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Les avis de - Erik67

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    Erik67 Le 15/10/2023 à 09:51:17
    Le héros du Louvre - Tome 1 - La Joconde a le sourire

    Le héros du Louvre nous raconte l'histoire d'un émigré juif algérien Babi Maklouf qui va sauver courageusement les œuvres du Louvre durant la Seconde Guerre Mondiale au moment de l'invasion de la France par les armées nazies qui déferlent. On sait que les nazis étaient de véritables pilleurs d'art sans scrupule. Voir la Joconde dans le salon d'Hitler ne ferait pas bon effet.

    J'ai bien aimé ce récit qui se situe dans cette ambiance de déroute totale où tout le monde fuyait la capitale. J'ai moins apprécié le passage où le jeune fils de notre héros va faire le fier auprès des nazis en clamant qu'il est juif. Je crois qu'il aurait fallu lui expliquer que c'était une parole extrêmement maladroite dans ces conditions. Cela sera sans doute le passage le plus tendu de cette première partie.

    A noter que cela sera une trilogie que l'on peut suivre sans aucun problème tant la qualité est au rendez-vous à commencer par un graphisme assez avenant. On pourra cependant reprocher un manque de référence historique mais c'est plutôt un récit qui se vit.

    Lorsqu'on apprendra que c'est une histoire vraie, on se rend compte que des émigrés se sont conduit en héros en sauvant le patrimoine de notre pays pendant cette période difficile de l'Histoire. Il faut alors avoir de la reconnaissance. De tel récit ne peuvent que contribuer à rétablir une certaine vérité.

    C'est en tous les cas un portrait de toutes ces petites mains qui ont contribué loin de la gloire à assurer la protection de chef-d’œuvre tel que la Joconde qui peut avoir le sourire.

    Erik67 Le 14/10/2023 à 09:33:40

    Je me suis petit à petit détourné des œuvres de Joann Sfar. J'aimais beaucoup ce qu'il faisait au début avant de connaître un immense succès avec le chat du rabbin qui l'a conduit jusqu'au cinéma. J'ai retenté une approche à travers ce dernier titre et visiblement, cela a bien fonctionné puisque j'ai renoué.

    On s’aperçoit que des jeunes de 17 ans sont engagés par la communauté juive pour se jeter sur d'éventuels terroristes afin de protéger coûte que coûte la synagogue. Voilà le ton est donné dès les premières cases de cet album. Cette protection est liée à un attentat intervenu il y a plus de 43 ans rue Copernic à Paris qui avait fait 4 morts.

    J'ignorais que l'auteur avait failli mourir du COVID à seulement 49 ans. Il est vrai que ce virus a fait plus de 7 millions de morts sur l'ensemble de la planète et qu'on est vite passé à autre chose sans se sentir horrifié par ce chiffre vertigineux. Comme dit, il faut savoir tourner la page pour ne pas rester accrocher constamment à un événement négatif et vivre dans la peur. L'auteur profite d'ailleurs de sa convalescence sur son lit d'hôpital pour raconter un épisode de sa vie d'adolescent.

    Il insiste sur les actes antisémites commis en France depuis sa propre naissance dont on verra un glossaire en fin d'album. Dans cette météorologie anti juive comme il l'appelle, on notera à la date du 10 avril 2022 où Marine le Pen est qualifiée au premier tour de la présidentielle pour le second tour. Ses 13 millions d'électeurs apprécieront sans doute mais on sait que l'auteur est un engagé contre l'extrême-droite. De manière générale, on peut comprendre l'inquiétude légitime des juifs de France qui souhaitent privilégier la vigilence.

    L'holocauste est souvent abordé comme si ce mal absolu servait de justification à toutes les actions d'auto-défense près d'un siècle après ce qui peut poser question. Il sera d'ailleurs question du passage de l'auteur dans le monde de la sécurité et l’entraînement aux sports de combats.

    A chacun sa conviction pour peu qu'elle soit bien défendue. J'ai vu beaucoup de contradiction dans cette œuvre comme le non-recours à la violence mais le fait de s'y employer quand même, père et fils compris. Certes, il existe des situations où on n'a pas trop le choix et on recourt à l'extrême face à la brutalité de notre monde.

    Maintenant, j'ai apprécié certaines réflexions qui m'ont paru justifiées dans ce long bavardage qui demeure sincère et intéressant, voire parfois touchant. Je ne suis pas certain que cette œuvre puisse faire un consensus parmi les lecteurs de toutes les communautés. A vrai dire, je n'aime pas trop le terme « communauté » car cela divise le pays qui n'en n'a certainement pas besoin. Le racisme et l'antisémitisme sont malheureusement répandus dans toute la société.

    Quoiqu'il en soit, j'ai bien aimé cette œuvre malgré tout car il constitue un témoignage honnête d'une situation assez difficile ainsi qu'un appel à plus de fraternité par l'un des plus grands noms de la BD française.

    Erik67 Le 13/10/2023 à 07:46:56

    Je ne savais pas que le homard pouvait faire preuve de délicatesse. Au moins, ce n'est pas un ours surtout avec les femmes ! A l'heure où un président de ligue sportive embrasse de jeunes championnes sans leur consentement, on peut dire que c'est une qualité qui est actuellement très recherchée.

    Il s'agit là d'une adaptation d'un roman de Laure Manel qui est réalisé par la scénariste Véronique Grisseaux et la dessinatrice Alexandra Davis avec un fort succès.

    Le thème est celui de l'amour qu'on peut rencontrer sans qu'on s'y attende vraiment, en voulant fuir les problèmes et les drames du passé. Pour changer le cours des choses, il faudra faire preuve non seulement de résilience mais également d'un peu de courage. C'est également une exploration du lourd poids des secrets familiaux qui est abordé avec justesse et profondeur.

    Il faudra en effet beaucoup de patience à François qui dirige un centre équestre en Bretagne pour venir à bout d'une jeune inconnue trentenaire qui se fait appeler Elsa sans être son véritable prénom. Il ne sait rien d'elle et du mystère qui l'entoure. L'échouée de la plage va t'elle tomber amoureux du beau brun ténébreux écorché de la vie et libéré de toute attache ?

    J'ai adoré à un moment donné quand il lui dit : « ce n'est pas ton passé que je veux connaître, c'est toi ». On sent véritablement une alchimie entre les deux principaux personnages qui sont explorés en profondeur. On évite tout de même de loin le roman à l'eau de rose.

    Un mot sur le dessin pour dire que je l'ai apprécié car il fait dans la douceur du trait. La colorisation aux tons sépias colle à merveille avec ce type de récit. Il est vrai que l'apprécie le réalisme qui se perçoit également dans des beaux décors bretons. Bref, la précision est toujours une belle qualité graphique.

    J'ai adoré ce final assez poignant qui lèvera tous les mystères de ce secret de famille qui pèsent parfois assez lourd sur les individus. Bref, cela délivre un beau message qui peut s'adresser à la plupart des lecteurs.

    Erik67 Le 12/10/2023 à 09:04:31

    C'est incroyable qu'il peut y avoir des BD qui sortent pratiquement en même temps sur le même thème. L'île de Pitcairn fait en effet l'objet d'une série depuis peu par le franco- britannique Mark Eacersall. Cette fois-ci, c'est un one-shot sur les révoltés du Bounty.

    En 1814, quand les autorités maritimes britanniques découvrent cette île du Pacifique, elle est déjà peuplée mais uniquement par des femmes et des enfants mélanésiens avec une église au centre d'un village. On se demande alors où sont passés les hommes et surtout qui étaient 'ils ?

    On va vite le savoir car ils se sont entre-tuées comme des bêtes pour une histoire de possession et surtout de femmes. C'est assez malheureux de survivre à une mutinerie, d'être les mutins les plus recherchés au monde et terminer aussi misérablement.

    Même Flechter est mort en 1793 en essayant de découvrir une autre île (Hendersen) au large de Pitcain. La mer a englouti tous ses espoirs. S'il avait su qu'il n'y avait de toute façon pas d'eau potable dans cette île.

    J'ai bien aimé le fait que la capitainerie britannique va faire preuve d'humanité envers les derniers rescapés. On est loin de l'image d’Épinal qui leur colle à la peau.

    J'ai plutôt bien aimé malgré un graphisme à l'approche assez difficile. Par ailleurs, le traitement du scénario est totalement différent de la série « Pitcain » que j'ai lu et avisé en début d'année. C'est toujours intéressant de découvrir une nouvelle version avec une approche différente.

    Erik67 Le 11/10/2023 à 08:24:05

    Dernièrement, j'ai été subjugué par « Le labyrinthe inachevé » de Jeff Lemire qui est certainement l'un de mes auteurs de comics préférés. Je voulais par conséquent découvrir ce titre concernant cette pauvre chienne tuée par les russes dans l'espace dans leur rêve de gloire.

    Mais bon, l'auteur va nous proposer une autre version de ce récit où la chienne serait encore en vie protégée par une entité extraterrestre en compagnie de deux chimpanzés envoyés dans l'espace par les américains. Bref, toute une ménagerie !

    On va suivre surtout un agent américain qui va rencontrer une femme de l'Est qui avait adapté la petite Leika abandonnée dans les rues de Moscou. Visiblement, ces deux personnes dérangent leur gouvernement respectif dans leur quête de vérité.

    Le graphisme signé par l'italien Andrea Sorrentino, actif dans l'industrie du comic book américain depuis 2010, est vraiment personnel et original qui se combine bien avec ce récit un peu fantastique.

    Ce n'est pas le meilleur scénario de Jeff Lemire mais cela se défend assez bien. Du coup, je dirai que ce n'est pas une lecture tout à fait primordiale.

    Erik67 Le 10/10/2023 à 09:29:36

    Parfois, il faut se jeter à l'eau. Cependant, ce n'est pas très conseillée quand on ne sait pas nager ce qui semble être le cas de notre héroïne Leïla qui ne va pas très bien.

    Il est question de la préservation des baleines qui sont toujours menacés par des bateaux japonais malgré le moratoire mis en place par la communauté internationale en 1986. Il faut dire qu'il existe une exception au moratoire. La pêche à la baleine peut être acceptée si elle est effectuée pour des raisons scientifiques. Du coup, le Japon se servait de cette explication pour contourner l'interdiction de la chasse à la baleine.

    Outre cet aspect écologique, on va suivre le cheminement intérieur de notre héroïne qui veut donner du sens à sa vie et à son travail. Elle se sent étriquée dans sa vie qui semble pourtant équilibrée entre un travail à l'océanographe de Nantes et un petit ami actif. Elle partira pourtant pour suivre une quête écologique afin de sauver les baleines ce qui la mettra d'ailleurs en danger.

    On observe un dessin à la ligne claire assez classique. Ce n'est pas ce que je préfère, je dois bien l'avouer. Par ailleurs, le trait manque parfois de constance et de consistance. Pour autant, cela le fait quand même car le récit demeure assez fluide et agréable à lire.

    C'est une lecture fluide et intéressante sur un thème d'actualité que la préservation des espèces dans un monde aquatique menacé par la pollution humaine ou la chasse industrielle.

    Erik67 Le 09/10/2023 à 09:08:05

    Voici le dernier tome de la série Césare qui est axé sur l'élection du cardinal Rodrigo Borgia à la suite de la mort du pape Innocent VIII en pleine Renaissance italienne sur fond d'extrêmes tensions dans le pays.

    Il y avait un cycle de 10 tomes alors que les trois derniers se concentrent plutôt sur l'élection du nouveau pape qui marque l'ascension de la famille Borgia. Pour moi, ce titre est l'un des meilleurs mangas historiques d'ailleurs recommandé hautement par le magazine Historia.

    A noter que les trois derniers tomes ont connu une parution assez lente avec seulement trois publications en une décennie. Il fallait être très patient ! Maintenant, que c'est terminé, le lecteur pourra plus facilement découvrir cette excellente série qui sera le point d'orgue de la mangaka Fuyumi Siryo qui compte quand même près de 40 ans de carrière.

    La mangaka a également fait appel à un spécialiste de la renaissance italienne qui est également professeur d'université à savoir Motoaki Hara. On constate bien un parcours sans faute qui respecte jusqu'à la typologie des lieux. Certes, la trame narrative est plutôt longue mais cela crédibilise le récit.

    La beauté et l’élégance du trait rendent la lecture assez agréable. Des personnages expressifs et travaillés ainsi qu'un arrière-plan précis et détaillé. Encore une fois, sur le plan graphique, c'est que du bénéfice.

    Au final, on observe toujours une beauté graphique pleine de poésie composant une œuvre historique passionnante sur cette période de la Renaissance italienne peu abordée en bande dessinée !

    Erik67 Le 09/10/2023 à 07:21:18

    Fumer nuit gravement à la santé. Tuer aussi. Il s’agit de suivre un tueur italien mafieux dans ses funestes occupations. La particularité est que ce napolitain fume des gauloises en toute occasion même quand il doit faire l’amour à une prostituée. Comme il le dit lui-même, il agit par méchanceté.

    Vous m’excuserez ou pas, mais je préfère passer mon tour. Qu’est-ce que j’ai pu m’ennuyer à cause d’une narration quasi plombante. Je lisais ce genre de roman graphique au début des années 2000. Cela date déjà. C’était en vogue pour créer une certaine atmosphère et une certaine ambiance donnant à la fois de la mélancolie et une poésie des images. Pour le scénario, il est presque inexistant ou confus. C’est un vrai calvaire de lecture.

    L’aspect graphique est sans doute ce qui peut sauver cette œuvre. Or, pour moi, il me faut une bonne histoire à laquelle je peux m’accrocher même s’il y a un graphisme moyen. Je sais que je suis pour une fois en contradiction avec la plupart des avis dithyrambiques sur cette œuvre mais j’assume pleinement ma différence. Je n’ai pas aimé. Ce n’est pas mon genre de BD. C’est même celle que je fuis au plus haut point.

    Les fumeurs de gauloises y trouveront peut-être leur compte. Les autres aussi n’empêche. Pas moi. J’ai trouvé cela beaucoup trop barbant pour m’en infliger davantage. J’ai pu aller toutefois au bout de l’album mais cela a été comme une torture faite à soi-même. Grosse déception en perspective.

    Erik67 Le 08/10/2023 à 10:52:21
    Les aigles de Rome - Tome 6 - Livre VI

    J'adore cette série depuis ses débuts en 2007 qui est réalisé par Enrico Marini, l'un de mes dessinateurs préférés et sans doute le plus doué de sa génération.

    Il s'agit de raconter l'histoire de deux frères ennemis, l'un romain et l'autre d'origine germanique (otage chérusque romanisé) qui va faire trembler l'empire en anéantissant 3 légions romaines entières.

    Il y a toujours autant de scènes de sexe assez racoleuses qui peuvent faire fuir les plus puritains mais c'est résolument adulte. Je ne boude jamais le plaisir des yeux devant de si jolies courbes. Bref, c'est certainement pour satisfaire un public averti.

    On sait déjà que son trait de crayon est précis et vigoureux tout en sachant se montrer subtile si nécessaire. Certaines planches sont vraiment très belles. Les couleurs procurent une belle sensation qui participe pleinement à une réalisation somptueuse. Une brillante narration sans rupture qui procure le bonheur d'une lecture confortable.

    Certes, cela introduit un niveau un peu romanesque dans une histoire de guerre assez bien reconstitué. Il est question aussi dans ce tome de la succession d'Auguste par Tibère qui n'est pas sans danger à cause des manipulations d'un certain Seianus, préfet du prétoire soit l'un des postes les plus importants de Rome après l'Empereur.

    Certes, la comparaison avec Murena semble évidente mais le traitement est totalement différent pour une autre approche un peu plus divertissante. Beaucoup pensent que Murena est largement supérieur mais je ne suis pas de cet avis. Les intrigues de cour vont prendre petit à petit un peu plus de place dans le récit. Les passionnés de l'Antiquité romaine vont adorer.

    Dans ce tome, nos deux héros sont devenus un peu plus mâture physiquement et mentalement. L'affrontement entre les deux mène à une tension très importante avec une vraie épaisseur. La thématique des frères ennemis n'est pas nouvelle mais ici, elle est brillamment constituée.

    En ce qui me concerne, c'est une série qui frise la perfection aussi bien sur le plan scénaristique que graphique. Cependant, la lecture n'est pas à réserver à tout le monde car on peut y perdre son latin.

    Erik67 Le 08/10/2023 à 10:17:56

    Comment peut-on faire encore ce genre de BD au XXIème siècle ? C’est la question que je me suis posé à lisant cette biographie d’un homme suffisant et d’un égocentrisme sans pareil. Il s’agit de l’écrivain belge George Simenon qui s’est fait connaître grâce à la rédaction de faits divers dans une gazette locale.

    Il n’y a qu’à voir comment il traite la gente féminine c’est-à-dire dans son lit tout au long de cet album. Il se vante de son amour pour les femmes mais c’est un véritable moulin qui va de pulsion en pulsion sans se retenir. Il faut sans doute aimer la frivolité et l’inconstance. Je ne cautionne pas du tout cela.

    Son grand mérite est d’avoir créé le personnage du commissaire Maigret, une sorte de Derrick à la française. Rien à voir avec le bon vieux Sherlock Holmes ! Cependant, cela va le rendre célèbre et encore plus vaniteux. Il va construire son personnage dans la haute société littéraire. Il sera même l’amant de Joséphine Baker. La pauvre, on la plaint !

    Le processus de création de cet auteur fait vraiment pitié. Il n’y a qu’à voir la scène où il voit un homme dans la nature qu’il transforme en commissaire de police grâce à une imagination débordante depuis son enfance.

    La BD se construit sur une succession de petites scènes sans véritable fil conducteur. Cela se voit que c’est une véritable œuvre de commande. Je n’ai pas du tout été charmé. Ce qui est certain, c’est que je me suis bien ennuyé à cette lecture. On devine cependant qu’il y avait sans doute mieux à faire avec cette biographie.

    Erik67 Le 07/10/2023 à 14:04:16

    Le mégalodon est une créature qui m'a toujours fasciné non pas à cause du film « en eaux troubles ou très troubles » mais parce qu'il est considéré comme l'un des prédateurs les plus grands et les plus puissants à avoir jamais vécu sur notre planète. Il pouvait mesurer jusqu'à 18 mètres de long. A comparer avec un grand requin blanc !

    On assiste dans ce récit initié par Christophe Bec à une rivalité entre le balafré, vieux mâle dominant qui convoite une jeune femelle, et un mégalodon plus jeune qui sera le narrateur de cette aventure animalière aquatique. Oui, il y a de la contestation de l'autorité dans l'air à l'ère du Miocène !

    Il faut savoir que le mégalodon avait également un puissant rival dans les mers à savoir le Livyatan, une sorte de cachalot très carnivore mais qui est généralement seul mais avec une puissance étourdissante.

    On va rencontrer également des eurhinodelphis, sorte de dauphin à la mâchoire effilée comme des espadons, ce qui les rendaient assez dangereux également car nageant en meute. Les calamars géants peuvent être redoutables avec leurs grandes tentacules asphyxiantes.

    A noter que les deux dernières créatures aquatiques présentes dans le récit ne seront pas nommées par l'auteur alors qu'il aurait sans doute été intéressant de pouvoir les connaître. On reconnaît une sorte de saurien des mers ainsi qu'un serpent tout droit sorti d'un mauvais épisode d'héroïc fantasy. Ce dernier aura pourtant un rôle non négligeable dans le triste dénouement de ce récit. Le quoiqu'il en coûte a toujours un prix exorbitant à régler au passage en caisse.

    A noter que le graphisme est véritablement à couper le souffle que cela soit dans les abysses ou plus près du rivage où l'on croisera des animaux qui nous sont plus familiers comme les singes descendants des hommes ou le tigre à dents de sabre.

    Les seuls dialogues auront lieu à la toute fin où l'on vivra un autre épisode de la rencontre entre les premiers hommes vivant il y a 20.000 ans et le mégalodon qui existaient encore d'après certains spécialistes. D'autres scientifiques plus sérieux disent qu'il a existé sur une période s'étalant d'il y a 23 millions d'années à 3,5 millions d'année avant notre ère.

    La disparition du mégalodon est lié au refroidissement du climat. C'est vrai qu'avec le réchauffement climatique, on verra peut-être apparaître de nouvelles espèces plus terrifiante. A quand une attaque du requin bouledogue dans la Seine aux abords des berges parisiennes ?

    Pour en revenir à la BD, je n'ai pas hésité à l'acheter à cause de ma fascination. C'est un spectaculaire reportage animalier avec des scènes de combat assez féroces entre tout ces monstres marins.

    Erik67 Le 07/10/2023 à 07:33:57

    J'ai bien aimé ce récit qui met en scène une très jeune aveugle Amy qui va se faire aider par son chien devenu guide accompagnant. Cela tourne d'ailleurs autour de ces animaux dressés pour aider les personnes handicapées. En l’occurrence, il s'agit d'un golden retriever qui est une race intelligente en plus d'être sociable, affectueux, loyal et docile.

    Les chapitres sont d'ailleurs séparés par une fiche explicative qui donne de précieux conseils sur les chiens guides. J'ai par exemple moi-même appris qu’un commerçant qui refuse de faire entrer ce type de chien dans son établissement pour des raisons d'hygiène risque une amende. Tous les lieux ouverts au public doivent accepter le chien guide.

    Le récit de cette tendre complicité entre Amy et son chien Kita reste assez gentillet car principalement destiné à la jeunesse. Pour autant, j'ai bien aimé la douceur qui s'en dégage car cela permet à des familles de faire face et de trouver des solutions pour la liberté de déplacement de chacun. C'est le type d'ouvrage qu'on aimerait trouver sans doute plus souvent.

    Le dessin est tout à fait adapté à ce genre de récit en restant dans la fluidité, dans la simplicité mais surtout la luminosité.

    C'est un sujet difficile mais qui bénéficie d’un traitement fin et sensible grâce à l'auteur qui parvient à séduire sans être trop didactique. Bref, c'est une lecture plaisante avec une héroïne attachante avec son meilleur amy.

    Erik67 Le 06/10/2023 à 08:36:42

    Un homme divorcé dans la quarantaine peut ‘il refaire sa vie ? Sans aucun doute, il peut prendre un nouveau départ. Cependant, il est question de changer d’orientation sexuelle. C’est la spécificité de ce manga qui le fait rencontrer un jeune étudiant serveur dans un fast-food japonais. Ce dernier va tomber amoureux de lui. La thématique est celui de l’hétéro mâle face à une attirance pour un autre homme.

    Attention, les rapports vont rester assez platoniques et décents dans le registre le plus soft qui soit. Il n’est point question d’aller plus loin dans des scènes plus chaudes. La thématique est du genre l’amour ne connaît pas les différences d’âge façon Macron et Brigitte.

    Une question légitime serait de savoir pourquoi je lis de tel ouvrage si je ne suis manifestement pas le lecteur visé. Sans doute mon côté universaliste et indulgent sans être systématiquement dans les interdits. L’amour reste quelque chose de beau quelques soit le genre.

    Je n’ai pas trop aimé l’interaction de la fille du divorcé qui fait éruption dans la vie de son père après des années de rupture. La façon d’amener les choses ne m’a pas paru crédible. Bien sûr, c’était pour la bonne cause à savoir une compréhension à voir son père retrouver le bonheur de vivre. Elle jouera même le rôle d’accélérateur dans une attitude qui l’honore.

    Il faut dire que ce dernier a tout sacrifié pour son travail au point de perdre de vue l’essentiel comme cela arrive si souvent dans la vie. Quand on place la valeur travail comme une priorité, cela dégénère souvent dans la vie privée.

    A noter un trait graphique qui fera dans la douceur et la délicatesse pour traiter cette romance naissante entre un quarantenaire et un jeune homme plutôt entreprenant. On assiste véritablement à une conversion d’un hétéro. Comme quoi, un nouveau départ est toujours possible.

