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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7299 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:57:01

    Enfin, cela arrive ! Pour une fois, nous avons la vision d'un entrepreneur et non d'un employé se plaignant de ses conditions de travail. On se rend compte que du point de vue de l'employeur, ce n'est pas aussi facile que cela. Et c'est bien lui qui crée de l'emploi.

    La crise de Lehman Brothers a fait beaucoup de mal à nos PME pourtant assez éloignées de l'épicentre. On vit le combat de tous les jours de cette entreprise durant cette période de turbulence de 16 mois qui a secoué l'économie. Il faut lutter contre l'endettement en gagnant de nouveaux contrats, faire face aux banques qui ne vous lâchent pas, procéder à des licenciements de collaborateurs qu'on aime bien, obtenir un rendez-vous avec le Ministère du travail ce qui relève de l'exploit etc...

    Un mot sur le dessin car c'est parait-il très important. Les images sont simples et n'appellent aucun commentaire particulier. C'est lisible et c'est bien ce qui compte. Quelque fois, le propos dépasse la forme. La narration est parfaitement efficace. On arrive à se mettre à la place de ce jeune patron courageux. Le rythme est soutenu avec une avalanche de scènes dynamiques mettant en place toutes les difficultés rencontrées.

    Une bd documentaire que j'ai beaucoup aimée. On souhaite que cette PME soit définitivement sauvée.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:56:15

    Encore une histoire d'un auteur en panne d'inspiration. Cette fois-ci, il s'agit d'un dessinateur de bd. Cela ne sera pas la page blanche mais la case blanche !

    On se demande si ce n'est pas un récit réellement vécue par un auteur. Il me semblait avoir entendu cette histoire de planches oubliées dans un train. On va également rencontrer le gratin de la bande dessinée actuelle. Il y a également une critique de ces oeuvres composées de monstres et de dragons qui font fureur en terme de ventes. On se dit que Lanfeust est un peu visé ou du moins, ce genre de bd. J'ai bien aimé cette critique subtile mise en image. C'est bien la première fois qu'on pénètre dans les coulisses de la bd. On se rend compte également que la vie menée par les auteurs est loin d'être facile.

    Je n'ai pas eu réellement de compassion pour Vincent Marbier qui tente d'échapper à ses responsabilités par tous moyens. Dans une autre profession, je verrai mal un ouvrier arrêter la chaîne de production car il est en panne d'inspiration. Bon, en même temps, ce sont des artistes qui échappent à toutes les contraintes du monde réel. Pour autant, ils ne sont pas épargnés comme on le voit.

    Cases blanches permet de resituer les choses dans leur contexte et de montrer l'envers du décors aux lecteurs de bd. J'ai bien aimé la fin qui est pleine d'humanité. Les véritables héros ne sont pas ce que l'on croît. Il y a plein de gens sympathiques autour de nous qui sont de véritables ordures et vice versa. Et puis et surtout, il y a toujours un homme derrière les cases avec sa propre vie et ses difficultés. Cette oeuvre bouscule les codes et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:55:32

    C'est vrai que cet ouvrage est un réel pavé de 300 pages qu'on met plusieurs jours à lire puis à digérer. Cependant, c'est le plus complet travail pour nous permettre d'appréhender l'Asie centrale, en comprendre les mécanismes et surtout les enjeux géo-stratégiques.

    Les régimes des cinq états d'Asie centrale n'auront plus de secret pour vous! Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan et Turkménistan sont totalement décortiqués. Ces pays nous sont pour la plupart inconnus. Cette bd constitue une véritable découverte de ces dictatures qui oppriment férocement leur peuple sous l'oeil bienveillant de l'administration américaine qui vise à établir des partenariat stratégique dans la région face à la Chine et à la Russie.

    On découvre que le Moyen-Orient qui focalise toute notre attention n'est pas forcément la zone la plus sensible au monde. Et que la défense des droits de l'homme n'est pas forcément la plus grande priorité des Etats-Unis.

    Il y a beaucoup de texte mais c'est ponctué par des passages bd très intéressant. Un regret: que tout ne soit pas mise en image. C'est un peu la suite logique de Passage Afghan où l'auteur nous fait profiter de ces séjours dans la région.

    Je retiendrais également que la nourriture est franchement infect dans cette région du monde où les températures flirte avec les 50 degré celsius. Les pratiques détestables, l'instabilité politique de ces régions ne donnent franchement pas envie d'y aller. Cependant c'est toujours bon de savoir ce qui se passe dans les coins les plus éloignés de la planète. En tout cas, un ouvrage passionnant mais qui sera sans doute dépassé par les événements plus de 10 ans après.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:54:44

    J'ai adoré ce cri de coeur d'une mère à la recherche de son fils qui est parti manifester au printemps 2009 dans les rues de Téhéran suite aux élections volées par Monsieur 66%. La première scène avec les petits chiots est absolument abominable et va donner le ton de cette histoire. Il ne fait pas bon vivre dans une république islamiste, c'est indéniable.

    Zahra's Paradise est le premier roman graphique de l'auteur et c'est déjà une incontestable réussite. On repense bien entendu à Persepolis de Marjane Satrapi mais le trait est ici beaucoup plus agréable. Le fond reste le même à savoir atroce. Les auteurs ont voulu rester anonyme pour ne pas subir des violences en retour. Il est dommage que cet oeuvre n'est pas connue de publicité dans notre pays alors que c'est un best-seller à l'international.

    On découvre un Iran en proie à la terreur, aux arrestations arbitraires, à la torture et aux exécutions sommaires et c'est encore pire qu'à l'époque du Shah. Visiblement, la révolution a trahi le peuple iranien. Cependant, il y a encore de l'espoir car c'est un grand peuple qui arrive à communiquer grâce à la technologie d'internet. Les idées circulent et les méfaits ne resteront pas impunis. Un jour viendra.

    Nous avons une bd choc et sans doute l'une des meilleures sur l'Iran.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:54:01
    Notre histoire - Tome 1 - Volume 1

    Notre histoire est celle de la famille d’un célèbre joueur de football à savoir Lilian Thuram. Je n’aime pas trop le football et son star system. Je n’aime pas les rémunérations faramineuses de ces nouveaux gladiateurs des temps modernes. Je n’ai pas aimé le coup de tête de Zidane lors de la finale de la coupe du monde en 2006, ni l’attitude déplorable de l’équipe de France en Afrique du Sud en 2010. Pour autant, s’il y a un sportif que j’aime bien pour l’exemplarité de son comportement, c’est bien Lilian Thuram.

    Visiblement, et je ne le savais pas, cet ancien footballeur est très engagé car il prend publiquement des positions sur l’égalité, l’immigration et le racisme. Il avait notamment indiqué qu’avant de parler d’insécurité, il faut parler de justice sociale ce qui me semble une analyse correcte de la situation. Cela ne plaît pas à certaines personnes qui considèrent qu’il est temps de passer à autre chose que de discuter sans cesse de l’esclavage pratiqué par la France dans les Antilles.

    En outre, Lilian Thuram soutient la lutte contre l’homophobie, tant au niveau institutionnel que dans le sport. Il soutient le mariage gay, comparant les opposants à celui-ci aux racistes s'opposant à l'égalité entre les Noirs et les Blancs.

    J’ai beaucoup aimé cette bd qui traite de l’installation en France de la mère de Lilian avec ses cinq enfants dans les années 80 où elle a quitté la Guadeloupe pour devenir une femme de ménage. Dans ce premier tome, Lilian a moins de 10 ans. Il découvre les réalités de la Métropole où il subit les blagues racistes. C’est traité avec honnêteté.

    Par ailleurs, dans une seconde partie, on va revenir sur l’histoire de la Guadeloupe et notamment d’un épisode sanglant. En 1794, l’esclavage est aboli. Cependant, Napoléon souhaite la rétablir uniquement sur les îles en 1801. Il envoie l’armée qui procèdera à une énorme répression. C’est un épisode que j’avais jamais entendu parler car sans doute, on ne voulait pas écorner l’image de cet illustre personnage. J’ai désormais une autre vision. L’esclavage va perdurer jusqu’en 1848. Je pense qu’il n’y a rien de pire que de sortir de l’esclavage, de vivre libre pendant 8 ans puis d’y retourner. Je comprends mieux désormais la souffrance de ce peuple. Pour la forme, je dirai que cette partie historique s’insère assez mal par rapport au reste. C’est trop artificiel comme montage. Mais bon.

    Cette BD est incontournable pour approfondir les notions de discrimination avec les enfants. Pour finir, voilà ce qu’il déclare et avec lequel je suis en parfait accord : « Je crois que l'Histoire n'appartient pas à une couleur de peau, et heureusement ! Il n'y a pas de communauté noire, de communauté blanche, il n'y a pas d'Histoire noire, pas d'Histoire blanche. Il y a l'Histoire des hommes et des femmes. Il est temps de le comprendre... ».

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:53:01
    Biguden - Tome 1 - L'Ankou

    C'est une curieuse bande dessinée qui mélange un peu le trait manga avec les légendes bretonnes pour un résultat tout à fait honorable et original. Il fallait oser mélanger le Japon et ses traditions avec la Bretagne ! L'auteur Stan Silas possède toute l'inventivité pour nous entraîner dans cet univers composé de l'ankou ou des korrigans.

    Toutes les facettes de la Bretagne seront présentes : même les crêpes ! J'aime bien tout ce folklore savamment orchestré. Il y a beaucoup d'humour dans cette oeuvre même si on sent que plane derrière une tragédie familiale.

    C'est une série étonnante qui commence fort bien. L'intrigue est maîtrisée bien qu'on doit un peu reconstituer un puzzle. Il y a l'émotivité et la délicatesse d'une bd jeunesse qui regarde déjà vers l'âge adulte à travers les thèmes explorés.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:52:17

    Modigliani fut un peintre non reconnu de son vivant et qui souffrait de la concurrence d’un certain Pablo Picasso. On va nous conter son histoire dans le Paris Montmartre des années de la Première Guerre Mondiale. Il voulait d’ailleurs s’engager pour défendre la patrie mais fut réformé.

    En effet, il souffrait déjà depuis de nombreuses années de la tuberculose. Cette terrible maladie aura raison de lui. Plus surprenant encore sera le sort funeste de sa jeune compagne Anna qui lui fera un enfant juste avant qu’il ne meure. On admirera son indéfectible amour à celle qui a tout supporté dans cette descente aux enfers. Bref, ce sont les dernières années de sa vie qui sont mises en exergue par l’auteur qui avait d’ailleurs fait la même chose avec Stefan Zweig.

    On apprend des choses assez intéressantes sur la vie de Modi. Je pense notamment au fait qu’il fut peintre par défaut ne pouvant pas exercer sa passion pour la sculpture. Je pense également à son entrevue avec Auguste Renoir le lubrique.

    Pour une fois, cette tranche de vie n’est pas pompeuse. L’auteur a développé un véritable trait de personnalité. On s’attachera également moins aux œuvres produites bien que son célèbre autoportrait y figurera. On sait que cet artiste est très connu pour ses peintures de nus. Les amateurs de peinture risquent d’être déçus mais ce ne fut pas mon cas.

    Mention spéciale également pour le dessinateur qui a réalisé un travail remarquable de maturité. Une colorisation réussie. Des cadrages extraordinaires qui s’accommodent de longs textes avec des planches décloisonnées.

    J’ai beaucoup apprécié cette œuvre qui décrit parfaitement une certaine ambiance du milieu artistique et bohême de ces artistes venus tenter leur chance dans la capitale. C’est de là que provient la fameuse expression des bobos.

    L’artiste fait partie des peintres maudits qui ont versé dans l’excès : alcool, drogue, prostitution. Un tel mode de vie n’est pas très sain pour la santé mais je ne me permettrais pas de juger même si à titre personnel, je ne cautionne pas. Une de ces citations : « Je hais le goût de vivre. Je bois pour m’ôter ce goût de la bouche ». Il n’arrive plus à respirer la vie qui lui est insupportable.

    En conclusion, nous avons une biographie parcellaire qui est très réussie. Cela impressionne !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:51:19

    J’avais entendu que les homosexuels allemands avaient été également persécutés par les nazis. Il faut dire que les adeptes d’Hitler ne juraient que par la pureté de la race aryenne. Le mariage gay et l’adoption d’enfant avec deux papas n’existaient pas. Autre époque, autre mœurs ? Depuis l’Antiquité (et certainement la Préhistoire), cette pratique a toujours existé tout comme la prostitution d’ailleurs.

    C’est un sujet très sensible dans une époque où la souffrance des gens peut être exploitée à des fins politiques par une minorité ou un état étranger. Je pense qu’il est nécessaire de rappeler que les persécutions ont concerné également d’autres catégories de personnes. Il est clair que c’est totalement condamnable. On ne devrait pas avoir à souffrir du seul fait qu’on est juif ou homosexuel ou tzigane. Il n’y a pas de monopole à la souffrance que cela soit étoile jaune ou triangle rose.

    Cette bd est très bien réalisée. Elle nous dit l’essentiel sur le sujet à savoir la féroce répression des indésirables. Il est regrettable que ce grand-père ne soit pas plus compréhensif vis-à-vis de la nouvelle génération. Je n’ai pas vraiment aimé la fin de cet ouvrage, je n’ai pas apprécié sa réaction malgré toute la souffrance vécue et les rancoeurs. Il est vrai qu’il a commencé sa vie de jeune garçon dans l’insouciance du Berlin des années 20 avant de tomber dans l’horreur à partir de 1933. Encore une fois, je peux comprendre ce malaise.

    Il est consternant de s’apercevoir qu’à la Libération, les choses n’avaient pas évolué pour ce qui était considéré comme un délit à réprimer. L’absence d’indemnisation est également choquante. La moitié des 15000 déportés sont morts. Les survivants ont vécu une douloureuse épreuve en n’obtenant pas le titre de déporté car c’était considéré comme normal à cause du fameux paragraphe 175 du code pénal allemand datant de l’époque bismarkienne. En Allemagne de l’Ouest, la légalité de la répression de l'homosexualité par le régime nazi est confirmée par la Cour fédérale constitutionnelle en 1957. Bref, que de chemin parcouru depuis.

    En conclusion, une bd prenante, fort bien documenté et malheureusement fort réaliste. Cette oeuvre s’appuie sur un dessin précis et soigné. Cela vaut le détour d’un point de vue historique, c’est certain. Personnellement, j’ai toujours eu en horreur les gens qui nient l’existence d’un génocide ou de ce type d’exaction concernant une minorité. Le devoir de commémoration face à l’Histoire s’impose dans certains cas.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:50:37

    C'est la première fois que je lis une bd où Fabcaro est au scénario sans être dessinateur. C'est plutôt une sensation agréable même si son trait si caractéristique manque un peu. Je constate qu'il n'est pas en manque d'idées. Il confirme tout son talent à devenir le maître incontesté de la bd d'humour.

    Nous suivons en l'occurrence une bande d'astronautes français un peu bêtes avec un président qui souhaite gagner des points de sondage. Toute ressemblance avec un personnage politique connu serait purement fortuite.

    La conquête de la planète Mars n'est pas prête d'arriver avec une fusée qui ne décollera point. L'inventivité est de trouver des gags sur 3 cases qui fusent... On ne s'ennuiera pas.

    C'est assez loufoque et désopilant dans l'ensemble mais c'est bon.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:49:43

    C’est une histoire un peu universelle qui aurait pu se passer au cours de n’importe quelle guerre. Le propos est de s’intéresser à l’engagement du soldat. Ce dernier s’engage dans l’armée car le pays est en guerre et il s’agit de prouver sa bravoure et ne pas être considéré comme un lâche. La mère lui explique que, sur un champ de bataille, il fera moins le malin et cela sera trop tard. Il ne comprend pas et part pour affronter son destin. On sait d’avance comment tout cela va se terminer.

    Le cadre choisi par l’auteur sera la guerre de Sécession qui fit rage entre 1861 et 1865 entre le Nord et le Sud des USA. C’est juste un cadre mais le propos ne sera pas tourné vers l’historique. C’est plutôt une introspection.

    Une œuvre qui montre que la guerre ne sert pas l’intérêt de l’individu. Pourquoi se faire tuer pour les autres ? Le véritable héroïsme est de refuser de faire comme les moutons pour aller à l’abattoir. Le reste est une question de point de vue.

    Bref, nous avons là la version gore des Tuniques bleues.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:49:03
    L'extravagante comédie du quotidien - Tome 2 - C'est comment qu'on freine ?

    Grégory Mardon n'est pas un auteur très connu. Pour autant, j'aime beaucoup ce qu'il fait car il vît avec son temps (voir Petite frappe ou Madame désire ? par exemple). Son récit dynamique sonne résolument moderne malgré une couverture toute droite sortie des années 80. Il y a de la grâce dans l'ensemble de ces personnages ordinaires qu'ils soient masculins ou féminins. Bref, il sait capter l'attention.

    Cela commence de manière assez superficiel dans un Paris où de jeunes bobos insouciants s'adonnent à la fête. Cela se termine dans un petit drame familial à la campagne. On se rend compte de l'épaisseur des personnages à mesure que le récit avance. Et on peut dire, que cela file à toute allure d'où le titre. Excellent !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:48:17
    Trahie - Tome 1 - Tome 1

    Décidément, les polars nordiques ont la côte depuis Millenium. Dernièrement, La Princesse des Glaces m'avait également beaucoup séduit. C'est une histoire de couple et de trahison qui conduit à une vengeance. C'est également tiré d'une adaptation d'un best-seller suédois.

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal à suivre le fil de cette intrigue pourtant passionnante. Il faut dire qu'il y a une galerie de personnages qui se succèdent dont certains se ressemblent mais ne portent pas le même nom. A un moment donné, j'ai compris que certaines scènes étaient des flash-back renvoyant dans le passé d'un des personnages. En résumé, il y a 3 récits croisant deux époques différentes.

    Malgré ces imperfections, on est réellement pris dans cette histoire de couple à bout de souffle. C'est le genre de polar contemporain que j'aime avec une tension à son comble.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:47:33

    J'ai beaucoup lu sur la Première Guerre Mondiale et je m'aperçois qu'il y a toujours des aspects à découvrir comme cette histoire véridique de soldat inconnu vivant. Il y a certes un jeu de mot avec la tombe du soldat inconnu. Il y a eu un soldat qui est revenu du front totalement amnésique.

    A une époque où la TV n'existait pas, il était assez difficile pour les familles de l'identifier. Il y a en a bien qui l'ont reconnu mais elles étaient trop nombreuses : de l'ordre de 300 ! Beaucoup le reconnaissent comme étant un fils, un frère ou un mari disparu à la guerre. L'opinion publique était alors traumatisée par le massacre de 14-18 qui a coûté la vie à près de 1.7 millions de compatriotes soit 7% de la population qui a disparu ! On n'arrive pas à se rendre compte de nos jours ce que cela représente.

    Triste histoire que celle-là où ce pauvre gars va finir sa vie en hôpital psychiatrique avant d'être victime des nazis. Il est devenu le symbole de toutes les mères qui n'ont pas retrouvé leur fils.

    Ce cas avait passionné la France dans l'entre-deux-guerre avant de retomber dans l'oubli au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale où l'on voulait reconstruire un monde nouveau sans retomber dans les tristes souvenirs.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:46:30
    Les crocodiles - Tome 1 - Les Crocodiles

    C'est une bd documentaire que je voulais réellement lire depuis sa sortie. Le projet crocodile est une compilation d'histoires de harcèlement et de sexisme ordinaire mises en bande dessinée par un homme Thomas Matthieu. Ce faisant, je pense que cet auteur n'a jamais aussi bien défendu la femme ou du moins la dénonciation d'un véritable phénomène de société. C'est clair que cela ne plaît pas aux hommes d'être tous représentés sans exception en crocodile. Il s'agissait avant tout de faire prévaloir le point de vue des femmes.

