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Les avis de - Erik67

Visualiser les 7298 avis postés dans la bedetheque
    Erik67 Le 24/05/2021 à 09:27:55

    Voici la dernière production du génial Fabcaro au scénario qui s'associe à Evemarie au dessin pour produire un petit strip sur une jeune femme d'aujourd'hui un peu perdue dans sa solitude et son absence de perspective professionnelle. On va passer 24 heures avec elle du lever au coucher. On ne va pas s'ennuyer bien au contraire.

    Visiblement, elle aime les Beatles ce qui est plutôt assez rare chez nos jeunes de nos jours tant cela pourrait apparaître comme dépassé. Ce n'est pas la même génération, ni la même vénération. De nos jours, il y a pléthores d'artistes et pour tous les goûts.
    Pour en revenir à June, elle paraît très insouciante et semble vivre au jour le jour. Elle n'a pas de travail et se laisse un peu aller même si le frigo est bien vide. Le ton de cette BD est résolument caustique.

    Le concept de cette Bd paraît assez limité même si les auteurs ont fait leur travail avec honnêteté. Il s'agit de prendre un titre des Beatles et de l'illustrer au travers les actions quotidiennes de cette jeune fille June qui apparaît bien agaçante à la longue. On pourra dire qu'elle est le produit d'une éducation d'enfant gâtée. Il est vrai que je n'aime pas les râleuses et les fainéantes mais bon, il en faut pour tous les goûts.

    Au final, on passe un agréable moment de lecture qui est dévoré assez rapidement.

    Erik67 Le 24/05/2021 à 09:26:39

    Cette histoire de fausses jumelles ou de rencontre de deux réalités, je ne sais plus, m'a laissé un goût amer. Le trait est certes envoûtant mais cela ne suffit pas pour me convaincre. Pourtant, j'avais bien aimé « La fin du monde » par les mêmes auteurs. On dirait qu'ils exploitent le filon au maximum.

    Cependant, après la montée des eaux, c'est le tour de l'expérience humaine suite à la mise en service de l'accélérateur de particules du CERN à l’origine d'un trou noir qui absorbe toute la lumière environnante ! On n'y croit plus !

    Les auteurs n'ont pas su faire preuve d'originalité car ils utilisent quasiment le même procédé : on en dit le moins possible sur le phénomène étrange pour laisser la place à une certaine atmosphère où ils vont concentrer le paquet. Là encore, cela ne le fait plus !

    Erik67 Le 24/05/2021 à 09:25:13

    Après le King's Game ou le Darwin's Game, voilà le Butler Game. Cependant, il ne s'agit pas du même jeu. On se situe dans un autre registre moins sanguinolent et donc un peu plus gai et sans doute beurré.

    Le décor est celui des maisons bourgeoises du XIXème siècle. Il s'agit d'une relation un peu particulière entre le maître et le majordome à savoir Rau et Gai (on n'invente pas les noms). Celui qui mène à la baguette n'est pas forcément celui que l'on croît.

    Le style graphique de ce yaoi est assez soigné mais encore une fois, les personnages se ressemblent beaucoup ce qui peut entraîner de la confusion chez le lecteur. Le second récit reprend le personnage du frère avec également son propre majordome. Bref, c'est une histoire qui reste concentrée sur le domaine familial.

    Il y a de grandes déclarations d'amour à l'emporté mais un peu vides de substance. On n'y croît pas une seconde avec une mise en scène qui reste assez sommaire. La lecture a pourtant été assez fluide. Cela reste très soft dans l'ensemble.

    Erik67 Le 23/05/2021 à 09:09:22
    Arsènio & Barny - Tome 1 - Les aurores de North Pole

    Je vais mettre 4 étoiles à cet excellent polar qui se passe exclusivement en Alaska dans la ville du Père Noël à savoir North Pole où il se commet des meurtres assez horribles. Il faut compter sur Arsenio, un nouveau shérif dépressif et violent qui débarque et qui a la particularité de souffrir de zoopsies.

    Ce terme issu du grec ancien signifie que c'est un type d'hallucination qui consiste à voir des animaux terrifiants dans un délire imaginaire. C'est lié à un mécanisme du delirium tremens associé à un sérieux manque d'alcool. Pour autant, chez certains patients, ces hallucinations visuelles peuvent être prémonitoires.
    J'avoue avoir bien aimé la construction de ce récit qui promet quelques bonnes surprises ainsi que des personnages assez charismatiques. Ce sont deux nouveaux auteurs qui ont réalisé ce qui se présente comme un one-shot. Cependant, à la fin, il y a une page pour "à paraître prochainement, une nouvelle enquête... Les lignes de Nazca". On aimerait bien continuer l'aventure avec eux, c'est certain. Cependant, ce n'est pas dit car c'est une petite maison d'édition d'Aix en Provence assez récente. Les ventes ne suivront probablement pas et c'est bien regrettable.

    Il y a à la fois une belle maîtrise graphique avec un trait anguleux qui nous fait vivre un récit polaire de toute beauté. Il y a également du rythme dans ce polar qui nous tient en haleine entre réalité et cauchemar. Pour moi, cela constitue une belle réussite comme une pépite qui se dégage du lot. Et pourtant, cela passe un peu inaperçu au milieu de tant de bd. Il faut venir à North Pole car les aurores sont magnifiques.

    Erik67 Le 23/05/2021 à 09:07:13

    C’est vrai que je m’attendais à autre chose d’une histoire aussi connue que celle du petit poucet qui est tiré d'un conte de Perrault. J’aime bien l’auteur mais là, je dois dire que je suis un tout petit déçu. Il n’y a pas de réels changements ou innovations par rapport à l'existant sur le sujet.

    Certes, l’auteur l’inscrit dans le cadre de la guerre de 100 ans qui a apporté son lot de désolation et de famine sur le pays mais c'est tout. Par ailleurs, je n’ai pas très bien compris la dernière case qui semblait sortir de l’ordinaire alors que l’ogre était représenté par un seigneur féodal assez sanguinaire ce qui donnait un côté réaliste à cette histoire.

    Que dire également du graphisme ? Il n’a certainement pas fait dans la douceur des tons. C’est même parfois assez anguleux avec des couleurs sombres. Je ne pense pas que cela plaira forcément aux enfants pour qui les contes sont généralement un sujet d’émerveillement. On passe néanmoins pour les adultes un bon moment de lecture.

    Erik67 Le 23/05/2021 à 09:05:52
    Dossier tueurs en série - Tome 5 - Ted Bundy

    C'est pour l'instant le moins bon de la collection des sérial killers. Pourtant, il y avait matière à bien traiter le sujet puisque nous avions le portrait du plus connu des tueurs en série. Une personnalité intéressante que ce Ted Bundy car c'était un gentil républicain bien sous tous rapports qui s'adonnait aux pires crimes que l'on puisse commettre. Bref, le gendre idéal !

    Malheureusement, ce sont les gens les mieux intégrés dans la société et les plus intelligents dont il faudrait surtout se méfier le cas échéant. Leur intelligence leur permet souvent de se sentir supérieur aux autres et d'exercer ainsi une forme de domination qui peut prendre dans certains cas des sentiers morbides. Il n'y a pas bien sûr de généralités à appliquer...

    On reprochera à ce one shot une manière d'établir un portrait trop didactique sous forme de cours et pas assez ingénieux pour retenir l'attention. On apprendra certes des choses dont on aimerait oublier les détails tant la barbarie n'est pas ma tasse de thé. On éprouve un réel malaise tant le mode opératoire est choquant. Les auteurs n'ont malheureusement rien fait pour proposer autre chose qu'une succession froide d'événements meurtriers sans même une introspection du personnage. Le voyeurisme n'est d'ailleurs pas loin.

    Au final, ce titre constitue pour moi un raté de la collection. C'est un peu dommage car le sujet aurait pu être très intéressant avec un autre traitement !

    Erik67 Le 23/05/2021 à 09:04:27
    Colonisation - Tome 1 - Les naufragés de l'espace

    Une série ayant énormément de potentiel mais beaucoup trop bavarde en ce qui me concerne. Le rythme est plutôt hachuré. Il y a sans doute trop de dialogues inutiles et de personnages caricaturaux dont aucun ne m'a particulièrement marqué.

    Par ailleurs, il y a un problème dans la mise en scène de certaines situations entre la virée cosmique et les mondes virtuelles. Cela ne me convient pas car ce n'est pas très fluide d'autant qu'il y a une réelle complexification du scénario. On a par exemple du mal à identifier qui sont les méchants et quelles menaces ils représentent pour le sort de l'humanité.

    Au niveau du dessin, c'est plutôt bien réalisé avec de vrais décors de science-fiction à la Star War. On pourra cependant reprocher une colorisation trop dense. Bref, un gâchis en ce qui me concerne car je n'ai pas accroché à ce space-opéra.

    Erik67 Le 23/05/2021 à 09:02:47

    J'avoue en avoir assez soupé de ces récits où un homme mort fait un voyage en compagnie de son ange gardien pour se remémorer ce qui la conduit dans cette situation navrante.

    C'est un road-trip de l'au-delà dans le purgatoire. On va y rencontrer de multiples références à la bande dessinée comme par exemple Tintin et Milou.

    Bref, je fais une overdose de ce type d’œuvre tellement commune et qui ne fait pas dans la subtilité mais le loufoque et l'imaginaire. Certes, il y a une fin plutôt étonnante si on arrive à tenir jusque là car cela part véritablement dans tous les sens.

    Erik67 Le 22/05/2021 à 09:51:23

    C'est un Los Angeles dans les années 40 complètement alternatif. C'est par exemple le progressiste Henry Wallace qui est devenu président à la place du président Franklin D. Roosevelt.

    Mallory Hope est un détective qui a perdu son fils dans un kidnapping et qui est chargé de retrouver un enfant pour le compte de riches clients.

    C'est un mélange bien étrange entre le polar noir et l'ésotérisme façon magie noire. Le graphisme en noir et blanc est impeccable dans les détails et souligne à merveille cette atmosphère très rétro.

    Je regrette juste une narration parfois trop bavarde qui empêche une bonne fluidité dans la lecture. Le rendu reste d'une remarquable qualité avec tous les codes du genre réunis.

    Une œuvre volontairement poisseuse et qui joue sur une part de mystère.

    Erik67 Le 21/05/2021 à 08:06:45
    Darryl Ouvremonde - Tome 1 - Tome 1

    Il est question d'un monde un peu magique et steampunk où règne en maître les journalistes. Cela ferait rêver les rédactions de BFM TV qui vont sans doute accueillir favorablement cette BD.

    Les moyens de transport dans les airs sont les dirigeables et les montgolfières. Il y a également un côté Harry Potter avec la magie mais à une dose raisonnable pour ne pas tomber dans le plagiat.

    Il est question d'un adolescent Darryl qui a le pouvoir d'ouvrir des glyphes-serrures qui mène tout droit dans un autre univers : l'ouvremonde. Il va mener une enquête assez dangereuse qui sera le point de départ de cette aventure.

    Je n'ai pas accroché plus que cela à ce nouvel univers malgré un graphisme de qualité et une édition particulièrement soignée avec une couverture magnifique et un titre en doré. Cela sent le réchauffé en changeant un peu d'habillage. Cependant, un public plus jeune pourra sans doute mieux apprécier que moi ce titre qui ne manque pas de charme.

    Erik67 Le 20/05/2021 à 07:47:04
    L'Épopée de la franc-maçonnerie - Tome 1 - L'ombre d'Hiram

    Certaines personnes sont particulièrement hostiles à la franc-maçonnerie qui a pourtant comme devise : liberté, égalité, fraternité. Chacun est bien entendu libre d'apprécier ou pas de telles valeurs entre rites anciens et modernité.

    Les auteurs Didier Convard assisté par Denis Falque au dessin nous proposent de parcourir l'histoire de la franc-maçonnerie. Ce chapitre sera consacré à Hiram, l'architecte du temple de Salomon qui va connaître une fin atroce trahi par trois de ses compagnons. Il y a une origine à retrouver dans ces grands bâtisseurs qui ont conçues les pyramides et puis par la suite les cathédrales. Il y avait une certaine conception de la spiritualité qui habitait ces bâtisseurs.

    Bref, je trouve qu'il est toujours utile de lever certains mystères qui entourent les francs- maçons qui ont traversé les âges jusqu'à nos jours. Je n'ai rien contre l'ouverture et la tolérance bien au contraire car ce sont des facteurs d'amélioration de la société. La BD en question traduit un récit rondement bien mené et qui remplit cet objectif.