    L’intrigue de ce Yaoi boy’s love reste tout de même assez plate et les dialogues m’ont souvent paru manqué de consistance. Certes, on pourra gloser que c’est choupinou mais j’avoue que personnellement, j’ai besoin de plus de profondeur.

    Néanmoins, il se dégage une certaine tendresse et une bienveillance de ce titre qui répond à un véritable besoin de changer notre regard sur la question de l’homosexualité. Tout ce qui contribue à un changement de mentalité dans notre société trop rigide sur certaines questions dispose de mon approbation.

    Erik67 Le 05/10/2023 à 09:27:32
    Crénom, Baudelaire ! - Tome 1 - Jeanne

    J'ai adoré cette nouvelle biographie sur Charles Baudelaire, l'auteur des fleurs du mal. Il est vrai que j'ai toujours aimé ce poète maudit dans son aspiration pour la perfection. On va être gâté dans ce récit qui ira de dépravation en dépravation avec un côté assez obscène et souvent assez immoral.

    C'est un jeune dandy qui n'a jamais connu le travail et qui dépense sans compter pour satisfaire toutes ses envies et lubies. Pour autant, il va avoir un talent assez monstrueux pour la prose de vers en réinventant la poésie la poussant vers la modernité. Bref, on sait que les génies peuvent très mal se comporter dans la vie privée et en société.

    Il est surtout question de son rapport avec les femmes. Tout d’abord sa mère qui fut sa déesse adorée avant l'abandon pour un nouveau mari puis une certaine forme de haine bien que le respect soit toujours présent. Il y aura également cette femme maigre et moche d'origine juive tiré d'un bordel mais surtout Jeanne Duval, une belle amante noire qui sera sa muse.

    A noter que dans cette œuvre, il étrangle à main nue une de ses femmes sans jamais être inquiété par ailleurs. Le fameux poème « le vin de l'assassin » décrit d'ailleurs très bien ce féminicide. On a toujours supposé que Baudelaire s'est inspiré d'un fait réel mais jamais qu'il avait concouru à l'acte sous l'emprise de l'alcool. Cette BD va franchir quelques limites assez scabreuses.

    On découvrira également qu'à l'âge de 22 ans, le poète tombé dans l'alcool et criblé de dettes a tenté de se tuer d'un coup de couteau. Evidemment, on va retrouver tous les thèmes chères à l'auteur à savoir l'angoisse existentielle, la souffrance, la déchéance et la mort. Solitude, maladie et dépression seront au programme. Bref, il va falloir s'accrocher et ne pas tomber dans le jugement moral. Âmes sensibles s'abstenir car le sordide n'es pas loin entre pratique sado-maso et débauche.

    On comprend tout de même que Baudelaire cherche à extraire la beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme humaine. Cependant, ses excentricités dans une vie de bohème ne seront pas très bien comprises par les mortels. On est souvent proche du scandale dans un délit d'outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs.

    C'est le regretté Jean Teulé qui laisse cette œuvre magnifique adaptée par Dominique et Tino Gelli et qui se poursuivra sur trois tomes. A noter que graphiquement, c'est admirablement accompli dans les traits du dessin. On aura même droit à un bel écrin ainsi qu'une magnifique couverture. Mon seul bémol proviendra du fait que je n'ai pas reconnu le visage pourtant familier de Baudelaire.

    Bref, un portrait certainement fidèle à ce qu'a été ce poète torturé dans le Paris de la Monarchie de Juillet puis de la Seconde République mais cela va sans doute provoquer du dégoût. C'est sans doute une autre vision plus réaliste pour bien comprendre le génie de son œuvre.

    Erik67 Le 04/10/2023 à 09:22:36

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal avec tous ces peuples qui sont représentés au Nord de l'Ecosse à commencer par les thuliens, puis les pictes et les romains et les hirudinées, les descendants de Carthage sans compter les autres peuples qui composent l'ancienne Grande-Bretagne. On s'y perd quand même un peu.

    Le thème est celui de forces occultes venant d'un autre monde qui vont être réveillé par de la sorcellerie sur fond de lutte entre les romains et les peuples celtes dans une Ecosse déchirée et divisée par un mur de démarcation. Il s'agit d'unifier tout ce monde pour combattre ce grand mal. La mission incombera au valeureux roi des Pictes. Et puis, il y aura un lourd prix à payer.

    Tout n'est pas à jeter, loin s'en faut. Le développement de ce récit bien que parfois compliqué mènera à une scène finale assez attendue.

    A noter un graphisme plutôt dynamique et une belle colorisation. J'ai apprécié notamment le détail des décors absolument fabuleux.

    Bref, c'est une histoire fantastique qui se base sur des réalités historiques et cela donne quelque chose d'assez intéressant.

    Erik67 Le 03/10/2023 à 09:24:12

    Je détestais quand j'étais jeune écolier de devoir indiquer la profession du père. Je me rappelle qu'il se précipitait pour savoir quels étaient les enfants des cadres supérieurs dirigeants et ceux issus des classes ouvrières et populaires. Inutile de dire que cela conditionnait tout le traitement de l'élève pendant le reste de l'année en étant beaucoup mieux disposés pour les hautes catégories sociales. Oui, je détestais vraiment cela.

    Pour autant, cette BD ne traitera pas cela sous l'angle sociétal mais d'une autre manière ce qui peut nous induire en erreur quand on connaît le parcours de l'auteur Sébastien Gnaedig qui est d'ailleurs le directeur éditorial de Futuropolis. Je pense à des titres comme « vider la corbeille » ou encore « Une épaisse couche de sentiments ».

    On se prend de pitié pour le pauvre Emile qui n'a pas un père comme les autres. Au début, on s'aperçoit de la maltraitance mais cela va plus loin puisque le père souhaite faire enrôler son fils dans l'OAS pour tuer le Président De Gaulle car il n'accepte pas l'indépendance de l'Algérie. Il lui fais d'ailleurs subir tout un entraînement militaire ponctué de brimades et de privations. C'est plus qu'infect car un enfant ne devrait jamais subir cela.

    On est entraîné avec cet enfant dans une spirale de violences mais surtout de délires paranoïaques et conspirationnistes. On verra que la mère de famille ne fait pas grand chose pour l'extirper de cette folie qui se consume. Le père est un réel mythomane qui croit à ses mensonges. C'est fortement déstabilisant pour un gamin qui va avoir de l'influence négative vis à vis d'un camarade de classe l’entraînant sur une voie non conventionnelle.

    Alors quel est finalement la profession de ce père entre menteur pathologique, chômeur ou agent secret ? A vous de le découvrir mais vous avez presque la réponse.

    Une BD assez longue mais prenante qui décortique tout ce mécanisme infernal. Oui, il peut y avoir des parents fous que la société ignore et qui font subir de la maltraitance à leurs enfants par leur emprise familiale.

    Erik67 Le 02/10/2023 à 07:36:03

    Cette BD est signée par deux auteurs que j'apprécie pour avoir lu pas mal d’œuvres séparément. Nadar pour son « Papier froissé » et « Salud » ! Julien Frey pour le remarquable « Un jour, il viendra frapper à ta porte ».

    Cette fois-ci, Julien Frey se met en scène pour nous raconter que juste avant le confinement lié à l'épidémie de COVID, il est parti réaliser le rêve de sa fille 10 ans d'aller voir des éléphants en Indonésie sur l'île de Sumatra.

    Il est surtout question d'écologie à travers la préservation de la nature et des espèces animales en voie de disparition liée à la déforestation. L'huile de palme est dans le viseur ainsi que l'hévéa nécessaire à la fabrication de pneu en caoutchouc.

    Certes, la famille de l'auteur a fait une croix sur le nutella. On remarquera qu'ils ont pris l'avion pour se rendre en Indonésie ce qui ne paraît pas très écologique non plus. Bref, je n'entrerais pas dans le débat de nos gestes écologiques pour sauver la planète... Chacun fait des erreurs ou ce qu'il peut sachant que les plus gros pollueurs sont les états, les industriels et les riches.

    C'est une lecture qui s'est révélée très intéressante à travers ce périple pour nous faire découvrir l'Indonésie mais également les ravages de l'industrialisation et de la modernisation de ce pays en proie au réchauffement climatique.

    Sa capitale Jakarta où vivent 30 millions de personnes est en proie à un affaissement dans la mer. Il est question de transférer les habitants dans une nouvelle capitale construite dans la forêt tropicale de Bornéo. Encore des destructions de la nature et des espèces qui vont disparaître.

    Un mot sur le dessin de l'espagnol Nadar pour dire qu'il est toujours aussi bon et qu'il favorise le dynamisme de ce récit.

    J'ai bien aimé cette BD par ailleurs très instructive construite à la manière d'un documentaire animalier mais avec un souffle de modernité tout à fait appréciable. Evidemment, je recommande cette lecture dans l'air du temps de par sa thématique.

    Erik67 Le 01/10/2023 à 12:20:57

    Le manga aime bien la littérature européenne afin d'adapter nos plus grands chef d’œuvre sous ce format. Ainsi, un nouveau lectorat peut avoir accès à ces œuvres intemporelles faisant partie de la culture mondiale.

    Le tout est de savoir si l'adaptation du roman d'Alexandre Dumas est réussie ou pas car la sauce manga peut avoir parfois un goût assez amer. Evidemment, les puristes crieront au scandale. Les autres se contenteront d'un divertissement de bonne facture avec des défauts inhérents au genre comme les niaiseries.

    Dernièrement, ce titre a fait l'objet d'un film français sorti au cinéma avec François Civil, Romain Duris, Vincent Cassel et la belle Eva Green. Il est vrai que la mode des films de cape et d'épée était un peu révolue.

    Je dois dire que l'aventure sera au rendez-vous de manière à la fois humoristique et épique. Je reconnais qu'il y a véritablement un souffle apportant satisfaction aux lecteurs et surtout les plus jeunes.

    A noter que le récit est complet en deux volumes seulement. Pas de rallonge inutile. Et puis, le graphisme est assez fluide ce qui contribue au dynamisme de l'histoire.

    Il n'était pas simple d'adapter ce classique (maintes fois reproduit notamment au cinéma) dans l'univers de la bande dessinée. C'est un défi qui a été relevé de manière tout à fait satisfaisante. A vous de juger ! Comme dit : un pour tous et chacun pour soi !

    Erik67 Le 01/10/2023 à 10:21:30
    Amours fragiles - Tome 9 - Crépuscule

    C'est le tout dernier tome d'une série commencée en 1997 soit il y a 26 ans déjà ! On a parfois attendu de nombreuses années entre chaque tome. A l'époque, c'était la série historique la plus aboutie avant d'être galvaudé par d'autres qui ont suivi abondamment par la suite. Elle faisait l'objet d'une série novatrice qui a d'ailleurs été salué d'éloges par les plus grands noms de la BD (Tardi, Jean-Louis Tripp, Yslaire).

    Evidemment, la documentation est impeccable au niveau des détails historiques pour bien encrer ce récit. Ce dernier tome clos la Seconde Guerre Mondiale dans une Allemagne complètement détruite et occupée par les Alliés qui entament un processus de dénazification à travers des procès retentissants.

    On se rend compte que les vrais coupables vont échapper au peine en payant de faux témoignages alors que le pauvre bougre du coin qui n'a plus à manger écopera de peines lourdes de prison pour une simple pensée. On se rend compte de toute cette injustice par un système implacable.

    Amours fragiles a été une série qui joue sur une espèce d'habileté à démontrer les vrais visages de ces allemands et c'est bien plus complexe que cela n'en n'a l'air. Il n'y a pas le bien et le mal d'un côté. Notre héros Martin a d'ailleurs traversé cette période en étant un soldat allemand mais sans être un partisan nazi bien au contraire.

    C'est l'aventure sentimentale qui prend également le pas. Et là encore, il ne va pas finir dans les bras de l'amour de sa vie comme on aurait pu l'espérer. La vie est souvent différente dans la réalité. Oui, l'amour est fragile comme l'indique si justement le titre de cette série.

    Pour le reste, je dirais que j'ai rarement lu une BD historique de cette qualité car elle est d'une profonde humanité. Le message final nous indique qu'il faut toujours se méfier de la tournure des événements en Europe car la guerre n'est jamais loin.

    Erik67 Le 30/09/2023 à 18:37:03
    La fortune des Winczlav - Tome 3 - Danitza 1965

    Voici le troisième volume qui est censé nous expliquer comme les Winch ont bâti leur immense fortune à partir de rien. On se souvient de Vanko qui dans le premier tome avait quitté le Monte-Négro pour s'installer en Amérique.

    Nous suivons cette fois-ci son arrière petit-fils qui nous est bien connu car il s'agit du fameux Nério, le père adoptif de Largo. On va avoir droit au chaînon manquant à savoir les conditions de l'adoption de notre héros de la série mère.

    On se rend compte également des méthodes peu orthodoxes employés par Nério qui souffre d'un véritable complexe d'infériorité lié à sa petite taille. Il compense en devenant un homme immensément riche mais seul dans sa vie puisqu'il ne pourra pas avoir d'enfant.

    C'est vrai que le tome se prénomme Danitza mais c'est surtout la mère de famille Aliana qui serait la véritable héroïne. Elle représente la partie de la famille restée en Yougoslavie où l'on ne rigole pas sous le joug du maréchal Tito.

    On apprendra ainsi que l'arrière grand-père du côté maternel de Largo était un Tchetnik, c'est à dire un résistant à l'occupation nazi pendant que le roi Pierre II se réfugiait à Londres. Le combat des royalistes a été supplanté par celui des partisans de Tito qui s'est accaparé les victoires pour bien se faire voir des alliés. A la fin de la guerre, Tito a aboli la monarchie.

    Le préquel de Largo Winch aura eu le mérite d'éclaircir tout ce lourd passé familial composé de trahison mais également d'une détermination à s'en sortir. On a rien sans rien.

    L'originalité ne sera pas de mise s'agissant d'une saga familial mais on peut reconnaître une réelle efficacité pour plaire aux lecteurs. Les fans de Largo seront comblés d'autant que le dessin de Berthet assure incontestablement. Bref, on prend du plaisir à lire. C'est ce qui compte, non ?

    Erik67 Le 30/09/2023 à 13:57:12
    Les futurs de Liu Cixin - Tome 15 - Les Migrants du temps

    Voici le dernier titre de cette fabuleuse collection initiée par le chinois Liu Cixin, l'un des plus grands auteurs de science-fiction dans le monde.

    Les migrants du temps font un peu penser à des voyageurs dans le temps. C'est le cas mais pas de la manière que l'on penserait à première vue. Il n'y a pas de machine qui pourra nous faire voyager à une date précise dans le temps. L'ingéniosité est de pouvoir dormir dans des caissons cryogéniques qui ont une durée de vie de 11.500 ans environ et de se réveiller à l'année qu'on choisit tout en ayant le même âge.

    C'est génial de pouvoir se réveiller dans 100 ans, voir 500 ans, ou encore 1000 ans et pourquoi pas 10000 ans pour voir comment la Terre, notre planète, a évolué. C'est tout le concept de cette BD au scénario assez fascinant sur le thème de la migration temporelle.

    Cela concerne quand même 80 millions de migrants qui sont représenté par un ambassadeur accompagné d'un comité de pilotage pour sa mission. Cet ambassadeur est chargé de négocier leur intégration dans un monde plus clément car la planète est ravagée par les guerres, les épidémies, la pollution qui a détruit l'environnement. C'est comme une seconde chance à l'humanité pour pallier aux problèmes actuelles. En effet, dans le futur, tout ces problèmes pourraient avoir disparu (ou pas).

    Je crois bien que je me serais portés volontaire à titre personnel pour participer à ce programme mondial. J'aimerais bien savoir ce que deviendra notre planète dans 10.000 ans. Et on ne va pas être au bout des surprises après 4 arrêts temporels. Oui, le joker est de poursuivre l'exploration si l'arrêt n'a pas répondu à tous les critères souhaités pour réussir cette intégration dans un monde nouveau. Attention, pas plus de 4 arrêts. Le dernier aurait intérêt à être le bon !

    Cette collection se termine en apothéose après un gros passage à vide. Je ne regrette pas mon achat car cela donne une autre perspective du futur de notre humanité. Evidemment, il faut être sensible à ce genre de thème et voir plus loin.

    Erik67 Le 30/09/2023 à 13:37:03
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 25 - Tome 25

    On retrouve avec délice cette série pédagogique sur les mariages entre les bons plats cuisinés et le vin. On se rapproche d'ailleurs du grand final pour découvrir le vin ultime à savoir les fameuses gouttes de Dieu qu'on aimerait bien boire également sans aucune modération.

    Cette série nous a quand même fait découvrir les saveurs des vins les plus prestigieux au monde. Certes, il y a eu des scénarios assez prévisibles mais c'est comme un enrobage pour nous montrer le monde fascinant du vin de la récolte à la dégustation.

    Le dessin réaliste est toujours aussi soigné. Les décors ne sont pas négligés. J’adore cette douceur du trait qui rend la lecture de ce manga assez agréable.

    Le suspense est à son maximum car c'est l'avant-dernier tome avant le duel final pour découvrir les fameuses gouttes de Dieu. Est-ce un vin de Bourgogne comme le pense Isséi Tomine ou plutôt un vin de Bordeaux comme semble l'être persuadé notre héros Shizuki Kanzaki ?

    Pour la première fois, ce dernier évoque quelque chose de fraternel avec son rival pour s'emparer de l'héritage du défunt père, l’œnologue mondialement reconnu. Il n'a jamais trop été question d'argent mais d'une lutte pour progresser dans la connaissance du vin.

    Incontestablement l'un des meilleures tomes de la série pour sa dimension tragique. Je n'en dirai pas plus. Il faut savoir apprécier les bonnes choses. Le moment est enfin venu d'ouvrir la dernière porte vers les gouttes de Dieu...

    Erik67 Le 30/09/2023 à 09:57:35
    Mo - Tome 1 - Tome 1

    La fantasy est de retour avec ce titre qui nous montre une énième quête de pouvoir sur fond de succession d’un trône convoité. Cela rappelle incontestablement la série phare
    « Game of thrones » et surtout le préquel « House of Dragon » tant les objectifs semblent être les mêmes.

    Les forces en présence sont une reine régente et sa fille qui attendent le retour d’un roi disparu il y a 15 ans contre un bâtard difforme qui a réussi à fédérer des armées sous sa bannière.

    Le titre de l’album porte sur ce mystérieux prince qu’on ne verra pas du tout sur cet album bien que son ombre plane. On va s’intéresser surtout à la princesse rivale dont l’entrée en matière m’a laissé un peu pantois.

    Elle n’hésite pas à tuer un animal innocent lors d’une partie de chasse puis on la découvre assez câlin avec un animal de compagnie pour le moins terrifiant. Je n’ai pas aimé cette contradiction pour le moins superficielle pour démontrer qu’elle est courageuse et qu’elle n’a peur de rien.

    J’ai tout de même apprécié ce récit à sa juste valeur même si on peut avoir une impression de déjà-vu. Il faut reconnaître que c’est assez prenant et plutôt bien construit. La fantasy est toujours un exercice assez difficile à mettre en œuvre pour un auteur. On évite le style Lanfeust bien qu’il y ait certains relents.

    Pour éviter une guerre sanglante, il est question pour notre héroïne, chasseuse et guerrière, capricieuse et tête de mule, de tuer froidement celui qui veut devenir roi et usurper le trône. Si c’était aussi simple, il y a bien longtemps que le dictateur Poutine par exemple serait décédé. Mais bon, on peut passer sur cette ineptie qui est pourtant l‘idée directrice de la fin de ce tome.

    On reste dans le domaine du divertissement pour un récit qui se suit agréablement grâce à un graphisme assez réussi dans ses personnages et dans ses décors. A noter que c’est le premier tome d’une trilogie en préparation. Bref, un bel ouvrage, beau, frais, intelligent et agréable.

    Erik67 Le 29/09/2023 à 08:01:36

    J’ai vécu les années 80 qui furent parmi les plus belles de ma vie. Cependant, il y a eu différentes façons de les vivre. Certains étaient des fans des Sex Pistols, des Clash ou des Ramones avec la prise de drogues pour encore mieux apprécier cette musique punk rock. Ce n’était pas trop mon genre préférant les hits du Top 50 et notamment Mylène Farmer. Bref, cette époque parlera sans doute à pas mal de lecteur à travers les nombreuses références évoquées ainsi que la culture musicale.

    Le principal protagoniste, à savoir Max, rêve de gloire car il est musicien bassiste d’un groupe amateur de rock. Il laisse tomber sa gentille petite amie pour aller tenter sa chance en Grande-Bretagne à condition de ne pas louper le ferry. La question que son entourage amical se pose est de savoir s’il faut poursuivre les rêves et les chimères. Il faut dire qu’il ne savait pas que sa petite amie était enceinte de lui.

    Même si ce n’est manifestement pas ma tasse de thé ou mes valeurs, je suis parvenu à m’intéresser à cette tranche de vie très bien construite autour de l’arrivée d’un bébé en maternité. Il y a tout de même des thèmes fédérateurs.

    La moralité du final de ce récit est que l’amour parvient tout de même à triompher. C’est assez gentillet car notre héros parvient à réconcilier non sans mal le bonheur personnel et la carrière professionnelle. On sait que la réalité de vie n’est pas aussi simple et qu’on ne peut pas tout avoir.

    En conclusion, un récit d’amour et d’amitié sur fond de musique punk qui réserve une belle part à l’émotion. Une mention spéciale pour un scénario assez bien huilé pour amener le lecteur là où il faut. Le ferry attendra.

    Erik67 Le 28/09/2023 à 08:22:54

    J’aime bien généralement les BD tirés des adaptations de Michel Bussi mais je commence à avoir un effet de trop plein. En effet, c’est toujours la même trame qui fouille dans les secrets de famille.

    Je n’ai pas trop aimé le développement de ce drame familial qui m’a paru assez alambiqué. La base initiale était pourtant simple : un accident de voiture qui n’en n’était finalement pas un. Le dénouement final à ce mystère policier m’a paru assez tiré par les cheveux pour être vraiment crédible. Du coup, j’ai un peu lâcher prise suite à toutes ces incohérences.

    Je pense avoir fait le tour de ce type d’adaptation qui arrive cependant à tenir en haleine les amateurs du genre et les fans de l’auteur toujours plus nombreux. Par moment, on frise le thriller avec ses multiples rebondissements et ses personnages qui cachent leur part d’ombre.

    A noter que le titre de l’ouvrage fait référence à une chanson de Renaud à savoir Mistral gagnant. Il y a même une série consacrée à ce titre dans une production TF1.
    On remarquera que l’action se passe en Corse ce qui nous fait quitter la Normandie où se situe la majorité de ses lieux d’action dans ses romans. Je me souviens de « Mourir sur Seine » ou encore de « Nymphéas noir ».

    Bref, je retiens une histoire un peu confuse avec les poncifs habituels. Je me suis plutôt ennuyé sans véritablement entrer dans ce scénario. C’est dommage mais on ne gagne pas à tous les coups. Sans doute, le livre valait le coup mais pas cette adaptation trop improbable.

    Erik67 Le 27/09/2023 à 07:42:36
    Zaroff - Tome 2 - La vengeance de Zaroff

    La question qui me vient à l'esprit est de savoir si cette suite aux aventures du comte Zaroff était nécessaire après un excellent one-shot ? Je ne le pense pas à cette lecture où le comte tente de travailler avec les services américains afin d'extraire une scientifique russe pour l'élaboration de la bombe nucléaire pouvant assurer la victoire aux alliés.

    Certes, il reste un chasseur impitoyable mais c'est avec l'objectif de réussir à tout prix sa mission. On lui a promis la liberté en échange et l'adresse de sa chère maman qui le battait lui et sa sœur lors de leur jeunesse.