    Donner la parole aux femmes n'est pas une chose qui arrive aussi souvent. Si on réfléchit bien, on se rend compte que le plus souvent dans les oeuvres littéraires ou cinématographiques, on s'identifie à un personnage masculin. Idem pour les jeux vidéos où la princesse Zelda n'est qu'un faire-valoir pour mieux s'identifier à Link, son sauveur. Bref, c'est comme si toute la culture s'adressait aux hommes. Peu de garçons ont l'occasion de s'identifier à des personnes féminins. Heureusement qu'il y a Lara Croft !

    J'ai beaucoup aimé cette oeuvre avec ces histoires qui donnent froid dans le dos. J'avoue avoir également éprouvé de la peur dans les transports en commun quand un malotrus commence à faire son intéressant vis à vis d'une belle femme. Nous vivons dans une société de machos où les publicités montrent de belles filles affriolantes s'offrant très facilement, où les films poussent également à l'infidélité (voir les images dans le métro).

    Bientôt, le sifflement dans la rue sera une infraction grave vous envoyant directement en prison. Personnellement, je ne drague pas au risque de me faire accuser de harcèlement. La drague, c'est quelque chose qui se fait à deux. Au Pakistan, il est par exemple interdit de draguer et même par téléphone. C'est sans doute la société qui se dessine devant nous.

    Trêve de plaisanterie, chaque jour une femme est au prise avec le harcèlement de rue. Ces histoires sont malheureusement horriblement banales mais traduisent un véritable malaise dans la société. Il faut savoir que cette bd a fait l'objet d'une censure par la mairie de Toulouse en raison de son immoralité et de son sexisme. Oui, il y a encore beaucoup de travail à réaliser dans notre société pour en finir avec cette ignominie. On ne regardera plus les crocodiles de la même façon et on ne portera plus du Lacoste !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:45:46

    J'ai été assez ému par la tragédie de Noxolo, une jeune femme de 24 ans mère de deux enfants qui vît en Afrique du Sud dans un township non loin de Johannesburg. C'est une lesbienne qui a été victime d'un crime atroce le 23 avril 2011. Depuis, la police sud-africaine ferme les yeux et a bâclé insidieusement l'enquête. Il faut savoir que pourtant l'Afrique du Sud a adopté une loi très favorable à la cause gay. Cela ne suffit pas à faire évoluer les mentalités.

    Amnesty International a décidé de se mobiliser autour de cette histoire afin que cette mort ne reste pas sans suite. C'est un combat à la construction d'un monde nouveau où l'on pourrait vivre sans craindre d'être tué parce qu'on est différent. Le célèbre écrivain Marc Levy a écrit l'une des plus belles postfaces de bande dessinée. Il conclut sur le fait que sur une terre où tant de misère existe, où tant de guerres sévissent, quelque soit la façon, aimer ne devrait jamais être un crime.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:44:16

    Dodin-Bouffant est un passionné de bonne gastronomie. C'est un bourgeois épicurien et généreux. Il vient de perdre sa délicieuse cuisinière qui lui faisait vibrer ses papilles. Le monde semble s'effondrer autour de lui. Cependant, la vie continue. Il va se battre et trouver la perle rare: Adèle.

    La scène chez le prince m'a rappelé une petite déconvenue que j'ai subi la semaine dernière et qui peut arriver à tout le monde. J'ai invité mon épouse dans un restaurant qui jouissait d'excellentes critiques. Cependant, les plats présentés n'ont absolument pas été à la hauteur de ce qu'on attendait. Mon épouse, fine cuisinière, ne s'est pas laissé tromper par les artifices. Le poisson tout comme la choucroute étaient trop secs. Pour en revenir à la bd, Dodin va triompher sur le prince d'Eurasie en lui infligeant une bonne leçon culinaire. Un pot-au-feu tout comme une ratatouille peuvent rivaliser avec les plus grands plats.

    Au diable le cholestérol et les kilos ! Laissez-vous tentez par cette orgie gastronomique qui rend un véritable hommage à la cuisine française.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:43:32
    Le siècle des ombres - Tome 1 - La Pierre

    S'il y avait un fan club des Stryges, je m'inscrirais illico presto! C'est vrai également que ma première réaction a été : encore une série sur les Stryges alors que la saison 3 du chant va bientôt commencer. Cependant, Le Clan des chimères et Le Maître de Jeu sont désormais terminés. Alors, pourquoi pas ? Par ailleurs, on sait maintenant que Les Hydres d'Arès n'est finalement pas dans l'univers des Stryges puisque cette série est présentée comme la quatrième.

    Le titre "le siècle des ombres" fait un contre-pied au siècle des lumières dans lequel se déroule pourtant cette série. Je trouve que c'est bien trouvé quand on songe à l'univers des Stryges. Celà augure du combat entre ces créatures de l'ombre et un certain Weltman reconverti en philosophe des lumières.

    Cette série a pour finalité de découvrir comment Sandor G. Weltman, pourtant humaniste convaincu, est amené à devenir le génie du mal que l'on connaît. C'est fascinant compte tenu de sa personnalité intrigante. Il passerait presque pour un bon héros face aux griffes d'Abeau et Cylinia qui ont pour allié le pape Benoît XIV.

    Je me suis posé une question quant à la compréhension de certains évènements. On sait que Cylinia a combattu dans le passé Weltman qu'elle soupçonne être le baron d'Holbach, un esprit brillant résolument athée et ami de d'Alembert, l'auteur de la fameuse encyclopédie. Elle compte vérifier l'identité en s'assurant que ce prétendu baron n'a pas la cicatrice qu'elle lui aurait laissée sur le corps avec son épée. Or, sauf erreur de ma part, cet épisode nous est obscur. Je n'ai pas le souvenir de cette scène dans les séries parallèles. L'auteur ne nous éclaire pas davantage. C'est comme si on avait loupé un coche. Bref, il faut avoir à l'esprit que les Roquebrune frère et soeur, êtres immortels, combattent depuis quelques siècles le mystique Sandor Weltman.

    Le dessin de Suro est appréciable de même que le coloriste qui a fait un excellent travail. Sur la forme, il n'y a rien à redire. La qualité graphique semble au rendez-vous. On se plongera volontiers dans ce premier tome assez prometteur. Plus que 5 tomes dans une immense saga des Stryges qui comportera tout de même au total près de 39 volumes. Il faut vraiment être un fan pour l'acquérir.

    Le second tome va aller plus loin dans l’aventure pour aller déterrer la fameuse météorite dans le Nouveau Monde. J’ai un peu regretté la perte subite d’un personnage qui commençait à prendre un peu de consistance.

    Le troisième tome semble être une grosse parenthèse qui commence à compiler les péripéties mais sans convaincre réellement. Il manque du souffle ainsi que des Stryges ! Gageons cependant que la suite sera meilleure !

    Fort heureusement, cela s’accélère dans les trois derniers tomes. Le final permet de comprendre la rivalité qui va opposer les Roquebrune à Sandor Weltman. On aura un autre regard sur Cylinia et on comprendra fort aisément les motivations du baron d’Holbach. En effet, les positions se clarifient. Cependant, au final, il n’y aura pas de révélations fracassantes, pas d’effet de surprise.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:42:39

    Cela m'a fait froid dans le dos car cela démontre que tout le monde peut côtoyer à un moment donné de sa vie un être qui va basculer dans l'horreur du crime. En l'occurrence, il s'agira du lien entre l'auteur de bd Derf Backderf et d'un des plus sinistres tueurs en série des Etats-Unis à savoir le cannibale de Milwaukee autrement dit Jeff Dahmer. Bon, en même temps, il y a certains signes qui ne trompent pas et qui auraient dû attirer l'attention. Il faut bien choisir ses relations.

    L'écriture de ces anecdotes de jeunesse est plutôt audacieuse. Les professionnels ne se sont pas trompés en lui décernant le prix révélation lors du festival d'Angoulême en 2014. L'auteur a fait le choix de nous livrer son témoignage ainsi que celui de son groupe d'ami. Il occulte la période meurtrière pour revenir à la base et ce qui va conduire à cette folie. J'arrive à en saisir le sens au-delà de la protestation par rapport à l'horreur. Il y a toujours des causes profondes qui conduisent à l'irréparable.

    Ce one-shot ne m'a pas laissé indifférent bien au contraire. Il nous incite sans doute à être plus attentif aux autres.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:41:58

    J'ai bien aimé cette histoire d'amitié entre ce lieutenant belge et ce métis appelé Madame Livingstone à cause du port du kilt écossais. Le Congo belge n'est pas épargné par la Première Guerre Mondiale où les forces du Kaiser dominent la région des grands lacs grâce à un puissant cuirassé. Il faut dire que les richesses de l'Afrique ont aiguisé bien des appétits. Le scénario est assez original car il nous conte un fait de guerre assez méconnu.

    Visuellement, c'est magnifique. C'est toute la grâce et la beauté de l'Afrique qui sont là devant nos yeux. La précision du trait est exquise. Les couleurs ajoutent à l'ambiance. Bref, c'est un sans faute sur le plan graphique.

    Pour le reste, le récit est intelligent avec des dialogues profonds. On se rend compte de la vie dans les colonies africaines. On se rend compte également des méfaits du colonialisme qu'il soit belge, français, anglais ou allemand. Cette belle histoire d'amitié donne la foi à ceux qui croient encore à un monde meilleur.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:41:15

    Nous retrouvons Fabcaro dans un projet un peu différent de ce qu'il fait d'habitude et cela ne sera pas pour déplaire à ses lecteurs. Le voilà embarqué pour le Pérou lui qui déteste les voyages loin de chez lui. Quelle aventure !

    Nous avons une sorte de documentaire où l'on apprendra finalement peu de choses sur le Pérou. La durée du voyage n'a été que de 15 jours ce qui laisse peu de temps pour s'imprégner de ce pays andin. Il y a quelques interludes assez audacieux. Le projet se voulait sérieux ou du moins sur un autre mode que l'humour mais c'est râpé.

    Carnet du Pérou est sans doute la pire imposture qu'on a pu lire mais c'est assumé. Bref, délire de l'auteur ou canular, au choix ! Fabcaro est sans doute pour moi l'auteur de bd d'humour le plus accompli. Ce carnet tient en tout cas toutes ses promesses.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:40:31

    Après avoir lu LIP (des héros ordinaires), j’enchaîne avec sang noir. Le problème reste toujours le même : un capitalisme qui se soucie peu des travailleurs. En l’occurrence, cela va provoquer la mort de près d’un millier de mineurs dans des conditions épouvantables. Tant que la finance gouvernera, les "valeurs de la République" resteront un leurre diront certains. Nous avons également un gouvernement sous un président de gauche n’hésitant pas à faire sonner la troupe contre les ouvriers en grève.

    J’ai beaucoup mieux aimé cet ouvrage que Lip. Là encore, j’ignorais tout de l’histoire de la tragédie de Courrière en 1906. J’ai bien aimé la présentation du contexte dans lequel va se dérouler cette catastrophe. 1099 mineurs ont trouvé la mort dont 242 enfants. Il faut dire que les enfants étaient embauchés dès 12 ans.

    Il y a un passage que je n’ai pas trop compris car on suit le parcours d’un enfant accompagné d’un homme qui le prend sous son aile popur lui enseigner l’art de la mine. On retrouvera sa montre qu’on amènera à sa veuve avec une inscription qui ne laisse plus de place au doute quant à son sort. Puis, plus tard, il semblerait que cet homme ait survécu avec l’enfant qu’il ramènera à son père mais on n’assistera pas aux retrouvailles avec la soi-disante veuve. Bref, s’agit-il des mêmes protagonistes ? Cela ne semble pas évident. L’auteur a volontairement évité de personnaliser pour éviter les charges émotionnelles. Certes mais j’aurais aimé plus de clarté.

    Passé cette réserve, cet ouvrage est excellent. Il est bien documenté. Le sujet est parfaitement traité et on verra également toutes les conséquences de ce drame collectif. La jonction entre le sujet et la qualité du dessin en noir et blanc, de l'histoire, des dialogues et de l'intéressant documentaire est parfaite.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:39:04
    Les Échos invisibles - Tome 1 - Les Échos invisibles Partie 1/2

    J'ai bien aimé ce diptyque qui parle de la douleur d'un homme à avoir perdu un être très cher à savoir son amoureuse Monica. Baltus va alors développer le pouvoir de voir dans l'avenir bien malgré lui. Cette expérience mystérieuse le conduira à New-York dans le second tome et près de 20 ans après. Il fera de nouvelles rencontres qui lui donneront la force d'affronter ses démons, mais à quel prix ?

    C'est un récit plein d'émotion et qui baigne dans une certaine ambiance mélancolique. J'ai apprécié le fait de pouvoir m'identifier parfaitement à ce jeune photographe qui vit alors une grave douleur intime. L'apparition de son don s'explique par la tragédie. J'ai bien aimé également le trait simple et souple de la dessinatrice. Cela s'inscrit dans une certaine poésie de l'âme. Cette bd est fort réussie. Simplement, il faut lire les deux tomes pour comprendre le cheminement.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:38:04

    Jean Dytar est l'auteur que j'ai découvert et qui me semble être le plus prometteur pour l'avenir. J'avoue avoir totalement été subjugué par La Vision de Bacchus qui a été un véritable coup de coeur ainsi qu'une grande découverte pour ne pas dire un coup de maître.

    Cinq ans auparavant, il avait produit le prometteur sourire des marionnettes. Il est vrai que le style graphique ainsi que la structure du scénario ont complètement évolué en mieux. Pour autant, on sentait déjà l'ambition de produire quelque chose de puissant philosophiquement et d'inventif.

    J'ai juste un peu été déçu par une fin que je n'arrive pas vraiment à comprendre dans les motivations du personnage principal à savoir un ingénieux astrologue iranien. Pour le reste, cela va plus loin qu'un simple conte persan. On remonte aux sources même du mouvement des assassins et du fanatisme religieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:36:54

    Voilà la bd typique qui ne paye pas de mine. La couverture ne donne pas franchement l'envie d'une lecture. Par ailleurs, le titre ne nous parle pas. Bref, on n'a pas très envie de se plonger sur la forme. Et pourtant...

    C'est une oeuvre que j'ai beaucoup apprécié à la lecture qui traite encore une fois du conflit israëlo-palestinien mais qui nous offre pour une fois un espoir sur une porte de sortie. Le vivre ensemble et la paix sont du domaine du possible à partir du moment où il y aura des gens de bonnes volontés de part et d'autres du mur. Il faudra également aboutir à un changement de l'opinion public manipulé actuellement par une propagande savamment orchestré par les différents gouvernements conservateurs qu'ils soient de droite ou de gauche.

    J'ai beaucoup aimé la maturité de l'écriture de cette bd qui serait fort utile pour apaiser les esprits. Elle démonte de nombreux mécanismes pour aller plus loin dans la réflexion. Il n'y a point de naïveté dans le propos. La démonstration est tout à fait pertinente. On pourra aisément emprunter ces chemins de traverse afin de découvrir une certaine vérité !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:35:23

    Là encore, j'ai hésité à lire une bd avec un titre pareil : c'est presque un garçon à poil. J'avais peur de ne pas me sentir réellement à l'aise. Mis à part cela, j'ai passé un réel bon moment de lecture. Il y a des situations qui m'ont même fait marrer. Voilà un genre d'humour jamais agressif que j'apprécie réellement.

    On pourra encore causer sur le fait de se retrouver avec des parisiens d'un genre bobo qui ont une sainte horreur de la banlieue. Cependant, qui aurait envie de vivre dans une banlieue grise? Au fond, ils disent ce qu'ils pensent et cela ne sera pas pour déplaire aux lecteurs.

    Nous avons une bd très sympa qui nous présente de vrais personnages qu'on aurait envie de connaître pour peu que l'on soit ouvert. C'est frais et vitaminé ! C'est axé sur la tolérance dans un monde qui bouge.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:34:35

    C'est toujours triste de voir une famille voler en éclat. C'est malheureusement chose courante de nos jours où le taux de divorce se situe au-dessus des 40%.

    Nous avons en l'occurrence un couple moderne avec un homme qui est tourné vers le passé puisqu'il est historien et spécialiste de la Rome antique. Il va transformer des doudous en pénates pour sa fille afin de la rassurer. En effet, les pénates sont des divinités romaines qui sont censées protéger le foyer. Or, comme chacun le sait, les démiurges n'en font qu'à leur tête !

    J'ai bien aimé l'approche qui est faite dans ce roman graphique où la sincérité des situations est touchante. Il y a beaucoup d'originalité et une recherche approfondie pour créer l'effet de surprise. Cela ne viendra pas du ciel comme le laisse penser la couverture mais plutôt d'un ami qui vous veut du bien.

    Je n'ai pas trop compris la dernière image qui jette un peu le trouble. C'est vrai que tout cela laisse un goût plutôt amer et nous mène à la réflexion d'un présent profitable. Une belle réflexion sur le couple et sur le bonheur.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:33:56

    J'ai bien aimé cette série de Joe Sacco car il montre pour l'une des premières fois la condition du peuple palestinien. Nous aovns eu droit toute notre vie aux explications d'Israël comme le dit si bien l'auteur dans son ouvrage. Il a mené une enquête objective dans la bande de Gaza pour recueillir des témoignages et voir ce qui se passe concrètement. J'avoue avoir été interloqué par ce reportage sur un quotidien désespérant à Gaza.

    Ces faits sont ceux des années 90. Vingt ans ont passé et les choses se sont encore empirées. J'avoue aisément ne pas avoir de la sympathie pour les soldats israëliens et pour les colons. Ils ne comprennent pas les souffrances qu'ils infligent. Ils pensent parce qu'ils ont gagné la guerre, malheur aux vaincus. La première et la seconde guerre mondiale ont duré 5 ans. Là-bas le conflit dure depuis 1948. ces gens n'ont connu que la guerre. L'Allemagne nazie a été vaincu de même que le Japon impérialiste, mais aujourd'hui ces états sont libres et pacifiés.

    Joe Sacco a le mérite par cette oeuvre de montrer une autre réalité moins connue. Je trouve également que son idée de créer un seul état pour ses deux peuples comme en Afrique du Sud est certainement l'une des solutions à envisager pour une paix durable dans le futur. Par ailleurs, il place l'humain avant tout autre chose. Cette manière de voir les choses retient mon attention. Bien sûr, 4 étoiles.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:32:58

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un Delisle. j'ai lu bien entendu les fameuses Chroniques Birmanes, Pyongyang et Shenzhen en étant assez critique avec la légèreté de l'auteur. Les années ont passé et voici que j'aborde les chroniques de Jérusalem. Je constate une certaine maturité dans l'écriture. C'est plus dense et l'expérience vécue est très intéressante. Oui, il y a beaucoup de progrès.

    Bon, en même temps, je viens d'enchaîner avec Palestine de Joe Sacco qui traite plus ou moins du même sujet sur un mode beaucoup plus engagé. Cependant, Delisle est venu avec une naïveté et une candeur absolue sans aucun préjugé, ce qui rend son témoignage parfaitement crédible.

    En effet, il nous fait partager son expérience du quotidien après une année passée à Jérusalem Est. Pour rappel, Joe Sacco n'avait été qu'une seule semaine à Gaza. Et je dois bien avouer que la position des deux auteurs se rejoignent sur le fait qu'Israël est un Etat pas comme les autres qui opprime véritablement les populations palestiniennes.