    Erik67 Le 19/05/2021 à 07:53:16
    Swing - Tome 1 - Volume 1

    Nous avons un titre qui se situe dans l'univers du sulfureux Sunstone. Cependant, cela concernera ici surtout les couples hétéro qui peuvent se livrer à d'étranges expériences comme l'échangisme. Bref, c'est pour un public toujours aussi averti.

    Rien à redire sur un esthétisme et un graphisme quasiment impeccable. Les corps sont de toute beauté ainsi que ce dessin réaliste que j'aime bien. J'ai éprouvé une certaine fascination sur le plan de la forme.

    Sinon, j'ai bien aimé le fait qu'après une introduction qui nous raconte la rencontre plus ou moins romantique de ce couple, on aura droit à voir l'après ce qui n'est parfois pas très réjouissant.

    C'est le thème de l'usure du couple et des choses qu'il faut faire pour se sortir de cette routine et retrouver la passion perdue.

    Erik67 Le 18/05/2021 à 07:58:29

    Voici un auteur que j'aimais timidement au début de sa carrière mais que j'ai fini par apprécié de plus en plus car il s'est véritablement bonifié avec le temps. Bref, c'est comme un bon vin que l'on déguste quand il a pris un peu d'âge.

    Pour autant, il croit être un has-been notamment dans sa relation avec son fils Antoine qu'il emmène en vacances sur une île au large de Madagascar pour y vivre une curieuse expérience de rapprochement avec la nature. En effet, il s'agit de s'isoler de la technologie et vivre l'aventure d'un naufragé volontaire sur une petite île au bout du monde.

    J'ai aimé les anecdotes et certaines réflexions personnelles également qui me rapproche avec ce père de famille vieillissant. C'est le genre d'autobiographie que j'aime bien lire car c'est loin d'être ennuyeux, bien au contraire ! Il a un regard acéré qui me parle parfois.

    Pour la petite histoire, c'est la seconde fois en moins d'une semaine que j’entends parler du chanteur perdu à savoir Jean-Claude Rémy qui s'est exilé sur une île après avoir connu un succès d'estime au niveau de la chanson dans les années 70. Voir ma précédente critique « Sur la vie de ma mère ». Il faut dire que l'auteur Tronchet a réitéré par rapport à une nouvelle BD qui lui est entièrement consacrée et que je n'ai pas encore lu.

    Le thème principal se situe dans l'inquiétude paternel par rapport à un adolescent de 13 ans qui a bien grandi et qui s'émancipe petit à petit pour vivre pleinement. Le fils qui était un enfant va devenir un homme. C'est parfois touchant par moment.

    Pour le reste, Robinson et fils est un beau travail réalisé dans le style des carnets de voyage que j'aime bien entre humour et dérision mais sur un fond humain non négligeable. Du même auteur, il y a eu « Vertiges de Quito » qui vaut aussi une bonne lecture. Humour et exotisme seront au rendez-vous !

    Erik67 Le 17/05/2021 à 08:07:13

    C'est une œuvre comme je les aime à savoir une histoire personnelle pour raconter son enfance, sa famille et en l'occurence la vie de sa mère la belle Jeanne. L'auteur Alain Remy (fils du chanteur perdu Jean-Claude Remy) vient de la perdre et il a beaucoup de peine.

    Cette œuvre va lui servir de maintenir sa mémoire et sans doute de faire son travail de deuil. Il faut avoir vécu l'absence prématurée d'une maman pour comprendre véritablement ce sentiment de désarroi.

    Cette jeune femme décide de quitter son Jura natale et rurale dans les années 70 après l'expérience d'un mariage forcée par ses parents. Suite à une fausse couche et un divorce expresse, elle va mettre le cap sur le Maroc où elle va faire connaissance du véritable amour puis par la suite élever seule ses deux enfants puis partir à Haïti, la Réunion, le Mali etc... En effet, cette femme libre avait la bougeotte facile.

    Une grande partie de ce livre est consacrée au Maroc essentiellement et notamment à la ville de Tanger peu connu des touristes. Certes, il y aura également un chapitre entier consacré à Haïti avec sa dictature et ses sinistres Tontons Macoutes.

    J'aime bien ces récits où il est questrion de faire partager son expérience de français expatriés à l'étranger aux quatre coins du monde. C'est toujours un regard un peu différent et loin des cartes postales ou des préjugés. Les différentes anecdotes racontées tout en pudeur sont plutôt interressantes car variées.

    Il y a des thèmes abordés qui font réfléchir sur le sens de la vie et des priorités que l'on accorde ou pas. Le propos m'a paru souvent très juste et non décalé.

    C'est un excellent album que je recommande si on a envie de se plonger dans la vie de famille et ses sombres secrets. C'est parfois drôle, parfois émouvant comme la vie. Un beau témoignage et un bel hommage à une maman trop tôt disparue.

    Erik67 Le 16/05/2021 à 10:07:55

    J'ai souvent entendu parler de la mondialisation mais pas vraiment dans de très bons termes. Je suis plutôt du genre à m'intéresser à l'économie sans porter de jugement hâtif. Il me faut comprendre ce qui reste assez abstrait pour moi avant de me faire véritablement une idée précise.

    La mondialisation a entraîné la baisse de la pauvreté dans le monde et un pouvoir d'achat accru pour les habitants d'un pays donné et cela est un fait aussi indéniable qu'elle a entraîné une hausse des inégalités. Bref, il y a également de bons aspects à la mondialisation qu'il convient de souligner pour rester honnête dans ce débat. Il faut savoir que ce phénomène a été en expansion à partir du XIX ème siècle à la faveur d'une centaine d'année sans guerres majeures (1815-1914) entre les puissances capitalistes. On peut dire également que c'est parfois un facteur de paix.

    Cependant, si la mondialisation détruit des emplois dans certains secteurs, elle en crée dans d'autres. Rien n'est vraiment aussi simple. C'est pourquoi un journaliste plutôt ouvert Enzo sur la question interroge deux spécialistes de l'économie Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean afin d'expliquer ce phénomène qui cristallise les passions.

    Dans la dernière partie, les auteurs vont se pencher sur ce qui ne va pas. Là encore, c'est traité avec une parfaite neutralité qui rend la réflexion assez crédible. On arrive à la conclusion qu'il y a encore beaucoup de travail à réaliser pour construire le monde de demain en respectant l'environnement.

    La crise sanitaire actuelle et ses conséquences sont justement bien abordées. En effet, pourquoi n'avions nous pas de masques ou de test anti-COVID ou encore de médicaments ? Ah oui, on avait confié la fabrication à la Chine d'où est parti ce fameux virus. La mondialisation a révélé toutes nos failles.

    C'est un essai économique en BD et ce n'est jamais très facile de réaliser cela en 220 pages. Il y a des passages où il faudra s'accrocher mais l'effort de vulgarisation a bien été réalisé. Ce sont trois grandes parties avec de petits chapitres qui répondent à des questions simples : la France construit-elle encore des voitures ? Faut-il relocaliser la production ? La mondialisation, terreau du populisme ? Peut-on dompter la finance ?

    Le côté aride sera évité et c'est une bonne chose. Je trouve que c'est un travail d'investigation assez honnête. A noter que j'ai bien aimé la décortication de la marinière d'Arnaud de Montebourg qui se revendiquait 100% française. On se rend compte que nous vivions désormais dans un monde interconnecté et qu'un produit est l'assemblage d'éléments provenant du monde entier.

    On apprendra également que c'est la France socialiste de François Mitterrand qui a été le véritable promoteur de la mondialisation au sein de l'Union européenne alors qu'on tape sur Margaret Thatcher ou Ronald Reagan. Il faut rendre à César ce qui est à César. Bref, il y aura des sujets qui fâchent.

    J'ai bien aimé également le fait que les auteurs ne s'arrêtent pas à la dimension économique de la mondialisation mais abordent également les répercussions politiques ou culturelles par exemple ou son aspect historique. Bref, c'est à découvrir absolument !

    Erik67 Le 15/05/2021 à 12:09:09

    Ce titre qui est issu d'un roman à succès de Ron Rash risque de sévères critiques de ligues féministes. En effet, il a malheur de décrire le portrait d'une femme dans tout ce qu'il y a de plus vil, de plus vénale et de plus horrible au niveau du comportement. On ne pourra difficilement faire pire.

    Il parait que notre héroïne d'Hunger Games à savoir Jennifer Lawrence s'est essayée à la version cinématographique de ce roman portant le même nom en 2014 et cela a été un flop retentissant. Elle n'était visiblement pas assez crédible ou convaincante pour ce rôle de méchante perfide.

    Pour autant, je dois bien avouer que la bd m'a beaucoup plu. le récit se déroule dans le contexte économique de la crise de 1929 et notamment dans l'industrie du bois. On apprend qu'être bûcheron était alors un métier plus que difficile où on avait de grande malchance de perdre la vie entre une branche acérée, un coup de hache mal placé ou encore les crotales vénéneux.

    Une bonne mise en scène, un format très grand qui laisse admirer le graphisme, aucun temps mort. Bref, c'est une bd très réussie sur le fond et sur la forme. On se souviendra longtemps de Séréna en espérant ne jamais la croiser dans nos vies.

    Erik67 Le 14/05/2021 à 07:40:36

    Les crocodiles de Thomas Matthieu avait abordé exactement le même sujet à savoir le harcèlement de rue qui touche principalement les femmes. Or, je suis l’œuvre de Yatuu qui a déjà réalisé « Moi, 20 ans, diplômée, motivée... Exploitée ! »ainsi que Génération mal-logée !. Ce titre est sa dernière production. le principe est celui d'une fille qui se fait aborder lourdement dans la rue par un ou plusieurs mâles en chaleur.

    C'est tout de même à lire car c'est abordé de manière différente et sous l'angle assumé de l'humour. L'auteure semble être une spécialiste pour tourner en dérision certains problèmes de société pourtant difficiles. Les hommes sont traités comme des primates qu'il faut éduquer même si cela parait mission impossible. Elle ne tombe pas dans le stigmatisme car elle a inversé les rôles au cours de deux-trois gags ce qui donne une situation désopilante qui nous fait prendre conscience du phénomène. Par ailleurs, il y a encore des garçons bien mais ils payent pour tous les autres relous. Bref, la manière de lutter de l'auteure, c'est le gag et même s'il paraît agaçant à la longue.

    J'ai bien aimé le jeu « chercher le non relou » à la manière d'où est Charlie ? J'avoue ne pas avoir trouvé. Heureusement qu'il y a la réponse en fin de BD. J'apprécie toujours également la même fraîcheur du trait même si le décor est plutôt minimaliste. Bon point également pour retranscrire le doux langage des cités et de montrer certains hommes dans toute leur bassesse lamentable. le rappel de la loi en fin de volume paraît dans ce contexte assez adéquat. C'est visiblement l'application qui semble poser problème.

    Les critiques n'ont en général pas été tendres avec cette œuvre qualifiée de parution estivale féminine revendicatrice. D'autres y ont vu une forme de trivialité confinant au malaise (sic !). Le pire étant toujours lorsqu'il s'agit de plume critique féminine traîtresse. Au contraire, j'ai trouvé cette BD décomplexée et assez intelligente dans le concept même si cela paraît moins élaboré que Les Crocodiles pourtant écrit par un homme.

    Erik67 Le 14/05/2021 à 07:39:11
    Les fleurs du Mal (Ôshimi) - Tome 1 - Tome 1

    Je n'étais pas franchement persuadé par ce titre non pas que je n'aime pas Baudelaire bien au contraire. J'avais peur d'un récit à la sauce nippon c'est à dire jeune collégien empruntant l'un des plus beaux monuments de la poésie française pour en faire n'importe quoi. Il faut dire que l'exploitation du thème a été plutôt efficace et cela fonctionne plutôt bien.

    L'exploitation des trois principaux personnages est plutôt une réussite surtout sur les différents tomes qui prennent le temps de les exposer. le scénario est même assez surprenant par moment nous révélant quelques bonnes surprises. Bref, je n'ai pas bouder mon plaisir des fleurs du mal. On est toujours tenter par des choses plus ou moins interdites.

    Erik67 Le 13/05/2021 à 09:50:10

    Voilà une belle et magnifique mélodie
    Scipion Nisimov, volatile en sursis
    Il se promène souvent dans la nature
    En quête de nouvelles aventures.

    Il croisa la roulotte d'un gitan
    Tchavolo Naguine, voyageur bien vivant
    Il vient de l'Inde et va à la rivière
    Tantôt pêcheur, tantôt musicien fier.

    Infidèle Daphnée qui préfère le taureau au poisson
    Coup de massue et déprime sur la raison
    Rien de mieux que de se mettre au violon
    Refaire surface et être au diapason.