    Il y a une longue introduction qui se met en place pour ensuite naviguer entre les forces armées en présence sur le territoire soviétique envahit par les nazis. J'ai trouvé que cela faisait assez guerrier et roman d'espionnage et que finalement, cela dénaturait un peu le mythe. Certes, les auteurs se rattrapent en mêlant certaines scènes qui évoquent la chasse à l'homme.

    On aura droit à une scène assez pathétique où une jeune femme russe qui vient d'être violée préfère se donner la mort en direct en voyant le fameux compte Zaroff qui n'a pourtant pas mis les pieds dans son pays depuis belle lurette. Or, il semble que ce dernier voulait la sauver. Un comble.

    Bref, vous l'aurez compris, on pourra se passer aisément de cette suite qui n'apporte rien que le gâchis. Désolé de le dire ainsi mais c'est ce que j'ai ressenti. J'avais acquis le premier tome mais je m'arrêterais là.

    Erik67 Le 26/09/2023 à 08:48:21

    On va découvrir l'histoire récent du Cambodge, ce pays situé en Asie du Sud-est coincé entre la Chine et le Vietnam quand ce dernier fut entraîné malgré lui dans la guerre du Vietnam. Le Vietnam est quand même le seul pays au monde à avoir défait 3 des 5 membres du Conseil permanent de l'ONU (France puis Etats-Unis puis Chine). Mieux vaut les avoir avec soi que contre soi !

    C'est assez compliqué à suivre mais je vais schématiser en disant que ce pays a été envahi par les forces communistes qui souhaitaient étendre leur emprise sur toute la région de l'Asie du Sud-Est. Les américains ont d'ailleurs payé un lourd tribut avec la guerre du Vietnam et ils ont abandonné le sud du Vietnam à leur triste sort comme ils ont abandonné également le Cambodge et plus récemment l'Afghanistan. Cette grande puissance s'était pourtant engagé à défendre les idéaux et les promesses de liberté et de démocratie...

    Malheureusement, pour le Cambodge, les khmers rouges qui se sont installés au pouvoir ont tué des millions de gens dont le père de l'auteur de la BD qui n'avait que 13 ans le 17 avril 1975 quand la capitale Phnom Penh est tombée. Ce fut le début d'une purge sans précédent qui a duré des années. On parle de génocide de tout un peuple. Ceci ne sera pas montré dans la BD qui n'évoque que la chute.

    C'est évidemment emprunt d'émotion face à ce terrible drame qui sépare les familles bienheureuses. Il faut dire que ce pays pacifique n'était pas préparé à une telle déferlante de violence.

    L'auteur semble condamné les accusations portées contre les américains sur des bombardements massifs alors que l'ennemi communiste a fait la même chose à son peuple dans l'indifférence générale de l'opinion publique internationale. Bref, on se rend compte que le soutien américain était primordial afin de pouvoir résister à l'envahisseur. A noter que les français et leur collaboration avec l'ennemi seront également fustigés.

    Bref, tout cela n'est pas simple et c'est toujours bien d'avoir un autre regard sur l'histoire qui diffère singulièrement avec une BD que j'ai lu récemment à savoir « Song ». On peut s’intéresser à cet ouvrage qui constitue un travail de mémoire sur l'histoire tragique et récente du Cambodge.

    Erik67 Le 25/09/2023 à 07:21:34

    L'héritage Wagner se propose de suivre les petits-enfants du prodige de la musique classique qui seront en proie à la montée du nazisme, puis de la dévastatrice Seconde Guerre Mondiale. On va se concentrer notamment sur les amours de Wieland qui dirige le festival de Bayreuth (l'un des plus important au monde) avec la belle et jeune Anja, chanteuse d'opéra d'origine russe.

    Il faut savoir que le führer lui-même a utilisé le talent de Richard Wagner comme un symbole de la puissance de la création allemande. Les nazis font un usage courant de sa musique et la jouent lors de leurs grands rassemblements en glorifiant la race aryenne. Hitler, en grand admirateur de Wagner, s'est ainsi rapproché de la famille au point de devenir le parrain des petits-enfants et de veiller sur eux. Cela ne sera pas sans conséquence.

    Il faut savoir qu'aujourd'hui encore, la musique de ce compositeur fait souvent l'objet d'un boycott en Israël à cause de ses opinions antisémites qui ont été abondamment utilisé par le régime nazi. Pour autant, peu à peu, il est à nouveau possible d'apprécier le génie musical de Wagner sans que cela implique l'acceptation de ses idées politiques ou sociales.

    Pour revenir à la BD, il s'agit pour Wieland de faire sortir le mauvais passé afin de ressusciter malgré la souffrance et la culpabilité. Il a fini par transfigurer l’œuvre de son grand-père et de sauver sa musique en la purifiant de ses relents nauséabonds et de ses outrances raciales et meurtrières. L'influence et le soutien d'Anja va être d'ailleurs assez déterminant dans ce long chemin.

    J'ai beaucoup aimé car cela va au-delà de l'amour ou de la haine, des préjugés et cela parle de rédemption, loin de la dénazification voulue. A un moment donné, on se rend compte que les dignitaires ayant participé à cette folie meurtrière ont retrouvé de belles places dans la société allemande à la botte des Etats-Unis dans leur lutte contre le soviétisme. Bref, beaucoup d'hypocrisie.

    Cette BD va incontestablement poussée vers une réflexion plus profonde qui est tout à fait honnête et salutaire pour aller de l'avant. Elle interroge également sur l'utilisation de l'art à des fins politiques. Bref, une belle surprise.

    Erik67 Le 24/09/2023 à 10:59:55
    Bellatrix - Tome 1 - Épisode 1

    Cap sur la planète habitable Bellatrix située à 240 années-lumières de notre soleil. Les habitants ressemblent aux hommes de la Terre ce qui conduit les extra-terrestres à confier à nous deux héroïnes Kim et Manon une mission d'infiltration de la plus haute importance.

    Il s'agit d'influer sur une élection présidentielle en cours comme l'ont fait par exemple les russes pour permettre celle de Donald Trump dans la mise en place d'une politique rétrograde vis à vis des femmes notamment en matière d'avortement. Bref, la servante écarlate n'est pas très loin.

    Je dois quand même avouer que le pitch ne semble pas très convaincant à savoir qu'un gouvernement peut déclencher la fin d'une civilisation par des idées rétrogrades. Généralement, ce type de gouvernement est balayé dans des élections ultérieures à moins de se vouer dans une féroce dictature.

    C'est sans doute l'aventure des mondes d'Aldebaran la plus politisée pour voir comment une civilisation peut basculer dans la haine et l'exclusion, en l'occurrence en s'attaquant aux femmes. On observera la patience de Kim contre une certaine forme d'abandon de la part de Manon en ce qui concerne l'ouverture d'esprit d'un jeune de 17 ans recueilli au cours de leur périple.

    Une autre scène montrera un avion en feu au motif que si Dieu avait voulu que les hommes volent, ils auraient eu des ailes comme les oiseaux alors inutile de le défier avec de la mécanique. Bref, c'est assez poussé dans le paroxysme...

    Pour le reste, les ingrédients sont toujours les mêmes et c'est toujours mené avec autant de talent par Léo au niveau du scénario qui réserve bien des surprises sur fond de mystère. Moi, j'adore et je crois que je ne me lasserais jamais. Il faut dire que Bellatrix inaugure le 7ème cycle des mondes d'Aldebaran après 26 albums parus. Bref, l'aventure continue avec le même plaisir de suivre ces perosnnages qui se battent pour un monde plus juste.

    Erik67 Le 24/09/2023 à 10:58:37
    Armelle et Mirko - Tome 1 - L'étincelle

    Je ne suis pas le lecteur attitré pour lire des BD jeunesse ayant un peu passé l’âge. Cependant, dans le cadre de mon expérience de toucher à tous les genres, je m’aventure parfois dans ces sentiers qui rappellent la petite enfance.

    Je dois dire que j’ai été plutôt touché par la peur de la tortue Armelle qui a réellement peur de l’obscurité. En effet, dans la nature, les prédateurs chassent et tuent leur proie souvent la nuit. Le problème est que l’angoisse et la crainte entraîne le repli sur soi ainsi qu’une certaine forme de solitude qui ne procure pas du bonheur et de la sérénité.

    Fort heureusement, ce type de conte possède toujours un élément déclencheur afin de guérir de cette situation et c’est la fameuse étincelle du sous-titre. Il s’agit en l’occurrence de la rencontre avec Mirko qui se fait dans le respect de l’autre et dans la bienveillance. La solution à ces problèmes serait bien dans l’amitié afin de pouvoir vaincre tous les obstacles.

    La moralité de ce conte est très belle et instructive surtout pour les enfants en quête d’apprentissage sur les leçons de la vie. Evidemment, dans un monde idéal et solidaire, l’amitié est éternelle et apporte tous les bienfaits. Du coup, on ne peut que souscrire à une telle démarche de la part des auteurs dont le but est de dissiper la peur en allant vers les autres. La sociabilisation en sortira renforcée.

    En conclusion, une belle BD jeunesse sur un simple postulat mais qui fonctionne assez bien. On passe en effet un agréable moment à sa lecture tout en douceur.

    Erik67 Le 23/09/2023 à 10:12:29

    J'ai remarqué que pas mal de BD ont abordé le thème de la Seine qui avait submergé la capitale Paris durant l'hiver 1910 lui donnant des allures de Venise. En effet, la circulation se faisait en pirogue.

    Nous suivons un journaliste opiomane, alcoolique et rebelle sur une enquête suite à la découverte d'un corps de femme démembré et décapité qui flotte sur la Seine. Or, cette enquête va le mener assez loin et bousculer un peu plus ses dernières certitudes. Voilà pour le décor.

    Le héros semble tourmenté à cause d'un amour qu'il n'a jamais oublié et qu'il a du laisser dans sa Corse natale. Il y a un peu la gravité psychologique derrière des apparences légères et libertines.

    J'ai bien aimé le dessin réaliste qui restitue à merveille cette ambiance un peu particulière de ce Paris de la Belle époque avant la Première Guerre Mondiale. A noter que le chien s'appelle Clémenceau. Une jolie colorisation, en adéquation avec le dessin, parachève le tout. C'est délicieusement retro !

    Tout m'a paru surjoué et un peu artificiel malgré tout. A noter que la fin de cette intrigue policière se termine un peu en eau de boudin sans réel satisfaction pour le lecteur. Visiblement, il n'y aura pas de suite alors que cela aurait pu continuer. Mais bon, le démarrage n'est guère fracassant.

    Le charme va t'il opérer sur tout le lectorat ? J'en doute fort. Les femmes n'apprécieront pas d'être relégué à un simple objet de désir. Moi, cela ne me laissera pas un souvenir impérissable surtout avec une fin aussi décevante.

    Erik67 Le 22/09/2023 à 08:01:45

    J'ai acheté cette BD sans grande conviction mais je dois dire après lecture que grand bien m'en a pris. C'est vrai, j'avais peur d'un verbiage pseudo-poétique abrutissant et ennuyeux. Il n'en n'est fort heureusement rien ! Au contraire ! Nous avons là une véritable farce romantique située à la veille d'une révolution et plongée dans un décor teinté de Venise et de Vienne.

    On démarre avec une sublime scène d'introduction explicative du sobriquet original de notre héros. Ce Célestin est d'ailleurs un personnage libertin et fort sympathique. On rit de bon cœur à toutes ses péripéties amoureuses.

    Au-delà de la trame principale de notre héros aux prises avec une princesse capricieuse et blasée d'un royaume qui pourrait être la France, deux "sous-intrigues" : la jalousie d'une tante qui se verrait bien reine et une révolution qui couve.

    La fin de ce chapitre ne m'a guère convaincu et on tombe très vite dans une fable aux allures socio-politique qui n'apporte pas grand-chose. Mais, je pense que cela devait inscrire le cadre pour la suite des aventures.

    La lecture demeure fraîche et aérée. Le dessin n'est pas du tout mauvais. Une réussite surtout dans les décors de cette magnifique cité aux allures à la fois vénitiennes et post-médiévales. Des personnages secondaires truculents qui mènent ce récit tambour battant ! Une baisse de régime en ce qui concerne les visages des personnages dont le trait pourrait être amélioré. L'impression générale demeure toutefois très positive.

    Le second tome s'inscrit dans la poursuite du premier entre humour et poésie. Il va même un peu plus loin puisqu'il explore une dimension plus politique comme l'abolition des privilèges. C'est presque une parodie du XVIIIème siècle réalisé avec brio.

    On ne pourra regretter qu'il ne s'agisse que d'un diptyque car c'était bien parti. Il y avait du potentiel à exploiter. En tout cas, ne passez pas à compter de ce personnage enchanteur, cela serait véritablement dommage !

    Erik67 Le 21/09/2023 à 08:54:08

    Rien de mieux pour deux adolescents, à savoir Victor et Marina, que de s'enfuir dans une forêt afin d'échapper à un univers familial toxique.

    Cependant, on peut également rencontrer des loups dans la nature et eux, ils ne font pas de quartier non plus. C'est en tous les cas, ce que croient les habitants de cette bourgade reculée dans la France profonde et rurale du Limousin.

    Il s'agit de réveiller nos peurs les plus profondes liées à des blessures d'enfance. Il s'agit surtout de faire face à des adultes médisants qui commentent les faits en les dénaturant totalement.

    La construction est basée sur les différents témoignages des habitants par rapport à cette fugue des 2 adolescents voulant s'arracher du joug familial. Il ne se passera pas grand chose car on s'attarde sur des bavardages et des considérations assez futiles comme pour nous montrer que les rumeurs vont bon train.

    Je m'attendais sans doute à autre chose avec ce titre qui fait plus documentaire de la BD chorale que du récit initiatique en phase avec la nature. On brosse un portrait pas très reluisant de cette France non urbaine. Il faut apprécier.

    On retiendra qu'une meute de loup peut cacher une meute humaine bien plus destructrice. Cependant, on le savait déjà.

    Erik67 Le 20/09/2023 à 09:09:11

    Encore un roman de Michel Bussi qui est adapté en bande dessinée ! Il faut dire qu’il s’agit quand même d’un auteur exceptionnel qui a boosté le marché du roman depuis une dizaine d’année.

    Le cadre est celui de l’île de la Réunion. Je dirai encore une île après la Corse dans « Le temps est assassin » ! Il est vrai que la présente œuvre était sans doute plus satisfaisante à la lecture.

    Il faut dire que c’est réalisé par le duo Fred Duval et Didier Cassegrain qui ont fait des merveilles sur le fameux « Nymphéas noirs ». Ceci explique sans doute cela.

    Bien entendu, les apparences sont souvent trompeuses et l’auteur élabore un plan assez machiavélique pour justifier plein de détails qui mis bout à bout sont forcément incohérents. Encore une fois, il s’agit d’expliquer des meurtres à la pelle qui s’accumulent au détour du séjour touristique d’une famille dans un hôtel de l’île notamment dans la station balnéaire de Saint-Gilles.

    En effet, le mari de la disparue demeure le coupable idéal surtout au vu d’indices et de témoignages accablants. Il prend la fuite avec sa fille de 6 ans. On visitera par la même occasion le volcan et autres lieux mythiques de cette île dans une course poursuite avec la police assez haletante.

    Un mot sur le dessin pour dire qu’il est absolument magnifique et qu’il met très bien en valeur les décors de cette île paradisiaque qui se transforme parfois en fosse à requins (25 attaques de requin en 10 ans, 11 morts, 7 blessés graves).

    En effet, on peut dire que l’île en elle-même joue un rôle essentiel loin de la carte postale traditionnelle. En même temps, l’auteur se sert véritablement de tout ce qui fait l’identité de ce territoire jusqu’au contexte socio-économique. C’est une véritable immersion et c’est tout à fait appréciable.

    Un beau polar capable de captiver son lecteur et qui ne déçoit pas sur la fin, comme beaucoup d'histoire de ce genre. Bref, je dirai que c’est une adaptation plutôt réussie d’une intrigue ficelée avec un dénouement assez inattendu.

    Erik67 Le 19/09/2023 à 09:41:19

    Voilà une histoire maritime assez fascinante racontée par un bien étrange voyageur qui l'a échangé contre un repas dans une taverne. Les clients de l'auberge sont en haleine et nous aussi !

    A noter une couverture assez trompeuse sur la marchandise. On croirait à une BD destinée à la jeunesse mais cela sera assez sombre et sanglant et plutôt convenable à un public de jeune adulte en recherche de frissons. Parfois, les dessins enfantins cachent des réalités bien plus mâtures.

    J'ai bien aimé l'entrée en la matière qui donne véritablement envie de suivre ce récit assez mystérieux mais qui trouvera une explication bien logique. On pourra même être assez berné par ce scénario qui va littéralement nous mener en bateau et c'est bien le cas de le dire !

    Le dessin réaliste et expressif est franchement une belle réussite dans le raffinement qui donne envie de découvrir chaque page. Une mention spéciale pour la colorisation qui donne un sublime aspect aux planches avec parfois un aspect assez fantomatique. A noter qu'on retrouve la dessinatrice italienne de « Lady Doll » à savoir Béatrice Penco Sechi avec toujours son inspiration à la Tim Burton.

    On prend vraiment du plaisir à suivre ce conte où la qualité est au rendez-vous. Cette BD est un véritable coup de cœur. Bref, une aventure maritime qu'on ne sera pas près d'oublier. A lire avec, comme fond sonore, la bande originale de « Pirates des Caraïbes » !

    Erik67 Le 18/09/2023 à 07:39:34

    Les montagnes suisses n’auront plus de secret pour vous suite à cette lecture tirée d’une œuvre du poète helvétique Charles Ferdinand Ramuz.

    Ce n’est pas la première fois que j’essaye d’aborder des BD adaptées de ces lectures d’un autre siècle. Certes, il y a la poésie qu’on peut ressentir à travers ces pages et ce récit au cœur des Alpes. Cependant, je n’avais jamais trop accroché à cause sans doute d’une narration pesante qui enlève toute la substance ainsi que le plaisir de lecture.

    Néanmoins, dans le cas présent, cela passe car il y a une histoire toute simple : celle d’un berger fraîchement marié qui se languit de son amour mais qui a le devoir d’accomplir son travail avec son collègue. La valeur travail prime. Comme dit, c’est d’un autre siècle et pas dans l’air du temps. Pour le modernisme de l’approche, il faudra repasser.

    Le point d’orgue de ce récit sera quand la montagne s’écroule sur tout un pâturage où se situe notre jeune berger. La jeune fille enceinte prendra alors quelques risques pour retrouver son bien-aimé. Le modernisme doit sans doute se situer dans le fait qu’un personnage féminin semble prendre sa destinée en main en étant courageuse.

    Franchement, au niveau du scénario, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Et si on se tourne du côté du dessin, les couleurs sépias apparaissent assez ternes dans un genre de graphisme crayonné et minimaliste. La montagne n’est franchement pas mise à l’honneur. On a vu mieux même dans les mangas.

    Je suis désolé de l’exprimer ainsi mais je ne conseillerais pas forcément ce titre à la lecture à des lecteurs débutants.

    Erik67 Le 17/09/2023 à 08:55:53

    C'est clair que quand on fait naufrage sur le continent de l’Antarctique, les chances de survie pour les rescapés sont pratiquement nul surtout en 1916. Cependant, il y a peut-être une chance de s'en sortir en essayant de gagner une base scientifique située sur une île à 700 km de là.

    En effet, on a affaire à un capitaine très humain qui souhaite sauver tout son équipage d'une mort certaine. C'est une belle aventure humaine tirée d'une histoire vraie à partir d'une expédition qui avait mal tournée en 1916 à l'époque où la première guerre faisait rage en Europe.

    Parfois, je peux ne pas aimer une BD qui pourtant objectivement recèle de bien de qualités. C'est le cas en l'espèce car je suis ennuyé à cette lecture où trop de bavardages ont nuit à la bonne fluidité du récit rendant ma lecture pénible surtout avec une telle multiplicité de personnages. J'ai trouvé cela assez déroutant dans l'ensemble.

    Il y a également une variété d'audace graphique qui ne laissera pas indifférent. Moi, ce n'est pas trop mon genre. Alors voilà : j’ai fait un effort, mais je n’en ai pas été récompensé. Cependant, c'est magnifiquement mis en valeur dans un bel écrin.

    Au final, je passe mon tour mais cela ne veut pas dire que ce titre ne mérite pas une attention particulière. Les thèmes sont intéressants comme la survie dans un milieu hostile, l'espoir de s'en sortir, la résistance humaine. Mais bon, le traitement ne m'a pas séduit.

    Erik67 Le 16/09/2023 à 10:07:13

    Voici un titre issu de l'univers de Freaks Squeele. Pour rappel, c'est une série bien déjantée qui ne manque pas de panache où l'on a droit à un mélange de genres un peu à la manière d'un Harry Potter dans l'Ecole de Poudlard. C'est un peu comme une université au milieu de monstres et de batailles généralisées entre élèves.

    Il s'agit d'en savoir un peu plus sur l'histoire du loup et de la guerrière de Freak Squelle, comme la résonance d'un conte qui viendrait du fond des âges dans le genre vestige de notre bestialité.

    Le grand atout de ce comics est très certainement le graphisme car les dessins sont véritablement à couper le souffle. J'ai adoré la colorisation ainsi que la mise en plage assez dynamique qui concourt à une bonne fluidité de lecture procurant du plaisir.

    A noter que le côté érotique est plutôt assez enfoui malgré certains dessins mettant en scène de beaux corps. C'est plutôt une autre approche presque mystique et dans un monde magique où l'on peut croiser des créatures monstrueuses.

    Après, au niveau de l'intrigue, c'est plutôt basique et il faut connaître un peu cet univers déchanté avec une tonalité humoristique. Cependant, dans l'ensemble, j'ai plutôt bien aimé ce one-shot dérivé de la série mère Freak's Squeele.

    Erik67 Le 15/09/2023 à 07:50:11

    Les amateurs de Bitcoin devraient lire ces nouvelles autour d’une monnaie maléfique. Cela pourrait sans doute les dissuader d’investir massivement dans ces placements pour le moins hasardeux. Au début la chance sourit au possesseur de la silver coin mais par la suite, c’est plutôt la douche froide… un peu comme le cours du Bitcoin !

    On verra se succéder 5 récits différents qui changent d’ailleurs de style graphique et qui se situent à des époques tout à fait différentes (et même dans un futur assez éloigné). La trame est légèrement différente et assez indépendante mais le point commun est que personne ne semble échapper à cette malédiction. A noter que des scénaristes différents se sont succédés pour nous livrer leur interprétation rendant l’ensemble un peu inégal dans la qualité.

    Enfin, il y aura un récit situé à l’époque de l’Inquisition qui expliquera le pourquoi de cette malédiction ce qui pourra satisfaire notre curiosité. L’argent ne fait pas le bonheur, on le savait. Cependant, certaines pièces de monnaie peuvent causer la mort. Je suppose que la parade se situe dans l’utilisation de la carte bancaire si possible sans contact !
    On sait néanmoins, depuis « Conjuring », qu’il existe parfois des objets maléfiques qui entraînent des effets néfastes pour le détenteur. Il est vrai qu’une pièce circule plus facilement de main en main.

    Il n’y a rien de vraiment révolutionnaire dans le concept. C’est juste divertissant dans un genre thriller fantastique un peu horrifique façon « Contes de la crypte ». J’aurais aimé un peu plus d’audace et de modernité dans ce comics d’horreur car cela fait quand même très cliché. Mais bon, je suis tatillon là.