    Les exemples sont nombreux mais cela commence par des petits détails qui montrent l'intolérance d'une partie de ce peuple. On pense bien sûr aux ultra et ou colons ou encore aux soldats. L'actualité du conflit israélo-palestinien est assez récente. L'humour sera moins présent car le sujet est grave. On en ressort totalement vidé avec une exaspération. L'évocation des massacres perpétrés par les arabes sont montés en épingle pour les faire passer pour l'incarnation du mal absolue et justifier une politique inique et injuste. Dans ces conditions, c'est difficile de construire un processus de paix.

    Bref, ces chroniques nous apportent un nouvel éclairage sur un autre mode que celui de Sacco mais tout aussi intéressant. On retiendra que la vie à Jérusalem est bien difficile.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:32:19
    Rasl - Tome 1 - La Dérive

    J'ai plaisir à retrouver cet auteur Jeff Smith qui nous a gratifié d'une excellente série à savoir Bone. Là, il nous étonne car il a su se renouveler dans un répertoire plus adulte. L'idée de voyager dans des mondes parallèles n'est pas franchement nouvelle.

    En effet, il y a avait une série du nom de Sliders dans les années 90 sur un sujet pratiquement similaire. Cependant, RASL va un peu plus loin en s'inspirant des travaux d'un certain Nikola Tesla, l'un des plus grands scientifiques dans l'histoire de la technologie.

    J'ai beaucoup aimé la mise en scène qui ne dit pas tout. Il faudra lire la suite pour en savoir un peu plus mais on devine déjà les contours. Le héros est affaibli par ses voyages au point de se transformer physiquement. J'ai déjà ma théorie sur le mystérieux tueur à la face de lézard. Je dois avouer que l'auteur maîtrise réellement son sujet ce qui rend la lecture assez palpitante.

    Bref, cette série démarre sur les chapeaux de roues. On suivra avec un grand plaisir ce comics attrayant.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:31:42

    J'ai découvert assez récemment le talent de Gregory Panaccione avec la partie de tennis Match. En l'occurrence, il s'associe avec l'un de mes scénaristes préférés qu'on ne présente plus depuis son carton avec Les Vieux Fourneaux. Je dois bien avouer que le résultat est bluffant. J'ai littéralement adoré cette aventure maritime sur fond d'amour. Pas de lipides, et que des protéines et du glucide !

    C'est difficile de raconter une histoire sans introduire le moindre dialogue à l'horizon. C'est un véritable défi pour le dessinateur qui doit alors retranscrire les sentiments et nous faire comprendre le sens du récit. Il a réussi son pari haut la main. Cela me rappelle un peu Pinocchio de Winshluss dans la démarche.

    Il y a également une subtile critique de la société de consommation, des modes, du gaspillage, de la pollution de la mer. Cela oscille entre l'humour et la tendresse. On passe de la Bretagne et des ses crêpes suzette à la Havane de Castro. La réussite est totale. C'est une bd innovante et passionnante. Un océan d'amour est touchant et bouleversant à la fois. Tout y est. Tout est juste.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:31:02
    Le château des étoiles - Tome 1 - Le Secret de l'éther

    On dirait qu'Alex Alice est touché par la grâce divine. Après Le Troisième Testament et Siegfried, voilà donc la nouvelle série époustouflante du prodige. Graphiquement, on atteint des sommets dans la beauté. Cela fait du bien de voir autre chose que la ligne claire ! La mise en page est véritablement exceptionnelle. Bref, le talent est quelque chose de si rare. Si peu d'auteur peuvent produire des oeuvres de cette rare qualité.

    L'histoire est sur un mode assez enfantin bien que les références historiques fusent. Par ailleurs, il faudra s'accrocher à la montgolfière pour croire que c'est un instrument permettant d'explorer l'espace. Il y a certes un côté steampunk mais assez de loufoquerie pour se prendre au sérieux. On sent également un côté assez Jules Verne dans cette aventure onirique et parfois drôle. On retrouve également du Miyasaki. L'évasion est toutefois garantie. Vers l'éther et au-delà !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:30:15

    Je ne connaissais que peu de choses sur le mouvement des femen. Je sais que Poutine ne les aime pas beaucoup ainsi que la religion. J'ignorais le sens de leur combat et de leur provocation. Cette oeuvre m'a réellement permis de les comprendre et même d'avoir de la sympathie car elles osent aller jusqu'au bout de leur action revendicative.

    Le journal d'Apolline est d'abord celui d'une souffrance par le simple fait d'être une femme que cela soit en famille ou au travail. La révolte se manifeste par le fait de rejoindre ce groupe d'activistes qui souhaite simplement défendre le droit des femmes. Certes, le sextrémisme peut conduire assez loin dans la lutte contre la société patriarcale.

    L'auteur a pris soin de nous présenter un documentaire mais sous forme d'une histoire. Bref, tout est faux mais tout est également issu de la réalité. Ainsi, on aura droit à des témoignages assez intéressants car impartiaux. Il y aura également une critique de leur méthodes jugées assez extrêmes, de leur financement occulte ou même de leur manipulation sectaire.

    Cependant, on arrivera véritablement à comprendre leurs motivations qui restent tout à fait légitimes tant il reste des progrès à accomplir pour que la femme puisse devenir véritablement l'égale de l'homme (à commencer par les salaires !) On sait tous que cette égalité n'est qu'un leurre dans les faits.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:29:34

    J’aime beaucoup les œuvres de cet auteur espagnol qui sont plutôt dans un genre de respect de la personne. Cela me fait plutôt plaisir de le retrouver. C’est vrai que c’est un gros pavé à lire. Cependant, le plaisir de découverte de cette nouveauté demeure intact. L’auteur nous plonge dans une œuvre biographique.

    L’introduction est parfaitement réussie. Nous avons un jeune auteur de bande dessinée qui rencontre un vieux papy de 94 ans. Ce dernier va nous livrer l’épisode concernant la Nueve, cette compagnie composé d’anciens combattants républicains qui a fait la campagne de l’Afrique avant de participer à la libération de la France.

    C’est un aspect de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale qui est plutôt méconnu. Tout le monde connait la guerre civile espagnole mais peu savent que les républicains furent à la fin de la guerre déportée en France puis engagé dans une légion visant à reconquérir l’Europe tombée sous le joug des nazis. Or, ces combattants qui luttaient contre le fascisme espéraient renverser également Franco. Cependant, cela s’arrêtera à Hitler et Mussolini ce qui provoquera leur déception légitime.

    On comprend mal les motivations des alliés à ne pas avoir débarrassé l’Espagne d’un dictateur. La peur du communisme est la principale motivation. Les nationalistes utilisaient dans leur propagande le terme de rouge ou d’anarchiste pour désigner les Républicains qui pourtant avait la légitimité de la gouvernance. On se rend compte que même de nos jours, la communauté internationale laisse souvent en place des dictateurs car le remède serait pire que le mal. On voit bien ce qui s’est passé en Irak, en Libye, en Syrie…

    C’est un hommage qui est rendu à la Nueve qui fut l’une des premières à libérer Paris. Beaucoup ont payé de leur vie pour se débarrasser du fascisme et de son idéologie. Ces combattants ont été méprisé par les forces françaises pourtant défaite en un seul mois par l’armée d’Hitler (Mai-Juin 1940). Pourtant, les républicains ont connu des années de guerre et ont eu une expérience du combat. En même temps et pour relativiser, il s’agissait d’une compagnie de 146 hommes ce qui est assez peu pour influencer le cours de la guerre. C’est un fait dans une mécanique assez complexe.

    Au final, c’est une excellente bd qui nous apportera des éclaircissements pour peu évidement qu’on s’intéresse à l’histoire. Les hommes qui se sont battus pour lutter contre le fascisme et qui sont morts se retourneraient certainement dans leur tombe en voyant les nouvelles générations succomber aux douces ou stridentes sirènes du nationalisme. Alors, oui, c’est bien une lecture utile.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:28:38
    Kaboul Disco - Tome 1 - Comment je ne me suis pas fait kidnapper en Afghanistan

    Il me tardait de découvrir ce fameux Kaboul Disco après avoir découvert cet auteur en lisant le magnifique Ainsi se tut Zarathoustra. Il faut dire que j'aime le style de cet auteur alsacien qui part à la découverte de l'Orient. En effet, cela regorge de tous ces petits détails intéressants à découvrir avec une bonne dose d'humour. L'auteur se présente comme un jeune insouciant sans domicile fixe qui a même failli rester coincé en Azerbaijan.

    Avant l'Iran, ce fut donc la découverte de l'Afghanistan, un pays en proie à la guerre depuis quelques décennies à commencer par l'invasion soviétique en 1979. L'action se déroule en 2005 pendant que l'armée américaine part à la chasse aux talibans. Il dresse un regard plutôt ironique sur ce pays quand d'autres auteurs se livrent à un constat plus mesuré et finalement moins crédible. J'ai apprécié cette liberté de ton.

    C'est une bd de reportage qui possède d'excellentes qualités. Le disco à Kaboul, c'est une véritable tuerie !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:27:56

    Il s'en passe des choses à Perpignan ! Un gendarme ne dort plus la nuit. Il fait des cauchemars qui le ramènent des milliers d'années en arrière. Est-ce lié à ces inquiétantes disparitions qui ont lieu dans la région ? Il faut dire que la gendarmerie est sur le pied de guerre. Quelles sont ces ombres que l'ont voit la nuit tout juste avant la disparition de gens ordinaires ? Bref, il semblerait que cette enquête résonne de plus en plus violemment en lui. Il faut qu'il retrouve le sommeil afin de retrouver ses esprits. Pour autant, il connaîtra enfin l'atroce vérité.

    Cela démarre fort et cela va se poursuivre avec un final qui ira encore plus loin. J'ai rarement vu un thriller ne payant pas de mine aussi bien réalisé. Des scientifiques de l'institut Max Plank ont récemment prouvé lors de séquençage que les européens possèdent jusqu'à 6% des gênes contenus dans les hommes de Néandertal, l'autre branche du genre humain qui s'est éteinte mystérieusement il y a 28000 ans. Or, cette enquête policière assez classique va rejoindre une explication possible mais effrayante. De quoi faire des cauchemars !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:26:10
    Soda - Tome 1 - Un ange trépasse

    Soda est un brave gars officiant dans la police de New York. Pour ménager sa maman fragile du coeur, il se fait passer pour un curé. Cela donne lieu à des situations assez cocasses et franchement drôles. Pourtant, l'humour peut être plus sombre à l'image des situations navrantes qui peuvent s'abattre sur notre héros pas comme les autres.

    Police, religion et mort sont les thèmes principaux. la violence urbaine est également présente. J'aime bien cette approche concernant un monde gris, situé entre le bien et le mal. Il y a une sorte de démystification du monde du polar.

    Au final, tous les tomes de Soda ne se valent pas. Les derniers sont plutôt une déception. Cependant, l'oeuvre dans son ensemble est assez satisfaisante par son audace. Note réelle: 3,5.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:25:27

    Après La reine des neiges, voici la Princesse des glaces. Cependant, on sera assez loin du conte pour enfants de Disney. Attention au titre trompeur. On se situe dans un récit à la Millénium dans un contexte suédois. D'ailleurs, la Princesse des glaces est un roman policier de Camilla Läckberg, publié en Suède en 2003. Cette auteure a publié par la suite une série de roman à succès. Bref, il n'y a pas que Stieg Larsson.

    J'ai beaucoup aimé ce récit où l'on suit une certaine Erica Falk, biographe de métier, et qui mène l'enquête dans le lieu où elle est née, une petite ville paisible de la côte est suédoise. Sur le thème des secrets de famille, cette enquête se révélera fascinante jusqu'à la révélation finale à la toute dernière page. Et puis, il y a cette phrase terrible : "Si les gens pouvaient croire qu'on avait pris la peine de l'assassiner, alors ils devraient admettre que sa vie comptait pour quelque chose. On ne tue pas quelqu'un d'insignifiant".

    Cette adaptation est des plus réussies dans une ambiance assez glaciale. La lecture s'est révélée aussi fluide qu'agréable. C'est également servi par un dessin de bonne facture qui joue aussi bien sur les tons chauds que froids. Bref, cela m'a permis de découvrir l'univers de cette romancière. Nul doute qu'il y aura d'autres adaptations avec toujours la même héroïne et son compagnon.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:24:47
    Choc (Maltaite/Colman) - Tome 1 - Les fantômes de Knightgrave - Première partie

    Cela ne sera pas mister chic mais plutôt mister choc. Je ne connaissais pas ce personnage issu de la bd à grand-papa. Monsieur Choc est l'ennemi récurrent de Tif et Tondu (bd paru dans le Journal de Spirou et remontant jusque dans les années 30). Il est le chef d'un gang qui se nomme « la main blanche ». Nul ne connaît son visage car il apparaît couvert d'un heaume d'armure des cavaliers du Moyen-Age. Il réussit toujours à s'échapper à la fin des épisodes, mettant parfois en scène sa propre mort pour mieux réapparaître. C'est un méchant assez emblématique dans la plus pire tradition.

    Pour autant, je dois dire que cette remise au goût du jour est réellement une réussite car il s'est véritablement éloigné de la série mère. Bravo à l'auteur qui a ressuscité un personnage crée jadis par son père. On arrive à comprendre toutes les motivations de ce grand méchant. Mise à part une couverture totalement ratée, c'est vraiment d'un excellent niveau tant au niveau du scénario que du dessin.

    On est touché par cette enfance malheureuse et les traumatismes qui en résultent. On aurait souhaité qu'Eden puisse trouver la bonne voie. Il est clair que le mal naît souvent au milieu des injustices. Il ne faut pas s'étonner du résultat par la suite.

    En conclusion, ce premier tome constitue pour moi une réelle bonne surprise. Je ne m'attendais sans doute pas à une bd aussi réussie. Quel choc tout de même !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:23:52

    J'ai rarement lu une bd avec des qualités intrinsèques aussi éclatantes sur ce sujet. C'est une Afrique noire bien sombre que l'on découvre au travers de ces soldats enfants mercenaires. Faut-il être une espèce de non-voyant ou un jeune-vieux provenant d'une autre planète pour ne pas le voir ? Chacun ses goûts dirait l'autre. Ames sensibles s'abstenir.

    Le ventre de la hyène nous prend aux tripes avec des personnages charismatiques qui crèvent l'écran. On ne demande pas de les aimer. Le propos se situe ailleurs. Cela sera sans aucune concession jusqu'au final émouvant ou éprouvant. La violence sera omniprésente mais sans tomber dans le spectaculaire. On est pris par le récit sans jamais le lâcher.

    La hyène n'est pas un animal sympathique. Ce qui ressort de son ventre ne peut pas être divin, on l'aura compris. La haine est comme une maladie qui ravage le coeur des hommes. Ce parcours initiatique de ces deux frères méritent le détour car c'est réellement impressionnant de réalisme. J'aime cette forme de maturité dans la bd moderne.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:23:12
    Perico - Tome 1 - Perico 1/2

    J’avoue ne pas vraiment aimer ce graphisme ligne claire qui fait vieux jeu. Cependant, je lui ai trouvé beaucoup de charme et d’exotisme. C’est comme si le dessinateur avait pu vaincre mes réticences en offrant une palette graphique assez agréable à regarder. Les personnages sont beaux et facilement reconnaissables. Le récit est très fluide : on comprend vite les enjeux.

    J’ai bien aimé le cadre et l'ambiance de ce Cuba avant la révolution castriste. La guérilla a déjà commencé par l’envoi de 10000 soldats pour les mâter mais on sait que l’histoire en décidera autrement. Les capitalistes ont peur de cette atmosphère de fin de règne. C’est surtout la mafia et la pègre qui tirent les ficelles dans une société totalement corrompue. Et vu le contexte, la mafia préfère retirer ses billes. Les rats quittent toujours le navire.

    Dans ce tumulte, nous suivons le parcours d’un jeune serveur qui va rencontrer une femme assez venimeuse qui rêve d’être actrice à Hollywood. Il aurait dû se méfier. Cependant, la beauté peut empoisonner les existences. S’en suivra une folle course-poursuite à travers les USA de Miami à Los Angeles.

    Au final, le scénario colle à merveille au dessin. C’est un diptyque sur un mode road-movie très réussi.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:22:28
    Rédemption (Tackian/Farkas) - Tome 1 - Dévotion

    Ma foi que j'ai perdu, rédemption semble être une bd sur les croisades qui sort du lot. Pourtant, elle ne payait pas de mine avec une couverture archi-conventionnelle. On apprend bien des choses pas très catholiques sur les croisés et leurs méfaits non seulement auprès des troupes du mahométans pais également de leur propres gueux restés au pays.

    Le thème sera celui de la rédemption à travers un croisé tourmenté par son glorieux et sanglant passé. La première croisade a été un échec retentissant. Voilà que se prépare la seconde. Or, il s'agit de motiver les troupes ou plutôt de trouver les gueux pour les envoyer à une mort certaine au nom de la religion au risque d'être puni comme un hérétique.

    Cela sera un diptyque et non une interminable série. Or, cette première partie est intelligente dans les dialogues et les situations exposés. Cela donne envie de connaître la suite et la fin même si on devine déjà comment tout cela va se terminer. La rédemption a toujours un prix.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:21:13
    L'arabe du futur - Tome 1 - Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)

    J’ai découvert cet auteur véritablement qu’assez récemment avec « Retour au collège » bien que j’avais lu auparavant Petit Verglas ou le fameux Pascal Brutal. En l’occurrence, il s’attaque à un récit autobiographique assez ambitieux. C’est un témoignage assez intéressant de ce qui se passait en Lybie et en Syrie à la fin des années 70 et au début des années 80. Cet ouvrage vient d’être primé du fauve d’or lors du festival d’Angoulême de 2015 non sans raison.

    Sur le fond et la forme, je n’ai rien à dire de particulier. J’aime ce genre de roman graphique où l’auteur se dévoile sans complaisance et nous dresse le portrait de sa famille. C’est une démarche tout à fait honnête. L’itinéraire est en tout cas assez passionnant à suivre.

    Je sais que nos sociétés occidentales ne sont pas exemptes de tous vices et sont souvent des donneurs de leçons. Cependant, j’aime y vivre car je me sens en liberté même si elle est relative par certains côtés (avoir de l’argent procure encore plus de libertés). Dans les pays où l’islam occupe une large part, les minorités que ce soit des chrétiens, des gays ou surtout des femmes sont persécutés. Les Etats sont souvent sur un mode autoritaire avec peine de mort ou châtiment corporel. Je ne partage pas du tout l’idéal ou la vision du père de notre auteur qui est mis en avant dans cet ouvrage. C’est pourtant un intellectuel au début laïc et qui va tomber progressivement dans le piège de la religion. Bon, j’emploie le mot intellectuel mais c’est déjà exagéré que de le dire surtout quand on voit ses réactions et son attitude. Con et antipathique en réalité doublé par un antisémitisme pourrait penser de nombreux lecteurs alimentant des pensées extrémistes.

    Oui, il faut en vouloir pour justifier la vie sous un régime dictatorial de Kadhafi ou d’Hafez el-Assad. Ainsi, lorsque son épouse d’origine française s’émeut en voyant des pendus dans la rue, il justifie par le fait que c’est nécessaire pour gouverner les masses arabes. Il est vrai qu’à la révolution française, nous avons fait pareil. C’était il y a trois siècles. Bref, on éprouve un certain malaise car certains événements font froid dans le dos. Heureusement qu’il y a l’humour mais on n’a pas franchement envie de rire quand on découvre cette société.