    Souhaite-t-il jouer de cette musique ?
    Il lui faudra beaucoup de pratique
    Le camping n'est pas le terrain idéal
    Reprendre la route et être en cavale.

    Du ramoneur sur un toit brûlant
    A la quête d'un ami passionnant
    Mais au final, cela fera bien des émules
    Que cette mélodie au crépuscule.

    Erik67 Le 13/05/2021 à 09:48:35

    C'est réellement une agréable découverte à laquelle je ne m'attendais pas avec un titre pareil. Certes, le scénario est classique et un peu digne des grandes sagas familiales à travers les épreuves historiques du temps. Néanmoins, en l'espèce, c'est rondement bien mené. On est très vite happé par le récit et on a envie de découvrir la suite avec impatience. L'Histoire et la bande dessinée font quelquefois fois très bon ménage ensemble!

    On s'attache à l'histoire d'un immigrant russe de confession judaïque qui fait fortune en France dans l'acier, juste avant la seconde guerre mondiale. J'ai bien aimé le début car on découvre la genèse de l'histoire en Bessarabie en 1905 au moment des pogroms puis la fin un peu tragique du magnat en 1965 au moment de l'élection présidentielle. Il est vrai qu'on est facilement ballotté d'une époque à l'autre avec de nombreux flash-backs. Cependant, je trouve qu'ils sont savamment orchestrés d'autant que cela va être de plus en plus limité par la suite.

    Bref, la réalisation de cette bd est tout à fait convenable tout comme le dessin. Il faut dire que le dessin de Sylvain Vallée avec son style réaliste ne décrédibilise pas l'ensemble. Je suis véritablement conquis! Par contre, je pense que la filiation revendiquée avec Sergio Léone est pour le moins hasardeuse sauf à revendiquer un côté fresque. Que dire également des différentes couvertures qui se succèdent et qui respectent un cadre bien précis ! C'est réellement du très bon travail !

    Le second tome traite de la période de la seconde guerre mondiale où il n'était pas bon d'être un juif dans un pays conquis. Aussi cet homme va tout faire pour sauver sa famille et son entreprise jusqu'à renier ses propres origines et se compromettre avec le mal. Fera t-'il acte de résistance ou bien de collaboration avec l'ennemi pour consolider son empire dans la sidérurgie? On tient là une grande série qui ne fait pas de complaisance.

    Le troisième tome est un peu celui de la consécration. La série se poursuit toujours avec brio grâce aux talents des deux auteurs. On est au cœur de la Seconde Guerre Mondiale avec la période de l'Occupation où Joseph Joanovici navigue entre des affaires douteuses qui marchent bien et une collaboration de circonstance avec les nazis. Pour autant, il sent le vent tourner et investit peu à peu dans la Résistance. C'est difficile de jouer sur deux tableaux : c'est ce que semble démontrer cette série qui nous dépeint un homme pas complètement pourri.

    Le quatrième tome est sans doute le plus fort car c'est le temps du passage à l'acte afin de sauver les meubles devant le débarquement alliés. Jamais notre homme ne sera autant au bord du gouffre avec son double jeu ! Cependant, il arrivera à s'en sortir non sans de terribles sacrifices. On découvre dans toute sa splendeur l’ambiguïté de ce personnage qui a pactisé avec le diable. La sympathie qu'il inspirait va s'effacer peu à peu. Reste à découvrir ce qu'il l'attend au tournant.

    Le cinquième tome fait un retour sur le petit juge de Melun qui avait un peu disparu de l'intrigue. le personnage de Joseph devient de plus en plus détestable car sans moralité. J'en arrive même à espérer que le petit juge qui lutte contre un puissant réseau qui le protège pourra le coincer. Néanmoins, il faut se dire que c'est toute une époque troublée qu'il faudrait juger où des dignitaires ont d'abord collaboré avec l'ennemi avant de retourner leur veste.

    Le dernier tome est l'heure pour notre anti-héros de payer l'addition remplie par une vie d'excès et d'argent facile. Les sombres prédictions se réalisent. On en vient à avoir de la compassion pour Joseph malgré tout ce qu'il a pu faire. Cette œuvre se termine de façon magistrale. J'ai franchement bien aimé.

    Un dernier mot pour dire que la narration est d'une remarquable fluidité malgré la complexité de l'histoire de ce personnage. C'est ce qui me fait dire que Fabien Nury est certainement l'un des scénaristes les plus doués de sa génération. Je crois que cette bd fera un jour un très bon film de cinéma ! Tout y est pour notre plus grand plaisir dans cette intégrale !

    Erik67 Le 12/05/2021 à 08:11:57

    Ce n'est pas la première bd que je lis sur la fameuse crise de 2008 qui perdure jusqu'à ce jour. C'est encore un documentaire traité de manière parfois humoristique avec un léger sens de la dérision. le fond est tout de même très sérieux. le message à faire passer également. Il y a un réel effort de pédagogie afin que le lecteur lambda puisse comprendre les mécanismes parfois compliqués du monde des affaires.

    Par ailleurs, j'ai bien aimé le graphisme, l'agencement des cases ainsi que la mise en scène sous forme de procès à la finance. Les banquiers sont effectivement sur le banc des accusés ou plutôt leurs traders qui sont alors les parfaits boucs émissaires. Il y aura des passages de témoins à la barre et c'est reparti pour des explications afin de lever le voile.

    La lecture fait froid dans le dos surtout quand on travaille pour une grande banque. On se dit que c'est solidement argumenté. L'auteur va jusqu'au bout des choses dans la démonstration pour ne rien laisser au hasard. Ainsi, et je ne le savais pas, la plupart de nos économistes sont des proches des grands milieux d'affaire et donc plutôt prompts à la protection de leurs intérêts financiers. C'est nouveau pour moi car j'avais une autre idée des économistes. Pour autant, il est vrai que sur ce point, l'auteur ne cite aucun exemple.

    Mais bon, l'idée des économistes est que nous le peuple, on doit toujours faire des sacrifices pour que le système puisse bien fonctionner. On se rend compte que les hommes politiques qui véhiculent ce genre de programme ne sont pas moralement irréprochables dans leur vie de tous les jours même si c'est légal.

    En conclusion, les mécanismes bancaires n'auront plus de secret pour vous à l'issue de cette lecture. N'allez toutefois pas cacher votre argent en Suisse !

    Erik67 Le 12/05/2021 à 08:10:17

    Je suis toujours choqué que dans les relations entre enfants, il y a déjà autant d'inégalités (de richesse). Ainsi, notre petite héroïne d'origine russe Véra est invitée à un anniversaire par une fille gâtée de riches Américains. En retour, elle ne recevra que du mépris et de la méchanceté. Cela nous fait d'emblée de la peine.

    Elle va croire que la solution pour passer de bonnes vacances est un camp russe de scouts. On pourrait penser que ce n'est sans doute pas le meilleur moyen de s'adapter à un nouveau pays. Elle connaîtra en effet les mêmes difficultés d'intégration qu'elle finira bien par surmonter d'une manière ou d'une autre.

    Il ne se passera pas des choses extraordinaires mise à part l'apparition d'un élan en pleine forêt. Cependant, il s'agit d'un témoignage d'enfant déraciné et solitaire assez touchant. On est tout de suite immergé dans cette ambiance de scoutisme en pleine nature.

    Erik67 Le 12/05/2021 à 08:08:36
    Au nom de tous les miens - Tome 1 - Les fourmis

    Quand je juge de la qualité d'un ancien titre, je me dis souvent que mes notes sont en général très sévères car celles-ci s'inscrivent dans le cadre d'une époque aujourd'hui révolue où la bd avait ses règles. La bd moderne me plaît énormément et en comparaison, cela fait parfois pâle figure.

    Pourtant, cette œuvre ancienne qui est restée inachevée m'a passionné. Non pas que je ne connaisse pas le célèbre roman dont elle découle puisqu'il s'agit de l'adaptation de la vie de Martin Gray. Bien sûr que l'histoire de ce jeune juif qui a vécu pendant l'enfer nazi du ghetto de Varsovie est plus que bouleversante. Au-delà de cet aspect, il y a tout d'abord le souci d'une vérité historique très bien retranscrite par le scénariste en herbe qu'était Patrick Cothias à cette époque.

    Je ne cache pas non plus pour mon admiration pour le dessinateur Paul Gillon. C'est un grand nom de la bd qui a contribué à pas mal de grandes œuvres novatrices. Son dessin me séduit au plus haut point quand je vois que d'autres ne sont même pas capable de réaliser un visage correct.

    Il n'était pas facile de retranscrire en dessin toute l'horreur de l'extermination. On ressent véritablement toute la souffrance d'un peuple à travers celle d'un homme qui a tout fait pour survivre. Magnifique sur le fond et la forme ! Une véritable perle !

    Néanmoins, je ne conseillerais pas l'achat car l’œuvre est restée inachevée. Or, à quoi bon commencer une série dont on ne verra jamais la fin ? Heureusement, il y a toujours le livre !

    Erik67 Le 11/05/2021 à 08:08:57

    Je suis très enthousiaste au sortir de cette lecture qui m'a franchement ému. Enfin, j'arrive à lire une œuvre d'une intensité peu commune et avec une originalité à dépasser les bornes.

    En effet, qui pourrait penser un jour que de simples poulets pourraient devenir des citoyens humains avec les mêmes droits que nous ? Attention, je ne fais pas référence aux forces de l'ordre : pas d'amalgame ! Dans la réalité, on se rendra compte que c'est un peu plus compliqué que cela en raison du lourd poids d'un passé meurtrier.

    C'est l'idée même qui est intéressant même si elle paraît peu crédible. Pourquoi la race humaine devrait dominer dans le futur la planète et ne pas partager le pouvoir de la civilisation avec une espèce qui se révélerait doter d'une âme et d'une intelligence peu commune ? Les dinosaures ont bien dominé notre monde jusqu'il y a 66 millions d'années. Certes, ils étaient peu intelligents pour la plupart. La planète des singes racontent également l'avènement de la race des singes. Cependant, cette dernière est obligée d'anéantir la race humaine et la réduire en esclavage. Que dire alors d'une invasion extra-terrestre qui nous prendrait pour des termites ?

    Là, le concept sera différent puisqu'il s'agit d'une coexistence entre deux espèces différentes. C'est presque une allégorie à construire un monde meilleur en surmontant la haine de l'étranger. Bien des peuples devraient s'inspirer de cette œuvre étrangement humaniste malgré son inspiration aviaire. Une vraie métaphore sur la différence.

    Quand j'ai lu le mot de l'auteur (un philippin), il m'est apparu comme franchement sympathique. On voit qu'il a eu beaucoup de mal à percer sur le marché de la bd. Ceci est sa première œuvre qui a eu de la chance d'être publiée en France. Je suis généralement touché mais sans plus car je m'intéresse surtout à l’œuvre. Et celle-ci ne m'a pas déçu bien au contraire. On s'intéressera par conséquent à sa carrière qui ne fait que de débuter à 42 ans mais qui malheureusement s'est terminée tragiquement à 51 ans seulement. Le destin peut parfois frapper dramatiquement.

    Elmer est une œuvre forte qui mêle droits civiques, holocauste et droit à la reconnaissance. A découvrir absolument !

    Erik67 Le 11/05/2021 à 08:07:03

    Cette aventure n’est qu’un épisode dans la longue vie de Wolverine, l’un des mutants préférés des lecteurs. C’est surtout le Brésil qui est mis à l’honneur au travers de ses favelas ou ses superstitions.

    Il s’agit de faire la lumière sur un homme qui guérit les pauvres gens. Les motivations ne sont pas aussi humanistes qu’on pourrait bien le croire.

    Certes, il n’y a aura pas de réelles surprises dans le déroulé de ce récit qui demeure très classique. La fin est un peu douce amer dans la mesure où notre héros y laissera quelques griffes.

    Erik67 Le 11/05/2021 à 08:04:54

    J'aime bien ce genre de bd d'humour féminin comme il en existe tant actuellement. C'est le genre d'album dérivé de blogs d'humeur. Pour autant, je n'ai pas adhéré à cette succession de situations humoristiques qui décrit une femme de caractère dans la trentaine hyperactive qui ne mâche pas ses mots quitte à être parfois assez vulgaire. Ce n'est guère ma tasse de thé car cela ne fait pas dans la finesse et la grâce.

    J'avoue avoir parfois souri car certaines références me parlent. Cependant, l'ensemble est un peu trop long dans un thème qui est celui de la mère, de l'épouse et de l'amante. Du déjà vu.

