de dollars en plein désert.

    Cette BD constitue une bonne mine d’informations parfaitement bien traitées par un journaliste qui a bien fait son enquête car c'est assez passionnant. Au moins, on ne s’ennuie pas !

    Erik67 Le 25/12/2023 à 09:30:01
    Get Up America - Tome 1 - Tome 1/2

    Ce titre est la suite de la série « Wake Up America » du même auteur sur une peinture de la société américaine des années 60 partagée entre la haine et la ségrégation. Il s'agit de mieux comprendre le combat des citoyens américains d'origine black.

    Les auteurs montrent surtout comment des manifestations non-violentes ont pu contribuer à l’avènement d'une société leur offrant les droits civiques nécessaires à l'égalité entre tous les citoyens.

    C'est toujours aussi passionnant et captivant car fort bien documenté. On reste dans le réalisme des situations avec une mise en scène parfaitement maîtrisée dans le genre documentaire.

    Le dessin de Nate Powell s'est même amélioré au nouveau de la netteté du trait ce qui rend la lecture plutôt agréable. On reste toujours dans le noir et blanc mais mâtiné de gris. Au final, on peut dire que ce graphisme s'accorde parfaitement avec l'époque décrite.

    On se rend compte à la lecture que les faits qui se sont produits sont extrêmement graves pour cette population noire qui a été véritablement martyrisée par un pouvoir blanc qui ne faisait pas dans la concession. On peut mesurer bien entendu les progrès qui ont été réalisé depuis cette époque même s'il demeure toujours des problèmes qui n'ont pas été réglé notamment en matière économique. Le racisme demeure également une plaie.

    On suit surtout l'un des auteurs malheureusement décédé en 2020 à savoir John Lewis qui a joué un rôle déterminant dans la lutte pour les droits civiques. Il a été écarté en 1966 de son mouvement le SNCC (Student Nonviolent Coordinating Committee) par Stokely Carmickael qui allait donner une autre impulsion moins pacifiste dans un contexte de changement de société.

    Oui, il y avait bel et bien des dissensions pour des orientations totalement différentes et divergentes. Le black power prenait de l'essor ce qui pouvait desservir au mouvement de base pour une société d'égalité.

    Je trouve que c'est un bel hommage qui est rendu avec la volonté de faire une nation plus juste et équitable. Il y a des causes qui méritent qu'on se battent pour elles.

    Erik67 Le 24/12/2023 à 09:02:15
    Hollywoodland (Zidrou/Maltaite) - Tome 1 - Hollywoodland

    Cette BD se présente comme une critique amusée de l'âge d'or hollywoodien. Il faut savoir qu'au départ, les lettres Hollywoodland était visible sur la colline de Los Angeles depuis 1933. Cependant, suite à une décision de la municipalité, les 4 dernières lettres ont été enlevé en 1949. C'était d'ailleurs dans un triste état, pour manque d'entretien, de ce panneau mesurant 110 mètres de longueur.

    On apprendra qu'au départ, l'enseigne était illuminée par 4000 ampoules qui ont également disparu à cause du coût que la ville a laissé à la Chambre de commerce. Quand on songe, qu'aujourd'hui, cet enseigne publicitaire (la plus grande au monde) est devenu un véritable monument culturel.

    Pour en revenir à la BD, elle se compose de petites historiettes pour souligner tout ce qui ne va pas vraiment dans ce rêve hollywoodien. La seconde histoire sur le récit d'une starlette sera d'ailleurs assez marquant. Pourtant, le ton se veut hautement humoristique.

    On apprendra également que la grande star de cinéma adulé des midinettes Montgomery Clift était gay et non un homme à femmes comme l’affirmait les magazines. Cela donne lieu à une chute plutôt mémorable mais qui frise un peu l'indécence.

    Bref, il y a du bon et du mauvais dans ces petits récits qui s’enchaînent pour nous dire que le rêve américain, ce n'est pas ça. Je les invite à aller dans l'industrie du cinéma en Corée du Nord ou en Syrie s'ils ne sont pas contents. Plus sérieusement, on le savait déjà que tout n'est pas rose Barbie et qu'on peut se brûler les ailes dans la cité des anges.

    Bref, une série qui se décline déjà dans un second tome...

    Erik67 Le 23/12/2023 à 08:23:45
    Les murailles invisibles - Tome 1 - Tome 1

    Avec ce titre, on est en pleine science-fiction avec des murs invisibles qui surgissent pour morceler totalement la planète. La particularité est que chacun des zones vit à un rythme temporel assez différent ce qui peut avoir pour effet de rencontrer des visiteurs du futur qui ont trois siècles de plus.

    On pourrait se dire que ce monde est assez futuriste mais cela ne sera pas vraiment le cas car la civilisation est en nette déclin avec un retour à l'ère sauvage sauf pour une zone particulière qui garde un avantage technologique à pouvoir traverse les murs au niveau de ses brèches.

    J'ai bien aimé ce concept et cette idée autour de laquelle est construite cette BD qui apporte son lot de surprises. Le graphisme est assez carré mais il parvient à donner une dimension assez intéressante. Je pense à une vue sur Paris et ce qui reste de sa tour Eiffel.

    Bref, c'est un titre qui va plaire aux fans de science-fiction et à ceux qui aiment la BD survivaliste dans un monde hostile. Les bases sont jetées pour continuer l'aventure sous de bons hospices. Espérons que le niveau sera maintenu sur le long terme.

    Erik67 Le 22/12/2023 à 07:37:18

    C'est une assez curieuse histoire d'un enfant Augustin en proie à des cauchemars suite au décès prématuré de son père dès son plus jeune âge. Il va apprendre à canaliser ses émotions en devenant un chercheur scientifique dans un laboratoire de paléontologie. Bref, la rationalisation va prendre le pas jusqu'au début de sa vie d'adulte où il y aura un déclencheur.

    La suite ne m’apparaît pas forcément comme convaincante. Il est vrai que ce récit va se plonger dans la part du mystère et dans l'ésotérisme lié à un lieu presque inaccessible dans les contreforts de l'Himalaya en Asie centrale non loin de la route de la soie. Il y a beaucoup d'exotisme également dans les paysages traversés où règnent des clans tribaux.

    Ce n'est pas sous un angle de recherche d'un yéti mais plutôt un road-trip pour une recherche interne et intime. Evidemment, cela ne se terminera pas forcément bien mais il en reste presque un parfum de nostalgie.

    L'auteur Frédéric Bihel multiplie les références en forme de clin d’œil. On pense notamment à Tintin au Tibet avec son yéti. Pour autant, le traitement sera beaucoup plus introspectif.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout simplement superbe avec ses couleurs pastel qui le rendent à la fois chaleureux et mystérieux. C'est vrai que ce graphisme au trait précis concourt à donner une certaine ambiance à ce récit.

    Une lecture d'une belle histoire triste qui risque de ne pas vous laisser indifférent car on est tous à la recherche de quelque chose qui nous tient à coeur.

    Erik67 Le 21/12/2023 à 07:23:31

    On peut être surpris au premier abord par le format de cette BD qui oscille entre le carré et le normal. C'est vrai que c'est important dans la mise en scène car il y aura des planches découpées en deux ou trois cases comme pour insuffler du dynamisme.

    Là encore, on est dans un mélange de western pur et d'une touche de fantastique avec le don de cet enfant indien recueilli par un blanc au service de la loi. Cela tourne autour de ces fameuses affiches « Wanted » qui permettait de diffuser le portrait-robot des hors-la-loi les plus recherchés de l'Ouest.

    Ce jeune Cheyenne souhaite retrouver l'homme qui a massacré sa tribu ainsi que sa mère devant ses yeux. Il a un don pour croquer les visages mais cela va un peu au-delà sans vouloir rien révéler.

    La lecture de ce one-shot a été plutôt agréable même si le traitement a été plutôt conventionnel. On ne sort pas des sentiers battus malgré l'originalité du pitch de départ. Il reste néanmoins que tous les ingrédients du genre sont réunis pour nous donner du plaisir. C'est déjà ça !

    Erik67 Le 20/12/2023 à 06:21:13
    Sigi (Arnoux/Morancho) - Tome 1 - Opération Brünnhilde

    C'est dans l'Allemagne des années 20 qu'évolue une jeune et talentueuse pilote de course non sans mal car elle est une femme au milieu d’hommes machistes. On lui attribue la responsabilité d'un accident mortel sur un circuit afin de se débarrasser d'elle car elle commençait à gagner pas mal de courses face aux hommes ridiculisés qui pourtant se la ramenaient.

    Elle ne baisse pas les bras et entreprend un nouveau challenge digne d'une véritable expédition : faire le tour du monde en automobile. Il s'agit de prouver au monde que les femmes savent aussi conduire. Bref, c'est tout le portrait d'une femme allemande à l'aube du nazisme et de la grande dépression.

    De son surnom Sigi, elle m’apparaît comme assez naïve au point de penser que les nazis n'auront jamais le pouvoir alors que son expédition est financée par l'un d'entre-eux afin de prouver la supériorité de la race aryenne.

    Par ailleurs, les aventures américaines de la Miss m'ont paru un peu trop surréaliste dans l'accumulation des clichés de tout genre. On va vite s'écarter de la version officielle pour une aventure un peu plus cinématographique et divertissante.

    Le dessin réaliste de l'espagnol David Morancho m'a tout de suite paru très agréable. Le trait est d'une rare élégance qui s'inscrit très bien dans ce type de récit. Les décors sont absolument merveilleux. Il y a tout un dynamisme qui porte le scénario dans l'ambiance des années folles.

    On suivra toutefois avec plaisir les aventures de cette globe-trotteuse avant l'heure dont le parcours a fortement influencé l'émancipation féminine au XXème siècle dans nos démocraties occidentales.

    Erik67 Le 19/12/2023 à 07:42:08

    C'est une très bonne pioche que ce titre adapté de l’œuvre de P. J. Hérault qui fut un écrivain à succès dans les années 80.

    On a l'impression de revivre un scénario à la Starship Troopers mais dans une forme très différente puisqu'il s'agit d'un space-opéra plutôt anti militariste. Cela égratigne un peu la forteresse du bien-pensant sans être dans l'outrance. Le patriotisme ne justifie pas tout ! Le thème sera bien de l'inutilité des conflits armés et d'une aversion pour la violence bien que parfois, elle peut s'avérer nécessaire.

    Quand un soldat Gurvan commence à s'interroger sur les véritables raisons d'une guerre en se rendant compte que l'ennemi n'est pas le monstre décrié, les ennuis peuvent commencer. Cela provoque une réflexion sur le monde moderne qui construit parfois des guerres sur des motifs assez fallacieux.

    Pour une fois, j'ai été véritablement captivé par ma lecture en faisant attention à chaque détail, à chaque dialogue. Bref, cela a bien pris ce qui n'est pas toujours le cas pour retenir mon attention.

    Bref, nous avons là un space opéra intergalactique qui mérite lecture pour les amateurs de science-fiction. On peut retrouver également un écho dans le monde réel avec une foudroyante lucidité.

    Erik67 Le 18/12/2023 à 07:33:00

    Ceux qui occupent des postes politiques doivent maîtriser leurs langages sous peine de finir en pâté. Ce fut d'ailleurs le cas d'un certain Bernard Tapie qui n'avait pas sa langue dans sa poche qui fut choisie comme Ministre de la ville par le président Mitterrand avant d'être congédié près de 50 jours après.

    On va s'intéresser en l’occurrence à la Secrétaire Générale de l'organisation internationale de la francophonie Michaelle Jean, pleine de verve et de dynamisme, et son porte-parole. Celle-ci bénéficie d'une assez bonne aura mais dans le privé, elle n'est pas sans défaut.

    Cette BD a le mérite de nous plonger dans les coulisses de la diplomatie internationale ce qui est plutôt rare. Je suis plutôt preneur d'autant que je ne connaissais pas vraiment cette organisation qui a pour objectifs de promouvoir la langue française dans son évolution, sa diversité culturelle et linguistique, et valoriser les différentes cultures qui s'expriment sur l'ensemble des territoires de la Francophonie.

    A noter que la description graphique du président français Emmanuel Macron est l'une des plus effrayantes qu'il m'ait été donné de voir dans une BD. Cela fait très peur à la manière d'un Dracula.

    Il faut dire que ce dernier sera extrêmement hypocrite avec la Secrétaire Générale en faisant mine de la soutenir pour mieux la poignarder dans le dos. Le pire, c'est qu'il arrivera à convaincre tous les autres Etats et même le Canada dont est issu pourtant cette femme métis d'origine haïtienne. Il placera à sa place la représentante d'un pays africain ayant pourtant tourné le dos à la langue française et dont les valeurs démocratiques du pays laissent franchement à désirer.

    En même temps, il y a eu le déchaînement de la presse canadienne autour des frais de rénovation un peu élevé de la plomberie d'un logement de fonction. Cela a provoqué un émoi dans l'opinion publique ce qui était l'objectif voulu pour la faire tomber. Il est dommage qu'elle n'est pas gérée correctement ses affaires de gestion financière de l'organisation.

    En minimisant, elle a provoqué sa chute. Il aurait fallu qu'elle puisse faire des concessions pour donner des gages et faire taire les critiques mais qu'elle n'a pas fait. Il ne fait pas s'étonner alors du résultat.

    Bref, c'est un monde assez impitoyable qu'on n'aurait pourtant jamais imaginé au sein de cette prestigieuse organisation. Cette BD a été passionnante à suivre à bien des égards.

    Erik67 Le 17/12/2023 à 10:01:50

    J'étais particulièrement attiré par le thème de cette BD à savoir la Junk food qui entraîne une addiction à certains aliments. Je voulais surtout connaître les dessous de cette addiction qui touchent tant d’individus dans le monde. L'indice de poids est là pour le prouver malheureusement.

    Pour autant, le traitement réalisé par l'autrice d'origine mexicaine Emilie Gleason ne m'a absolument pas convaincu. C'est brouillon et loufoque à la fois. On s'éparpille de témoignages en témoignages sans aller directement à l'essentiel. Je ressors vidé de cette lecture et avec une absence d'information qui m'aurait pourtant été bien utile.

    Je retiens néanmoins que c'est la combinaison du gras et du sucré qui crée les conditions de cette addiction sur certaines personnes qui vont craquer. J'ai retenu également le top des aliments les plus addictifs à savoir le chocolat, la crème glacée, les frites, la pizza et le cookie. Tout ce que j'aime. On aurait pu ajouter le pot de Nutella !

    Si 95% des occidentaux boivent de l'alcool, 10% deviennent alcoolique. Cependant, on apprendra que peu de gens arrivent à contrôler leur alimentation. C'est sans doute le plus grave danger pour l'avenir en terme de maladie et de santé publique.

    Au niveau du dessin, j'ai été ébloui par autant de couleurs criardes qui ne font pas dans le bon goût et l'élégance du trait. Je préfère dire la vérité ce que j'ai ressenti que de mentir. Ce n'est pas du tout le style graphique que j'affectionne et pourtant, je suis assez large.

    J'aimerais bien voir à l'avenir d'autres BD sur ce thème avec un traitement différent et un peu plus scientifique. Il est vrai que la mal-bouffe est un vrai sujet de société.

    Erik67 Le 17/12/2023 à 09:28:02
    Ceux qui n'existaient plus - Tome 1 - Projet Anastasis

    Moi qui travaille dans la protection des données, j'ai été plus qu'abasourdi par le début de ce récit où un agent ses services secrets discutent comme si de rien n'était dans un avion sur un projet gouvernemental assez spécial avec notre héroïne au milieu de l'ensemble des passagers. Je dois dire que cela ne fait ni sérieux, ni crédible. Pourtant, le ton de cette BD est très loin d'être humoristique en témoigne la scène d'ouverture où deux enfants seront massacrés par un tueur russe.

    Le gouvernement russe souhaite en effet travailler sur la perte de mémoire des gens. Je ne sais pas vraiment dans quel objectif. Mon idée serait de mieux faire passer leurs mensonges éhontés aux yeux de la population. Après tout, le droit à l'oubli, c'est également faire table rase du passé surtout s'il est peu recommandable. Bref, cela n'existe plus. C'est justement tout le thème assez intéressant de cette BD.

