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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7299 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:09:25

    Un homme parle à son psychologue. On apprend qu’il suit une thérapie depuis une dizaine d’années sans doute liée à une dépression. Il décide de mettre fin brusquement à cette démarche ce qui ne plaît pas trop à son psy qui va perdre ainsi une source de revenus rentables. A partir de ce moment- là, on va entrer dans tout autre processus. La question est de savoir si ce patient va s’en sortir ?

    L’homme en question paraît ce qu’il y a de plus normal. Cependant, il souffre de son contact avec les autres dans un monde où la rentabilité fait foi. Il expose des remarques qui font mouche. Il remarque que les conversations avec les autres ont souvent pour but de flatter leur égo ou bien pour masquer un blanc ce qui est pire encore.

    On apprend que c’est un misanthrope. Il déteste le genre humain sous toutes ces formes. Il aime la solitude et évite tout contact avec autrui. Il va finir sur une île isolée du reste du monde. Va-t-il alors trouver ce qu’il recherche ?

    La fin de ce récit nous dévoilera une réalité bien cruelle et qui touche bon nombres d’individus. J’avoue avoir été touché par cette bd dont la construction est d’une rare intelligence. L’auteur savait où il allait nous emmener. C’est du plus bel effet. Sur le fond, cela mérite une réflexion. Sur la forme, le dessin en carte à gratter est une merveille de précision. C’est une satire acerbe de notre société de consommation.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:07:56

    Cette BD est effectivement assez émouvante dans la mesure où elle montre une vieille dame qui s’occupe de son fils handicapé par un accident de la circulation. On oublie souvent les ravages causés par les accidents de la route. Fort heureusement, le nombre de morts a fortement diminué au cours de ces dernières années à coup de matraquage de sérial radars encore que le lien de causalité serait à prouver...

    Le lecteur voit le quotidien sous forme de chronique de cette relation particulière entre une mère aimante et son enfant. On se pose la question de savoir ce qui se passera quand la vieille dame ne sera bientôt plus là. Il faut dire que la sœur ne veut pas s’en encombrer et on peut aisément la comprendre malgré une certaine forme d’égoïsme caractérisant notre société occidentale. On laisse souvent sur le bord de la route les plus démunis en fustigeant le fait qu’on n’est pas responsable de toute la misère du monde. Oui, mais la famille ?

    Bref, cette BD pousse à la réflexion. Elle est absolument bien traitée, bien dosée sans tomber dans un excès de sentimentalisme qui aurait jeté l’opprobre dessus. Les auteurs ont su viser juste. Les 4 étoiles sont amplement méritées.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:06:41
    Tueurs de mamans - Tome 1 - Tome 1

    Zidrou est l'auteur qui m'intrigue le plus en ce moment. Je viens de lire Pendant que le roi de Prusse faisait la guerre, qui donc lui reprisait... et cela m'a intrigué au point de vouloir en savoir plus. Je m'aperçois que dans l'ensemble, j'aime plutôt la plupart de ses oeuvres.

    Avec "Tueurs de mamans", nous somme plus proches d'un univers graphique de Seuls. Ce thriller adolescent est plutôt réussi. Nous avons quatre pimbêches qui rêvent de réprimander leurs mères qui ne jouent que leurs rôles. C'est vrai qu'en tant que parent, on aura une autre lecture des événements. Cela pourra paraître choquant par moment.

    J’ai été littéralement happé par ma lecture de ces deux premiers tomes formant un diptyque. On attend la suite avec impatience. Les parents que nous sommes ne verront plus leurs filles de la même façon. Heureusement que je n'ai eu que des garçons !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:05:24

    Zidrou a le don d'émouvoir de par ses histoires réellement touchantes. Celle-ci est triste mais il y a toujours l'espoir derrière ces drames qui touchent une belle jeune femme. Les secrets de famille peuvent être parfois terribles. En l'espèce, c'est un deuil ayant touché une famille avant la naissance d'une petite fille.

    J'aime l'aspect moderne de ces récits profondément adultes et qui tournent la page sur la naïveté des récits d'antan. Ce one-shot m'a littéralement bouleversé notamment à la fin où on ne peut retenir ses larmes. Quand une bd arrive à m'émouvoir, c'est qu'elle a atteint son but. Bref, voilà un auteur qui se démarque depuis quelques années et qui arrive à produire des oeuvres d'une rare maturité.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:04:36

    La ligne droite est une ligne qui nous est imposé par les codes de la société moralisatrice ainsi que par la religion. Il ne faut pas s’écarter du droit chemin ou sinon gare. En l’occurrence, un jeune adolescent un peu rebelle car totalement embrigadé par une mère l’ayant enfermé dans une prison catho se découvre et passe de l’autre bord avec un camarade de classe. Il est question également des apparences et du regard que portent les gens. Notre jeune adolescent va découvrir que la société n’est pas très franche et qu’elle impose des choix à ceux qui se soumettent. La fin est assez emblématique de cette hypocrisie qui finira par le consumer totalement jusqu’à l’immersion.

    Je ne connaissais pas ses deux auteurs mari et femme. Ils nous délivrent un one-shot bouleversant et brutal dans un format à l’italienne et avec une ligne de dessin plutôt classique. La modernité ne sera pas dans la forme mais dans le propos et dans le message délivré. J’avoue avoir été décontenancé par ce graphisme rigide et figé. Cependant, par la suite, j’ai littéralement été happé par l’intelligence du récit ainsi que la façon d’aborder une thématique plutôt difficile. C’est sombre mais c’est réaliste. Une bd qui invite également à la réflexion notamment des plus jeunes. En tout cas, une belle réussite.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:04:01

    Victor Hugo, c’est un poète romantique baignant dès l’aube dans ses contemplations. C’est également l’un des plus grands écrivains de la littérature classique avec ses misérables. Cependant, c’est également un homme politique qui s’est opposé à Napoléon le petit, ce qui l’a conduit à l’exil dans l’île anglo-normande de Jersey.

    Ce récit va se concentrer sur cette période 1852-1853 où nous découvrons un père encore meurtri par l’accident tragique qui a couté la vie à sa fille âgée de 19 ans seulement et ce 10 ans auparavant. Après une séance de spiritisme, il va devoir retourner sur le continent pour enquêter et connaître enfin la vérité sur cet accident fluvial. Cela sera à ses risques et périls avec un Vidocq à ses trousses qui est à la solde de l’usurpateur. Hugo va être amené dans la capitale façonnée par Haussmann où il va faire la connaissance d’un certain Gavroche et d’autres gens peu fréquentables.

    L’auteur a réussi un pari audacieux. Il a réussi à bâtir une fiction à partir d’éléments réels et qui donne un aspect méconnu de l’histoire personnelle de cet écrivain de génie. En effet, à travers cette expérience, il trouvera une grande source d’inspiration pour ses futures œuvres qui vont marquer à tout jamais la littérature au point d’être encore aujourd’hui enseignées. Nous découvrirons également l'histoire de John Charles Tapner, dont s'inspirera Victor Hugo pour son pamphlet « le dernier jour d'un condamné à mort ». Ce fervent abolitionniste n’obtiendra satisfaction qu’en 1981 sur cette question sociétale.

    J’ai également beaucoup aimé le dossier présentant la documentation à la fin, ce qui apporte une caution supplémentaire sur ce travail bien réalisé. Le format est un peu plus grand qu’à l’accoutumée, ce qui met en valeur de magnifiques planches. Les Editions Maghen sont passées maîtres dans l’art de bien présenter les bds qu’elles diffusent.

    Bref, une belle énigme judiciaire qui se règle sur fond de diplomatie avec une dose de paranormal. Un bon dosage qui nous fera passer un excellent moment de lecture. Un hommage pour une fois intéressant car vu sous un angle plutôt original.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:02:54
    NiourK - Tome 1 - L'Enfant noir

    Je l'avoue. Je ne connais pas vraiment bien l'univers de Stephan Wul. Lorsque j'étais plus jeune, je lisais surtout la collection "Les conquérants de l'impossible" de Philippe Ebly dans la collection bibliothèque verte. C'était également un univers de science-fiction d'anticipation, sans doute dans un autre genre. Bon, j'ai tout de même vu la planète sauvage en dessin animé.

    C'est donc avec un grand plaisir que j'ai suivi le récit de cet enfant noir qui tente de survivre dans une tribu tout à fait hostile. On découvre un monde apocalyptique plusieurs siècles après une catastrophe écologique. Il est dommage que l'ouverture ne soit pas située dans le temps pour se donner un repère. On se demande quelles sont les créatures sous-marines appelées "nos amis" qui doivent s'occuper des déchets nucléaires. Et qu'est-ce qu'a pu faire notre espèce pour courir à sa perte ? Bref, autant de questions qui se posent au lecteur.

    Vatine a un incontestable savoir-faire pour la mise en image de ce roman. C'est une très bonne adaptation avec une maîtrise également narrative. Cela donne réellement envie de connaître la suite. Et puis, dès que j'aurais l'occasion, je lirai également Oms en série.

    Le second tome nous entraîne justement dans cette ville de Niourk, plus communément connue sous le nom de New-York. On devine à la vue des bâtiments en ruine qu'un cataclysme d'une grande ampleur a balayé la planète il y a de cela plusieurs siècles. Les hommes payent très cher le lourd tribu laissé par leurs aînés. Les décors post-apocalyptiques sont tout bonnement magnifiques. On perçoit une évolution en passant de décors préhistorique vers celui de vestige de notre civilisation.

    Bref, l'histoire est toujours aussi prenante. Nous avons un Vatine au meilleur de sa forme. C'est du bon ouvrage avec un rythme toujours aussi soutenu. On suivra avec plaisir cette aventure d'anticipation sur fond écologiste.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:59:55

    Après Sept jours pour une éternité..., Marc Levy nous livre en bd une histoire plus intime puisqu'elle concerne le passé de son propre père qui a fait partie de la 35ème brigade à savoir des résistants pour la plupart étrangers afin de libérer la France de l'occupant nazi. Oui, on est tous l'étranger de quelqu'un. Et pourtant...

    Marc Levy (auteur francophone le plus vendu au monde) adapte son 7ème roman paru en 2007 de manière assez poignante. On apprend ainsi que son père encore enfant a été un résistant de la première heure et qu'il n'a pas hésité à prendre les armes. La cause s'est révélée juste malgré le fait qu'ils étaient surnommés des terroristes dans un état militairement occupé.

    Les auteurs nous présentent un portrait de la France de cette époque et de la résistance loin des clichés manichéens. Tous les Allemands n'étaient pas des monstres et parmi les français, il y en a eu des lâches et des crapuleux qui ont pourtant été décorés ou promus à la fin de la guerre (notamment le personnel de l'administration pénitentiaire).

    C'est un bel hommage qui est rendu par les auteurs pour montrer que des gens se sont battus et ont été tués afin que nous puissions aujourd'hui exprimer des idées dans un monde libre. Bientôt et on espère le plus tard possible mais inévitablement, on connaîtra encore de sombres périodes où la liberté sera mise à mal. Aurons-nous alors le courage ainsi que le comportement exemplaire de ces jeunes résistants ? A méditer.

    En tout cas, cette bd est prenante et se lit facilement. Le talent des auteurs est manifeste. Certes, le sujet a maintes fois été évoqué notamment sur le format de la bande dessinée. Cependant, en l'occurrence, cela tient le lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page.

    J'ai beaucoup aimé ce passage narratif: "C’est l’histoire d’un curé qui sacrifie ses tickets de rationnement, se prive pour sauver un arabe, d’un arabe qui sauve un juif en lui donnant une raison d’espérer, d’un juif qui tient l’arabe entre ses bras tandis qu’il va mourir. C’est l’histoire du monde des hommes avec des moments de merveilles insoupçonnées". Que dire de plus après cela ?

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:56:16
    Le grand récit - Tome 2 - Beta... civilisations volume I

    Il a fallu attendre 5 ans pour voir la suite de ce projet titanesque alors que le premier tome a été un succès global. J'ai à nouveau pris plaisir à découvrir le début de l'histoire de l'humanité.
    Il y a une succession d'images impressionnantes sur 347 pages. L'incursion d'images qui emmène le lecteur à d'autres niveaux comme des ascenseurs m'a paru trop prolifique. C'était un clin d'oeil dans le premier volume mais c'est devenu la marque de fabrique dans le second.

    L'effet est qu'on a du mal à suivre l'histoire de ces premiers humains. Par ailleurs, la disparition de l'homme de Néandertal n'est pas vraiment trop expliqué. Bon, il faut dire que l'auteur a voulu soigneusement éviter tout débat entre les différents points de vue des scientifiques et des historiens.

    Il y a encore une part trop importante par rapport aux images religieuses. On sent que la naissance du Christ va faire l'objet d'un grand chapitre car cela a marqué l'histoire des hommes sur la planète. Cependant, ce faisant, il y aura alors un parti pris pour une religion plutôt qu'une autre.

    En tout cas, c'est une belle odyssée sur les grandes civilisations humaines très bien mise en image.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:55:28
    Le grand récit - Tome 1 - Alpha... directions

    Quand on voit l'épaisseur de cette bande dessinée, on prend un peu peur en se disant que cela a l'aspect d'un livre encyclopédique ou pire encore d'un manuel scolaire de physique ou de biologie !!! Je comprends alors la terreur qui peut s'emparer d'un éventuel lecteur. Les critiques étant dithyrambiques, on n'hésite pas à l'emprunter pour voir si celles-ci sont pleinement justifiées. C'est sans doute mon côté voyeur...

    Le début est certes un peu hard pour le commun des mortels n'ayant pas quelques notions de chimie ou de physique quantique. Cela devient de plus en plus intéressant au fur et à mesure quand il n'est plus question de quarkz, de protons et de neutrons. C'est vrai que l'imagerie est complétée par des clins d'oeil amusant envoyant à l'ère moderne. On voit que l'auteur a voulu éviter un ensemble purement scientifique.

    J'admets que la réussite de cet ouvrage est totale. L'auteur a le grand mérite d'avoir traité l'origine de l'univers, l'origine de la terre et son évolution ce qui ne devait pas être facile. On s'aperçoit que tout n'est que lutte entre espèces suivie de catastrophes planétaires. La vie a eu beaucoup de mal à s'imposer. C'est presque un miracle qui ne pourra peut-être jamais se produire nulle part ailleurs dans l'univers : d'ailleurs, j'en suis intimement persuadé même si ce n'est pas l'avis de la majorité.

    Par ailleurs, je préfère nettement ce livre qui explique la naissance de la vie sur terre à La Bible en bd que j'ai lue la semaine dernière. Je ne sais pas pourquoi. ;) Que dire de plus ? Oui, cet ouvrage devrait incontestablement figurer dans les immanquables.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:53:57

    C'est clairement le genre de bd et d'histoire initiatique que j'aime bien. Il ne sera pas directement question du tsunami mais d'un jeune homme de 24 ans qui recherche sa soeur disparue en Indonésie neuf ans plus tôt alors qu'elle aidait les victimes de la catastrophe.

    J'ai repéré des planches magnifiques avec des décors superbes. Beau dessin et couleur superbe décrivent une nature luxuriante mais parfois imprévisible. On voit d'ailleurs encore les stigmates de ce terrible drame qui a coûté la vie à tant d'êtres humains.

    Les auteurs ont évité la sensiblerie et tout misérabilisme ainsi que tous les clichés du genre. Je m'attendais à autre chose et j'ai plutôt été agréablement surpris par le sens de cette histoire plutôt captivante. L'incursion du fantastique sans crier gare ne m'a pas paru incongrue. C'est un récit plutôt riche. En conclusion, un très beau one-shot qui mérite votre attention.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:53:12

    Motherfucker est le prolongement de la lutte du peuple noir pour ses droits civiques et ses libertés dans les années 60. C'est un thème que j'aime beaucoup et qui était déjà exploité dans le film Le Majordome. Le mouvement des Blacks Panthers est présenté sous son meilleur jour. On sait que la réalité était un peu plus complexe. Qu'importe car le message contre la ségrégation raciale semble être passé.

    J'avoue ne pas comprendre l'absence de négociation pacifique. C'est ce qui entraîne les troubles ou les guerres à travers le monde. Les populations quelles que soient leurs origines ne devraient jamais subir exclusion et racisme. Le peuple noir a beaucoup souffert. Ce diptyque rend hommage à ce combat juste. Obama n'a pas été élu pour rien.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:52:02
    Saint Kilda - Tome 1 - Les esprits d'Hirta

    J'ai véritablement accroché à Saint-Kilda au point de faire également des recherches sur cette île mystérieuse au large de l'Ecosse dont les habitants vivaient totalement coupés du monde. Bref, une telle communauté pouvait exister à 64 kilomètres des côtes : pas besoin de se retrouver au milieu de l'Océan Pacifique. Cette insularité est principalement due aux difficultés d'abordage avec les falaises les plus hautes du Royaume-Uni.

    La bd retranscrit très bien le mode de vie autarcique de ses habitants qui n'étaient pas à l'abri de la main-mise de l'Eglise. Là où il ya des brebis égarées, il y a toujours un sermoneur qui joue au gardien. Cependant, entre les croyances et les superstitions, un jeune docteur en biologie va devoir évoluer sur cette île où il ne pousse aucun arbre.

    On devine le combat entre la religion et la science au travers de cet étudiant partisan des théories de Darwin. C'est également un affrontement entre le père industriel conformiste et le fils naturaliste aux idées nouvelles et révolutionnaires. La rencontre avec les autochtones vivant dans une ignorance totale du monde extérieur va tout changer...

    On attend le second tome avec impatience d'autant que la fin entretient un grand suspense. Saint Kilda est une véritable bonne surprise avec un scénario bien ficelé et des dessins qui mettent en valeur cette île écossaise atypique.

    Malgré un scénario plutôt convenu, ce second tome va clore cette belle histoire. J'ai trouvé le soi-disant pasteur Jacob beaucoup trop caricatural dans un thème où la religion asservit les pauvres gens d'esprit qui sont isolés du reste du monde. Ainsi, la civilisation réussira t'elle à pervertir les âmes de ces kildiens ?

    Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé l'utilisation de la couleur direct qui donne une ambiance assez particulière à cette île inhospitalière au climat humide et venteux. J'ai remarqué que la topologie des lieux ainsi que les maisons sont parfaitement respectés. Il y a eu un très gros travail de recherche de la part de l'auteur qui a réussi le pari.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:50:43
    Valentine Pitié - Tome 1 - La pierre du matin blanc

    Le scénario de Valentine Pitié est hautement improbable et un peu maladroit. On commence avec un prologue se situant dans un petit hameau du Val de Marne où ont lieu les premiers essais de ce qui allait devenir un avion. Cette scène met en scène deux frères dont l'un plutôt casse-cou.

    Puis, direction brutale le grand Nord à savoir le Yukon où une espèce d'Oncle Picsou souhaite retrouver la saveur de ce qui a fait sa fortune dans une mine du Klondyke. Pour cela, il n'y a rien de mieux qu'emmener une famille de bourgeoise c'est à dire la mère et la fille, la fameuse Valentine Pitié. Quelle idée dans ces contrées où il fait aisément - 40 degrés Celcius !

    Il n'y aura plus de suite à ce prologue dans le Val de Marne si bien qu'on se demande où est le lien bien qu'on sache pertinemment qu'il se fera plus tard. Ce prologue apparaît inutile dans ce contexte. Les parents de Valentine Pitié sont quant à eux bêtement tués alors qu'on avait à peine fait connaissance et qu'ils s'avéraient plutôt intéressants. Il va s'en suivre une histoire classique entre la belle et un gentil Inuit qui lui fait découvrir toute la culture de ce peuple arctique. La fin de ce premier chapitre sera néanmoins assez surprenante.

    La partie la plus intéressante se situe vraissemblablement dans les échanges entre notre héroïne et ce chasseur Inuit ayant plusieurs épouses à son actif. La rudesse de cette vie est ponctuée par les chasses et les "rires" qui sont d'un genre plutôt particulier. A ne pas mettre dans les mains des enfants malgré un dessin enfantin ! L'ensemble est plutôt pas mal. On suivra cette aventure avec un certain intérêt !

    J’avais bien aimé le premier volume sur le monde des Inuits. Le second nous entraîne dans celui des premiers aviateurs. C’est presque irréel de passer du Yukon à celui de la vie bourgeoise parisienne. Ce passage à la civilisation était pourtant déjà introduit au prologue du premier tome. Notre héroïne va encore vivre des malheurs qui paraissent tous improbables. On va avoir droit à une réponse à la fin et celle-ci sera fort surprenante. Tout est sucré presque naïf mais en réalité c’est bien noir. On éprouve effectivement de la pitié pour cette Valentine.

    Au final, c’est une aventure romanesque plutôt bouleversante sur fond d’émancipation de la femme au début du XXème siècle. Je rehausse la note à 4 étoiles car du dessin au scénario, c’est plus que satisfaisant. Le destin pour le meilleur et pour le pire.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:49:37

    Au cours d’une interview accordée à Bernard Pivot dans un numéro d’Apostrophes daté de 1974, on avait demandé à Hergé quel était son album de Tintin préféré. Il a répondu : « Tintin au Tibet, simplement, c’est une histoire d’amou… d’amitié ». Voilà un lapsus bien révélateur qui a conduit notre auteur Laurent Colonnier à raconter la relation particulière entre Hergé et Tchang. C’est la thèse développée dans cette œuvre polémique.

    Quand j’ai commencé ma lecture, je ne savais pas où je mettais les pieds. Je voyais un personnage qui ressemblait à la Castafiore dans le Bruxelles de 1934, puis un grand professeur à la tête de Tournesol. J’ai compris au fil de ma lecture que le fameux Georges était le célèbre Hergé. Tintin a été la grande bande dessinée qui a marqué toute mon enfance. Je la préférais aux Astérix, c’est dire ! Bon, avec cette biographie, inutile de dire que je tombe un peu de haut. Pourtant, plus rien ne devrait m'étonner.

    On ne sait pas si c’est vrai ou si c’est faux mais qu’importe ! Pour autant, on découvre chaque jour que des gens célèbres ont vécu toutes sortes d’expériences. Je pense à Alexandre le Grand, James Dean ou encore récemment J. Edgar Hoover. Plus près de nous : le chanteur Mika. Bref, j’ai l’impression que c’est un phénomène de mode. Il n’y a plus de honte à le cacher.

    Finalement, j’ai bien aimé ce biopic avec ce parfum un peu scandaleux car on connaissait tous la droiture d’Hergé. Comme quoi. Bon, il ne faut pas exagérer car il n’y aura aucune scène osée. C’est une œuvre bien singulière qui semble crédible à tout égard. J’ai surtout retenu l’inspiration qu’a eue Hergé au fil des gens croisés. Plus encore, c’est le but de cette rencontre organisée par un abbé qui s’inquiétait de voir Hergé truffer sa prochaine aventure, déjà annoncée, de clichés rétrogrades et colonialistes sur la Chine. Pour souligner l'importance de cette rencontre, Hergé crée dans Le Lotus Bleu un nouveau personnage, Tchang, auquel il donne le nom de son ami, ce qu'il n'avait jamais fait et ne refera jamais.

    On verra Tintin pleurer au départ de Tchang tout comme à la fin de cette BD comme pour souligner la correspondance entre les deux œuvres. Dans la vraie vie, les retrouvailles n’eurent lieu qu’en 1981 peu de temps avant la mort d’Hergé. Ce dernier est cependant déçu car il retrouve un septuagénaire fatigué et bougon ne parlant plus très bien le français en lieu et place d’un jeune étudiant chinois de talent qui l’avait fortement influencé pour la suite de son œuvre.

    A noter que presque tous les éditeurs ont refusé de publier cet album. Certains se sont offusqués de s’attaquer aussi impunément à un mythe commercialement vendeur. Je trouve la démarche de l’auteur assez courageuse quand d’autres n'y verront que de la calomnie. Tintin est-il asexué ? Les femmes n’ont pas leur place dans l’œuvre disait Hergé. Certes. Cependant, on comprend mieux pourquoi. Ce n’est nullement un jugement de valeur mais juste une manière de comprendre certaines choses qui paraissaient bizarres car non dites.

    Au final, une BD qui contrairement à ce qu’on pourrait penser rend un bel hommage à Hergé.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:47:45
    Algernon Woodcock - Tome 1 - L'œil Fé - première partie

    Les planches de dessins sont absolument magnifiques. Les décors et les personnages sont bien dessinés. Il y a une grande richesse dans les traits et les couleurs ocre et bleutés. Chaque planche est digne d’un vrai tableau de maître tourmenté et coloré.

    L’ambiance dégagée est très singulière. On est très vite captivé malgré la complexité du scénario et du héros central de cette histoire, médecin de profession. L’histoire est pleine d’intelligence, de fantastique et de mystère. C’est au lecteur de reconstituer le puzzle. Parfois, c’est déroutant.

    Cependant, le plaisir de cette BD reste intact telle une ballade instructive et argumentée dans les méandres de l'inspiration et de l'imaginaire. Il y a un véritable style de narration directement inspiré par la littérature et notamment par les œuvres d’Edgar Poe entre folie et magie.

    Huit albums sont prévus pour raconter la vie d'Algernon Woodcock, un drôle de petit bonhomme avec un énorme chapeau qui abandonne progressivement son éducation cartésienne pour se plonger dans le monde de l’étrange. Nous le suivrons avec plaisir !

    Néanmoins, arrivé au 6ème album, cela semble bloquer alors que la qualité était irréprochable. Le 7ème album ne verra probablement pas le jour ce qui est handicapant pour terminer l'intrigue commencée dans le volet précédent. Il s'agirait cette fois-ci d'une mésentente entre les auteurs. Il m'arrive de plus en plus de penser qu'il faudrait acheter les séries totalement terminées pour éviter ce type de désagrément. Entre les affres de la création, le niveau des ventes et les rapports avec les maisons d'édition, cela devient un parcours du combattant. On ne peut que regretter car c'est bien le lecteur acheteur qui en payera le prix.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:44:21
    Melvile - Tome 1 - L'histoire de Samuel Beauclair

    Ce titre faisait partie de la sélection 2014 des bd que je devais lire dans le cadre de leur notation pour le prix de l'association des comités d'entreprise de ma région. la bibliothécaire m'a prévenu que la plupart des bd n'étaient guère joyeuses. J'ai compris que je ne devais surtout pas être dépressif avant d'entamer la lecture.

    Melvile est une histoire bien triste qui est arrivée à un homme qui a trompé son épouse enceinte de leur premier enfant. On voit ce qui arrive à ceux qui bafouent la fidélité érigée en valeur absolue d'une société américaine bien puritaine. J'ai surtout apprécié l'ambiance de cette ville perdue dans une immense forêt.

    Bon, le coup de l'écrivain en panne d'inspiration, je connais et j'ai heureusement passé outre. Pour le reste, on ne lâche pas une seconde ce récit prenant. Il y aura des révélations bien fracassantes qui prennent au coeur.

    Par ailleurs, et pour ne rien gâcher, le graphisme est somptueux avec un décor plus que soigné. Nous avons une oeuvre mûrement réfléchie et bien réalisée par un auteur qui promet.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:43:16

    Cette nouvelle édition est une merveille aussi bien sur la forme que sur le fond. Il aurait été dommage que cette série débutée en 2005 soit abandonnée à son funeste sort. Le lecteur est véritablement emporté par cette histoire où la psychologie joue le rôle maîtresse. Notre héros est un psycho-investigateur qui aide la police comme le fait le célèbre mentaliste sur la première chaîne.

    La réussite est surtout scénaristique car toutes ces enquêtes ont un fil conducteur. Certes, les personnages peuvent apparaître comme stéréotypées mais on s'incline devant une telle maîtrise de l'intrigue. La couverture découpée en puzzle est magnifique. Elle symbolise l'entrée dans la conscience d'une personne disparue. Je suis époustouflé par une telle qualité. Que dire également du final qui se termine en apothéose? Bref, cette lecture dans une plongée de l'esprit vaut réellement le coup.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:42:33

    De toutes les œuvres littéraires que j’avais étudiées en son temps à l’Ecole, j’avais surtout retenu la nouvelle fantastique de Guy de Maupassant. Le Horla, c’est d’abord un journal intime d’un homme qui va rapporter ses peurs et ses angoisses face à un mal qui le ronge de l’intérieur. On pouvait percevoir plusieurs lectures possibles : la maladie ? la folie ? ou bien une possession démoniaque ? Il est vrai que le Horla est représenté par un être invisible, ce qui laisse libre cours à l’interprétation.

    Pourtant, notre auteur Guillaume Sorel a choisi la voie de l'irrationnel à savoir celle de l’esprit dans sa cohabitation avec un être surnaturel. On observera également une grande part laissée à son animal favori : le chat qui joue déjà un grand rôle dans sa série Algernon Woodcock ou plus récemment dans Hotel Particulier. Ce félin n’a-t-il pas la réputation de ressentir les choses avant les hommes ? Il a senti la présence du Horla bien avant son maître et a pu par conséquent se mettre à l’abri en fuyant.

    J’ai bien aimé cette adaptation en bande dessinée de ce que je considère comme le chef d’œuvre de Maupassant car ce titre allait préfigurer le genre de la science-fiction et du fantastique. On va éprouver toute la solitude du personnage principal, on va suivre ses angoisses jusqu’à son basculement dans une espèce de folie qui le ravage de l’intérieur. De la quiétude, on va passer à l’inquiétude. Du raisonnement logique, on va sombrer dans l’ésotérisme.

    Que dire de cette bd ? Le dessin est tout d’abord une pure merveille. L’auteur est parvenu au sommet de son art. C’est franchement de belles planches à admirer. Je me souviens notamment de l’arrivée royale de ce navire brésilien dans la rade normande. J’ai été littéralement subjugué par le trait ainsi que par les couleurs harmonieuses. La lecture me fut très agréable.

    Cette réflexion sur l’irrationnel peut sans doute nous amener à une réponse qui ne sera sans doute pas parfaite. Au-delà de toute pensée torturée, c’est l’œuvre qui nous emporte avec cette atmosphère qui s’alourdit et cette tension croissante jusqu’au final effroyable. On n’oubliera pas de sitôt cette adaptation réussie.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:41:29

    Je vais relever un peu la note de cette oeuvre qui vient de remporter un prix (celui du public) lors du festival d'Angoulême 2014. Autant Come Prima ne m'avait guère convaincu, autant j'ai été séduit par cette oeuvre très originale tirée d'une histoire vraie.

    C'est l'histoire d'un couple hors du commun lors de la Première Guerre Mondiale et les années folles qui ont suivi. La psychologie sera de mise pour une interprétation hors pair. Il est question du respect des normes et surtout de leur transgression. Sexe, amour, jalousie, passion: un cocktail vraiment explosif. Même la mise en scène via l'enchaînement des cases est singulière. Il y a également un glissement progressif de Paul. Bref, tout semble parfaitement dosé.

    Pour moi, c'est cette oeuvre qui aurait dû remporter le grand prix. Il n'y a pas photo. Mais bon, ce n'est déjà pas si mal. Et puis, les planches sont simplement magnifiques. La confusion des genres et le traumatisme de la guerre portent cette bd à un très haut niveau. En tout cas, c'est d'une rare intelligence.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:40:41
    Johnny Jungle - Tome 1 - Première partie

    J'ai passé un agréable moment de lecture dans ce que je croyais être une bd typiquement humoristique. Il faut dire que la couverture ainsi que le personnage de Tarzan prêtent plutôt à sourire. Et pourtant, cela va plus loin et tout en subtilité.

    Nous allons avoir droit à une évocation de la vie de l'acteur Johnny Weissmuller qui a donné naissance au mythe mais avec un mélange des genres entre réalité et fiction. C'est assez bien orchestré avec de bonnes trouvailles. Le dessin est impeccable. On en redemande pour la suite qui clôturera ce diptyque.

    En conclusion, une biographie imaginaire qui a du punch, de l'humour mais également de l'émotion.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:39:58
    Jade (Malassagne) - Tome 1 - Jade

    Jade nous conte le parcours d'un occidental dans le Tibet lors de l'invasion chinoise en 1959. L'action démarre très fort, un peu comme si on avait loupé le début d'un film. On ne saura rien sur la relation entre Harry et Pema, comment ils se sont rencontrés etc...

    Il y a un peu un côté Indiana Jones mais sans le côté fantastique. Par contre, Harry n'est pas un sentimental avec les armes car il n'hésite pas à tuer de sang froid. On est finalement très vite happé par cette bd grâce à son découpage plutôt dynamique.

    J'ai bien aimé cette exploration de la culture tibétaine. Il y aura également une grosse part au fantasme des occidentaux de voir de la magie à ce qui est loin et qu'ils ne connaissent pas. Jade sera tout un symbole.

    A noter également un dossier de notes de 8 pages de l'auteur en fin de volume qui sera très intéressant pour nous exposer le problème des relations entre la Chine et le Tibet. Dommage que le format d'édition soit si petit car ce n'est pas judicieux ainsi qu'une bonne mise en valeur.

    C'est un bon one-shot à découvrir. Le dynamisme du jeune auteur (24 ans) nous emporte vers l'aventure. J'ai franchement senti de grandes potentialités et donc un grand talent. Jade est l'une de ses premières bd et c'est déjà impressionnant de maturité. Il a été lauréat jeune talent en 2008 à Angoulême. J'espère qu'il percera.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:38:41
    King's Game - Tome 1 - Volume 1

    C'est un thriller ado qui commence à la manière de Death Note avec des règles bien précises qui entraînent la mort de ceux qui ne les respectent pas. L'introduction est plutôt moyenne et peu avenante mais plus le récit avance, plus la tension monte et on est finalement en plein dedans.

    En effet, à la fin de chaque tome, on n'a qu'une envie: connaître la suite avec impatience. C'est vrai que la technique n'est pas nouvelle pour susciter le suspense. Cependant, l'efficacité sera de mise car tout est conçu pour tenir le lecteur en haleine. Bref, le pari est réussi à ce niveau.

    Par ailleurs, et pour ne rien gâcher, le trait paraît plutôt avenant en étant fin. Le découpage et la mise en scène sont parfaitement équilibrés. Sur la forme, c'est convenable car le dessin ne s'embarrasse pas des détails pour aller à l'essentiel. Il y a un très fort rythme de la narration.

    Au niveau des incohérences du scénario, on se rend compte que les morts s'accumulent et que la police semble absente. Le monde des adultes est totalement écarté. On a l'impression de plonger dans un délire d'adolescent avec l'introduction d'une dose de fantastique.

    En conclusion, on passe un agréable moment de lecture assez addictive. A qui le tour ? A noter qu'après 5 tomes, une seconde saison serait en cours en prenant les mêmes bases scénaristiques que la première.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:37:13

    Elle s'appelle Anna. C'est une jeune et jolie métisse né d'un père blanc et d'une mère noire qui ont disparu à sa naissance. Elle sert dans le bar de sa tante dans le quartier d'Harlem en pleine ébullition.

    Nous sommes au beau milieu des années 20. C'est l'heure de la prohibition mais également celui du rythme endiablé du jazz. On s'amuse beaucoup derrière toutes les interdictions morales. Cependant, au détour d'un article de journal, de vieux souvenirs vont ressurgir. En effet, il se cache un lourd secret de famille. Quand il sera révélé, rien ne sera plus pareil.

    Le scénario est certes classique mais encore une fois, Joël Callède sait le mettre en perspective. C'est du grand art et une véritable réussite. Au-delà de l'histoire, on voit le malaise d'une personne qui est le fruit de deux communautés que tout oppose dans une époque résolument raciste.

    Anna va donc à la recherche de ses origines. C'est d'ailleurs couplé avec celle d'une expédition qui tente de retrouver les traces où l'homme est né. Tout va nous ramener au berceau de l'humanité c'est à dire l'Afrique. Nous avons tous la même origine...

    Avec un dessin raffiné et élégant, ce premier tome introductif met en place une aventure passionnante et romantique que l'on suivra avec plaisir.

    Le second tome nous entraîne sur la terre africaine après un voyage en paquebot de luxe. On découvre de belles images de la savane africaine qui ressemble à des clichés de cartes postales. Les couleurs sont chaudes. C’est un émerveillement pour les yeux. En même temps, le récit évolue et on assiste à des amours marqué par la passion entre rapprochement et séparation.

    On voit également l’émergence d’un personnage ayant réellement existé à savoir Karen Blixen qui ressemble trait pour trait à une certaine Meryl Streep qui avait joué le rôle au cinéma pour Out of Africa. Ce film fait partie de mes préférés. J’ai d’ailleurs retrouvé dans ce second tome tout le parfum de ce film mythique.