    Au niveau du style graphique, je n'ai pas réussi à retrouver de l'originalité. Bref, dans ce genre girly, j'ai lu beaucoup mieux. Cela reste néanmoins assez plaisant à lire dans l'ensemble.

    Dernièrement de la même auteure Margaux Motin, j'ai nettement préféré « Le printemps suivant ».

    Erik67 Le 10/05/2021 à 08:00:07

    J'aime bien la bande dessinée espagnole. Elle a le vent en poupe depuis quelques années. c'est une oeuvre d'une très grande maturité intellectuelle. Rien n'est laissé aux hasard dans le destin de ces personnages qui s'entrecroisent. le moindre petit détail anodin parsemé au fil de ce récit aura toute son importance dans la révélation finale.
    C'est une oeuvre très dense. Cela fait très gros pavé avec 400 pages sur un grand format.

    Pour autant, la mise en scène est parfaite et la fluidité entre les scènes est très inventive. On est pris dans l'intrigue pour ne plus la lâcher. Les personnages sont très bien exploités avec une grande crédibilité. Bref, c'est surtout l'histoire d'un homme brisé qui cherche à fuir son passé et à se faire oublier. Cependant, on est toujours rattraper par son passé.

    L'auteur dont c'est la première oeuvre réussit un véritable tour de maître. le talent est indéniable. Bravo ! Comme disait le Figaro, il entre directement dans la cour des grands.

    Erik67 Le 10/05/2021 à 07:58:43

    Dans la même collection que Phantasia à savoir Tapages Nocturnes, on trouve quelques pincées de désir. Je dois dire que ce titre m'a plutôt bien convaincu bien que cela soit assez irrégulier.

    En effet, nous avons 7 nouvelles différentes réalisées par 5 autrices totalement différentes : Marie Avril et Marine Tulmelaire (France), Megan Rose Gedris (USA), Niki Smith (Allemagne) et enfin Ariel Vittori (Italie). C'est un regard érotique féminin et pour le moins très intéressant avec une vision positive du corps et de la sexualité.

    J'avoue avoir totalement craqué pour le travail de Marine Tumelaire qui dessine les corps presque à la perfection : voir « So real » ou encore « Lien végétal » qui donne à réfléchir.
    On regrette presque qu'il n'y ait pas un ouvrage entièrement réalisé par cette dernière qui enseigne d'ailleurs le dessin d'observation dans une école de cinéma de la région parisienne après avoir mis en couleur le travail de nombreux auteurs pour Dargaud.

    Erik67 Le 10/05/2021 à 07:57:05

    Je ne savais pas ce qui m'attendait en lisant une telle oeuvre démystifiant le mythe de Superman. C'est toujours une bonne surprise de voir qu'on est embarqué dans quelque chose qui dépasse toutes nos espérances. Cela ne payait pourtant pas de mine sur la forme. Or, il ne faut jamais se fier aux apparences...

    Certes, il est question d'un auteur de comics qui se voit proposer de reprendre la série mythique Superman. Il a eu plutôt une mauvaise expérience avec ce super héros lors d'un épisode de son enfance assez douloureux. Superman sera comme un miroir à la découverte du monde et surtout de soi-même. Oui, c'est un véritable voyage introspectif sur fond de maladie héréditaire. On partage les angoisses et les névroses de l'auteur en tirant une réflexion vraiment intéressante sur le monde fictif et le monde réel.

    La lecture ne sera pas des plus faciles mais ce qui est au bout en vaut la peine. C'est véritablement en rapport avec la perception même de la bande dessinée : veut-on rejoindre un monde mythique et irréel pour fuir la médiocrité de la vie ? Une oeuvre remarquable et indispensable pour tout bdphile qui se respecte. Une approche en tout cas originale et intelligente. On ne verra plus jamais Superman de la même façon...

    Erik67 Le 09/05/2021 à 08:59:52

    Il s'agit d'une belle bd se basant sur un fait divers survenu durant les guerres napoléoniennes et qui souligne l'absurdité et la bêtise humaine. Visiblement, aucun des deux camps qui s'opposent ne sera épargné par cette folie aveuglante.

    Nous avons un capitaine de navire français qui fut autrefois un négrier et qui n'hésite pas à sacrifier un jeune moussaillon au seul tort qu'il a eu une nourrice anglaise lui apprenant des chansonnettes de la perfide Albion. de l'autre côté, nous avons une population tellement emplie de haine qu'elle ne sait pas faire la différence entre un français et un singe.

    J'ai bien aimé la démonstration faite par les auteurs car au-delà d'un conte aux allures naïves, il y a une réelle critique du racisme pouvant conduire à l'absence de discernement. C'est dans les situations de guerre ou de crise que la population cherche un bouc émissaire et déverse sa haine sans essayer de comprendre. Notre pauvre petit singe en a fait les frais. Mais demain, à qui le tour ? Aux étrangers ou assimilées comme tels ? Aux fainéants qui sont au chômage ?

    Bref, c'est une bd dont les réflexions non dites sont à méditer.

    Erik67 Le 09/05/2021 à 08:58:26
    Luminary - Tome 1 - Canicule

    Cela tenait visiblement à coeur à l'auteur de développer cette histoire qui s'inspire d'un super-héros rencontré au fil d'une lecture durant sa jeunesse, comme il l'explique en détail dans le dossier consacré en fin de volume. Voilà son souhait exaucé avec ce premier volume, avec la bénédiction de son inspirateur, le célèbre Ciro Tota.

    Le résultat est tout à fait convenable, mais sans surprise dans le traitement. le récit reste classique et parfois prévisible. En même temps, on observera une certaine simplicité du scénario qui donne de la fluidité à ce récit lumineux.

    Au niveau du graphisme, cela fait très comics. J'ai plutôt bien aimé le rendu avec de superbes couleurs assez flashy voir incandescentes.

    Je retiens surtout une exploration d'un comics à la française par un scénariste non habitué du genre. On retrouve cependant des thématiques déjà développées dans le Pouvoir des innocents avec cette histoire d'attentat à New-York accusant la communauté noire.

    Maintenant, le savoir-faire est présent pour le plus grand bonheur des lecteurs.

    Erik67 Le 09/05/2021 à 08:57:09
    Pico Bogue - Tome 1 - La vie et moi

    J'aime beaucoup Pico Bogue comme j'ai eu l'occasion de le dire en direct aux deux auteurs que j'ai pu rencontrer lors d'un rare festival de bd auquel j'ai assisté à Strasbourg. Le dessin est illustré par Alexis Domal, le fils trentenaire de la scénariste Dominique Roques. Pour un premier coup dans la bande dessinée, c'était plutôt une entrée remarquée. Je dois également avouer qu'il est rare de rencontrer un tel duo « mère-fils » dans le monde de la bd qui connaît, il est vrai, quelques fratries.

    Cet album respire bon la fraîcheur car il conte une tranche de vie d'un garçonnet, Pico, de sa soeur, Ana, des parents et des copains d'école. Au premier abord, cela m'a fait penser à Calvin et Hobbes pour son côté strip de 6 cases ainsi que pour l'aspect purement philosophique. J'ai apprécié tout particulièrement cet humour fin qui en découle. Rien n'est lourd et tout est parfaitement dosé pour faire passer une idée simple. L'alchimie entre le futile et les sujets plus lourds se passe à merveille.

    Il y a de bons sentiments et le côté mièvre pourra en agacer plus d'un qui ne trouveront rien de nouveau. Cependant, on pourra toujours admirer les superbes réparties entre les personnages.

    Quant au dessin, je l'adore véritablement. La couverture est sublime quant à sa beauté. Elle est aussi très évocative sur le monde de l'enfance et le fossé avec celui des adultes. On trouve d'emblée le personnage de Pico très attachant avec sa tignasse de cheveux ébouriffés. Etait-ce une boutade de l'auteur quand il a évoqué le fait de s'identifier à ce personnage ? Je ne pourrais le dire avec certitude.

    Bref, j'ai passé un pur moment de bonheur et de régal. C'est toujours bon à prendre dans ce monde de brutes.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 21:33:06
    La graine de folie - Tome 1 - Igguk

    Je n'arrive pas... je n'arrive vraiment pas à accrocher à ce style! La lecture m'a paru d'emblée très fastidieuse. Il y a bien un foisonnement d'images un peu féerique mais c'est autant de débauche d'effet visuel qui tombe aussitôt à plat.

    Je m'aperçois après coup que c'est le même auteur que Korrigans que je n'avais pas aimé. Eh bien, là c'est pas mieux et même pire ! Désolé ! Je dois être réfractaire à ce style: c'est la seule explication rationnelle que je suis en mesure de fournir pour expliquer cette déception. Les goûts et les couleurs ne se disputent pas.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:36:34
    Sam Lawry - Tome 6 - Center Lane

    Le dernier tome s'achève sur une espèce d'incompréhension en forme de dénouement. La série a été arrêtée nette alors qu'il y avait encore beaucoup de choses à exploiter au niveau de notre héros Sam Lawry.

    Il est vrai que la direction prise a été celle de la recherche d'une taupe soviétique au plus haut niveau de la CIA en utilisant les pouvoirs paranormaux des médiums. Cette chasse presque paranoïaque à l'espion a d'ailleurs paralysé les services secrets américains pendant pas mal de temps.

    Il est dommage que l'histoire personnelle de Sam s'efface face à ces enjeux qui concernent tout un pays.

    Cela sera sans doute le moins bon tome de la série mais globalement c'était plutôt pas mal et assez agréable à la lecture. J'aurais voulu une suite mais ce n'est pas moi qui décide. C'est ainsi.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:35:39
    Sam Lawry - Tome 5 - Vyshaya Mera, Marina...

    C'est le tome où notre héros Sam est au plus mal après toutes les tragédies qui lui sont tombés dessus. Il y a un formidable sentiment d'impuissance face aux événements. Fort heureusement, il va bénéficier de l'aide de ses anciens compagnons d'arme afin de l'aider à remonter la pente. Sam renouera ainsi avec sa famille qui l'avait renié.

    On reste dans un registre d'espionnage dans le contexte de la guerre froide entre les deux superpuissances. Il est question d'une base secrète soviétique qui reproduit un modèle de sous-marin nucléaire assez puissant. On retrouve d'ailleurs certains des protagonistes du précédent cycle notamment dans la CIA.

    Juste un mot sur le graphisme pour dire qu'il reste toujours aussi magnifique d'un tome à l'autre malgré le changement de dessinateur d'un cycle à l'autre (Mig pour le premier, Chetville pour les autres). Cela reste un véritable plaisir de lecture.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:34:33
    Sam Lawry - Tome 4 - ...et tu pris le nom de Caïn

    C'est véritablement le tome de la vengeance contre ceux qui ont massacré la famille de Sam Lawry. Ce dernier devient une sorte de justicier en se servant de sa voyance pour remonter la piste. On sait désormais que ce n'est pas un don mais une malédiction.
    La série lorgne désormais vers la série XIII dont elle s'inspire avec cette particularité pour notre héros de voir la mort des gens avant l'heure fatidique.

    Il y a cependant une dimension assez psychologique avec le stress post traumatique des soldats revenus de la guerre au Viet-Nam. On sent bien que notre héros ne ressortira pas indemne de cette aventure assez traumatisante.

    Je conseille bien évidemment la lecture de cette série pas comme les autres.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:33:38
    Sam Lawry - Tome 3 - Il était onze heures et quart, Sam...

    On change totalement de décors avec ce troisième tome pour se retrouver aux Etats-Unis où Sam Lawry s'occupe de son neveu et de la compagne de son défunt frère.

    Poussé par cette gentille petite famille, Sam a prit la décision de se soigner par rapport à cette balle qui a atteint des zones de son cerveau lui procurant cette malédiction de voyance. Plus que jamais, Sam a la phobie des miroirs. Ainsi, il devient un chauffeur de taxi sans rétroviseurs ce qui peut quand même poser des problèmes en matière de sécurité routière.

    Malheureusement pour lui, il voudra aider un homme sans savoir que ce dernier a enlevé un enfant d'origine chinoise. Cela va l'entraîner dans un engrenage d'une lutte sans merci entre un candidat démocrate à la présidence et le directeur de la CIA qui est sur la sellette depuis l'affaire du Watergate. Ce tome va d'ailleurs se terminer dans la tragédie la plus absolue pour notre héros qui n'a vraiment pas de chance.

    D'une atmosphère de guerre, on se retrouve dans le thriller politique ce qui marque une nouvelle orientation de cette série. Il est vrai que le scénario est beaucoup plus développé que dans le premier diptyque. Le récit demeure divertissant et passionnant.