    J'aime bien ce type de graphisme assez dynamique qui rend la lecture fluide et plutôt agréable malgré une colorisation assez terne. Après c'est vrai que le récit se complexifie plus il avance. A la fin, on n'y croit plus vraiment.

    L'idée de départ était assez intéressante puisqu'il s'agit d'oublier ses propres traumatismes mais également de les guérir. La fuite dans la mémoire n'a jamais été une bonne solution car on vit alors dans le déni.

    C'est un thriller de plus qui ne se distingue pas vraiment pour moi de ce que j'ai pu déjà lire sur le thème de la machination d'état dans un genre complotiste. Certes, c'est efficace et cela peut plaire à un jeune lectorat. Je n’ai pas vraiment envie de connaître la suite et la fin.

    Erik67 Le 16/12/2023 à 08:40:57

    Bugatti est un nom qui raisonne encore pour beaucoup de passionnés. A noter pour ceux qui ne le savent pas qu'il s'agit de voiture hyper-sportive de grand luxe qui ont fait sensation dans l'histoire de l'automobile.

    C'est d'ailleurs le patriarche franco-italien Ettore Bugatti qui a fondé en 1909 une entreprise qui a révolutionné toute l'automobile. On se souvient de son slogan : « rien n'est trop beau, rien n'est trop cher ! » qui a contribué au dépôt de plus de 1000 brevets.

    Évidemment, il y a le palmarès incontestable : plus de 10.000 victoires nationales et internationales sur les circuits automobiles qui ont fait sa renommée. Bref, on va suivre dans cette BD biographique l'histoire légendaire de cette famille qui a écrit les plus grandes pages de l'automobile mondiale.

    J'ai bien aimé le dessin de Franck Mézin dont c'est la première BD qui fait dans le réalisme et qui permet d'apprécier de beaux modèles de véhicules imaginés dans les ateliers.

    Cette biographie m'a également indiqué que l'île de la Niederbourg, non loin de là où j'habite en Alsace, avait recueilli l'un de ses tout premier atelier avant Molsheim/Dorlisheim où il établira plus tard le siège de sa société.

    Pour le reste, cela demeure une biographie dans le plus grand classicisme et qui est totalement voué à la gloire de cette famille sans explorer le moindre recoin psychologique. Pour la profondeur de ce personnage, il faudra repasser. On a l'impression que c'est une commande afin d'honorer cette famille de constructeurs.

    J'ai été choqué par un passage où il tente d'expliquer au roi des belges Léopold III venu lui rendre visite le temps d'une partie de chasse que l'entreprise octroie des allocations familiales à ses ouvriers mais visiblement, cela n’intéresse pas sa Majesté.

    Je pense tout de même que le travail réalisé a été honnête et permettra de mieux connaître cette entreprise française inscrite dans la légende qu'avait fondé Ettore Bugatti et que les héritiers n'ont pas hésité à vendre en 1963 à leur client et créancier Hispano-Suiza dont la première mesure a été l'abandon de la construction automobile.

    C'est une triste destinée qui n'honore pas du tout le fondateur Ettore Bugatti. Reste néanmoins une amicale, un club et un musée qui lui est dédié par les anciens nostalgiques de la marque.

    Erik67 Le 15/12/2023 à 06:54:19

    C'est la première BD sur l'astrologie qui existe à ma connaissance. Visiblement, ce sujet pourtant très à la mode n'inspire pas vraiment les auteurs. L'autrice suédoise Liv Stromquist a décidé de le traiter sur un mode humoristique.

    L'originalité provient à ce qu'elle ne va pas dire des choses positives sur les différents signes mais que du négatif pour souligner ce qui ne va pas. Elle va prendre pour exemple la vie des personnalités que cela soit le show business ou quelques figures historiques. Bref, elle va passer au peigne fin les vices des douze signes astrologiques.

    J'ai beaucoup aimé cette originalité dans le traitement car cela m'a fait vraiment sourire à de multiples reprises tant c'est parfois vrai. Il suffit juste de faire la comparaison avec des personnes que vous connaissez.

    Au niveau du graphisme, ce n'est pas très folichon mais ce n'est pas le genre de BD qui dessine du beau. On est plutôt avec beaucoup de textes explicatifs et des illustrations assez sommaires.

    Sur le fond, on peut dire qu'il y a trois parties qui compose cette BD. La première va se concentrer sur la présentation des différents signes. A noter que chaque signe zodiacal va en prendre pour son grade !

    La seconde va traiter des relations de couple entre les différents signes selon l'un des quatre éléments : eau, air, terre, feu. Evidemment, le rapprochement est toujours favorable entre des signes du même élément mais des associations demeurent possibles comme feu-terre ou air-eau quand d'autres ne sont pas conseillé (air-terre ou feu-eau).

    La dernière va conclure sur l'utilité de l’astrologie qui connaît un regain d'activité ces dernières années dans nos sociétés contemporaines. Les causes sociologiques et psychologiques seront évoquées via l'analyse d'un philosophe allemand Theodor Adorno.

    Selon lui, les gens tiennent souvent l'astrologie comme quelque chose d'acquis sans beaucoup trop y réfléchir, à la seule condition que leurs propres demandes psychologiques correspondent d'une manière ou l'autre à l'offre. Ils ne s'intéressent guère à la justification du système. Bref, c'est de la manipulation psychologique, voire un instrument de domination pour obéir à une autorité supérieure...

    En conclusion, l'astrologie peut nous servir mais cela ne définit pas un être humain tant il peut être complexe. C'est à nous de décider de notre identité et de la réussite de notre couple. La destinée est entre nos mains !

    Erik67 Le 14/12/2023 à 08:18:39

    Un navire au large de l'Australie est pris dans une tempête en 1879 alors que ce pays est colonisé par les anglais depuis une centaine d'année. Bon, à vrai dire, c'est plutôt des pénitentiers qu'on installait au départ dans cette région du monde assez éloignée.

    On va surtout s’intéresser à une famille de braves chiens qui ont été enfermé dans un tonneau par leur maître dans un acte désespéré de sauvetage. Par la suite, le tonneau s'échoue sur une plage d'une île en face de l'Australie. Ces petits animaux fidèles n'auront de cesse que de vouloir retrouver leur maître dans une espèce de road-movie animalier.

    Je retrouve un auteur que j'ai jadis beaucoup aimé grâce à sa série de space-opéra « Kookaburra ». Il s'agit de Crisse. L'un de ses dessinateurs de Kookaburra Universe et surtout de la série « Le pré derrière l'église » l'a rejoint dans cette nouvelle aventure australienne sur un seul volume. Il s'agit bien d'un one-shot qui est orineté à un public plutôt jeunesse.

    Un mot quand même sur le dessin pour dire qu'il est dynamique avec un trait semi-réaliste qui parvient bien à croquer les animaux dans des postures assez expressives. Le graphisme parvient très vite à nous séduire et à rendre cette lecture plutôt agréable.

    Au niveau du scénario, on ne peut que souligner la maîtrise de Crisse qui fait évoluer ce petit monde au milieu du bush et des aborigènes en donnant du sens dans une quête presque onirique et métaphysique. On sent réellement le parfum de Kookaburra !

    J'ai adoré ce récit qui aura une conclusion vraiment étonnante. Le thème sous-jacent au-delà du respect de la nature et de ses espèces, est de croire en des forces qui nous dépassent et qui peuvent nous emmener très loin. Tout devient alors possible.

    C'est vraiment le genre de BD que je conseille aux parents qui voudraient une BD un peu moderne pour leurs enfants. Une belle découverte cependant, dont je remercie Babelio et les éditions Soleil dans le cadre du dernier masse critique jeunesse. C'est d'ailleurs la meilleure BD jeunesse que j'ai pu lire avec ce parfum d'aventure australienne.

    Erik67 Le 13/12/2023 à 07:32:23

    Le titre est dans une mouvance très en vogue actuellement qui me fait penser au succès du film « Barbie » que personnellement, j’ai bien aimé. Il s’agit de réhabiliter la place de la femme dans l’histoire de la philosophie.

    C’est encore un domaine où l’on ne voit que des figures masculines tel que Platon ou Socrate. Il s’agit, non pas de réécrire l’Histoire, mais de dévoiler à la face du monde qu’il y avait également, dans l’ombre et l’oubli, des femmes qui avaient une tête pour penser sur les questions existentielles de l’humanité. L’intelligence n’était pas que réservée aux hommes.

    Du coup, ce présent ouvrage nous présente le portrait de 10 femmes totalement inconnues au bataillon pour les mettre en avant dans une entreprise de réhabilitation. C’est comme si on entrait dans le monde de la cité idéale de « Barbie » avec que des femmes philosophes alors que la vraie vie est composée que d’illustres philosophes hommes.

    Le débat peut faire rage et certains ne seront pas forcément à l’aise avec cette revanche des féministes. Il est vrai que malheureusement, la place des hommes a été prépondérante pendant des siècles dans le monde. C’est encore le cas dans une bonne partie des pays composant la planète où la femme doit se cacher ou se fondre dans le décor.

    Moi, je suis assez sage pour tenter de comprendre et d’arrondir les angles. Il est vrai que la démonstration est assez intéressante sur le fond.

    Sur la forme, cela ne sera pas forcément l’extase avec trop d’explications qui ne vont pas à l’essentiel comme pour remplir des pages ce qui explique sans aucun doute mon 3 étoiles. En effet, je n’aime pas trop les prises de tête malgré un véritable concentré de pédagogie sur le sujet.

    Question plan graphique, c’est plutôt assez faible mais suffisamment démonstratif pour remplir son rôle à savoir lisible. Bref, le dessin ne rattrape pas vraiment le tout.

    Les amateurs du genre apprécieront pour une lecture réparatrice. Les autres, ce n’est pas certain. Pour autant, il faudrait dépasser ce clivage. Mesdames, je vous conseille de l’offrir à tous les hommes mais je ne suis pas sûr qu’ils liront cette BD...

    Erik67 Le 12/12/2023 à 07:23:04

    J'ai adoré cette BD car elle est intelligemment construite autour d'une sage-femme Garance qui sera accusée d'être une sorcière par l'Inquisition sur dénonciation d'un notable local après un accouchement.

    L'action se passe dans la ville de Cologne en 1630 qui fait partie du Saint-Empire germanique. La guerre de 30 ans fait rage et cela entraîne mort et désolation mais surtout la famine.

    On se rend compte que c'est encore les femmes qui vont payer un lourd tribut. Garance va devoir faire le choix de rester dans la légalité ou de commettre des actes réprouvés par l’église au nom de la compassion pour les femmes. Les hommes non mariés n'ont pas à se préoccuper d'une grossesse.

    En ce qui concerne le titre, l'herbe du diable est la belladone qui a pourtant des propriétés apaisantes. D'autres herbes seront d'ailleurs utilisés par Garance comme la valériane, le millepertuis ou encore la mandragore.

    On rencontrera également le prêtre jésuite Spee qui est chargé de confesser les condamnés et qui se rendra compte que les femmes qu'ils rencontrent ne sont pas des sorcières mais elles ont avoué sous la torture. Bref, il écrira plus tard un manuscrit pour dénoncer ces pratiques.

    A noter qu'on aura droit à un dossier assez détaillé et très bien documenté en fin d'album pour souligner les propos et la présentation des personnages. C'est réellement captivant, une fois n'est pas coutume.

    J'ai apprécié un graphisme assez avenant qui a rendu la lecture tout à fait agréable. Les décors sont très réussis. Les personnages sont facilement identifiables. Bref, un vrai confort visuel qui est présent.

    Au final, je conseille vivement la lecture de cette BD qui apportera une réflexion universelle sur la place de la femme dans l'histoire. C'est vrai que j'ai commencé sans grande conviction pour terminer en apothéose. C'est une belle découverte et une belle surprise !

    Erik67 Le 11/12/2023 à 07:35:39

    Nous avons droit à un gardien de musée, Patrick, la cinquantaine, esseulé, complètement blasé par son métier. Pourtant, il est le gardien du plus prestigieux musée du monde Le Louvre et de son tableau vedette à savoir « La Joconde ».

    Qu'est-ce qui peut le rendre si malheureux ? Comment la Joconde peut lui redonner le sourire ? C'est toute la tâche que cette BD va parvenir à accomplir au prix d'un voyage initiatique et un peu ésotérique.

    On va explorer de long en large ce tableau et j’apprendrais même des détails assez intéressants comme la dualité des paysages derrière le portrait de cette femme énigmatique. Il y a certes la Toscane mais pas que.

    Le processus est comparable à ce que j'ai pu déjà lire dans le roman graphique mais quand c'est bien fait, on ne peut que souscrire car cela redonne espoir en la vie et en l'amour pour peu qu'on apprenne à s'accepter.

    Il ne pourra que remercier Mona Lisa à la fin alors qu'il en avait une sainte horreur liée aux habitudes. Le voyage permet toujours de changer son point de vue.

    Le graphisme est absolument somptueux pour une lecture agréable de cette œuvre d'art. Il faut dire que le Musée du Louvre est sans doute le plus beau au monde par la richesse de ce qui est exposé au public.

    A découvrir le cas échéant pour un voyage culturel !

    Erik67 Le 10/12/2023 à 19:01:29
    Heartstopper - Tome 5 - Premières fois

    Voici l'avant-dernier tome avant le final nous prévient l'auteure Alice May Oseman qui a seulement 29 ans. On suit toujours la relation amoureuse entre Charlie Spring et Nick Nelson même si ce sont des garçons, l'essentiel étant l'amour. Si je suis conquis en tant qu'hétéro, qu'est-ce que cela doit être sous d'autres sensibilités et orientations !

    C'est vraiment une série phénomène qui marquera les esprits de notre époque. Certes, certains pays vont l'interdire comme la Russie par exemple ou les pays du Moyen-Orient car cela pourrait tomber sous le coup de la loi pénale. Il ne faut jamais oublier qu'on vit en Occident et qu'on bénéficie d'une liberté sexuelle qui n'existe pas ailleurs et qu'il faut se battre pour conserver tout ces acquis face à la menace.

    Il aura fallu un peu plus de temps à l'autrice de sortir ce 5ème tome qu'elle pensait être le dernier mais il lui faudra encore un pour terminer toute son histoire. Il est vrai qu'elle prend son temps pour le déroulé de ce récit. En fait, elle a été accaparée par l'adaptation télé de la série sur Netflix qu'elle suit de près afin de pouvoir avoir le contrôle sur son œuvre. Elle a conscience que sans le roman graphique, il n'y aurait pas eu de série à succès.

    Les thèmes d'actualité comme le harcèlement scolaire, l'anorexie ou le coming-out ont fait le succès de cette série auprès du public adolescent et de jeune adulte. Il faut dire que l'auteure a manifestement du talent car elle ne néglige pas ses personnages secondaires également.

    Dans ce tome, Charlie trouve un peu plus d'assurance malgré son côté assez anxieux qui peut revenir parfois. C'est surtout Nick qui révèle un peu de sa fragilité en se posant beaucoup de question sur l'avenir car il devra partir à la faculté. On voit que c'est surtout l'interaction entre ces deux individus qui produit ses effets tant il y a de la communication et de l'échange dans un climat bienveillant.

    C'est encore une fois une lecture qui fait du bien au moral car elle est toute en douceur. Evidemment, on aimerait que cela dure toujours mais toute bonne chose a une fin et c'est pour bientôt. J'ai aimé cette exploration en profondeur des sentiments basé sur la tolérance.

    Oui, je crois bien que c'est une BD à mettre entre toutes les mains afin de faire évoluer la société sans tomber toutefois dans le wokisme de façade. C'est touchant, attachant et agréable, que demander de plus ? Rendez-vous est pris pour le dernier tome.

    Erik67 Le 10/12/2023 à 10:02:36
    Liberté ! - Tome 1 - Les insurgés

    Pour connaître la liberté, il faut toujours payer un lourd tribu. Le peuple américain s'est rebellé contre la monarchie anglaise afin d'avoir son indépendance et de prendre son destin en main. On sait qu'elle va devenir 100 ans plus tard la nation la plus puissante de la planète. Voilà pour les faits historiques, je n'invente rien.