    On s’aperçoit également que les dictatures permettent de conférer une stabilité à un pouvoir politique. Les successions de coup d’état et la guerre civile ne sont pas propices à conférer la prospérité au peuple. Il faut parfois sortir de la vision occidentale pour comprendre les choses en profondeur. Cependant, cela reste condamnable sur la forme (culte de la personnalité, répression politique…).

    Je ne sais pas où l’auteur veut en venir et s’il dénonce véritablement cette vision des choses. L’œil est pour l’instant candide et naïf : celui d’un enfant de deux ans qui se rappelle de tout. A voir dans les deux autres tomes qui suivront. Gageons que l’arabe du futur soit un homme éclairé vivant dans une société pacifique, démocratique et prospère. Oui, à condition de sortir de l’obscurantisme religieux.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:20:24

    Voilà le genre de bd qui graphiquement ne paye pas de mine mais dont on ressort avec une très bonne impression. Cette bd m'a touché par sa sensibilité et par sa justesse. On entre véritablement dans la psychologie de Rosie, une jeune adolescente de 13 ans qui va tomber notamment dans l'alcool suite au divorce de ses parents.

    Il faut dire que sa mère l'a abandonné pour rejoindre son nouvel homme à Dubaï, ce nouveau paradis exotique. Sa meilleure amie semble également contraint de mettre un terme à la relation d'amitié qui lui permettait de se maintenir. Et puis, arrive cette rencontre inopinée autour d'un muret et qui bouleverser sa petite vie bien tranquille.

    La Belgique de la fin des années 80 paraît bien morne à l'image de la vie de notre héroïne. La dérive sera progressive. On va tomber bien bas. Le pathologique sera évité ce qui renforce la charge émotive de ce roman graphique bien réussi. J'ai bien aimé la fin qui est très forte et qui permet de regarder la vie en avant. En conclusion, une belle découverte inattendue que voilà.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:19:45
    Odyxes - Tome 1 - Naufragé du temps

    C'est vrai que j'avais eu ma dose des séries d'Arleston. Je les avait porté aux nues avant d'être totalement gavé par une exploitation quasi-commerciale du monde de Lanfeust. J'avais toujours eu jusqu'ici une extrême tolérance par rapport aux différentes suites et autres spin-off. Cependant, avec Arleston, c'était prévisible et cela partait dans la franche déconnade. Il fallait que cela s'arrête. J'ai zappé l'auteur pour passer heureusement à autre chose.

    Il y a deux ans j'avais lu Ekhö, monde miroir qui m'avait déjà un peu interpellé car je percevais déjà du changement. Avec Odyxes, la maturité est atteinte. Je veux dire par là que l'auteur a enfin produit une histoire originale qui se démarque de son succès Lanfeust. J'ai beaucoup aimé et je n'aurais pas cru que cela soit encore possible. Certes, on reste quand même dans son univers et avec ses codes. Néanmoins, il y a quelque chose d'accrochant.

    Un mot pour dire que j'ai également apprécié le travail du dessinateur dans ce style semi-réaliste autant pour les scènes d'antiquité que ceux dans le Paris d'aujourd'hui.

    En conclusion, je suivrais avec plaisir cette nouvelle série qui semble se démarquer de l'héroic fantasy habituelle. On garde l'humour mais plus fin et on suit l'aventure certes fantastique.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:18:56

    J'ai franchement bien aimé l'histoire de ce gamin qui est laissé à l'abandon sur une planète où les robots ont exterminé la plupart des êtres humains dans une longue guerre. Cela fait très Terminator sur les bords. Il est également assez crédible de penser qu'un jour les machines prendront le pouvoir à travers une I.A qui n'aura pas de mal à s'émanciper.

    On va en apprendre plus sur le passé tragique de ce jeune ado débrouillard. L'auteur prend le temps d'installer son histoire et de nous donner des détails intéressant. On a envie d'en savoir un peu plus sur cette planète colonisée par les êtres humains. Il y a du rythme malgré une tension toujours présente. Par ailleurs, cela sera un diptyque et non une interminable série.

    Au final, c'est un bon récit de science-fiction qui nous pousse à réfléchir sur la place qu'on accorde jour après jour à ces machines.

    Je constate également que les productions actuelles sont réellement passionnantes.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:17:04
    Crusades - Tome 1 - Le spectre aux yeux d'argent

    Crusades est incontestablement une très bonne trilogie avec une intrigue qui s'écarte des codes du genre entre spiritualité et occultisme. On est élevé à un grade au-dessus. Il est vrai que le marché est réellement inondé par les templiers.

    Il y a tout d'abord le graphisme de ce dessinateur chinois qui fait des merveilles avec un trait dynamique et expressif. Les couleurs ne sont pas en reste. Bref, la qualité est au rendez-vous.

    Pour autant, ce titre n'est pas très connu. Il n'y a pas eu de grande publicité lors de sa sortie. Les auteurs ont sû construire un récit avec des personnages qui ont du charisme et qui s'inscrivent dans une réalité historique bien définie. Et puis, cette audace de se rapprocher d'un démon de style Alien ou Prédator a retenu toute mon attention.

    On pourra sans doute regretter les nombreux flash-back qui rende ce récit très difficile à appréhender par moment. Il faut impérativement suivre le fil au risque de se perdre dans ces catacombes et ne plus se relever. C'est le gros point noir de cette série...

    Au final, on a une oeuvre ésotérique tout à fait originale et d'une richesse plutôt rare.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:16:23
    Akira (Glénat cartonnés en couleur) - Tome 1 - L'autoroute

    Akira est l'un des premiers manga que j'ai lu. C'est une oeuvre de science-fiction dans un genre apocalyptique. Le traitement du graphisme m'a plutôt impressionné. Il y a toute une dynamique au niveau du scénario avec une certaine montée en puissance. Outre les personnages principaux, certains personnages secondaires sont intéressants.

    Ce manga fait partie de ceux avec Taniguchi qui ont permis une certaine diffusion de cette culture en Occident. L'auteur Katsuhiro Otomo a été enfin reconnu par le festival d'Angoulême qui a couronné cette oeuvre en 2015 par le grand prix. Il était temps !

    Akira est devenu également un dessin animée. Le succès ne s'est pas démenti à travers le monde depuis une vingtaine d'années. Cette histoire pousse à une réflexion sur le devenir de la société. Bref, c'est devenu un incontournable qui a révolutionné l'histoire du manga.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:14:32

    Mathieu Sapin (qui n'a rien à voir avec la famille du Ministre), dessinateur pour le journal Libération, a vécu la course à l'Elysée embarqué dans l'équipe de François Hollande. Il en tire une bande-dessinée riche en informations et anecdotes sur la dernière campagne présidentielle de 2012. Il y aura de nombreux déplacements sans compter les brèves rencontres avec le futur président entre deux meetings.

    L'auteur nous indique d'emblée qu'il ne connaît pas la politique et que son regard sera neutre. J'avais peur d'un certain amateurisme pour ceux qui aiment la politique. Il est vrai que Quai d'Orsay avait mis la barre assez haute. Or, le résultat est là: c'est un reportage sur les coulisses d'une campagne présidentielle fait avec sincérité.

    Les anecdotes sur cette aventure politique sont assez croustillantes. J'en connaissais la plupart en fin observateur de la vie politique mais pas toutes (comme la TV qui ne fonctionne pas à quelques minutes de l'annonce des résultats). La bd est sortie en mai 2012 dans la foulée de la victoire. On sait que depuis trois ans, beaucoup de choses ont changé. Cependant, certains détails préfigurant la suite étaient déjà visibles au niveau de ce qui s'est passé durant cette campagne. Bref, cela permet de comprendre car on va retrouver la même équipe au pouvoir. Un vrai régal !

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:12:32

    N° 7 de la série, c’est sans doute le Before Watchmen le plus contesté. Les fans ne reconnaissent plus Eddie Blake. Son passé ne correspond pas avec le personnage. Par ailleurs, cette histoire croisée avec celle des Kennedy a fait l’effet d’une bombe à mécontentement. Il est censé avoir tué indirectement ce président et non être son ami pleurant sa mort en compagnie de Morloch : on aura tout vu !

    Il ne faut pas oublier que la série Before Watchmen a de nombreux détracteurs car Alan Moore n’a pas donné sa bénédiction pour ce projet. Or, avec ce titre, ils s’en sont donnés à cœur joie en relevant de nombreuses incohérences. On retrouve au scénario Brian Azzarello qui avait déjà déçu sur Rorschach. C’est un peu bis repetita. Une erreur de casting ? Il m’avait déjà tellement déçu avec « Hellblazer » ou « 100 Bullets ». On peut dire sans prendre de risque que je ne suis pas son fan.

    Le dessin de cet opus est moins bon que dans les précédents tomes de la série. C’est un cran en dessous. Au niveau du scénario : idem. Comme quoi ! Ces histoires de guerre ou d’amitié avec les frères Kennedy sont assez mal reliées. On n’arrive pas à comprendre. Je dirai surtout qu’on ne comprend pas une relative humanité du comédien suivi plus tard d’actes de crimes contre l’humanité. Ce n’est pas cohérent. C’est décousu. Au final, c’est plutôt décevant à l’image du final qu’il faudra encore décortiquer.

    Note Dessin : 2/5 – Note Scénario : 2.5/5 – Note Globale : 2.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:10:51

    Watchmen devait être l’oeuvre unique n’appelant à aucune suite. Cependant, près de 30 ans après, voici before Watchmen qui est par définition une préquelle. C’est un phénomène à la mode depuis Star War ou plus récemment le Seigneur des anneaux. Le but n’était certainement pas d’égaler le cultissimme Watchmen mais de nous proposer de découvrir les secrets des Gardiens à travers les débuts des Minutemen, puis de ceux du Comédien, du Hibou ou encore du Spectre Soyeux…

    J’ai été très agréablement surpris de découvrir l’envers du décor de ces Minutemen qui faisait figure de justiciers masqués dans les années 40 précédant les fameux Watchmen. On retrouve des personnages secondaires de l’œuvre originale mais également des nouveaux qui sont habilement exploités. L’esprit général de la série-mère est respecté. Bon point par conséquent.

    Ce groupe réunit 8 membres d'abord apparus de façon isolée:
    - Captain Metropolis (Nelson Gardner, formé chez les Marines et qui est l’initiateur de ce projet)
    - le Juge Masqué (historiquement le premier justicier en costume).
    - la Silhouette (la sulfureuse Ursula Zandt)
    - le Spectre Soyeux (Sally Juspeczyk, plus connue sous le nom de Sally Jupiter, une starlette devenue redresseuse de torts)
    - le Comédien (Edward Morgan Blake, le cadet de la bande)
    - le Hibou (Hollis Mason, qui publiera ensuite ses Mémoires, dont on retrouve des extraits dans le roman graphique)
    - l’homme-insecte (Byron Lewis qui sombrera plus tard dans l’alcoolisme et la dépression)
    - Dollar Bill (un athlète vedette de l'université du Kansas employé comme super-héros maison par une banque nationale).

    C’est une bonne idée également que de partir du livre de Hollis Mason (alias le Hibou I) pour exploiter un récit qui se tient. Sous le masque décrit par conséquent les conflits au sein de ce groupe soi-disant uni. Nous allons avoir droit à de réelles révélations ! Il y aura quelques passages difficiles notamment concernant les enfants victimes d’atrocités sans nom de la part d’un super-héros pédophile. On découvre également les exploits fabriqués afin de construire la légende de ces super-héros. En fait, ce sont des personnes qui courent après la notoriété et l’argent hormis quelques exceptions comme la silhouette ou l’homme-insecte.

    Before Watchmen n’apportera finalement pas grand-chose à l’œuvre originale et unique que constitue le monumental Watchmen. Cependant, c’est une lecture qui peut emmener les lecteurs à découvrir l’œuvre qui a révolutionné le regard sur les super héros. Bref, c’est un titre d’une rare maîtrise servi par un dessin de qualité.

    Il faut dire que Minutemen montre la guerre des égo entre ces justiciers et que ce juge masqué avait une relation sadomasochiste avec le capitaine Métropolis. Sans compter que Bill Dollar était homophobe. On découvre véritablement la face cachée de ces personnages qui étaient assez secondaires dans l’œuvre phare. C’est intéressant que d’avoir cette approche sur les aspects sombres entre dépression, alcoolisme, sexualité et superficialité. Bref, un super-héros n’est pas forcément quelqu’un de bon.

    J’ai été assez surpris du contraste entre un dessin assez cartoon et une œuvre plutôt sombre. Cependant, j’ai franchement bien aimé cette disposition qui est certes déstabilisante mais avec un charme fou.

    Au final, Minutemen se révèle passionnant à souhait. C’est un premier titre qui augure que du meilleur pour la suite n’en déplaise à Alan Moore qui s’est désolidarisé de ce projet. En ce qui me concerne, il faut posséder la collection entière pour ceux qui ont réellement aimé Watchmen. Je retiens surtout un projet ambitieux allant plus loin que de combler les trous.

    Note Dessin: 4.25/5 – Note Scénario: 4.25/5 – Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:09:59

    Second volet de Before Watchmen, Compagnon regroupe en fait trois nouvelles bien distinctes et assez différentes.

    La première est l’évocation de la vie du super-héros plutôt discret des Minutemen à savoir Bill Dollar. Ce dernier est un homme à la recherche de la gloire et qui va échouer pour se déguiser en mascotte d’une banque. Il devient un comédien car il tourne des clips vantant la protection de la banque contre les malfrats. C’est lui le défenseur des petits épargnants. C’est intéressant d’avoir un éclairage nouveau sur ce personnage qui ne joue aucun rôle dans Watchmen et que l’on aperçoit dans Minutemen sous un angle pas très favorable à savoir homophobe et intéressé comme une sorte de Nabila des temps moderne. Son portrait sera beaucoup plus nuancé. Sa fin tragique sera un peu différente de celle qui avait été montré dans Minutemen car il va tomber sous les coups de l’adversaire. Bref, en réalité, c’est l’histoire d’un gars sympa qui va accepter de se vendre et qui va payer le prix fort.

    Le second récit va se concentrer sur un adversaire légendaire des Minutemen et par la suite des Watchmen à savoir le fameux Morloch tel un magicien du mal. Dans l’œuvre originale, on sait qu’il joue un rôle dans le fameux plan machiavélique de celui qui tire toutes les ficelles. On découvre là encore un gars qui n’était pas aussi méchant que cela mais dont les évènements l’ont poussé à le devenir pour finalement connaître une sorte de rédemption dans le repentir. On voit que les brimades et humiliations subies par ses camarades de classe à l’école ont eu une influence psychologique déterminante. Bref, cette évocation en deux chapitres permet de remplir un trou laissé dans l’œuvre originale. Aussi, il faut avoir impérativement l’avoir lu avant de s’attaquer à cette nouvelle afin d’en tenir les enjeux et les aboutissants.

    La malédiction du corsaire sanglant fait écho à l’histoire de ce pirate raconté dans l’œuvre originale comme une espèce de mise en abyme. Cela traduisait une espèce d’allégorie sur le fait que le monde courrait à sa perte. On nous présente cela comme une métaphore de la série mais le lien ne sera pas chose aisée à réaliser. Du coup, ce récit fait tâche dans l’univers de Watchmen puisqu’il s’agit de découvrir l’univers des corsaires. Certes, la lecture sera fort plaisante mais cela n’apportera pas grand-chose. Je l’ai pris pour un interlude assez plaisant d’autant que le graphisme est magnifique.

    Au final, j’ai bien aimé ce volet même s’il n’est pas le meilleur de la série.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 3.75/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:09:14

    Le concept de Before Watchmen commence véritablement avec ce troisième tome de la série. Il s’agit de se concentrer sur le passé d’un des personnages de l’histoire originale. Or, l’un des personnages les plus charismatiques est bien Rorschach qui emploie des méthodes violentes et radicales pour lutter contre le crime dans un genre nettoyage au karcher. Cet opus était très attendu par les fans. Or, globalement, il s’est révélé un peu décevant car il méritait mieux.
    Il faut se souvenir que lorsqu’il meurt dans Watchmen, Rorschach balance cette phrase : pas de compromis ! C’est un personnage fascinant car il est lucide sur le monde (un peu comme le comédien mais dans un genre la vie est une farce). La narration use de la première personne comme dans son fameux journal de l’œuvre mère. Bref, le cahier des charges semble être respecté.

    Pour autant, il est vrai qu’on en attendait plus de ce personnage stupéfiant. L’enquête dans le milieu du crime est certes intéressante et nous montre un personnage jouant au vrai justicier. On n’en saura pas plus sur son passé car tout avait été expliqué dans Watchmen. Bref, on le voit en loup solitaire de la grosse pomme dans une ambiance très seventies qui rappelle la fièvre du samedi soir.

    Le dessin de Lee Bermajo est toujours un must pour les yeux. Rien de tel que de se soigner d’une belle conjonctivite. Le travail graphique est réellement excellent. C’est le gros point positif de cet opus.
    Au final, c’est bien mais cela aurait pu être excellent. J’accorde tout de même les 4 étoiles en raison de la note globale (dessin + scénario).

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 3/5 – Note globale : 3.75

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:08:33

    Dans ce 4ème tome de la série Before Watchmen, on découvre la vie de Laurie Jupiter, la fille du premier spectre soyeux. Pendant la période du flower power, elle affronte un trafiquant de drogue sur fond de révolte avec sa mère qui souhaite lui imposer une certaine conduite. Voilà pour le cadre qui traduit une belle mise en lumière.

    J’ai bien aimé son personnage à ce moment précis de sa vie où elle était encore belle, fraîche et marrante. Il faut dire que son personnage a beaucoup évolué pour finir aigri et blasé au bras d’un surhomme bleuté qui n’éprouve aucune émotion. En l’espèce, elle va s’enfuir avec un certain Greg, beau jeune homme et ils sont pris en stop par un couple sympa de hippies. C’est l’aventure dans toute son insouciance !

    Graphiquement, c’est très beau avec une mention spéciale pour l’utilisation des couleurs qui va bien avec l’ambiance hippies. Scénaristiquement, ce n’est pas totalement convaincant pour diverses raisons. Cependant, on va réellement s’attacher aux personnages et c’est surtout leur interconnexion qui sera intéressante notamment la mère possessive, le comédien détestable et le premier hibou insipide. Je regrette également ce qu’il advient de la relation entre Laurie et Greg. Je trouve que ce dernier aurait pu se battre et ne pas renoncer aussi facilement. Ce personnage pourtant intéressant n’est-il qu’un faire-valoir ?
    Un des meilleurs passages sera celui où le comédien intervient furtivement dans l’ombre pour orienter la direction de la vie de Laurie. On sait depuis Watchmen le lien qui les unit. On saura également comme une espèce de clin d’œil d’où vient le smiley des Watchmen qui sera par la suite tâché de sang.

    On sait qu’il y a de fortes disparités dans cette nouvelle série « Before » car les plus attendus ont déçus (le comédien, Rohrschach) et les moins attendus (Dr Manhattan, Ozymandias) ont donné lieu à de belles réussites. Celle-ci est dans la juste moyenne. La lecture a été assez agréable dans un genre assez teenager-movie sur fond de power girl. C’est également assez cohérent dans sa construction. Bref, c’est plaisant et frais. Loin de la noirceur et de la profondeur de l’œuvre originelle ? Pas tant que cela.

    Pour ma part, j’ai bien aimé malgré les différentes critiques qu’on pourrait faire car cette atmosphère est originale. Le thème est celui du passage à l’âge adulte avec ce gout immodéré de recherche de la liberté absolue. On connaît le résultat!