    Bref, une série très sympa à lire mais qui ne se termine pas forcément très bien. Ce n'est plus un don de voyance mais cela devient une véritable malédiction.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:32:39
    Sam Lawry - Tome 2 - L'Œil de Caïn

    Sam Lawry est une série que je redécouvre après en avoir eu un très bon souvenir par le passé. J'ai acquis récemment l'ensemble de ces tomes alors que ce n'était pas très évident.

    Le second constitue incontestablement un tournant car Sam Lawry va devoir lutter contre ses visions de mort afin de protéger son propre frère. Il va d'ailleurs en payer un très lourd tribu en s'apercevant qu'on ne peut changer le futur.

    On voit également que cette guerre a été un véritable enfer pour des américains voulant délivrer cette population du joug sanguinaire des communistes. Le danger venait de la population du sud qui n'hésitait pas à trahir et à tuer de manière assez sournoise. Sam Lawry n'hésitera pas à se rendre justice soi-même.

    J'ai beaucoup aimé ce tome qui ne va pas épargner Sam. C'est une série qui ne se termine pas forcément bien. Cela rend notre héros très vulnérable et on y croit davantage.

    Erik67 Le 08/05/2021 à 09:31:07
    Sam Lawry - Tome 1 - Celui qui voit

    Sam Lawry est une excellente série. Le premier diptyque est même une réussite du genre. Et le second parvient même à se renouveler alors que le premier se suffisait à lui-même. J’ai franchement adoré… de même que le dessin. Cependant, je dois bien avouer que le troisième diptyque se situe un peu en-deçà au niveau de la qualité scénaristique.

    La guerre du Viêt Nam est décrite dans les deux premiers volumes d’un point de vue réaliste. Peu de BD sont parvenues jusqu’ici à faire ressentir une telle atmosphère qui régnait alors. L’histoire part d’un postulat un peu fantastique que du don de voir qui va mourir ou pas. Tout le reste s’inscrit dans une réalité bien difficile.

    Sam Lawry est un de ces héros malgré lui auquel on s’attache. Il est terriblement humain dans les erreurs qu’il peut également commettre. On est loin du héros sans peur et sans reproche. J’ai beaucoup apprécié son approche psychologique d'autant que les malheurs ne vont pas épargner son entourage.

    C’est une série qui mériterait sans doute d’être un peu plus connue du grand public. Cependant, nous vivons des temps où la qualité et l’originalité ne sont pas vraiment reconnues et où du n’importe quoi peut être primé à Angoulême ! C'est un peu désespérant...

    En conclusion, c'est un bon premier tome qui donne envie d'explorer ce personnage hors du commun.

    Erik67 Le 07/05/2021 à 07:59:54

    Curtis Hill est un riche beau chien qui brille en société surtout depuis qu'il enchaîne les victoires dans les courses automobiles. Toutes les femmes chiennes sont à ses pieds.

    Il a cependant un concurrent Rowfl Zeichner qui est originaire d'un pays en dictature militaire où l'on extermine des chats dans des camps de concentration. Ce dernier ne recule devant aucune bassesse pour remporter la victoire. Bref, deux hommes que tout oppose.

    Une journaliste d'investigation va enquêter afin d'en savoir plus et le portrait qu'elle va découvrir ne correspond pas toujours à la réalité. Le contexte s'inspire des années 30 avec la montée du fascisme en Europe alors que l'Amérique vivait dans une certaine insouciance.

    J'ai beaucoup aimé le graphisme mais également le déroulé de ce récit plutôt attrayant. C'est juste la fin qui m'a semblé un peu décevante à moins qu'il ne s'agisse que d'un premier tome mais ce n'est pas précisé.

    Erik67 Le 07/05/2021 à 07:58:37
    Le chat aux sept vies - Tome 1 - Tome 1

    Voici encore un manga sur les chats qui ont le vent en poupe actuellement. Il faut dire que ces animaux domestiques ont un comportement qui fascine.
    Le mangaka imagine une histoire où ils auraient la faculté de communiquer entre eux. Il va se pencher plutôt sur les chats errants dont la durée de vie est généralement inférieure à 5 ans. C'est surtout l'histoire d'une rencontre avec une humaine qui ne les aime pas. La première rencontre sera d'ailleurs assez catastrophique. Fort heureusement, leur relation va changer.

    Cela commence d'ailleurs de manière assez triste ce qui est un peu dommage. Je suis assez sensible à la cause animale. Je n'aime pas voir les animaux souffrir. Il faut dire que le monde est également parfois très dur avec eux. Bref, on est tout de suite happé par ce récit.

    C'est un manga où l'on croit que c'est mignon tout plein mais en réalité, on se dirige vers une lecture pour le moins bouleversante et mélancolique. Une narration assez agréable ainsi qu'un graphisme très raffiné. Un bon début en tout cas.

    Erik67 Le 07/05/2021 à 07:57:17
    Alpi the Soul Sender - Tome 1 - Tome 1

    Il est question d'esprits divins qui sont source de vie et d'une communauté qui se forme sous leur protection. Il y a des mages qui veillent sur l'équilibre. On les nomme les souls senders car ils sont capables d'absorber la pollution maléfique et de délivrer l'âme des esprits. Bref, tout un programme dans un univers enchanté riche et féerique !

    On va suivre une jeune soul sender à savoir Alpi qui est accompagnée dans sa tâche par un fidèle serviteur. Elle se lance à la recherche de ses parents à travers le monde. Le thème est celui de la découverte de différentes cultures et du respect de la nature. Point de manichéisme et beaucoup de sensibilité. Un dessin également assez élégant.

    Malheureusement, ce manga n'échappera pas à certaines caricatures et à certaines exagérations du comportement ce qui est assez malvenu dans ce type d'aventure sérieuse. Il manque également un peu d'originalité pour me séduire totalement.

    Pour autant, la lecture va demeurer assez agréable et c'est tout ce qui compte au final. Le thème principal est celui de la fable écologique avec comme postulat que l'harmonie avec la nature a un prix.

    Erik67 Le 06/05/2021 à 08:08:46

    Publié pour la première fois en 1941, La résistible ascension d’Arturo Ui est une pièce de Bertolt Brecht de 17 scènes. L’auteur transpose la situation allemande des années 30 à Chicago. Arturo c’est Hitler. On y rencontre les personnages qui ressemblent à Goebbels, Göring, Von Hindenbourg ou Röhm. Chicago c’est l’Allemagne.

    Ainsi Ui est dans une résistible ascension, c’est à dire qu’elle aurait pu être évitée. Les aides sont nombreuses, lui restant dans un premier temps dans l’ombre, puis arrive au pouvoir et écarte ses opposants. On connait malheureusement la suite...

    Pour autant, cette adaptation en bd n'est guère convaincante à la lecture sans aucun parti pris. Même le dessin m'a paru totalement statique. Cela discute souvent et on n'a pas très envie d'écouter. Il manque une mise en scène et une certaine magie qui fait que cela puisse prendre vie.

    Erik67 Le 06/05/2021 à 08:05:57

    Zaroff sera incontestablement une BD figurant dans les incontournables des lecteurs de l'année 2019 à n'en point douter. Elle recèle toutes les qualités pour cela.

    Je connaissais vaguement ce récit mettant en scène une chasse à l'homme mais j'ignorais jusqu'au nom du compte Zaroff ayant fui la révolution bolchevique. La grande originalité de ce récit est de nous raconter une nouvelle aventure après l'officielle et qui met en valeur ce méchant personnage passionné par la chasse. On va avoir droit à un duel entre psychopathes sans savoir qui est le gibier ou le chasseur. C'est un vrai survival dans le genre.
    Le graphisme est véritablement à couper le souffle. J'avoue avoir apprécié les décors de ces îles tropicales au large du Brésil puis du Venezuela. La jungle est vraiment belle et luxuriante. Je suis véritablement un adepte du style réaliste. Rien à redire par conséquent.

    J'ai juste un problème entre deux dates qui me semblent trop rapproché pour être vraiment crédible. En juin 1932 se passe la première partie de l'action qui se solde par un échec pour le comte. Cependant, ce dernier parvient à s'échapper et à reconstruire tout sur une autre île en novembre 1932 de la même année. On nous fait croire qu'il connaît tout les recoins de cette nouvelle île alors qu'il n'y a jamais eu de partie de chasse. C'est dommage pour cette incohérence de datation qui aurait pu être évité en laissant tout simplement plus de marge ce qui n'aurait rien changé sur le fond.

    Pour autant, j'ai passé un agréable moment de lecture et c'est tout ce qui compte. Et même si c'est un peu cruel et intense. On rêve même d'avoir une suite, c'est dire !

    Erik67 Le 05/05/2021 à 07:39:22

    L'auteur Thomas Legrand est en fait l'un des éditorialistes politiques les plus célèbres de notre pays puisqu'il officie chaque matin sur la radio France Inter. Il nous livre une partition sans faute de l'histoire de la Vème République qui est née dans la rue et qui finira sans doute dans la rue. Comme le disait le Général de Gaulle, comment voulez-vous gouvernez un pays où il existe 258 variétés de fromage ? C'est ce que s'efforce de faire les 8 présidents de la République qui se sont succédés depuis près de 60 ans.

    Il faut dire qu'assez bientôt, cette République dépassera en longévité la troisième République qui a duré près de 70 ans avant de s'éteindre avec le régime de Vichy. La France a sans doute besoin d'un président jupitérien. En effet, il existe un rapport exceptionnel entre le président et le peuple qui l'élit directement pour un mandat renouvelable.

    J'ai beaucoup aimé bien que cela se concentre surtout sur le Général de Gaulle pour comprendre l'essence même de cette Vème république. Il fallait un exécutif fort pour sortir la France d'une quasi guerre civile liée à l'Algérie. Bref, il faut un pouvoir fort qui ne dépende pas uniquement de l'Assemblée Nationale. Cependant, il faut également un subtil équilibre des pouvoirs. Les mauvais côtés ne seront pas épargnés non plus comme la collusion de la Justice avec le politique (voir les affaires du SAC).

    En vérité, ce n'est pas l'histoire de tous les présidents de la Vème République mais comprendre les origines avec le double sauveur de la France. Cette République a permit tout de même une certaine stabilité du pouvoir ainsi qu'une véritable alternance démocratique. Cela a permit paix et prospérité pour le plus grand nombre malgré tout ce qu'on peut dire.

    Au final, un ouvrage très bien réalisé et très intéressant pour peu que l'on s'intéresse un peu à la politique.

    Erik67 Le 05/05/2021 à 07:37:51
    Le printemps suivant - Tome 1 - Vent lointain

    On va avoir droit à des tranches de la vie de l'auteur Margaux entre une certaine légèreté mais également une certaine profondeur. Cette dernière va tenter une vie de famille mais cela ne sera pas facile tant elle semble vouloir tout contrôler. Bref, c'est le parcours d'une femme emprunt de modernisme et d'épanouissement personnel.

    Il est vrai que je me suis attaché à son pauvre compagnon Paco qui devra gérer tous les aléas. Au départ l'humour est assez présent mais cela se termine sur une note plutôt triste. Je retiendrais cependant des dialogues savoureux ainsi que des expressions bien travaillés.

    En effet, j'ai beaucoup aimé ce trait graphique et cette colorisation qui donne du tonus à l'ensemble. Il y aura des moments de rire et de joie. C'est assez spontané comme écriture. Humour et amour vont faire bon ménage.

    J'ai parfois reconnu ma propre épouse en Margaux surtout lorsqu'elle dévalise le Jardin land. A noter que le thème principal est la vie de couple dans ses bons et mauvais moments.

    Au final, on suivra la suite en espérant que les choses s'arrangent pour Margaux. Il suffit qu'elle change certains aspects de sa personnalité. Y parviendra telle ?

    Erik67 Le 04/05/2021 à 09:01:33

    J’ai toujours voulu connaître comment un inspecteur du guide Michelin s’y prenait pour noter un restaurant gastronomique selon des critères assez précis. On est véritablement dans les coulisses de l’institution défendant la gastronomie nationale pour découvrir tous leurs petits secrets et méthodes d’investigation au travers d’Emma.

    Il faut dire qu’elle est la première inspectrice dans ce milieu très macho où les hommes avaient toutes leurs places parce qu’ils pouvaient sacrifier leur vie personnelle. En tout cas, c’est l’excuse qui est donnée. Il est clair qu’une femme a également le droit de faire le métier qu’elle aime en mettant une croix sur homme et enfant à la maison. C’est également cela l’égalité des sexes.