    Erik67 Le 14/09/2023 à 07:25:01

    No future signifie qu’il n’y a pas de future. Or, on se situe bien en l’espèce dans un futur marqué par le matriarcat et le libéralisme dans un monde à la Blade Runner. J’ai été assez choqué de voir des similitudes presque copiées sur le film de Luc Besson « le cinquième élément » mais bon, les influences sont normales. Pour l’originalité, il faudra repasser.

    L’élément un peu distanciel est l’introduction de référence à la culture des années 70 à 80 ce qui rend les situations assez anachroniques. J’avoue que cela manquait singulièrement d’authenticité.

    Par ailleurs nous avons encore une femme guerrière qui a la main lourde sur la gâchette comme si c’était un fantasme d’homme. J’avoue que je préfère nettement la gente féminine dans un autre registre que la guerre et la violence. Oui, c’est une affaire de goût. J’ai eu peu de sympathie pour une héroïne bodybuildée et honnêtement très vulgaire. Pour la grâce et l’élégance, il faudra repasser !

    Le thème est celui d’interdire l’exploitation des voyages touristiques destinés aux milliardaires sur d’autres planètes. Le tourisme spatial est en ligne de mire. Avis à nos multimilliardaires qui construisent actuellement ce type de navette. Bon, en même temps, ce n’est pas un voyage sans risque comme l’a démontré la tragédie du Titan voulant explorer le Titanic. Bref, des thèmes d’actualité.

    Qui plus est, les couleurs sont « basiques de chez basiques » et n’offrent aucun réel attrait.

    Je n’ai pas trop aimé ce one-shot multivitaminé pour les raisons invoquées mais je pense que cela peut plaire au public. C’est comme au resto : vous êtes alléché par un plat, le commandez et êtes déçu de ce que vous retrouvez sur votre assiette.

    Erik67 Le 13/09/2023 à 07:55:00

    Sirius est l’étoile qui brille le plus dans le ciel étoilé après notre soleil. Elle est surtout visible en hiver et au printemps. Elle émet une lumière blanc bleuté très intense.
    Il ne s’agit pas d’un manga sur l’astronomie mais plutôt sur la rencontre d’une championne de tennis à bout de souffle suite à la pression exercée par la maman avec une fille passionnée d’astronomie.

    La rencontre entre des deux jeunes filles ne se passera pas sous les meilleurs auspices mais sur une vulgaire agression avec tentative de vol et de racket. Il parait dès lors inconcevable que cela se transforme en une amitié sincère mais cela va se passer ainsi. Du coup, on a vraiment du mal à y croire. Question crédibilité, il faudra repasser.
    Le thème est celui de la passion que l’on perd et qu’on peut retrouver au détour d’une rencontre avec une nouvelle philosophie impliquant une nouvelle approche. Cela se terminera de manière tout à fait agréable. On pourrait appeler cela de la BD feel-good qui donne alors une bonne direction à une jeunesse désœuvrée.

    Le manga n’est pas que violence abrutissante. C’est également une belle histoire d’amour pleine de tendresse et d’humanité. De la romance sur fond de conflits familiaux et de dépassement de soi afin de reprendre le goût à la vie.

    A noter en particularisme que ce n’est pas un manga japonais mais espagnol ce qui lui donne une touche assez particulière. Par ailleurs, c’est à classer dans la catégorie des Yuri que je ne lis pas souvent. Bref, un seul tome également pour un récit bien ficelé avec des personnages attachants.

    Erik67 Le 12/09/2023 à 07:23:33
    L'escadron de Catherine de Médicis - Tome 1 - La fille sage

    Moi, je dis qu’il faut se méfier des filles trop sages car cela cache souvent un tempérament de feu. En l’occurrence, cette jeune femme courtisane sera propulsée dans la cour de la grande Catherine de Médicis qui tout de même a mis au monde trois futurs roi de France dans un contexte marqué par les guerres de religion.

    Pour rappel, Catherine, fille de Laurent de Médicis, épouse le futur Henri II (2ème fils de François 1er). Elle sera la mère des rois François II, Charles IX et Henri III. Elle gouverne la France en tant que reine-mère de 1560 à 1563.

    Dans ce tome, on verra qu’elle n’a de cesse que de trouver des solutions pacifiques afin d’éviter la guerre civile dans notre pays entre les Huguenots protestants et les catholiques. On verra également que cette scission est liée à l’intransigeance du clergé qui n’a pas voulu corriger ses excès. Encore une fois, on verra toute son habileté politique en œuvre. Elle avait également l’art de s’entourer par de bonnes personnes pouvant exercer un talent particulier même si parfois, elle pouvait s’adonner à l’astrologie.

    On a un beau portrait de reine ou plutôt de régente du royaume à ce moment précis de l’Histoire. Il est vrai que j’ai beaucoup d’admiration pour cette figure historique qui a marqué notre pays ne serait-ce par exemple que de commencer l’année le premier janvier et non à Pâques comme ce fut le cas auparavant. Je retiens surtout qu’elle a été l’instauratrice dans notre pays de la liberté de conscience car partisane d’une politique de conciliation avec les Protestants.

    On suivra notamment une jeune femme qui entre dans la prestigieuse cour de ses courtisanes espionnes. Elle est bien naïve au départ mais les intrigues finiront par la renforcer. Il faut dire que Catherine est un personnage assez controversé mais sa ligne de conduite parait tout à fait louable pour sauver la monarchie et l’unité du pays. On dit qu’elle ne reculait devant aucun crime afin de conserver son influence.

    Oui, on apprendra des choses assez intéressantes sur l’histoire mouvementée de notre pays. Les férus de récits historiques vont adorer sans pour autant devenir trop didactique.

    Le bonus est constitué par un graphisme tout à fait soigné qui colle à merveille à cet album qui pose bien les bases. La suite de cette chronique sociale et politique dans les prochains tomes !

    Erik67 Le 11/09/2023 à 07:27:46
    Western Love - Tome 1 - La teigne et le gentil

    Le concept est simple et efficace : une belle histoire d'amour au milieu d'un western âpre et sauvage. Cela mêle également beaucoup d'humour à des situations dramatiques qui ne seront pas forcément mises en avant pour rester dans la bonne humeur et la légèreté. Bref, c'est tout un dosage que j'ai trouvé parfaitement réussi et maîtrisé et qui atteint presque un summum de perfection.

    Au niveau du dessin, nous avons un cadrage presque cinématographique avec une élégance du dessin dans cette belle et chaude colorisation. On sent non seulement la chaleur mais également comme une odeur de crasse et de poussière. Il faut dire que les personnages sont vraiment expressifs dans leur genre.

    Evidement Molly a un caractère assez explosif face à Gentil qui devient touchant grâce à sa maladresse. J'ai adoré ce couple distrayant qui fait des merveilles. Certes, on pourra rétorquer que ce n'est pas très original comme approche et que cela ne révolutionnera pas le genre. Cependant, c'est tellement bien maîtrisé pour nous donner dans le divertissement avec une intrigue assez accrocheuse.

    Je crois bien que je suis typiquement le genre de lecteur qui apprécie ce type de western qui ne fera pas dans le noir et le crépusculaire. Cela donne même dans une certaine forme de dynamisme qui nous pousse à aller de l'avant. Western Love est une réussite que je conseille vraiment.

    Erik67 Le 10/09/2023 à 09:10:44

    J’ai bien aimé cette lecture qui nous entraîne dans une véritable aventure d’exploration au Congo en 1872 alors que le continent africain recelait encore de mystères pour l’homme. Aucun européen n’a encore foulé le sol de la région du fleuve Congo au cœur d’une jungle étouffante et surtout dangereuse.

    A vrai dire, je ne m’attendais pas à un tel niveau de qualité au niveau du scénario qui semble tout à fait bien élaboré. J’ai cru à un ouvrage enfantin du fait d’une couverture assez trompeuse. Il n’en n’est rien bien au contraire.

    On nous présente un héros, le frêle Corentin Tréguier, qui cumule tous les défauts à savoir une extrême naïveté mais qui le rend assez touchant et abordable. Il est capitaine maritime mais ne supporte pas la mer quand il s’agit de faire un long trajet.

    Il n’hésite pas non plus à risquer la vie de ses hommes afin de recueillir une rare orchidée sans éprouver la moindre compassion. J’ai rarement vu une telle tête à claque qui ressemble par certains côtés à notre célèbre tintin le reporter.

    Il y a une dimension politique entre le désastre pour l’image de la France et surtout une aubaine pour les belges de récupérer ce territoire tant convoité. On sait que cela va devenir une possession personnelle du roi des belges Léopold II avant de devenir une colonie à la fin de règne du souverain sous la pression de l’opinion publique et des manœuvres diplomatiques des grandes puissances.

    Au niveau de l’expédition, il faut savoir que les chutes et les rapides s’étendent sur environ 350 kilomètres à l’intérieur. Par ailleurs ; le terrain proche du fleuve était impraticable sans compter les nombreux incidents avec les indigènes et les maladies tropicales inconnues. Le fleuve Congo fait partie des plus importants au monde avec ses quelques 4700 km de longueur.

    Bien que je ne suis plus trop fan du dessin « ligne claire », j’ai apprécié celui-ci qui cadre avec l’ambiance coloniale. La lecture a été assez agréable malgré parfois une narration assez pesante. Cependant, le récit reste très intéressant et parfois assez drôle. Il y aura même une réflexion assez instructive sur la question du colonialisme. En effet, on s’aperçoit que malgré l’interdiction de l’esclavage, cela perdure sous d’autres formes tout aussi déshonorantes.

    Bref, c’est un titre à découvrir que je recommande notamment aux amateurs de BD historiques. Cela donne un aperçu sur les dessous des expéditions de découvertes de nouvelles terres à des fins politiques.

    Erik67 Le 09/09/2023 à 09:37:30

    Le récit se passe au Moyen-Age autour d’un petit nain montreur d’ours dans le milieu des artistes ambulants et autres saltimbanques. C’est assez sombre dans une ambiance médiévale plutôt pesante. Il faut dire que le Moyen-Age a également été une période assez obscure par moment même si cela est contesté par certains historiens.

    J’ai eu du mal à suivre ce récit qui s’égare mais on y parvient tout de même avec beaucoup d’effort à déployer. Il faut dire que cela avait plutôt mal commencé mais cela se termine de manière tout fait convenable. Le nain Corfino va raconter son histoire à un couple de gueux pour le moins incroyable après avoir été pris la main dans le sac dans une étable pour s’y réfugier et voler quelques œufs.

    La magie noire et des moines pas très catholiques viendront compléter ce scénario à tiroir. La part réservée à l’ésotérisme est bien présente. C’est quand même parfois assez confus.

    A noter un trait qui fera avec la noirceur de l’intrigue de ce conte médiéval italien. Le style graphique est semi-réaliste mais avec des couleurs plutôt sobres.

    Dommage que ce titre ne parvient pas à convaincre totalement le lecteur malgré des qualités indéniables au niveau graphique. Oui, le scénario peine à convaincre et nous laissera un peu sur notre faim.

    Erik67 Le 08/09/2023 à 07:37:51

    J'avais entendu parler de ce peuple vivant au nord de l'Irak dans une autre BD à savoir « Shingal ».

    En août 2014, l’État islamique attaque le peuple Yézidis dans la région montagneuse de Shingal, et perpétue un véritable massacre dans cette région au nord-ouest de l'Irak entre génocide et exil. En effet, l'état islamique considère les croyances de cette communauté comme véritablement impures et sataniques, sans d'ailleurs se remettre en cause...

    Voici une nouvelle BD qui était dans le rayon jeunesse de ma médiathèque sans doute grâce à la douceur du dessin et de sa couverture. Pour autant, le sujet est plutôt dramatique car il s'agit de persécution humaine dans la violence la plus effarante. Cela va se manifester par l'enlèvement des enfants qui seront alors vendus comme des esclaves à des familles d'intégristes du nouveau califat.

    La fin est assez surprenante par quelque chose qu'on n'avait pas vu vraiment vu venir et qui m'a paru assez abrupte pour y croire vraiment. Cela pourrait avoir pour conséquence de renforcer une tendance presque paranoïaque. Mais bon, l'homme est ainsi fait.

    Le dessin est clair, net et disons-le sans bavure. Par ailleurs, une jolie colorisation donne à l’ensemble des tons vivifiants et toniques. Cela rend la lecture plutôt agréable.

    Cependant, cette BD est utile car il donne un coup de projecteur à ce qui est arrivé aux yézidies, minorité la plus persécutée par l'Etat islamique. Cela ne devrait pas tomber dans l'oubli car c'est également un génocide reconnu d'ailleurs par certains pays et une vingtaine d'organisations internationales.

    Erik67 Le 07/09/2023 à 07:29:23

    Oui, je lis de tout, vraiment de tout. Cela peut passer du manga au comics, de la BD jeunesse à une BD plus coquine. C'est ainsi. On appelle cela la diversité.

    C'est toujours intéressant de découvrir la chronique d'une célèbre maison close parisienne durant l'occupation nazie. Bon, en fait, cela dépend pour qui. On voit bien à la couverture que cela s'adresse à un lectorat plutôt masculin avec une vision positive et presque enchanteresse de la prostitution. Il fallait le faire !

    C'est bien là où le bât blesse car j'ai trouvé que la gente féminine était réduit à être de la chair fraîche pour des nazis en manque d'amour. Certes, les auteurs montrent qu'elles finissent par s'en sortir grâce à un peu d’espièglerie.

    Cependant, le traitement m'a paru très vieillot comme sorti du siècle dernier sans aucune once de modernité. Cette BD était pourtant classée dans les BD sorties récemment. Certes, il s'agit d'une réédition qui comprends les deux tomes sortis respectivement en 1987 et 1991. Oui, cela date ! Bref, c’est de la BD moisie voire momifiée.

    J'aime bien l'érotisme mais là, je n'ai pas aimé malgré le côté historique de cette BD où nous suivons la vie d'une maison de tolérance de l'Occupation à la Libération de notre pays. On découvre tout le monde de ces établissements de plaisir avec une Madame Betty en lieu et place d'une Madame Claude.

    Bon, les pervers nazis ne sont certainement pas ma tasse de thé. Je préfère passer mon tour ou faire dodo...

    Erik67 Le 06/09/2023 à 07:11:29

    C’est sans aucune doute le meilleur titre du regretté Hubert que j’ai pu lire. Il s’agit de rentrer dans la société victorienne de la fin du XIXème siècle et de voir le rapport assez particulier qui se crée entre un Master et une servante presque écarlate.

    Le maître est plutôt du genre jeune beau et riche libertin qui a déjà du vécu. Il faut dire que le pauvre a été soudoyé à l’âge de 13 ans. On se croirait dans « 50 nuances de Grey » mais transposé à l’ère de la reine Victoria qui n’est d’ailleurs pas très apprécié de notre principal protagoniste pour son côté prude.

    La question est de savoir ce que désire Monsieur ? Il est vrai qu’il est très inconstant. Il émet simplement l’ordre que sa domestique préférée soit présente pour l’accueillir après ses soirées de beuveries pour le border dans son lit.

    J’ai littéralement adoré car il y a une véritable liberté de ton avec des dialogues plus exquis les uns que les autres sans compter sur des situations plutôt cocasses. La domestique qui est particulièrement douée va très vite comprendre le problème psychologique et essayer de le résoudre à sa façon. Il faut dire qu’il y a comme une sorte de lien particulier qui se crée sans être charnel ou amical. C’est de l’ordre de l’écoute bienveillante mais dans une relation alambiquée.

    On reste dans le domaine des maisons de domestiques qui répondent à une hiérarchie et des codes très particuliers. Certes, il s’agit de faire son travail mais également d’obtenir les bonnes grâces et les faveurs du maître des lieux. Notre héroïne va aller plus loin pour trouver également sa voie et surtout sa liberté loin des frasques de notre aristocrate.

    Un mot sur le dessin pour souligner une certaine élégance dans l’esthétisme. Cela comme très bien à cette époque si particulière. Il faut dire que l’auteure Augustin Virginie m’avait déjà ébloui dans la série « Alim le tanneur ». C’est non seulement magnifique mais détaillé et coloré. Cette maîtrise graphique sert le scénario et surtout c’est très agréable à lire.

    Bref, une BD hautement recommandable mais il ne faut pas être trop chaste. Et puis surtout, on trouvera une profondeur inattendue sous les airs naïfs du départ.

    Erik67 Le 05/09/2023 à 07:17:44
    Le dépisteur - Tome 1 - La Tondue

    Je ne savais pas ce qu'était un dépisteur. Après la Seconde Guerre Mondiale, les dépisteurs étaient chargés de retrouver les enfants juifs qu'on avait cachés dans les familles d'accueil sur tout le territoire. Très souvent, les parents de ces enfants avaient connu une mort par extermination du régime nazi.

    Le thème est celui du temps qui ne guérit pas forcément toutes les blessures et qui peut même en ouvrir certaines. Notre héros dépisteur l'apprendra à ses dépens. A noter que je n'ai jamais vu quelqu'un qui s'évanouit aussi souvent et qui affronte malgré tous les éléments de la nature.

    Encore une fois, on aura droit au procès de la France rurale où il s'est également passée des choses pas très catholiques durant l'Occupation entre une tondue et sa liaison amoureuse avec un officier nazi. Il faudra compter sur notre frêle héros Samuel pour remuer tout cela.

    Malgré une proposition assez originale, le scénario va finir par nous décevoir un peu à cause de son côté assez confus. Je préfère rester honnête en vous le disant. Toutefois, la mise en page est plutôt attirante et invite le lecteur à suivre de bon cœur les pérégrinations de notre héros dépisteur.

    Cependant, il reste à découvrir la seconde partie de ce diptyque qui relèvera peut-être le niveau. La mode actuelle n'est plus au récit en deux parties. En effet, le lectorat risque de s'arrêter tout net. Il aurait été préférable de faire comme dans le récent « Kléos, celui qui rêvait de gloire » avec une publication en un seul volume.

    Erik67 Le 04/09/2023 à 07:37:44

    De nos jours, on ne sait plus vraiment qui sont les harkis. Cette BD va traiter de ces personnes qui ont beaucoup souffert à la fin du conflit algérien suite à leur exode dans la métropole.

    J'ai bien aimé cette BD car elle met l'accent sur ce qui s'est passé et qu'on a vite voulu oublié. Les harkis ont aidé les français qui les ont abandonnés à leur triste sort malgré une victoire militaire indéniable sur le terrain. Les harkis sont dès lors considérés comme des traîtres à leur nation. Ils seront pourchassés et tués. Beaucoup d'entre-eux viendront se réfugier dans la Métropole après avoir tout perdu.

    Le président Bouteflika qui a dirigé l'Algérie pendant 20 ans (1999- 2019) avait gracié les intégristes musulmans responsables de la fameuse décennie noire qui avait endeuillé ce pays mais qu'il n'a jamais pardonné aux harkis même 40 ans après les faits.

    Ainsi, on apprendra par les paroles de Mohamed qu'un harki et sa famille n'ont toujours pas le droit de fouler les pieds en Algérie, également leur terre natale. Au contraire, la France accueille les ex du FLN. Oui, il y a deux poids, deux mesures selon lui. On ne peut cependant le nier.

    J'ai bien aimé la fin de ce récit qui donne un peu d'espoir de réconciliation qui serait nécessaire pour avancer. Néanmoins, le peuple algérien ne serait pas encore prêt. On espère alors qu'il le sera un jour car la haine ne sert à rien. C'est un peu tous le sens donné dans cette BD.

    Erik67 Le 03/09/2023 à 09:09:55
    Conan le Cimmérien - Tome 14 - Le Maraudeur noir

    Revoilà ce brave et valeureux Conan le Cimmérien qu'on avait pas revu depuis un certain temps dans cette excellente collection qui lui est consacrée. Inutile de vous préciser que j'achète tous les tomes qui sortent de ce personnage mythique d'héroïc fantasy crée en 1932 par un certain Robert E. Howard. Nous voilà par conséquent au 14ème.

    Conan est sur le territoires des Pictes. Il doit conduire des pirates à un trésor caché dans cette jungle luxuriante mais dangereuse. Le moindre faux pas ne pardonne pas surtout avec les Pictes qui surveillent.

    On va retrouver l'excellent auteur « De Cape et de crocs » à savoir Jean-Luc Masbou pour la première fois dans cette collection. Il faut dire que le dessin n’est pas en reste. Ce graphisme semble inscrit dans une mise en scène au découpage évoquant une sorte de story-board d’un film hollywoodien qui se déroule devant vous mais sur papier.

    En effet, la palette de tons utilisés donne une vraie force aux cases tout en créant une ambiance particulière. C'est sans doute l'effet de la couleur directe.

    Pas mal d’ingrédients sont ici réunis pour un album assez captivant entre magie noire, trésor impliquant complot et trahison. C'est l'aventure avec un Conan très en forme et qui semble avoir de la répartie, loin de son image de barbare qu'on lui colle à la peau.

    A noter que son look ressemble à s'y méprendre à celui de la série « Les nouvelles aventures de Conan ». On sait que c'est dans les vieux chaudrons que naissent généralement les meilleures histoires.

    Le seul bémol que je vois est une trop longue introduction et des palabres sur la plage entre différentes factions pour mettre la main sur un fabuleux et légendaire trésor. Et puis Conan est majoritairement absent dans cette première partie du récit. Certes, il fera une entrée assez remarquable mais on voit bien qu'il n'est qu'un élément de cette histoire un peu différente de ce que j'ai pu lire dans cette collection qui lui est consacré.

    Il y a toujours ce fameeux cahier nonus en fin d'album qui apporte une vraie plue-value afin de donner toutes les explicaitons sur le schéma d'écriture de cet écrivain. On se rend compte que la BD respecte bien les écrits de Howard tel que cela avait été publié dans le magazine américain de comics à savoir « Weird Tales » lancé en 1923.

    Au final, c'est tout de même une bien belle expérience tant narrative que graphique même si ce n'est pas le meilleur album de la série.

    Erik67 Le 02/09/2023 à 08:31:40
    Carmen Mc Callum - Tome 20 - Villa Taïra

    Vous voulez de l’action ? Vous allez en avoir avec notre charmante mais violente Carmen Mc Callum ! Comme dit, cela va déménager ! Chaque postulat est facile : c’est tuer ou être tué.

    La particularité de ce tome est d'être le tout dernier de la série avec une Carmen qui désire raccrocher définitivement car elle a quand même 37 ans. On va dire adieu à notre héroïne qu'on suit depuis 1995 c'est à dire au siècle dernier. Autant dire qu'on aborde ce tome avec une certaine nostalgie d'une époque désormais révolue.

    Carmen doit sauver Tokyo d'une attaque de robots et de drones dirigés par une intelligence artificielle émancipée alors que la ville plonge dans le chaos. Autant dire que ce scénario de science-fiction peut s'avérer assez réaliste à l'avenir au train où vont les choses en la matière.

    Dernièrement, un expert renommé déclarait dans les médias qu'il y a pire menace que le changement climatique à savoir l'intelligence artificielle qui risque de prendre le contrôle à la manière d'un Terminator. Un pouvoir qui tue, qui détruit, sans objectif annoncé et sans aucune empathie pour l'espèce humaine.

    Le découpage des planches ainsi que la mise en page sont très dynamiques. Une belle mise en page attractive attire incontestablement l’œil. La palette de couleurs participe également à sa façon à l’action.

    Un bon dernier tome pour un vrai plaisir de lecture. Une série d'anticipation assez étonnante que l’on peut détester ou aimer. Moi, j'ai toujours bien aimé. Cependant, je suis content que cela se termine enfin, n'étant plus trop adepte des longues séries.

    Erik67 Le 01/09/2023 à 07:37:49
    Les 5 Terres - Tome 11 - « Tomber vraiment »

    On va retrouver le clan du Sistre qui a vaincu ses ennemis au prix de la perte de son magnifique palais qui était également le symbole de sa puissance sur la capitale de Lys.

