L'ombre des lumières
1. L'Ennemi du genre humain
Une BD de Alain Ayroles et Richard Guérineau chez Delcourt - 2023
09/2023 (13 septembre 2023) 62 pages 9782413078548 Grand format 478620
Vice d'un homme, vice d'un ordre, vice d'une époque. Découverte dans les tiroirs secrets d'un secrétaire à cylindre, la correspondance du chevalier de Saint-Sauveur court sur tout le XVIIIe Siècle et dessine l'effarant portrait d'un malfaisant. En exposant les turpitudes de l'infâme libertin et la constance de ses infortunes, la publication de ces lettres participera, espérons-le, au triomphe de la Vertu.
Pas du tout aimé. En plus de la première moitié qui est incroyablement prévisible, l'histoire racontée à travers ces lettres est globalement peu intéressante. Notre infâme vicieux n'a pas grand-chose de palpitant à nous faire découvrir, finalement -- on s'endort plus que si on avait nous-mêmes lu les lettres du Chevalier! C'est sans compter les commentaires sociaux qui sont parfois complètement irréels... Le dessin de Guérineau est passable.
Déception totale.
On retrouve enfin le style panaché d'Alain Ayroles avec le niveau digne d'autrefois et de sa célèbre série « De cape et de crocs » avec son verbe précieux.
Il est question d'un libertin, Chevalier de Saint-Sauveur, qui souhaite briller dans la société du roi Louis XIV en obtenant un titre royal. Il fera un pari qui mettra dans l'embarra une femme Eunice de Clairefont qui est mariée à un gentilhomme Maupas. Le thème est celui de la vertu et du vice.
Ce premier tome se divise en deux parties distinctes où chacun des protagonistes va jouer un rôle. La première partie ressemble étrangement aux liaisons dangereuses avec ce jeu de séduction et surtout de duperie. La seconde partie est plutôt celle de la vengeance et de la revanche sur un autre plan. Complètement effacé dans la première partie, Maupas va se révéler un redoutable adversaire pour notre anti-héros malfaisant qu'on suit avec une certaine délectation.
Evidemment, j'ai adoré car la construction du scénario est merveilleusement bien agencée et pensée dans une intelligence toute remarquable. Que dire également du dessin de Richard Guérineau que j'ai toujours apprécié et qui se révèle encore meilleure dans cette œuvre ! Bref, le combiné de ces deux auteurs nous offre une des meilleures réalisations du moment.
On se rend compte que même pendant le siècle des lumières, il y a encore une grosse part d'ombre. Ce chevalier représente le vice de ce siècle. On espère qu'il va connaître un peu la rédemption avant que cela ne soit trop tard. Il ne reste plus qu'à découvrir la suite dans ce qui va être une trilogie.
En conclusion, une belle découverte qui donne envie de poursuivre l'aventure dans le Nouveau Monde surtout avec une telle élégance du trait.
Je me méfie toujours des stickers racoleurs de type "Par le scénariste de..." dans le cas présent, Les Indes Fourbes.
Mais quel régal et quels rebondissements!!!
Cependant, je me suis un peu lassé de la multiplication des scénettes représentées par toutes ces lettres échangées. Par moment on s'y perd.
Il n'empêche que j'attends la suite avec impatience!!!
Le grand format, la finition du livre et Ayroles m'ont fait acheter cette bande dessinée assez spontanément.
La mise en page et le dessin sont vraiment superbes. On sent qu'il y a une recherche sur la vie au 18° dans les villes, les campagnes, des bourgeois, des paysans, des dandi et autres servants.
La trame scénaristique est plutôt originale avec ces correspondances de lettres. J'ai cependant trouvé la lecture assez difficile. Il y a un certain manque de fluidité entre les « séquences ». J'ai eu parfois du mal à raccrocher les wagons avec une impression d'avoir sauté des pages.
Dans l'attente de la suite malgré tout.
Truculent. Savoureux. Jouissif. Délicieusement immoral parfois. Ayroles nous gratifie de nouveau d'un de ces contes iconoclastes dont il semble détenir le secret, sous une forme narrative inhabituelle et fort bien venue. À lire pour découvrir, à relire pour savourer. Le dessin est à la hauteur (je ne connaissais pas cet illustrateur), soigné, d'une facture classique, bourré de détails, et épouse fort bien le style et l'époque, au point d'apparaitre comme une évidence. Saluons aussi l'éditeur qui a choisi de faire de cet ouvrage un bien bel objet de bibliothèque.