    Il faut savoir que c’est un métier où l’on se déplace de ville en ville dans des zones assez éloignées de Paris et sa région. Il faut sillonner toute la France sur des routes de campagne limitées à 80 km à l’heure. On ne peut que déjeuner deux fois par jour et c’est souvent assez copieux. Le reste du temps est occupé par la rédaction des rapports qui peuvent prendre une bonne partie de la soirée dans une chambre d’hôtel.

    On apprendra également la grande confidentialité de cette profession. Gare si on perd sa carte professionnelle car on risque la faute et le licenciement. Par ailleurs, il ne faut rien laisser de visible dans sa voiture ou dans sa chambre d’hôtel (par exemple une carte routière). Il faut passer incognito en réservant pour deux personnes et finalement en se déplaçant seul en prétextant que le conjoint a eu un empêchement de dernière minute.

    Emma va également faire un voyage au Japon où elle découvrira une cuisine beaucoup moins riche et calorique que la nôtre ce qu’elle apprécie fort bien pour maintenir sa ligne. J’ai beaucoup aimé sur la philosophie de ses restaurants prêts à tout pour gagner une étoile quitte à perdre leur âme. On découvrira également la vraie cuisine de cœur au travers d’enseignes pourtant moins prestigieuses mais qui valent le coup de fourchette.

    Lorsque la fin, on regrette déjà de laisser Emma. On aimerait bien savoir si elle a pu maintenir sa relation avec son copain qu’elle voyait de moins en moins souvent. On sait bien qu’elle ne se faisait guère d’illusion en acceptant ce job pas comme les autres. Derrière le rêve, il y a également toutes les contraintes…

    Erik67 Le 04/05/2021 à 09:00:21

    J'ai l'impression de ne pas être objectif quand je mets cette note à Fabcaro car c'est l'un des rares qui arrive à me faire sourire avec un humour très fin et distingué. Je succombe à chaque fois et ce depuis que je l'ai découvert alors qu'il était quasi-inconnu dans le vaste monde de la BD. C'est vrai que Zaï Zaï Zaï Zaï a tout changé et je me demande ce qui a enfin provoqué l'étincelle au niveau du public. Bien sûr, c'était mérité depuis longtemps.

    Avec ce titre, on flirte avec le roman photo qu'on trouvait dans les kiosques des gares et qui narrait les infidélités d'un couple sur fond d'eau de rose. Les références me parlent réellement à l'exception de la macédoine. Bon, en même temps, je ne verrai plus jamais ce légume de la même façon !

    L'auteur est un formidable conteur qui sait bien nous embarquer. Le texte est véritablement hilarant. On passe un superbe moment de lecture détente avec cette parodie de roman photo dans un style Harlequin des années 80.

    Erik67 Le 04/05/2021 à 08:58:30

    Ce n'est pas parce que Moby Dick est un monument de la littérature universelle reconnu bien après la mort de son auteur Herman Melville que j'ai aimé cette énième adaptation un peu spéciale.

    En vérité, c'est une sorte de relecture en approfondissement de l’œuvre que propose les auteurs. C'est comme un véritable devoir de français d'une œuvre connue avec une analyse assez détaillée. Bref, le format de la bd ne passe pas ce genre d'exercice en ce qui me concerne.

    En effet, je me suis vite ennuyé tout d'abord par des dialogues assez assommants. Il faut dire également que la calligraphie des caractères n'aident vraiment pas. Le choix ne fut pas l'un des plus judicieux. Le dessin assez hachuré a fini par me rebuter totalement.

    Il y a certes une certaine passion de l’œuvre par les auteurs (4 ans de travail) mais cela ne touchera qu'un public très ciblé.

    Erik67 Le 04/05/2021 à 08:57:20
    Libertalia - Tome 1 - Le Triomphe ou la mort

    Il est vrai que dans le genre flibusterie, j'ai lu beaucoup mieux. Et puis, pour une bd parue en 2017, cela fait très vieux jeu jusque dans le graphisme.

    Je suis également surpris par toutes ces péripéties qui se succèdent de manière séparée. La construction de ce récit d'aventure ne m'a pas du tout convaincu. Les enchaînements paraissent très flous. On ne s’attachera pas non plus au héros. On notera également un dessin un peu brouillon.

    Cette œuvre fait vraiment compilation de ce qui peut arriver à un équipage de navire. Il n'y a rien de vraiment original qui ferait la différence. L'idée de cette colonie basée sur la liberté à Madagascar au début du XVIII ème siècle ne fait malheureusement pas tout.

    Erik67 Le 04/05/2021 à 08:56:41
    Gun frontier - Tome 1 - Volume 1

    Le design des personnages ressemble étrangement à Albator du même auteur pour une œuvre un peu méconnue en France. Cependant, ici nous sommes plutôt dans l'Ouest sauvage où il n'y a pas encore de frontière.

    C'est un western assez décalé qui fait dans l'humour un peu spécial et pour tout dire assez loufoque.

    Je n'ai pas trop aimé l'enchaînement des situations qui n'est guère crédible avec ses deux vagabonds impitoyables qui tirent sur tout ce qui bougent sans se poser plus de question sur la valeur d'une vie. C'est assez répétitif dans l'ensemble.

    Bref, je n'ai pas trop accroché.

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:07:40

    J'ai la nette impression qu'on est beaucoup plus sévère dans son jugement quand c'est une femme qui ose écrire des choses sur le sexe sans complexe.

    Et puis, il y a également les femmes qui ne pardonnent pas et qui sont encore plus sévères entre elles comme une espèce de jalousie latente. J'ai déjà observé ce phénomène parmi la population lors des dernières élections présidentielles avec une candidate femme.

    Bref pour en revenir avec fraise et chocolat, je pense que cette série est nettement sous-estimée à mon avis. C'est réellement dommage. Cependant, je vais essayer de convaincre le lecteur qui ne connaît pas cette œuvre de la lire pour se faire également une idée.

    J'avais souvent entendu parler de cette œuvre qui a été presque unanimement saluée par les médias presse et radios (le Monde, Libération, France info, RTL...) et qui a bénéficié par ailleurs d'excellentes critiques. C'est une œuvre intimiste hautement érotique qui dresse le portrait d'un couple pas comme les autres : Aurélia Aurita ainsi que l'auteur de BD Frédéric Boilet qui a 20 ans de plus. Cette différence d'âge ne se remarque pas tant il y a une véritable jeunesse d'esprit au mépris de toutes les conventions sociales.

    C'est vrai qu'au début, je me sentais un peu gêné car on a l'impression d'être un voyeur dans des relations très intimes qui ne regardent que le couple en lui-même. C'est quand même assez rare pour des auteurs de faire partager des choses charnelles comme cela. Si encore, ce n'était pas une œuvre autobiographique.

    Cependant, fraise (Frédéric) et Chocolat (Chenda) existe bel et bien. Mais qu'importe car c'est assumé ! Petit à petit, on arrive à s'attacher à ces personnages qui nous font vivre une passion amoureuse dans une vision empreinte de lucidité et d'humour. Il y a également ce mélange de crudité et de tendresse que j'ai bien aimé.

    En effet, cela dépasse l'aspect pornographique qui pourra en choquer plus d'un ou d'une ce qui explique d'ailleurs beaucoup de réactions épidermiques. L’œuvre est troublante donc cela se comprend. Je rappellerai juste à titre purement informatif que son auteur n'a que 23 ans quand elle commence le premier tome et 25 au second. La sincérité de la jeunesse quand d'autres y verront une forme de maladresse.

    J'ai posté il n'y a pas si longtemps une série du nom d'Angora. C'était la première œuvre d'Aurélia Aurita. J'avais aimé la liberté de ton et ce dessin si attachant. Je n'avais pas aimé par contre le dénudement gratuit qui manquait de charme. Je m'aperçois que l'auteur a parcouru du chemin depuis en construisant ces histoires de manière plus intéressante.

    J'ai rarement lu une œuvre aussi bien faite sur les rapports de couple. Je crois également que c'est une forme de courage pour l'auteur de se dévoiler autant. Je ne crois pas qu'elle soit à la recherche du sensas dans une volonté purement mercantile. Si ce titre rencontre le succès populaire, c'est que c'est bien mérité et qu'il ne faut pas forcément faire la fine bouche. Au regard de la plupart des productions, c'est bien au-dessus de la moyenne !

    Cette BD sera certainement culte dans quelques années dans le rayon "érotique".

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:06:34

    Le Cahier à fleur traite du génocide arménien qui a été reconnu par la France. Ce n'est pas ma première lecture sur le sujet car il y a eu le fameux « Medz Yeghern : le grand mal » et encore plus récemment « Le fantôme arménien ». Je dois reconnaître que cette série se situe un peu en-dessous du niveau des 2 titres cités plus haut.

    Le premier débat est de savoir si un génocide peut être le sujet d'une BD. Ma réponse personnelle sera positive. Viols, mâchoires arrachées, tueries atroces de femmes et d'enfants, abandon dans le désert, compromission au nom de la survie, rien ne sera épargné au lecteur ! Les dessins sont clairs et percutant même s'il manque une certaine force et expressivité. Il faut dire que cette BD se penche sur des événements d'une exceptionnelle violence.

    L'autre débat agite toujours la société turque où des personnes de bonne foi ignorent tout de ce drame épouvantable puisque les manuels scolaires n'en font pas état. Ainsi, dans le récit, il s'agit d'un jeune violoniste turc virtuose qui ignore qu'un million de personnes ont été décimées par l'Empire Ottoman puisqu'il n'en n'a jamais entendu parler à l'école. Un vieil homme d'origine arménienne va lui raconter son histoire à travers le cahier à fleurs qui contenait des partitions de musique.

    Encore une fois, on évite les pièges du manichéisme qui consiste à pousser un peuple contre un autre en forgeant un mensonge pour attiser la haine et justifier un complot. La démarche est de simplement raconter l'histoire sans fioriture. C'est écrit avec sobriété et une volonté de vérité. On ne peut qu'approuver la démarche de ces auteurs.

    Il est dommage cependant que cela soit un peu scolaire dans l'horreur racontée. Il manque une réelle mise en scène que ne parvient pas à faire oublier la rencontre entre ce vieil homme qui a beaucoup souffert dans le passé et ce jeune violoniste virtuose plein d'avenir. En tout cas, il est toujours bon d'avoir des BD qui renouvellent le rapport à l'histoire.

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:05:13
    Dodoma - Tome 1 - Tome 1

    C'est un titre qui est présenté comme sortant des sentiers battus mais il suffit de jouer au jeu vidéo Zelda pour se rendre compte de l'appropriation d'un certain univers. Il y a tout d'abord un arbre de vie qui fait penser à l'arbre Mojo pour ceux qui connaissent.

    L'action commence assez rapidement mais je dois dire que j'ai un peu été perdu par la proportion des personnages au point de ne plus savoir qui sont les géants. Par ailleurs, le trait est très noirci. Cependant, je reconnais que le graphisme peut plaire car il y a tout de même une certaine lisibilité.

    J'avoue ne pas avoir accroché à ce récit d'aventure mais cela ne sera sans doute pas le cas pour les plus jeunes lecteurs qui peuvent y trouver leur compte.

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:04:01

    Nous avons un contenu plutôt banal et sans véritable saveur. De petits récits se succèdent. On ne retiendra pas grand-chose sauf sans doute la première histoire sur les toilettes.

    Je ne comprends pas vraiment réellement l'intérêt de publier ce genre de BD. Quel retour en termes de ventes peut attendre cet éditeur ? On me répondra que c’est de l’art. Certes, mais que c’est ennuyeux.
    A vrai dire, je n'ai même pas envie de connaître les raisons de ces choix car cette BD me passe vraiment au-dessus.

    Je vais faire court. Cette BD revient un peu à habiller du vide. C'est assez superficiel voir narcissique et surtout faussement humoristique.

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:02:38
    Hell Hell - Tome 1 - Tome 1

    C'est vrai que Ki-Oon est un éditeur plutôt remarquable mais il y a eu également des loupés dans le passé comme cette série qui est passée inaperçue et pour cause. Je n'ai pas vraiment aimé l'introduction et j'ai eu un peu de mal par la suite.

    Néanmoins, cela peut se laisser lire si on est point exigeant. L’originalité fait défaut et encore une fois, on ne s'attache pas à ces personnages trop stéréotypés et très creux. Même les méchants sont ridicules !

    Par ailleurs, le graphisme est très commun. A noter une parution de basse qualité sur du papier jauni. On peut aisément passer son chemin. Certes, il y a pire comme lecture.