    On ne peut qu'avoir de l'admiration pour ces hommes qui se battent pour une juste cause et surtout un idéal de liberté qui sera propice à la prospérité économique d'une nation. Beaucoup d'état dans le monde connaissent malheureusement la tyrannie d'un homme et de sa clique. Ce n'est que par le combat du peuple qu'on peut parfois renverser les choses. La liberté exige cependant des sacrifices qu'on est prêt à donner ou pas.

    Ce que l'on sait un peu moins, c'est le rôle de la France dans ce combat. Sans les armes et l'aide française, les rebelles n'auraient jamais remporté la mise contre l'armée et la nation la plus puissante du monde en cette époque situé autour des années 1875 à savoir l'Angleterre.

    C'est nous les français qui avons contribué à la naissance des États-Unis d'Amérique. Je n'ai jamais compris alors par la suite le rapprochement avec la Grande-Bretagne qui les a ardemment combattus.

    Le présent récit raconte toute la diplomatie en sous-main entre un envoyé de Thomas Jefferson et Benjamin Franklin nommé Deane qui commercera avec un célèbre dramaturge français nommé Beaumarchais pour obtenir des armes.

    Le principal lieu d'action est notre pays alors dirigé par le tiède roi Louis XVI que son Ministre des affaires étrangères voudrait parvenir à lui faire comprendre que la menace anglaise représente un danger pour le royaume. La perfide Albion possède d'ailleurs des espions en charge de contrecarrer ces projets.

    Bref, une BD historique assez bien dessiné qui retrace un pan oublié de notre histoire et de la relation assez particulière avec les États-Unis avant la déclaration d'indépendance.

    Erik67 Le 09/12/2023 à 08:55:37
    Arte - Tome 18 - Tome 18

    Ce tome se passe au moment de la capitulation de Florence face à l'empereur et au parti du pape qui souhaite mettre cette ville dans leur rang. Une terrible famine s'empare de la ville qui a été assiégée. Elle doit également faire face à des pillages commis par ses propres soldats ce qui est un comble.

    Notre héroïne Arte et ses amis sont sur le point de rentrer dans la ville dévastée par la guerre afin qu'elle puisse retrouver Léo. Et c'est là que l'action va faire une pause pour s'intéresser un peu plus près au passé de cet homme qui fut le maître de peinture de la jeune femme avant que celle-ci ne suive la princesse de Castille en Espagne.

    C'est un tome entièrement consacré à Léo comme pour lui donner une nouvelle importance avant les retrouvailles alors qu'on l'avait un peu oublié avec toutes ces péripéties. C'est assez habile comme stratagème et cela fonctionne à merveille.

    On se rend compte que cet homme n'a pas commencé comme Arte dans une famile noble mais qu'il était orphelin et seul dans la rue avant d'entrer par la tout petite porte dans un atelier composé de fils de notables sans talent.

    Il va subir les brimades de ses camarades de classe mais il ne fera rien pour répliquer ce qui lui donne une force extraordinaire d'encaisser. Evidemment, on prend pitié pour lui d'autant que son maître Ezio semble jouer de cette situation malsaine.

    Alors, oui j'ai vraiment aimé ce tome qui donne une place d'importance au compagnon professionnel de notre héroïne qui lui doit beaucoup de chose. Reste à savoir si l'amour est réellement réciproque. La suite promet d'être assez poignante avec sans doute quelques surprises.

    Erik67 Le 08/12/2023 à 13:17:38
    Prométhée - Tome 24 - Invasion finale

    Voici enfin venu l'invasion finale qu'on nous promettait depuis le début de cette série. Bref, cela s'achève enfin. Je garde certes un sentiment d'exaspération devant tant de tomes dont certains étaient vraiment inutiles, il faut bien l'avouer !

    En même temps, je pousse un ouf de soulagement même s'il reste encore un tome qui composera le prologue. Cela reste une série des plus ambitieuses jamais produites en matière de science-fiction et qui part d'une idée tout à fait crédible d’anéantissement de notre monde par une race d'extraterrestre voulant éradiquer une fois pour toute le virus humain..

    Ce tome se concentre sur le récit d'un sous-marin et d'une bande de jeunes qui parte en mer avec un bateau de fortune afin d'échapper aux vaisseaux et drones extra-terrestres.

    On pensait que le mystère serait résolu mais il en reste encore un à savoir ce qui pourrait être encore pire que l'holocauste produit sur la planète. On n'aura pas cette réponse.

    Au final, c'est un tome final plutôt long mais assez bien construit qui donne une conclusion pour le moins satisfaisante compte tenu des terribles événements survenus. On ne perd pas une miette de lecture ce qui constitue quand même un très bon point. Cette série aura quand même été marquante et je ne regrette pas de la posséder.

    Erik67 Le 08/12/2023 à 08:34:56
    Les 5 Terres - Tome 12 - « La première à mourir »

    On arrive à la fin du second cycle consacré au royaume des singes dans une spectaculaire conclusion. Ils vont recevoir la flotte de la reine qui dirige désormais Angléon à savoir Astrélia que nous retrouvons avec le plus grand plaisir. Ce dernier tome promet pas mal de rebondissement notamment politique pour l'univers des 5 terres.

    Alissa a gagné sa bataille sur les autres clans ennemis afin de garder la suprématie sur la ville mais ce fut au prix de beaucoup trop de sacrifices. On croit qu'elle a la maîtrise de tout mais tout ces combats ont laissé beaucoup trop de traces et de souffrances. Evidemment, cela va se retourner contre elle à la faveur du commissaire examinateur qui a des principes concernant la justice.

    On regrette que certaines des intrigues se terminent un peu en queue de poisson comme celle de l'archéologue en herbe Otsue qui revient en ville avec le jeune Kauri. J'aurais bien aimé savoir ce que la découverte archéologique a pu bien apporté à cette civilisation.

    Le tome va se concentrer sur l'aspect politique alors qu'il a été absent pendant presque toute la durée du cycle à l'exception d'une lettre envoyée par Kéona, la fille de la reine qui a été libérée justement par Astrélia. Il y aura une surprise de taille qu'on n'avait pas vu vraiment venir en fin d'album malgré des indices évidents laissés sur le passage. Oui, c'est assez magistral et surprenant comme fin de cycle.

    On se demande désormais quel sera le monde des 5 terres exploré dans le troisième cycle après Angléon et Lys. Il est probable que cela soit la belliqueuse Arnor. Évidemment, avec une telle qualité, on a envie de continuer l'aventure. Certes, les séries à rallonge ne font plus recette mais celle-ci possède un découpage assez particulier et homogène qui s'inscrive dans une certaine logique. On est prêt pour la suite !

    Erik67 Le 07/12/2023 à 07:59:06

    J'ai bien aimé ce récit destiné à la jeunesse qui rappelle un peu les aventures de Tom Sawyer dans l'Amérique de la grande dépression et surtout de la ségrégation raciale avec son Ku-Klux-Klan en toile de fond.

    C'est d'ailleurs très joliment mis en image avec une impression de se trouver instantanément dans ce bayou majestueux qu'on parcourt sur une petite embarcation au milieu des alligators et des mocassins d'eau tout aussi dangereux.

    Le dessin ne manque pas de charme avec des décors tout en aquarelle qui donne une véritable tonalité à ce récit.

    On est plongé en plein cœur de la Louisiane le temps d'un été chaud où il se passera bien des choses. Red, Otis et Shelley, trois enfants, vont apprendre que la vie peut être difficile mais ils continuent à vivre de leur insouciance procurant une joie de vivre et de découvrir.

    J'ai apprécié toute la subtilité derrière tous ces actes d'une cruauté sans nom basé sur une différence de couleur. Evidemment, je hais le racisme sous toutes ces formes mais certaines sont encore plus détestables que d'autres. Le Sud des Etats-Unis ne brillait pas pour sa tolérance...

    Oui, ce titre fleur bon avec les classiques de la littérature américaine. Cependant, on est véritablement transporté par des images qui resteront longtemps encore gravé. C'est tout simplement magnifique !

    Erik67 Le 06/12/2023 à 08:45:31

    Charlotte Perriand est une architecte, designer et photographe française ayant vécu au siècle dernier. Je ne le savais pas avant de lire cette BD qui lui consacre une belle biographie pour lui rendre hommage.

    On va surtout intéresser à sa période japonaise entre 1940 et 1942. C'est vrai que le timing de cette voyageuse n'est pas très bien observé sachant que le Japon impérialiste a déclaré la guerre à l'Occident peu après son arrivée pourtant voulu par un officiel du ministère. Elle terminera son séjour sous liberté surveillée alors que le Japon entre en guerre.

    Visiblement, elle a été une collaboratrice du célèbre le Corbusier qui lui fait d'ailleurs des reproches dans un cauchemar qu'elle fait en début d'aventure sur le bateau en partance pour le Japon. Il faut savoir que ce n'était pas vraiment une architecte d’immeubles ou des gros ouvrages comme on pourrait le penser mais plutôt une architecte d'intérieure.

    Je ressors de cette lecture plutôt déçu car sa personnalité manque véritablement d'empathie. Par ailleurs, cela se concentre sur une période très courte de sa longue vie ce qui ne permet pas de cerner tout l'apport de cette architecte avant-gardiste.

    Je retiens néanmoins qu'elle fut une véritable amoureuse de la culture japonaise qu'elle se souciait de préserver face à la déferlante de mauvais goût occidental. A noter qu'il y a également un réel effort au niveau du graphisme pour nous présenter un bel ouvrage. Bref, tout cela compense un peu.

    Erik67 Le 05/12/2023 à 08:52:41
    Tête de Chien - Tome 1 - Livre I

    Parfois, on peut avoir la tête d'un chien battu. Surtout quand on est chevalier en armure et que l'on concourt à des tournois médiévaux...

    On est en effet dans l'univers des combats de joute au Moyen-Age. Cela me rappelle un film avec le regretté Heath Ledger dans le rôle d'un écuyer ayant un don inné pour l'équitation. Il s'agissait du film « Chevalier » sorti en 2001 et tombé un peu dans l'oubli.

    Le dessin est résolument dynamique et fait dans le mouvement avec un beau découpage et une belle mise en image presque cinématographique. Je l'avais déjà beaucoup aimé sur « la République du crâne ». Visiblement, les auteurs refont leur association sur ce nouveau titre qui ne manque pas de chien quant à la réalisation.

    J'ai bien aimé cette BD qui nous sort un peu des sentiers battus avec ces histoires de tournois et de rivalités entre différents clans non pas pour la rançon mais pour la gloire et l'esprit chevaleresque. Il y a un traitement résolument moderne dans ce scénario avec des personnages qui ont une vraie personnalité.

    Tournois, heaumes, gentes damoiselles seront au programme pour notre plus grand plaisir !

    Erik67 Le 04/12/2023 à 07:41:39
    Les reines de sang - Théodora, la reine courtisane - Tome 1 - La Reine courtisane - 1/2

    On va suivre le destin d'une fille du peuple qui va devenir une reine influente de l'Empire byzantin. Pour rappel, Byzance était au départ une cité grecque qui fut reconstruite par l'Empereur Constantin en 330 après JC. Son successeur Théodose 1er a eu la bonne idée de scinder en deux l'Empire romain en 395 à sa mort entre ses deux fils. Rome présiderait à l'Empire romain d'Occident quand Byzance deviendrait la nouvelle Rome mais de l'Empire romain d'Orient.

    On sait qu'en 476, cela en est fin de l'Empire Romain d'Occident avec la Chute de Rome ce qui marque d'ailleurs la fin de l'Antiquité et le début du Moyen-Age. Par contre, l'Empire byzantin va encore durer près de 1000 ans jusqu'en 1453 où la ville tombera aux mains des turcs ottomans qui occupent aujourd'hui encore ce territoire conquis.

    La ville chrétienne puis orthodoxe de Constantinople deviendra Istanbul et sera totalement islamisé, elle qui était un joyau de l'Empire romain d'Orient. Ainsi la magnifique basilique Sainte-Sophie est devenue une mosquée. Même les restes de l'impératrice ont été profané par le sultan Mehmet II qui a tout fait détruire dans un acte de profanation honteux.

    Théodora, fille d'un dresseur d'ours, va régner conjointement avec son époux Justinien 1er de 527 à 548. Justinien est parfois considéré comme le dernier empereur romain, avant que l'Empire romain d'Orient ne commence à se différencier de l'Empire romain dont il est le continuateur direct. Il est le dernier empereur à chercher à rétablir l'unité et l'universalité de l'Empire romain ce qui l'amène à mener des guerres expansionnistes. C'est une période de transformation majeure pour l'Empire byzantin.

    Théodora semble ainsi avoir eu une influence importante sur les réformes législatives de Justinien, notamment vis-à-vis des droits des femmes. Bref, elle a fait avancer la condition féminine. Elle reste encore aujourd'hui considérée avec son mari Justinien comme des dirigeants de grande qualité, contribuant à faire rayonner l'héritage de la Rome antique.

    Dans la première partie de ce diptyque, on va s’intéresser surtout à son enfance assez malheureuse mais surtout à sa vie de jeune femme en tant que danseuse et courtisane. Il s'agit de suivre le cheminement de ce qui l'a conduit dans les bras du futur empereur Justinien qui s'est éprise d'elle. On se rend compte des multiples sacrifices qu'elle a dû faire pour y parvenir. C'est loin d'être aussi rose que la légende...

    Erik67 Le 03/12/2023 à 09:22:03

    On va suivre le parcours d'un homme de la France d'en bas qui travaille dans un abattoir de cochons après avoir raté le coche d'une carrière d'artiste. Son épouse travaille également assez durement dans un hôpital comme personnel soignant.

    Ils ont eu du mal à avoir un enfant mais le miracle a fini par arriver. Leur fille constitue le point d'orgue de leur vie accaparé par les contraintes professionnelles. Un soir, il invente une histoire à sa fille et le lendemain, par coïncidence, certains éléments du récit fictif arrivent dans sa vie. Il commence alors à se poser sérieusement des questions quand cela se reproduit les jours suivants. Est-ce un message pour signifier qu'il est temps de porter un autre regard sur ce qui nous entoure ?

    La résonance sonne comme un conte qui nous dit qu'il faut changer sa vie et faire ce que l'on aime pour trouver le bonheur. Cependant, il va vite être rattrapé par la dure réalité dans un contexte économique difficile pour la France d'en-bas qui galère chaque jour.

    La fin de cette BD est tout simplement horrible car il y a une double conclusion : une heureuse et la réalité. Comme dit, la vie n'est pas un conte de fée. Oui, mais si on lit des BD, c'est justement pour s'évader parfois et avoir un message positif et non d'un pessimisme sans nom.

    Les auteurs ont choisi une voie qui est à contre-courant. Je n'ai pas aimé mais je salue ce choix assez audacieux. Bref, cela risque de ne pas plaire à tous les lecteurs.

    Erik67 Le 02/12/2023 à 09:56:51

    Le sujet de cette BD porte sur la pêche électrique pratiquée en toute illégalité par les Pays-bas en mer du Nord. Évidemment, c'est un thème écologique mais cela porte plutôt sur une problématique local et sectoriel. Il est vrai que l'idée même d'utilisation de l'électricité pour récolter une bonne pêche est mal tolérée par le grand public.

    Cela ne sera pas un nouveau traité sur l'environnement mais sur le combat que mène une association Bloom face aux puissants lobbyistes des industriels de la pêche électrique. Ces derniers bénéficient de moyens financiers très importants et surtout de l'appui des États et même de la Commission Européenne ce qui est totalement inexcusable.

    Je suis généralement pro-européen mais je suis véritablement dégoutté au sortir de cette lecture car les arguments avancés sont imparables et très convaincants de manière objective. On se rendra compte de la mauvaise foi évidente des industriels pour ne pas respecter la loi au niveau du nombre de chalut électrique.

    Comme dit, ils ont même le soutien de leur ministre d’État mais également de la Commission Européenne qui traîne les pieds pour faire appliquer la loi européenne dont ils sont pourtant les garants. A noter que les autres États ne réagissent pas vraiment à cette violation manifeste du droit européen ce qui concourt à la poursuite de la fraude.