    Cependant, cela va plus loin car il est question de recherches archéologiques sur l’origine de l’humanité. Il faut dire qu’à l’époque, on situait cette origine en Asie. L’appel des origines n’est pas seulement la recherche du père mais bien de celui de la race humaine. En tout cas, j’ai apprécié cette nouvelle mise en perspective.

    Au final, c'est une très belle série où l'on retrouve un souffle romantique qui fait défaut actuellement. Nous aurons d'ailleurs droit à une fin grandiose...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:36:21
    Royal Aubrac - Tome 1 - Tome 1/2

    On va suivre la destinée d’un jeune homme de 21 ans, étudiant en beaux-art, souffrant de tuberculose dans la France de 1904. Il accepte de se faire soigner dans un établissement perdu dans les montagnes de l’Aveyron : bienvenue dans le sanatorium de Royal Aubrac ! Bon, il faut dire qu’une odeur de mort rôde dans les couloirs avec ses courants d’air frais qui glacent le sang. Cela ne sera pas une sinécure pour notre héros. A moins que…

    Christophe Bec semble s’intéresser à ces hospices d’un genre particulier depuis son fameux Pandemonium où le lecteur avait littéralement basculé dans l’horreur sur fond de vérité historique. Il est clair que la tuberculose est une grave maladie dont peu en réchappent vivants car la façon de vaincre l’infection demeure un mystère pour les médecins. Or, ce récit va se différencier totalement de sa précédente œuvre car c’est plutôt intimiste et même romanesque. L’auteur a réussi à nous surprendre grâce à ce virage loin de l’horreur et du fantastique.

    En effet, notre jeune homme va rencontrer l’amour en la présence d’une belle jeune fille, malade également. Il va rencontrer des gens étonnants et ce passage à Royal Aubrac va être pour lui une formidable expérience humaine. On va suivre avec beaucoup d’émotion le combat que mène ce jeune homme contre la maladie. Il faut dire que cet établissement réservé aux classes aisées avait des idées révolutionnaires concernant les traitements dont certains aboutissaient à une rémission de la maladie.

    Concernant le dessin, le graphisme est plutôt d’un trait élégant avec de beaux paysages en perspective et une certaine finesse des personnages. Cette oeuvre crédible est réellement passionnante avec pour cadre une ambiance feutrée plutôt froide et blafarde. C’est un récit intense qui apporte une certaine humanité dans un lieu peu enclin à la joie. Une belle leçon de vie en somme ! Royal Aubrac va marquer les esprits.

    Le second tome qui clos ce diptyque est marqué par une forte émotion avec la disparition de plusieurs personnages atteint de tuberculose qu’on avait appris à connaître. Il faut dire que notre héros baignait dans un univers pas franchement très joyeux. Pour contrebalancer ce côté sombre et pessimiste, il y aura également des moments de joie et de relâchement comme cette virée nocturne en ville.

    En conclusion, c’est une œuvre sur la maladie et sur le fait que l’on doit profiter de chaque instant de vie, se concentrer sur le fait que cela pourrait être le dernier et qu’il faut le vivre pleinement. Bref, une belle leçon de vie. Pourtant, Je n’ai pas l’impression cependant que notre malheureux survivant va en profiter par la suite malgré une reconnaissance artistique tardive. Il y a beaucoup de nostalgie surtout à la fin.

    Bec nous a surpris par une bd résolument humaniste loin de ces séries à action retentissante. Il y a un remarquable talent d’écriture qu’il faut reconnaître. Bravo !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:35:30

    J'avais déjà bien aimé Le Sourire de la babysitter. Voilà une reprise de ce même récit assez salutaire. En effet, le résultat final me plaît et m'a davantage convaincu. On ne lâche à aucun moment cette lecture assez fluide.

    Il est vrai que ces deux filles sont de véritables garces dont il faudra se méfier. Cependant, j'ai bien aimé le final où l'on voit que les chemins parfois se séparent. La conclusion m'a rappelé de mauvais souvenirs avec l'amitié. Qui cesse d'être un ami ne l'a jamais été disait le proverbe. Je pense plutôt qu'il faut le voir comme l'auteur, c'est à dire comme une étape de sa vie qui nous permet d'acquérir de la maturité.

    Il est vrai que cela se concentre sur le plaisir et sur le désir avec la tentation. On peut avoir une autre lecture sur le plan des relations amicales dans une compétition finalement assez malsaine. Bref, sous un aspect assez léger, il y a une profonde réflexion. La fin de ce récit ne sera pas si immorale que cela !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:33:33
    Candy Mountains - Tome 1 - Tome 1

    Candy Mountains nous entraîne aux confins de l'horreur sur une idée déjà reprise dans la bd Seuls sur un mode plus soft.

    J'ai oscillé entre le 3 et le 4 étoiles mais force est de reconnaître que cette histoire originale va nous tenir en haleine. On a envie de connaître la suite de ce diptyque ayant pour cadre un service de traumatologie. Le bémol concerne des scènes d'une cruauté sans pareille où il faudra s'accrocher. Et puis, certains visages des protagonistes se ressemblent trop prêtant à la confusion.

    J'ai bien aimé l'atmosphère angoissante de ce récit parfois glauque. Les ambiances sont merveilleusement retranscrites. Il y a la coexistence de deux mondes au sein de cet hôpital dans lequel travaille Alice. Un terrible drame psychologique la relie à sa fille Maya.

    Pour l'instant, on ne sait rien de ce mystère qui semble être la clé entre ces deux mondes à savoir la réalité et une espèce de purgatoire où sévit un tueur boucher attiré par la peur. Bref, j'ai été plutôt séduit par ce thriller angoissant résolument adulte.

    Le second tome va donner la réponse à ce phénomène mystère dans cet hôpital. Cette réponse sera difficile à entendre psychologiquement. C’est un véritable drame qui se cache derrière tout cela mais pas là où on l'attendait. On ne peut qu’être sensible à ce récit horrifique qui explore l’âme humaine. Toute la noirceur de l’être semble être enfermée. Ce diptyque a su tenir ses promesses. Là, je n'ai plus aucune hésitation concernant le 4 étoiles !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:32:52
    Golias - Tome 1 - Le Roi Perdu

    Avec Golias, on retrouve Le Tendre dans toute sa splendeur d'oeuvre digne de La Gloire d'Héra ou encore de Tirésias. Visiblement, le genre mythologie grecque lui réussit fort bien. Le scénario est impeccable dans son déroulement. On est tout de suite happé par la destinée de Golias dans ce monde antique. C'est le début d'une grande aventure épique sur fond de trahison classique du frère du roi. On a véritablement envie de connaître la suite.

    Outre un récit fort bien mené, on pourra admirer un dessin parfois somptueux. J'ai bien aimé la colorisation ainsi que des personnages expressifs dans des décors magnifiques. On appréciera le moindre détail. Bref, le graphisme sera à la hauteur du scénario. Lorsqu'il y a bonne coordination des deux, cela ne peut que former une grande série à venir.

    Le second tome était fort attendu. Allait-il confirmer le succès du premier chapitre ? En ce qui me concerne, c'est bien le cas. La fleur du souvenir va marquer un tournant dans la quête de notre héros pour sauver son père empoisonné par son oncle félon. Il faut dire que la soeur de Golias va jouer un grand tôle dans cette aventure sur fond de mythologie. La couverture lui est d'ailleurs consacré à juste titre. Le dessin est magistrale car il nous permet une immersion totale dans le monde de la Grèce antique. Pour le reste, on a hâte de découvrir la suite.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:32:12
    D

    Il y a des bds où dès que je lis les trois premières pages, je sais d'avance que cela va me plaire. Celle-ci en fait incontestablement partie certainement grâce à son style et à son élégance qui se détache du lot des productions habituelles.

    Je n'ai pas lu grand chose de Alain Ayroles mais Garulfo tout comme De Cape et de Crocs font partie de mes bds cultes. C'était déjà un très bon début ! Après, j'essaye de juger sur pièces. En l'espèce, je vois que l'auteur dans un genre différent de ce qu'il a déjà fait, arrive encore à me surprendre. Les dialogues sont de très hautes qualité et on ne s'ennuie pas. Les dessins sont de toute beauté. Les couleurs qui varient selon les scènes arrivent à nous procurer des sensations. Bref, c'est du pur bonheur !

    La couverture est un peu trompeuse car elle nous montre un personnage Lord Faureston dont on croit qu'il va être le héros de ce récit ce qui ne sera pas vraiment le cas. Pourtant, j'ai encore un léger doute même à la fin de ce premier tome. J'espère que l'auteur ne tombera pas dans un manichéisme de bon aloi. On va dès lors attendre la suite et voir. Pour l'instant, c'est du tout bon.

    Le second tome voit l'apparition d'un nouveau personnage Lady d'Angerès qui semble détenir la clé de cette histoire de vampires. Par conséquent, exit Lord Faureston qui faisait pourtant la couverture du premier volume. On comprend que les voyages en Afrique de notre héros aventurier Richard Drake lui ont permit de découvrir des choses qui vont au-delà de son cartésianisme. Qui est le mystérieux D ? Cela semble sauter aux yeux. Mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir d'autant que le dessin est toujours aussi agréable à regarder.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:30:08
    Aâma - Tome 1 - L'odeur de la poussière chaude

    Aâma, c'est une science-fiction un peu plus intelligente que la moyenne. Elle fait appel à un ingrédient nouveau qu'est celui du drame intimiste que vit son principal protagoniste embarqué dans une aventure qui le dépasse. On voyage dans l'espace et on fait un petit tour sur une planète mais ce qui compte, c'est l'avancée intérieure du personnage. En effet, ce dernier a perdu sa femme, sa fille et son commerce. Il n'a plus rien à attendre de la vie. Bref, un looser comme on les aime.

    C'est une ambiance particulière et nouvelle qui ne colle pourtant pas avec le genre. Le résultat est étonnant de maîtrise jusque dans le découpage des planches et la cohérence du scénario. J'ai admiré également une riche palette graphique qui me fait dire que l'auteur a amélioré son trait que je n'aimais pas à ses débuts. Je ne peux que constater que cette série est une vraie réussite qui intègre tous les codes du genre avec des clins d'oeil à l'univers de Moebius, Léo ou encore Pierre Boule avec sa planète des singes. A découvrir !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:29:29

    Enfin un album qui sort du lot ! Au scénario, on retrouve tout le talent de Fabien Nury. Il sait composer un polar âpre et dur comme je les aime. J'avais déjà adoré le fameux Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle né de la collaboration de ces deux auteurs. C'est une parfaite alchimie pour un résultat plus que convaincant.

    Le dessin de Brüno n'est pourtant pas celui que je préfère dans la bd de manière générale mais il arrive à sublimer les personnages, à leur redonner vie. On oublie tout le reste et on se plonge dans le fin fond du Texas où règne souvent la loi du plus fort. Le cadrage à la manière cinématographique est tout simplement bluffant. Bref, c'est du plaisir à l'état pur !

    Que dire de plus ? On aimerait bien retrouver Tyler Cross pour d'autres aventures mais ce one shot n'appelle pas de suites interminables. C'est unique et c'est finalement mieux comme cela!

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:28:40
    Cornélius Shiel - Tome 1 - La Princesse des abysses

    Cornélius Shiel commence de manière assez magistrale. C'est franchement une belle entrée en matière où notre jeune écrivain va vite basculer dans le paranormal. Le récit de ce premier tome est totalement maîtrisé de bout en bout. C'est même audacieux quant au point de vue choisi et c'est ce que j'ai apprécié.

    En effet, l'auteur semble démontrer que dans la lutte des forces du bien contre le mal, toutes les parties sont fautives par les exactions commises. Il va placer son héros du côté obscur c'est à dire comme le confident d'un agent du mal. Bref, il faut se préparer à être du côté de satan contre les anges de dieu. C'est quand même un peu poussif. Cependant, l'auteur trouve la manière de nous faire l'accepter et cela constitue l'originalité de cette oeuvre.

    Par ailleurs, le graphisme est époustouflant ce qui ne gâche rien à la bonne idée de départ. Il y a une réelle maîtrise du dessin. Les planches et les couleurs sont de toute beauté.

    Le cliffhanger final permet de relancer l'intérêt de la série qui ne va s'étaler que sur trois tomes. Cela promet d'être intéressant.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:27:40

    J'ai apprécié le récit de Julie Maroh sur un sujet aussi difficile. Elle a osé montrer la vie d'une icône de rock que tout le monde ou presque adule. En réalité, c'est un vrai démon d'égoïsme qui fait du mal à son entourage. On reconnaîtra sans doute le chanteur de Noir Désir dont la vie privée s'est étalée dans tous les journaux et qui n'en reste pas moins détestable. Ce n'est pas sa vie qui est décrite au risque d'un procès mais la démarche reste la même: les Tazanes se ressemblent malheureusement !

    Skandalon explore le monde des scandales et va jusqu'au bout de la logique. On assiste à une véritable descente aux enfers avec cette spirale auto-destructrice. Julie Maroh avait su me captiver avec sa précédente oeuvre d'une maturité hors norme à savoir Le Bleu est une couleur chaude. La voilà qui réitère avec un peu moins de succès en ce qui concerne son graphisme. La différence est perceptible. Je pense que la technique et la couleur rouge de l'album ont favorisé un trait plus gras et moins élégant.

    Au final, c'est un essai plutôt réussi sur la notion "d'interdit". On sait quelles sont les limites à ne jamais franchir.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:27:04

    L'auteur Xavier Coste nous avait fait découvrir Egon Schiele dont je ne connaissais pas l'oeuvre. Il s'attaque cette fois-ci au poète maudit à savoir Arthur Rimbaud. Lui aussi aura une courte vie et ne connaîtra pas la gloire alors qu'il est sans doute le plus grand poète de tous les temps. C'est sans doute le point commun de ces destins brisés.

    J'ai toujours voulu en savoir un peu plus sur Rimbaud. Il sera traité les deux parties de sa vie qui s'opposent diamétralement. La Ligne de fuite évoquait déjà le Rimbaud marchand d'arme africain. Comment a-t'il pu devenir un homme en fuite c'est à dire tout ce qu'il méprisait. J'avoue avoir préféré la première partie de sa vie entre son adolescence tumultueuse et sa relation avec Paul Verlaine dans le Paris de l'après-Commune.

    Le talent conduit-il nécessairement à se couper du reste du monde et de devenir un homme haïssable ? L'ambition peut être dévorante et conduire aux pires extrémités des passions. Bref, on découvre un portrait sans complaisance. On est au-delà de la vision du jeune et beau poète romantique. La fin n'en demeure que plus poignante encore. C'est un somptueux album que je vous recommande. Et dire que l'auteur n'a que 24 ans...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:25:30

    C’est la première fois que je vois une œuvre de Junji Ito, le maître du frisson, aussi abouti ce qui explique mon 4 étoiles. J’avais peur de me retrouver pour un recueil de différentes nouvelles dont la principale faisait la couverture. Le Mort amoureux échappe à cette règle. C’est une longue histoire en quatre chapitres qui s’acheminera vers une conclusion. On aura bien une réponse au mystère de ce mort amoureux qui sévit depuis le début. L’auteur a pris son temps pour développer son récit aussi terrifiant que captivant.

    Tout part d’une croyance urbaine japonaise qui consiste à demander au premier passant venu par soirée de brouillard des prédictions de type amoureuse. Le jeu consiste à se prêter à cet oracle et d’alimenter ou pas les espoirs de jeunes gens en quête d’amour. Cependant, cela tourne mal depuis qu’un certain jeune homme en noir prédit que du négatif. Un lycéen qui revient dans sa ville d’enfance va essayer de combattre ce nouveau fléau ce qui fera resurgir des blessures psychologiques profondes.

    On retrouve tous les aspects liés à l’univers de ce mangaka où le quotidien bascule soudainement. C’est une atmosphère inquiétante et oppressante où l’on croise des fantômes et autres corps en décomposition dans une ville où le brouillard tombe assez souvent. Il aime jouer sur la chair de ses personnages pour les transformer. L’histoire ne manque pas d’originalité même si la fin peut prêter à confusion quant à l’identité de ce mystérieux jeune homme. En tout cas, les différents personnages ont été bien travaillés et exploités à bon escient. L’édition est de bonne qualité. Rien à redire.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:24:38

    J'aime beaucoup les one-shot de Cyril Bonin notamment La Belle Image et L'Homme qui n'existait pas toujours aux Editions Futuropolis. Je dirais "et de trois!" comme un parcours sans faute.

    L'auteur utilise un brin de fantastique pour broder une histoire qui tient parfaitement debout et qui nous fait réfléchir sur notre condition humaine dans une approche à la fois intimiste et sociétale.

    Le thème ici exploité sera celui de l'amour. Il est dommage qu'un virus fige à jamais les amoureux alors que la haine se propage dans le monde. Tomber amoureux nuit gravement à la santé comme la cigarette peut-on lire sur la couverture. Cela intrigue d'emblée. On ne sera pas déçu par cette lecture tant le rythme est maintenu.Il y a comme toujours d'excellentes trouvailles.

    La conclusion de cette histoire m'a grandement séduit au risque de rester figer. Déjà une victime à déplorer...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:23:49
    Twilight - Tome 1 - Fascination - Volume 1

    Je sais que je vais sans doute provoquer des sourires amusés mais j’ai franchement aimé cette histoire d’amour remplie d’émotion entre attente et parfois déboire. J’avais snobé la saga cinématographique jusqu’au 3ème volet où j’avais fini par succomber en étant certes entraîné de force par mon épouse. Du coup, on s’est bien rattrapé puisque nous avons Twilight sous tous les supports existants (CD des musiques de chaque film, DVD, livres et maintenant les mangas en guise de cadeau de Noël). En effet, c’était plutôt très mal vu d’apprécier cette saga plutôt réservée à un public adolescent romantique avec un côté très lisse et trop parfait. Cela plaît ou pas.

    En tout cas, pour ma part, j’ai apprécié la profondeur des trois personnages principaux. Je vais au-delà du dénigrement systématique par ouverture d’esprit. L’auteur a su rester fidèle à l’œuvre de Stéphanie Meyer entre tendresse et fantastique. Edward Cullen est beau, très passionné et amoureux, mystérieux mais tellement dangereux. Bella est sensuelle et intelligente. Le mythe du vampire est complètement revisité. Cela m’a permis de passer un bon moment et d’échapper un peu à la morosité actuelle. Le récit est très prenant. C’est un univers particulier qui nous enivre. C’est surtout intemporel et intergénérationnel.