    Erik67 Le 03/05/2021 à 08:01:06
    Romantic Obsession - Tome 1 - Tome 1

    Hotaru rentre enfin au lycée après de durs années de labeur. Elle va pouvoir enfin partager le même lycée que l'homme de ses rêves à savoir Haruna. Cependant, elle va vite déchantée.

    La lecture de ce manga m'est très vite apparu comme sirupeuse avec des situations surfaites et de l'exagération dans les sentiments. On va avoir droit à des dialogues de maternelle du style « je suis amoureuse de lui avant toi, alors il est pour moi ». C'est pathétique d'être ainsi livrer en pâture à de jeunes filles immatures.

    Après, je pense que ce genre de lecture ne m'est pas du tout adapté. Je suis tombé dessus par hasard et mal m'en a pris. Cependant, il y a tout de même du charme qui se dégage de ce dessin et je comprends qu'on peut être séduit. C'est juste pas pour moi.

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:58:29

    C'est vrai que le titre associé à la couverture est un peu trompeur. J'ai compris par la suite que les auteurs ont voulu jouer sur cette ambiguïté entre un homme volage et "sérial baiseur" et une jolie femme qui croît aux énergies vitales du Feng Shui et autres pratiques new-âge. Les relations amoureuses de deux êtres que tout semble séparer sont parfaitement bien traités.

    Finalement, on a droit aux deux excès qu'on peut rencontrer dans notre vie au travers de relations:
    - Il y a tout d'abord les mâles qui collectionnent les conquêtes et qui flattent ainsi leur égo en parvenant à conquérir les belles. Oui, on a tous rencontrés à un moment donné des sales cons. Le coup d'aller draguer sur un marché bio est bien vu ! On ne peut tomber que sur des canons...
    - Puis, il y a les femelles qui placent leur vie dans un ensemble cosmique insondable en étant persuadé que ce mysticisme est un signe ostentatoire d'intelligence. Le pire est de suivre ces conférences données par des gourous qui prétendent vous délivrer le corps de toutes les maladies. Un miracle vous dis-je. La forme la plus adoucie est tous ces magazines féminins qui traitent des sciences douces et du Feng Shui. J'ai changé la couleur de mon salon à cause de cela: j'ai connais un rayon sur le sujet!

    J'ai bien aimé le rôle de Martial, le copain homo de Peggy qui semble être un tampon raisonnable ou le juste milieu des choses. Par contre, le meilleur ami d'Ernest (le bon père de famille bien rangé) s'avère décevant. On a les amis qu'on mérite !

    L'alliance durera t'elle au fil des quatre saisons ? J’ai beaucoup aimé les détails comme l'Eglise et ses pancartes qui évoluent ou encore les séances chez le psy. Beaucoup de choses sont très recherchées pour peu qu'on souhaite y regarder de plus près. Les critiques fusent sur une société en mal de spiritualité.

    Une BD de mode ? Certainement ! Cependant, elle reste très agréable à lire. Un album fort réussi qui m'a également convaincu.

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:57:24
    Le pape terrible - Tome 1 - Della Rovere

    J'avais déjà été abasourdi de façon malsaine par ma lecture de Borgia du même auteur sur les méfaits de l’église romaine. Jodorowsky, toujours fidèle à lui-même, nous remet cela dans le Pape terrible à savoir Jules II l'ennemi juré du clan des Borgia.

    Mais jusqu'où ira-t-il dans l'ignominie pour dénoncer les crimes de l’église ? Il franchit toutes les frontières du sordide. Paradoxalement, c'est ce que j'aime. C'est choquant et séduisant en même temps. Il le fait avec maestria dans une fresque papale envoûtante et barbare.

    Je vais d'ailleurs en profiter pour prêter ce titre à mon meilleur ami, un pratiquant convaincu de la première heure. Je ne sais pas : c'est à vous dégoûter à tout jamais de ce qui porte du rouge. Pour gagner l'élection du Saint-Siège, certains cardinaux sont réellement prêt à tout entre trahison, luxe et luxure les plus perverses.

    Le dessin reste d'un excellent niveau ce qui agrémente la lecture. On ne pourra que se plonger dans cette lutte vaticane faite de manipulation, de pouvoir, de sexe et de meurtre.

    Au fait, et la religion dans tout cela ? Bon, ce n'est pas avec ce titre que je vais retrouver la foi !

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:56:25
    Artelier Collection - Tome 1 - Solitude

    Si je me place dans un contexte de lectorat jeune et aimant les jeux vidéos, alors oui ce manga est plutôt bien conçue malgré un manque certain d'originalité et des situations vraiment tirés par les cheveux.

    C'est également un shonen qui met à l'honneur les artisans qui crée des choses de la vie quotidienne dans leur atelier. Certes, il y a tout un monde de magie dans ce monde moyenâgeux où la compétition règne.

    En effet, le héros est un jeune tailleur qui rêve de se surpasser. Il possède des pouvoirs qu'il doit apprendre à maîtriser. Cela rappelle bon nombre de mangas, bd ou comics mais avec un habillage différent.

    J'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'intéresser aux enjeux. Cela devient vite lassant car cela ne décolle jamais. A noter un graphisme assez enfantin.

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:55:32

    Ce one shot fait partie de la prestigieuse collection Aire libre. Pourtant, sa lecture m'a réellement déçu. Il y a tout d'abord ce graphisme où je n'ai pas accroché. L'imprécision du trait rend les visages des personnages très commun voire presque méconnaissable. Par contre, il y a de très jolies couleurs concernant le décor extérieur. Curieux choix graphique, tout de même!

    Cette histoire est celle d'un fait réel survenu à la fin du XIXème siècle où des explorateurs ont ramené des esquimaux à New-York comme s'il s'agissait de spécimens à exposer au muséum naturelle. C'est d'ailleurs ce qui va arriver à l'ensemble du petit groupe qui ne survivra pas à une simple grippe. Tous vont périr sauf un enfant à savoir Minik.

    Cet enfant déraciné devra s'adapter au mode de la société occidentale plutôt individualiste et sûre de ses prérogatives. C'est un véritable choc de culture qui est exploité assez maladroitement par les auteurs. Il y a d'ailleurs des scènes totalement stériles pour l'avancée de l'histoire.

    On pourra emprunter ce titre pour le lire une fois car l'histoire de ce Minik est tout de même intéressante; l'achat étant tout à fait dispensable.

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:54:27
    L'agence - Tome 1 - Dossier Léda

    Des histoires comme la série l'Agence en produit, j'en ai déjà lu des dizaines à la pelle. Il n'y a rien de vraiment singulier dans les aventures de cette bande d'enquêteurs. On nous présente le trafic d’œuvres d'art comme une originalité en bd. Ce n'est pas vraiment tout à fait le cas.

    Le dessin est à l'image des personnages c'est à dire froid et impersonnel. On ne s'attache véritablement à personne. Il y a d'ailleurs toute la panoplie presque habituelle : la top modèle reconvertie, l'ancien agent secret, le prodige des technologies modernes...

    C'est de la bd d'action où cela tire dans tous les sens et qu'on traverse sans éprouver le moindre plaisir. Oui, cela se laisse lire mais c'est tout. Je déplore un sérieux manque de créativité ! C'est vraiment l'agence sans risque.

    Erik67 Le 02/05/2021 à 08:52:44

    Il s'agit de la seconde bd de cet auteur italien (qui s’exporte d’ailleurs très bien à l’international). La première œuvre à savoir « Notes pour une histoire de guerre » - Prix du meilleur album à Angoulême 2006 - ne m’avait guère convaincu.

    Avec le Local, j’ai eu l’impression de lire une bd se situant dans le même univers un peu glauque. C’est certainement lié à un graphisme très reconnaissable que signe la patte de l’auteur. Et justement, je trouve ce trait graphique anguleux assez repoussant. Les visages de ces quatre grands adolescents sont volontairement horribles : oui, c’est le fameux créneau « la beauté du laid » ! On a l’impression d’évoluer au milieu d’une bande de loubards ou de skin head néo-nazis.

    J’ai pourtant essayé de faire abstraction de mon dégoût pour me plonger dans l’histoire de ce local. Le récit est tout ce qu’il y a de plus banal : un local provisoire où cette bande d’amis s’entraînent collectivement à jouer de la musique rock.

    J’ai alors voulu savoir ce qui fait que cette bd est tant appréciée par ses lecteurs. Ce n’est certainement pas les dialogues qui sonnent creux et ni la profondeur psychologique des personnages. Je cherche encore et je ne trouve pas. Recherche Suzanne désespérément.

    Essai ou témoignage pour démontrer qu’unis dans la musique, c’est bien ? C’est tout ce que cela évoque pour moi. Pas fameux…

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:41:34

    On apprend que l'auteur qui était un dessinateur de BD a décidé après 20 ans de carrière de changer de profession. On peut supposer que cet art ne l'a pas fait bien vivre ce qui est malheureusement le cas de beaucoup d'auteurs. Sans argent et au bord de la séparation, il décide d'accepter un emploi dans un EHPAD afin de s'occuper de la toilette des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer. Oui, il faut un sacré courage pour opérer cette reconversion professionnelle.

    Il va se heurter à une direction qui n'a que pour objectif de faire du chiffre pour satisfaire les actionnaires au dépend des pensionnaires. C'est tout l'histoire du capitalisme. Mais bon, ce n'est qu'un des aspects de cette bd quelque fois assez introspective. En effet, notre auteur souffre d'une certaine dépendance affective lié à son hyper sensibilité ce qui lui jouera de mauvais tour dans sa vie sentimentale.

    Notre sympathique auteur fera des rencontres assez intéressantes avec certains pensionnaires dans un milieu où la mort frappe assez souvent. Il y aura des moments assez touchants emprunt d'un humanisme qui fait parfois défaut dans notre monde. On peut apprendre beaucoup des autres.

    Cependant, il y aura également du personnel assez félon et des attitudes provenant des familles des pensionnaires assez déstabilisantes. La réalité sera montrée sans enjoliver le propos.

    Une mise en image d'une expérience vécue avec une rare élégance dans le trait graphique. Les personnages sont bien définis et les ambiances sont parfaitement rendues. A noter également certaines astuces dans le découpage notamment pour expliquer le mécanisme psychologique de l'hypersensibilité. Bref, un ouvrage lumineux sur la forme.

    J'ai beaucoup aimé et cela se traduit par ma note presque maximale. J'en retiens surtout une certaine philosophie de vie à laquelle j'adhère complètement. Un album à ne pas manquer !

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:33:08

    J'ai franchement aimé ces lendemains sans nuages. A vrai dire, ce que nous réserve l'avenir n'est pas sans nuages comme le titre l'indique. Imaginez qu'un tyran domine toutes les nations du futur en ayant simplement réalisé une bonne opération qui était commerciale au départ.

    Bref, une firme contrôle le monde via ses avancées technologiques et les puces qu'elle a implanté dans chaque humain dès la naissance. On ne peut rien faire contre cette domination à moins de remonter le temps et d'empêcher que cela arrive. Voilà le constat de départ de ce formidable scénario.

    On ne sera pas au bout de nos surprises dans cette aventure de science-fiction pas comme les autres. Il y aura de nombreuses séquences qui n'ont qu'un lien tout à fait limité avec la trame principale. Bien sûr, cela aura pour effet de freiner un peu l'intrigue mais on découvre toute la richesse de ce monde du futur. Il y a comme un arrière-goût de SOS Bonheur.

    On regrettera juste que l’œuvre ne soit pas plus longue et donc plus complète. Il y aurait eu matière à faire beaucoup plus. Cependant, je salue le travail de ce trio d'auteur qui ont su nous apporter une BD de qualité. A découvrir de préférence dans sa nouvelle version de la collection "signé" du Lombard.

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:31:59

    Qu'est-ce que je me suis ennuyé à la lecture de ce pavé qui retrace la vie d'un homme qui renonce à ses rêves. Il renonce tout d'abord au dessin pour multiplier les petits métiers (marchands de pierres, brocanteur d'antiquité, réparateur d'appareil photo...). Cette autobiographie est résolument introspective dans le genre homme désabusé de sa vie.

    Le dessin est totalement épuré ce qui accentue le côté désespérance. C'est clair qu'on a droit à un manga différent de ce qu'on rencontre habituellement. Cependant, je n'y ai pas adhéré car très vite gagné par l'ennui. La fin est d'ailleurs insignifiante.

    En résumé, c'est long avec un scénario qui tourne en rond et c'est ennuyeux.

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:28:54

    Il y avait vraisemblablement quelque chose à saisir dans ce récit composé de 4 courtes nouvelles évoquant l'invitation au voyage. Cependant mise à part la première nouvelle, les 3 autres ont eu le goût de la fadeur.