    Note Dessin: 4.25/5 – Note Scénario: 4.25/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:07:38

    Voici le 5ème opus de la série : Ozymandias alias l’homme le plus intelligent du monde. Ce personnage est le pivot de Watchmen bien qu’il n’apparait que très peu au début avec une vraie fausse piste pour le dédouaner. On va le retrouver dans un volume assez dense qui partira de son enfance à la mise en place de son plan. La dernière case est un enchainement direct avec l’œuvre-mère. Pas de doute : c’est un vrai préquel.

    La moralité de ce personnage pourra se situer dans l’adage comme quoi la fin justifie les moyens. Je n’ai pas aimé ce personnage qui se débarrasse de ses proches afin d’accomplir méticuleusement son plan machiavélique. Je pense qu’il aurait pu faire l’impasse sur certains meurtres non justifiées sinon par une certaine forme de paranoïa. A noter qu’il n’est jamais présenté comme un monstre mais comme un stratège à la manière de son idole à savoir Alexandre le Grand.

    Un débat a eu lieu à propos de ce personnage : est-il réellement gay ? Il est vrai que la sexualité des super-héros est toujours un sujet fascinant à moins d’être un peu refoulé. Certes, Ozy (pour les intimes) vend des figurines à son image de même que des parfums. D’ailleurs, le comédien le traite comme tel. Par ailleurs, il y aura un passage pour le moins équivoque où il s’initie au haschich et à d’autres choses. Mais qu’importe ses goûts en la matière car il est beau, intelligent et fort. Plein de qualité mais également des défauts.

    On ne s’ennuiera pas en suivant le parcours de ce super-héros pas comme les autres. C’est d’abord un enfant prodigue qui refusera la facilité pour être un véritable self made men. Il emploiera à utiliser son argent avec des motivations fort convaincantes. Bref, cet opus a réussi son pari que de rendre ce personnage assez passionnant. On est loin de l’éphèbe arrogant et antipathique du film de Zack Snyder. Certes, il finira seul avec un animal de compagnie Bubastis : un mélange génétique de lynx et de puma avec d’immenses oreilles.

    De l’avis un peu général, c’est l’un des opus les mieux réussi de la saga Before Watchmen. Il y a une réelle maîtrise du récit . Personnellement, j’ai un petit faible pour Minutemen et le Spectre soyeux. Cependant, j’admets que c’est du bon travail aussi bien au niveau du dessin très fluide que du scénario très intéressant.

    Note Dessin: 4/5 – Note Scénario: 4/5 – Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:06:20

    N° 6 de la série des Before, on sait que le Hibou est un super-héros les plus attachants car très gentil avec un bon fond. Son histoire d’amour avec Laurie avait ému le public autant que son engagement progressif en sortant de sa retraite. L’autre particularité est qu’ils sont deux personnes à avoir enfilé ce costume à savoir Hollis Mason (des Minutemen) et son successeur Daniel Dreinberg. En l’occurrence, on va surtout s’intéresser au second hibou.

    Je peux dire que c’est l’un des titres les plus réussi de la saga Before Watchmen car on découvre un peu mieux ce personnage qui était apparu un peu fade et assez complexé dans l’œuvre originale. J’ai beaucoup aimé sa relation amicale avec Rorschach qui s’associe avec ce dernier ayant pour point commun une enfance malheureuse. Il y a également sa relation sentimentale avec une femme de la nuit surnommé la dame du crépuscule ou la reine du vice. Elle le mènera au doigt et à la braguette.

    On retrouve pour la quatrième fois la même scène concernant la réunion provoquée par le capitaine Métropolis qui voulait former le groupe des vigilants. On sait que cela sera une tentative avortée du fait de la violente réaction du Comédien. Cela commence à faire réellement répétition.

    Je regrette également le fait qu’il y a une absence totale de volatiles ou de quelque chose qui rappellerait l’ornithologie. Ce n’est qu’un petit détail mais cela aurait apporter de la crédibilité dans la cohérence de l’œuvre. A noter que Laurie Jupiter possède bien un oiseau en cage dans sa chambre. Je chipote bien sûr.

    On a également assez reproché à ce titre de faire la part trop belle au personnage de Rorschach qui joue d’ailleurs un meilleur rôle que dans son propre one shot. C’est dire ! Il y a du vrai mais il faut le voir comme une imbrication dans la mesure où ces deux personnages vont souvent collaborer ensemble. Dans Watchmen, le Hibou n’hésitera pas à faire sortir de prison son compagnon. D’où il fallait bien expliquer les prémices de cette relation.

    Outre ces défauts, ce tome a énormément de qualité à commencer par une excellente toile de fond qui rappelle le bouleversement politique et social des années 60 et 70. Puis, il y a surtout ce traumatisme lié à l’enfance et à la violence sexuelle du père envers la mère. On arrivera mieux à cerner ce personnage qui semble si enfermé. On verra également l’origine du désaccord entre le Hibou et Rorschach qui n’ont pas les mêmes méthodes pour venir à bout du crime.

    J’ai également trouvé les dessins assez agréables avec une prestation assez correcte et une colorisation adaptée. Bref, nous avons là le plus humain de ces super-héros et pour notre plus grand plaisir.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:05:27

    Dernier tome de la série, on va terminer véritablement en apothéose sur une note assez positive puisque ce volet est plutôt réussi de l’avis général.

    Le personnage du Dr Manhattan est l’un des plus intéressants malgré sa froideur. Jon Osterman, fils d’horloger, est devenu un scientifique spécialisé dans le domaine du nucléaire. Mais un accident dans une chambre d’essai de canon à particules l’a métamorphosé à jamais. Devenu le Dr Manhattan, il est désormais l’égal d’un dieu ce qui le rend dangereux dans l’équilibre des forces entre les deux superbes-puissances USA et URSS.

    J’ai bien aimé ce tome car il est basé sur une construction assez audacieuse avec des trouvailles plutôt extraordinaire. Cela étonne. Le personnage est très bien cerné. Certes, il y a les délires de physiques quantiques mais cela s’insère assez bien.

    Au final, chacune des séries de Before Watchmen a été plaisante à lire car cela a apporté son lot de mystère et d’intrigue sans compter une lecture assez plaisante. Je pense qu’il ne faut pas faire l’impasse sur l’uin de ces titres et acquérir toute la collection. D’ailleurs, l’ensemble des dos de la bd forme une espèce de fresque intitulée Before Watchmen du plus bel effet dans une bibliothèque.

    Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4,5/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:04:00

    J'ai lu il n'y a pas si longtemps la biographie consacré à Gavrilo Princip dont les deux balles allaient tuer 10 millions de personnes. En l'occurence, nous passons du côté du point de vue du successeur attitré de l'empereur François-Joseph. On se rend compte que François-Ferdinand n'était point aimé de l'empereur et qu'il n'était finalement qu'un rouage, qu'un prétexte pour livrer une guerre nationaliste sans merci.

    J'ai bien apprécié ce portrait sans concession qui le montre comme un bon père de famille et mari aimant mais également comme un sale raciste. Des qualités mais également de gros défauts. Il est clair que le destin n'a pas voulu qu'il monte sur le trône afin de perpétuer la tradition des Habsbourg. On va revivre cette tragédie dans les moindres détails.

    Grâce à ce one-shot, on arrive à mieux comprendre les rouages qui ont amené à la Première Guerre Mondiale. Le cahier final est plutôt bien réalisé pour comprendre les enjeux. J'ai d'ailleurs commencé à le lire avant d'entamer ma lecture. Bref, les amateurs d'Histoire aimeront.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:03:18

    La Mondaine est un diptyque qui peut retenir l'attention par bien des égards entre sexe et collaboration. On va suivre l'évolution d'une brigade de bonnes moeurs dans le Paris de 1937 à 1944. Le regard principal sera celui d'une jeune inspecteur Aimé Louzeau qui intègre cette institution.

    De la frivolité des années 30 à la dure réalité de l'Occupation nazie, on ne va pas s'ennuyer au travers la galerie de personnages. On constatera également que le destin peut frapper cruellement les personnages. La rafle du Vel' d'Hiv ne sera pas qu'évoquée. La candeur laissera sa place au tragique ce qui pourra apparaître comme assez déconcertant pour le lecteur.

    Une institution particulière dans une époque trouble: c'est un roman graphique plutôt rare. Les sujets comme la folie, les perversions, le poids de la religion, le rôle de la police durant l'Occupation ont été abordé tout en finesse. Au final, les affaires de moeurs ne seront plus qu'une évocation ou un décors pour laisser la place à la psychologie du personnage principal et de son rapport au monde. Cela sera assez pertinent car crédible.

    La Mondaine est à découvrir pour ceux qui aime le style de Zidrou.

    Erik67 Le 02/09/2020 à 00:02:33

    Une bd ayant pour thème principal le tatouage, il fallait le faire ! Il est vrai que le tatouage est devenu au fil des années un art en vogue. Quand les corps se racontent, cela fait de belles histoires à découvrir pour peu que le souvenir soit heureux. Pour autant, il ne faut pas oublier que le tatouage a longtemps été associé aux mauvais garçons. En l’occurrence, il avait un succès fou dans les prisons et notamment dans les goulags perdus au fin fond de la Sibérie de la sinistre ère stalinienne. Hier marginal, et aujourd’hui phénomène de société : va comprendre !

    Le tatouage marque le plus souvent des souvenirs heureux ou malheureux, une décision prise, le franchissement d'une étape à l’image de notre héros petit garçon Pavel pris dans la tourmente de la tempête du destin. En vérité, le tatouage dans les goulags devient un art de l'ombre, symbole d'une exclusion assumée.

    C’est intéressant de voir l’évolution de Pavel du goulag à Manhattan où il exercera ses compétences pour aider les autorités à débusquer les tueurs en série. Une sorte de Mentaliste mais avec le crayon qui dessine l’âme des gens. Certes, l’histoire est cruelle mais elle est salvatrice. François Boucq et Jérôme Charyn se sont véritablement surpassés pour nous livrer une œuvre magnifique en tout point. Cela sent l’encre, la sueur et le sang avec une furieuse envie de se faire tatouer.

    Note Dessin : 4,5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:54:35

    Je me suis toujours un peu méfié des récits qui réhabilitent de méchantes figures de l’Histoire. C’est un peu comme si on tentait de redonner une version plus positive de l’action d’Hitler ou de Staline. Pour autant, les historiens actuels s’accordent à dire que le roi Charles IX a été totalement manipulé par sa mère éprise de pouvoir à savoir la fameuse Catherine de Médicis.

    En effet, Charles IX n’avait qu’une dizaine d’année lorsqu’il est devenu roi. Il est mort sans doute empoisonné par sa mère à l’âge de 23 ans. Il restera comme celui qui a ordonné le massacre de la Saint-Barthélemy et qui a sombré par la suite dans la folie. La bd nous montre comment il a dû lâcher prise face à ses conseillers et la reine-mère pour prendre la plus terrible des décisions à savoir la mort de milliers d’innocents. Les arguments employés étaient fallacieux. Charles IX n’était pas fait pour devenir roi. Un autre n’aurait pas succombé aussi facilement. Il n’a été qu’un jouet alors qu’il était le roi de France. Certains ne sont pas faits pour diriger le pays et on le paye tôt ou tard…

    J’ai beaucoup apprécié le traitement de cette bd historique pas comme les autres. Il y a un brin d’originalité dans la mise en scène. Visuellement, c’est très fort comme cette page noire pour signifier les événements de la Saint-Barthélemy. Les couleurs sont expressives notamment le rouge sang. Elles vont d’ailleurs accompagner l’intensité dramatique du récit.

    Cette chronique historique d’un roi pas comme les autres restera dans les annales. On sait que l’auteur se penche déjà sur la suite à savoir le frère du roi Henri III qui va lui succéder. Or, ce Valois est également très spécial comme on peut déjà le voir. On verra également Henri de Navarre future Henri IV. En conclusion, un ouvrage parfaitement réalisé et qui apporte un nouvel éclairage.

    Note Dessin : 4.25/5 – Note Scénario : 4.75/5 – Note Globale : 4.5/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:53:44
    Mort au Tsar - Tome 1 - Le gouverneur

    Après nous avoir concocté La Mort de Staline, Fabien Nury et Thierry Robin abordent celle d'un membre de la famille Romanov à savoir le grand-duc Sergueï Alexandrovitch, gouverneur général de Moscou. Ce dernier a malencontreusement assassiné 47 personnes, dont des femmes et des enfants, le 17 septembre 1904 qui s'étaient révoltées contre la misère. Autant dire que ses jours étaient comptés car les anarchistes en ont fait la cible n°1.

    Le premier tome se concentrera sur le point de vue de cet aristocrate russe. Le second sera celui du terroriste ayant réussi la mission au cri de "mort au Tsar". C'est une bonne idée que ce portrait dressé car on vit dans la psychologie du personnage en découvrant sa famille et ses proches. On sent du remords et un esprit torturé de quelqu'un qui sait qu'il va mourir. Bref, on le trouverait presque sympathique malgré un geste ou une maladresse inexcusable.

    Cet album n'aborde pas la révolution de 1917 mais nous sentons déjà les prémisses. J'aime beaucoup le style de ces deux auteurs. Ce duo de choc nous fait vivre un pan de l'histoire de la Russie des Tsars.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:52:47

    J'ai bien aimé ce roman graphique car il aborde certains points qui ne m'ont pas laissé indifférent. Nous avons une trentenaire Lisa qui aborde assez difficilement le monde du travail. Elle a eu pourtant un bac+4 mais elle végète dans des petits boulots qu'elle enchaîne. Le gros point fort est son couple avec un homme assez extraordinaire car il la soutient réellement.

    J'ai également été frappé du même syndrome que Liz à savoir faire rapidement et bien son travail puis s'ennuyer ferme. Ce faisant, par rapport aux autres collègues, se crée une différentiation car ils mettent 8 heures à faire un travail qu'on peut faire en 2. Du coup, on peut être entraîné également par une responsable qui te fournira du travail pour 4. C'est difficile de jouer la lenteur pour leur faire plaisir. Un peu de dynamisme, que diable ! Je te les fouetterais !

    J'ai également connu les collègues très à cheval sur les horaires quand cela les arrange. Ou ceux qui n'expriment aucune personnalité pour se protéger et ne pas se révéler t'obligeant à le faire sans cesse pour masquer le vide de l'absence de dialogue. Bref, j'ai eu l'impression d'être en phase à ce que pouvait exprimer notre héroïne anticonformiste dans des situations de la vie de tous les jours mais pas forcément abordées dans les bandes dessinées sous cet angle.

    J'ai juste un peu regretté la fin qui tombe alors qu'on attendait certainement plus. Est-ce que Liz va rester dans ce travail qui ne la satisfait pas pleinement ? J'aurais aimé le savoir. Quant au thème central, le passage à l'âge adulte, je dirais qu'il vaut mieux garder quelque fois son âme d'enfant et avoir un peu d'excentricité dans une vie qui ne fait pas de cadeau.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:51:59

    Le vent des cimes est l'une de ces belles histoires d'amour tragique qui marquent à tout jamais comme un vieux film romantique du genre Out of Africa. Cela se passe dans les Andes à l'époque des pionniers de l'aéropostale.

    Jack vit de sa passion: le métier d'aviateur pour acheminer le courrier postal à l'autre bout du monde. En même temps, il est amoureux d'une belle voltigeuse aérienne à savoir Rachel. Ils doivent se marier mais le destin en décidera autrement.

    J'ai littéralement dévoré cet ouvrage de 181 pages. Il y a une fluidité extraordinaire comme un avion qui glisse à travers les nuages. C'est inspiré d'un fait réel qui est arrivé au pilote Henri Guillaumet en 1930 où il s'écrase contre une montagne andine. Cependant, le développement sera un peu romancé et sera différent du dénouement que les passionnés d'aviation connaissent.

    C'est une oeuvre magnifique que voilà et joliment dessinée. J'ai surtout aimé la belle histoire d'amour. Les autres pourront toujours admirer le courage de ces pionniers de l'aviation civile.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:51:01

    J’ai beaucoup aimé cet ouvrage sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur. Il s’agit d’une expérience vécue par les auteurs Sébastien Marnier et de sa compagne Elise Griffon qui a d’ailleurs été à l’Ecole de Charlie Hebdo en ce qui concerne le dessin. C’est traité de manière humoristique afin de faire passer la pilule plutôt amère.

    Dans le contexte économique difficile que nous connaissons, les diplômés (c’est-à-dire les bac+5) n’ont pas forcément d’emploi dans leurs branches. Ils sont obligés d’accepter des petits boulots pour survivre. C’est alors que commence les galères car ces boulots de substitution ne sont guère enviables entre se déguiser en bouteille d’orangina ou être secrétaire d’une directrice en mode hystérique ou pire encore en faisant le téléphone rose. Les patrons sont véritablement odieux et les clients insupportables. Les machines peuvent vous écraser les doigts. Bref, tout cela pour un salaire net de misère.

    Je dois être sensible car j’ai connu moi-même tout cela avant d’être enfin cadre. Je m’en suis sorti mais pour combien d’échecs dans la société en générale ? Il faut bien comprendre que lorsqu’on choisit la voie de l’université, il faut choisir en fonction des disponibilités sur le marché. Ainsi un bac + 5 en droit général vaudra plus pour un employeur qu’un bac + 5 en cinéma même avec une thèse sur David Lynch. Et puis, il est vrai que la moustache à la Charlie Chaplin pour l'auteur, cela ne le fait pas !

    Je trouve courageux la démarche de ces auteurs qui ont accepté ces petits boulots de misère. Il ne faut pas oublier qu’à côté de cela, il y a une grande masse de gens qui ne veulent pas travailler en acceptant ce type d’emploi. J’ai d’ailleurs connu ce qu’on pourrait aisément nommé un parasite sans diplôme qui refusait systématiquement du boulot après 6+ ans de chômage car il voulait absolument devenir fonctionnaire sans passer de concours bien sûr. Et vous savez quoi ? Cela a bien fonctionné à force car l’année dernière, il a décroché un super poste à l’université. Depuis qu’il a obtenu sa titularisation, il est en arrêt de travail très fréquemment et inutile de préciser que ce n’est pas une flèche dans son travail. C’est cette double France qui est actuellement à l’œuvre. Les gens en ont réellement marre.

    Après 10 ans de travail précaire, ces auteurs ont également pu s’en sortir. Je suis très heureux pour eux. Quelque chose ne tourne plus rond dans cette société qui produit de plus en plus d’inégalités. Le patrimoine cumulé des 1% les plus riches du monde dépassera en 2016 celui des 99% restants. Il est clair que tout est un problème économique à la base. Il s’agit de donner du travail à des millions de gens avec un salaire net correct afin d’éviter les dérives comme par exemple des attentats sanglants. Ce n’est malheureusement que le début !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:50:05
    Red Team - Tome 1 - Les régles

    Lorsque j’aborde le comics dans le genre polar, c’est toujours avec un peu d’appréhension. Je sais en lisant les quelques premières pages si cela va me plaire ou pas. Lorsque je m’ennuie, je perds mon intérêt pour l’œuvre. Quelques fois, l’auteur nous assène beaucoup trop d’informations d’un coup ce qui est lourd à digérer pour la suite. J’ai appris à me méfier des scénarios à la Garth Ennis.

    En l’occurrence, on entre tout de suite dans le vif du sujet. Il faut un peu s’accrocher au début pour ne pas perdre le fil. Cependant, par la suite, c’est un peu l’apothéose progressive. Bref, je suis passé de l’interrogation et des doutes à une certaine admiration pour la qualité d’écriture de ce scénario. Que dire également de ces magnifiques planches. Les personnages sont très bien dessinés. Ils sont réalistes avec un trait impeccable. On pourrait les rencontrer au bureau.