    Un premier changement d'importance se situe au niveau de la page de garde où l'on nous présente les personnages dans une version réactualisée pour tenir compte des morts ainsi que des nouveaux clans comme celui du Tillandsia.

    Kéona s'ouvre enfin vers de nouvelles possibilités en oubliant petit à petit Eren. Il faut dire que c'est le seul personnage qui fait actuellement le lien entre les eux cycles même si la vedette est toujours réservée à l'impétueuse et violente Alissa qui a décimé le clan du Coucal et qui s'attaque à celui du Tillandsia.

    Le thème récurrent de ce tome semble être la culpabilité face à certains choix opérés par les personnages pour avancer dans leurs objectifs (sauver un enfant de la maladie, résoudre un meurtre, venir à bout d'un autre clan, retrouver un amour perdu...). Cela provoque beaucoup de remise en question. On a l'impression que les dialogues tournent autour de ces questions torturantes.

    Du coup, il est loin le temps où il y avait un véritable avancée dans le récit comme lors du premier cycle qui rabattait à chaque fois les cartes. Là, cela s'éternise jusqu'à un clifhanger qui marque le seul point d'évolution. On constate une petite baisse d'intensité au profit d'une réflexion sur l'évolution psychologique des personnages donnant une certaine densité à l'ensemble.

    On assiste à une véritable convergence des différents récits qui va se terminer assez tragiquement pour l'une des protagonistes. A noter qu'on se situe l'avant-dernier tome du second cycle (en 6 tomes également). En tout, il y aura 5 cycles de 6 albums soit 30 au total. Bref, il va falloir s'accrocher. C'est un des plus ambitieux projet du monde de la BD pour la décennie à venir.

    Par ailleurs, nous avons toujours un trait soigné pour un travail qui donne du cachet aux cases. En effet, nous avons droit à un graphisme réaliste de bien belle tenue qui est à la fois net et lisible avec une belle harmonie des tons de couleurs. Les décors et arrière-plans sont vraiment bien réalisés et rendus.

    C'est toujours de l'excellent travail, tant narratif que graphique, pour une série dont chaque opus parvient à tenir, tant que bien que mal, le lecteur en haleine. Cela reste tout de même un bon album qui conjugue talents narratif et graphique.

    Erik67 Le 31/08/2023 à 07:23:28

    C'est avec un grand intérêt que j'ai lu cette BD qui est le témoignage de l'une de toutes dernières rescapés de la Shoah en France. Ce que les nazis ont fait subir aux juifs est inqualifiable tant l'horreur est manifeste. Six millions de victimes innocentes tuées simplement parce qu'elles étaient nées juives. On a envie de croire que cela n'arrivera plus jamais.

    Il y a en effet moins de 4000 juifs qui rentreront en France en 1945 à la fin de la guerre dont Ginette Kolinka. Cette dernière a vécu un tel traumatisme qu'elle n'en n'a jamais parlé à sa famille pendant 40 ans. Il a fallu que les langues se délient après le film de Steven Spielberg à savoir « La liste de Schindler » sorti en 1993 et récompense par 7 oscars sur 12 nominations.

    Elle est alors invitée à en parler publiquement lors de colloques organisés un peu partout et notamment dans les écoles de notre pays.

    C'est vrai qu'elle a eu une jeunesse heureuse et insouciante. Quand le gouvernement de Vichy a collaboré avec les nazis en promulguant des lois anti-juives, la famille notamment le père n'a pas pris conscience que cela pouvait dégénérer à ce point. Ils se sont accrochés en espérant que le pays les protège de la folie meurtrière de l'envahisseur. A tort.

    En mars 1944, alors qu'elle n'a que 19 ans, Ginette est arrêtée avec son père et son jeune frère ainsi que son neveu de quatorze ans par la Gestapo à la suite d'une dénonciation. Il faut dire qu'elle avait tout fait pour effacer toute trace de reconnaissance juive mais il y a des signes qui ne trompent pas au niveau des hommes.

    Elle est incarcérée dans diverses prisons françaises avant d'être livré aux nazis par les fameux trains qui mènent non pas dans des camps de travail mais dans des lieux de morts. On notera la complicité assez active de l'administration française.

    Dès l'arrivée du train, son père ainsi que son frère sont gazés. Ginette, quant à elle, est sélectionnée pour le travail et rejoint le camp des femmes. Elle décrit les épouvantables conditions de vie. On peut être dégoutté par le genre humain suite à cette lecture. Evidemment, on ne peut se retenir de lâcher quelques larmes si on est encore capable d'éprouver de la compassion.

    Ginette Kolinka est devenue une sorte d'ambassadrice de la mémoire en sillonnant la France et en touchant notamment les jeunes. J'ai bien aimé la dernière case où elle déclare : voilà où mène la haine.

    Il s'agit de toujours se rappeler de cela pour ne pas aboutir à une situation de barbarie absolue qui malheureusement se perpétue à travers l'histoire. Poutine est bien là pour nous le rappeler notamment le récent massacre de Boutcha. On peut aimer la littérature russe mais ne jamais oublier ce que la population cautionne dans son mutisme absolu.

    Pour en revenir à cette BD, elle est essentielle pour bien comprendre. Certes, il y a eu le comics culte « Maus » d'Art Spiegelman. Cependant, le traitement graphique de cette œuvre permet une approche plus simple dans sa lecture.

    Ce que j'aime chez cette femme, c'est qu'elle a eu le courage de reconstruire sa vie après ça. Elle a eu une vie heureuse malgré cette horrible période. Je suis plus qu'admiratif devant cela.

    Erik67 Le 30/08/2023 à 07:29:41
    Les amants sacrifiés - Tome 2 - Tome 2

    Voici la suite à la fin de l'adaptation du film de Kiyoshi Kurosawa sur les amants sacrifiés. Le dénouement de ce récit sera poignant et tragique à la fois.

    Je n'aime pas commencer une histoire sans en découvrir la fin. Du coup, j'ai tout de suite enchaîné avec le premier tome sachant que je savais que cela serait terminé en deux tomes. C'est plutôt rare de nos jours surtout en matière de manga.

    Et je dois dire que je ne l'avais pas vu venir cette véritable tragédie où il est question de trahir sa patrie mais également son couple pour une cause encore plus grande. Alors que je détestais l'héroïne après ce qu'elle avait fait dans la première partie, je suis bien forcé de réviser mon jugement.

    En même temps, on sait que la fin de la guerre au Japon a été terrible entre les incessants bombardements sur des populations civiles ou encore et surtout les deux bombes atomiques larguées sur les villes d'Hiroshima et Nagasaki qui ont mis fin à ce conflit sanguinaire.

    On profite toujours de l'admirable coup de crayon de l'auteur. On ne peut que succomber à une telle qualité graphique avec une mise en page de belle facture. Ce grand souci du détail donne une véritable force d’authenticité à l’ensemble.

    Pour le reste, c'est un manga à découvrir pour peu que l'on ne soit pas réfractaire au genre. Une romance historique qu'on ne sera pas prêt d'oublier !

    Erik67 Le 29/08/2023 à 07:41:46
    Les amants sacrifiés - Tome 1 - Tome 1

    Parfois, il est vrai que j'ai du mal à comprendre la mentalité japonaise. Il nous viendrait jamais à l'idée de dénoncer notre propre compagnon aux autorités si ce dernier voulait lancer une alerte mondiale sur des expériences humaines abominables pratiquées par son pays.

    Evidemment, on nous présente cela sous l'angle de la loyauté à son pays, une sanglante dictature nationaliste qui va d'ailleurs provoquée une guerre avec des millions de morts dans le Pacifique. Cependant, la période choisie est celle d'avant ce basculement dans la guerre.

    Le titre insiste sur cette dualité car ce sont bien des amants sacrifiés qui luttent dans deux camps différents. Il sera bel et bien question de trahison envers son pays et envers son couple. Amour et patrie ne font parfois pas bon ménage !

    Le dessin est vraiment magnifique car il est plein de simplicité, de légèreté et de finesse. Il donne une agréable envie de lecture qui sera d’ailleurs simplifiée. Les images restent assez cinématographique comme pour faire écho au film dont ce manga est l'adaptation.

    Ce premier tome se termine par un gros clifhanger qu'on avait cependant senti venir. Il reste à savoir comment tout cela va se terminer même si on connaît l'issue grâce à certains passages qui décrivent le futur guère reluisant de notre héroïne dénonciatrice.

    Erik67 Le 28/08/2023 à 07:29:16

    L'auteure Lou Lubie m'avait marqué avec ses derniers titres « Goupil ou face » ou encore « Et à la fin, ils meurent ». Là, pour moi, elle se surpasse encore au point que je la considère véritablement comme la meilleure auteure française du moment. Je m'étonne d'ailleurs qu'elle n'est pas été consacrée à Angoulême car cela serait amplement mérité.

    Voilà une BD qui est dans un genre didactique pour nous expliquer l’intelligence chez les êtres humains et le phénomène de ce qu’on appelait autrefois les surdoués. Le nouveau terme est haut potentiel intellectuel (HPI). Il faut savoir que cette catégorie d'un QI supérieur à 130 ne représente que 2,2% de la population. Soyez rassuré, on naît comme cela avec un cerveau beaucoup plus connecté que la moyenne. On ne le devient pas. C'est inné.

    L’auteure se sert d’une relation amicale naissante pour nous démontrer tous les mécanismes avec toutes les nuances nécessaires qui authentifient les démonstrations. C’est intelligemment mis en œuvre dans une approche plutôt moderne que j’adore. En plus, il y a de l’humour afin de ponctuer le propos.

    J’ai donné presque la note maximale. J’aurais sans doute aimé qu’il y ait plus qu’une relation d’amitié mais cela aurait été mal de casser un brave couple existant. La moralité sera sauvée. Après, c’est toujours un aspect positif de découvrir de nouveaux amis qui permettent de partager des expériences de vie.

    Je range cette BD dans mes lectures efficaces et simples. Cette efficacité provient du fait que, en quelques lignes, en quelques traits, la dessinatrice Lou Lubie a insufflé une véritable vie dans ses cases qui rend la lecture fluide et dynamique.

    L’auteure donne ainsi une véritable œuvre très riche et très attirante mais surtout quelque chose de quand même inclassable. Le scénario est plutôt bien construit et les développements suivent véritablement.

    C’est sans doute l’une de mes meilleures lectures de l’année comparé à la multitude de BD que je lis régulièrement. On referme le livre avec le sentiment d’avoir lu et vu quelque chose d’autre et de différent.

    Un album très bien réalisé où la barre est déjà placée très haute. On n'oubliera pas de sitôt Raya et Birdo. Comme un oiseau dans le bocal est une réussite en tout genre. Bravo !

    Erik67 Le 27/08/2023 à 08:55:38

    J’ai toujours un petit peu d’appréhension quand je lis une BD qui traite de ces funestes attentats qui ont marqué notre pays sous la présidence de François Hollande. Celle-ci retrace le témoignage d’une victime du Bataclan à savoir Sophie. Sa vie a basculé le 13 novembre 2015 en prenant deux balles dans le corps.

    Ce n’est pas la première fois que j’en lis une mais je dois bien affirmer que celle-ci est sans doute la meilleure que j’ai pu lire car non seulement la plus captivante mais la plus représentative de ce qu’on peut vivre les victimes survivantes. Il s’agit non seulement d’une reconstruction physique mais surtout psychique en luttant de toute ses forces.

    On pourrait avoir de la haine contre ceux qui ont commis ces actes inqualifiables avec des éclats de rire. Quand on va à un concert, ce n’est pas pour mourir d’une balle dans la tête de la manière la plus affreuse possible comme cette scène insoutenable décrite et qu’il nous faut affronter pour bien comprendre ce qui s’est passé au juste ce soir-là dans cette salle.

    La justification des terroristes est notre politique concernant l’Irak et la Syrie. J’avoue à titre personnel ne pas trop comprendre car la France s’est justement opposée à l’envoi de troupes en Irak durant le conflit. Quant à la Syrie, elle est sous le joug de la Russie et de son dictateur sanguinaire qu’elle soutient à savoir Bachar-el-Assad. Entre dictateur, on se comprend d’ailleurs très bien.

    Bon, de toute façon, il ne sera guère question de contexte géopolitique mais d’une jeune femme qui tente de se reconstruire après avoir vécu l’horreur de la tuerie de masse. J’ai été sidéré par le nombre de psychologues qu’a consulté notre pauvre héroïne et qui se sont révélés d’une incompétence sans nom.

    En effet, l’un s’est endormi pendant l’entretien alors que les faits évoqués étaient d’une importante gravité tragique. L’autre ne fait que de réclamer ses honoraires en ronchonnant sans cesse qu’il n’est pas remboursé tout de suite par la Sécurité Sociale. Quand elle trouve enfin une bonne professionnelle, celle-ci se retire à la retraite. Bref, cela a été un véritable parcours du combattant pour trouver un bon psychologue qui comprenne ce qu’elle a vécu pour l’aider à surmonter cela.

    Cependant, ce n’est rien compare à la machine mise en place par l’Etat pour indemniser les victimes de ces attentats. Certes, il s’agit de lutter contre la fraude sociale mais pour les véritables victimes, c’est carrément humiliant. C’est surtout une BD qui se concentre sur l’après attentat, sur les démarches administratives par exemple suite au choc post-traumatique. C’est d’une tristesse sans pareille.

    Ce témoignage n’est pas là pour nous demander de la compassion mais pour comprendre tout le processus. Je ne peux m’empêcher de ressentir beaucoup de peine et parfois de colère. Cependant, il ne faut surtout pas tomber dans le racisme le plus primaire ce que démontrera subtilement l'auteure.

    En effet, l'auteure victime est la première à dire sur les réseaux sociaux qu’il ne doit pas y avoir d’amalgame avec les bons musulmans qui ne sont pas tous des terroristes. Or, ce discours a été fortement combattu par les positions politiques nationalistes dominantes dans notre pays. Sophie a dû fermer son compte sur les réseaux sociaux suite à un déferlement de paroles haineuses.

    Je mets la note maximale non en raison de l’émotion immense que m’a procuré cet album mais parce que cette BD est très bien construite. Il y a toute les nuances nécessaires mais également une sincérité du propos chez cette jeune femme qui souhaite simplement retrouver le goût de vivre et de construire une famille avec son petit ami.

    Oui, c’est puissant comme témoignage et cela risque de ne pas vous laisser indemne dans votre ressenti. Cependant, c’est salutaire au même titre que les BD sur les camps de concentration. Il ne faut jamais oublier ce qui s’est passé sur notre territoire et faire en sorte que cela ne recommence plus en adoptant par exemple la bonne politique.
    Sinon, j’ai envie de souhaiter du fond du cœur à Sophie plein de courage et de bonheur pour la suite de sa vie !

    Erik67 Le 26/08/2023 à 09:19:39
    Tuez de Gaulle - Tome 1 - Tome 1

    De Gaulle est la figure emblématique de la France de la Résistance et surtout de l'avènement de la Vème République qui a démarré à cause notamment de la guerre en Algérie.

    Il faut dire que cet homme a réussi une volte-face assez extraordinaire. On se souviendra longtemps du fameux « je vous ai compris » pour ensuite rapatrier une population de pieds-noirs en catastrophe sur le continent malgré une guerre militairement gagnée mais politiquement perdue.

    Bref, c'est un personnage qui va susciter comme chaque grand homme une opposition farouche. L'album commence d'ailleurs par des mots échangés avec le président Kennedy lors d'une réception à Versailles qu'il met d'ailleurs en garde contre un possible assassinat. On connaît la suite.

    Cependant, De Gaulle a également échappé à deux attentats qui auraient pu lui coûter la vie en 1961 puis en 1962. Mais bon, il est protégé par une baccara extraordinaire dans sa DS présidentielle.

    Evidemment, l'histoire retiendra son sang-froid extraordinaire face à ces événements. La BD veut aller un peu plus loin pour découvrir qui étaient vraiment derrière ces projets funestes pour attenter au chef de l’État.

    Je ne critiquerais pas le dessin car j'adore particulièrement ce trait réaliste qui met bien en valeur les différents personnages ainsi que les décors. Cela rend la lecture assez agréable et dynamique.

    Il faut savoir que c'est une première partie qui sera suivie d'une seconde pour clore ce déroulé d’événements historiques. On suit cette BD à la manière d'une aventure et non d'un documentaire pompeux ce qui est appréciable.

    Bref, on attend la suite. Les amateurs d'histoire apprécieront sans nul doute.

    Erik67 Le 25/08/2023 à 07:54:46
    Les futurs de Liu Cixin - Tome 14 - L'océan des rêves

    On arrive à l'avant-dernier tome de cette fabuleuse collection de science-fiction qui exploite l’œuvre de l'auteur chinois Liu Cixin qui a toujours une imagination débordante en matière de science-fiction. 

    Ainsi, une créature extraterrestre va s'inviter gracieusement dans un festival de sculptures. Il est question d'exploiter les richesses de notre planète la Terre pour créer de l'art notamment beaucou trop d'eau. Ce n'est pas très au goût des humains qui tentent en vain de négocier. Reste l'option militaire face à un ennemi imprévisible et extrêment intelligent.

    La thématique est celle de l'art qui s'invite dans ce récit de science-fiction pour imaginer une sorte de point commun entre des confrères de différentes galaxies. Pour autant, l'art ne doit pas être le but ultime où l'on est prêt à tout sacrifier. Cela pose des questions intéressantes même si le traitement piurra apparaître pafois un peu naïf.

    On notera également une certaine pondération des chinois qui privilégie le dialogue alors que les américians sont prêt à frapper sansmesurer les conséquences.

    Cet opus nous offre tout de même une sorte de chorégraphie visuelle où se mélangent harmonieusement la narration mais également le dessin et les couleurs. Le tout est vraiment construit avec intelligence et offre au lecteur un excellent cocktail à déguster sans aucune modération. Excellent... tout simplement.

    Erik67 Le 24/08/2023 à 07:35:35

    Latah nous entraîne dans l'horreur de la guerre du Viet-Nam où nous suivons dans la jungle un groupe de soldats américains entre deux bombardements au napalm. Il faut dire que les américains n'ont pas fait dans la dentelle pour éradiquer le communisme de ce petit pays soutenu par la Chine et la Russie.

    La BD évoquera les français qui se sont également cassés les dents 10 ans auparavant. On verra par exemple un vestige d'avion perdu en pleine jungle.

    J'ai d'abord été agréablement surpris par la propreté du dessin et ce graphisme empreint de réalisme. C'est très précis et très fin avec un travail quasi artistique sur les cadrages. Les décors sont tout simplement à tomber par terre. La jungle est luxuriante à souhait et offre de beaux paysages à travers de haut plateaux ou de vestiges d'anciennes civilisations.

    On est tenu en haleine jusqu'à la fin, voir même de plus en plus jusqu'à la dernière page !
    Cette BD est avant tout tragique, aucun protagoniste n'est réellement assuré d'aller jusqu'à la fin de la série, même le héros. J'avoue avoir été secoué par cette fin totalement imprévue qui paraît totalement cohérente avec les actes de ses soldats.

    Il est question d'une semi-divinité qui revient pour expurger la souffrance d'un peuple n'ayant connu que la guerre. Le folklore local pour touristes occidentaux se transforme en une certaine réalité plutôt cauchemardesque. On retrouve presque une ambiance oppressante au premier film « Prédator » avec Arnold Schwarzenegger pour ceux qui connaissent. Certes, il n'y aura pas d'extraterrestre mais le côté surnaturel prend le dessus.

    C'est sans contexte la meilleure BD signé Thomas Legrain. Une BD intéressante et passionnante que je recommande.

    Erik67 Le 23/08/2023 à 07:23:16

    Le dormeur doit se réveiller. C'était la devise du premier film « Dune » de David Lynch. Il y a même eu un titre dance techno autour de cette phrase qui passait dans les boîtes de nuit dans les années 90...

    Là, nous avons quelqu'un qui se réveille de sa cryogénisation et qui croit qu'il est arrivé à destination sur une nouvelle planète pour quitter une terre agonisante. En réalité, cet homme au costume étrange a été oublié volontairement sur place pour laisser la place à de plus riches voyageurs spatiaux.

    Il se réveille 20 ans après dans un immeuble où un meurtre vient d'être commis. C'est lui qui est désigné pour résoudre ce cluedo sur fond d'apocalypse zombie. Voilà pour le mélange de genre !

    C'est un titre qui est loin des standards de la BD commerciale. Les auteurs sont d'ailleurs argentins. C'est toujours intéressant de voir comment est abordé la BD d'une autre manière sur un continent différent. A noter également un graphisme assez géométrique ainsi qu'une assez belle colorisation.

    Evidemment, le réveil du dormeur aura lieu tout à la fin où il réussira à résoudre son énigme policière. Reste en suspens de nombreuses questions liées à cet univers où les cannibales préfèrent les humains à la nourriture en boîte ce qui paraît très curieux. En même temps, je pense que c'est une affaire de goût.

    Un titre assez iconoclaste qui dénote totalement et que l'on peut tout à fait découvrir si l'occasion se présente.

    Erik67 Le 22/08/2023 à 08:01:01
    Beauté - Tome 1 - Désirs exaucés

    Ce conte de fée a des allures de saga qui s’éternise alors qu’il n’y a pas réellement lieu d’être. Cela aurait pu se conclure par un one-shot en bonne et due forme. J’avoue ne pas comprendre les motivations des auteurs : faire durer le plaisir ? La moralité est pourtant toute simple : il ne faut pas se fier aux apparences. La beauté peut se cacher autre part.

    En effet, le concept tourne autour de la beauté intérieure en opposition avec la beauté extérieure. J’aurais sans doute espéré quelque chose d'un peu plus novateur mais cela reste très conventionnel dans l'approche.

    Morue la jeune paysanne est plutôt laide. Les fées lui donnent la beauté. Mais bon, on sait que les cadeaux des fées peuvent se révéler assez empoisonnées par la suite car il va falloir gérer avec les hommes.

    Le dessin est assez enfantin ce qui colle assez bien à l’atmosphère voulue. J'avoue que je ne suis pas très fan de ce type de graphisme.

    J'aime beaucoup ce que proposait ce regretté auteur qu'est Hubert. Ses dernières œuvres sont tout simplement magnifiques. On sentait à travers ce titre tout le potentiel d'un auteur qui a fini par marquer des points par la suite.

    En conclusion, une lecture certes agréable mais du déjà-vu. Reste que la morale peut être inculqué à nos enfants à travers de belles valeurs.

    Erik67 Le 21/08/2023 à 07:26:11

    J’ai déjà vu une histoire similaire sur un peuple qui vit en harmonie sur un arbre géant. Cela ressemble d’ailleurs au premier film « Avatar » de James Cameron avec cet arbre monde.

    Il est question d’une maladie incurable qui touche l’arbre en créant la désolation avec des branches mortes. Il va y avoir une expédition de secours composé d’un sourcier afin de pouvoir trouver une solution.

    La scène d’ouverture sur le massacre du peuple de notre héros Pierig par une autre tribu est totalement inutile dans le contexte général de cette fin de monde forestier. Cela décrédibilise sérieusement le propos. Par la suite, il faudra s’accrocher pour suivre ce récit aux multiples péripéties. Après c’est vrai, que cela se fluidifie un peu ce qui rend la lecture plus avenante.

    Le final m’a un peu déplu dans une réflexion « tout ça pour ça ». Reste néanmoins un magnifique graphisme qui met en valeur des paysages magnifiques sur le monde de la forêt. On est très vite dépaysé dans un contexte de nature nourricière de toute forme de vie. Bref, c’est un univers plutôt intéressant. Et puis, en bonus, une très jolie couverture, laquelle donne l’envie d’évasion.