    Par ailleurs, c’est l’un des mangas les mieux dessinés que j’ai pu lire jusqu’ici. L’édition est d’excellente qualité et le prix sera celui d’une bd européenne classique, ce qui est inhabituel et peut surprendre. Bref, un manga sublime de délicatesse et de beauté. A noter que le troisième titre ne s’intitule pas « Twilight » mais « New moon » comme pour mieux respecter le roman (chaque tome sera divisé en deux parties). Les passages en couleurs sont époustouflants. Un esthétisme réellement impeccable qui fera plaisir aux fans. C’est un peu différent du film mais c’est ce que j’ai apprécié. Il fallait donner une nouvelle touche et le pari est réussi. Je le conseille à ceux qui ont aimé la saga.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:22:54
    Hell School - Tome 1 - Rituels

    Il n'y a rien à faire: je suis fan d'une certaine catégorie de bande dessinée résolument moderne et d'une certaine manière d'amener le scénario. Bref, ici l'efficacité sera de mise car on ne lâche plus la lecture et vers la fin, on n'a qu'une envie: découvrir la suite. Tout est parfaitement bien dosé.

    Les personnages ont du caractère notamment nos trois rebelles qui forment un trio de choc. Il y a également une mise en scène savamment orchestrée. La lecture est fluide et très agréable. Le récit qui situe une institution scolaire dans une île non loin de la côte d'azur est franchement très original. Il y a une ambiance oppressante qui y règne et qui est palpable. Le second tome n'a fait que renforcer mon impression première...

    En conclusion, il n'y a aucune raison de ne pas accorder le 4 étoiles. C'est amplement mérité et cela change de ces vieilles bd dont les jeunes s'extasient pour faire plaisir à leurs ainés tout en s'ennuyant réellement à la lecture. Rien de tel en l'occurrence. Hell school lance un vent rebelle de renouveau avec pour thématique la souffrance dans le groupe. Très intéressant !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:21:53

    J'avais beaucoup aimé la série Kenya pour son originalité qui mêlait espionnage et fantastique. Je ne me lasserais jamais des scénarios imaginés par Léo qui fait évoluer ses personnages au milieu d'une faune et flore inquiétante.

    Alors, voilà un nouveau concept : la saison 2 s'intitule désormais "Namibia". On peut dire que le titre a changé et donc ce n'est pas tout à fait la même série même si elle s'inscrit comme une suite aux aventures de Kathy, une héroïne qui ressemble beaucoup à une certaine Kim ...

    Les thèmes ainsi que la problématique de cette nouvelle saison semblent un peu différents de la précédente. Oui, il y a un véritable renouvellement de l'histoire qu'on suivra avec grand plaisir. Le dessinateur change également mais le style de Léo reste le même. Ce cycle comprendra 5 albums dont la diffusion sera assez rapide. A suivre...

    Cependant, le 3ème tome s'est quand même fait un tout petit peu attendre. On a l'impression que le récit stagne un peu avec ce retour avorté de notre héroïne dans la mine mystérieuse. Pour autant, on assiste à un tournant de l'histoire assez intéressant avec l'irruption d'une secte religieuse en relation avec des extraterrestres. L'apparition d'un nouveau messie va ajouter un peu plus de piment à ce récit déjà bien assaisonné. Bref, l'intérêt ne faiblit pas.

    Le 4ème tome donnera plutôt dans l'explication avec une note qui fera très X-Files dans le genre complot intergouvernemental face à une invasion extraterrestre. Nous savons désormais à quoi nous attendre. D'ailleurs, la couverture ne fait aucun doute. Notre héroïne va devoir se battre pour sauver le monde, rien que cela ! C'est un peu le retour à la case départ en passant par cette fameuse mine. Bref, on se dit que le récit n'avance pas au niveau de l'action. C'est également le temps où les politiques interviennent et en premier lieu l'ancien Premier Ministre Winston Churchill. Dommage que le récit se perde dans des situations de moins en moins crédibles. On attend le final en espérant qu'il relève un peu le niveau auquel nous ont tant habitué les auteurs.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:21:05

    Lorsqu'on évoque la Première Guerre Mondiale, on se souvient de cette sale guerre qui a duré 4 ans. On se souvient des tranchées et du nombre impressionnant de pertes en vies humaines. Cependant, il y a eu également les blessés et les mutilés. Le thème traité par cette bd est celui des gueules cassées. En effet, il y a eu 500.000 cas de mutilations et de visages ravagés. Notre héros qui fut jadis un bel homme revient dans son village natal des Pyrénées quelques mois après l'Armistice. Il va avoir du mal à s'intégrer ne serait-ce que dans sa propre famille. On va ressentir toute la rage qu'il contient. Il a perdu tous ses amis dans ce conflit.

    Ce premier tome est particulièrement réussi. Cependant, la fin arrive trop vite. Cela semble se terminer sur un coup d'éclat mais on devine qu'il y a autre chose qui se cache. Cette chronique intime est doublée d'une enquête policière sur un tueur d'animaux. On se demande comment les deux histoires vont se rejoindre et quel est le lien avec notre poilu. C'est en tout cas traité avec subtilité, pudeur et intelligence. Comme quoi chez l'éditeur Bambou, il peut y avoir de bonnes surprises...

    La seconde partie qui clos ce diptyque nous apporte une révélation de taille qu'on n'avait pas vu venir. L'ambiance sera tout aussi tendu. L'enquête policière avance et son dénouement tiendra ses promesses. J'ai bien aimé cette bd pour son thème de la crise d'identité avec pour décors les belles montagnes et vallées des Pyrénées. Il est clair que les horreurs de la guerre change radicalement la perception d'un homme. C'est une oeuvre qui semble bien ancré dans le réel pour faire passer une certaine émotion. Bref, une réussite du genre.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:20:12
    La lignée - Tome 1 - Antonin 1937

    L'intrigue est très intéressante car mystérieuse. L'aîné d'une famille est frappé d'une malédiction: il meurt dans sa 33ème année comme le Christ. On devine que c'est lié à une mystérieuse statue précolombienne qu'un des ancêtres de cette famille avait reçu en cadeau.

    Cependant, dès le premier tome, on va partir sur la guerre d'Espagne. Le concept est celui d'un scénario écrit à quatre main par les principaux auteurs de la collection Grand Angle chez Bamboo.

    Bref, le choix a été d'ancrer chaque histoire dans une réalité historique différente. Ainsi le second tome nous emporte dans la tourmente des manifestations violentes à Brest peu après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. On regrettera que les dates de certains faits historiques ont été honteusement tronqués pour les besoins du récit.

    Dans l'ensemble, c'est une saga familiale plutôt réussie qui pourrait être adaptée un jour en feuilleton pour la TV comme pour Les Maîtres de l'Orge par exemple. Il y a une intrigue bien spécifique à chaque album. Vers la fin, plutôt que de subir leur destin, les ainés maudits vont essayer de combattre la malédiction.

    Le quatrième et dernier épisode va réserver une surprise de taille qui donne une cohérence à la série. Bref, il faut lire jusqu'à la fin pour pouvoir bien apprécié cette série à sa juste valeur. Du bon travail au niveau du scénario.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:18:07
    Thermae Romae - Tome 1 - Volume I

    Je ne me suis pas ennuyé à cette lecture plutôt originale et instructive. Ce manga utilise le voyage dans le temps pour raconter l'histoire d'un architecte en thermes et bains romain sous le règne de l'Empereur Hadrien instigateur de la pax romana.

    Dernièrement, j'avais lu Virtus qui ramenait des Japonais au temps des gladiateurs. Le principe est un peu le même mais en sens inverse. C'est tout de même curieux que cette idée exploitée quasi en même temps. Il s'agit de confronter la société japonaise à celle des romains et trouver certaines similitudes.

    Le graphisme est somptueux et traduit la beauté de Rome et de l'Antiquité. Il y a la beauté et la finesse du trait qui sont réunis pour notre plus grand plaisir. Bref, le succès de cette série ne devrait pas démentir d'autant que c'est bien documenté.

    C'est clair que ce manga vous fera appréhender les bains d'une autre manière. Cela apporte quelque chose de différent et que j'ai instantanément aimé malgré le côté loufoque de l'idée principale. Cela donne véritablement envie de se baigner au calme. Bon, je vais prendre un bon bain.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:17:26

    J'ai aimé suivre les aventures de ce petit garçon vif et curieux dans le Kenya, loin de la représentation touristique que nous en avons. Nous découvrons un très beau pays qui est mis en valeur par un graphisme époustouflant. J'ai beaucoup aimé la finesse du trait. Certaines planches sont d'une exceptionnelle somptuosité.

    C'est le même auteur qui avait réalisé "La ligne de trait" dont la lecture ne m'avait pas laissé indifférent. On voit qu'il a progressé et plutôt dans le bon sens avec ici la fraîcheur et l'espièglerie du regard d'un enfant.

    Il y a une atmosphère qui semble unique avec des personnages plus vrais que nature. On se laisse véritablement entraîner par l'ambiance, les couleurs, les rues, la mer. C'est virevoltant comme la poursuite de Naïm par son frère Hassan pour le ramener sur les chaises de l'école coranique. Cependant, le contact direct de la vraie vie sera le plus fort.

    En résumé: un très beau récit initiatique pour un diptyque de qualité !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:16:32
    À l'ombre du convoi - Tome 1 - Le poids du passé

    A l'ombre du convoi commence par une préface assez poignante qui nous rappelle que la démocratie est un combat de tous les jours, qu'il faut connaître la barbarie d'hier pour défendre la démocratie d'aujourd'hui. Il est clair que ce discours va énerver ceux qui n'aiment pas les rappels des leçons du passé. On l'a appris à l'école et la plupart souhaitent passer à autre chose. Cependant, l'histoire n'est-elle pas en train de se répéter avec la montée des extrêmes et la stigmatisation d'une partie de la population ? Les juifs hier, les roms aujourd'hui...

    Ce diptyque va illustrer la période la plus sombre de l'histoire du XXème siècle ayant conduit à la pire des atrocités. C'est tiré d'une histoire vraie, ce qui rend la lecture plus intensive à connaître les moindres détails de ces destins qui vont s'entrecroiser au détour d'un convoi. On peut se demander pourquoi les résistants n'ont pas arrêter le massacre. En effet, pendant toute la durée de la guerre, un seul convoi a été stoppé et c'est l'histoire de ce train en Belgique.

    Cette lecture va remettre les choses en place. C'est utile de replacer les choses dans leur contexte d'autant que cette oeuvre tente d'expliquer les mécanismes qui ont conduit à cette sauvagerie sans nom. Pour le reste, c'est bien dessiné et le déroulement des scènes est savamment orchestré malgré les nombreux flash-back. En conclusion, une bd historique à posséder.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:15:44
    Millénium - Tome 1 - Les hommes qui n'aimaient pas les femmes - Première partie

    J'avais vu le film suédois au cinéma et j'avais été plutôt satisfait. C'est un polar bien glauque. Le climat typique des pays nordiques était bien reconstitué. La bd ne fait que reprendre l'adaptation du roman du défunt Stieg Larsson.

    C'est une sombre enquête journalistique au scénario assez fouillé et qui repose sur deux protagonistes que tout oppose. C'est ce duo de choc qui fait l'originalité et le charme de cette oeuvre.

    C'est un thriller plein de suspense avec une ambiance glaciale très réussie. Une affaire vieille de quarante ans qui fait resurgir les vieux démons du nazisme où l'exploitation de la face cachée d'une société rayonnante. Il y a des scènes d'une noirceur absolue où il faudra s'accrocher. De la violence certes, mais qui ne fait pas exagérée ou mal placée.

    En conclusion, c'est une adaptation en bd plutôt réussie alors que ce n'était pas évident. J'ai renoué avec une histoire bien captivante à l'ambiance unique. Deux mots : touchant et percutant ! Un polar nordique qui ne laissera pas indifférent !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:12:23

    Deadline où le récit de la vie de Louis Paugham engagé malgré lui dans les rangs sudistes et qui cherche à venger la mort d'un prisonnier noir. Peut-on parler simplement d'une rencontre et qui expliquerait un combat acharné par la suite ? Certainement pas ce qui m'a rendu dubitatif. Et pourtant, les parents de notre jeune héros ont bien été massacré. Bref, ce western m'a rappelé pour la thématique l'excellent film de Quentin Tarantino "Django unchaîned" que j'ai vu cette année au cinéma.

    En ce qui concerne les couleurs, on observera le rehaussement des ambiances par une chaleur issue des jaunes et oranges et savamment distillés. Personnellement, j’ai alterné les phases de pure enthousiasme quant au trait réaliste avec d'autre à la limite de l'exaspération en ce qui concerne les choix scénaristiques. Je pense notamment à la rencontre amoureuse. Cependant, ce récit nous emmène plus loin dans le franchissement des limites avec un rythme qui ne faiblit pas. On est emporté dans la tourmente d'une guerre et des horreurs commises sous prétexte d'une différence de couleurs.

    Par ailleurs, la conception, le ton et l'environnement me semblent juste. C'est une Amérique en pleine construction qui se déchire mais qui avance vers le progrès. Cette oeuvre reste une petite perle dans laquelle on pourra y retirer une immense plaisir de lecture. La réussite est bien au rendez-vous !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:11:27
    Abymes - Tome 1 - Première partie

    Abymes est encore une série à concept pour le moins intelligent. Pour autant, j’ai l’impression que Valérie Mangin ne sort pas de son thème favori qu’est l’uchronie. En l’occurrence, elle s’applique au destin d’hommes célèbres ayant marqué la littérature ou le cinéma. Je ne vais pas critiquer car j’aime également ce genre de thèmes. Le talent de la scénariste fait que c’est bien exploité. J’ai toujours du plaisir à lire ces œuvres.

    Le second tome nous transporte après la Seconde Guerre mondiale et l'épuration qui a suivi en France. Un réalisateur de film semble être dans le collimateur. Henri-Georges Clouzot sera surtout la victime d'une sombre machination alors qu'il est entrain de tourner un film sur la vie de Balzac. On voit forcément le lien avec le premier tome. La mise en abyme est encore une réussite.

    Le troisième tome réserve d’ailleurs une surprise de taille puisque l'auteur elle-même se met en scène et que c’est son célèbre mari qui est au dessin. Il est vrai que dernièrement, une autre série à concept à savoir Trois Christs m’avait fortement déçu. Là, le rattrapage est plutôt réussi.

    L’exercice consiste à s’amuser de la mise en abyme. Cette trilogie avec 3 dessinateurs différents est très intéressante avec un scénario inventif et une cohérence digne de ce nom. Au niveau de la qualité, cela ira en crescendo avec une tension entre réalité et fantastique qui semble brouiller les pistes.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:10:53

    L'auteur enchaîne désormais ses productions à un rythme beaucoup plus soutenu pour le bonheur de ses fans. L'infiniment moyen est un recueil de planches dessinées entre 2003 et 2011 publiés ici et là. J'ai beaucoup aimé la préface signée par Didier Tronchet et qui s'intitule "l'homme qui ne voulait pas de préface". Fabcaro est effectivement un homme qui souhaite être discret. Et pourtant, avec un talent pareil, cela devrait exploser!

    Son dessin à la fois expressif et relâché est un vrai régal pour les yeux. Son humour fait à chaque fois mouche. Ses décalages fréquents conduisent à la drôlerie de certaines situations. Il peut être féroce mais reste toujours juste. Son humour est piquant mais ravageur. C'est du comique à l'état pur ! J'aime ce regard décalé sur la société de consommation qui l'entoure. Il a un sens de la chute qui reste inégalé. Bref, on est comblé de bonheur.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:09:58

    J’ai bien aimé l’histoire de ces deux officiers britanniques de sous-marins qui ont lutté contre les nazis et les japs au cours de la Seconde guerre Mondiale. On est entraîné dans la mer du Nord, plus précisément près d’un fjord norvégien puis dans l’Océan indien pour la seconde partie.

    Un officier cherche à monter en grade pour être capitaine en multipliant les actes de guerre héroïque. Cependant, couler un navire ennemi n’est pas aussi facile. On ne balance pas une torpille comme cela. Il y a des règles à respecter pour atteindre le but. Bref, la première partie va ressembler à une bérézina qui aurait pu couter cher.

    La seconde partie sera celle de la revanche dans une partie de jeu d’échec qu’il joue avec son mentor. J’ai franchement bien accroché alors que le dessin assez nébuleux ne donnait pas franchement envie. Cependant, il s’est passé quelque chose qui justifiait de l’intérêt qu’on porte non seulement au récit mais à ces deux hommes à la psychologie différente. La vie des sous-mariniers est un excellent leitmotiv. Cependant, le propos sera ailleurs comme un juste retour des choses.

    J’ai lu la postface avec intérêt car je me rends compte que les auteurs auraient pu en tirer une partie assez intéressante. C’est dommage car il y avait de la matière. Je n’en avais jamais entendu parler et cela aurait mérité crédit. En tout cas, une belle aventure humaine que ces derniers corsaires.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:09:03

    Steve Lumour gagnerait à être connu tant il nous fait rire aux éclats car il s'agit d'un humoriste comme son nom l'indique. Cet ouvrage est une biographie qui lui est consacré pour le meilleur et pour le rire. Ses sketches vont faire sensation non pas à l'Olympia mais au supermarché du coin. Vous aurez compris qu'il s'agit bien d'un looser qui cherche l'art de la winne. J'ai adoré ce côté attachant de la biographie de l'homme le moins connu de notre siècle qui sera tout de même honoré d'un fameux prix: le Bidor.

    On va ainsi suivre son «épopée», de bides en bides, de spectacles miteux en interventions minables, en passant par des plateaux d'émissions TV régionales, jusqu'à la commercialisation du DVD de son spectacle... Bref, le parcours d'un humoriste au rabais.

    C'est toujours la franche rigolade qui nous attend avec un enchaînement de gags parfaitement maîtrisé. Fabcaro n'a rien perdu de son talent pour une série qui se révèle assez prometteuse. C'est toujours aussi décalé et parfois ringard. Cette dérision fait tout le charme de l'ensemble. J'apprécie réellement.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:08:01
    Indicible - Tome 1 - Les dieux noirs

    On passe véritablement un agréable moment de lecture avec ce récit de science-fiction sur fond apocalyptique d'invasion extra-terrestre. C'est un genre Independance day que j'aime bien. Bon, c'est vrai que le film de Roland Emmerich symbolise à lui seul le cinéma pop-corn...