    J’avoue avoir été séduit par l’intelligence du propos. Nous avons quatre personnes faisant partie des forces de l’ordre et qui appliquent une justice expéditive en justifiant leurs actes. Après la dream team, nous avons la red team mais dans un autre genre. Visiblement, ils vont se faire doubler et cela se terminera assez mal. Je ne suis pas arrivé à comprendre parfaitement leurs motivations.

    En conclusion, un excellent polar très efficace avec un dessinateur hors-pair à suivre.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 22:49:05

    Il est des auteurs que je ne connais pas et que je suis toujours heureux de découvrir. Nicolas Wild en fait partie. Ce n'est pas seulement par le fait qu'il soit un ancien élève du célèbre atelier d’illustration des Arts Déco de Strasbourg et qu'il soit originaire de la même région. Ce fils de pasteur a beaucoup voyagé et notamment au Moyen-Orient avec une expérience des plus intéressantes.

    J'ai bien aimé son style qui me rappelle celui de Guy Delisle mais en mieux car il amène les choses de manière plus subtiles sans aucun jugement dans une espèce de neutralité qui nous laisse maître de penser. En tout cas, ce fut le cas avec cette oeuvre qui me fait découvrir une religion que je ne connaissais absolument pas.

    L'extrait du cylindre de Cyrus en 539 avant Jésus-Christ indique: "J'ai accordé à tous les hommes la liberté d'adorer leurs propres dieux et ordonné que personne n'ait le droit de les maltraiter pour cela. j'ai ordonné qu'aucune maison ne soit détruite. j'ai garanti la paix, la tranquillité à tous les hommes. J'ai reconnu le droit à chacun de vivre en paix dans le pays de son choix...".

    Bref, quand je lis cela, je ne peux m'empêcher de penser à tout ce qui se passe dans le monde au nom des religions, à tous ceux qui en meurent entre les maisons rasées sur la bande de Gaza ou les journalistes de Charlie Hebdo qui tombent à coup de kalachnikov etc... Voilà une religion très pacifiste qui apporte la joie et le bonheur. Voilà une religion d'amour et de paix. Et pas que dans les mots ! Bon, en même temps, laisser les morts de faire dévorer par les vautours, c'est space !

    Il me tarde de découvrir le fameux Kaboul Disco du même auteur car c'est l'oeuvre qui l'a fait découvrir du grand public.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:58:56
    La grande évasion (chez Delcourt) - Tome 6 - Tunnel 57

    Le mur de Berlin a rarement été évoqué dans la bande dessinée de manière aussi détaillée. On voit véritablement la configuration des lieux afin de comprendre la construction de ce tunnel reliant les deux Allemagne afin de permettre une évasion de famille. Il faut dire qu’il ne fait pas bon vivre dans la RDA de 1964. Le rêve communiste a bien vite déchanté face à la réussite du capitalisme. C’est clair que ce dernier système n’est pas parfait car il génère également de la pauvreté mais dans une moindre mesure par rapport à l’autre.

    J’ai bien aimé cette histoire où un frère vivant à Berlin Ouest essaye de faire passer sa sœur qui semble dépérir à l’Est. Or, il va falloir convaincre le père, un coco de la première heure qui croit fermement à son système face à l’Occident. Et puis, et surtout, il va falloir creuser un tunnel de 145 mètres de long après les cours à l’université sans attirer l’attention de la Stasi et de ses agents infiltrés. C’est inspiré de faits réels. Le récit est suffisamment crédible. Les problèmes techniques rencontrés seront abordés.

    On pourra le cas échéant regretter que le récit soit trop linéaire en manquant un peu d’imagination. Cependant, cette simplicité réussit plutôt à cette œuvre qui gagne en densité. Pour moi, c’est l’un des meilleurs titres de la collection depuis Fatman.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:57:55

    J'ai rarement lu une oeuvre aussi maîtrisée sur le thème de l'ambiance horrifique. Oui, ces petites histoires qui s'enchaînent sont horribles à plus d'un titre. Rien ne sera épargné aux lecteurs malgré un dessin bon enfant. La peur s'installe progressivement mais laisse place à la fin à un brin d'humour. Il suffit de lire une BD pour voir comment se déroule les instants d'après sa propre mort. Bref, il va falloir du courage.

    J'ai apprécié ces récits en apparence déconnectés les uns des autres mais qui sont en réalité reliés depuis le début dans une belle mise en abyme. Cette BD reprend tous les codes du genre pour nous offrir une aventure plus que divertissante, presque jouissive. Bref, j'aime me faire surprendre. Cette oeuvre a répondu à toutes les attentes d'un public en quête non seulement d'originalité mais surtout de maîtrise.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:57:16
    Le cycle de Cyann - Tome 1 - La sOurce et la sOnde

    Avis portant sur la série:

    J’ai littéralement adoré les aventures de cette héroïne dans un monde encore plus « adulte » et encore plus intéressant que les mondes imaginés par Léo dans Aldébaran. Je trouve enfin un personnage féminin qui a une vraie consistance et du caractère! Sur le plan de la maturité, c'est quand même un cran au-dessus. Pour autant, on n'a pas vraiment le même plaisir de lecture. Cela s'explique par la complexité de l'univers mis en place par l'auteur. Il y a une véritable réflexion sur la façon dont sont liés les choses. J'aime également toutes les trouvailles qui sortent de l'ordinaire.

    Il est un peu dommage que le tome 3 se situe chez un autre éditeur que celui chez lequel il a commencé, à savoir Casterman, et que l’album soit beaucoup plus court. Toutefois, je remarque qu’a été conservé le même format ce qui est déjà pas mal et en même temps une forme de respect pour les collectionneurs. Lorsque j'ai appris que le tome 5 sortira chez un 3ème éditeur à savoir 12 bis après Casterman et Vent d'Ouest, là je me dis qu'il y a une limite qui a été franchie. Cependant, on peut analyser cela de différentes manières. Par exemple comme voilà un auteur qui s'affranchit du poids de ses maisons pour conserver une part d'indépendance protégeant sa liberté de créativité. Pour autant, ce n'est pas forcément au goût des collectionneurs cartésiens qui aiment l'uniformité. Cela sera d'ailleurs la première fois que j'aurais une série qui s'étale sur 3 maisons d'édition. L'overdose n'est jamais profitable. Tout dépend du point de vue et de l'importance qu'on y attache.

    Le dessin est vraiment exquis et met bien en valeur les anatomies des différents personnages en plus d’avoir des décors réellement extraordinaires. La lecture est un peu fastidieuse au début de cette saga mais on s’immerge petit à petit dans ce monde qui a ses propres codes. Il faut un peu s'accrocher et le plaisir vient après. Cette BD a tout de même beaucoup de potentiel! Cela m’a permit de découvrir un auteur dont le style est totalement atypique et qui a beaucoup de talent. Je me suis jeté dans l’achat de la totalité de ces œuvres sans exception. Je dois avouer que cette série est ma préférée dans ce qu’il a réalisé.

    Dans le détail, voilà ce que cela donne:
    La sOurce et la sOnde:
    Ce premier tome est un pur bonheur de découverte d'un monde extrêmement bien détaillée jusque dans sa géographie, dans sa faune et dans sa flore. On fait la connaissance de deux personnages féminins qui ont du caractère et de la trempe ce qui les rend intéressant. Il est dommage que le décollage se fasse tellement attendre dans les deux sens du terme mais je crois que c'était sans doute bien nécessaire. On sent bien que c'est un tome d'introduction à un univers encore plus vaste. Il va falloir s'accrocher mais le plaisir viendra par la suite. Bref, une pure réussite que ce monde détaillé avec finesse!
    Six saisons sur Ilo:
    Le second volume sera celui placé sous le signe de l'aventure dans une nouvelle contrée sauvage. Il clôt un premier cycle placé sous le sceau de la conspiration par une sorte de secte qui souhaite étendre son pouvoir. Nous aurons enfin les réponses sur la pandémie qui sévit dans le monde d'Olh. Nous aurons également droit à des rebondissements et des retournements de situation assez inattendues. Même le personnage de Cyann semble évoluer du passage de l'adolescence à l'âge adulte et celui de la maturité intellectuelle. Bref, c'est le temps de la métamorphose. La fin du cycle ouvre de nouvelles pistes pour notre héroïne promise à un voyage intergalactique encore plus vaste.
    Aieia d'Aldaal:
    Il aura fallu 7 ans d'attente. Le résultat est étonnant de maîtrise surtout au niveau de la couleur. Il y a un réel progrès avec une ambiance graphique nouvelle. Le trait de Bourgeon se bonifie au fil des tomes. On remarquera également l'émergence d'un autre personnage féminin qui volera un peu la vedette à notre Cyann. Nacara est presque totalement oubliée. Les dialogues seront de hautes volées et parfois cinglants de vérité et d'humour. On se situe là encore sur une autre planète qui connait également une caractéristique particulière. C'est une nouvelle aventure à part entière élaborée et intelligente qu'on va découvrir avec toujours autant de bonheur.
    Les Couleurs de Marcade:
    Paradoxalement, c'était l'un de mes tomes préférés de par la richesse de son scénario et par l'inventivité. Pourtant après relecture, il a été surclassé par d'autres tomes. Il faut dire que chaque relecture nous offre la possibilité de percevoir des détails supplémentaires ce qui bonifie d'autant la série tout entière. Aïeïa nous manque un peu. Marcade, c'est le reflet futuriste des travers de nos sociétés actuelles, de la lutte pour le Pouvoir, de l'asservissement d’un peuple, de la société de consommation, de l'endoctrinement, de la censure et de la violation de la vie privée, du mercantilisme à outrance…
    Les Couloirs de l'Entretemps:
    Encore 5 ans d'attente ! Visiblement, notre héroïne est ballottée de monde hostile en monde hostile. On joue également sur l'espace-temps. Il va falloir s'accrocher pour comprendre le mécanisme de tout ce fatras temporel. Cependant, le charme de la saga demeure intact. On sent toutefois que c'est bientôt la fin.
    Les Aubes douces d'Aldalarann:
    Le cycle de Cyann est enfin terminé. C’est la première fois que j’ai une série de 6 tomes dans 4 collections différentes. L’auteur termine finalement chez Delcourt. Tout cela pour ça aurait-on envie de dire. C’est la fin du voyage interstellaire pour notre héroïne enfin mâture et qui va gouter au charme écolo de la planète Aldalarann. Avec le recul, on se dit que cette série est un peu à part grâce à ses dialogues philosopho-cosmique dans une planitude morne qui peut sans doute conférer à l’ennui pour un jeune lecteur pour peu qu’il ne soit pas déjà vieux jeu bien entendu. On aura droit à une fin convenable mais qui ne répond pas tout à fait aux attentes de cette saga de science-fiction complexe.

    Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 4.25/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:55:29
    Magasin général - Tome 1 - Marie

    Avis portant sur la série:

    Magasin Général n'est qu'une chronique des habitants d’un village québécois dans l’entre-deux-guerres et il faut le prendre comme tel. C'est signé de l'un des grands maîtres de la bande dessinée à savoir Loisel. Le dessin est d'une qualité absolument indéniable pour les yeux qui raviront tous les amateurs.

    Le premier tome n'est qu'introductif en nous présentant les habitants d'un village perdu et d'une jeune veuve. Le récit n'est pas particulièrement passionnant. Cela demeure néanmoins sympathique car il faut prendre cette BD comme elle est : une chronique rurale simple sans chercher un scénario plus élaboré, ni une aventure extraordinaire multipliant les rebondissements les plus divers. Ceci explique que cette bd rencontre également des détracteurs qui ne partagent pas l'enthousiasme de la majorité.
    Par ailleurs, il faudra s'habituer à la V.O. c'est à dire un mélange québecois-français qui peut paraître lourd à digérer.

    Le deuxième volume relève nettement mon impression première car la magie a enfin opéré. On fait la connaissance du personnage sympathique de Serge. L'arrivée de cet étranger est le signe qui se passe enfin quelquechose dans ce village perdu qu'est Notre-Dame-de-Lacs : la transformation du magasin de Marie en restaurant pour fins gourmets. On prend goût dans tous les sens du terme.

    Le troisième chapitre relève encore le niveau cette fois sur le plan dramatique dans les relations tumultueuses entre Marie et Serge puis entre ce dernier et les hommes qui reviennent de la forêt. J'ai ressenti beaucoup d'émotions.

    Le quatrième opus nous permet de découvrir un peu plus les personnages de Marie et de Serge dans une espèce d'intimité qui leur est propre. Après les révélations viennent le temps des confessions. La magie semble toutefois se rompre légèrement avec en opposition une Marie chialeuse et un Serge vexant mais s'affirmant. Peut-être fallait 'il un point de rupture afin de faire évoluer les personnages plus vrais que nature. La lecture est toujours aussi agréable mais on commence à attendre le dénouement de ce drame campagnard.

    La cinquième partie est un peu plus surprenante car il marque une véritable rupture. Marie va délaisser son village natal pour partir à la découverte de Montréal. On avait envie que cette frêle femme super gentille puisse avoir enfin la vie qu'elle mérite. Il est dommage cependant de ne pas suivre son point de vue dans cette découverte du monde. On a l'impression qu'elle a passé le flambeau avec Serge et que l'action reste concentrée dans ce village. C'est un peu dommage car cela aurait pu servir le thème de l'opposition entre modernisme de la ville et traditionalisme d'un village.

    Au sixième livre, on commence à se dire qu'il serait peut-être temps que cette histoire se termine enfin. Cela aurait pu être le cas avec le retour de Marie dans son village natale et des relations avec les habitants qui commencent à se calmer. On s'aperçoit que les villageois peuvent également s'unir pour le bien de la communauté ou pour sauver un des leurs qui en a besoin ce qui relance l'histoire. Je dois également avouer que si on est bien immerger dans un autre monde avec un brin de nostalgie, les dialogues sont tout de même difficiles à comprendre et cela agace forcément un peu.

    Le septième recueil est celui de la lassitude. On apprend un fait important à la toute dernière case. Le reste ne sera que prétexte à danser le charleston et faire la fête au village. C'est sympathique mais cela tire véritablement en longueur. On aurait aimé que cela se cantonne au projet initial qui prévoyait la parution de 3 tomes. C'est une bd d'atmosphère. Une fois qu'on a compris cela et que l'on a accepté qu'il ne se passe rien, on peut savourer. Cependant, la multiplication des tomes ne fait pas bon ménage avec ce concept.

    Le huitième fragment intitulé brièvement « les femmes » (après « les hommes » ce qui n’est guère une marque de politesse dans l’ordre de passage) fait un peu retomber la pression du charleston et de la folle échappée de ce village. On suit notre héroïne Marie dans une longue attente avant la délivrance. Cela sera également pour le curé de prendre du recul avant de fixer de nouvelles règles compatibles avec ses aspirations personnelles. Les trois commères du village seront également frappées d’une frénésie à l’utilisation d’un marteau et des clous. Encore une fois, le temps passe au rythme des saisons et il ne se passe rien. Comme dit, une bd d’ambiance, c’est bien sur deux ou trois volumes. Après, on frise l’indigestion. Cela ne se justifie plus. Il serait temps pour l’auteur de passer sur un autre projet. Avec Peter Pan, il nous avait habitués au meilleur. Ce n’est plus vraiment le cas.

    La dernière mouture de Magasin Général est plus volumineuse qu’à l’accoutumée. On va terminer ce récit dans la joie et la bonne humeur. C’est la délivrance pour Marie qui va bientôt accouché au milieu de cette communauté. L’heure est à l’émancipation pour bon nombre de personnages. Le lecteur aura le sentiment de quitter les lieux de ce village plein de vie. On aura droit à des cartes postales et des photos à la fin de l’ouvrage comme pour rappeler le temps qui passe. C’est avec un pincement au cœur qu’on tournera la dernière page de cette fresque. De l’humanité, de l’humour et de la fantaisie pour une série qui est unique dans le monde de la bd.

    En conclusion: cela reste de bonne BD, le dessin étant incontestablement le point fort avec de subtils cadrages et un concept véritablement novateur où l'on sent que les auteurs ont pris du plaisir. On lit cette chronique d'une mini-société surtout pour ressentir beaucoup d'humanité et revenir vers des choses plus simples et sans doute plus authentiques.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:53:10

    Les épées de verre reflètent parfaitement le type d'histoire d'héroïc fantasy que j'aime bien lire. La particularité qui fait que cette série semble sortir du lot malgré un scénario assez banal est la qualité du dessin qui verse dans l'élégance. C'est purement époustouflant notamment au niveau des couleurs qui donnent de la profondeur aux décors et mettent en avant les personnages. Par exemple, nous savons que le visage est la partie la plus expressive du corps humain. La réussite de tout personnage se mesure à l'habileté déployée par la dessinatrice pour rendre le visage vivant. Or, en l'espèce, c'est un succès incontestable.

    La puissance d'inspiration, le dessin dynamique et la fluidité de la mise en cases contribuent fortement à la réussite de cette série déjà très remarquée par les vrais bdphiles. Celle-ci semble apporter un souffle nouveau par son graphisme somptueux et ses cadrages audacieux. On espère juste que le scénario restera cohérent et montera peut-être d'un cran au prochain tome. Il y a des choses si prévisibles qui se profilent à l'horizon. Gageons que l'auteur nous réserve quelques surprises.

    Le second tome confirme la bonne impression laissée dans le premier chapitre. On regrettera simplement un écart de parution de près de 2 ans ce qui est actuellement énorme pour suivre une histoire. Le récit se concentre autour d’une ville au pied d’un gigantesque marais. Il y a un changement complet d’ambiance après la forêt. Il est dommage que le méchant soit réellement très vilain alors qu’il a été jadis le meilleur ami du gentil de l’histoire. Ce n’est guère crédible. Un peu moins de manichéisme aurait été souhaitable. Cela aurait donné une certaine épaisseur au personnage. Pour le reste, il n’y a pas une réelle avancée de l’histoire mais cela demeure assez passionnant pour continuer l’aventure.

    Le troisième tome ne tient pas toutes ses promesses quant à l'affrontement concernant notre héroïne avec celui qui a tué son père. A la fin de cet avant-dernier tome, on se retrouve avec deux épées sur quatre et le monde qui reste à sauver. Bref, on attend de voir ce que va donner le final. L'univers créé reste toujours d'une beauté époustouflante et le plaisir est toujours présent.

    Le dernier tome nous entraîne dans un autre univers proche de la forêt ainsi que celui du monde des glaces. Il restait deux épées à trouver. L'histoire s'accélère. On voit apparaître le rival de Miklos dans les derniers rebondissements. Le visuel reste toujours de toute beauté avec des planches époustouflantes. Une mention spéciale également pour les couleurs. Le final sera un peu surprenant mais dans le bon sens du terme car c'est la hauteur de nos attentes. J'ai véritablement aimé cette saga d'héroïc fantasy.

    Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 3.5/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:52:21

    J'ai découvert assez récemment ce quartier de Paris qu'est Montmartre. Je dois bien avouer que c'est devenu à sa découverte mon lieu préféré dans la capitale. Certes, il y a le côté assez touristique des lieux mais il y a également une âme. Cette colline désormais recouverte de bâtiments est le point culminant de Paris avec ses 130 mètres. Que dire également de ces nombreux artistes, peintres ou poètes qui y ont trouvé beaucoup d'inspiration ?