    Une BD végétale qu’il convient sans doute de découvrir pour son côté innovant. A noter qu’il faut alors aimer la science-fiction et la fantasy.

    Erik67 Le 20/08/2023 à 08:24:50
    Golden City - Tome 15 - Jour de terreur

    Golden City, c'est une ville peuplé de riches qui au départ est sous la mer puis va se retrouver dans l'espace. Certes, on aimerait bien qu'elle explose pour le symbole d'égoïsme qu'elle représente face à des milliards de gens condamnés à la pauvreté et à l'injustice sur Terre.

    Cependant, notre gentil héros Banks est le dirigeant de cette cité qu'il va tout faire pour protéger avec l'aide de ses amis. Dans ce tome, il a un rôle purement administratif pour donner des ordres tout en mentant à la population sur l'existence d'un terrible préjudice afin d'éviter la panique.

    En effet, cette fois-ci, Golden City semble être menacée par une météorite qui fonce droit sur elle avant de s'immobiliser droit devant elle. En fait, il s'agit plutôt de faire face à une menace extra-terrestre d'un nouveau genre.

    Nous avons là un trait réaliste presque informatique qui reste puissant et lisible au service d’une mise en page structurée et par conséquent assez accrocheuse. Tout concourt au dynamisme de l'ensemble.

    J’ai goûté, sans retenue, à une histoire pleine de rebondissements. Il faut dire que l’ensemble offre quand même un bon cocktail graphique et narratif. On regrettera juste l'emploie de gros mots à tout bout de champ quand cela ne va pas comme on veut.

    A noter une fin de tome assez mystérieuse qui révèle une partie des objectifs de cette entité venue de l'espace. On a hâte de voir la suite.

    Erik67 Le 19/08/2023 à 09:24:41

    L'auteur Frédéric Pontaloro nous raconte sa vie et notamment sa jeunesse en Lorraine dans les années 70 et 80. certaines de ses réflexions me parlent comme les émissions TV de l'époque ou la mort de Claude François ou encore la fameuse demi-finale de la coupe du monde de 1982 car nous sommes à peu de choses près de la même génération.

    Un thème récurrent est celui de la mort des proches et du cérémonial qui l'accompagne. Il y aura bien entendu des moments plus gais et plus cocasses. Bref, c'est une sorte d'alternance qui ponctue le récit parfois trop bavard.

    En effet, on observera un certain nombre de phylactères qui envahissent carrément les cases et nuisent un peu à ce que j’appelle un confort de lecture. Je n'aime pas trop quand la narration devient envahissante.

    Par contre, j'aime bien le dessin dans un style expressif et aux couleurs qui s'adaptent d'ailleurs selon les saisons. On ressent une certaine douceur grâce notamment à cette sensibilité du trait graphique.

    Ceci dit, on se laissera bercer par la nostalgie de cette autobiographie à la fois intimiste et parfois poignante (comme la mort du chien compagnon Titus, un épagneul breton recueilli dans une forêt car il était perdu). Plus grave encore, la mort du père suite à un cancer de l'estomac.

    Je dois avouer que certaines biographies que j'ai pu lire m'ont particulièrement marqué comme celle de Jean-Louis Tripp, Didier Tronchet ou encore Aurélia Aurita. Cependant, celle-ci demeure un témoignage assez sincère et parfois touchant.

    Erik67 Le 18/08/2023 à 07:32:18
    Shigahime - Tome 1 - Tome 1

    C'est fou le nombre de manga qui concerne des lycéens qui se voient attribuer par la suite des pouvoirs surhumains. C'est un peu comme les super-héros américain des comics. Le fantastique s'invite dans le quotidien pour donner de la puissance à des individus ordinaires.

    Là, nous avons un jeune garçon Hirota qui va rencontrer une sorte de femme vampire qui a besoin de se nourrir de cœur humain fraîchement tué pour garder toutes ses forces. Il va malheureusement devenir son disciple sans le vouloir.

    Inutile de vous indiquer qu'on va basculer dans la violence la plus crûe à base de découpage de corps humains pour la satisfaction d'une créature inhumaine et immortelle. Si encore le scénario était subtil, on pourrait passer outre mais c'est basique et plutôt malsain. On fait vraiment dans la surenchère gratuite pour donner dans le sensationnalisme à outrance.

    Certes, on nous précise que c'est pour un public averti mais tout est conçu dans ce manga pour attirer la jeunesse adolescente. Je ne sais pas si c'est vraiment une bonne idée dans la construction d'une vie adulte saine.

    J'aime bien généralement un peu d'audace mais là, on frise une forme de violence presque organique et cruel entre horreur et un soupçon d'érotisme.

    Au niveau du dessin, il faut reconnaître que c'est plutôt réussi avec un trait fin et précis. Les scènes sont dynamiques et il remplit bien son office. A noter également une couverture assez aguicheuse où à défaut d'avoir les crocs, les dents rayent le parquet !

    Pour le reste, je préfère passer mon tour. Cependant, j'ai conscience que ce manga qui recèle de qualités intrinsèques pourra plaire. A vous de voir.

    Erik67 Le 17/08/2023 à 07:32:00

    Encore un ouvrage qui décrit l’un des actes glorieux de la Résistance en France. Le réseau comète était chargé d’évacuer les parachutistes alliés égarés en Belgique pour les extirper à l’ennemi en passant par la France et l’Espagne afin qu’ils puissent rejoindre la Grande-Bretagne via Gibraltar. Cependant, on ne s’intéressera que sur le passage en France jusqu’aux Pyrénées.

    Ce réseau avait une particularité car il était dirigé par une femme avec la collaboration d’autres femmes qui jouaient les passeuses. On s’aperçoit que les femmes ont joué un rôle non négligeable dans la résistance en France et que certaines l’ont payé de leur vie.

    C’est un témoignage utile d’une ancienne résistante qui se termine avec un message d’avertissement du style que cela peut malheureusement se reproduire si on ne prend pas garde. Du coup, les plus jeunes pourront découvrir comment cela s’organisait concrètement dans la réalité.

    Le dessin ?… Un très bon graphisme réaliste dans une mise en page de belle facture. Une ligne « soignée » où décors et arrière-plans ne sont en rien négligés, que du contraire. Un trait soigné pour un travail qui donne du cachet aux cases.

    Pour autant, mon avis personnel sera un peu plus mitigé pour des considérations un peu externes. C’est un ouvrage engagé qui ne laisse pas de place à la nuance et qui glorifie les actes de la Résistance. Cela ne me dérange pas bien au contraire.

    Cependant, il faut savoir que l’époque de l’Occupation, beaucoup ont servi docilement le régime de Pétain à commencer par les fonctionnaires. Qui se souvient encore que le président François Mitterrand fleurissait chaque année la tombe de ce Maréchal tombé dans l’ignominie de l’idéologie raciste nazi ?

    J’ai lu des BD qui traduisait un peu plus ce sentiment de période grise où certains se sont érigés en résistant à la fin de la guerre après avoir collaboré et d’autres ont été accusé injustement de collaboration avec l’ennemi.

    Bref, je ne suis pas à l’aise dans ce manichéisme qui a le mérite cependant d’être clair et de trancher efficacement. Maintenant et je le redis, ce type de BD a toute son utilité pour rendre hommage à ceux qui ont pris de véritables risques et qui se sont battus pour un idéal de liberté et de fraternité sans se compromettre dans l’extermination. Ils auront toujours ma reconnaissance de vivre dans un pays libre et démocratique.

    Erik67 Le 16/08/2023 à 07:33:38

    Hai-Anh demande à sa mère, cinéaste vietnamienne, de lui raconter sa jeunesse. Cela donne lieu à ce roman graphique qui est un regard féminin sur la guerre du Viet-Nam ainsi que les liens qui unissent une mère et sa fille.

    Visiblement, cette mère de famille a combattu les américains ainsi qu'une partie de son propre peuple qui désirait plus de liberté. Elle a contribué par son action à la défaite américaine et à la mise en place d'un régime qui sera d'ailleurs parmi les plus liberticides au monde. Son action s'exercera sous la forme de fabrication de film de propagande pour la junte militaire communiste. Je ne suis pas certain d'éprouver de la compassion...

    Sur la forme, cela m'a paru assez léger et enfantin notamment dans le trait qui est tout en rondeur et en douceur. Il y a des passages d’ailleurs assez emmiellés dans la jungle alors que la réalité était plutôt très difficile. C'est comme dit édulcoré à souhait.

    Maintenant, avec du recul, je me dis que le Viet-Nam a eu une histoire bien difficile entre se libérer d'une puissance coloniale tel que la France au moment de la guerre d'Indochine qu'elle a gagné puis en dégageant la première puissance mondiale qui s'y est cassé les dents. Il fallait quand même le faire !

    A noter également que c'est ce pays qui a débarrassé les Khmers rouges au Cambodge voisin dont le dirigeant Pol Pot a tué près de 2 millions de personnes soit près de 20% de la population de son pays !

    Sinon, je n'ai pas beaucoup apprécié cette histoire de famille sur fond de maquis révolutionnaire sur le fond et sur la forme. Le charme n'a pas agit sur moi. C'est bien dommage. Vous pouvez toutefois vous y risquer si l'envie vous prend soudainement d'avoir un autre point de vue sur la guerre du Viet-Nam. Les avis sur cette BD sont d'ailleurs très dithyrambiques...

    Erik67 Le 15/08/2023 à 09:28:05
    Le jour où... (Beka/Marko) - Tome 7 - Le jour où les liens se tissent

    J’ai eu affaire à une belle chronique chaleureuse mettant en scène des personnages attachants qui semblent tout droit sorti du réel. Dans cette BD, il n'y a pas d’esbroufe ou d’effets grandiloquents. On notera une narration et un dessin simple sur un ton juste ainsi qu'un regard empreint de modernité et d'humanité.

    L’auteur travaille ici avec une véritable délicatesse d’esprit sur les liens et la thérapie des mondes relationnels. C'est juste un trait doux qui caresse les gens et les choses. En effet, il y a comme une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil en donnant au tout un côté charmant et enchanteur.

    Le thème est en effet celui des liens qui se tissent entre les individus et parfois des sacrifices qu'on est prêt à faire pour conserver une amitié ou un amour afin de ne pas déplaire. Quand cela devient un peu forcé, il faut prendre des mesures un peu plus radicales pour notre bien-être comme une sorte de nettoyage de printemps mais dans les relations.

    On va suivre notre héroïne qu'on connaît déjà bien au bout de 7 tomes à savoir Clémentine qui va explorer un peu plus les mécanismes humains conduisant à tisser des liens. Ceux-ci peuvent se construire, se renforcer mais parfois se détruire. Les liens sont en effet les socles de notre humanité. A noter qu'il y a différents chapitres qui nous plongent également dans le passé pour mieux comprendre ce qu'elle ressent aujourd'hui.

    J'ai aimé l'audace de certaines cases où par exemple, la narration tourne en rond comme une spirale infernale afin d'exprimer un manque d'amour. A noter également le peu de bulles et de dialogue. C'est un aspect beaucoup plus contemplatif où l'on admire les images qui se succèdent et qui parlent d'elle-même pour nous faire ressentir des émotions tel le bonheur et la plénitude.

    Ce bonbon rose sucré feel-good est une pause dans la vie qui permet de mieux aller de l’avant. A vous de voir et de vous forger une idée après lecture de cette BD que je recommande.

    Erik67 Le 14/08/2023 à 09:34:58

    On sent bien que l'auteur Victor L. Pinel, originaire de Madrid, a mis beaucoup de temps à réaliser ce one-shot où des personnages se croisent dans une sorte de microcosme. On est en plein dans le récit chorale qui permet d'offrir plusieurs point de vue pour traiter d'une problématique à dimension humaine comme la difficulté d'aimer.

    C'est parfois difficile à suivre surtout quand il y a des personnages qui se ressemblent. J'ai eu un peu de mal entre Julie et Marion par exemple bien que l'âge ne doit pas être le même. Et puis, il y a des individus que l'on va suivre avec le plus grand intérêt quand d'autres sont à peine visibles. Les personnages des différentes histoires vont se croiser notamment à la fin où il y aura la réponse à ce puzzle géant qui se présente à la manière d'une partie de jeu d'échecs.

    Les tranches de vie peuvent apparaître anodines mais cela va prendre tout son sens au fur et à mesure de l'avancée de ce récit très bien construit. Les thèmes évoqués tournent autour de l'amour qui semble être un sujet passionnant donnant lieu à diverses interprétations. Le scénario est d'une excellente fluidité car l'auteur arrive à faire s'imbriquer les différents récits.

    Par contre, je n'ai pas du tout aimé la moralité du finale qui vient un peu tout gâcher même si cela se présente sous l'angle de l'humour. La vie ne se construit pas en trichant. La tricherie, c'est du mensonge et de la fourberie. Cela décrit au fond un individu où l'on ne peut lui faire confiance sinon, c'est le malheur assuré. Pour autant, l'auteur semble nous le décrire avec une grâce et une élégance à la manière d'un Arsène Lupin. Pour moi, il n'y a aucun mérite à tricher dans la vie.

    Pour autant, l'auteur délivre une juste analyse concernant la compétition qui nous anime dès le début de notre scolarité avec les notes délivrées par les professeurs. On sait qu'ensuite, dans la vie professionnelle, on a droit à une promotion ou pas en fonction de la compétition en place. Tout semble déguisé mais c'est la même chose. Or, gagner n'est pas forcément une finalité en soi.

    Le style de graphisme est très doux. Il y a de la grâce dans les traits sans fioriture superficielle. On sent quelque chose de sensuel qui apporte une atmosphère particulière à l'ensemble. La mise en image est vraiment superbe avec une colorisation adéquate qui rend la lecture plaisante.

    Cette lecture a été un grand bol d'air frais qui fait la différence en ces temps-ci. Il y a presque un côté thérapeutique à observer les problèmes des autres qui trouveront leurs solutions. Avis aux amateurs !

    Erik67 Le 13/08/2023 à 08:35:18

    Ce titre est censé être feel-good pour nous dire qu’il ne faut pas se complaire dans le malheur tant notre héros Théo Apothéoz est persuadé d'être victime d'une malédiction familiale qui le condamne.

    J'ai beaucoup aimé le graphisme qui est très avenant et qui concourt à une lecture plutôt agréable dans l'ensemble. On va faire également la connaissance de deux autres protagonistes assez intéressant dans leur genre.

    Pour autant, je n'ai pas aimé cette forme de surenchère dans les péripéties qui m'ont paru totalement invraisemblables sans vouloir vous spoiler. On se croirait véritablement dans un mauvais polar.

    Malgré une moralité très douteuse, les personnages s'en donne à cœur joie pour entrer dans un positivisme et un enthousiasme qui n'aurait guère sa place en pareille situation. Le curieux mélange de genre n'est pas réussi et cela décrédibilise l'ensemble qui ne se terminera pas en apothéose.

    C'est dommage car ce titre avait tous les atouts pour réussir. Cependant, à force de vouloir rechercher absolument l'originalité, on se perd.

    En résumé, un scénario plutôt raté mais un superbe dessin de Dawid tout en aquarelle.

    Erik67 Le 12/08/2023 à 13:57:10

    L'auteur Jean-Marc Rochette déclare que la dernière reine sera sa dernière œuvre en BD préférant poursuivre dans la sculpture et la peinture où il y a plus de liberté. Il a été fortement secoué par l'affaire Bastien Vivès et les commissaires politiques et de la moralité qui sévissent dans ce milieu où tous les coups sont désormais permis. On peut comprendre et respecter sa décision.

    C'est donc une œuvre testament qu''il nous laisse en héritage. Autant dire, que c'est réellement un magnifique récit qui nous entraîne sur des sentiers encore inexplorés entre art, guerre et belle histoire d'amour entre uns sculptrice et une gueule cassé. On peut affirmer que c'est sa meilleure œuvre tant la puissance du récit emporte tout sur son passage.

    Evidemment il y a un hymne à l'amour véritable mais également celui de la préservation de la nature que les hommes détruisent petit à petit. Le décor sera celui du Paris des années folles qui a suivi la première Guerre Mondiale où on voulait revenir à un peu plus de légèreté après le grand traumatisme qui avait secoué le pays. Beaucoup de soldats l'ont payé de leur vie et les survivants de leur corps et de leur âme.

    Nous aurons également droit à de magnifiques paysages situés dans le Vercors qui garde encore un parfum de nature et de liberté. A noter qu'on passe d'un univers à l'autre en un rien de temps mais que le dosage est quasiment parfait au niveau de la transition.

    Au niveau du dessin, c'est quand même très sombre avec des couleurs qui ne favorisent pas l'éclat et la lumière parfois indispensable. On a l'impression que l'on ne sort pas des tranchées. Il y a eu une utilisation à outrance d'encres noires qui donnent ce rendu. Mais bon, il faut s'y habituer et on est facilement pris dans l'intrigue grâce à une narration bien pensée et agréable.

    La fin est véritablement poignante et triste à mourir. J'ai rarement lu quelque chose d'aussi fort où l'on a envie de crier à l'injustice (mais pas de tout casser). Il faut dire que notre système judiciaire est profondément biaisé à la recherche constante de bouc émissaire parmi les individus les plus défavorisés de la société.

    C'est une très belle histoire tragique que j'ai adoré parce qu'il y avait des personnages qui sonnent vrais et qui sont charismatiques. C'est certainement la BD qu'il faut absolument lire pour ne pas passer à côté.

    Erik67 Le 04/08/2023 à 15:59:16

    La BD italienne est de retour. Elle ne paye pas de mine dans un tout petit format qui ne la met pas en valeur. Et pourtant, c'est un joyau à l'état brut !

    Je ne connaissais pas du tout Antonio Caputo. Son dessin est plutôt incroyable : c'est très doux et dynamique à souhait. Par ailleurs, la mise en page est variée et ambitieuse. Tout s’enchaîne avec une fluidité et une rapidité sans faille.

    Je suis passé par beaucoup d'états émotionnels en lisant ce one-shot souvent triste mais parfois très heureux. Les auteurs trouvent une justesse de ton tout à fait exceptionnelle que je loue véritablement. C'est un atout majeur dans cette parfaite BD.

    Il est question pour une famille italienne de quitter le pays natal pour aller trouver du travail en Allemagne à Offenbach. C'est un changement radical de climat car on passe de la chaleur du soleil à la froideur de la neige. Il est surtout difficile de trouver ses marques pour ces exilés qui travaillent énormément pour s'en sortir.

    J'ai rarement lu une BD aussi touchante sur ce sujet délicat où il est question d'intégration à un moment où l'on se rend compte que dans notre pays, cela ne s'est pas vraiment très bien passé. En Allemagne, c'est un peu différent. Les italiens se sont très bien adaptés en prenant sur eux et en opérant de grands sacrifices pour tenir bon.

    Le personnage de la mère Giullia qui porte sa famille à bout de bras est tout simplement digne de respect comme le sont toutes ces femmes anonymes.

    J'ai été littéralement happé par cette histoire très positive malgré tout. En tout cas, cet album m'a un peu remué. Une belle réussite et une belle surprise !

    Erik67 Le 04/08/2023 à 10:23:42

    Vaslav Nijinski est l'un des plus grands danseurs de tous les temps selon cette biographie. J'avoue ma totale ignorance de ce personnage comparé à Picasso. Il a visiblement révolutionné la danse au début du XXème siècle en étant chorégraphe que pendant 4 années qui ont suffi à le faire entrer dans la postérité de la danse contemporaine.

    Les présentations commencent assez mal par une scène où il devient complètement fou sur scène. On saura le fin mot de l'histoire après 245 pages assez chargées. C'est vrai que cela m'a donné tout de suite une très mauvaise impression.

    Visiblement, il avait conscience de son talent et en a beaucoup profité. Même la célèbre Isadora Duncan qu'il va croiser ne trouvera pas grâce à ses yeux. C'est dire sur ce personnage plutôt indolent et arrogant. Il est vrai qu'il a beaucoup fasciné le gotha ainsi que les intellectuels et artistes de ce siècle. Rodin va le prendre en modèle pour ses esquisses par exemple.

    Je ne suis pas arrivé à éprouver de l'intérêt car cette biographie bien que chargée m'a parue assez frivole en détails inutiles censés nous faire mieux connaître le personnage qui sombrera plus tard dans la schizophrénie. Bref, j'avoue que je n'ai pas trop aimé ce traitement assez académique et pompeux.

    C'est tout de même un drame que de voir un tel talent sombrer petit à petit. Il passera trente années d’asile en maison de repos jusqu’à sa mort ce que cette biographie ne montrera pas pour rester sur une note assez positive du style « il n'était pas fou juste talentueux ».

    A noter que les époques sont mélangées ce qui ne contribue pas du tout à une certaine fluidité dans la lecture. Il reste néanmoins le magnifique dessin qui met en valeur les personnages et les décors de ces célèbres opéras. On perçoit même de la grâce et de l'élégance dans les mouvements de ce danseur hors-pair.

    Maintenant, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. J'ai préféré dans le même genre « Joséphine Baker » pour tout dire. C'est à chacun de voir et de se faire sa propre idée sur cette étoile flipante de la danse.

    Erik67 Le 03/08/2023 à 10:56:27

    Le titre n'est pas très gentil avec les vilaines femmes. En même temps, on peut se dire que certaines le cherchent vraiment. Il y a toujours une punition pour ceux qui sont vilains. Mais bon, on se dit que la mort, c'est quand même aller un peu loin.

    On est encore dans l'univers du jeu vidéo où la mort semble être assurée à chaque partie. Mais pour une fois, j'ai bien aimé car c'est différent des combats que l'on peut rencontrer. Il s'agit d'adopter la bonne réponse à chaque dialogue difficile dans une cour impériale aux multiples intrigues. C'est vrai que cela peut être également mortel.

    Je dirai que le thème est celui qu'il ne faut jamais juger par les apparences et qu'il y a une interaction possible avec chaque individu qui dépend de nos attitudes et de nos paroles. Il s'agit de ne pas blesser l'autre et de ne pas l'humilier. En gros, il faut éviter la confrontation et se mettre tout le monde dans la poche pour s'en sortir. C'est presque l'histoire de la vie en société.

    Du coup, celle qui était considérée comme la vilaine doit changer du tout au tout pour s’adapter à la courtoisie, à la bienveillance, à la chaleur et à l'amabilité. Tout un programme !

    Elle gagne la partie si elle arrive à se faire aimer d'un homme tout en partant d'un indice de satisfaction à 0% voir – 10% pour certains personnages. Il y a une très bel utilisation des codes des jeux vidéos pour l'adapter à cette romance qui lui donne un aspect moderne. L'idée est vraiment fabuleuse.

    Je n'aurais jamais pensé pais j'ai été réellement captivé par cet univers où nous suivons cette jeune femme dans la peau d'une autre et dans un jeu vidéo qui paraît tellement réel.

    Au niveau graphique, la manhwaka assure incontestablement ce qui donne un véritable plaisir de découvrir cette intrigue.

    Ce titre venu de Corée du Sud constitue une réelle bonne surprise. Je crois que cela va être un énorme succès surtout parmi la jeunesse. Je recommande !

    Erik67 Le 02/08/2023 à 09:33:29
    Les bras armés - Tome 1 - Les désignés

    Parfois, je me penche sur la BD destinée à la jeunesse dans ma volonté de n'oublier aucune catégorie. La BD représente une belle richesse dans différents domaines.

    J'ai enchaîné avec le décevant « Big Under » et je me suis fait la réflexion suivante : d'un titre à l'autre, cela peut varier considérablement et ce n'est pas qu'une question de BD destiné à la jeunesse et de ne pas être le public approprié. J'ai tout simplement adoré les bras armés.