    En l'occurrence, le récit est plutôt bien construit à partir d'une expérience scientifique qui tourne mal. Il y a tout ce qui faut dans le scénario pour ne pas s'ennuyer. Le rythme est efficace et le lecteur est tenu en haleine malgré toutes les grosses ficelles du genre. La parution se fera en deux tomes donc cela ne sera pas trop long. La série de Bec à savoir Prométhée aurait dû sans doute s'en inspirer ! La sobriété sera de mise. On retiendra surtout l'efficacité de ce thriller fantastique.

    Indicible demeure une bonne surprise à découvrir pour son scénario, pour ses dessins sobres et pour son ambiance.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:04:29

    Ce carnet de mariage est tout simplement un journal personnel drôle et hilarant car il va nous remémorer ce qu'est l'organisation d'une telle cérémonie. Il y a les bons côtés assez sympas mais également les tracas de toutes les démarches à entreprendre pour réussir le plus beau jour de sa vie. Bref, beaucoup se reconnaîtront dans cette autobiographie sur le thème du mariage. C'est tellement vrai !

    J'ai ri de bon coeur dès la seconde page ce qui est plutôt bon signe pour une bd qui m'a tout de suite mis de très bonne humeur. On va passera la demande en mariage au choix de la bague, à l'organisation de la cérémonie civile et religieuse, au choix de la salle et des invités, à l'enterrement de la vie de garçon jusqu'aux doutes avant le plongeon final.

    L'auteur a un bon coup de crayon et a su traiter ce sujet avec humour, tendresse, sensibilité et subtilité. C'est une belle réussite à tous les niveaux. A lire surtout avant de sauter le pas. Pour les autres, cela sera la nostalgie avec des anecdotes qui rappelleront de beaux souvenirs.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:03:39
    Castan - Tome 1 - Pour l'honneur du Macchawari

    Aventure, voyage et dépaysement seront au programme de cette série qui démarre sur les chapeaux de roues. Les auteurs qui débutent dans la bd sont deux frères. Ils signent là après trois ans de recherche graphique leur premier album. La série sera prévue en plusieurs cycles dont le premier fera trois tomes. Pour un coup d'essai, je trouve la prestation très réussie. Ils ont du talent.

    Le cadre politique est légèrement uchronique puisqu'il s'agit d'un empire au XVIIème siècle situé dans le golfe du Bengale: le Macchawari. La civilisation décrite est passionnante pour ses détails dans les décors et le vestimentaire. Il sera également question non seulement de la destinée de deux jeunes marins français au milieu d'esclaves de nationalités différentes mais également de celle d'un empire qui sera pris dans la tourmente d'une guerre. Il y a cette dimension en plus qui fait toute la différence.

    Cette bd mériterait d'être connue. Elle n'a malheureusement pas bénéficié d'une formidable publicité et pourtant... Bref, n'hésitez pas si vous tombez dessus car vous ne serez pas déçu.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:02:37

    L’enfant qui rêvait d’étoiles marque le parcours d’un chef cuisinier qui s’est vu décerner 3 étoiles au guide Michelin il y a peu. Il fait partie de la relève et de ce qu’on peut appeler la nouvelle cuisine. On va suivre son parcours de la plus tendre enfance avec sa grand-mère qui mitonnait de bons petits plats aux écoles de cuisine puis au passage dans les célèbres palaces hôteliers parisiens comme le Meurice. Il y aura également les rencontres et le voyage au Japon. A vrai dire, je ne connaissais pas Yannick Alleno.

    Les 3 étoiles au guide Michelin vous propulsent dans le cercle très fermé des plus grands cuisiniers du monde. Autant dire que cette distinction n’est pas volée ou achetée. Il faut en baver pour parvenir à ce niveau. Et une fois atteint, on n’éprouve pas pour autant de la satisfaction tant il a fallu galérer. C’est le portrait d’un homme de la France qui gagne, un homme qui a travaillé dur pour y parvenir. Il est clair que cette philosophie de vie qui se base sur la compétition via les concours ne fera pas dans l’adhésion populaire et entrainera nécessairement de la vile jalousie. Le message ambiant de l’œuvre : repérer celui qui a le talent qui fera toute la différence parmi la multitude : c’est une culture de l’élite et de l’ambition. J’ai bien aimé cette franchise, cette façon de voir les choses ponctuée par des anecdotes assez croustillantes quant au milieu.

    C’est vrai que je n’y connais rien à la cuisine car j’ai eu la chance dans ma vie d’être entourée par de très bonnes cuisinières. Pour autant, j’admire la gastronomie qui fait de notre pays l’un de ceux où l’on y mange le mieux au monde. L’un de mes dessins animés préférés est « Ratatouille » et il y est fait expressément référence en début de l’histoire comme un clin d’œil.

    Récemment, j’avais lu En cuisine avec Alain Passard qui insistait lui aussi sur les produits du terroir ainsi que la créativité culinaire. J’ai nettement préféré « L'enfant qui rêvait d’étoiles » car il est beaucoup plus instructif sur ce qui gravite autour de la gastronomie. On sait qu’il faut avoir la passion de la cuisine pour réussir mais il y a d’autres choses qui peuvent faire la différence pour gravir les échelons. Et ces réponses nous seront servies sur un plat. Un brin trop lisse pour les uns, trop rustique pour les autres, difficile de s’y retrouver. La gourmandise est un vilain défaut. Cependant, ce n’est pas le pire.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 19:00:42

    Le train des orphelins est une bd qui attire l’attention sur le sort d’un programme d’insertion des orphelins au Etats-Unis des années 1852 à 1929. Je n’avais jamais entendu parler de cela. C’est fort bien documenté dans un dossier assez pratique à la fin du premier tome. La bd se contente d’inventer une histoire mais se basant sur des faits historiques véridiques. Et je dois bien avouer que c’est prenant.

    Humainement, on se pose des questions. C’est clair qu’il y aura du pour et du contre. Fallait-il laisser ces enfants dans la rue livrés à la violence et à la prostitution ou bien essayer de les insérer dans des familles loin de New-York ? En voulant faire le bien, cette fondation caritative a parfois fait le mal. On est loin du train qui emmenait les juifs dans les camps de concentration et pourtant, cette œuvre semble présenter les choses de cette manière.

    Bref, les auteurs vont vraiment mettre l’accent où cela fait mal. Je ne vais pas retenir ces mauvais côté d’une œuvre manifestement dirigée. Elle a eu au moins le mérite de sortir de l’ombre un phénomène de masse concernant le déplacement de 200.000 orphelins sur la période considérée.

    C’est joliment dessiné dans un graphisme que j’affectionne particulièrement. La mise en scène est parfaitement réussie. L’émotion nous prend parfois. Bref, c’est une bonne série qui commence là. La suite sera à la hauteur de nos espérances. Un parcours sans-faute.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:53:50
    Uchronie(s) - New Delhi - Tome 1 - Tome 1

    L'originalité de New-Dehli est de nous proposer un récit qui est totalement dénué de nos protagonistes habituels que nous avions l'occasion de voir de monde parallèle en monde parallèle. Le changement, c'est bien et c'est pour maintenant. Bon, on ne sait pas par quel moyen l'Inde a réussi à dominer le monde mais qu'importe. Par contre, cette idée d'expérience d'exploration dimensionnelle en pratiquant le yoga est très intéressante.

    Visuellement, cette série qui commence est très bien dessinée avec une multitude de détails qui rappellent les fondements de la société hindoue. C'est très coloré. On va s'attacher à de nouveaux personnages qui vont être un peu plus développés pour notre plus grand plaisir. On insistera beaucoup plus sur le côté psychologique au détriment de l'action. Bref, cette nouvelle dimension apporte quelque chose de différent par rapport à la saga d'uchronie et cela retient forcément l'attention. Une mention spéciale pour la statue de la Liberté décoré façon bollywood...

    Une série jeune, dynamique et dépoussiérée : que demander de plus ?

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:52:13
    Silas Corey - Tome 1 - Le Réseau Aquila 1/2

    Il y a des bd dont je ne me pose pas la question sur la notation. En l'occurrence, Silas Corey mérite un 4 étoiles direct. J'ai lu le premier diptyque avec un certain plaisir. Cette bd possède toutes les qualités requises. Il y a un héros intéressant, une histoire passionnante, un dessin tout à fait correct et une intelligence de la mise en scène avec pas mal de trouvailles.

    Fabien Nury possède un talent de scénariste hors du commun. Il nous le prouve une fois de plus avec Silas Corey dans un registre pourtant difficile. La première Guerre mondiale sert de toile de fond à cette nouvelle aventure. Il apporte une crédibilité à la thèse de Joseph Caillaux qui fut accusé d'intelligence avec l'ennemi ce qui profita à son adversaire Georges Clémenceau pour diriger le gouvernement et mener notre pays à la victoire.

    Au final, nous avons là une excellente série à déguster sans modération.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:47:59

    L’auteur italien Paolo Cossi semble avoir un faible pour l’Arménie dont les habitants ont été les premiers chrétiens de l’histoire. Il est vrai que son fameux Medz Yeghern : Le grand mal avait marqué les consciences par sa pudeur et sa force. Le second essai à savoir 1432 n’était pas très réussi en raison d’un sujet plutôt limité.

    Voilà qu’il revient sur l’un des mythes fondateurs les plus importants de l’histoire de l’humanité : l’arche de Noé a-t-elle existé et reste-t-il des vestiges sur le Mont Ararat ? Selon la Bible, après le déluge, l'Arche de Noé se serait posée sur le mont Ararat, l'un des sommets les plus élevés de l'actuelle Turquie, avec plus de 5 000 mètres d'altitude. L’enjeu est de taille car il s’agit de prouver la véracité d’un célèbre fait biblique. Il est vrai que cet essai a connu un véritable succès en Italie. Voilà qu’il est publié dans notre pays.

    Cette histoire est inspirée de faits réels comme l’expédition initié par le tsar Nicolas II peu avant la révolution d’octobre ou encore le survol d’un avion de l’US Air Force en 1949 qui détecte une anomalie près du sommet de la montagne. Un jeune scientifique d’origine arménienne va tenter de percer le secret de cette montagne en recherchant les traces de l’arche au mépris du danger puisque l’armée turque qui occupe les lieux veille à l’intégrité de son territoire arraché au gré des évènements historiques. Il est vrai que cette région au cœur de l’Arménie historique a été au fil des siècles sous contrôle notamment romain, perse, byzantin, arabe, seldjoukide, ottoman et russe avant de tomber sous la domination turque. Ce mont reste un symbole national en Arménie.

    L’auteur va en remettre une couche tout en finesse par rapport au grand mal. En même temps, il ne pouvait pas passer à côté même si ce n’est pas le sujet de ce récit. Le trait, toujours en noir et blanc, nous plonge au cœur des coutumes arméniennes. On en apprendra également un peu plus sur l’origine du peuple kurde. Au final, une belle histoire sur fond d’échange et de partage et de découvertes culturelles et culinaires.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:46:13

    On va suivre les aventures de plusieurs membres de la famille Fleury-Nadal évoqués dans les tomes du "Décalogue" en parcourant l'Histoire.

    Le premier tome concerne la belle Ninon pendant la période de la seconde terreur marquant la Révolution Française. Motivés par leur soeur Ninon, les frères Nadal rivalisent pour sortir leur père des geôles révolutionnaires. C'est le début d'une saga familiale et d'une fresque historique palpitante.

    Le second et troisième tome va concerner la génération suivante pendant la Révolution de 1830 à savoir le jeune Benjamin qui est le fils de Ninon. Ce dernier est hanté par le tableau d'une belle inconnue. Ses rêves vont le mener jusqu'en Egypte. Le cadre de ce nouveau récit est volontairement plus romantique. Le dessin est d'une beauté extraordinaire.

    Le quatrième tome à savoir Anahide va directement concerner le génocide arménien qui aura des consonances jusqu'en 1987 dans ce récit poignant. C'est incontestablement l'album le plus réussi de cette petite collection. Le traitement a été réalisé avec beaucoup de justesse et de courage. J'ai littéralement adoré car il retranscrit à merveille les émotions. Il y a également un véritable message politique en ce qui concerne la question de la reconnaissance de ce génocide par la Turquie.

    Le 5ème et le 6ème tome concerne Missak, le frère de Anahide. Il va avoir un parcours totalement différent de sa soeur en échappant au génocide arménien. Là encore, le diptyque est une réussite à tous les niveaux avec une intrigue passionnante. On découvre la société new-yorkaise du début de la prohibition et de la mafia. On retrouvera ce personnage emblématique dans le tome 5 du décalogue à savoir le Vengeur.

    Cette nouvelle extension du Décalogue apporte des éléments de réponse en complément de la série originelle. Cependant, les épisodes des Fleury-Nadal peuvent tout à fait se lire et se comprendre indépendamment du cycle du Décalogue.

    C'est vrai que la plupart des lecteurs vont avoir le sentiment que l'auteur exploite le filon de manière très commerciale. La qualité étant au rendez-vous, on pourra facilement pardonner.
    Par ailleurs, c'est quand même assez rare qu'une série parallèle soit aussi bien faite. On suit avec grand plaisir ce récit si bien racontée par Giroud. Splendide, historique et romantique à souhait !

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:44:48
    Zéro pour l'éternité - Tome 1 - Tome 1

    J'ai rarement lu une oeuvre aussi instructive et subtile sur un sujet que nous avons oublié peu à peu. Durant les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale, les Japonais totalement acculés ont lancé des kamikazes sur les navires de guerre américains. Aujourd'hui, après les attentats du World Trade Center, le terme kamikaze a prit la consonance terroriste jusque dans la société japonaise. La honte et l'oubli prédominent. Pourtant, l'époque n'était pas la même...

    Le récit a de quoi nous passionner : des petits-enfants qui n'ont connu que très récemment l'existence de ce grand-père veulent enquêter pour en savoir plus. Etait-ce un lâche ou un terroriste ? Etait-ce un héros comme tout le monde le prétend ? La découverte se fera au fil des témoignages que les petits-enfants vont rassembler près de 60 ans après la fin de la seconde guerre mondiale. Or, nous verrons après le premier tome que ces témoignages des vétérans diffèrent quelque peu.

    La force de ce manga est de mettre en parallèle un jeune contemporain totalement désoeuvré avec son grand-père qui a vécu dans une époque plutôt difficile qu'on aurait du mal à imaginer. Bref, on va enfin découvrir la vérité au sujet de ces aviateurs au service de la marine impériale japonaise.

    On est très loin des clichés habituels car ce grand-père sera plutôt un homme complexe, aux multiples facettes, bien loin de l'image que son petit-fils s'en faisait. Pour le lecteur, c'est l'occasion de revenir sur des aspects de la Seconde Guerre Mondiale comme la bataille du Pacifique. Bref, un manga à découvrir absolument car loin devant les autres.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:44:04

    Terra Australis est vraisemblablement la découverte de l'année. C'est un roman graphique absolument magnifique qui nous apprend qui étaient les tout premiers colons australiens. Bref, c'est le récit d'une odyssée humaine sur près de 24000 km à un moment où le monde basculait dans les révolutions.

    On se rend compte que le travail du scénariste a été colossal. L'association avec un dessinateur méconnu a été payante. Le graphisme est soigné et le découpage est impeccable. On ressort de cette lecture avec le sentiment d'avoir un autre sentiment vis à vis de l'Australie qui a tant fait rêver.

    C'est un album dense à lire avec trois parties distinctes assez bien équilibrées. Bref, c'est comme si on partait en voyage vers une destination inconnue. J'ai été subjugué par cette lecture après une ouverture magistrale.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:42:56

    Je ne me lasserais sans doute jamais de lire des témoignages de gens qui ont vécu dans notre pays sous l’Occupation. Chacun a une expérience différente à raconter. C’est la somme de ces expériences qui est retenue par l’Histoire. On avait suivi la vie du père de l’auteur lorsqu’il est devenu apprenti sur un chantier naval. J’ai appris récemment que mon arrière-grand-père avait également travaillé sur un grand chantier naval d’où ce récit avait une consonance particulière en ce qui me concerne.

    Cette suite m’a paru bien meilleure que l’œuvre précédente. C’est sans doute lié au fait qu’il se passe des choses autrement plus dramatiques. J’ai aimé cette façon de raconter et d’amener les choses. Le trait du dessin m’est apparu assez agréable. Bref, la lecture a été un réel plaisir. Et puis, par le biais de ce récit, on apprend toujours des choses intéressantes qu’on ignorait jusqu’alors. Bref, l’histoire de notre pays est passionnante.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:40:37

    Il y a quelque chose d’indéfinissable que j’aime réellement chez cet auteur. Je ne suis pourtant pas un amateur de strip et il faut le faire pour m’arracher un sourire surtout en ces temps de crise. Mais là, cet auteur arrive non seulement à capter mon attention, mais à me divertir sur un genre qui n’est pas trop le mien. J’aime sans doute son autodérision.

    Cependant, il n’y a pas que cela. Au travers de ces blagues, il y a souvent une critique à peine voilée du monde de l’édition et de ses injustices. On découvre également une autre vision de la bande dessinée à travers le regard que portent les auteurs sur les amateurs et autres acquéreurs. On ressent toute la galère que mène Fabcaro au travers de son métier parfois très ingrat. D’ailleurs, le titre « on n’est pas là pour réussir » en dit long.

    En tout cas, il y a de la finesse et de l’intelligence dans le propos de cette œuvre jouant à fond la carte de l’autodérision comme pour faire passer un message. De la légèreté et de la profondeur : tout un dosage savamment orchestré. Bref, ce n’est que du bonheur à la lecture !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:37:58
    Locke & Key - Tome 1 - Bienvenue à Lovecraft

    Cette série est une formidable réussite. J'ai rarement lu un comics aussi abouti. Il est réalisé à la perfection. Il y a un excellent dosage entre les divers personnages qui le composent. L'action est savamment orchestrée. Je ne m'attendais pas à cela. Pourtant, les premières pages arrivent déjà à retenir toute notre attention avec la mort brutale du père. On voit tout de suite la différence avec le reste des publications.