    Je pense que cela risque d'interroger beaucoup de lecteurs sur le véritable fonctionnement de nos institutions européennes gangrenées par une certaine forme de corruption liés à ces lobbys qui agissent dans l'ombre pour faire fructifier leurs propres intérêts.

    C'est un sujet que je ne connaissais pas et qui mérite une attention particulière tant les faits évoqués sont graves pour l'environnement même si on demeure peu sensible à ces thèmes. C'est très bien écrit, bien documenté et avec des dessins simples et maîtrises en illustration.

    Je n'avais pas lu une BD documentaire aussi bien depuis « Algues vertes - l'histoire interdite ». C'est une enquête sur un scandale qui doit véritablement cesser en prônant une interdiction totale de ce type de pêche sans mesurer l'impact environnementale préalablement dans des enquêtes scientifiques sérieuses et totalement indépendantes pour garantir l'objectivité. Cela nous interroge également sur la véritable volonté des politiques de changer de cap derrière des effets d'annonce sur le futur de notre planète.

    Erik67 Le 01/12/2023 à 08:45:19

    C'est dans l'Amérique de la fin de la Seconde Guerre Mondiale que se déroule ce récit contant la courte vie d'une certaine Elisabeth Short venue tenter sa chance dans la cité des anges. Elle va terminer malheureusement massacrée par le diable.

    Celle qui était surnommée le Dahlia Noir était d'une beauté tout à fait extraordinaire avec de très beau cheveux et un visage frisant la perfection. C'était surtout un sacré nid à emmerdes pour la plupart des hommes rencontrés. La plupart d'entre-eux étaient des militaires.

    On va la suivre dans ces derniers moments de vie dans ce décor idyllique. J'ai reconnu notamment le Figurea Hôtel de Los Angelès où j'ai moi-même séjourné pendant 6 jours sans savoir qu'elle y menait ses petites affaires. Par la suite, il y aura d'autres lieux de villégiature pour une femme qui cherchait visiblement à fuir.

    Le dessin est absolument somptueux sans compter un ouvrage qui sur la forme regorge de mille détails pour notre plus grand plaisir. J'ai rarement vu un aussi bel écrin. A noter également un précieux dossier en fin d'album avec la liste de tous les suspects.

    La fin m'a laissé sur une note assez glaçante. J'aurais aimé en savoir un peu plus mais j'ai l'impression que ce n'était pas forcément le but recherché par l'auteur. Du coup, on reste toujours sur un parfum de mystère autour de ce dahlia noire.

    Erik67 Le 29/11/2023 à 08:55:30

    Nous allons faire connaissance d'une femme qui considère que les être humains sont tous toxiques ainsi que des prédateurs. Elle décide de se mettre en marge de la société pour échapper à un monde en pleine déconfiture.

    Il y a une dimension à la survivaliste digne du film culte « Into the wild ». Petit à petit, à l'aide de flash-back, on va comprendre ce qui l'a amené à cette décision radicale de couper les ponts.

    Le graphisme sera sur un trait charbonneux en noir et blanc pour donner du relief à ce récit aux accents écologistes.

    Heureusement qu'il y aura cette rencontre qui va changer le cours de sa vie dans une quête assez intéressante. Elle ne va pas terminer sa quête de rejoindre une communauté d'individus qui a tenté d'échapper à la catastrophe planétaire durant ses prémices.

    L'incursion de l'homme mauvais et de sa technologie à savoir les drones dans cette nature assez hostile fait plutôt peur car c'est à chaque fois assez conflictuel.

    C'est un titre qui est passé totalement inaperçu mais qui mérite que l'on s'y attarde le temps d'une lecture tant les thèmes sont d'actualité. J'ai beaucoup aimé alors que ce n’était pas forcément gagné d'avance. Le traitement m'a convaincu.

    Erik67 Le 28/11/2023 à 08:40:57
    Big Under - Tome 1 - Catacombes

    Big Under constitue pour moi une grosse déception à la lecture. Le concept d'un écroulement généralisé de Paris sous les catacombes paraissait une bonne idée.

    Cependant, l'exploitation de ce récit a été catastrophique. Certes, on a droit à une introduction historique qui donne envie mais on se retrouve de nos jours dans les gesticulations sans fin d'une bande de lycée dont l'un recherche une camarade de classe disparue.

    Je passe sur les dialogues insipides à souhait qui sont censés faire djeun. Il ne se passera pas grand-chose dans ce premier tome qui pourtant va se terminer sur un temps fort qui vient un peu tard.

    A noter également qu'on va basculer dans le fantastique sans crier gare. Le lecteur va vite se perdre avec une multitude de sous-intrigue qui nous fait perdre l'intérêt.

    Par ailleurs, j’ai eu du mal à m’y faire car le style graphique m’a heurté tant les yeux que l’esprit. La colorisation ne jouera pas dans la finesse. C’est toujours un manque de rythme entre le dessin et le textuel qui rend le tout lassant. Et je n’en ai retiré aucune satisfaction.

    L’ensemble est comme une sauce aux nombreux ingrédients. Cependant, elle n’a pas pris.
    C'est comme si on mangeait comme un hot-dog sans moutarde. L'addition s'il vous plaît ! Ah ouais, quand même 17,90€. On y réfléchira à deux fois avant de s'embarquer pour ce qui sera une longue série.

    Erik67 Le 26/11/2023 à 09:41:49

    Que feriez-vous si vous trouviez une quantité importante de drogue dans la mer ? Tout bon citoyen préviendrait la police en leur remettant la marchandise afin de respecter la loi.

    Ce n'est pas ce que feront ces marins qui reviennent au port après une pêche aussi miraculeuse. Pourtant, on notera que ce sont des gens ordinaires qui vont travailler et qui regardent la coupe de monde de football.

    Evidemment, bien mal acquis ne profite jamais comme dit le proverbe. On assistera à un enchaînement de situations qui conduiront au malheur de la plupart des protagonistes.

    J'avoue que j'aurais aimé avoir un développement un peu différent, qui sorte de cet ordinaire et qui produise une fin inattendue. Par ailleurs, je n'ai pas compris non plus si la drogue appartenait réellement aux deux malfrats qui flinguent à tout va. Bref, l'argent ne fait pas le bonheur ; on l'avait compris.

    Au niveau du graphisme, j'ai bien aimé ce style réaliste qui restitue à merveille les personnages ainsi que les décors. Le dessin de Gaël Séjourné est plutôt plaisant et efficace avec de jolies planches. On notera également une très belle couverture qui donne envie.

    Après la marée noire, on aura droit à une marée blanche un peu particulière et qui peut se révéler tout aussi dangereuse.

    Erik67 Le 25/11/2023 à 08:28:07

    Une bien belle histoire qui s'intéresse à un chasseur d'arc-en-ciel dans l'Angleterre du XVIème siècle qui s'éveille à la science. On va y rencontrer le fameux Isaac Newton dont la théorie sur la gravitation est devenue une loi universelle expliquant l'attraction universelle.

    Il s'agit au début d'opposer les croyances archaïques d'un jeune Lord anglais baigné dans le folklore local avec les dures lois de la science qui ne laisse pas de place à la poésie de l'âme.

    Il sera envoyé dans le Béarn en qualité d'espion de la couronne afin de succéder à son père. Il en profitera pour mener encore plus de recherches sur les arcs en ciel jusqu'à sa rencontre avec la fille de la pluie.

    Sur le plan graphique, j'ai adoré que les différents chapitres reprennent les couleurs de l'arc-en-ciel pour une véritable audace au niveau de la tonalité. Graphiquement, c'est soigné et recherché.

    J'ai adoré la révélation finale sur le secret de l'arc-en-ciel car c'est un véritable message d'amour contre la cupidité et la stupidité humaine.

    Au final, un très beau conte à faire découvrir aux enfants. Les parents aimeront aussi, c'est le gros avantage !

    Erik67 Le 24/11/2023 à 07:59:27

    Triste destin que celui de l'artiste allemande Charlotte Salomon qui est née d'origine juive à une triste époque. Sa tante puis sa mère s'est suicidée alors qu'elle n'avait que 9 ans. Par la suite, elle a dû affronter également celui de sa grand-mère comme une sorte de malédiction familiale.

    Bref, elle a dû affronter bien des épreuves avant de se retrouver prise face à la Seconde Guerre Mondiale et à la folie destructrice des nazis. Je ne comprendrais jamais pourquoi un peuple a voulu en décimer un autre par des moyens les plus abjects du seul fait des origines. Bien des juifs avaient pourtant combattu dans leurs armées au cours de la Première Guerre Mondiale.

    En lisant cette biographie, on se rend compte que cette jeune femme avait encore toute sa vie devant elle et qu'elle serait sans doute devenue une grande artiste plasticienne peintre à la renommée mondiale au lieu de tomber dans l'oubli sous le joug d'une guerre d'extermination.

    Elle a fui l'Allemagne des persécutions juives pour se réfugier dans la banlieue de Nice mais elle a été dénoncé par le pharmacien. Dans cette dernière période de vie, elle réussit à terminer son œuvre auto-biographique face à la mer qui prendra une place majeure dans sa peinture.

    La fin m'a paru d'une tristesse sans nom mais avec une belle envolée poétique pour le passage dans l'autre monde. Il est curieux de revoir le premier amour (qui était le professeur de chant de sa belle-mère) comme un ange alors qu'elle a été déporté avec son mari. Il croyait en elle, c'était d'ailleurs les dernières paroles qu'il lui avait dites avant de se quitter à tout jamais.

    Elle est morte à Auschwitz à 26 ans alors qu'elle était enceinte, victime de l'antisémistisme qui sévit encore malheureusement. Tragique destin que le sien. Elle mérite sans aucun doute d'être connue du grand public grâce à cette BD pour son courage et pour son œuvre.

    Erik67 Le 23/11/2023 à 09:25:32

    La grande bibliothèque d'Alexandrie concentrait tout le savoir de l'Antiquité où certains savants étaient très en avance sur leur temps. Hérophile avait par exemple plus de 1000 ans d'avance, c'est dire !

    Il est dommage que tout ce savoir soir parti en flamme lors de l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie. Tout vouloir concentrer en un seul lieu n'était sans doute pas la bonne chose à faire.

    Le roi Ptolémée 1er voulait réunir les meilleurs scientifiques de son époque afin d'obtenir les traités les plus avant-gardiste, toute discipline confondue. Le médecin grec Hérophile fut l'un des savants conviés à Alexandrie. Il a fait sensation mais a surtout provoqué la jalousie de ses pères pour mettre en cause le dogme établi par la pensée d'Hippocrate qui était centrée uniquement sur les maladies.

    En effet, Hérophile va intéresser au corps humain afin de l’étudier. Le problème est qu’il faut des cadavres, des êtres humains qui viennent à peine de décéder. Il n'y a qu'un pas pour les tuer afin de servir les expériences de la science et progresser dans le domaine de la médecine...

    J'ai bien aimé la lecture de ce récit pour ce qu'il nous apprend même si la fin demeure un peu confuse. On nous annonce un prochain tome concentré sur le roi d’Égypte Ptolémée.

    A noter que l'auteure Chiara Raimondi est devenue une véritable spécialiste de l’Égypte sous l'ère de Ptolémée. C'est d'autant plus précieux qu'elle nous livre une partition sans doute proche de la réalité historique.

    Erik67 Le 22/11/2023 à 08:37:59
    Six - Tome 1 - Le massacre de Tanque Verde

    Encore un western qui essaye d'écorner l'image de l'Ouest pour le présenté sous le jour le plus âpre possible loin des légendes habituels d'une Amérique à la recherche d'un sauveur.

    Oui, c'est un pays qui a besoin d'un héros pour pouvoir construire son identité au milieu du massacre des populations indiennes. Encore de nos jours, cela se perpétue à travers la galaxie Marvel.

    On va retrouver une association de divers rejeté de la société : un enfant rebelle, un déserteur, un ancien esclave et même une bonne sœur et une prostituée. Bref, une joyeuse association qui formera une bande à la recherche d'un trésor au milieu de la cupidité et de la violence humaine. Nous aurons d'ailleurs droit à tous les poncifs du genre.

    Nous avons un dessin de bonne facture précis et efficace qui introduit de bien jolis plans assez cinématographiques rappelant un peu les films de John Ford de la belle époque hollywoodienne. Cela concourt au dynamisme du récit et à une lecture plutôt agréable avec parfois de belles réparties.

    Bref, on est dans un mouvement où la BD tente de renouveler un peu le genre et c'est plutôt bien. On aura même droit à un excellent dossier en fin d'album sur le mythe de l'Ouest.

    Erik67 Le 21/11/2023 à 09:06:01

    On aimerait tous se rappeler les belles années avec une part de nostalgie et de mélancolie. Cependant, pour certaines personnes qui vivent des choses très difficiles comme une guerre, cela parle encore plus. Il s’agit de se réfugier dans des souvenirs heureux afin de pouvoir supporter la triste réalité.

    Je tiens à le dire tout de suite, c’est une œuvre à la fois poignante par son sujet mais également par son traitement. Il s’agit de l’horreur de la Première Guerre Mondiale vécu par les soldats dans les tranchées.

    On sait que plus de d’un million de soldats sont malheureusement morts au cours de ce conflit particulièrement meurtriers. En dommage collatérale, 4 millions ont été blessés et atrocement mutilés. Pour donner une moyenne qui nous parle, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.

    Le ton de cette BD est introspectif car on se met à la place d’un jeune soldat qui vivait des années d’amour avec sa belle et tendre qu’il a laissé pour pouvoir faire la guerre. Il n’a pas eu le choix.

    Cela nous donne la nausée sur la guerre qui détruit des vies. Certaines guerres dont plus horribles que d’autres. On se rend compte d’une jeunesse gâchée et sacrifiée au nom d’intérêt nationaux qui dépasse totalement l’individu.

    Pour autant, cette œuvre ne tape pas vraiment sur les politiques et militaires qui ont mené ces jeunes hommes à la boucherie. On s’intéresse surtout aux conséquences sans creuser sur les causes. C’est un choix.

    Le tout sera particulièrement triste à lire. Ce n’est pas le genre de BD que j’aimerais posséder. Certes, j’ai beaucoup lu sur la première Guerre mondiale mais c’est un témoignage sans doute plus intime qui rejoint d’autres la manière d’une pièce d’un puzzle géant sur ce thème.

    Un dernier mot pour dire qu’il s’agit d’une première œuvre d’un auteur qui sort d’une école dédiée à ce métier d’auteur scénariste et dessinateur. Le dessin est encore à améliorer même si on peut percevoir de très jolies effets. J’ai bien aimé cette case où l’on voit une ville rayonnante mais dont le reflet montre les destructions opérées par la guerre.

    Au final, c’est incontestablement un auteur à fort potentiel qui sera à suivre.

    Erik67 Le 19/11/2023 à 10:44:11
    Le serpent et la Lance - Tome 3 - Acte 3 - Cinq-fleurs

    On repart dans ce troisième tome pour suivre le destin de trois garçons de castes sociales différentes dans l'Empire aztèque juste avant la conquête des Espagnols.

    On suit surtout une enquête assez minutieuse afin de découvrir l'auteur de meurtres de masse de cadavres momifiés de jeunes femmes éparpillées un peu partout sur le territoire aztèque.

    On va suivre surtout pour la première fois la collaboration dans cette enquête passionnante de la lance et du serpent, les deux ennemis jurés. Il ne s'agit pas de régler les comptes du passé mais de sauver des vies face à un implacable tueur qui ne fait pas de quartier depuis bien des années. Il semble en effet qu'il y ait un lien manifeste avec des événements du passé vécus par nos protagonistes alors qu'ils étudiaient dans une école.

    J'ai beaucoup la profondeur psychologique des principaux protagonistes qui est bien travaillé pour se rendre compte qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Il va y avoir un inversement de nos sentiments pour les personnages qu'on croyait acquis à la bonne cause.

    Le dessin de Hub fait toujours merveille avec son trait fin et détaillé pour dépeindre un univers qui nous est plutôt inconnu. En effet, le monde aztèque est d'une richesse que je ne pensais pas. On regrette que près de 70 années après ces faits, cette civilisation sera détruite et anéantie complètement par les espagnols conquistadors afin de piller les richesses.