    Le découpage des planches attire l’œil, offre une mise en page d’un bien bel effet. En effet, le dessin est clair, net et sans bavure. Une jolie colorisation emballe l’ensemble de tons vivifiants et toniques. On a envie de découvrir ce récit grâce à ce dessin enchanteur ayant pour cadre une belle île au milieu d'un océan loin de toute terre.

    Un peuple pacifiste vit à l'écart d'une guerre ayant opposé les humains à des extraterrestres ayant des pouvoirs terrifiants.

    Je retiens surtout une histoire intéressante aux bons développements. C’est surtout quelque chose d’original, hors des sentiers régulièrement rabattus dans ce type de scénario.

    En conclusion, je dirai que c'est un très bon démarrage de série à mettre entre toutes les mains. Un album très bien réalisé où la barre est déjà placée très haut.

    Erik67 Le 01/08/2023 à 09:55:47

    Cela commence comme une farce où l'on se croirait dans une représentation de Molière pour se muer en quelque chose de plus sérieux comme un complot contre le roi soleil Louis XIV, un despote éclairé. J'avoue avoir bien aimé cette direction pour donner un peu de piquant à ce récit centré sur le royal popotin.

    Je n'ai pas tout de suite reconnu Louis XIV. Il était complètement différent sans sa perruque. Notre jeune héros lui a tapé dans l’œil grâce à sa naïveté candide. Il arrive à le divertir dans des moments critiques sans le vouloir et donc par maladresse. Il faut dire que notre souverain souffrait énormément d'une vilaine fistule.

    J'ai également apprécié le dessin assez soigné qui met bien en valeur les costumes et les décors de cette époque si particulière. C'est flamboyant et on en attendait pas moins. C'est un joli trait qui est accompagné par une couleur mettant de la gaîté. La lecture va vite devenir très agréable.

    L'ensemble demeure plus que sympathique. La moralité finale est qu'il convient de rester toujours humble même si on connaît le succès à un moment donné de notre vie. Il y a toujours des gens malveillants qui en profiteront pour vous prendre quelque chose ou vous entraîner sur des pentes bien dangereuses.

    C'est tiré d'un épisode vrai de la vie de ce roi en 1686. Grâce à son chirurgien Charles François-Félix qui a inventé un instrument particulier (un bistouri incurvé), il a pu guérir le roi mais non sans avoir essayé sur de pauvres indigents qui l'ont payé de leur vie.

    Au final, une BD assez remarquable qui ne manque pas d'humour, de légèreté mais également de ce qu'il faut pour véritablement aimer.

    Erik67 Le 31/07/2023 à 08:19:03
    La boîte lumineuse - Tome 1 - La boîte lumineuse

    Il faut savoir que ce manga est un recueil d'histoires courtes. Le thème ou fil conducteur semble être ce qui se situe dans les replis mystérieux de notre quotidien. Le point commun est une petite supérette tenue par des non-humains qui souhaitent nous étudier de plus près juste avant notre passage vers la mort.

    Je ne connaissais pas la mangaka Seikjo Erisawa. Elle imagine un univers assez particulier où le fantastique a toute sa place dans cet imaginaire débordant d'idées. A noter également un trait assez fin qui donne dans la douceur.

    On y croisera de bien singulier personnages notamment un petit chat noir avec un seul œil. Chaque chapitre sera consacré à un personnage différent afin de le décortiquer et voir ce qui ne va pas pour lui permettre d'avancer.

    J'ai bien aimé la nouvelle concernant l'employée zélée qui donne tout à son travail ne se rendant pas compte qu'elle est vraiment exploitée. Visiblement, il y a des thèmes comme notre rapport au travail entre burn-out et harcèlement moral.

    Plus tard, on verra aussi l'arrivée des caisses automatiques ce qui signifie le chômage pour les employés. Bref, des thèmes assez actuels qui sont exploités assez subtilement dans ces récits fantastiques.

    C'est une lecture plutôt atypique qui dénote des productions actuelles et qui peut être assez déroutante. Cependant, c'est toujours intéressant de découvrir une autre facette du manga.

    Erik67 Le 30/07/2023 à 09:42:58
    Gone with the Wind - Tome 1 - Gone with the wind

    7000, c’est le nombre d’avis que j’ai posté à ce jour et qui marque comme une sorte d’anniversaire pour franchir un nouveau cap. Je n’avais pas conscience que j’atteindrais un jour ce pallier. J’adore lire des BD depuis longtemps et ceci explique cela.

    Il fallait en cette occasion une BD un peu extraordinaire qui sort du lot quotidien. J’ai alors choisi cette version d’Autant en emporte le vent qui fut d’abord un roman de Margaret Mitchell paru en 1936 avant d’être adapté en film par Victor Flemming en 1939. On se souvient tous du couple mythique Clark Gable avec Vivien Leigh.

    Le film tourné en technicolor est considéré comme l’un des plus gros succès de l’histoire du cinéma de tous les temps. 13 nominations aux oscars et 8 trophées remportées dont le meilleur film, le meilleur réalisateur, la meilleure actrice. C'est un véritable phénomène cinématographique.

    C’est d’ailleurs l’un des films que j’ai vu en premier au cinéma lorsque j’étais adolescent. Je me souviens encore de cette projection en plein air dans un parc municipal à la Ciotat, ville connue grâce aux frères Lumières qui ont tourné l’une des premières séquences mondiales. Bref, j’ai toujours été très attaché à ce film possédant également même l’affiche dans ma chambre à l’époque.

    Du coup, je me suis demandé comment allait être une adaptation pour la première fois dans une bande dessinée même si le mangaka Osamu Tezuka en avait fait un pastiche dans son œuvre de 1952 «Astro le petit robot». Il faut dire que l'on se moque souvent de la romance alors que je trouve qu'il n'y a pas plus belle chose au monde que l'amour.

    J'ai adoré cette BD tiré du film car elle donne une autre vision tout aussi intéressante et réellement moderne en s'appuyant également sur les faits historiques de la Guerre de Sécession qui a déchiré les Etats-Unis en deux sur la question esclavagiste. L’arrogance du Sud va vite se heurter à la réalité économique.

    Scarlett a passé une enfance heureuse et insouciante dans la plantation de Tara, dans le Sud des États-Unis. Elle est à la fois gâtée, orgueilleuse et déterminée. Elle ne mâche pas ses mots. Quand la guerre éclate et que les États du Sud sont rapidement envahit, elle devient veuve.

    A noter que ce premier tome s'achève peu après l'incendie d'Atlanta où elle est obligée de fuir grâce à l'aide de Rhett Buttler, un aventurier sans scrupules attiré par sa beauté. Elle va retourner à Tara pour reprendre le domaine en main malgré les pénuries. Elle va alors avoir l'idée de se marier avec Rhett pour l'argent et retrouver l'opulence des beaux jours d'avant-guerre.

    Le drame est qu'elle convoite un homme marié dont elle est tombée éperdument amoureuse à savoir Ashley qui a épousé la douce et gentille Mélanie. Il est vrai que la BD insiste un peu plus sur cette relation alors que le film faisait la part belle à Rhett.

    L’alchimie entre l'histoire et le dessin fonctionne vraiment bien et donne un premier tome à la véritable tension dramatique. Les détails historiques ainsi que les costumes, les us et coutumes de l'époque ne sont pas oubliés et donnent une véritable crédibilité au récit.

    Bref, on assiste à une incroyable destinée sur fond de guerre civile. C'est la fin d'un monde. Scarlett va évoluer pour devenir une femme combative qui ne baissera pas les bras en affrontant les drames successifs. C'est l'adversité qui va forger cette femme qui va comprendre que le seul amour sur lequel elle puisse compter, c'est son domaine Tara, la seule chose qui vaille la peine qu'on travaille pour elle comme disait son père. Ascension, chute et renaissance. L'amour de la terre, l'esprit chevaleresque et l'héroïsme.

    Autant en emporte le vent , c'est un peu le symbole de la lutte pour la survie. Scarlett est en effet attaché à la terre de ses ancêtres, mais elle montre de la détermination à reconquérir le cœur de l'homme qu'elle aime. C'est une survivante et une lutteuse.

    C'est comme une voie que l'on montre à tous les opprimés. Je crois que c'est cela qui m'avait tellement marqué durant ma jeunesse. C'est plus qu’une évasion ou une romance, c'est offrir au monde un message d'espoir que demain, le soleil luira encore. Autant alors en emporte le vent !

    Erik67 Le 29/07/2023 à 08:09:04

    Didier Tronchet fait partie de ces auteurs que je suis depuis très longtemps et qui se sont réellement bonifiés avec le temps. Ses dernières créations (Le chanteur perdu, Robinsons père et fils, Le meilleur ami de l'homme...) sont tout simplement de véritables joyaux. Là encore, avec ce titre, il marque plusieurs points.

    Que de chemin parcouru depuis ses débuts que je trouvais à peine moyen. Là, on sent toute la maîtrise du scénario qui prend son temps pour aboutir à un final plein de surprises sur le thème des secrets de famille.

    On suit le parcours de Gilles qui est un humoriste à la mode qui est invité dans des émissions de radio pour faire des vannes. C'est un journaliste à la base qui se consacre à une rubrique d'humour qui lui est entièrement dédié.

    J'ai bien aimé le portrait que réalise Didier Tronchet qui est sans ménagement pour cette profession qui est pourtant assez bien vu du grand public (du moins avant l'accident de Pierre Palmade). Il y a toute la face cachée qui nous est montré et ce n'est guère reluisant. En tous cas, cela en dit long sur la personnalité de notre principal protagoniste qui a la grosse tête.

    On va tout de même s'attacher à lui car l'auteur sait manifestement y faire pour nous faire transmettre une certaine émotion dans les sentiments que l'on ressent. C'est une lecture qui m'a été très agréable du fait du dessin de l'auteur toujours égal à lui-même dans son expressivité. Il sait mettre en valeur les émotions non seulement grâce au texte mais également à son graphisme. Bref, un auteur accompli pour un récit tellement humain sans niaiserie.

    C'est une lecture forte qui ne laissera pas indifférent. Moi, j'ai beaucoup aimé. Cela mérite votre attention pour un futur choix de lecture surtout si vous ne connaissez pas cet auteur talentueux.

    Erik67 Le 28/07/2023 à 07:55:22

    Voici ce qu'on peut appeler une BD de vulgarisation scientifique qui s'intéresse particulièrement à l'extinction des espèces. Il s'agit de nous transmettre essentiellement une vision claire et exacte des bouleversements actuels ou à venir et de leurs enjeux écologiques et sociétaux.

    On va suivre des journalistes Emma et Luis qui interrogent des scientifiques (botaniste, paléontologue, biologiste...) sur une île de l'océan arctique durant l'été boréal.

    A noter que les chats ont ravagé les faunes insulaires et qu'il constitue une menace sérieuse dans des milieux encore préservés de ces félins. Bref, le ton est donné d'emblée de jeu. Visiblement, l'auteure à l'origine de ce reportage n'avait pas suivi toutes les consignes pour préserver la faune locale.

    L'évolution des espèces est plutôt lente mais il se produit parfois des catastrophes menant à leur extinction. Il y a déjà eu dans l'histoire de notre planète 5 extinctions de masse. On va vers la 6ème. 99,9% des espèces ayant existé su terre ont disparu. Bref, c'est un phénomène normal.

    La pire extinction a eu lieu il y a 252 millions d'années où certaines mers ont dépassé les 40 degrés suite à un réchauffement climatique. La plus célèbre est celle d'il y a 66 millions d'année lié à la chute de la météorite ayant conduit à l'extinction des dinosaures.

    Si l'homme disparaissait suite à une guerre nucléaire d'ampleur, en quelques millions d'année, la biodiversité pourrait retrouver son niveau initial comme si l'homme n'avait jamais existé.

    A noter, un vaste plaidoyer contre la chasse qui est l'un des facteurs de disparition de certains animaux. Ainsi, les canards eiders continuent d'être chassés en France alors que leur nombre diminue rapidement au niveau mondial. Comme dit, dans cette BD, la chasse reste un loisir pour les crétins avec le goût de l'aventure et des trophées ; je n'invente rien. Ils apprécieront.

    La pêche (de plus en plus intensive et de moins en moins efficace) est également dans leur collimateur avec des chiffres impressionnants. On parlera également du plastique qui s'accumulent dans les océans et qui empoisonnent bon nombre d'espèce que cela soit des animaux marins ou des oiseaux.

    Et puis, on apprendra que certains pays comme la Russie et la Chine (encore eux) bloquent la création d'immenses aires marines destinés à protéger l'Antarctique.

    Dans ce contexte de pollution, de chasse et de pêche, le réchauffement climatique n'arrange rien. On peut y ajouter les invasions d'espèces exotiques dont font partie justement les chats. On apprendra la tragédie des îles Kerguelen. Je ne spolierai point sur les conséquences.

    Là encore, c’est une lecture servie par un dessin très agréable. Par ailleurs, le récit ne manque pas d'humour pour un sujet aussi didactique. J'ai passé un excellent moment tout en apprenant beaucoup de choses intéressante sur l'évolution et les extinctions des espèces.

    Au final, on retiendra que l'extinction de masse n'est pas encore évidente mais on s'en approche. Il convient alors d'en tirer les conséquences pour éviter cela avant qu'il ne soit trop tard dans 50 ou 100 ans. Il est vrai que chaque extinction que nous provoquons nous fait perdre un peu de la beauté du monde.

    Erik67 Le 27/07/2023 à 08:37:21
    Visages - Ceux que nous sommes - Tome 1 - Derrière les signes ennemis

    Voilà une nouvelle fresque familiale sur les deux Première Guerre Mondiale qui ont opposé notre pays à l'Allemagne (celle du Kaiser, puis celle d'Hitler). Nous avons un soldat français qui va tomber amoureux d'une allemande qui se retrouvera enceinte avant qu'on ne lui vole par jalousie son bébé pour le déposer dans un orphelinat.

    Le petit va grandir et va servir les armées nazies qui déferlent sur la France en ce mois de Mai 1940. Il est parti à la recherche de son père pour le tuer. Bref, du grand classique ! Cela se termine quand même par un clifhanger insoutenable.

    Evidemment, les ressorts dramatiques ne sont pas très crédibles car l'action est privilégiée sur le psychologique. Cependant, les questions qui sont posées sont les bonnes. Comment se détermine notre identité ? Est-on influencé par l'Histoire ? Par ses gênes ? Par son pays ?

    A noter qu'il y a tout un dossier en fin d'album qui s'inscrit dans une réalité historique bien précise. Il y a tout de même un travail de recherche qui a été réalisé.

    J'ai bien aimé le trait graphique qui restitue à merveille les champs de bataille ainsi que les décors de désolation propre à la guerre. Le concept de cette série est de nous présenter quatre visages qui correspondent aux différents protagonistes de cette saga familiale.

    Au-delà de tout cela, j'ai bien aimé le couple franco-allemand qui reste présent malgré tout. Comme disait Jean-Jacques Goldman dans l'une de ses chansons « si j'étais né à Leidenstadt, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens si j'avais été allemand ? ». Bref, il vaut mieux ne jamais à avoir à choisir un camp.

    Erik67 Le 26/07/2023 à 08:37:42

    Cette BD est composée de 5 récits différents sur une période partant de 1850 à 1941 pour décortiquer le racisme moderne. On voyagera sur tous les continents car ce phénomène n'a malheureusement pas de frontière.

    A noter que le racisme sera abordée de manière assez subtile à travers des exemples comme le fait de présenter des autochtones dans des expositions comme on pourrait exposer des animaux exotiques. Evidemment, c'est mal mais on se situait à un siècle où l'on avait pas encore conscience de la nature des choses.

    Je n'ai pas trop aimé cette BD à cause de long bavardage qui m'ont semblé inutile et qui alourdissait la fluidité de la lecture qui est devenue assez pénible par moment. Certes, le propos est louable et salutaire mais la mise en forme compte également pour réussir parfaitement une œuvre.

    On notera que le dernier récit diffère un peu de la thématique générale qui se concentrait sur les méfaits du colonialisme et de l'esclavage. Le style graphique diffère également ainsi que le procédé de narration dans la mise en page. C'est un peu déroutant.

    Ma préférence ira pour le second récit qui se situe en Louisiane, un état esclavagiste dont les séquelles se font encore ressentir même après l'abolition de l'esclavage. Le premier récit est également assez intéressant pour découvrir la mentalité tout à fait abjecte d'un explorateur naturaliste en Afrique. Cela ne laisse pas indifférent.

    A lire pour se familiariser avec ce concept à travers l'Histoire.

    Erik67 Le 25/07/2023 à 08:14:53

    On va suivre un gentil jeune homme dans l’état du Mississipi qui vient d’hériter du bar de son père. La vente d’alcool étant fortement réglementée, Myers a du mal à s’approvisionner.

    Il est surtout embêté par la police de l’Etat voisin qui lui confisque toute sa cargaison au nom de la loi mais surtout par méchanceté. A noter que ce sont les mêmes qui viennent passer des soirées pourtant arrosées dans son bar qui est un véritable lieu de vie.

    Notre jeune homme Myers est en proie à des angoisses qu’il a du mal à dissiper. Il voit partout le fantôme de son père qui vient de se suicider. Il a du mal à faire face à la dure réalité. Mais voilà que se pointe sa mère qu’il n’a pas vu depuis au moins 20 ans ce qui est à peu près son âge. Elle lui propose son aide. Elle est surtout mariée à un gourou de secte qui va essayer de mettre la main sur cette pauvre âme en perdition.

    Le thème est celui du danger des sectes qui sévissent aux USA et dont il faut faire très attention pour ne pas être pris au piège. Ce sont souvent les plus vulnérables qui sont la cible de cet endoctrinement surtout en pays redneck.

    C’est un gros pavé mais qui peut se lire assez vite car il y a une bonne mise ne page avec de l’aération. Ce n’est pas inutilement chargé en dialogues ce qui constitue un point positif. Les images semi-réaliste en bichromie retranscrivent assez bien l’ambiance poisseuse de cette région baignée par le fleuve Mississipi.

    C’est assez classique dans le déroulé avec un final teinté de fantastique mais qui reste crédible bien qu’assez confus. On ne sait pas si on nage entre cauchemar et réalité. On est en plein ce que j’appellerais un thriller psychologique avec une belle montée en puissance. La folie n’est pas très loin…

    Erik67 Le 24/07/2023 à 09:00:57
    The nice House on the Lake - Tome 1 - Tome un

    Ce comics part d’une très curieuse idée où l’un de vos amis universitaires avec qui vous avez tant partager est en fait une sorte d’entité provoquant une dizaine d’années après la fin du monde mais vous épargnant avec un groupe d’amis. Qui de mieux qu’une villa luxueuse au bord d’un lac dans le Wisconsin ?

    On pourrait être reconnaissant à cet ami Walter qui nous veut du bien de nous avoir épargné des brûlures au quatrième degré. Cependant, ce n’est pas l’attitude de la majorité du groupe prisonnier de cet espace-temps.

    J’avoue ne rien avoir lu de ce genre et cela a rendu ma lecture particulièrement intéressante à cette découverte originale. Evidemment, on se pose beaucoup de question sur ce mystérieux personnage. L’intrigue est plutôt passionnante dans ce huis-clos digne d’un film d’horreur.

    Cependant, la fin de ce premier tome semble relancer les cartes de manière tout à fait artificielle avec la possibilité d’un retour en arrière grâce à un homme providentiel. J’avoue avoir beaucoup moins aimé ce tour de passe-passe.

    Pour autant, dans l’ensemble, malgré quelques passages sans doute trop bavards, c’est un titre assez iconoclaste qui mérite d’être découvert d’autant que la qualité graphique est également au rendez-vous grâce à une mise en scène parfaitement orchestrée.

    Erik67 Le 23/07/2023 à 08:20:27

    Victor est au collège et il mène sa vie à fond comme pour sa passion du rock. Il va faire connaissance de la douce Marie-José qui est plutôt assez rangé, bonne élève et surtout violoncelliste de talent. Bref, ce sont deux adolescents que tout oppposent mais les contraires s'attirent !

    Il va en effet se créer une amitié très forte. Il s'agira surtout pour lui de l'aider à cacher son terrible secret qui va avoir des conséquences sur sa vie future. Cela fonctionne plutôt bien dans l'ensemble même si certains passages peuvent apparaître comme un peu gentillet et déjà vu.

    Les auteurs apportent tout de même beaucoup de subtilité pour donner une véritable consistance à leurs deux personnages principaux dont l'alchimie fait merveille. Dans les rôles secondaires, celui du surveillant général également coureur cycliste ainsi que le père de notre héros se défendent plutôt bien.

    J'ai beaucoup aimé la couverture, je ne le cache pas. Par ailleurs, le graphisme est très avenant avec de belles couleurs chatoyantes qui rendent la lecture assez agréable. J’ai lu quelque chose de simple, une sorte de leçon des gens et des choses. Une lecture qui fait du bien avec une belle leçon d'optimisme. On en a parfois besoin.

    Erik67 Le 22/07/2023 à 08:16:11

    L'introduction est une véritable tuerie au sens propre comme au sens figuré. J'ai véritablement adoré et cela donne le ton pour l'ensemble. Bref, cela ne fera pas dans la concession.

    Il est question de la culture indienne qui se perd totalement sous le joug de l'envahisseur. On va voir également les dernières poches de résistance pour retrouver la dignité. Un enfant indien qui a été recueilli par les blancs va retourner aux sources de son peuple, certes de force mais cela lui fera sans doute le plus grand bien.

    Les personnages sont excellents car ils sont fouillés psychologiquement. Il y a une véritable consistance dans cette œuvre. Le déroulement de l’histoire est non seulement fluide mais également très bien conçu. Il y a une certaine maturité que j'apprécie.

    Nous avons un beau graphisme hyperréaliste de haute tenue où la mise en couleur procure véritablement une beauté stupéfiante aux cases. Par ailleurs, une mise en page attrayante renforce et complémentarise l’ensemble. J'ai été charmé par ce dessin par un auteur Neyef que je ne connaissais pas vraiment. Les paysages de western sont par exemple grandioses. C'est un véritable plaisir de lecture !

    Seul bémol que j'ai trouvé : quelques fautes d'orthographe comme sur le mot « stétoscope » qui s'écrit normalement stéthoscope. Je fais également des fautes mais dans une œuvre destinée à la vente, cela fait tâche.

    Maintenant, j'ai été emporté par le souffle épique de ce récit parfois triste et violent mais totalement magnifique et émouvant dans le message véhiculé comme ce cri de liberté en langage lakota.

    L'auteur Neyef a vraiment placé la barre très haut avec cet Hoka Hey qui tient à la fois du chef d’œuvre et du coup de cœur. Certes, je fais dans l'éloge mais elle est plus que méritée. 5 étoiles. Pour la petite histoire, je suis allé courir l'acheter sitôt lu car c'est un indispensable dans toute bibliothèque qui se respecte.

    Erik67 Le 21/07/2023 à 08:03:46

    Un jeune homme chauffeur Uber à Paris qui ne comptent plus ses heures élèvent seul sa sœur et son petit frère suite au décès des parents.

    La vie est difficile car il n'arrive plus à joindre les deux bouts. Il fait la rencontre d'une femme âgée qui veut retourner vivre en Alaska d'où elle venait à l'origine. Elle les embarque avec elle dans un voyage presque initiatique sur une terre hostile où il n'y a pas d'électricité. Il s'agit de s'extirper d'une vie stressante pour une autre plus en harmonie avec la nature. Voilà pour le thème.

    Bon, dans le même genre, j’avais vu un film intitulé « Into the wild » où notre jeune héros meut seul en Alaska car il a mangé des baies mortelles. Bref, cela ne se termine pas toujours bien dans des régions très reculées aux grands espaces.