    Bref, Locke and Key joue véritablement dans la cour des grands avec des auteurs pourtant inconnus. En recherchant bien, on découvre que le scénariste Joe Hill n'est autre que le fils de Stephen King, le maître de l'épouvante. Le talent peut alors se transmettre d'une génération à l'autre.

    La maison de Keyhouse va nous faire vivre de palpitantes aventures où il faudra s'accrocher. Ce comics a tout pour devenir culte: un univers riche et horrifique, des personnages attachants, du rythme et un vrai scénario.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:36:20
    Bad Ass - Tome 1 - Dead End

    Bad Ass a la particularité d'être un comics à la française tout en respectant les lois du genre américain avec la panoplie des super héros costumés. Un adolescent mal dans sa peau se retrouve avec de supers pouvoirs. Le doute demeure sur l'acquisition de son pouvoir qui semble être lié à la chance. Les clins d'oeil sont légions avec Batman à commencer par Black Snake le justicier de la nuit qu'il faut appeler par un signal. Bref, c'est par moment assez jubilatoire.

    Notre héros est un super vilain. Cela change la donne. L'humour est prédominant avec un regard complètement décalé sur les comics. Il y a un côté Kick Ass que j'ai franchement apprécié. C'est une parodie politiquement incorrecte mais c'est jouissif à souhait. Le ton est décalé et les dialogues sont savoureux. Il y a véritablement de l'audace. En conclusion, on passe un agréable moment de lecture.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:32:58
    Lé Zitata - Tome 1 - Premiers pas

    Lé Zitata nous entraîne de la Guadeloupe à la Martinique où un jeune homme essaye de vivre son rêve: celui de devenir acteur de théâtre. Cependant, il ne sera guère soutenu par ses parents. Qu'importe, il s'enfuit loin de chez lui pour vivre une aventure hors du commun.

    Il sera tout d'abord un sans-papier sur une île des Caraïbes qu'il connait à peine. J'ai beaucoup aimé ce personnage très attachant par son côté fantasque. Il se fait tout le temps avoir. Il est d'une naïveté parfois déconcertante. Mais on l'aime bien !

    Cette lecture aux couleurs créoles a été une vraie bouffée d'oxygène pour nous montrer les DOM comme on ne l'avait jamais ressenti. Le rythme est soutenu et la lecture a été très divertissante. En conclusion, il y a quelque chose qui sort de l'ordinaire et cela demeure assez plaisant.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:31:58

    J'ai attendu que cette série soit rééditée par Delcourt pour acquérir le premier numéro, les éditions Robert Laffont qui produisaient ce titre ayant subitement arrêté la publication de bd. Bien m'en a pris car nous avons droit à un cahier de 8 pages offert avec un entretien et des croquis.

    Ce bois des Vierges est tout simplement génial ! On ne présente plus le scénariste Jean Dufaux qui est parmi mes préférés. Le vrai coup d'éclat vient de Béatrice Tillier qui n'était connue que pour une seule série à savoir Fée et tendres Automates. Les lecteurs avaient déjà repéré un talent exceptionnel au niveau du dessin. Mais là, elle se surclasse véritablement dans un style ultra-réaliste. Un dessin stylé au service d'un bon scénario: c'est le duo gagnant !

    Ce premier volet jette les bases d'une histoire intéressante dans un monde où les humains combattent des loups "humanisés" dans une époque ressemblant à la Renaissance. Nous ne sommes pas pour autant dans un conte animalier mais dans une véritable fresque guerrière.
    J'aime les histoires qui se servent des animaux pour les faire ressembler à des humains. On peut également exploiter des thèmes sur la monstruosité de l'homme et non de l'animal. Bref, les auteurs se sont arrangés pour que cela soit crédible. La virtuosité vient sans doute de là.

    Gageons que nous avons là l'une des meilleures réussites du genre. Si le niveau se maintient à cette hauteur, nul doute que cette série sera culte. Eh bien, c'est réussi ! Le second tome parvient à aller encore plus loin que le premier en intégrant tout un imaginaire sorti des contes ou devrais-je dire de nos pires cauchemars à l'image de ces dames harpies qui hantent le bois des Vierges. On arrive également à comprendre pourquoi l'héroïne Aube à une telle aversion pour ce qui est recouvert de poils. Il y a une véritable innovation dans le traitement de cette histoire, c'est ce qui est d'ailleurs remarquable. Et puis, chaque case est d'une rare beauté.

    Le troisième tome vient mettre un terme à cette histoire qui aurait pu encore s'étirer. J'apprécie cependant que les bonnes choses aient une fin digne. La qualité sera toujours au rendez-vous avec des décors d'une luxuriance parfaite. Le personnage de Aube va encore évoluer pour nous réserver encore de bonnes surprises. Les passions seront au maximum.

    En conclusion, j'avoue avoir succombé au charme de cet univers fantasmagorique original entre poils et peaux. C'est mâture dans le scénario et magnifique dans le dessin. Une grande oeuvre romantique et baroque par excellence.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:24:30
    Cézembre - Tome 1 - Première partie

    Cézembre est une île côtière située en baie de Saint-Malo. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle fut largement fortifiée par les Allemands et résista en août 1944 aux troupes américaines lors de la libération de Saint-Malo. Elle subit pendant plus de 3 semaines un bombardement intensif, tant aérien, maritime que terrestre, dont l'île garde encore les stigmates aujourd'hui. La ville ne sera pas non plus épargnée puisqu'elle sera détruire à 80%. C'est cette histoire ainsi que la résistance des habitants de Saint-Malo qui nous est contée.

    J'avoue avoir beaucoup aimé le premier tome de ce diptyque qui renoue avec les belles histoires de la collection "Aire Libre". Il y a 70 pages qui vont nous faire vivre une véritable aventure au travers de la quête de personnages tantôt résistants, tantôt collaborateurs. On apprend beaucoup de choses sur ce passage un peu méconnu de la Seconde Guerre Mondiale.

    J'ai également beaucoup apprécié ce dessin coloré où fourmillent les détails pour rendre les scènes réalistes. Le dessinateur de Golden City s'est lancé en solo dans un projet très abouti. On est réellement conquis par l'histoire de ces jeunes gens ainsi que par les décors bretons. Il a su donner à la ville de Saint-Malo un véritable premier rôle sans se perdre dans le classicisme du genre. Une réussite pour moi qui va au-delà de la moyenne.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:23:51
    Chasseurs de scoops - Tome 1 - L'histoire vraie des photos qui ont secoué la République

    Les paparazzi n'ont pas bonne réputation depuis la mort de Lady Di. Et pourtant, ils se définissent comme des journalistes à l'affut parce qu'ils ont la rage du scoop et le virus de l'actu. Derrière ces clichés vendus à prix d'or, et qui eurent un retentissement scandaleux parfois même dans le monde entier, se cachent souvent des anecdotes savoureuses et rocambolesques ! Bref, on va découvrir l'histoire vraie des photos qui ont secoué la Vème République.

    Les deux célèbres reporters-photographes, à savoir Pascal Rostain et Bruno Mouron, semblent vouloir nous donner une autre image de cette profession comme pour la réhabiliter aux yeux du public avide de photos de Paris Match. Ce sont les auteurs de quelques unes des photos les plus étonnantes et détonnantes de ces dernières années: Cécilia et Richard Attias, Mazarine, la fille cachée de Mitterrand, Sarkozy et Anne Fulda, Poutine servant le thé à Bush, le mariage de Sarkozy et Carla Bruni, Chirac et Bernadette sous le soleil de l'Ile Maurice...

    J'avoue que malgré cette propagande qui sert leur chapelle, j'ai bien aimé l'histoire de ces clichés. J'avoue avoir pris plaisir à découvrir les coulisses de ce métier parfois à risques entre planques et indics. Belle idée également que d’avoir inséré à la fin de chacune des histoires la photo en question.

    En conclusion, Chasseurs de scoops nous permettra de poser un autre regard sur le milieu des paparazzis ou plus joliment dit des reporters photos.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:22:49

    C'est toujours un plaisir pour moi de découvrir les nouvelles oeuvres de mon auteur de bd d'humour préféré. Bref, ce titre ne déroge pas à la règle. Fabcaro transcrit un humour très fin que j'apprécie un peu comme ces comédies anglaises ou new-yorkaises.

    Quand j'étais plus jeune, j'avais accroché sur le genre de série comme Dallas ou encore Santa Barbara. Je me rends compte avec le recul comme cela pouvait être stupide. L'auteur arrive à ridiculiser les enjeux purement matérialistes de ces familles qui se déchiraient pour notre plus grand plaisir. D'ailleurs, on ne voit jamais cette fameuse CX diesel, objet de tant de convoitises!

    Juste un bémol pour dire que Brandon ressemble beaucoup trop à Bill et j'ai eu beaucoup de mal à savoir les distinguer. La surprise vient du fait que les auteurs font évoluer des personnages animaliers ce qui apporte une vraie touche moderne et comique.

    Bref, ce titre m'a mis de bonne humeur pour la semaine.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:21:14
    Australes - Deux récits du monde au bout du monde - Tome 1 - Voyage aux îles de la Désolation

    Dans cette bande dessinée, Emmanuel Lepage nous conte la rotation du « Marion-Dufresne ». Il s’agit en fait d’un navire ravitailleur des bases scientifiques des terres australes, entre les îles de La Réunion, Tromelin, Amsterdam, Saint-Paul, Kerguelen et Crozet. Le Marion-Dufresne, affrété par l’Institut Paul-Emile Victor, est à la fois un paquebot, un pétrolier, un porte-conteneurs et un navire océanographique.

    Les très beaux dessins d’Emmanuel Lepage mettent en valeur la beauté et l’étrangeté des paysages et surtout les relations humaines qui se nouent entre les participants au voyage, aux métiers très différents : marins, médecins, biologistes, mécaniciens, logisticiens, météorologistes, etc.

    Je m’attendais à connaître un état de désolation mais c’est plutôt un enchantement que recèlent ces bouts d’îles au bout du monde qui paraissent encore préservés de l’activité humaine intensive. Visiblement, le genre documentaire va très bien à l’auteur dont j’ai lu récemment Un printemps à Tchernobyl. La démarche semble être la même : voyager pour comprendre et pour témoigner. Le message subliminal que l’œuvre véhicule : la préservation d’une nature intacte.

    Entre carnet de voyage et bd, l’auteur nous fait découvrir l’histoire des lieux, des hommes et des espèces animales ou végétales vivant dans des conditions extrêmes. C’est un travail plus qu’honorable. Du dépaysement garanti avec une richesse du détail et des dessins. La fraîcheur australe va nous emporter…

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:20:18
    La guerre des Lulus - Tome 1 - 1914 - La maison des enfants trouvés

    J'ai bien aimé la fraîcheur et l'authenticité apportées par ces quatre gamins dans cette aventure très bien pensé. Que se passerait-il si on avait oublié quatre orphelins derrière les lignes ennemis durant la Première Guerre Mondiale ? Il s'agit de survivre au froid, à la faim et à la mort das un paysage de désolation marquée par la guerre et les obus qui tombent. Cela ne sera pas de tout repos avec un cinquième membre qui va s'ajouter à notre bande de joyeux lurons. C'est la touche féminine et fragile qu'on cherche à protéger.

    Certains dialogues feront mouche. C'est drôle par moment malgré une consonance dramatique. On est déjà attaché aux personnages qui sont bien composés. Reste à suivre leur histoire qui ne fait que débuter. Ce premier tome est franchement réussi. Elle mérite d'être lue.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:18:59

    Lorsque j’ai commencé ma lecture de Fatman, j’ai été interloqué par la petite scène présentant une femme au bord de la crise de nerf prête à tuer son mari mais qui refreine ses ardeurs meurtrières. On enchaîne sur la personne de Fatman, un gros lard qui se vautre sur son fauteuil en regardant des séries tv débiles tout en se goinfrant de chips ce qui ne confère pas à la sympathie. En outre, il fallait deviner que cette scène se passe en Angleterre.

    On va lourdement insister sur le périple de ce personnage qui s’envole un peu forcé aux States pour accomplir un nouveau contrat en rapport avec le thème de l’évasion. J’ai senti alors une certaine lourdeur qui conférait à l’ennui. Il ne se passe pas grand-chose. Les scènes sont entrecoupées avec celles de la femme qui visiblement veut faire la peau du monde entier.

    Pour autant, arrivé à mi-parcours alors que le décor est largement planté, il y a tout un mécanisme qui se met en place pour nous délivrer une fin magistrale. Bref, je me suis mis à apprécier cette bd. Notre Fatman se fait même voler la vedette. Il y a une part d’inattendu dans une mécanique pourtant parfaitement huilée d’où l’intérêt.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:17:45

    Cette bd aborde un thème rarement connu: le sort des boxeurs durant la Seconde Guerre Mondiale qui ne plaisaient pas aux nazis. En effet, de nombreux champions ont terminé leur vie dans les camps de concentration. Il se trouve que dernièrement, j'ai lu Zigeuner qui traitait également du destin d'un célèbre boxer à savoir Johann Trollmann qui était d'origine Tzigane et qui fut abattu en 1943 par les nazis.

    La première partie de l'ouvrage est sans doute la plus poignante avec le passage dans les camps de concentration où les matchs de boxe permettait de divertir les dignitaires. La seconde partie sur le sol américain paraîtra un peu plus fade malgré les matchs truqués par la mafia locale.

    Une oeuvre historique de 180 pages qui sera documenté à la fin par un documentaire sur le sort des différents boxers dans les camps. Le présent roman s'intéresse au polonais Hertzko Haft et c'est un bel hommage qui est rendu par l'auteur de Castro. Visiblement, l'auteur arrive à nous émouvoir. Le dessin ressemble un peu de Wil Eisner.

    En conclusion, une histoire poignante servie par un dessin à la hauteur.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:16:08
    DOL

    Je pense que je suis définitivement réconcilié avec cet auteur que j'avais au départ assez mal jugé. Cette oeuvre traduit également ma pensée sur l'évolution de notre société ainsi que son mal endémique que les politiques tentent de cacher sous des artifices avec l'aide bienveillante des médias.

    Il est vrai que Saison brune m'avait un peu échaudé. Cependant, j'avais apprécié le fait que l'auteur défendait sa thèse avec passion ce qui rencontrait un large succès auprès de son public acquis à la cause. Il en est de même en l'espèce mais cette fois-ci, c'est bien en accord avec mes idées.

    Dol est un terme juridique qui signifie manoeuvre frauduleuse. Il va y avoir une démonstration plutôt pertinente de la manipulation des politiques avec certains thèmes comme l'insécurité. L'auteur s'appuie notamment sur des interviews de journalistes, d'avocats ou encore d'économistes ce qui crédibilise le propos.

    Le constat sera celui de l'augmentation des inégalités et du fossé qui se creuse encore entre les favorisés et les plus démunis. Malheureusement depuis 2006, il y a une crise qui est passée par là et qui n'a rien arrangé aux choses. Il serait sans doute intéressant pour l'auteur d'aller plus loin comme proposer des solutions viables.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:15:12

    L'oeuvre est tiré d'un célèbre roman d'Albert Camus qui est considéré comme l'un des plus grands écrivain du XXème siècle. Je n'ai pas une grande connaissance de sa littérature. La bd me permet de pallier à cette carence. Bref, le support est bien choisi pour véhiculer son oeuvre.

    C'est Jacques Ferrandez qui s'y colle une seconde fois après L'Hôte. J'aime beaucoup son dessin que j'ai déjà pu apprécier dans sa série consacrée à l'Algérie à savoir Carnets d'Orient qui relate la saga d'une famille de pieds-noirs des années 1830 à la fin des années 1950. Il y a surtout ces aquarelles lumineuses qui restituent ce paysage algérien écrasé par la chaleur. La scène de l'enterrement de la mère sera d'ailleurs assez caractéristique. La chaleur va d'ailleurs baigner toute l'histoire...

    L'étranger nous permet de découvrir un homme plutôt insaisissable dont le regard extérieur n'attire pas forcément la sympathie. Il y a ce côté "je ne sais pas, cela m'est égal" qui revient à chaque fois. A un moment donné sa vie va basculer et plus rien ne pourra arrêter une machine judiciaire infernale. A la fin, on éprouve quelque chose pour lui que cela soit de la compassion ou de la pitié. Bref, j'ai aimé cette évolution de notre perception alors que le personnage ne change pas.

    Au final, l'étranger est un drame sourd qui ne laissera pas indifférent. On cherche encore des réponses qu'on ne trouvera pas forcément sous l'aveuglement du soleil.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:13:08
    Zigeuner - Tome 1 - Acte 1

    Cette bd est une vraie réussite qui mérite la plus grande attention de la part des lecteurs. On va suivre l'ascension d'un jeune boxeur d'origine tzigane qui va devenir un vrai champion mais on va lui enlever très rapidement son titre.

    En effet, le pays où il vit est l'Allemagne qui devient nazie en 1933 lorsque Hitler accède à la chancellerie. Que de destins ont été tragiquement mis à mal par le racisme d'une idéologie malsaine et criminelle ! Un champion non d'origine aryenne n'était pas acceptable pour eux. Et s'il faut tricher pour y arriver, cela sera fait sans scrupule...

    Je ne connaissais pas cette histoire qui mêle le sport à la politique. C'est une bonne idée que de l'avoir adaptée en bande dessinée afin d'illustrer le fait que les nazis se sont emparés de tous les aspects de la vie pour changer leur société. Bref, le sport n'a pas échappé à cette violence aveugle.

    Par ailleurs, j'ai bien aimé le trait du dessin avec une belle mise en couleurs. Les planches sont magnifiques et les combats sont réellement bien retranscrits. Il y a également tout le charme qui se dégage de notre héros à travers sa liaison avec la belle Olga.

    Zigeuner signifie tzigane en allemand. Ils ont été massacrés comme les juifs dans les camps de concentration. Juste en raison de la race. On attend par conséquent le second acte avec impatience. On sait que tout cela va mal finir comme une tragédie grecque. En tout cas, c'est un bel hommage qui est rendu à un homme très courageux qui porte ses racines sans se renier.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 18:12:29

    La lecture de ce récit sur les secrets de famille dans la campagne profonde a été fort divertissante avec un dessin que j’ai fort apprécié. L’originalité vient du fait que cela va se jouer sur deux plans : la génération passée et la génération future dans un même présent. Les flash-back ne seront pas très nombreux. J’avoue avoir quand même eu du mal à comprendre tous les rouages de cette histoire, là où Giraud réussit parfaitement dans la collection Secrets chez Dupuis.