    Evidemment, on pourrait penser à un tome de transition car il ne se passera pas grand chose qu'une tentative avortée d'arrêter le coupable. Pour autant, c'est tellement bien réalisé qu'on apprécie chaque moment, chaque image à sa juste valeur.

    C'est l'une des rares séries actuelles que j'achète encore car l'auteur Hub m'a laissé un souvenir impérissable avec sa série Okko sur un Japon médiéval fantasmé. Bref, ce n'est que du bonheur dans la qualité produite.

    Erik67 Le 19/11/2023 à 09:49:08
    Largo Winch - Tome 24 - Le Centile d'Or

    On est reparti pour une nouvelle aventure du célèbre milliardaire en blue jeans qui clos un diptyque basé autour d'une mine d'étain indonésienne. La thématique était de faire dans des activités plus éthiques ce qui est à la mode pour faire mieux passer les pilules amères du capitalisme.

    Cependant, parfois, la réalité est plus compliquée que cela. Largo va s'en apercevoir à ses dépens avec l'exploitation d'enfants dans sa mine. Sauf que c'était un coup monté destiné à se séparer de cette activité permettant l'exploitation de puces électroniques permettant d'aller dans l'espace pour la conquête des étoiles.

    Nous allons faire connaissance avec un autre milliardaire excentrique ayant une autre vision des choses à savoir Jarod Manskind. Cela rappelle les Elon Musk et autres milliardaires actuels voulant faire du tourisme spatial ou conquérir la planète Mars.

    On apprendra dans ce tome qu'il y a dans le monde 2810 milliardaires. Les 100 milliardaires les plus fortunés font partie de ce qu'on appelle le centile d'or qui donne son titre à ce tome. Il est vrai qu'ils ne laisseront pas de trace dans l'histoire car personne ne se souviendra de leur nom à l'heure où la planète agonise.

    Encore une fois, les femmes joueront soit le mauvais rôle ou bien un rôle de potiche afin d'assouvir les fantasmes sexuels de ce beau monde. Pour autant, Largo est là pour humaniser un peu tout cela. Les cascades sont dignes de « Mission impossible ». Cela en devient presque invraisemblables.

    Evidemment, cela se laisse lire plutôt agréablement avec une fin qui ne surprendra personne.

    Erik67 Le 18/11/2023 à 09:32:01

    C'est un récit dont le contexte est celui de la Première Guerre Mondiale mais sous un angle un peu différent de ce qu'on a l'habitude de voir.

    En effet, on ne va pas s’intéresser au père qui quitte sa famille et sa ferme du cantal pour aller accomplir son devoir pour le pays en septembre 1914. L'action se concentre sur ceux qui sont restés pour continuer à faire tourner l'exploitation agricole. Ils ont également beaucoup souffert de cette guerre mais d'une autre façon plus indirecte.

    Le plus jeune fils va reprendre les choses en main car c'est lui désormais l'homme de la famille. Il doit se concentrer sur un travail plutôt harassant. Cependant, dans sa vie rurale bien calibré au fil des saisons, apparaît une jeune fille de son âge qui va lui donner le tournis. Les ennuis peuvent alors commencer car elle est hébergée chez un voisin peu commode.

    Je n'ai pas trop aimé la fin qui fait dans la surenchère d’événements alors que cela avait démarré de manière plutôt réaliste sur le mode roman graphique intimiste. L'éclair final achève véritablement ce récit dans cette débauches d'effet de surprises.

    Au rayon de la critique constructive, je rajouterais que les caractères du lettrage des dialogues sont assez petits ce qui ne va pas favoriser une lecture facile. Mais bon, si on prend une loupe, cela devrait aller.

    J'aurais aimé éprouvé un peu plus d'empathie pour les personnages mais parfois, on y arrive pas car cela ne s'y prête pas. Bref, il manque quelque chose et il y a des défauts inhérents. Pour autant, l'ensemble demeure assez satisfaisant avec une marge de progression.

    Erik67 Le 17/11/2023 à 08:26:59

    J'ai été un peu choqué par la préface de l'auteur Pablo Martin Farina qui indique être très fier à avoir appris à aimer et admirer Juan Pablo Escobar, le fils de l'un des plus grands mafieux de ces 100 dernières années. Certes, c'est le fils et non le père et il n'a pas choisi de naître dans cette famille. Cependant, j'avoue ne pas avoir été très à l'aise de cette glorification sans un mot pour les milliers de victimes de la drogue.

    Ceci dit, j'ai bien aimé cette biographie car elle est présentée de manière tout à fait originale en nous dévoilant un par un les différents gardes du corps qui joueront un rôle dans l'éducation du petit Jan Pablo Escobar. Certes, c'est parfois assez glauque et brut de décoffrage mais c'est le milieu qui veut cela. Les âmes trop sensibles devront sans doute s'abstenir.

    Pour le reste, c'est toujours intéressant de pénétrer dans la garde rapprochée d'un homme qui a réglé en maître incontestée sur le cartel de la drogue en Amérique Latine. A noter que le trafic de drogue lui rapportait 70 millions de dollars par semaine. Son erreur est d'avoir voulu mettre un pied dans la politique ce qui va conduire à l'assassinat de son rival le Ministre de la justice.

    On se rend également compte que malgré les milliards et la vie de luxe, ce n'est pas de tout repos car femme et enfants risquent leur vie tous les jours à la merci des tueurs mandatés par les ennemis du clan.

    J'ai également apprécié le côté humour noir de ce polar pourtant réaliste qui décrit une tranche de vie du fils Escobar à travers ses nounous tueuses. On notera que ce dernier est également co-scénariste ce qui rend le tout assez crédible malgré des faits pour le moins surréaliste. Mais bon, dans ce monde, tout est possible.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est assez froid dans ses couleurs ternes mais terriblement efficace pour restituer cette ambiance.

    Une BD assez audacieuse dans son traitement qui m'a séduit malgré tout. En tous les cas, on arrive à mieux comprendre ce que peut ressentir un enfant témoin de ces événements pour le moins néfastes.

    Erik67 Le 15/11/2023 à 13:18:15
    Vinland Saga - Tome 27 - Tome 27

    Avec Vinland Saga, on se plonge dans l'univers assez épique des Vikings, ces navigateurs hors pair qui ont découvert l'Amérique 500 ans avant Christophe Colomb.

    On suit leur première colonie qui fait face aux dangers des indiens. En réalité, ces natifs sont plutôt pacifiques mais dans le camp des vikings, certains pensent qu'il faut se préparer à la guerre le moment venu.

    Par ailleurs, le chaman a vu dans l'arrivée de ces premiers colons la menace de la destruction de leur peuple et de leur culture. Oui, cela va se réaliser mais dans plusieurs siècles. Il essaye de convaincre son peuple de chasser ces étrangers. Bref, c'est dans les deux camps que la vision est partagée.

    Thorfinn se bat pour sa vision idéaliste de la paix et de l'entente entre les deux peuples. Reste à savoir s'il parviendra à les maintenir. C'est tout l'enjeu de ce tome qui pose intelligemment les bonnes questions pour une remise en cause.

    Encore une fois, on est réellement dans les meilleurs tomes de la sage depuis l'installation dans le Vinland. On regrette presque la vingtaine de tomes précédents dont l'action était située bien loin de cette terre promise.

    Pour autant, je pense que c'était nécessaire pour comprendre l'évolution de notre héros Thorfinn qui est passé du stade redoutable guerrier à ardent pacifiste contre toute forme de violence.

    C'est tout le thème de la série qui prend son importance dans ce moment crucial de coexistence avec un autre peuple dans un monde éloigné de l'Europe perpétuellement en guerre. Le Vinland peut permettre un nouveau départ sur de nouvelles bases.

    On sait que la série va prendre bientôt fin. On se demande si notre héros va parvenir à son rêve d'une vie sans guerre. On le souhaite ardemment dans un monde qui n'a toujours pas compris qu'il faut faire des concessions pour trouver une paix durable même quand tout nous oppose.

    Bref, vous l'aurez compris. On est en possession du meilleur de ce que le manga peut nous offrir actuellement. Vinland Saga est la série à découvrir ! Il faudra cependant s'armer de patience.

    Erik67 Le 15/11/2023 à 07:55:41
    Thorgal - Tome 41 - Mille yeux

    Dans ce nouveau tome, Thorgal va devoir affronter encore bien des épreuves au fond d'un gouffre afin de pouvoir sauver son fils Jolan et sa future compagne Boréale, la nouvelle venue de la saga.

    Il faut rappeler que nous avons un solide guerrier qui n'a pas hérité de l'amour du combat et de la violence du peuple viking. Il aspire à une vie tranquille avec son Aaricia et ses enfants mais même les Dieux ne le laissent pas en paix !

    Encore une fois, il sera confronté à la cupidité des hommes qui convoite des choses pour le moins extraordinaire réservé au domaine des Dieux. Il fera une rencontre assez intéressante mais elle sera de courte durée. Cela se termine par un clifhanger avec un personnage maléfique qui refait surface à la toute dernière case.

    Bref, cela ne sera pas le meilleur tome de la collection, c'est certain. On a l'impression de lire un album de transition dans ce qu'il y a des plus classiques. Il est vrai que cela se démarque de l'album « Adieu Aaricia » sorti en début d'année et qui avait une tout autre qualité d'écriture pour des effets assez novateurs.

    Gageons que les auteurs feront mieux la prochaine fois au niveau du scénario sachant que la lecture n'a pas été désagréable non plus.

    Erik67 Le 14/11/2023 à 07:25:41

    Voici un récit qui ne comporte aucune bulle, juste une narration omniprésente qui va partir dans un délire mystico naturel que personnellement, j'ai eu du mal à suivre.

    C'est tiré d'une interprétation libre de l'histoire de Christopher Thomas Knight qui a disparu pendant 27 ans dans les forêts du Maine entre 1986 et 2013 pour y inventer une façon de vivre.

    L'idée était intéressante à première vue pour expliquer comment un individu en société peut se démarquer et avoir envie de disparaître dans une forêt. Cependant, on ne connaîtra pas vraiment les motivations qui ont poussé cet homme à se mettre en marge de la civilisation.

    Il insistera sur le fait qu'on peut le voir comme un big foot qui n'aurait plus une apparence humaine. Je suppose que cela doit être le cas quand on ne peut plus se raser pendant une vingtaine d'années. J'aurais plutôt tendance à faire preuve de compréhension.

    Par ailleurs, on sait qu'il va commettre de menu larcins pour prendre aux autres ce dont il a besoin pour vivre. Après tout, ce ne sont que des pavillons de chasse ou des maisons secondaires au bord d'un lac qui restent une bonne partie de l'année inhabitée. Je rétorquerai que ce n'est pas une raison d'autant que c'est un choix de cet individu de se mettre en marge.

    Le traitement graphique est assez particulier en insistant sur une espèce de bichromie (en bleu et en orage) tout en reproduisant des formes géométriques qui m'ont paru souvent assez abstraites. Ce n'est pas ce que je préfère dans la bande dessinée car plutôt attaché à un style réaliste.

    En conclusion, je dirai que cette œuvre n'est pas faite pour moi pour toutes les raisons invoquées. Ceux à la recherche de quelque chose de différent pourront sans doute y trouver leur compte et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 13/11/2023 à 07:29:35
    Slava (Gomont) - Tome 2 - Les nouveaux Russes

    Les nouveaux russes sont ceux qui sont sortis du communisme pour s'enrichir très rapidement sur le dos des autres. C'est tout le thème de cette BD au ton volontairement humoristique.

    On suit les aventures cette fois ci de manière séparée du jeune Slava qui souhaite devenir peintre mais qui défend une mine en proie à des carnassiers de la pire espèce. Il tombe désespérément amoureux ce que montre d'ailleurs la magnifique couverture de ce second tome.

    Et puis, il y a son ami Lavrine qu'on croyait mort mais qui va renaître de ses cendres pour évoluer à Moscou sur la pente du succès poussé par une ambition extrême de gagner plus d'argent.

    A noter qu'il va se servir d'une monnaie le voucher distribué par le gouvernement pour racheter l'outil de production. Or, les russes s'en méfie comme de la monnaie de singe en les rejetant ce qui est un très mauvais calcul. Lavrine a compris que c'est bien le moment d'acquérir à peu de frais des empires entiers surtout en temps de crise. On commence par acheter une petite usine à vil prix qu'on peut désosser pour en vendre le maximum d'actifs.

    Bref, le capitalisme dans ce qu'il y a de plus sauvage dans un pays miné par tant d'année de communisme. Et que dire également de ces riches qui échappent totalement à l'impôt ? Bref, c'est décourageant.

    Survient à un moment donné la rencontre entre nos deux protagonistes qui n'ont plus évoluer sur le même bateau ce qui donne lieu à une confrontation donnant un caractère un peu plus dramatique à cette œuvre.

    Erik67 Le 12/11/2023 à 10:33:14

    Le grand incident est une BD satyrique qui nous interroge sur le regard que porte les hommes sur la nudité des femmes dans l'art.

    En effet, le nu féminin dans l'art est fréquemment cantonné aux poses de soumission et d'humiliation. Au contraire, celui des hommes est montré comme un signe de courage et de force virile.

    La mythologie grecque ou encore la religion chrétienne ont été souvent le prétexte à la nudité des femmes afin de les rendre encore plus vulnérables. Parfois, on montre une attitude volontairement provocante pour les fustiger davantage. Bref, il y a une véritable inégalité de traitement dans l'histoire de l'art.

    Or, ces femmes représentées dans des sculptures ou des tableaux vont se rebeller face à des actes d'incivilités et des regards plutôt lubriques dans un total manque de respect. Elles vont tout simplement disparaître dans ce que la direction du Louvre va appeler le « grand incident ».

    Pour y remédier, il faudra que tous les visiteurs hommes soient entièrement nus lors de la visite ce qui provoque un grand remous dans la population sous le regard plutôt amusés des femmes. Ainsi, justice leur est rendue.

    Pour autant, le final va tenter de dépasser cette approche un peu féministe. A noter que le dessin de Zelba est absolument magnifique pour représenter non seulement les différents personnages mais également les œuvres présentes au Louvre.

    Sous un ton volontairement très humoristique, c'est une démonstration de force quant à la représentation de l'art. Evidemment, cela nous interpelle et cela nous interroge.

    On ne verra plus jamais la Joconde de la même façon après cette lecture, je peux vous le garantir !

    Erik67 Le 11/11/2023 à 10:32:16

    J'ai été assez touché par ce témoignage de l'auteur d'origine roumaine et non romaine. C'est vrai que le titre donne un peu la tonalité. Les mauvaises langues diront qu'on ne peut pas être parfait mais bon, passons !

    J'ai toujours eu de l'admiration pour ce pays qui a vécu d'innombrables années sous la pire dictature communiste avant de connaître une révolution qui leur a permis de s'extirper et de rejoindre une Europe prospère. La vie en Roumanie est totalement différente de nos jours comme me l'a d'ailleurs confirmée une collègue roumaine.

    Pour autant, un enfant de 4 ans ne percevait pas les effets terribles de cette absence de liberté. Comme dit l'auteur à un moment donné, c'est tout un peuple qui est retenu prisonnier. J'ai bien aimé cette scène où cet enfant innocent pause la question à sa grand-mère sur les raisons qui l'empêchent d'aller voir sa sœur en Allemagne.

    La fin de ce récit est marquée par un combat contre la maladie. Cela sera assez éprouvant mais cela nous permettra de voir également comment fonctionnait le système des soins en Roumanie pendant cette période communiste. On se rend compte que les enfants des riches ont plus de chance d'être prise en charge par des opérations chirurgicales pouvant sauver leur vie. C'est totalement horrible et immoral.

    Un autre passage m'a également marqué sur l'évocation de cette famille qui donne tout à l'une des filles en devenir dans un métier de ballerine alors que l'autre se sacrifie volontairement pour finalement peu de reconnaissance de la part de sa sœur.

    Oui, c'est une lecture qui apparaît assez enfantine au départ mais qui va gagner en profondeur tout le long pour aboutir à un résultat presque inespéré. J'ai vraiment adoré.