    On va se replonger en arrière et plus précisément en 1905 à une époque où ce n'était qu'une sorte de village au milieu des champs où s'entassait une population fragile chassée de la capitale. Difficile de croire que Paris a connu également des bidonvilles. Et pourtant...

    J'ai bien aimé cette ballade bucolique dans le passé où l'on croise un certain Poulbot, illustrateur et peintre, qui défendait jadis des enfants des rues. Le dessin de Prugne avec ses couleurs douces est toujours aussi magique. J'ai retrouvé tout le charme de Paris, un peu comme ce qu'avait apporté le film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain.

    Ce monde a malheureusement disparu et on ne peut que le regretter à la fin de l'ouvrage. C'est comme cette jeunesse qui va être sacrifiée sur l'autel de la Première Guerre Mondiale. La nostalgie de l'enfance mais également d'un des plus beaux quartiers de Paris.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:47:23
    Gung Ho - Tome 1 - Brebis galeuses

    Je suis tombé par hasard sur les deux tomes composant l'édition de luxe de Gung Ho. A vrai dire, je n'ai jamais lu une bd sur un support aussi grandiose. J'avais l'impression de tenir en main une bd géante. Et je dois bien avouer que je n'ai pas été déçu par ma lecture.

    Je me rajoute en effet au concert de louange qui est fait pour cette oeuvre. Il faut dire que c'est amplement mérité. Le dessin est véritablement à couper le souffle surtout avec ce grand format. La qualité de l'écriture est irréprochable avec une mise en tension progressive.

    La première surprise est de constater que la plaie blanche qui a décimé presque toute l'humanité n'est pas ce que l'on croît. La seconde est de constater que le héros n'est pas le frère que l'on croît. Bref, rien n'est inscrit à l'avance dans ce monde post-apocalyptique. On notera également un gros travail pour décrire la topographie ainsi que les lieux géographique du récit.

    On suivra avec un immense plaisir le devenir de cette colonie n°16. Voilà ce que j'appelle la bd moderne. Voilà ce que j'aime !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:46:27
    Wika - Tome 1 - Wika et la fureur d'Obéron

    Voilà un conte de fée qui n'en n'est pas vraiment un même s'il se présente comme tel. Le dessin est magnifique à contempler. Olivier Ledroit nous offre le meilleur de son art. On entre directement dans ce royaume elfique de toute beauté. On contemple chaque planche religieusement.

    On pourra également y croiser les trois petits cochons mais ils ne sont pas vraiment sympas. La petite souris verte n'aura pas non plus la même raisonance. Il y a des notes d'humour que j'aime bien et qui agrémente le tout. Le style est plutôt baroque gothique. On croise également du steampunk. Bref, le genre conte elfique est revisité entre classicisme et modernité.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:45:29

    Le tirailleur serait la bande dessinée idéale pour ceux qui sont un peu racistes au point de penser que les aides sociales partent à leur dépend pour certaines catégories de population stigmatisées. Ils ont oublié que certaines personnes ont été enrôlées de force pour sauver la mère patrie. Lorsqu’on voit ce qu’ils ont eu en retour, j’éprouve de la honte pour mon pays.

    Par ailleurs, c’est une histoire vraie et il y a lieu de penser qu’elle concerne des milliers d’individus provenant des anciennes colonies et qui ont connu le même sort. Bref, cette bd apporte un éclairage différent par rapport à un problème bien plus complexe qu’il n’y paraît.

    Par rapport à la bd, le ton sonne juste. Il y a de la retenue. Bref, l’humanisme transparaît. Il n’y a pas de fausses notes. Cela donne une certaine crédibilité au récit. Le difficile exercice est réussi.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:44:58

    L'hérétique n'est pas une histoire de religion, le titre est trompeur. Non, il s'agit du nom de la petite embarcation du Dr Alain Bombard qui a mené une expérience en Méditerranée puis dans l'océan Atlantique qui aurait pu lui couter la vie. Il s'agissait de devenir un naufragé volontaire et d'étudier les conditions de survie d'un homme en mer.

    Il faut dire que ce genre de récit me plaît. A l'époque, Alain Bombard avait prouvé qu'il est possible de survivre pendant 65 jours. Au début de cette année 2014 soit 64 ans après cette aventure, on a appris qu'un naufragé avait dérivé pendant 13 mois dans l'océan Pacifique parcourant plus de 12.500 km entre le Mexique et les îles Marshall. Là encore, les spécialistes avaient crié à la supercherie. Et pourtant, le récit de cette odyssée a été corroboré par les experts.

    Pour en revenir au témoignage du Dr Bombard, il est complet et ne cache rien de la vérité. J'ai trouvé une justesse de ton qui accrédite l'authenticité du récit. Bravo à ce jeune auteur qui a réussi pour sa première oeuvre à nous faire partager l'expérience de cet homme épris d'aventures et d'océan !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:43:50
    Les larmes du seigneur afghan - Tome 1 - Les Larmes du seigneur afghan

    Les larmes du seigneur afghan est une BD sur l’Afghanistan, ce pays qui connait des troubles depuis plus d’une décennie. Après le 11 septembre 2001, il y a eu une riposte américaine qui a chassé les talibans et qui a détruit le commanditaire de cet affreux attentat.

    Cependant, cette BD va plus loin. Elle apporte un autre regard sur les conséquences de l’intervention américaine. L’OTAN est restée près de 10 ans dans ce pays. Une journaliste qui connait bien la région est sous la protection d’un vieux sage qui a combattu les russes, puis les talibans. Cependant, même dans sa propre famille, l’idéologie de ce mouvement religieux a gagné du terrain. Ils reviennent plus forts que jamais. Il s’agira de comprendre les causes de cet affreux mécanisme.

    On s’aperçoit finalement que les forces occidentales auraient mieux fait de rester chez soi sans se mêler des affaires internes de ce pays en proie à la guerre civile. Les bavures comme dans toutes les guerres sont légions. Elles ont contribué à l’augmentation des rancœurs contre l’Occident. Ce retour en arrière a des conséquences certaines sur la place de la femme dans la société afghane sans vouloir créer de polémique.

    Le regard de l’auteure est celui d’une journaliste qui nous livre des faits ainsi qu’une interprétation. C’est du bon travail puisque cela se situe jusqu’au moment où j’écris ces lignes. C’est d’actualité la plus fraîche. On va comprendre les larmes de ce seigneur afghan.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:43:00

    Tripoli est une de ces bd qui m’a le plus marqué dans le sens qu’elle m’apprend véritablement un aspect de l’Histoire américaine totalement méconnue. Jefferson est alors le premier président de la jeune nation américaine. Les navires qui sont de passage dans la Méditerranée doivent alors verser un tribut contre protection à des gouverneurs véreux mis en place par les sultans.

    En 1801, l’Etat barbaresque et pirate de Tripoli est dirigé par un homme qui n’a pas hésité à assassiner son frère pour prendre le pouvoir et contraindre l’ainé en exil. Il en veut toujours plus avec un zest de fanatisme et d’intolérance. Il n’a que faire du traité de paix signé avec les Etats-Unis. Il n’hésite pas à attaquer l’un de leur navire de guerre et emprisonner les 200 marines pour les réduire en esclavage.

    J’avoue avoir été bluffé par le style de cet auteur qui a su mener jusqu’au bout sa réflexion sur ce qui a influencé la diplomatie américaine. Tout est bien savamment dosé. Le récit a été passionnant de bout en bout et les personnages assez charismatiques. Rien à réduire concernant un décor dépaysant.

    On ressort incontestablement de cette lecture avec un autre regard car la fin est plutôt marquante. On se dit également que Tripoli est une cité qui a plutôt bien réussit aux différents dictateurs qui se sont succédés. Entre trahison, piraterie, esclavage et guerre, les faits marquants ne manquent pas dans cette histoire militaire américaine. Il est plus qu'intéressant de découvrir le premier fait d’armes des Etats-Unis en dehors de leur territoire. Cela ne sera guère glorieux malgré la victoire. Qui a dit malheur aux vaincus ?

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:42:13
    Le régulateur - Tome 1 - Ambrosia

    Voici une série originale que l’on peut qualifier de « steampunk » : c’est un mélange de genre de science-fiction et de passé style révolution industrielle. J’ai beaucoup apprécié le dessin des frères Moreno qui est vraiment magnifique avec un sens du détail jusque dans ses cadrages. Vous avez vu le métal des bâtiments et le drapé des costumes ? Sublime tout simplement !

    Le scénario de Corbeyran (connu pour être l’auteur de l’univers des Stryges) se ralentit un peu au troisième tome mais la série n’est pas encore achevée car elle comptera 6 tomes. On est parfois surpris par la tournure que prennent les évènements. J’ai été touché par l’histoire de ces frères jumeaux séparés par une opération chirurgicale ayant mal tournée. On éprouve même de la sympathie pour Nyx le héros, un tueur à gage au passé trouble.

    Par ailleurs, le monde décrit est sombre et pessimiste : j’aime ces ambiances un peu particulières car on ressent des choses d’autant que la psychologie des personnages est captivante. Je trouve néanmoins que le rythme de parution est plutôt très lent. C’est un peu dommage. Cela semble nuire à l’image de cette série dans un secteur assez concurrencé.

    C’était pourtant une bd qui avait marqué les lecteurs à sa sortie et qui avait connu rapidement un certain succès. Un scénariste de génie avec des dessinateurs de talent pour une œuvre hors du commun ! Alors qu'il a fallu attendre près de 3 ans et demi entre le troisième et le quatrième tome, je me suis rendu compte que ce dernier n'était pas exempt de défaut au niveau de la qualité. Ainsi, page 13, dans une des cases, on peut lire: "tu trouvais le vie impitoyable!": chercher l'erreur!!! C'est franchement scandaleux de faire de commettre de telle énormité comme s'il n'y avait pas de relecture avant l'impression des planches ! Voilà, j'ai poussé mon coup de gueulante. Cela ne change rien à mon appréciation globale.

    Un lecteur avisé remarquera que la première image commence toujours de la même manière avec le texte : monstrueux. Ce n’est qu’à la relecture de la série tout entière que j’ai pu faire attention à ce genre de détail. On s’apercevra également que le scénario est parfaitement maîtrisé et ce depuis le début.

    Une fausse note cependant : les couvertures font référence à chaque fois à un personnage féminin à l’exception du premier tome malgré le titre. Cela gâche un peu la cohérence d’une mécanique qui se voulait parfaitement huilée. Encore une fois, on pardonnera car l’ensemble demeure d’une grande qualité.

    Il aura fallu 14 ans aux auteurs pour terminer cette histoire. Le lecteur a dû faire preuve d'une grande patience. Ce dernier tome va révéler une surprise de taille. La fin sera tout simplement grandiose même si elle ne répondra pas forcément à nos désirs. Cependant, c'est surtout au niveau graphique et de la mise en page que cela relève d'une espèce de magie composé de talent. Il y a des planches qui sont simplement à couper le souffle. Bref, cela valait sans doute la peine d'attendre pour atteindre cette qualité.

    Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 3.5/5 – Note Globale : 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:41:27

    Du même auteur que Moi, 20 ans, diplômée, motivée... Exploitée ! que j'avais déjà bien aimé. On reste dans la même veine avec génération mal logée. Il est vrai que le problème du logement est devenu au fil des années de plus en plus insoluble. Les loyers notamment dans les grandes villes ont beaucoup augmenté sans suivre la courbe de l'inflation.

    Lorsqu'il s'agit d'étudiant sans un sou, c'est plus que délicat. Et pourtant, il faut bien faire des études afin de décrocher un emploi. On se rend compte que le logement constitue un frein bien réel. On apprendra que seulement un étudiant sur 15 décroche son logement via le CROUS sans compter leur politique d'octroie assez aberrante. Pour les autres, c'est la galère qui commence à moins d'être un fils à bobo.

    L'auteur a le mérite de poser le problème et de montrer par différents aspects la dure réalité à savoir un monde sans pitié pour les jeunes. De la chambre de 6 mètres carrés (bien agencé!) à 520€ par mois à la proposition totalement indécente, il y a la colocation avec ses avantages et des inconvénients. Les agences en prennent également pour leur grade et à juste titre.

    Cependant, j'ai beaucoup aimé l'humour par lequel cette oeuvre est traitée par le biais d'une héroïne bien marrante. Le dessin est dynamique et les personnages sont expressifs. On ne s'ennuie pas une seconde.

    En conclusion, une bd moderne qui parle d'un vrai problème de société qu'il faudrait résoudre prioritairement.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:40:05

    Le titre induit certainement en erreur même s'il s'agit de football. Je dois avouer que j'ai bien aimé le style de cette bd qui a un parfum d'inachevé. On suit une tranche de vie d'un jeune morveux prétentieux un peu rebelle qui joue dans la provocation. Cependant, il est connu que ceux qui ont du talent cède facilement à ces défauts. Au moins, la psychologie du personnage de Jon est bien détaillée. Il n'y a rien de pire pour moi que la fadeur car très vite guette l'ennui.

    Les auteurs n'ont pas cédés à la facilité et aux clichés qui sont nombreux généralement dans ce style de récit décrivant le quotidien de notre jeunesse. Il y a quelque chose d'unique dans cette bd qui flirte parfois avec le fantastique au moment où l'on s'y attend le moins. Par ailleurs, il y a véritablement du magnétisme dans l'air et cela accroche. Je regrette également qu'il n'y ait pas de deuxième tome qui nous aurait montré l'évolution du personnage.

    Au final, aussi bien le dessin que le scénario m'ont séduit sur le thème central de la difficulté du passage à l'âge adulte.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:39:28

    Ce n’est pas la première fois que je lis en bd une biographie consacrée à un homme qui a tué un personnage public important. Il y a eu l’assassin de Jaurès qui n’a pas vraiment marqué car c’était un crétin qui a d’ailleurs bénéficié d’un acquittement de circonstance. Cependant, en l’occurrence, il s’agit d’un assassin qui par son acte allait entrainer le monde dans l’abime de la Première Guerre Mondiale faisant au total près de 18 millions de morts.

    Je n’avais jamais retenu son nom jusqu’ici. Je savais que c’était un gars d’origine serbe qui a attenté à la vie de l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand et de son épouse qui était en visite à Sarajevo durant ce mois d’Aout 1914. En fait, l’Empire autrichien s’est servi de cet assassinat comme d’un prétexte pour déclencher les hostilités car la Serbie n’avait pas d’intérêt à le commettre. Par le jeu des alliances, de nombreuses nations sont entrés en conflit dont la France face à l’Allemagne. Bref, il était intéressant de voir par là où tout a commencé.

    J’ai bien aimé ce récit car il explique les mécanismes qui ont conduit à l’acte. J’avais bien entendu parlé de la poudrière des Balkans mais sans véritablement savoir quels étaient les enjeux pour toutes ces nations slaves divisés entre plusieurs pays. L’Empire ottoman avait occupé la région pendant 500 ans et c’était le début de leur déclin et de leur retrait. Dans ce contexte, tout devenait possible pour la création de la Yougoslavie c’est à dire une unification des jeunes états slaves.

    On pourra également apprécier le portrait qui nous est dressé des différents protagonistes. On s’aperçoit que l’archiduc n’était pas un homme aussi mauvais que cela. Idem pour son épouse. Par contre, l’Empereur était détestable. Ce n’est pas pour rien que son fils s’était suicidé à Mayerling en compagnie de son amour impossible. En ce qui concerne Gavrilo Princip, c’était un jeune âgé de moins de 20 ans qui avait l’amour de son pays et était prêt à se sacrifier pour la bonne cause. Bon, cet acte terroriste a entraîné la disparition du quart de son peuple dans cette grande guerre…

    En conclusion, les amateurs d’Histoire vont apprécier cette œuvre car elle est instructive et non partiale.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:38:49

    J’ai lu il y a quelques temps la biographie de celui qui avait été qualifié de 5ème Beatle : non pas Stuart Sutcliffe, ni Pete Best mais le producteur Brian Epstein (Le cinquième Beatles (l'histoire de Brian Epstein)). Oui, un bon nombre de personnes pouvaient réclamer ce titre. Mais qui se souvient de celui qui a découvert le Groupe avant son succès mondial ? Il s’agit d’Allan Williams, leur premier manager. C’est toute son histoire qui est fort méconnue. Après lecture, j’avoue avoir un autre regard sur ce groupe mythique.

    On découvre que c’est ce gars qui possédait des clubs à Liverpool qui va se décarcasser pour promouvoir ce groupe. On découvre également des débuts calamiteux avec un Stuart plus passionné par la peinture que par la basse. Fort heureusement, le groupe va progresser. Il y a aura toujours ce problème de batteur qui fait défaut et où cela se succède à ce poste. C’est également cet agent du groupe qui les fera jouer à Hambourg (en Allemagne) dans des établissements plutôt situés dans les quartiers chauds.

    Malheureusement, après avoir tout supporté (et notamment un John Lennon insupportable), voilà que le groupe l’abandonne aux prémices de la gloire. On connait la suite avec Brian Epstein qui prendra le relais. On se dit que ce pauvre homme avait du flair et a contribué à construire le groupe mais qu’il n’a pas récolté les bénéfices. La manière dont s’est passée son éviction ne m’a pas trop plu. Il faut dire que par la suite Peter Best, le membre le plus populaire du groupe, subira le même sort. C’est la dure loi du show business.

    Aujourd’hui, plus personne ne fait mention de son nom en sa qualité de premier manager des Beatles. Ils l’ont rayé de leur biographie. En effet, le rôle d’Allan Williams s’est, au cours de cette courte période, surtout limité à celui d’un intermédiaire ou d’un simple agent chargé d’engager occasionnellement les Beatles pour quelques concerts, à commencer pour son propre établissement, le Jacaranda. Et même s’il prélevait une commission sur les opérations qu’il réalisait, il n’a jamais été pour les Beatles un véritable manager au sens où Brian Epstein le fut par la suite.

    On sent de la rancoeur et on peut le comprendre même si cela reste sa vision des choses. Cette bd lui rend un hommage et nous montre les véritable dessous de ce groupe mythique. Les Beatles restent encore à ce jour le groupe ayant vendu le plus d’album dans le monde.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:37:37
    Le sang de la vigne - Tome 1 - Mission à Haut-Brion

    Corbeyran poursuit son exploration des séries sur le vin. Il prend l'adaptation d'un roman à succès qui est également devenu un feuilleton télévisé avec Pierre Arditi dans le rôle principal. C'est un récit policier dans la plus pure tradition avec le vin en toile de fond. Il met en scène un oenologue de renom dans la région bordelaise.

    Une intrigue bien ficelée pour un premier tome qui est plutôt efficace. Si le vin est une énigme, la solution se trouve au fond du verre. La série sera composée d'histoires one-shot avec une nouvelle enquête à chaque fois. On passe un bon moment de lecture. Cela fera le bonheur des amateurs de vins mais pas que. Petit joueur, passez votre chemin !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:32:10
    Complot - Tome 1 - Le krach de 1929

    Encore une excellente idée de mon scénariste fétiche Alcante. Il s'agit de décortiquer certains événements historiques et de voir ce qui se cache derrière. Faut-il voir des complots partout et sombrer dans une espèce de paranoïa collective ? Certes pas, mais il ne faut pas croire ce que disent les journalistes qui influent la pensée de masse jusqu'aux historiens qui peuvent aisément réécrire l'histoire.

    Oui, je fais sans doute partie de ceux qui ont crû qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak. La prospérité est-elle au bout de la rue comme l'annonçait fièrement le président Hoover alors que le krach de 1929 allait précipiter des millions de personnes dans la misère ? Tout va bien, restez dans vos cabines, on gère la situation disait récemment ce commandant sud-coréen à de jeunes passagers promis à une mort certaine pendant qu'il fuyait avec son équipage. Non, il ne faut pas se contenter de ce qu'on nous dit...