    Comme dit, il y a tous les ingrédients d’un bon polar à commencer par des lettres anonymes qui menacent la jeune génération. On se rendra compte que c’est plutôt les vieux qui nous pourrissent encore la vie. Dans un village clos, cela ne pardonne pas. Les terres agricoles ont souvent donné lieu à des passions dévastatrices. On n’échappera pas à la règle une fois encore. Rancœur, quand tu nous tiens…

    Au final, on quitte ce roman avec un léger pincement au cœur car on aurait aimé que cela se termine autrement. Cependant, jusqu’à preuve du contraire, c’est toujours l’auteur qui est aux commandes. En l’occurrence, il s’agit d’une veille nouvelle que Didier Convart avait laissée dans sa cave et que Jean-Blaise Djian va adapter.

    J’aime de toute façon les histoires qui cachent de terribles secrets de famille entre les silences profonds et malsains et les sous-entendus mystérieux. Le cadre est certes bucolique pour des vacances estivales mais cela fleure bon le purin. Bref, une saga campagnarde d’une violence morale à toute épreuve.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:58:34

    On embarque pour un grand voyage sur l'Océan Pacifique avec un fils de bonne famille qui se trouve enrôler par un sérieux coup du sort. J'ai bien aimé le déroulement de cette histoire adaptée du roman de Jack London (comme pour son fameux Croc-Blanc) et qui rappelle que la mer est dangereuse. Cependant, les hommes peuvent l'être encore davantage.

    Il est vrai que la figure mythique de ce capitaine est fascinante de par sa stature et de sa vision des choses. Il fait peur en nous indiquant des vérités parfois cruelles (pourquoi tu as peur de mourir, si tu crois que l'on est immortel?). La culture peut côtoyer la pire des sauvageries. La mer jouera également un grand rôle étant plus qu'un simple élément de décors.

    La confrontation entre deux hommes que tout semble séparer va être magistrale. Le graphisme est à couper le souffle. Bref, la lecture de cet album a été un réel plaisir.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:57:49

    Après Guerre et match, l'auteur revient sur son adolescence et son passage dans la ville de Mostar qui allait être rattrapée par la guerre frappant l'ex-Yougoslavie en plein coeur de l'Europe.

    J'ai beaucoup aimé son récit qui retrace la vie d'un adolescent croate en Bosnie-Herzégovine où il va connaître une réelle amitié avec un gars d'origine serbe. La religion va pourtant finir par les séparer. Il y aura également l'amour à travers le personnage de Amra, la belle bosniaque.

    Il y a beaucoup de sensibilité dans ce récit mais également ce qui nous permet de comprendre les origines du conflit. Il est également question de basket, un sport fédérateur. On se rend compte qu'il ne faudra pas grand chose que des discours nationalistes haineux pour séparer les gens et les entraîner dans une folie meurtrière.

    J'ai beaucoup aimé l'architecture de cette belle ville de Mostar avec son célèbre pont. Il est dommage que la fin soit un peu triste mais elle est réaliste. C'est un album qui m'a vraiment plu. Second titre d'un artiste qui a beaucoup de talent.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:57:07
    Le vent des Khazars - Tome 1 - Tome 1

    J'ai toujours voulu en savoir plus sur les Khazars, un peuple mystérieux qui était déjà évoqué dans la bd Le Ciel au-dessus de Bruxelles et qui aurait totalement disparu. Ma curiosité historique a été enfin assouvie grâce à cette nouvelle série qui joue sur un parallèle entre le Xème siècle et de nos jours avec un certain brio.

    En effet, Pierre Makyo maîtrise parfaitement le scénario. Par ailleurs, le dessin de Federico Nardo est réaliste et précis dans un style que j'aime. La colorisation est également réussie. Une mise en page efficace place ce premier tome sur les rails d'une belle réussite entre le thriller et le roman historique. Il faudra suivre le récit en espérant ne pas être déçu. En tout cas, c'est palpitant et riche en découverte.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:56:29
    Intisar, portrait d'une femme moderne du Yémen - Tome 1 - La Voiture d'Intisar

    C’est bien la première fois que je lis une bd qui traite de la condition féminine au Yémen. Il est vrai que les occidentaux n’ont pas une bonne vision objective des choses lorsqu’il s’agit d’évoquer le monde arabe. Il y a tout de suite plein de préjugés et de stéréotypes qui alimentent un peu plus la haine liée au fameux choc des civilisations.

    Il est vrai que les auteurs occidentaux, Pedro Riera et son épouse Nacho Casanova, n’ont passé que huit mois dans ce pays. Etait-ce suffisant pour se faire une idée précise ? Ils mettent en scène une héroïne imaginaire mais se basant sur les différents témoignages recueillis et qui sont autant d’expériences vécues. Je dois bien avouer qu’ils ont réussi à faire la part des choses sans tomber dans le manichéisme ou la facilité.

    Le statut de la femme au Yémen serait à comparer avec celui d’un animal domestique en France où l’on doit obéir aveuglément aux maîtres ? Il ne faut pas oublier que le droit de voter en France pour les femmes n’a été acquis qu’en 1946. Je vois encore de vieux couples où l’homme domine sur la femme reléguée aux tâches ménagères. Par ailleurs, le salaire des femmes est inférieur à 30% à celui des hommes pour le même poste dans la plupart de nos entreprises. Bref, on ne va pas faire la morale aux autres. Sans doute, ce pays pauvre a encore besoin d’évoluer pour surpasser cette ségrégation entre les hommes et les femmes.

    C’est visiblement l’Arabie Saoudite qui a influencé les yéménites sous l’influence populaire d’une drogue à mâcher en ce qui concerne le port de la burqa et du niqab il y a une vingtaine d’années. Ceci n’est même pas lié à la religion du coran mais à une coutume qui s’est progressivement transformée en norme. Le fait de ne pas en porter entraîne le qu'en dira-t-on. Or l’image semble être la valeur primordiale dans cette société. Cela entache la liberté des femmes. Bref, il y a toute une logique qui est décortiquée et que je ne soupçonnais même pas. La discrimination et la violence envers les femmes est le lot quotidien sans compter le mariage forcé des fillettes et de leur consommation.

    Pour autant, le fait de se dissimiler peut également procurer certains avantages qui seront également exploités dans cette bd. Bref, ce n’est pas une vision manichéenne mais qui tient compte du particularisme. Mon sentiment personnel est celui de l’espoir que les femmes (souvent plus intelligentes que les hommes abêtis par leur qat dont ils mâchent les feuilles) puissent se délivrer et acquérir à terme les mêmes droits. Le personnage d’Intisar montre une forme de résistance qui préfigure un mouvement de révolte sociale dans le futur. En yéménite, Intinsar veut dire victoire.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:54:13
    Maudit Mardi ! - Tome 1 - Tome 1

    Voilà un jeune auteur qui ne m'a pas déçu avec des titres comme Neuf Mois ou encore 80 jours. J'aime bien son style d'écriture et ses dessins. Il innove également avec le concept d'édition participative. Les bdphiles internautes ont eu du flair car ce diptyque est véritablement de qualité.

    Et puis, il y a surtout la manière de raconter une histoire avec une morale toujours sauve: le handicap et la superstition ne doivent pas nous arrêter pour réaliser nos projets de vie.

    L'imagination de l'auteur semble sans limite avec des petits trucs qui font mouche comme l'enracinement de l'homme dans tous les sens du terme. L'onirisme se mélange avec humour et intelligence. Qui a dit qu'il fallait vivre chaque jour comme son dernier ?

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:52:28

    Le sujet est grave. Je pense sincèrement que la BD peut également traiter de sujet difficile et donc moins "léger" que ce que l'on a l'habitude de lire généralement. En règle générale, la BD est faite pour divertir. Ici, on a l'impression que c'est pour expier un mauvais souvenir du passé qui a rongé son auteur subitement à l'âge adulte bien des années plus tard après les faits délictueux.

    Le problème dans cette BD autobiographique c'est que l'on ressent non seulement un réel malaise dans la lecture mais on perçoit véritablement la haine de l'auteur comme un effet auto-destructeur sans espoir. Bien que je comprenne les sentiments de l'auteur et son regard acerbe sur le monde après un tel drame , je m'interroge sur cette démarche sans trop vouloir polémiquer. Après tout, cela regarde son intimité. Oui, mais nous "lecteurs"? Je crois qu'au delà du sujet abordé, c'est la trahison d'un ami qui nous émeut le plus. Ce sujet étant plus vaste, on peut se sentir concerné.

    Une BD sans concession auquel il faut laisser le temps d'infuser ou une BD qui cherche à justifier son existence mais ne parvient qu'à prouver sa désuétude? Enfin, l'émotion peut-être recherchée n'a pas eu lieu (comme dans les oeuvres de Tanaguchi où je dois chercher à chaque fois un mouchoir). J'ai été un peu déçu car en lieu et place de l'émotion, j'ai éprouvé un certain malaise pas très salutaire. Pour autant, quelques années après, les scandales de pédophilie au sein de l'Eglise catholique vont mettre cet ouvrage au sein de l'actualité. Bref, on se rend compte que ce n'était pas si anodin.

    Le dessin académique à tout crin ne me plaît guère (c'est général à tous ces dessinateurs de l'Ecole "simpliste" dans la lignée de Larcenet). Les traits sont également trop gras. Cependant, ils traduisent assez correctement l'ensemble du propos d'autant que je trouve le découpage assez réussi ce qui rend la lecture agréable.

    "Pourquoi j'ai tué Pierre" est le récit autobiographique d'une manipulation, d'une enfance trahie et des conséquences d'un tel traumatisme racontées avec gravité et pudeur. Un ouvrage qui se veut choc! Un ouvrage que j'avais mal jugé. Sans doute me fallait 'il digérer et avoir un certain recul.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:50:37
    L'ange et le dragon - Tome 1 - Livre 1 - Et la mort ne sera que promesse

    J'ai trouvé cette bd absolument magnifique, à l'image de sa couverture. Je sais que l'utilisation de l'informatique en bande dessinée est très mal ressentie par les puristes du genre. Je pense qu'il faut vivre avec son temps et que le résultat lié à cette nouvelle technologie d'image de synthèse dépasse l'entendement.

    Avec un peu de recul, on peut affirmer que cette bd a été largement mésestimée lors de sa sortie. On accepte mieux de nos jours ces techniques lorsqu'elles produisent un résultat de qualité ce qui est le cas. On a l'impression que les dragons sont en 3D ce qui les rend plus réalistes et effrayants. A l'heure où cette technologie est utilisée dans le cinéma, je me dis que ce diptyque avait un peu d'avance sur son temps. Six ans après la sortie du premier tome, on ne peut qu'applaudir et rétablir les faits.

    Sur le fond, il s'agit d'une belle histoire d'amour sur le thème de l'acceptation de la mort. Lorsqu'un des amants meurt brutalement, sa compagne ne l'accepte pas. C'est déchirant par moment dans une ambiance romantique et gothique. Un conte simple, vibrant et bouleversant avec un superbe esthétisme.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:49:45

    Après La Belle Image qui conte le changement du visage d'un homme qui remet toute sa vie en question, l'auteur Cyril Bonin poursuit sur ce thème avec l'homme qui n'existait pas. En effet, en l'espèce, l'homme devient invisible aux yeux du monde. Pour l'originalité de l'oeuvre, il faudra repasser. Néanmoins, j'ai beaucoup apprécié ce nouvel opus qui plonge également dans les vieux films de cinéma comme pour donner une nouvelle dimension.

    L'homme est informaticien. Il ne réagit pas avec les sentiments mais avec les faits. Il est seul et travaille constamment avec la machine. C'est lui qui va disparaître comme pour nous faire comprendre de la vacuité de l'existence. A force de s'isoler pour se protéger des autres, il finit par disparaître. Il est condamné à hanter les lieux. Or, il va faire une rencontre qui va tout changer et mettre un peu de piment à sa vie. En réalité, c'est sa passion pour le cinéma qui va lui ouvrir certaines portes.

    J'ai aimé cette fable sur l'identité humaine. Elle est très subtile d'autant que sa conclusion laisse place à l'espoir. Encore une fois, l'auteur arrive à nous subjuguer grâce à une incroyable lisibilité de son récit malgré une approche très intimiste et le peu de dialogue.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:49:02

    Un printemps à Tchernobyl n'est pas qu'un one-shot sympathique comme une de ses petites lectures sur un sujet badin. C'est beaucoup plus que cela car il nous ouvre les yeux sur les dangers des centrales nucléaires. Il nous éclaire également sur ce qui s'est passé à Tchernobyl le 26 avril 1986 ainsi que le courage du peuple ukrainien entre la peur et la résignation.

    Jusqu'à encore récemment, je n'avais pas mesuré toutes les conséquences de cette catastrophe sans précédent. On nous avait dit que le nuage s'était arrêté à la frontière allemande. Je m'en souviens comme si c'était hier. On nous a honteusement menti. L'auteur Emmanuel Lepage nous délivre un documentaire tiré de sa propre expérience sur place lors d'un voyage en 2008. Il signe là une de ses oeuvres majeures.

    J'ai apprécié la sincérité de son propos notamment lorsqu'il décrit les paysages où la nature semble vouloir reprendre le dessus. On découvre même un Lepage assez poltron avec son masque au visage et la peur invisible de se chopper des maladies incurables dans la fameuse zone interdite. Bref, c'est un portrait sans complaisance de la situation.

    Les planches sont de toute beauté avec des techniques de dessin qui s'alternent harmonieusement. Les couleurs du carnage ont l'air si incandescente. On ressent de la beauté malgré le désastre écologique et le crépitement des becquerels. L'étrangeté des lieux doit résonner comme un avertissement aux futurs générations.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:48:16

    Le Prince de Machiavel est un monument de la littérature que j'ai beaucoup apprécié. On l'étudie jusqu'à Science Po dans le cours d'histoire des idées politiques que j'avais suivi en son temps. C'est une bonne idée que de l'avoir adapté en manga pour le rendre accessible aux plus jeunes.

    Il s'agit ici de revivre la vie de Machiavel dans le contexte de l'époque où l'Italie était morcelée en différents états se faisant la guerre souvent à l'aide des forces étrangères comme les Français. Nicolas Machiavel, diplomate de la ville état de Florence va étudier les princes, rois et reines de nombreux pays. Il va forger petit à petit une théorie politique lorsqu'il écrira le Prince.

    Le constat est qu'avant d'être admiré, un prince doit être redouté. On a surtout retenu de Machiavel que la fin justifie les moyens. Il lui est attaché une mauvaise image qui ne correspond pas à la réalité de ce qu'il a voulu faire passer comme message. Il faut suivre le parcours de Machiavel pour comprendre sa réflexion au-delà de toute hérésie intellectuelle.

    Bien de ses idées sont encore d'actualité de nos jours. Ainsi, il a écrit : "Le peuple place ses espoirs en cette nouvelle présidence aux apparences trompeuses... Il sera rapidement trahi". Cela ne vous rappelle rien ?

    Plus qu'une biographie, un état des lieux de l'Europe de la Renaissance où tout était encore à construire. Un but culturel largement atteint par ce manga chaudement recommandé.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:47:14

    Le Hir arrive à faire naître de l'émotion avec une histoire d'une simplicité absolue. On ne pourra pas dire que l'originalité sera présente. L'album sera d'ailleurs très vite lu en raison de nombreuses scènes contemplatives. Il s'agit bien d'une bd muette hormis la narration.

    Cependant, j'ai beaucoup apprécié cette fable du clown reclus qui découvre la joie de vivre grâce à l'émergence d'une petite fille dans sa vie. Les choses vont singulièrement se compliquer à l'âge adulte. Les clowns m'ont toujours fait peur car derrière le visage d'un farceur peut se cacher d'autres réalités plus sombres pour peu qu'elles naissent du malheur et du désespoir.

    C'est le premier album d'un auteur plein de promesse et d'espoir. Le 4 étoiles est décerné à titre d'encouragement car c'est mérité. Il faudra juste un peu plus complexifier les choses à l'avenir sous peine de ne pas assez contenter le lecteur.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:46:16
    Havre / Horizons - Tome 1 - La sorcière et le nécromancien

    Havre est une œuvre assez unique dans le genre apocalyptique. J'ai bien aimé l'entrée en scène entre la sorcière et le nécromancien qui essayent de survivre dans un monde réellement hostile. Il y a des choses qui m'ont un peu échappé au début de cette lecture. Cependant, la scénariste n'a pas voulu jouer toutes les cartes d'un coup. Elle insuffle à son récit la part de mystère pour tenir le lecteur en haleine car on ne sait pas ce qui s'est réellement passé avec le monde.

    Le second volume est assez étonnant car il se concentre surtout sur le personnage assez gamin du pistolero qui se révèle être un homme au grand cœur malgré ce qu'il a fait subir à la sorcière. La psychologie sera de mise un peu au détriment de tout le reste. Cela élève d'un cran le récit mais il ne se passe pas grand chose. C'est vrai qu'on pense immédiatement à Walking Dead. Les personnages sont bourrés de zones d'ombre ce qui rend l'œuvre un peu plus complexe qu'à l'habituée. Cette intelligence du scénario ne sera pas pour me déplaire.

    Le troisième tome apportera tout le lot des réponses qu'on attendait car les masques tomberont. Cela se termine d'ailleurs en crescendo.

    Au final, on retiendra qu'il s'agit d'une série de qualité avec des dessins simples et épurés mais à la lisibilité agréable. Juste un dernier mot pour dire que j'aime bien le parti pris de se concentrer sur les rapports entre les personnages au lieu de multiplier les effets en se servant du fantastique. Pour autant, tout est une question d'équilibre. La scénariste a encore démontré tout son réel talent dans un genre où l'on ne l'attendait pas.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:45:01
    La bête du Lac (Le Mangeur d'Âmes) - Tome 1 - Le gardien

    Voilà une bd québécoise bien surprenante à plus d'un titre. C'est un véritable récit fantastique comme je les aime. On va se faire mener en bateau par une belle sirène vivant dans un lac dans une partie froide et isolée du Québec au début du XXème siècle.