Gageons que cette histoire, annoncée comme une trilogie, saura m'enchanter jusqu'au bout et certainement me rester en mémoire !
J'avoue avoir eu du mail à suivre le cours de l'histoire. entre les dialogues et les extraits de lettre, pas toujours simple de faire le lien et de comprendre l'enchainement. Dommage car je trouvais l'idée originale, peut-être est-ce moi que ne suis pas cablé pour ce type de narration :)
Une couverture qui ne rend pas hommage au talent de l'artiste. Un récit bien ficelé mais qui ne m'a pas emballé outre mesure.
Encore un très bel album de Ayroles et de sublimes dessins Guerineau
On a hâte de suivre les aventures du chevalier de Saint Sauveur en Nouvelle France.
Encore un chef d'oeuvre signé Alain Ayroles !
Avec son superbe scénario magnifiquement ficelé, un hommage jumelé des "Liaisons dangereuses" et du "Dernier des Mohicans" (dixit l'auteur lui-même - d'ailleurs les clins d'oeil ne manquent pas), ce premier tome de "L'ombre des lumières" régale avec sa forme épistolaire, ses dialogues fins, ses messages sociaux sous-jacents et cette résurrection des moeurs de la noblesse décadente du XVIIIe siècle.
Ne vous fiez pas au côté potentiellement suranné d'une intrigue sous forme épistolaire se déroulant XVIIIe siècle, cette BD est un vrai page-turner, comme l'était "Les Indes Fourbes" et ne prend, par dessus le marché, pas les lecteurs pour des imbéciles.
Nous suivons les turpitudes de l'affreux Chevalier Justin de St Sauver dans ses manipulations perverses d'abord, puis dans ses mésaventures ensuite. Les familiers d'Ayroles retrouverons ces dialogues piquants, cet humour subtil omniprésent et sa galerie de personnages, souvent des anti-héros, méprisables ou attachants, qui caractérisent son écriture.
Le dessin (et la couleur) de Richard Guérineau est tout simplement parfait. On sent un énorme travail de documentation pour retranscrire fidèlement l'époque et beaucoup de cases ont dû demander beaucoup d'efforts tant elles regorgent de détails.
L'attention du détail a été poussée jusqu'au choix du papier (d'excellente qualité) et de la couverture. C'est un très bel ouvrage, de grand format, ce qui explique le prix un peu élevé (avec le nombre de planches).
Si j'ai bien compris il devrait y avoir 3 tomes, et si le succès est au rendez-vous (ce que j'espère), le duo proposera des one-shots supplémentaires, comme une "série à papa" selon les dires d'Ayroles.
Intrigue entierement previsible, dialogues scintillantes, dessin sympa au coloriage gai. Je m'attendais a beaucoup plus.
Je suis assez mitigé sur cette bande dessinée. Annoncée comme l'évènement de cette rentrée (au même titre que l'avait été "les Indes fourbes"du même Ayroles ), je me suis donc précipité sur cet album, dans sa version en noir et blanc.
Si la première partie rend parfaitement hommage (même un peu trop) aux "liaisons dangereuses" de Choderlos de Laclos, à tel point que j'avais deviné la chute dès les toutes premières pages, la seconde partie m'a quelque peu désarçonnée. Je croyais suivre les aventures d'un libertin au sein de la cour de Louis XV, et nous sommes rapidement plongé dans des intrigues liées aux tribus du "Nouveau monde", où notre divin chevalier Saint Sauveur se retrouvera en mauvaise posture.
Mais ce qui m'a dérangé le plus, c'est la forme narrative épistolaire choisie. J'ai du parfois revenir en arrière pour savoir qui parlait ou à qui s'adressait la lettre, tant j'ai trouvé peu d'adéquation entre les épistoliers et les pages censées illustrer la lettre.
Par contre, Richard Guérinaud, avec ici un univers très éloigné des" stryges", tire parfaitement son épingle du jeu: personnages, costumes et décors, tout est parfait.
L'intrigue étant prévue en 3 volumes, j'espère que le tome 2 me réconciliera avec cette série que j'attendais beaucoup