    Erik67 Le 10/11/2023 à 08:35:08

    Voici un western mexicain dans la plus pure tradition de cette vision assez âpre de l'Ouest américain. Cela ne fera pas dans la dentelle. On se situe dans l'état aride du Sonora en 1863.

    L'intérêt de cette lecture est de suivre un beau jeune homme né de bonne famille qui est accusé d'un double meurtre dont il clame son innocence. Pourtant, tout le désigne comme être le coupable en ayant le mobile de se débarrasser de l'amant de son amoureuse. Bref, la jalousie qui fait encore des siennes.

    On verra que la suite n'est pas très conventionnelle. C'est un pari osé de la part des auteurs qu'on a déjà vu mais dans d'autres genres que le western. Le traitement de ce scénario est en effet parfaitement maîtrisé avec un rythme diablement rapide.

    Le dessinateur Gilles Mezzomo est un habitué des séries de western. Je pense notamment à « Ethan Ringler, agent fédéral ». Les décors sont toujours aussi soignés. Il y a de la maîtrise, c’est certain.

    Je pense que cette BD mérite d'être lu mais elle ne plaira pas sans doute à tout le monde à cause du parti pris dans sa direction. On ressort avec un réel sentiment de malaise au lieu d'un divertissement en bonne et due forme. Cela fait partie de la diversité de la BD actuelle et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 09/11/2023 à 13:32:49

    Voici un nouveau portrait de Gauguin qui renvoie à la toute dernière année de sa vie à Tahiti après un séjour aux îles Marquises. Il commence à avoir de la renommée en France mais il se concentre surtout pour continuer son œuvre tout en menant une vie toujours aussi bohème.

    Malheureusement pour lui, il est atteint par la maladie suite vraisemblablement à une vie d'excès notamment en matière de drogues et d'alcool comme un peu tous les artistes maudits. A noter qu'il a abandonné sa famille pour vivre de sa liberté et de sa passion. On ne jugera point, ce sont juste les faits.

    Son idéal demeure assez révolutionnaire et il va s'opposer notamment au clergé local mais également à l'administration policière qui souhaitent asservir les peuples indigènes à la culture française ce qui provoque un déracinement culturel. Il est vrai que l'air des tropiques lui réussit plutôt bien car il retrouve une sacrée inspiration.

    Ce portrait qui insiste sur ce côté rebelle le rend presque sympathique et attachant comme le fut également Serge Gainsbourg malgré ses provocations. Il y aura ce procès qui le condamnera à une peine qu'il n'aura plus l'occasion de subir. La conclusion demeure assez triste avec une mort à 55 ans.

    Cette BD est joliment dessinée avec un trait plutôt gras et coloré sur un décor très polynésien. La lecture fut très agréable dans un si bel écrin. On ressent beaucoup d'émotion.

    J'en retire un beau portrait d'un homme engagé, certainement en avance sur son temps.

    Erik67 Le 08/11/2023 à 08:12:44

    J'ai littéralement ce récit de science-fiction qui se passe dans les années 2055 dans un monde où les objets connectés ont pris le dessus sur nos vies. Les plus fragiles d'entre-nous se sont laissés bercés par le syndrome de l'iceberg.

    C'est le risque quand on passe beaucoup de temps dans la réalité augmentée des jeux vidéos. C'est un long processus qui aboutit à une espèce de disparition du corps social.

    Notre héros Ezra est à la recherche de son frère Yan qui a quitté toute sa famille du jour au lendemain pour s'isoler du reste du monde. Les objets connectés rendent la vie plus confortable mais cela ne reste qu'une illusion.

    Il va travailler avec un psychiatre de renom qui souhaite guérir les individus touchés qui n'éprouvent plus aucune émotion face a u genre humain. Les icebergs se détachent de la banquise pour s'isoler mais ils fondent.

    Evidemment, les GAFAM ont énormément investi dans ces interfaces vocales assez évolués et ne souhaitent pas de programme qui peuvent viser à réparer les esprits humains dans un but de santé publique.

    J'ai adoré ce concept de thriller technologique assez avancé. J'ai rarement une BD de science-fiction aussi crédible sur le devenir de l'humanité et qui posent réellement les bonnes questions.

    On se rendra compte que tout n'est pas aussi facile que cela. Le but de faire de la prévention est certes louable mais il ne convient pas forcément à ces individus qui souhaitent la liberté de pouvoir s'isoler.

    Erik67 Le 07/11/2023 à 09:25:39

    J'ai jamais aimé le chanteur Prince lui préférant nettement Mickaël Jackson. Cependant, pour les puristes de la musique, c'est un véritable génie. Je ne connais que sa célèbre chanson « Purple Rain » et j'ignore tout de son répertoire. Cela ne m'a pas empêché de lire cet ouvrage afin d'améliorer ma connaissance de cette célébrité excentrique et capricieuse.

    Voici une BD qui lui rend hommage en expliquant ce qu'il était vraiment (et parfois cela ne sera pas bien beau). J'ai bien aimé l'originalité de ce récit qui fait en sorte de suivre un scénario pour le moins original tout en racontant la vie de ce chanteur révolutionnaire très funky.

    On va espérer que le Prince ne se retourne pas dans son urne funéraire exposé à Paisley Park à la vue des touristes. Je trouve cette biographie plutôt honnête et très bien construite de manière à ne pas provoquer d'ennui.

    C'est une belle ballade au sein de l'Amérique qui vient de voter Trump comme président. Évidement, on n'aime pas trop cette Amérique là mais c'est la démocratie des urnes et il faut s'y plier.

    Le scénario est construit sur une mythologie de bande enregistré avec Milles Davis ce qu'a entretenu à un moment donné le Prince. Reste néanmoins que les héritiers peuvent sortir allègrement plusieurs albums post-mortem tant ce chanteur avait enregistré un millier de titres à l'avance.

    Cela peut faire de belles jambes à la plupart d'entre-nous mais les fans seront néanmoins ravis. Moi, perso, je n'irai pas à Paisley Park en pèlerinage.

    Erik67 Le 06/11/2023 à 07:38:44

    J'ai beaucoup aimé ce témoignage d'un libyen qui a été confronté aux pires exactions du régime du colonel Mouammar Kadhafi dont le régime a été exterminé par une coalition menée par le repris de justice Nicolas Sarkozy qui fut un temps président. Certains disent qu'il fallait effacer toute trace d'un financement illégal de sa compagne présidentielle mais ce n'est pas le débat de cette BD.

    On va se concentrer sur le fait de l'après dictature après l'introduction. A noter que Kadhafi a régné sur la Libye pendant 41 ans où il n'y avait aucune liberté politique. Ce pays va se déchirer en deux dans une guerre civile interminable pour la prise du pouvoir. On sent bien qu'on va d'une dictature à l'autre au milieu de clans tribaux tous corrompus.

    Ce qui est remarquable dans cette BD, on qu'on s'aperçoit encore que le pays dispose de larges richesses notamment en gaz et en pétrole tout comme l'Algérie mais que la corruption fait qu'il n'y a pas de partage de richesse au sein de la population qui n'en profite pas.

    Par ailleurs, j'ai bien aimé que l'auteur axe sur les filières de passeur pour nous expliquer ce qu'il se passe réellement dans ce pays où tout le monde semble être corrompu pour envoyer des gens vers la noyade et la mort.

    C'est triste de découvrir un tel constat sur ce pays dont on espérait qu'il découvre la démocratie. Du coup, on assiste à toute la souffrance d'un peuple à travers ce témoignage édifiant qui permet de nous ouvrir les yeux.

    Le style graphique m'a paru un peu faible mais satisfaisant. C'est surtout le propos qui marque le lecteur. Il y a très peu d'ouvrage BD sur la Libye. Celui-ci constitue une vraie mine d'information. A découvrir !

    Erik67 Le 05/11/2023 à 08:54:45

    J'aime beaucoup cet auteur d'origine iranienne Mana Neyestani qui m'avait déjà marqué par son ouvrage « Une métamorphose iranienne » sorti il y a plus de 10 ans déjà et qui racontait son expérience malheureuse en prison suite à la publication d'un dessin avec un mot azéri prohibé.

    Ce dessinateur de presse iranien a dû fuir son pays en exil et on le comprend parfaitement. Le régime central iranien fait partie d'un des plus dangereux et des plus nuisibles de la planète. A noter que la Russie les soutient bien évidemment.

    Il raconte dans cet ouvrage ce que vivent les kolbars (au nombre de 40.000 environ). J'ignorais tout de ce terme et de ce phénomène. Il s'agit pour les kurdes d'Irak de passer la frontière iranienne avec des marchandises occidentales et chinoises afin de le livrer à des marchands en Iran. Or, la région est très montagneuse et est particulièrement dangereuse pour ces porteurs qui trimballent sur leur dos ces marchandises inoffensives considérées comme illégale par le régime iranien.

    Le soucis, c'est que les gardes frontières iranien n'hésitent pas à tuer à bout portant sans sommation tout contrevenant, enfant ou vieillard. C'est vrai que ce régime manque singulièrement de compassion et n'a aucune humanité par rapport à ces pauvres passeurs au nom de la lutte contrer la contrebande et l’impact de ces pratiques sur l'économie du pays.

    Je rappelle qu'il ne s'agit pas d'un trafic d'arme ou de drogue mais de simples marchandises (cigarette, alcool, vêtements, TV, climatiseur ou radiateur...). A noter également que les commerçants iraniens ne subissent aucune répression car le pouvoir aime bien au fond ces marchandises occidentales.

    Parmi les autres dangers, il y a les mines ainsi que les avalanches ou le froid glacial de la montagne. Il faut en vouloir pour les traverser ! Or, les passeurs sont payés ce qui leur permet de sortir du chômage et de la précarité.

    Le récit est fort bien construit en plusieurs étapes et réservent de grandes surprises notamment vers la fin. On suit en effet un groupe de porteurs qui part en expédition pour acheminer les marchandises transportés sur le dos dans les montagnes de l'Iran.

    L'auteur est dans une parfaite maîtrise du scénario qui tient en haleine. On en ressort assez chamboulé avec une haine encore plus grande du régime iranien. Le sort réservé aux femmes dans cette société kurde pose également des questions.

    Cet ouvrage a le mérite de nous rendre attentif à quelque chose que nous ignorons totalement et qui fait des centaines de mort par an dans les montagnes de l'Iran. Je le recommande vivement. Il serait dommage qu'un tel ouvrage passe inaperçu.

    Erik67 Le 04/11/2023 à 09:09:17
    Blacksad - Tome 7 - Alors, tout tombe - Seconde partie

    Blacksad est revenu après une longue attente de 8 ans dans un volume en deux parties. Voici la seconde partie de cette mystérieuse enquête qui nous entraîne dans les méandres du pouvoir sur fond de corruption liée au démantèlement des transports publics afin de favoriser la voiture individuelle.

    On évolue dans un décors new-yorkais des années 50 avec toujours ses personnages anthropomorphiques assez expressifs qui ont fait le succès de cette série devenue culte. Un autre ingrédient que l'on retrouve est un scénario très bien ficelée sur fond de polar noir avec ce côté désabusé et d'amertume.

    Graphiquement, on touche presque au sublime tant les planches sont de véritables merveilles visuelles. J'ai rarement vu une aquarelle aussi bien maîtrisée. Ce graphisme concourt à cette ambiance si particulière à cette série. C'est en tout point admirable. Note maximale accordée pour le dessin.

    Bien que je ne sois pas un fana du genre polar, on ne peut pas passer à côté de Blacksad tant la maîtrise et la charisme de ce félin nous entraîne au 7ème ciel. Comme dit, le scénario n'est pas en reste avec des personnages à la psychologie plus vraie que nature.

    On aura droit à un final dont le sous-titre « alors, tout tombe » prend alors tout son sens. Rien n'est véritablement éternel. Une belle surprise nous attend à la toute dernière case qui clôt ce diptyque de façon tout à fait magistrale.

    Bref, ce tome rejoint immédiatement ma collection. Blacksad est la série à posséder pour tout amateur de BD qui se respecte. Il faut le savoir. Oui, Blacksad fait partie des classiques.

    Erik67 Le 03/11/2023 à 08:37:59
    Complainte des Landes perdues - Tome 15 - Les Sudenne 3 - La Folie Seamus

    Le quatrième cycle des landes perdues est un peu spécial car il renoue directement après les événements intervenus dans le premier cycle sans se replonger dans un lointain passé.

    On retrouve surtout notre légendaire héroïne Sioban qui vient combattre le Niddhog, un monstre issu de légendes maudites. Elle doit faire face à sa terrible cousine qui use de la magie noire pour conquérir le pouvoir.

    Elle a surtout réussi à corrompre totalement l'âme de notre chevalier du pardon à savoir Seamus. Sioban va tout faire pour le sauver et l'arracher des griffes de sa maléfique cousine. Cela passera également par de la magie. On se rend compte que le mal peut tout corrompre et être également au cours de l'amour.

    La folie Seamus nous indique qu'il faut frapper au cœur de la folie et pas nécessairement au cœur de l'homme. Reste à savoir si Sioban parviendra à ses fins. Je trouve que cet avant-dernier tome du dernier cycle est plutôt réussi.

    Le dessin de Paul Teng est toujours aussi appliqué à reconstituer cet univers d'héroic fantasy pour notre plus grand plaisir. Cela reste dans un style classique mais qui rappelle le trait de Rosinski, dessinateur du premier cycle. Bref, que du bénéfice pour cette série.

    La complainte des landes perdues est une série qui a réussi à traverser 4 décennies avec toujours le même parfum. Certes, il ne faut pas se perdre dans les méandres du récit mais on reste attaché à la belle et courageuse Sioban qui montre le chemin à accomplir pour s'en sortir.

    Erik67 Le 02/11/2023 à 08:09:46
    Solo (Martín) - Tome 6 - La fin d'un cercle infini

    Le précédent tome avait marqué un véritable renouvellement de la série mais avec toujours l'ombre de Solo qui plane. Nous avions en effet l'introduction d'un nouveau groupe aux origines bien mystérieuses ce qui agrandit singulièrement cet univers.

    Le message principal reste toujours dans l'actualité des thèmes écologistes avec ce que pourrait devenir notre monde si on n'y prend pas garde. Il sera surtout question de grandes batailles pour préserver la survie des espèces menacés de disparition par des humains prêt à toutes les alliances morbides.

    Il y a en effet une phrase qui résonne encore en moi au vu de l'actualité mondiale du moment : « quel accord peux-tu conclure avec quelqu'un qui veut te tuer ? ». On peut alors comprendre que le combat demeure nécessaire pour les anéantir une fois pour toute. Pour autant, notre héros Légatus voulait trouver un moyen plus pacifique de résoudre le conflit sans bain de sang.

    Le dessin reste toujours aussi efficace dans un décor à la Mad Max entre dévastation post-apocalyptique et désert à perte de vue. J'adore véritablement les personnages anthropomorphiques qui sont saisissants de réalisme. La précision du trait complète la magnificience de ce tableau presque parfait graphiquement.

    Et puis, il faut dire que la colorisation dans des tons ocres parvient à nous mettre parfaitement dans l'ambiance de cet univers post-apocalyptique où chaque espèce tentent de survivre tant bien que mal.

    Plus on avance dans le récit, plus on découvre que cet univers n'est pas seulement que désertique mais qu'il y a des poches de civilisation florissante. La fin est assez remarquable et fait directement le lien avec la série parallèle « Chemins tracés » où nous suivons les aventures d'un félin nommé Fortuna. Ainsi, les pièces du puzzle de cet univers se mettent progressivement en place.

    Bref, un cycle s'achève. J'ai passé un excellent moment de lecture pour une des meilleures séries de ces dernières années dont les thèmes demeurent d'actualité malheureusement.

    Erik67 Le 01/11/2023 à 09:15:33
    Astérix - Tome 40 - L'iris blanc

    Astérix est devenu une véritable institution dont chaque album est scrupuleusement minuté en vue d'une sortie à plusieurs millions d 'exemplaires. Pourtant, cela fait pas mal d'année que ce héros gaulois est mort avec Gosciny.