    La fin de ce premier tome donne envie d'en savoir un peu plus sur la fameuse porte que garde la bête du lac. Il y a beaucoup d'originalité dans la mise en scène. Et pourtant, cela ne sautait pas tout de suite aux yeux. J'avoue avoir été bluffé. Voilà un conte qui mérite toute notre attention avec des dessins et des dialogues de qualité. Cela emprunte à la fois aux légendes celtiques et à celles des amérindiens.

    On espère voir la suite car ce tome ne possède pas de numérotation. Et surtout, on espère que la suite sera du même niveau sinon plus... Il apparaît que la série a changé de nom suite à des ventes décevantes et que le vocabulaire a été adapté au public français avec des expressions moins québecoises.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:44:00

    Aliénor, la légende noire est le premier titre d’une série qui sera composée en 3 volumes dans une collection destinée à présenter les reines de sang qu’a connu la France au cours de son histoire. Avec Aliénor d’Aquitaine, on va remonter jusque dans les années 1140 soit en plein Moyen-Age, à une époque où les régions et autres duchés avaient encore une belle autonomie.

    J’avoue bien volontiers avoir été conquis par cette collection après avoir lu Isabelle la Louve de France. Ici, le style est différent mais l’histoire n’en demeure pas moins passionnante. On entre véritablement dans les intrigues du pouvoir. On va nous présenter une femme qui aime le pouvoir et qui sera prêt à sacrifier la vie de ses sujets par orgueil. Je dois dire que je ne la plains pas quand je vois le roi Louis VII qui visiblement était mieux destiné à jouer au moinillon.

    Certains des faits rapportés paraissent difficile à croire. Cependant, après vérification en lisant la biographie de cette reine hors norme, ils paraissent bien correspondre à la réalité. Elle a eu une très grande influence sur le roi en faisant ainsi son jouet. On retrouve des personnages ayant réellement existé comme par exemple le troubadour Marcabru qui est renvoyé de la cour pour avoir chanté son amour pour la reine. Il y a également l’abbé Suger qui est intervenu à Poitiers pour sauver les enfants pris en otage par le roi. On verra que cet abbé homme d’état a joué un grand rôle.

    En conclusion, c’est une série qui met en évidence une grande reine peu connue du grand public. Et pourtant, n’est-ce pas elle qui donné naissance au fameux Richard Cœur de Lion ? Eh oui, après avoir épousé le roi de France, elle épousera le futur roi d’Angleterre ce qui ne manquera pas de mettre le feu aux poudres dans le conflit qui oppose les deux pays depuis 100 ans. Une lecture où l'on se régale.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:42:38

    Torture blanche n'est pas une bd dont le but est de nous émerveiller devant les images. Cela s'adresse à un public qui a le sens de la réflexion dans un support qui en est souvent dépourvu par sa nature même divertissante.

    En effet, on est plongé au cœur même du conflit israélo-palestinien pour en essayer d'avoir une vue impartiale. On va suivre un petit groupe dont fait partie l'auteur dans une mission qui vise à manifester leur soutien pour la reconnaissance d'un droit du peuple palestinien (droit à la paix, à la sécurité, à l'autodétermination...).

    Aujourd'hui, la Palestine est une terre de conflits et de déchirements alors qu'elle était à l'origine une terre biblique et sainte. Il n'y a pas de véritable frontière car elle est parsemée par des colonies israéliennes. La récente construction d'un mur de séparation accentue le fractionnement territorial de ce pays sans état où seule l'Autorité palestinienne peut exercer certains pouvoirs sur une population aux conditions de vie dégradées.

    Entre soulèvements populaire (l'Intifada) et affrontements armés, le processus de paix peine à se poursuivre malgré une forte implication de la communauté internationale. Dans ce contexte, les Palestiniens tentent de leur côté de maintenir vivantes une culture et une identité nationale.

    La création de l'état d'Israël, état du peuple juif, trouve son origine dans le projet d'établissement d'un foyer national juif en Palestine avancé dès le XIX ème siècle par le mouvement sioniste. C'est en 1948, au lendemain de la Shoah, dans un contexte d'extrême tension, que naît l'état d'Israël. Celui-ci, situé entre l'Égypte, la Syrie, le Liban, la Jordanie et les Territoires palestiniens, entretient, depuis sa création, des rapports conflictuels avec ses voisins. Il aura fallu plusieurs guerre pour que ce pays dont la démographie a été nourri par l'immigration, puisse exister entre des éléments de grande modernité et de conservatisme religieux.

    L'ouvrage nous décrit un autre type de guerre. C'est une violence géographique par la construction de colonies, de murs et de routes de contournement qui barrent le paysage. C'est une agression moins spectaculaire, plus discrète et finalement plus perfide. Le but est d'isoler les palestiniens des petits îlots viables pour les forcer à partir à plus ou moins long terme. Ce blocus de villes et de villages affame une population confinée. Cette logique des colonies empêche toute possibilité d'un état binational. Et surtout, elle alimente le cycle de la violence.

    J'ai été victime durant des années d'une certaine vue journalistique qui nous décrivait les palestiniens comme de vulgaires terroristes s'en prenant à des populations civiles innocentes. On avait juste oublié qu'il s'agissait d'une guerre entre un occupant et un territoire occupé. J'ai compris bien plus tard les subtilités de cette guerre où l'on pousse les gens dans leur pire retranchement pour justifier d'une infamie encore plus grande. Bien entendu, les deux camps ne sont pas en reste et on pourrait passer des heures à livrer des auto-critiques. Cependant, cet ouvrage nous fait juste comprendre l'essentiel pour ne pas le perdre de vue. Il s'agit de comprendre le mécanisme instrumentalisation par l'alimentation de la menace terroriste et sécuritaire que l'on crée de toute pièce par des dérives colonialistes.

    Etre pour la paix et contre la colonisation, être pour la création de deux Etats qui œuvrent pour le bien de leur peuple respectif: est-ce mal ? Bref, juste le respect des droits de l'homme. Alors, oui, l'auteur a bien fait de nous apporter le témoignage de son livre pour nous ouvrir l'esprit. Ne pas se laisser influencer par les détails qui masquent la forêt. Il faut sauver le peuple palestinien de la violence. C'est à la communauté internationale de changer et d'agir afin que cessent les massacres quasi quotidien dans cette région du monde. Tout conflit finit par cesser. Espérons ne pas aboutir à la destruction totale d'un peuple par un autre car cela serait le pire des scénarios.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:41:49
    7 Shakespeares - Tome 1 - Tome 1

    Quelle bonne idée d’adapter la vie de William Shakespeare en manga. Cela permet à de jeunes lecteurs de faire la connaissance du plus célèbre des dramaturges au monde. Le premier chapitre nous présente un jeune acteur qui est également l’auteur d’une pièce de théâtre à succès à savoir « Hamlet ». Cela fait scandale dans la société britannique puritaine à l’époque de la Renaissance. Les Autorités tentent même d’empêcher les représentations de cette pièce. Cependant, la reine Elisabeth qui assistait incognito semble beaucoup apprécier cette audace. Alors, il n’y a plus qu’à s’incliner et que Dieu sauve la Reine !

    Par la suite, il va y avoir une véritable coupure car nous sommes plongés en plein Chinatown dans la ville anglaise de Liverpool avec un retour de plusieurs années en arrière. J’ai eu du mal à croire à l’implantation d’un tel quartier au XVIème siècle malgré l’essor de la marine marchande. De mémoire, les quartiers asiatiques ne sont apparus que vers la fin du XIXème siècle. Mais bon, accordons le bénéficie du doute. On fait la connaissance d’une jeune fille à savoir Li qui possède des dons de voyance. Pour son entourage, cela sera vécu comme une malédiction. Il faut dire que la sorcellerie n’est pas bien vue dans l’Angleterre puritaine.

    Je suis très curieux de savoir comment les deux histoires vont se rejoindre par la suite. Il est vrai qu’on peut être déçu dans un premier temps par rapport à une approche un peu singulière. On entraperçoit à peine Shakespeare avant d’être embarqué dans l’histoire des premiers migrants chinois en Angleterre. Bref, tromperie sur la marchandise. Néanmoins, c’est vraiment bien écrit avec un scénario intéressant, un graphisme appliqué et des dialogues efficaces… A n'en pas douter, il s'agit d'une bonne série à découvrir même si Shakespeare a cruellement manqué dans ce premier tome.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:40:29
    Inlandsis - Tome 1 - Deux-Bras-Deux-Jambes

    Inlandsis a constitué pour moi une réelle surprise de lecture. C'est étonnamment bien écrit. Le début n'était guère très encourageant avec un graphisme auquel il faut s'habituer. Il est vrai que j'avais été plutôt déçu par les légendes des esquimaux que j'avais lues jusqu'à présent dans différentes oeuvres (Celle qui réchauffe l'hiver ou encore La Vierge froide et autres racontars).

    Le récit commence au tout d"but du XXième siècle où l'homme n'a pas encore rejoint le pôle nord. l'explorateur Robert Peary souhaite faire une tentative. C'est sans compter les résistances locales ainsi que la colère des dieux. C'est là qu'intervient le fantastique avec la présence des dieux qui va être déterminante pour la suite de ce récit d'aventure. J'ai beaucoup aimé l'enchaînement entre les légendes et la réalité du moment. Curieusement, le mélange passe bien ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là !

    Inlandsis est une belle évocation de la conquête du pôle nord et des hommes de glace. On s'écarte de la vision de l'homme blanc pour s'intéresser à celle des esquimaux. Bref, nous avons là une très belle saga arctique.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:39:38
    La fille de Paname - Tome 1 - L'homme aux couteaux

    J'ai adoré cette évocation de la vie romanesque d'Amélie Elie qui a été une des plus célèbres prostituées dans le milieu des malfrats de Paris au temps de la Belle Epoque et de sa légèreté. Elle va devenir la célèbre casque d'or : un trophée que souhaitent acquérir deux chefs de bandes mafieuses des quartiers malfamés de Paris. Elle était belle, libre et authentique ce qui rend d'emblée le personnage assez attachant.

    Le coup de crayon sous l'angle réaliste est tout simplement magnifique. Les femmes sont belles et notamment notre héroïne avec sa chevelure dorée qui va faire des ravages. Il faudrait être aveugle pour ne pas le reconnaître. On est très vitre plongé dans le milieu de cette belle époque avec un déjeuner sur herbe ou encore les bals populaires au bord de Seine.

    A noter que Simone Signoret a joué le rôle de casque d'or en 1951 dans un film de Jacques Becker ce qui l'a rendue célèbre par la suite. Bref, cette histoire après avoir séduit le cinéma est reprise dans la bande dessinée pour notre plus grand plaisir. Il s'agit d'une rivalité entre gangs où les caïds et proxénètes s’entretuaient pour une fille ou un bout de trottoir. Bref, le romantisme n'est pas loin à travers un destin hors du commun qu'on suivra avec le plus grand plaisir. La fille de Paname, c'est l'amour et la passion incarnées.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:38:54

    L'auteure Lucie Lomova consacre cette oeuvre à une histoire vraie, celle de l’amitié entre Alberto Vojtech Fric, botaniste et ethnographe originaire de Prague, et Tcherwuish, un Indien de la tribu Chamacoco, rencontré en 1908 sur les rives du fleuve Paraguay. Fric découvre alors une tribu décimée par un mal inconnu et décide de tout faire pour la sauver. Il prend alors un jeune indien de son âge sous son aile et le ramène en Europe à Prague.

    Fric se lance alors dans une série de conférence dans son pays en présentant son jeune ami à la curiosité. Celui-ci est totalement déracinée dans une autre culture qu'il découvre. C'est un véritable choc de civilisation. Les choses ne seront pas toujours facile mais naît une véritable amitié. Il est dommage que celle-ci se termine avec le retour de l'indien au pays.

    "Les sauvages" ne désigne pas simplement un indien de la jungle amazonienne déracinée mais également un explorateur botaniste et ethnographe totalement incompris dans son pays. Il va réunir à Prague l'une des plus riches collections de plantes exotiques et en devient un spécialiste reconnu. Cependant, par son refus du mensonge, de la dissimulation et du dilettantisme scientifique, il s'attira l'inimitié de nombreuses personnalités influentes dans les milieux scientifiques et politiques.

    Il s'engagea en effet en faveur du droit des indiens et de la préservation de leur culture d'origine dans un contexte colonialiste peu propice à ce genre d'idées. Sa réputation d'aventurier turbulent perdura encore, propagée par ses concurrents jaloux. Cet ouvrage reconstitue son parcours. Il est devenu un sauvage à son tour car incompris par les siens.

    Que dire également de Tcherwuish, le jeune indien qui n'a pas hésité à braver un long voyage jusqu'en Europe. C'est le récit d'un audacieux chasseur d'expériences libre par l'esprit mais aussi par ses actes (car bagarreur). Il y aura d'ailleurs des situations rocambolesques pleines de drôlerie que l'auteure s'amusera à nous décrire. Cela apporte un vent de fraîcheur à ce récit.

    J'ai bien aimé cette oeuvre qui constitue pour moi une ode au droit à la différence. L'histoire ne s'arrêtera pas là car 100 ans après, les descendants de ces deux hommes vont se rencontrer quelque part dans un village d'Amérique du Sud. J'ai aimé cette tranche de vie de ces deux êtres que tout opposait et que tout a rapproché. une satire sociale et philosophique dont on tire forcément des leçons pour peu qu'on soit ouvert.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:37:36

    La révolution tunisienne est encore dans toute les mémoires puisqu'elle a commencé vers la mi-Décembre pour se terminer vers la Mi-Janvier. Ce récit reste une fiction qui s'inspire et gravite autour d'évènements et de personnages réels ayant participé à la révolution tunisienne qui allait devenir le point de départ de ce qu'on va appelé communément le Printemps arabe. Après Ben Ali, des dictateurs tel que Kadhafi ou Moubarak sont tombés. Il en manque encore un mais avec le temps, on pense qu'il va tomber. Il faut savoir que ces dictateurs ont réellement du sang entre les mains car les policiers n'hésitent pas à tirer sur le peuple et de ter des enfants, des bébés, des vieillards. Je ne pensais pas que cette révolution tunisienne avait été aussi dure. Les images ne nous seront pas épargnées.

    Tout a commencé avec l'acte désespéré d'un jeune kid de la ville de Sidi Bouzid qui s'est immolé par le feu. Pour faire subsister sa mère et ses six frères, il vendait depuis plusieurs années des fruits et légumes dans la rue, avec sa petite charrette, sans autorisation, se mettant ainsi à la merci du harcèlement et du racket de la police et de l'administration ce qu'ils ne manqueront pas de faire en lui confisquant son matériel. Cette immolation allait déclencher à travers tout le pays une vague de protestation. Encore une fois, il y a ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien. Ceux qui ont tout possède une puissante police pour les protéger et matraquer le peuple.

    Il est fait référence à cette fameuse scène où une ministre française des affaires étrangères anciennement à l'intérieur, venue passé des vacances dans une station balnéaire dans un pays en crise grave, propose le savoir-faire qui est reconnu dans le monde entier des forces de sécurité pour régler des situations sécuritaire. Le manque de clairvoyance de ce gouvernement a fait honte à notre pays. Bon, il s'est rattrapé par la suite en Libye. Cependant, l'auteur de cette bd n'a pas oublié et raconte en détail les faits.

    La scène qui m'a le plus marqué est celle de la visite du président dans l'hôpital où était soigné celui qui s'était immolé par désespoir. Devant les caméras de TV et les médias, il a fait un beau discours plein de compassion. Le médecin-chef est tellement ému qu'il lui dira en aparté à la fin de sa visite qu'il fera tout pour le sauver. Réponse cinglante du président à vie: "qu'il crève !". On est quelque fois beaucoup trop naïf !

    J'admire pour ma part le courage du peuple tunisien qui s'est soulevé contre l'injustice en prenant les armes. Il n'y a de toute façon que ce langage qui est possible face à des régimes de terreur et de privation de liberté. J'ai moi-même été dans ce pays alors que j'avais 18 ans et j'en ai gardé de précieux souvenirs avec des habitants très gentils. La question maintenant est de savoir si la révolution n'a pas été volée par des gens qui sont pareilles au fond. Bref, j'ai beaucoup aimé cette bd qui a le courage de montrer les choses telles qu'elles sont ou qu'elles auraient pu être avec toute la crédibilité qui soit. C'est une oeuvre à lire absolument ! Bravo à l'auteur !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:36:48
    Amère patrie - Tome 1 - Tome 1

    J'aime bien ce genre d'histoire de destin croisé. On suit le parcours de deux hommes géographiquement assez éloignés l'un de l'autre. Jean Gadoix vit en Haute-Loire dans un petit village et va devenir paysan pour subvenir aux besoins de sa famille. Au Sénégal, on va suivre la vie de Ousmane, jeune noir qui part à la chasse. L'histoire commence en 1900 et va se poursuivre jusqu'à la première guerre mondiale où les tranchées du chemin des Dames seront malheureusement le lieu de leur rencontre.

    Le premier tome conte l'enfance et l'adolescence de nos deux héros afin qu'on s'empreigne de leur environnement respectif. Le second tome est bien plus tragique. J'ai bien aimé le dessin assez expressif et détaillé du dessinateur.

    Je conseille l'achat mais je tiens à préciser que les maniaques seront déçus car les maquettes de dos entre les deux tomes auront changé. Visiblement, certains Editeurs se foutent complètement de l'uniformité des collections même pour un diptyque ce qui témoigne de leur respect. Je mets un conseil d'achat car intrinsèquement, c'est une belle oeuvre de qualité.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 17:35:51
    Uchronie(s) - New Beijing - Tome 1 - Tome 1

    Je ne voulais pas lire cette seconde saison de l'univers d'Uchronie, un peu par rage de savoir que l'épilogue n'en n'était pas un et que tout allait recommencer. Il est vrai que le thème des univers parallèles peut donner lieu à différentes déclinaisons qui seront pour le moins intéressantes. C'est l'Empire du milieu qui va donner le tempo à un nouveau monde oppressant.

    Je dois bien avouer que c'est plutôt réussi et efficace. Corbeyran a réussi à gommer tous les défauts des précédentes séries de cet univers. On voit qu'il maîtrise de mieux en mieux son sujet. Ce premier tome est une réussite car il règle en tout cas le mystère de la double apparition du père de notre héros. Pour autant, d'autres questions vont se poser. Mais bon, j'ai eu l'impression de véritablement avancer dans l'histoire. Et puis, il y a cette histoire d'amour naissante concernant notre héros. Bref, le concept est amélioré et la donne est relancée.