    Voilà qu'on me propose une thèse inédite sur le krach de 1929 provoqué par les nazis. A la lecture, c'est franchement crédible et plutôt astucieux. Après, c'est peut-être faux surtout lorsque l'on sait que ce parti n'avait fait que 2% des voix en 1928. C'est facile de désigner le gros méchant. Mais bon, l'exercice est de démontrer qu'il y a sans doute plusieurs causes possibles. On sait que c'est ce krach qui a précipité l'ascension d'Hitler au pouvoir en 1933. Il en a été le principal bénéficiaire.

    Le divertissement est assuré grâce au talent de Gihef qui maîtrise à la perfection les découpages pour rendre la lecture agréable. Bref, c'est à lire pour avoir droit à une autre perspective de ce qu'on pourrait nous cacher.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:30:08

    J'ai franchement bien aimé ces petites histoires où les personnages sont parfois interconnectés. Le récit concernant Benoît m'a particulièrement interloqué. J'aurais aimé avoir une suite à ce récit comme à d'autres d'ailleurs qui se finissent un peu en nous laissant sur notre faim. Qui a par exemple envoyé le colis de noisettes ? A un moment donné, on ne sait plus qui est amoureux de qui. Il y a une pléiade de personnages dont certains sont assez intéressants.

    Le style de graphisme est très doux. Il y a de la grâce dans les traits. J'ai bien aimé ce style de manga à la française. Les thèmes évoqués tournent autour de l'amour qui semble être un sujet passionnant donnant lieu à diverses interprétations. Bref, cette lecture a été un grand bol d'air frais qui fait la différence.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:29:25
    Saga (Vaughan/Staples) - Tome 1 - Tome 1

    Oui, c'est de la bonne fantasy dans un genre space-opéra. On accroche tout de suite avec les personnages principaux, un couple du genre Roméo et Juliette tentant d'échapper à la guerre interstellaire et protéger leur bébé.

    On accroche également avec un univers un peu kitch mais bourré de bonnes trouvailles. La lecture s'est révélée fort agréable avec une narration fluide et non pesante.

    A la fin de chaque tome, on n'a envie que de connaître la suite. Même les méchants du récit sont intéressants. Il y a également des scènes particulièrement osées qui indiquent que la lecture est réservée un public averti. De l'humour également pour assurer un bon dosage.

    Bref, il y a de la maturité dans cette saga que l'on suivra avec le plus grand plaisir. Génial et envoûtant !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:25:34

    J'ai bien aimé cet épisode de la guerre opposant Rome et Carthage au IIIème siècle avant Jésus Christ pour la domination du bassin méditerranéen. On sait qu'il y a eu trois guerres puniques pour la suprématie. La première sera gagnée par Rome. Près de 48 ans plus tard, Carthage va prendre sa revanche pour infliger une défaite à la République. L'enjeu va se situer autour de la ville de Syracuse qui était une ancienne colonie grecque sous protection romaine. L'intrigue va se concentrer sur le siège de cette ville qui n'avait rien à envier à Rome.

    On va se concentrer sur deux personnages qui vont avoir un destin assez mouvementé. On croisera également le grand Archimède qui a mis au point des armes redoutables pour défendre la ville. Il est étonnant de voir le génie de ce mathématicien d'autant que c'est basé sur des faits réels. J'ai été plusieurs fois estomaqué par ses inventions.

    Ce manga s'est révélé assez passionnant. A la fin, on regrette que cela ne soit pas une série qui aurait pu nous en dire plus sur le célèbre Hannibal. Le fond ainsi que la forme sont au rendez-vous pour que le lecteur ne soit pas déçu par ce récit historique et militaire.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:24:52
    L'homme de l'année - Tome 4 - 1967 - L'Homme qui tua Che Guevara

    Le Che Guevara est devenu au fil du temps une figure emblématique. Il est à la fois un héros romantique et un combattant révolutionnaire. Cet ouvrage lui rend un bel hommage. En effet, il est présenté comme un saint que la CIA a fait abattre comme un chien au beau milieu d’un village bolivien. Je doute que cela puisse correspondre à la réalité. On observera également que le service de soins de Cuba est magnifié. Bref, à bas le capitalisme sauvage et le pays phare qui véhicule ces valeurs ! Bon, très peu pour moi; cependant je respecte cette vision des choses.

    Il y a bien entendu une autre réalité derrière la gueule d'ange et le beret étoilé. Ceux qui l'ont connu aux premières heures de sa fulgurante carrière portent, en tout cas, un autre regard sur le «guérillero romantique». Anciens compagnons d'armes ou victimes, ils brossent le portrait d'un être froid, brutal et autoritaire. Et aux mains tachées du sang de nombreux innocents. Bref, vous me verrez jamais porté son T-shirt !

    On va se concentrer sur le destin de l’homme qui a abattu le combattant communiste. On évitera les clichés en le présentant comme l’idiot du village qui va devenir paranoïaque. L’auteur s’est servi d’une anecdote assez révélatrice de celui qui a combattu le système cubain pour ensuite bénéficier de ses bienfaits. Il reconnaît néanmoins que l’information est invérifiable. Bon, ce n’est qu’une hypothèse qui a fait l’objet d’une bd.

    Au final, c'est sans doute l'un des titres les plus réussis de cette saga consacrée à l'homme de l'année. J'ai surtout aimé le fait que les auteurs s'attache à l'humain et non au mythe. L'angle était inattendu ce qui rend cet album très intéressant.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:23:47

    Harpignies était un célèbre peintre du XIXème siècle connu pour ses représentations de la nature. Il aimait peindre les arbres et les paysages. Son nom est tombé dans l’oubli car il y a eu une succession de vagues et de courants plus modernistes qui ont entériné cette manière de peindre. Pour autant, il a connu le succès de son vivant en étant de multiples fois décoré par la IIIème République. C’est tout l’itinéraire d’un artiste oublié !

    Son descendant est un jeune adulte qui se trouve être l’un des deux auteurs. Sa famille a dû vendre aux enchères l’un des derniers tableaux qu’elle possédait pour des raisons de moyens. A partir de ce fait, les auteurs ont élaboré une histoire qui n’a plus rien d’autobiographique à moins que. Il s’agissait de faire le lien entre deux êtres qu’une centaine d’années séparent et qui ont pour goût commun à la fois la musique et la peinture.

    J’ai bien aimé l’originalité de ce récit fantasmé qui nous fait alors sortir de l’ombre un honnête peintre. Son successeur ne sera pas si honnête que cela s’il n’était pas tombé sous le charme venimeux d’une belle jeune femme aux accents vénaux pour devenir un vulgaire faussaire. Outre ce faux pas, ce couple va pouvoir s’en sortir grâce à la créativité musicale.

    Le trait du dessin m’a littéralement séduit malgré son classicisme style Hergé. C’est assez bizarre moi qui suis un adorateur du trait réaliste. On arrive à ressentir les émotions des personnages. Il y a comme quelque chose d’assez sensuel. Bref, on est tout de suite captivé par une histoire vivante et sensible sur le croisement de deux destins.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:23:05

    J’ai lu ce récit de science-fiction sans a priori malgré une couverture peu engageante. Je dois bien avouer que cela m’a bien plu. L’auteure est pourtant une novice en la matière. J’ai envie de lui dire qu’elle a franchement réussi son pari tant au niveau de la forme que sur le fond : en un mot « bravo ! ». Voici une histoire originale qui m’a littéralement séduit.

    L’avenir de la planète est plutôt bien pensé car il est clair que l’accroissement de la population mêlée à l’épuisement des ressources naturelles et l’impossibilité de rejoindre d’autres planètes beaucoup trop éloignées vont conduire à une situation catastrophique.

    Paradoxalement, alors que les plantes et les animaux ont disparu de la surface de la planète, l’Amazonie a été préservée grâce à un accident nucléaire. C’est dans ce contexte qu’on va se plonger dans ce récit passionnant. 124 pages de pur bonheur dans un monde post-apocalyptique d’un genre nouveau.

    Je n’ai qu’un seul souhait : retrouver les aventures de cette femme mi-sauvage. J’espère qu’un jour une suite sera envisagée. C’est un excellent divertissement mais qui appelle également à une réflexion écologique sur l’avenir de la planète. Bref, une belle découverte !

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:22:16
    Tsukasa Hojo recueil - Tome 3 - Mélodie de Jenny

    Il est vrai que le dessin de ce manga est magnifique. Les personnages sont saisissants de réalisme notamment dans leur expression. C’est un style graphique que j’affectionne dans le manga. Cela élève tout de suite le niveau. La lecture devient un plaisir.

    Sur le fond, ces trois nouvelles connaîtront un dénouement à chaque fois tragique bien que les thèmes retenus seront toujours positifs. Il est question surtout de la rivalité entre le Japon et les USA et même de la guerre entre ces deux nations que tout va opposer. Cela nous donnera un point de vue assez intéressant pour reconnaître que les jaunes n’étaient pas tous des pourris dans l’âme. Il y a même une humanité qui est saisissante même si parfois, on ne comprend pas leurs choix. Dans la même situation, j’ai eu l’impression que j’aurais agi différemment. Mais bon. Le destin peut briser des personnes à tout jamais.

    Au final, une œuvre terrible et émouvante pour découvrir l’histoire mouvementée de l’Empire du soleil levant.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:20:36
    Oracle - Tome 1 - La Pythie

    Après les Elfes décliné en plusieurs volumes indépendants, l'éditeur Soleil réitère avec Oracle qui va nous conter 5 récits mythologiques dans l'univers de la Grèce antique. On commence très fort par la pythie pour une histoire aux multiples rebondissements. Le dessin est soigné ainsi que l'écriture du scénario. C'est du haut de gamme.

    Olivier Peru est un scénariste au sommet de son art. Il maîtrise parfaitement toutes les ficelles qui nous font passer un agréable moment de lecture. Je dois bien avouer que j'ai été bluffé et cela me plaît. Manipulations et duperies seront les maîtres-mots de dieux voulant en découdre avec les êtres humains afin de mieux asseoir leur pouvoir. Tout cela va se terminer en tragédie grecque et nous le savons...

    Côté graphique, on est également beaucoup gâté car c'est époustouflant de beauté. L'éditeur Soleil a franchement augmenté la qualité au cours de ces dernières années. Force est de le constater. La présentation est parfaite. Rien à redire.

    Bref, nous avons là une histoire captivante pour une série qui débute sur les chapeaux de roues. Le futur n'est-il que vengeance ?

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:19:05

    J'ai eu l'impression de revivre un scénario proche de la série précédente de l'auteur à savoir Une nuit à Rome. On a un homme qui s'approche de la quarantaine et qui risque de foutre toute sa belle vie de famille en l'air parce qu'il trompe honteusement sa femme. Encore une fois, on nous présente un gars bien sympathique sous tout rapport comme pour mieux faire passer son immoralité. Le pire, c'est qu'on l'accepte comme si c'était normal ou moral. Bref, c'est un véritable salaud qui trahit ce qu'il a de plus cher. Le côté bobo semble être un peu gommé mais on ne trompera pas les véritables connaisseurs de la vie sociale actuelle.

    J'ai tout de même été séduit par ce titre en raison d'une écriture parfaitement maîtrisée. Et puis, il y a surtout le thème de l'amitié qui a certes déjà été exploité dans L'Invitation ou encore récemment dans Une petite tentation. Les variations sont assez différentes et elles m'intéressent au plus haut point sans doute car j'ai également perdu un jour mon meilleur ami. Il est toujours question de la perte après avoir passé de bons moments ensemble fait de complicité. Il y a juste les issues qui diffèrent: perte par désintérêt, décès etc...

    Malgré une critique dure et plutôt acerbe, je mets 4 étoiles. Je reconnais le talent et la maturité. Je dois bien avouer que cela m'a touché quelque part pour des raisons personnelles. Pour le reste, c'est une belle chronique sur les adultes dans la crise de la quarantaine en proie au doute. Bref, c'est mieux qu'une thérapie.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:17:31

    J'ai franchement bien aimé la lecture de cette nouvelle série contant les aventures d'un certain François Villon, un poète né le jour de l'assassinat de Jeanne d'Arc sur son bûcher. Il n'aura même pas vécu trente années mais c'est toute une époque qui est évoquée. On voit que l'insouciance de ce jeune garçon entraînera bien de fâcheuses conséquences. Son père a été pendu et sa mère enterrée vivante pour un vol qu'elle n'a pas commis. Et pourtant, malgré ces épreuves, il va défier avec verve le pouvoir en place et sa justice implacable.

    Cette bd ne payait pas de mine au niveau du graphisme. Le langage de la vieille France pouvait me rebuter ainsi qu'une certaine vulgarité d'un langage populaire. Et pourtant, il s'est passé quelque chose d'unique qui fait qu'on apprécie. Sans doute une mise en scène bien orchestrée. J'ai passé un réel bon moment de lecture avec ce truculent poète mauvais garçon.

    Pour découvrir un Verlaine avant l'heure, cette bd sera faite pour vous.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:16:55

    Voilà mon genre de bd: une histoire simple avec une mise en scène efficace et qui joue sur la variation des sentiments humains partant de l'amour à la haine. La vengeance n'est sans doute pas la solution lorsqu'on souffre à cause d'une personne qu'on aime et qui nous trahit. On verra que la bd peut parfois donner des idées un peu morbides. Bref, les auteurs ont su à la perfection restituer un thriller qui se tient sur le thème du couple. On espère juste qu'il y aura une suite. La fin est assez ouverte pour le permettre. Derrière le sourire d'un boucher peut se cacher bien des choses...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:15:56
    Petit miracle - Tome 1 - Tome I

    C'est un diptyque qui m'avait totalement échappé depuis bien des années et que je voulais découvrir. Je connais bien les oeuvres de Mangin pour les apprécier de façon générale. Certes, j'appréhendais un peu dans la mesure où ce titre constituait l'une des premières séries si on excepte Le Fléau des Dieux ou encore Le dernier Troyen. Le résultat est pourtant sans appel: j'ai littéralement adoré.

    Le dessin de Griffo cadre à merveille avec ce récit sur fond de révolution française. Il s'agit d'un acte de vengeance savamment orchestré. Petit miracle va changer progressivement en passant du bien vers le mal, un peu comme dans Monsieur Noir. Le siècle des lumières va nous faire découvrir également sa face sombre à travers la terreur et sa célèbre guillotine.

    Nous avons une scénariste hors pair qui maîtrise les rouages de la grande histoire pour nous livrer une interprétation personnelle plus qu'originale. C'est une véritable réussite à tous les niveaux. C'est une lecture comme je les aime avec ce côté résolument moderne qui dépoussière les bds de papa. Bref, c'est une oeuvre à en perdre la tête.

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:13:44

    Cette histoire de découverte d'un temple maléfique en Himalaya par un archéologue est pour le moins passionnante. Nous allons de surprise en surprise puisque notre découvreur Jack Stanton est alors projeté dans un monde parallèle avec un mystérieux tatouage sur sa poitrine.

    On sent l'influence de Sanctuaire sur cette oeuvre ce qui n'est pas pour me déplaire avec une ambiance oppressante et le réveil de créatures démoniaques. Par ailleurs, le dessinateur Mathieu Lauffray assure avec un dessin et un style hors du commun. Tant d'expression et de relief dans les visages! Des décors sublimes notamment celle de New-York en ruine habitée par des créatures cauchemardesques! Un si caractéristique langage graphique que nous retrouverons d'ailleurs avec bonheur dans Long John Silver. Oui, nous avons là un dessinateur hors pair! Il se débrouille d'ailleurs pas si mal en reprenant seul la direction de l'oeuvre à partir du tome 2.

    Géniale idée également cette association d'être le prophète non seulement de la destruction passée mais également celui du renouveau. Dans le registre "apocalyptique", c'est ce que j'ai lu de meilleur ! Un dénouement dans le tome 4 très attendu !

    Il aura fallu bien des années avant d’aboutir à la conclusion (pour rappel : 9 ans !). Je l’étais promis que j’achèterais la série qu’une fois que celle-ci soit terminée. J’ai subi trop de déconvenue ces dernières années dont celle avec la série Adamson que je n’ai toujours pas digéré d’où mon excessive prudence. J’ai par conséquent acquis les 4 volumes réédités pour l’occasion chez le nouvel éditeur Soleil. J’ai juste regretté le remplacement de certaines couvertures que j’aimais bien.

    Pour le reste, j’ai apprécié ce final en relisant l’ensemble d’une seule traite. Je n’ai pas senti de rupture graphique ou bien au niveau de l’intrigue. L’auteur est décidément au sommet de sa forme à tous les points de vue. Cela reste une suite cohérente avec le reste malgré le décalage temporel. C’est de la bonne science-fiction sur le thème de la fin du monde. Il est clair que la pirouette finale ne plaira pas à tous les lecteurs sans doute à cause de sa facilité. Cependant, c’est un choix qu’il faut respecter. J’ai passé un agréable moment de lecture et c’est bien là l’essentiel.

    Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:11:49
    Marina (Zidrou/Matteo) - Tome 1 - Les enfants du Doge

    Zidrou est typiquement l'auteur qui suscite actuellement mon intérêt. Ses scénarios sont particulièrement soignés et me parlent. Je découvre une Venise chargée d'histoire au-delà de la carte postale touristique. C'est parfois cruel mais cela demeure réaliste jusque dans les moindres détails. On sent une grande recherche historique derrière cette oeuvre.

    Le destin de Marina, la fille mal-aimée du Doge, est passionnant à suivre. Il est lié à la prédiction de la disparition de la Sérénissime d'où un double récit temporel. On ne comprend pas encore tous les liens mais je sais que cela va venir.

    Je découvre que cette oeuvre est mal jugée et particulièrement sous-estimé à tort. Certes, elle semble dénuée d'espoir car c'est parfois très dur. Les souffrances, les tortures, les actes de vilenies: rien ne sera épargné aux lecteurs dans cette descente aux enfers sur fond maritime. Cependant, j'ai été transporté dans la grande aventure sur fond historique entre le sultanat turque et ses relations avec la puissante cité marchande.

    Les paysages de Venise sont sublimes. Au dessin , Mattéo assure incontestablement pour nous livrer un travail plus qu'honorable. Bref, l'association de ces deux auteurs fonctionnent à merveille pour notre plus grand plaisir. Marina est l'une de ses séries à découvrir...

    Erik67 Le 01/09/2020 à 20:11:02

    C'est un bel hommage qui est rendu là au manager du plus grand groupe de rock de tous les temps. Les Beatles ne font pas partie de ma génération mais de celle de mes parents. Je ne connaissais pas l'histoire de Brian Epstein qui est mort très jeune (32 ans) après avoir réussi un exploit en les mettant sur la voie du succès planétaire. Le rôle des managers dans le succès d'un groupe est beaucoup plus important qu'on ne le pense. Cela passe également par le vestimentaire.

    J'ai bien aimé le dessin ainsi que le découpage avec une audace de mise en scène lors de certains passages (je pense notamment à l'entrevue mémorable avec le manager d'Elvis Presley à savoir le colonel Parker). Il y aura des moments encore plus durs comme celui d'affronter l'antisémitisme ou l'homophobie. Malheureusement, les médicaments auront raison de ce visionnaire qui a certes commis quelques erreurs. Les Beatles, aussi talentueux soient-ils, ont toujours reconnu qu'ils n'auraient certainement pas été ce qu'ils furent sans Epstein. Voilà pourquoi il est qualifié comme le 5ème Beatles.