    Cependant, on exploite toujours le filon tant qu'il rapporte. Il sera traduit directement en 20 langues différentes, c'est dire ! Et puis le parc Astérix est arrivé à faire 2,8 millions d'entrées en 2022. On trouvera d'ailleurs en page de garde une invitation à y aller afin de retrouver Astérix et ses amis. Autant faire de la pub.

    Evidemment, j'ai commencé la BD dès mon plus jeune âge avec Astérix qui est devenu une véritable institution. Il est vrai que ce support a été longtemps associé au gaulois moustachu en ne regardant pas la richesse des autres créations pourtant tout aussi méritantes sinon plus.

    C'est l'un de mes auteurs comiques préférés qui se collent au scénario à savoir Fabcaro, obscur inconnu qui a enfin décollé en 2015 avec l'album « Zaï Zaï Zaï Zaï » puis « Open Bar » dans la foulée. C'est un terrible poids qui repose sur les épaules du roi de l'absurde tant le sans faute est vivement recommandé à ce niveau d'édition.

    A noter qu'il assure seulement l'intérim car Jean-Yves Ferry compte bien poursuivre l'aventure le temps d'une pause. C'est vraiment dommage car la Presse titre déjà que c'est le meilleur Astérix depuis René Goscinny. Il est vrai que les 12 tomes précédents n'ont guère convaincu les fans les plus exigeants. Mais bon, Ferry a assuré un minimum syndical qui a fait la joie des lecteurs de pouvoir continuer à suivre les aventures de ce personnage mythique.

    On retrouve Didier Conrad qui a succédé au dessinateur Albert Uderzo en 2013 soit déjà une bonne décennie ce qui lui a permis d'être à l'aise dans ce rôle. Au niveau du dessin, je n'ai rien eu à redire car c'est dans le prolongement du style graphique avec une homogénéité presque parfaite.

    Le thème de ce tome baptisé « L'iris blanc » est celui du développement d'une forme de pensée que Jules César juge bon d'étendre jusqu'à la Gaulle pour ses effets bénéfiques. C'est assez intéressant comme challenge sachant que l'iris symbolise la bienveillance et l'épanouissement dans le langage des fleurs.

    Evidemment, cette méthode est employée de nos jours dans une espèce de positivisme de façade afin de masquer les vrais difficultés. Il suffit que de voir les bonnes choses. J'ai bien aimé la manière dont Fabcaro se sert de ces pensées influentes.

    Pour ma part, je rejoins le concert de louange autour de cet album en toute objectivité. Les phrasés de Fabcaro m'ont beaucoup fait rire notamment le récital de chant du barde Assurancetourix. Oui, c'est bien le meilleur album depuis trop longtemps.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:43:14
    Sept - Tome 9 - Sept personnages

    Sept personnages n'est pas un mauvais album en soi mais c'est une déception tout de même. Il intéressera vraisemblablement les fans de Molière qui connaissent par cœur toutes les pièces de théâtre du maître. C'est d'ailleurs un bel hommage qui est rendu à ce grand dramaturge à travers les nombreuses références historiques qui parcèment la BD.

    Pour le néophyte comme moi, c'est la galère assurée où l'on retire peu de plaisir à la lecture. On passera l'éponge sur la résurrection ésotérique de Dom Juan mais sans doute pas sur une intrigue qui n'avance point.

    Si on ajoute un dessin purement statique, cela ne le fait vraiment pas. On remarquera, par contre, de très beaux décors d'un Paris sous le règne du roi soleil. Cependant, encore une fois, ce n'est pas une BD pour moi.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:31:28
    Sept - Tome 5 - Sept guerrières

    Sept guerrières était le dernier de cette collection que je n'avais pas encore lu. J'ai un peu retardé l'échéance car les critiques plutôt unanimement négatives ne m'y incitaient guère. Cependant, c'est comme tout : il faut se faire sa propre idée par soi-même.

    La lecture de cette aventure de sept guerrières qui tentent de sauver l'héritier d'un trône menacé par les armées perses et byzantines n'a pas été du tout désagréable. Le trait du dessin manque encore un peu de maturité dans la finesse mais cela passe encore.

    Ce qui a été réellement impardonnable à ce récit, c'est la grande faiblesse du scénario qui ne surprend jamais. On connaît dès le départ le secret et sa révélation en sera manifestement gâchée. On aurait voulu avoir un peu de suspense. Privé de cela, on devient le simple spectateur de scènes d'action classiques qui s'enchaînent inlassablement. Dommage...

    Bref, un titre à oublier qui clos une collection bien inégale.

    Erik67 Le 31/10/2023 à 08:05:03
    Sept - Tome 3 - Sept pirates

    Sept pirates est sans conteste le moins bon de la série des Sept et cela pour de multiples raisons. Graphiquement, ce n'est pas au point surtout au niveau des reliefs. Je n'aime pas du tout cette imprécision du trait ainsi que cette colorisation bien fade. Cela manque singulièrement de perspective.

    Par ailleurs, le fait d'imaginer une suite à « l'île au trésor » de Robert Stevenson dont les adaptations pullulent actuellement n'est pas une bonne idée en soi. Une nouvelle histoire avec plus d'originalité aurait pu faire l'affaire. On pourrait analyser cela comme un sérieux manque d'inspiration le cas échéant.

    D'ailleurs, ce récit est très lent à démarrer avec l'éternelle scène du recrutement de sept faux pirates qui m'a paru interminable. Le pire, c'est la fin et la découverte du fameux commanditaire de ce périple aventureux (dont je tairais le nom) mais que j'ai tout de suite découvert en me disant : j'espère que ce n'est pas lui ! Bref, trop de facilité scénaristique et les ficelles sont réellement grosses !

    Ce titre manque d'à peu près tout pour être digne d'une collection d'exception. Ce n'est certes pas désagréable à lire mais bof sans plus !

    Erik67 Le 30/10/2023 à 07:56:26
    Omula et Rema - Tome 1 - La fin d'un monde

    J’adore ce mélange de science-fiction et de péplum. Autrefois, Valérie Mangin avait inauguré ce concept avec des séries tel que « Le fléau des Dieux » ou encore « Le dernier troyen ». C’était un vrai mélange. Là, nous allons suivre deux récits qui vont se rejoindre notamment vers la fin de ce premier volume.

    C’est vrai que je ne m’y attendais pas trop au départ croyant lire une BD d’antiquité sur le mythe qui a fondé Rome. On aura d’ailleurs droit à cette image de louve face à deux jumeaux mais pas vraiment dans la posture que l’on croit.

    Yves Sente ne se débrouille pas trop mal au niveau du scénario afin de faire coexister ces deux récits dont l’un va prendre l’ascendant sur l’autre. Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par ce scénario sans faille où tout se tient ou presque. En effet, j’ai des doutes sur la prophétie qui ne s’est pas exactement passé comme indiqué.

    Un bémol concernant également la datation de revenir sur la planète Terre après 4,5 milliards d’années après la destruction d’une civilisation très avancée. Sachant que notre Terre est actuellement âgée de 4,5 milliards d’années et qu’il reste entre 1,75 et 3.25 milliards d’années avant que la chaleur du soleil rende toute vie impossible avec la disparition de l’oxygène, on perçoit que ce délai d’attente pour revenir n’est finalement pas adéquate surtout si on situe la civilisation romaine à plus ou moins 4,5 milliards d’années.

    Bref, en remontant dans le temps, la Terre n’existait tout simplement pas. Pour rappel, la vie est apparue sur Terre sous forme de microfossiles il y a 3,5 milliards d’années. Ces erreurs de datations sont assez fréquentes dans ce type de récit ce qui est dommage pour la crédibilisation. Un peu de recherches scientifiques aurait pu éviter cela. Mais bon, ma notation de l’œuvre démontre que je n’en n’ai pas tenu rigueur.

    Je me suis également interrogé sur cette société du futur qui voit la paix et la prospérité pour ses habitants mais qui accepte sans broncher la présence de clones pour se servir d’organes lors de greffe réparatrice. Question éthique, il faudra repasser !

    Le dessin est réalisé de manière tout à fait impeccable et soigné non seulement pour les paysages antiques ou pour restituer les vaisseaux et méga-cités du futur. On perçoit une très bonne colorisation qui donne envie de lire. C’était quand même un sacré défi graphique de réunir le péplum façon Gladiator à un univers de technologie très avancée. C’est réussi !

    Il y aura une multitude de personnages secondaires mais qui seront assez bien exploités. Les amateurs d’histoire mais également de science-fiction apprécieront sans nul doute. Plus généralement, le tout public risque de bien aimer

    Au final, c’est une œuvre riche, ambitieuse mais surtout intrigante. Deux mots pour résumer : originale et envoûtant ! On attend avec impatience le second tome venant terminer ce diptyque.

    Erik67 Le 29/10/2023 à 08:46:05
    La bible - L'Ancien Testament (Dufranne/Camus/Zitko) - Tome 1 - La Genèse 1re partie

    J'avais envie de découvrir la Bible en bande dessinée puis de la faire découvrir à mes enfants afin de leur transmettre une éducation religieuse dans le respect des règles morales régissant le monde judéo-chrétien. Non, je rigole ! Je peux cependant comprendre qu'une telle motivation existe vraiment dans le monde.

    J'ai tellement baigné durant mon enfance dans ces prêchi-prêcha qu'il m'a fallu longtemps pour réaliser que les premiers hommes sur terre n’étaient pas Adam et Eve. En grandissant, mon esprit est heureusement devenu plus cartésien et plus scientifique.

    Qui peut en effet croire qu'un homme à savoir Abraham peut vivre 175 ans soit 53 ans de plus que Jeanne Calment (122 ans) détentrice du record de longévité à une époque où la durée de vie moyenne ne dépassait pas 30 ans ? Oui, des fadaises à moins d'avoir la foi et d'y croire vraiment même de manière métaphorique. La bible n'est-elle pas un livre sacré qu'il ne faut surtout pas remettre en cause ?

    Pour en revenir à cette BD, je n'aimerais pas que mes enfants la lisent car plus on tourne les pages, plus on se rend compte que le Dieu qui est décrit n'est qu'un être suprême assoiffé de punitions et autres châtiments tout en utilisant la vengeance et des petis coups en douce. Je comprends mieux maintenant la parole des prêcheurs annonçant la fin du monde et autres cataclysmes planétaires. Mais où sont passés l'amour et la tolérance dans tout cela ? Si c'est cela la Bible, je ne me reconnais plus. J'ai perdu la foi et ce n'est pas cette BD qui me la fera retrouver un jour.

    Pour le dessin, il est tout à fait correct avec une magnifique couverture. On pourra cependant reprocher un traitement sans doute trop informatique rendant les personnages assez statique. Comme dit, il faut aimer le style réaliste ce qui est mon cas.

    A noter qu'il y a 7 tomes qui compose cette collection initiée par Delcourt. C'est un sacré défi que de rendre compréhensif la Bible composé de plein d'histoires au-delà d'une vision primaire et simpliste.

    Bien entendu, cet avis n'engage que moi personnellement et les lecteurs croyants pourront sans doute y trouver leur bonheur. Ce titre pourra même servir dans les garderies des églises. Je suis dans le respect de toutes les croyances et les non-croyances.

    Erik67 Le 28/10/2023 à 08:56:26
    Les cahiers Ukrainiens - Tome 2 - Journal d'une invasion

    Toutes les guerres sont affreuses. Oui, nous sommes d’accord. Pour autant, certaines guerres présentent un caractère particulier pour aller au-delà d’une simple vulgarisation accommodante.

    L’Ukraine a été envahie par la Russie le 24 février 2022 qui a déployé un tissu de mensonges afin de justifier leurs actes inadmissibles. Ce n’est pas une opération spéciale mais bel et bien une guerre d’invasion afin de soutirer des territoires à un peuple qui s’ouvrait à l’Occident et à la démocratisation. Cette invasion est d’ailleurs considérée comme la plus importante opération militaire d’agression qu’ait connue l’Europe depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, c’est dire !

    Il faut dire que la Russie ne nous aime pas. Ils n’aiment pas la démocratie en tant que telle. Poutine l’a d’ailleurs déclaré que ce système n’était pas fait pour les slaves. Ils doivent être dirigés d’une main de fer avec une orientation sur la façon de penser pour ne pas terminer empoisonner ou dans un goulag de nouveau genre en Sibérie.

    Il est vrai que l’Ukraine a eu déjà à subir les foudres de Moscou dans le passé et notamment en 1932 et 1933 où Staline provoqua la mort de 3 à 5 millions de gens en les affamant pour leur faire passer leur envie d’indépendance. On n’a pas parler de génocide mais d’un terme assez barbare à savoir l’Holodomor (l’extermination par la faim).

    Ce peuple qui avait déjà beaucoup souffert sous l’ère du communisme vient d’être à nouveau frapper par la Russie qui ne pardonne pas les élections de 2019 où Volodymyr Zelensky (ancien acteur comique de TV) l’a emporté avec 73,2% des voix. On a une majorité de ce peuple qui souhaite la démocratie et se tourner vers l’Occident. C’est la perte de la sphère d’influence de la Russie qui n’a pas su les attirer économiquement et idéologiquement. On voit bien que la Russie et l’Ukraine ne sont pas un seul peuple comme l’affirme Poutine dans son essai de Juillet 2021.

    A noter et c’est très important, que l’Ukraine avait abandonné l’arsenal nucléaire pour le rendre aux russes en échange d’un respect de son intégrité territoriale. C’était signé dans les accords de Budapest puis réaffirmé 5 ans plus tard dans une charte de sécurité européenne. On voit ce que la Russie a fait de ces traités internationaux en les bafouant par leur acte d’agression.

    La BD évoquera également la guerre éclair voulu par Poutine (les soldats n’avaient que trois jours de provision alimentaire). C’était sans compter sur l’orgueil et surtout la défense admirable et le courage de ce peuple qui a dit « non ». Certes, le conflit demeure dans le temps car il s’agit quand même de combattre le plus grand pays de la planète. L’Ukraine a réussi à repousser l’offensive russe mais ces derniers occupent encore une bonne partie du territoire notamment au sud et à l’Est.

    Un passage de lecture m’a particulièrement marqué. C’est celle où des enfants ont dû assister à l’exécution publique de leurs parents avant d’être violé par des soldats russes et se retrouver dans un bus en partance pour la Pologne. Les russes ont expliqué qu’ils voulaient laisser un souvenir impérissable de leur grande patrie qui a vu naître une culture prestigieuse des œuvres de Tolstoï et Dostoïevski. J’avoue avoir eu la nausée. Bien entendu, les détracteurs diront que c’est totalement inventé par de la propagande. Or, il faut lire cette BD pour découvrir les différents témoignages de leurs très nombreuses exactions qui ne semblent faire aucun doute.

    Evidemment, le massacre de Boutcha est évoqué. Il restera comme un crime de guerre commis pendant cette invasion au nord de Kiev. On espère que Poutine sera jugée pour ses meurtres en masse et ses exécutions sommaires sans compter le viol et la torture qui ont été recensé par des témoignages accablants sans compter sur les images prises par satellite. Certes, les ukrainiens ne sont pas des anges mais ils sont victimes d’une agression et en tant que tel, c’est à prendre en considération.

    La désinformation russe les a fait passer pour des nazis à la solde de l’Occident voulant s’en prendre à la Russie. Il est également dommage que cette désinformation soit relayée sur les réseaux sociaux par des complotistes. La Russie compte encore de nombreux sympathisants en France et dans le monde aussi bien politique que les riches milliardaires voulant dominer la planète. Leur influence sur l’élection présidentielle américaine de Donald Trump en ait un formidable exemple.

    Il faut savoir que l'utilisation de plusieurs mots, parmi lesquels « invasion », « guerre », « bombardements de villes » ou « pertes civiles », est durement réprimée par la loi et passible de prison, tandis que les réseaux sociaux sont censurés tout comme l'ensemble des médias locaux. Les journalistes indépendants ont été pourchassé. Le chef de la milice Wagner a été vraisemblablement tué. Le principal opposant de Poutine est en prison dont il ne ressortira plus après avoir subi une tentative d’empoisonnement.