    Certes, nos protagonistes vont s'adapter petit à petit à ce changement brutal de mode de vie pour y trouver le calme, la sérénité et le bonheur. Oui, il y a une réflexion aux choses qui sont essentielles. Et ce ne sont pas les portables ou les jeux vidéo. La Nature souffre beaucoup actuellement et il faut en prendre conscience avant qu'il ne soit trop tard.

    J'ai aimé cette lecture militante qui est ponctué parfois d'humour tout en suivant ce parcours initiatique de trois jeunes qui se sont perdus et qui vont se retrouver dans de nouvelles valeurs. Je crois avoir été attiré par la couverture qui est très belle dans son évocation.

    Encore une fois, le dessin de Jérémy Moreau est certes particulier mais il arrive à nous transporter dans son univers de conte moderne. La colorisation apporte une touche finale pour apporter un dynamisme aux planches. Le grand format met tout cela en valeur.

    Parfois, c'est presque poétique. Il faut dire que l'univers de cet auteur de talent est tout à fait original car il se démarque singulièrement pour nous proposer quelque chose de beau et authentique à la fois avec un final assez émouvant.

    C'est un album qui n’est rien de moins qu’une ode à la vie et de ceux qui se battent pour qu’elle soit belle. Cela rend à la fois plus humble et plus fort mais surtout plus proche de l’essentiel.

    Erik67 Le 20/07/2023 à 08:01:06

    Les auteurs Paul et Gaétan Brizzi se sont attaqués à une œuvre assez difficile à retranscrire sur le format de la bande dessinée. Ils réclament notre indulgence dans la préface pour cette vulgarisation car il manquera sans doute des parties importantes de l’œuvre pour les fins connaisseurs.

    Je ne suis pas l'un de ces néophytes de ce poète florentin du XIII ème siècle. J'en avais entendu juste parler dans le film « Da Vinci Code » dans un tout autre registre de culture. C'est dire ! Pourtant, l'enfer est son œuvre la plus connue à travers le monde. On chante ses louanges à travers des tableaux de la Renaissance.

    J'avoue que je ne savais pas qu'il y avait neuf cercles en enfer correspondant à un pêché différent, ni même d'ailleurs que l'enfer avait une existence légitime. J'ai toujours supposé qu'il existait déjà sur terre en des territoires non avantagés par la dictature, la guerre ou la famine.

    Le dessin est réellement magnifique bien que l'enfer ressemble plus à des territoires désolés de planètes vides. Je pensais y trouver un côté assez terrifiant et horrifique mais ce n'est que de la morne désolation.

    On retrouve certaines figures mythiques de l'histoire et de la mythologie. Il n'y a pas de véritables rencontres (mise à part celle avec Virgile qui joue l’entraîneur), ni même de suspens intolérable. J'ai été un peu déçu par ce déroulé très contemplatif. Même la narration m'a paru diffuse. Non, je n'ai pas été transcendé par cette lecture où l'on peut se perdre dans les cercles. Je conçois cependant que l'on peut l'être.

    Je pense que les auteurs auraient gagné à moderniser l’œuvre en nous offrant une autre version un peu plus inédite. Il reste néanmoins à contempler de magnifiques fresques graphiques. Quelle divine comédie, quand même !

    Erik67 Le 19/07/2023 à 08:03:54

    Je n'ai pas été attiré par ce polar qui ne paye pas vraiment de mine. Je m'attendais sans doute à plus avec un titre aussi intriguant. La fantaisie noire n'a pas du tout opéré. Il faut dire qu'on a du mal à apprécier les différents personnages et du coup à s'intéresser à cette histoire de meurtre et de tueur à gage. Le dessin passe encore mais le reste m'a paru bien fade.

    Erik67 Le 18/07/2023 à 07:35:46

    Nina est devenue championne de France en athlétisme à l'âge de 18 ans où elle parcourra le 100 mètre en moins de 12 secondes. Pourtant, elle partait avec un lourd handicap du fait de ses origines métisses dans une famille composée de black, de blanc et même de juif polonais.

    La société souhaite l'enfermer dans des cases mais elle s'y soustrait petit à petit avec un vent de révolte. C'est une adolescente qui se cherche au milieu de toutes ses origines dans une France qui ne semble pas prête à accueillir tout le monde dans les petits cercles restreints. Le comportement de son professeur de droit est par exemple tout à fait déplorable.

    J'ai bien aimé le cheminement de cette gamine qui va se surpasser dans un domaine qu'elle ne connaissait pas et qui va devenir championne de France ce qui n'est pas rien.

    C'est le genre d'ouvrage qui sert de référence aux jeunes filles issues de l'immigration afin de montrer qu'il y a toujours une voie possible dans la concrétisation de ses rêves pouvant amener à concilier bonheur et réussite. Pour autant, les auteurs nous ont épargné toute la mièvrerie autour de la notion de diversité et je dois dire que c'est plutôt courageux.

    Cette BD est destinée à la jeunesse mais je l'ai moi-même beaucoup apprécié du fait de la sincérité de ce témoignage qui nous montrera également les côtés sombres de cette future championne.

    Au final, c'est une belle aventure humaine dans un récit à la fois subtil et passionnant.

    Erik67 Le 17/07/2023 à 07:35:04

    Il est clair qu'un viol entraîne un grave préjudice chez la victime. Celle-ci est devenue malgré tout une femme équilibrée et qui n'a pas gardé de la rancœur contrairement à certaines de ses copines au village qui se sont mobilisées pour assurer la vengeance des femmes par rapport aux crétins.

    J'ai bien aimé le début mais pas le final qui m'a semblé tellement peu authentique dans son aspect crédibilité. Je ne comprends pas d'ailleurs la longue incarcération de l'une des protagonistes qui va tout prendre sur elle alors que la preuve de la culpabilité n'est pas du tout établie objectivement parlant. Il faut quand même de l'ADN ou des témoignages accablants et sans compter sur les circonstances atténuantes. Bref, l'auteur n'a certainement pas fait du droit pénal.

    C'est dommage car c'était assez entraînant avec ces petits détails dissimulés ici et là. Franchement, il y avait du potentiel mais c'est un ratage quand même. Il faudra faire mieux la prochaine fois pour convaincre le lecteur fan de polar. A noter qu'il manque également l'émotion qui ne passe pas vraiment.

    Par ailleurs, il est vrai que le dessin a un côté enfantin qui ne correspond guère à ce genre de drame intimiste. Il y a comme une erreur de correspondance. Mais tout est une affaire de goût.

    Après, il reste néanmoins la thématique intéressante du harcèlement scolaire ainsi que des femmes. Faut aimer. Cela n’a pas été mon cas.

    Erik67 Le 16/07/2023 à 09:09:21

    Cette BD est destinée à réparer une injustice dans le cadre de l’égalité homme-femme. Je sais que ce débat est assez stigmatisant mais parfois nécessaire pour pouvoir avancer dans le bon sens. On peut y voir en effet du féminisme racoleur surtout avec un tel titre qui fait slogan de campagne. Cela ne sera pas mon cas.

    En effet, il s’agit de réhabiliter des figures féminines qui ont été oublié par l’Histoire alors qu’elles ont accomplies de véritables exploits que cela soit dans la découverte scientifique ou sur un champ de bataille.

    On verra divers exemples très variés mais qui se consacre au destin de femmes durant les deux guerres mondiales. La place de la femme n’a jamais été véritablement reconnue. Il s’agit de raconter de petites histoires pour montrer qu’elles ont joué un rôle non négligeable tout en étant très courageuses. En même temps, cela rétablit des vérités historiques.

    J’ai évidemment aimé cette BD non seulement pour son objectif mais également sur la forme. Le dessin est en tous les cas assez avenant et dynamique. Le propos va droit à l’essentiel également. C’est d’une grande simplicité ce qui concourt à la fluidité de lecture de l’ensemble. Par ailleurs, l’humour est présent pour nous présenter ces femmes remarquables.

    Au final, on ressort plutôt ravi de cette BD qui met les femmes à l’honneur dans un rôle d’héroïnes combattantes. J’aurais juste un petit bémol lié au fait que je n’aime pas trop les femmes soldats faisant la guerre. Oui, je préfère une autre image de la femme dans sa grâce, dans sa douceur et sa tendresse. Bien évidemment, cela n’engage que moi. Libre au monde d’avoir des Margaret Thatcher ou des Elisabeth Borne. Moi, ce n’est pas ce que je préfère.

    Une BD à offrir à tous les hommes un peu macho. Cependant, je ne suis pas certain qu’ils vont la lire.

    Erik67 Le 15/07/2023 à 09:20:17

    Je connaissais Nina Simone bien que ma culture musicale soit un peu limitée pour ce qui est antérieure aux années 80. Je connais cependant son célèbre hit « My baby just cares for me » qui a d'ailleurs été utilisé par une publicité Chanel en 1987.

    Il faut savoir que cette célèbre chanteuse afro-américaine a montré la voie à d'autres artistes qui ont suivi par la suite de Mickaël Jackson en passant par Tina Turner ou encore Whitney Houston. Il est question d'émancipation d'une musicienne noire hors pair dans une Amérique autrefois ségrégationniste.

    Cette biographie est découpée en de courts chapitres qui est dessiné par un auteur à chaque fois différent. J'ai toujours peu avec ce genre de projet car il s'agit de maintenir une homogénéité du récit et du graphique pour ne pas être totalement déboussolé. Or, cela ne sera pas le cas pour une fois.

    On va suivre cette biographie très passionnante de sa petite enfance, en passant par ses premiers échecs avant la consécration mondiale et le succès. Il faut savoir qu'elle était tout d'abord une excellente pianiste avant de devenir également une chanteuse tout en s'engageant dans le mouvement de défense des droits civiques dans les années 60.

    Elle a été idolâtré à travers le monde et surtout très respectée par ses pairs comme une artiste exigeante ayant un niveau exceptionnel de par la profondeur de ses interprétations. C'est vrai qu'elle a été marqué principalement par le jazz mais elle était également capable de jouer de la soul, du blues ou du classique. On peut affirmer qu'elle a influencé une grande partie des artistes contemporains.

    Son engagement contre le racisme lui coûtera cher : boycott des radios, concerts annulés. Elle choisira finalement de quitter les États-Unis pour se poser à Paris dans les années 80. Elle est morte en France à l'âge de 70 ans d'un cancer du sein. Ce fut le 21 avril 2003. Ses cendres ont été dispersées en Afrique.

    Pianiste surdouée, Nina Simone est devenue une légende planétaire. C'est ce qu'on retiendra dans cette magnifique hommage en BD. A noter qu'il s'agit de l'unique BD consacré à cet artiste hors du commun. Je dirais bien qu'il était temps.

    Erik67 Le 14/07/2023 à 09:05:08

    La collection des reines de sang semble s'essouffler. Après avoir exploré des reines célèbres comme Cléopâtre, Catherine de Médicis ou Aliénor, on se focalise sur ceux qu'on ne connaît pas vraiment. L'intérêt demeure bien évidemment.

    Là, il s'agit de Boudicca présentée comme la furie celte qui en l'an 41 était la fille d'un chef de clan de Bretagne (l'actuelle Angleterre) à savoir les Icènes qui se sont opposés aux légions romaines de l'Empereur Claude. Ce dernier avait besoin d'une victoire de prestige afin d’asseoir son pouvoir contesté à Rome.

    On va surtout faire la connaissance de son envoyé spéciale à savoir Narcissus un esclave qui a été affranchi et qui se révèle être un très fin stratège au milieu des militaires de carrière. Finalement, on va s'intéresser très peu à la jeune Boudicca qui fait des songes prédictifs assez funestes. Ses apparitions seront quand même assez limitées.

    Ce titre demeure tout de même assez intéressant pour voir comment la future Grande Bretagne a été envahi progressivement par les romains en l'an 43. Il faut dire que Jules César avait finalement échoué dans son projet en ayant également les gaulois et les germains à dominer. Les celtes vont être tranquilles pendant un siècle avant que cela ne soit reparti pour de bon.

    Boudicca est un peu la Vercingétorix anglaise. Elle réussira à combattre les romains dans une guerre totale après des années de domination suite à une révolte de grande ampleur. Il faut dire que l'humiliation subie et la perte de l'indépendance sont des facteurs déclenchants. On est n'est pas encore là avec ce tome introductif.

    On sait qu'historiquement, la rébellion de Boudicca a finalement échoué après avoir connu des succès. Elle est cependant considérée comme une héroïne des temps modernes grâce à sa bravoure. Pour résumer, elle représente la liberté et l'espoir.

    Cette BD va nous permettre de faire sa connaissance même si c'est surtout la situation géo-politique qui va prendre le devant.

    Erik67 Le 13/07/2023 à 07:39:05
    BRZRKR - Tome 1 - Tome 1

    C'est l'acteur désigné comme le plus cool du monde qui a écrit cette BD pour la première fois. Il s'agit de Keanu Reeves connu pour son rôle dans « Matrix » ou encore « John Wick ». J'ai grandi en voyant l'ensemble de ces films. C'est donc par curiosité que je me suis attaché à lire ce comics. Il faut dire que le titre qui ne veut rien dire n'était guère inspirant.

    Bon, c’est vrai que Keanu n'est pas seul au scénario car il s'est fait aidé par le célèbre Matt Kindt qu'on ne présente plus. Dans cette BD, il se met en scène dans une période digne de Conan le Barbare. Il incarne un homme semi-Dieu quasiment indestructible et surtout qui ne peut pas mourir.

    C'est plutôt pratique lorsqu'on veut défendre un village attaqué par une horde de tributs violentes. En réalité, notre héros est une arme qui d'ailleurs va se mettre au service des États-Unis quelques 80000 ans plus tard.

    Bon, cette aide inespéré n'est pas totalement désintéressé car notre héros souhaite connaître ses origines ce qui ne va pas se révéler être une mince affaire. Il le dit : « Je ne veux pas mourir ; je veux juste pouvoir mourir ». Bref, redevenir mortel quand beaucoup rêvent de l’immortalité.

    Je préfère prévenir et le dire tout net : c'est d'une violence sans nom à la façon John Wick mais sans doute ne pire. Les visages des ennemis seront écrabouillés et cela sera très répétitif comme un film bourrin. Bref, c'est un genre qui est totalement boudé par les intellectuels qui n'y trouveront pas leur compte. Moi, je dis qu'il faut de tout pour faire un monde. A chacun de trouver son plaisir.

    Objectivement, j'ai bien aimé grâce à une réalisation impeccable. Ce n'était pas aussi évident car je ne suis pas un grand adepte de la violence âpre et sans concession. Mais bon, « Kill Bill » fait partie de mes films préférés grâce à autre chose qu'il y a dedans.

    Le dessin de Ron Garney reste assez classique dans la plus pure tradition du comics avec une colorisation assez sobre. A noter tout de même une édition soignée avec une interview du célèbre acteur en fin d'album. Il s'est véritablement impliqué dans ce processus de création.

    Au final, âme sensible s'abstenir. Les fans de Keanu pourront jeter un coup d’œil. Pour moi, le plus réussi reste de ne jamais perdre le lecteur en cours de route. Et c'est bien le cas !

    Erik67 Le 11/07/2023 à 07:40:44

    Je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir le témoignage d'un non occidentaux sur le regard qu'il porte sur son pays le Pakistan et plus largement le monde arabe.

    On rend se vite compte qu'il a été radicalisé par ses parents qui ont suivi une vague de fonds après les années 60-70 marqué par un certain relâchement. Cela rejoint un peu le propos déjà évoqué dans l'Arabe du futur. Cela fait surtout assez peur sur le devenir d'une telle civilisation baignée dans l'obscurantisme et le fanatisme religieux. Le constat est que c'est une véritable poudrière.

    Il revient de très loin ce journaliste car il lui faudra démonter un à un des années de bourrage de crâne sur les méfaits des Occidentaux. J'ai beaucoup aimé son évolution personnelle qui lui a permis de se déracaliser.

    On se rend compte également de la divergence de forme entre les sunnites et les chiites. C'est une société profondément intolérante où on ne peut pas draguer une femme dans la rue, où l'on peut pas fêter son anniversaire et encore moins boire une seule goutte d'alcool.

    Notre auteur nous raconte son enfance puis son adolescence sous ce régime avec la bénédiction des parents. Ces derniers vont d'ailleurs s'installer en Arabie Saoudite où les lois coraniques sont encore plus strictes. Il est question d'apprendre le Coran avant même le moindre enseignement scolaire. Evidemment, c'est consternant pour les occidentaux car nous avons une autre culture qui est différente.

    Le Pakistan sera largement évoqué ainsi que les successions au pouvoir de ce pays musulman ayant la bombe nucléaire et qui est en guerre contre son voisin l'Inde sur la question de la région du Cachemire. C'est dans ce pays que les américains sont venus délogés Oussama Ben Laden à moins de 100 kilomètres de leur capitale.

    Au moins, il va trouver sa voie dans le journalisme afin de découvrir la vérité sur les différents scandales d'état. Cependant, le régime militaire ne rigole pas puisqu'il fait assassiner tous ses opposants quel qu’il soit. Les journalistes sont d'ailleurs en première ligne. Cela va se terminer par un exil dans notre pays où il essayera de trouver la paix. La menace d'un assassinat plane toujours sur sa personne.

    Evidemment, j'ai aimé cette BD qui est bien construite et dont on ne lâche pas une seule case malgré un gros développement. J'éprouve de l'admiration pour ce courageux journaliste qui ne fait que son travail. La vérité dérange toujours les plus puissants. C'est un témoignage de plus mais qui compte pour se rendre compte de la situation au Moyen-Orient.

    Erik67 Le 10/07/2023 à 07:37:45

    De cet auteur Jeff Lemire, on retient la série dernièrement adapté sur Netflix « Sweet tooth ». Cependant, son œuvre est infiniment plus riche. Le labyrinthe inachevé est l'une de ses derniers comics et c'est tout bonnement excellent. C'est sans doute pour moi la meilleure œuvre de cet auteur talentueux.

    On est tout de suite happé dans l'intimité de cet homme de 50 ans qui a perdu sa fille de 11 ans il y a encore une dizaine d'années et qui y pense chaque jour afin de se remémorer les bons souvenirs. Or ceux-ci s'effacent progressivement avec le temps qui passe.

    Il y a de la mélancolie qui transpirent ces images et ses attitudes. Cet homme est dans une routine de travail assez isolatrice. On est en totale immersion avec ce père triste qui n'a pas réussi à refaire sa vie contrairement à son ex-épouse. Parfois, il faut avancer malgré toutes les peines.

    Ce récit est bouleversant car il n'y a rien de pire pour un parent que de perdre son enfant. Il va poursuivre un songe, une espèce de chimère afin de pouvoir faire son deuil et de véritables adieux. Cela touchera évidemment chaque parent mais cela nous fait dire qu'il faut rester humble devant la vie.

    Cela me fait penser à une BD que j'avais lu il y a très longtemps et qui était issu d'un conte d'Andersen à savoir « L'histoire d'une mère ». Pour tenter de récupérer l'enfant qu'elle a perdu, une mère décide d'aller affronter la Mort en personne. C'est exactement le même principe dans une sorte de labyrinthe où l'on peut croiser le Minotaure qui donne la mort.

    C'est vrai que le dessin frise presque une certaine perfection tant les émotions n'ont pas de mal à passer chez le lecteur. Rien que les dessins méritent de s'attarder sur ce comics et beaucoup pourraient même être des tableaux. C'est à la fois spectaculaire et assez intimiste. Un beau conte, fort et intelligent, dur et juste.

    J'ai évidemment adoré la conclusion qui est magistrale et qui apporte sa moralité pour avancer. J’ai lu quelque chose de vrai, de bien et de beau. Que demander de plus ?

    Erik67 Le 09/07/2023 à 09:47:17

    J'avais entendu parler de cette affaire car j'ai été également un utilisateur de médicament coupe-faim proposé par l'entreprise pharmaceutique Servier. Il y a eu le scandale de l'isoméride puis celui du médiator proposé par la même firme.

    Il y a eu beaucoup de morts pour enrichir les caisses du chef d'entreprise et milliardaire Jacques Servier. Ce dernier est décédé avant son procès ce qui lui a permit d'échapper aux foudres de la justice. Il a eu une belle vie jusqu'à ses 92 ans.

    Il a même été décoré de la croix de la légion d'honneur par le président Sarkozy lui-même qui le tenait en grande estime. A noter qu'on ne peut plus lui retirer à titre posthume cette dignité en raison de la réglementation. Tant pis s'il a provoqué la mort de milliers de personnes. C'est à se demander si cette haute distinction conserve son caractère d'intégrité.

    A noter que son patron d'entreprise fichait ses salariés en ne gardant que ceux qui le louaient dans ses idées politiques. La CNIL a bien tenté de dénoncer ses pratiques au parquet mais l'affaire a encore une fois été déclaré sans suite. Pourtant, c'était extrêmement grave.

    Les Laboratoires Servier ont tout de même été condamné à 2,7 millions d'euros d'amende pour tromperie aggravée et homicides involontaires ce qui est dérisoire face à leur chiffre d'affaire. Inutile de dire qu'ils ont fait appel de la décision et que l'affaire est toujours en cours. Ce scandale de santé publique a quand même touché des milliers de victimes. Aux USA, à titre de comparaison, pour trois fois moins, on obtient assez souvent des milliards d'indemnisation.

    Cette BD est là pour nous rappeler dans le détail ce qui s'est passé au juste. La scène d'ouverture a provoqué chez moi un grand effroi. On ne se rend pas compte que c'est un crime chimiquement pur presque parfait. Cela a atteint les valves du cœur de 300.000 français avec des conséquences parfois mortelles.

    J'éprouve beaucoup d'admiration pour Irène Frachon, cette courageuse pneumologue brestoise, qui a mené le combat d'une vie contre ce puissant groupe pharmaceutique qui a attaqué l’ensemble des ses détracteurs en justice. Il n'y a pas plus procédurier afin de faire taire toute velléité et surtout la vérité. C'est vraiment infâme comme procédé sachant qu'il avait les pouvoirs politiques à sa botte ainsi que la puissante agence du médicament qui joue normalement le rôle d'un régulateur indépendant.

    J'ai retenu que le corps des femmes constituent un puissant enjeu commercial avec toutes ces publicités qui incitent à maigrir. Il faut dire que la plupart des victimes étaient des femmes qui étaient majoritairement en bonne santé et qui voulaient juste perdre quelques kilos de trop.

    J'ai également vu qu'il y a véritablement des conflits d'intérêts entre les médecins généralistes qui prescrivent ces médicament suite aux visites médicales de belles jeunes femmes blondes de préférence envoyées par les puissants laboratoires. Evidemment, cette situation peut nuire aux patients. Pas les blondes, le lobbying !

    Enfin, il s'agirait d'en finir avec l'impunité qui touchent les gens les plus riches et qui sont vus comme d'honorables entrepreneurs par les pouvoirs publics en s'abreuvant de leurs subventions. Le dealer de cannabis risquera plus gros qu'un puissant laboratoire pharmaceutique qui a causé certainement la mort de milliers de gens. C'est la fameuse justice à deux vitesses qu'on voit encore à l’œuvre aujourd'hui.

    Je pense que cette BD m'a marqué au point où j'ai jeté tout mes coupes-faim à la poubelle. En même temps, j'ai apprécié que l’auteure Irène Frachon n'a pas fait d'amalgame avec la vaccination anti-COVID prise à tort selon elle pour un médiator bis. On n'est pas dans la conspiration. Elle s'attache à des faits et des cas concrets qui seront exposés pour soutenir sa démonstration.

    J'ai rarement lu une BD aussi engagée et aussi bien construite pour nous décortiquer ce scandale. J'avoue qu'après lecture, je comprends beaucoup mieux. Je ne peux que vous inciter à la lire avant qu'elle ne soit interdit par la justice aux mains de ces prestigieux laboratoires pharmaceutiques qui font la pluie et le beau temps sur notre santé collective. A méditer sur le médiator !