    Cette BD qui porte sur l’invasion de l’Ukraine nous permet d’avoir les idées plus claires après lecture. Certes, il y a un parti pris mais qui s’explique aisément face à l’évidence des mensonges. J’espère que ce pays parviendra à récupérer l’ensemble de son territoire (y compris la Crimée) puis à faire partie de l’OTAN et de l’Europe pour être délivrer à tout jamais du grand mal que représente l’impérialisme de Poutine et de sa clique d’oligarques.
    Pour cela, il faudrait continuer à les soutenir en fournissant notamment du matériel militaire, de la nourriture, du matériel médical et d'importantes aides financières. Il s’agirait également de renforcer les sanctions internationales contre la Russie et ses ressortissants soutenant la guerre.

    D’autres pourraient penser au contraire, et je le conçois, que l’Ukraine devrait changer son régime politique (comme ce qui s’est passé malheureusement en Tchétchénie après la guerre), devenir un Etat totalement neutre, reconnaître l’appartenance de la Crimée à la Russie et déclarer l’indépendance des deux républiques populaires du Donbass.

    Si la Russie gagnait et c’est également une possibilité, qui serait le prochain Etat à subir leur colère dans leurs rêves de revanche pour retrouver la grande URSS et les états frères d’Europe de l’Est ? On pense à la Moldavie (déjà divisé par une région séparatiste russe à savoir la Transnistrie) et aux Etats baltes en tout premier lieu. On ne peut décemment pas le laisser faire comme cela s’est produit dans le passé avec un certain Hitler. C’est le même combat pour la liberté des peuples.

    Pour moi, le choix est très vite fait entre une dictature et une démocratie mais cela ne semble pas évident pour tout le monde. Pour rappel, le schéma est le suivant : une dictature attaque une démocratie en menaçant la paix dans le monde. Certains pays méritent plus la défiance que la confiance…

    Alors, oui, cette BD qui collecte simplement les faits et témoignages sur l’invasion russe provoque ce type de réflexion personnelle ou collective. Il s’agira de suivre cette guerre qui peut encore réserver des surprises inattendues qu’elles soient bonnes ou mauvaises.

    Erik67 Le 27/10/2023 à 07:51:59

    Aller faire une psychothérapie, c’est soit pour les fous, soit pour les bobos pour la plupart des individus. Du coup, ce n’est pas très facile de franchir la porte d’un cabinet.
    C’est ce que vont pourtant faire deux protagonistes parisiens Paula et Gaby (une femme et un homme) chez un psy différent. On va alors découvrir tout un cheminement qui va leur permettre de parcourir des épreuves de la vie. Il y a tout d’abord les blessures de l’enfance qui resurgissent dans le présent adulte et qui conditionne certains de nos choix pas forcément parmi les plus judicieux.

    Les gens qui vont voir des psys ne sont ni fous, ni des bobos mais de simples personnes qui désirent avancer dans la vie et être plus heureux en effectuant un traitement par des moyens psychologiques. C’est un chemin intime et interne qu’il convient de faire en bavardant dans ces séances plutôt courtes mais qui peuvent s’étaler dans le temps sur plusieurs semaines ou plusieurs années.

    Personnellement, je trouve ce type de démarche plutôt saine ce qui provoque un intéressement sur ce sujet où il est question de soigner ses douleurs intimes et ses souffrances. Trouver un moyen de surmonter ses problèmes permet d’avancer sur la bonne voie dans la vie. Il s’agit d’induire un changement positif dans notre existence malgré les doutes qui nous assaillent. Tout un programme !

    Un mot sur le dessin pour dire qu’il y a une véritable précision du trait admirablement mise en valeur par une colorisation réussie. Sur la forme, rien à redire mise à part un format sans doute trop petit.

    J’ai bien apprécié ce récit qui parvient de joindre les deux bouts de manière assez magistrale. A la fin de la lecture, on se rend compte de tous les bénéfices de faire une psychothérapie. Il faut juste essayer de croire que c’est toujours le ticket gagnant ce dont je doute sincèrement car il n’y a pas toujours des happy end. Cela dépend parfois de la compétence du thérapeute qui ne sera pas mis en cause dans cette œuvre censée les promouvoir.

    En conclusion, c’est une très belle lecture qui nous plonge dans les méandres psychologiques de la vie et qui peut trouver un certain écho. C’est également traité avec tout le sérieux qu’il convient ce qui diffère du traitement habituel. Une lecture marquante dont on peut ressortir indéniablement changée.

    Erik67 Le 26/10/2023 à 07:34:59
    Le premier miracle - Tome 1 - Tome 1

    Cette BD est tirée d'un roman de Gilles Legardinier, un écrivain assez célèbre dont j'ignore tout ne faisant pas partie du monde littéraire. J'ai toutefois entendu de nombreuses personnes autour de moi faisant l'éloge de ces œuvres. L'adapter sur le format de la BD lui permet à juste titre de conquérir un nouveau public dont moi.

    Je dois bien avouer que c'est pas mal mais cela me fait étrangement penser à « Da Vinci Code » de Dan Brown et même au dernier « Indiana Jones et le cadran de la destinée » avec les nazis fans de collectionner des artefacts étranges et ésotériques pouvant amener au pouvoir suprême.

    A noter que Didier Convard qui a réalisé le Triangle secret est aux commandes au niveau du scénario. C'est vrai que c'était lui qu'il fallait absolument choisir pour ce type d'aventures ésotériques.

    On suit un jeune docteur en histoires des sciences occultes qui s'associe à une agent secrète du MI6 afin d'enquêter sur la disparition dans le monde d'objets sacrés. D'autres personnages viennent se greffer mais on voit bien que ce sont des faire-valoir sans intérêt.

    Au final, un bon premier tome d'introduction pour un récit mystique assez intéressant à suivre.

    Erik67 Le 25/10/2023 à 07:36:52

    Nous avons un manga one-shot qui part du postulat suivant : un homme condamné à mort, à savoir Yashiro Tenshuu, se voit la possibilité de choisir une autre option pour rester en vie. Cependant, avec ce genre de marché, il y a toujours anguille sous roche car cela se révélera pire que la mort !

    Il est question de trouver un dépositaire à un parasite qui dévore l’âme humaine de l’intérieur. Rien de très réjouissant au programme de cette mystérieuse expérience. D’autres pourront sans doute s’écrier : « Au secours, les Goa’uld sont de retour ! ». Rien de très vraiment original.

    A noter un trait plutôt sombre et hachuré pour coller à cette ambiance assez glauque et malsaine vire une atmosphère assez angoissante et anxiogène. Cela est complété par un découpage plutôt dynamique qui concourt à une certaine fluidité. Du même mangaka Tsutomu Takahashi, j’avais adoré la série « NeuN » pour ceux qui connaissent.

    Je n’ai pas aimé le fait qu’on nous présente un héros qui avait tué de sang-froid les 4 violeurs de sa fiancée pour se retrouver dans le couloir de la mort. Je doute que cela puisse être réellement le cas dans la vraie vie avec une telle sentences au vu des circonstances atténuantes. Il y a un côté tout à fait excusable voir louable selon les opinions de chacun.

    L’objectif affiché par le mangaka était d’explorer la nature humaine. Certes, il le fera mais pas de la manière la plus convaincante possible. Et puis, on la connaît bien la nature humaine et de quoi sont capables les êtres humains ; les pires, ce sont ceux qui représentent l’état, le système carcéral, les scientifiques. Ils le payeront d’ailleurs assez chers dans cette quête de vengeance.

    Ce récit étrange pourtant bien ficelé se terminera de manière assez abrupte mais avec la conclusion qui s’impose à savoir le sacrifice de soi. On ne peut pas tout avoir ! D’autres trouveront cela assez pathétique dans une envolée lyrique hors de propos. A vous de juger !

    Erik67 Le 24/10/2023 à 17:10:33

    J’ai directement acheté cette BD les yeux fermés s’agissant de la première fiction de l’homme étoilée qui avait déjà fait sensation avec ses précédents romans graphiques autobiographique « A la vie !» et « je serai là ! ». J’avais rarement lu quelque chose d’aussi puissant sur le thème des soins palliatifs et de l’accompagnement en fin de vie.

    Certes, ce n’est pas un thème très réjouissant mais il est parfois nécessaire d’être confronté à des témoignages sur des expériences de vie un peu moins consensuel que la béatitude d’un positivisme exacerbé. Oui, il y a parfois des contraintes dans nos existences.

    En effet, des gens peuvent malheureusement mourir d’un cancer à l’âge de 34 ans. Cela peut arriver à tout le monde et même au principal protagoniste Jean qui se rêvait d ‘une carrière à succès de chanteur rock en partance pour les Etats-Unis. Une triste réalité peut nous rattraper à tout moment ce qui fait dire qu’il faut croquer la vie à pleine dent car on ne sait de quoi serait fait le lendemain. Oui, la vie est parfois fragile.

    Encore une fois, cette œuvre transpire la tendresse, l’humour, l’empathie et la bienveillance malgré le drame de la maladie. Le ton reste dans la justesse de la réalité. Il y a une forme de pudeur qui ne baigne pas dans le sensationnel et le misérabilisme. Cela nous rend un peu philosophe par rapport aux petits soucis du quotidien qui font qu’on relativise pour se concentrer sur l’essentiel.

    Il va y avoir cette rencontre inoubliable qui ne se situera pas sur le plan amoureux mais amical entre deux patients souffrant d’un cancer en phase terminale. J’ai aimé l’évolution des deux principaux protagonistes alors que rien n’était gagné d’avance au niveau relationnel. On peut se dire que tout demeure possible.

    C’est un long combat qui commence. Il y a bien entendu les amis des beaux jours qui ne souhaitent en aucun cas être confronté au malheur des gens et qui détournent leur regard. Et puis, il y a les vrais amis qui encaissent avec vous tous les coups durs. Il n’est pas question de dédramatiser mais simplement d’accepter et être dans la résilience. Oui, il ne s’agit pas d’empêcher la mort mais faire en sorte que celle-ci se passe le plus sereinement possible.

    Graphiquement, je suis assez époustouflé par l’amélioration du trait pour quelque chose de plus abouti. Fini le minimalisme de façade ! La couleur donne vraiment vie à cette œuvre qui traite d’un sujet grave et triste. On passera assez souvent du sourire aux larmes et vice-versa.

    J’ai reconnu ma ville Strasbourg dans les tout premiers plans et notamment la salle de concert de la Laiterie. On notera par la même occasion que l’auteur Xavier (alias l’homme étoilé) en grand fan de rock met en scène une star montante de ce genre musical. On reconnait son apparition dans la toute dernière partie et dans son propre rôle d’aide-soignant avec une humanité et une générosité de l’âme tout à fait authentique. C’est bien à l’esprit qu’on juge l’homme.

    On retrouve d’ailleurs les 3 préceptes de l’auteur : aller au bout de ses rêves dans la mesure du possible tant qu’il est encore temps, rester positif et surtout rester humble face à la maladie et au monde dans lequel on vit.

    J’ai bien évidemment été extrêmement touché en refermant la dernière page. Cela fait partie de ces BD culte poignante que l’on n’oublie pas. J’espère moi-même parvenir également à cet état de se dire qu’on est au-delà de la mort. C’est en tous les cas une belle leçon de vie (et de mort) pour une BD à la fois bouleversante et magnifique ! Le roman graphique dans toute sa splendeur au niveau d’un beau message délivré !

    Erik67 Le 24/10/2023 à 07:23:40

    Voici un portrait de différents exilés de la Guyane qui nous est raconté par l'auteure Emmelyne Octavie dont c'est le premier roman graphique.

    Evidemment, il y a de la nostalgie car la vie en France métropolitaine n'est pas exactement la même chose que sous les tropiques.

    On sent que le reproche qui est derrière cette œuvre à dimension sociologique est de laisser à l'abandon un territoire pourtant français. Il y a un net manque d'investissement en matière de développement ce qui pousse à l'exil, pour étudier ou travailler en métropole.

    Beaucoup de nos compatriotes ignorent que nous avons une frontière commune avec le Brésil en pleine jungle amazonienne. Cela agacent beaucoup ces exilés qui ne se retrouvent pas dans ce même pays où ils sentent des différences de traitement. Certains souhaiteraient même une indépendance.

    J'ai trouvé certains témoignages assez émouvants notamment celui de cet homme qui fut arraché à sa mère dès son plus jeune âge et qu'il ne reverra que 20 ans après.

    L'auteure insistent sur le fait que les liens familiaux sont plus fort en Guyane qu'en Métropole où règne le consumérisme et l'individualisme. Pourtant, la réalité n'est pas aussi stéréotypée. J'ai bien aimé cette femme qui souhaite retrouver la chaleur alors qu'une autre exilée étouffe littéralement quand elle revient, préférant nettement le climat tempéré.

    Pour autant, l'auteure montre également qu'en Guyane, les mentalités ne sont pas forcément meilleures ce qui peut conduire la jeunesse à fuir pour trouver d'autres opportunités. Ainsi, par exemple, l'homosexualité est durement réprimée par la violence sans avoir une mentalité proche de la tolérance et du respect des minorités.

    Bref, ce côté manichéen est gommé au profit d'une vérité moins enchantrice. J'ai apprécié cette sincérité des propos qui va au-delà de la carte postale.

    Erik67 Le 23/10/2023 à 07:30:57
    Les tuniques Bleues - Tome 67 - Du feu sur la glace

    Visiblement après avoir annoncé ses adieux à sa série à coup de grandes pompes, Willy Lambil revient au dessin pour un tome supplémentaire. Les fans seront évidemment ravis. J'ai la plus grande admiration pour lui en raison de son âge. Il ne lâche pas l'affaire.

    C'est la BD que je suis depuis ma plus tendre enfance aussi loin que je me souvienne avec le duo comique entre le Sergent Chesterfield et le caporal Blutch sur fond de guerre de Sécession. Autant, dire que je possède les 67 tomes de cette série qui constitue la plus longue de ma collection. C'est presque devenue comme une habitude.

    Pour la partie historique, il s'agit pour les rebelles de massacrer les tributs indiennes situées plus à l'Ouest pour les faire tomber dans leur girons car la plupart sont restés fidèles à l'union. On se rend compte que les indiens ont été massacrés même pour une guerre qui ne les concernaient pas. C'est triste comme la fin où il y aura un sacrifice pour sauver la troupe. Voilà pour le travail de recherche concernant ce tome scénarisé par Kris.

    Le ton reste toujours aussi léger avec quelques réparties bien senties. On retrouvera même la délicieuse Amélie Appeltown qui se transforme en infirmière pour soigner les blessés quelque soit la race.

    Evidemment, la lecture demeure toujours aussi agréable avec une évolution assez intéressante concernant le personnage du Sergent Chesterfiel qui va s’intéresser à autre chose que le culte de l'armée.

    Erik67 Le 22/10/2023 à 23:23:04
    Kingdom Come - Tome 1 - Kingdom Come (1)

    On a droit à un visuel tout à fait surprenant pour ce comics qui semble hors norme. C'est un dessin de très haute qualité à l'image même de la couverture composant l'intégrale. Chaque case présente un visuel époustouflant. Rien à redire de ce côté là.

    C'est au niveau du scénario que cela pêche un peu. En effet, le récit m'a semblé trop dans la surenchère d'effets et même parfois totalement décousu. Cela se perd en clarté.

    Au final, même si la lecture est agréable, on ne retiendra pas grand chose mise à part une débauche de super-héros qui combattent pour leurs idéaux tout en étant torturés par des questions existentialistes. Un non fan trouvera cela bien pathétique.

    Pourtant, ces questions méritent d'être posées sur le fait qu'il ne faut pas se reposer sur un être providentiel mais certainement prendre notre destinée en main. Il est vrai que ce message ne semble pas défendable par certaines personnes adeptes de l’État providence.

    Finalement, après mûres réflexions, je trouve que l'idée d'associer tous les super-héros et les faire se combattre n'est pas une si bonne chose. Cela décrédibilise le mythe de chacun. Par ailleurs, Superman ne fait pas partie de ceux que je préfère... loin de là.

    C'est un récit qui s'adresse principalement aux fans de comics qui y trouveront leur bonheur dans cet univers DC. Je préfère nettement dans le même genre l'univers Watchmen.