    Les dessins ne sont pas très agréables, mais vont bien avec l'ambiance et les couleurs chaudes de la grande bleue. Le trait reste plutôt fin mais pas assez précis notamment dans les décors.

    Finalement, les personnages ne vont nulle part qu'explorant leur être et leur âme. On ne peut pas dire que c'est un voyage de rêve. On aura droit toujours à la même vaine du voyage vers le rêve qui introduit une petite touche de fantastique. C'est tellement usité. Cela manque également d'exotisme.

    Je n'ai pas été convaincu par cet album qui n'est pas totalement mauvais mais qui ne m'a pas touché.

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:27:28

    'avais envie d'en savoir un peu plus sur le terrible génocide qui a touché le Rwanda en 1994. C'est l'une des pires tragédies du XXème siècle car elle n'a duré que 100 jours pour un massacre de près d'un million de personnes dans les pires conditions d'horreur. Je me demandais si on aurait pu éviter un tel carnage en intervenant pour stopper cette guerre civile fratricide. A cette époque, j'avais un couple de voisins qui venaient du Rwanda et qui étudiaient dans notre pays. J'ai souvent songé qu'ils avaient échappé avec leurs enfants en bas âge à cette tuerie sans nom.

    Pawa, qui est une chronique de ladite région des lacs ne m'a pas apporté de réponses claires et précises. C'est plutôt le contraire car tout se mélange sous prétexte d'éviter le simplisme. Il aurait été bon de faire un rappel des faits en début d'ouvrage afin qu'on puisse évoluer et mieux comprendre les tenants et les aboutissants. Bref, j'ai eu l'impression que cet ouvrage est réservé aux survivants ou à des spécialistes de ce conflit ethnique. Cela m'a paru très brouillon avec une difficulté accrue de lecture.

    Je retiens également que l'auteur a un parti pris: celui d'un pays blessé par des colonisateurs responsables de déchirures dont le génocide ne serait que la conséquence. A vrai dire, j'en ai un peu marre de ceux qui pointent du doigt une population européenne à mille lieux des préoccupations des politiciens locaux véreux et extrémistes. Sommes-nous coupable ? Oui mais d'indifférence !

    Les témoignages recueillis demeurent toutefois très intéressants. J'aurais souhaité cependant une autre dimension moins culpabilisante.

    Erik67 Le 01/05/2021 à 11:26:03

    Le titre peut nous laisser pantois. A-t'on simplement idée d'échanger son papa contre deux poissons rouges ? Cependant, dans une société de consommation où l'on gâte nos chérubins, tout demeure possible.

    Oui, c'est une bien étrange bd qui ressemble à une expérimentation graphique très réussie au demeurant. Je n'arrive cependant pas à comprendre le sens profond de ce conte. Peut-être qu'il n'y a rien à comprendre au fond.

    Alors, si je ne comprends pas, comment un enfant de moins de 10 ans à qui cette bd est d'abord destinée peut-il faire preuve de compréhension ? Et faut-il lui inculquer l'idée qu'un papa qui lit paisiblement son journal est échangeable contre deux vulgaires poissons rouges ? Non, merci sans façon !

    Erik67 Le 30/04/2021 à 09:35:43

    Attention, le fils de l'ours n'est pas nécessairement un ourson. Cela peut être un humain comme vous et moi. En effet, certaines damoiselles du Moyen-Age étaient véritablement attirées par la puissance sexuelle de cet animal fort et majestueux pourtant décrié comme le diable par les habitants. Moi, je ne porterai aucun jugement même si je pense que cela ne serait pas ma tasse de thé. Mais bon, soyons tolérant !

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas acheté une BD de Servais. Au fil des années, ces histoires simples ayant pour cadre la nature s'étaient un peu perdu dans la masse de la production actuelle sans doute plus en phase avec l'attente du public. Je dois dire que j’adore toujours son trait graphique qui est l'un des plus beaux qui existent. Au niveau scénario, certes, il faudra s'accrocher. Il se justifie en indiquant qu'il s'est inspiré des contes et du folklore local. Soit.

    J'ai surtout acquis cette BD car cela se situe dans les Vosges et en Alsace plus particulièrement dans ma région natale. Les maisons qui sont dessinés sont similaires à celles qu'on peut visiter à l’Écomusée d'Ungersheim où j'ai passé deux jours sur place. L'action se situe d'ailleurs au cœur de la belle vallée de Münster.

    Un bémol pour dire qu'il y a une faute de frappe au début de cette œuvre sur le prénom de l'auteur où la lettre l à été oublié à Claude. Je suis intraitable sur ce genre de chose qui ne devrait pas être quand il y a une vente auprès du public. Cela ne fait pas sérieux surtout pour une collection comme Aire libre.

    Sur le fond comme la forme, ma lecture a été plutôt agréable entre mysticisme et réalisme. J'étais sans doute plus sensible sur le fait que cela se passe dans des lieux que je connais. C'est toute la coutume alsacienne qui est à découvrir. Bref, un bel album !

    Erik67 Le 30/04/2021 à 09:34:34
    Les frères Rubinstein - Tome 1 - Shabbat Shalom

    C'est l'histoire des frères Rubinstein sur une période s'étalant de 1927 à 1948. Il est vrai que je ne connaissais pas ce récit qui se situe à une époque troublée par la montée du nazisme et surtout par la Seconde guerre mondiale.

    Au rayon des bémols, il y aura des dialogues en plusieurs langues étrangères et non traduit ce qui ne va pas faciliter la compréhension du lecteur. Je comprends le besoin d'authenticité mais cela nuit un peu à l'ensemble.

    On suit également ce récit sur trois époques différentes ce qui est également assez difficile à suivre pour relier la chronologie des événements. On passe d'un flash-back à l'autre sans crier gare.

    Au niveau graphisme, c'est excellent car j'aime ce style de dessin réaliste. Rien à redire.

    Sinon, pour le reste, il y aura de terribles scènes très cruelles où les nazis ne faisait pas de quartier. Cependant, au-delà de cela, c'est la terrible injustice de l’école qui a donné le palmarès au fils du riche bourgeois local qui m'a le plus touché. Le professeur va expliquer que la justice n'est pas l'important et qu'il faut se soumettre à la loi du plus riche ?

    Au final, un très bon début.

    Erik67 Le 29/04/2021 à 08:03:23
    Malcolm Max - Tome 1 - Les pilleurs de sépultures

    Visiblement, la période victorienne inspire beaucoup d'auteur de BD. On va avoir droit à un enquêteur courageux Malcolm Max accompagné d'une acolyte intelligente et impulsive pour résoudre des mystères dans le Londres des années 1889.

    Cet enquêteur est un peu spéciale car c'est un chasseur de monstres accompagné par sa compagne demi-vampire. Comme dit, il vaut toujours mieux balayer devant sa porte plutôt que de s'en prendre aux autres.

    J'ai bien aimé le début qui est assez marrant avec cette demande en mariage sur fond de macchabée flottant dans les eaux. Il y a de l'humour un peu ironique avec tout ces crimes sordides vont s'accumuler.

    C'est très bavard par moment ce qui ne concourt pas à un dynamisme de l'ensemble. Certes, certains dialogues sont plutôt savoureux notamment ceux mettant en scène notre couple.

    Par ailleurs, il y a une belle maturité graphique avec des décors qui font ressortir cette période victorienne et ce côté ésotérique.

    Un bon polar à découvrir mais il faudra s'accrocher un peu. A noter qu'il s'agit d'une série allemande ce qui change un peu.

    Erik67 Le 29/04/2021 à 08:01:51
    New Cherbourg Stories - Tome 1 - Le Monstre de Querqueville

    Cette BD crée un univers particulier autour de la ville de Cherbourg dans un monde uchronique ou celle-ci jouerait un rôle majeur.

    Je n'ai pas trop apprécié ces frères jumeaux qui jouent les justiciers car ils n'ont pas l'air très sympathiques notamment avec les enfants. On ne s'attachera pas à ces personnages ce qui n'est pas de bon augure. Par ailleurs, il y a également l'utilisation de super pouvoirs de façon presque inopinée. L'introduction du fantastique se fait de manière trop abrupte.

    Par ailleurs, le dessin fait très rétro malgré des images à l'ancienne qui détonnent. Le graphisme très ligne claire ne m'inspire guère. Certes, il est plutôt en adéquation avec ce récit qui se situerait plutôt dans les années 30.

    Au final, je n'ai pas été emballé plus que cela par cette aventure qui m'a paru assez vide à défaut d'être bancal. A réserver aux amoureux de cette ville car cela n'apporte rien d'autre.

    Erik67 Le 28/04/2021 à 11:51:51

    Inanna Djoun est une véritable parodie d’Indiana Jones. A ce sujet, le cinquième opus serait en préparation à l'heure actuelle pour un dernier tour avec Harrison Ford. Il n'est jamais trop tard.

    Pour en revenir à la BD, il y a également un lien avec la collection des Tintin dont on verra également les couvertures détournés comme autant de clins d'oeil.

    J'avoue avoir beaucoup souri lors de ces aventures un peu déchantées mais qui ont toujours une chute assez marrante.

    Le sujet est notre pays la France qui regorge de trésors archéologiques indispensables pour refaire tournée le musée de Babylone dans un monde uchronique où certains pays et empire ont pris le pas sur d'autres (ex : Empire macédonien avec Sparte pour capitale). A noter qu'Andorre occupe toute l'Espagne et que la Belgique est un grand pays.

    Une lecture divertissante et parodique assez intéressante sur les imperfections de notre pays au travers le folklore local.

    Erik67 Le 27/04/2021 à 07:55:44

    C'est l'histoire de deux frères Konrad et Andréas Werner qui sont orphelins de parents juifs et qui quittent une capitale Berlin en ruine en Mai 1945 pour se réfugier à Leipzig. Ils vont être recrutés par la terrible Stasi pour servir la cause du communisme.

    Très vite, l'un des deux frères s'aperçoit de ce qui est inique dans ce parti qui confisque les biens pour satisfaire une nomenklatura et qui agit en donnant de petits privilèges. L'autre frère semble être en accord parfait avec toute l'idéologie soviétique.

    Le récit va alors se concentrer sur un match entre les deux équipes à Hambourg en RFA en 1974 où les deux frères Werner vont se retrouver dans le cadre d'une mission d'espionnage. Visiblement, les liens fraternels ne tiendront pas face à la mère patrie qui abat son rideau de fer sur l'Europe comme pour mieux emprisonner ses propres habitants qui seraient tentés par le capitalisme.

    La rengaine de l'Est est toujours la même : on abandonne les clochards et les alcooliques à leur propre sort en Occident en omettant de dire que la misère est bien plus grande à l'Est. Certes, il n'y a pas que l'argent dans la vie et il s'agit d'être également protégé contre le chômage, la violence ou les injustices sociales. La contre-partie est l'absence totale de liberté à commencer par celle de pensée surtout si on est en désaccord avec les lignes du parti.

    J'avoue que la fin est assez confuse car on ne voit pas très bien tout de suite la trahison. Elle se devine aux contours des derniers dialogues. J'avoue que j'aurais aimé en savoir plus sur le devenir de certains personnages comme les différents footballeurs que nous allons rencontrer dans ce récit.

    Au final, un drame humain assez poignant sur ce qui peut séparer une famille soudée.

    Erik67 Le 27/04/2021 à 07:53:51

    Malgré la qualité graphique de ce récit en noir et blanc, je ne suis pas parvenu à entrer dans cette histoire fantastique de démons qui prennent place dans nos corps humains. Certes, on va naviguer entre magie noire et mort blanche.

    On va surtout assister au combat par un psychiatre londonien contre des forces occultes dans un univers un peu psychédélique et ésotérique. J'avoue qu'au bout d'un moment, cela m'a un peu gavé car totalement déstabilisé par ce récit qui semble partir dans tous les sens malgré un lien évident.

    Bref, une lecture un peu glauque et trop complexe pour moi. Je passe mon tour.

    Erik67 Le 26/04/2021 à 08:14:17

    Baudelaire est par excellence le poète maudit et romantique. Il est d'ailleurs mon préféré parmi tous. Comme tout artiste, il a eu sa muse mais celle-ci, pour une couleur de peau différente, a été bannie de son œuvre. C'est donc un légitime hommage qui est rendu à travers cette Mademoiselle Baudelaire à défaut d'être sa Madame. Il est vrai que je n'avais pas tout de suite véritablement compris le sens du titre de cette œuvre.

    Il y aura ce fameux tableau de Gustave Courbet où l'on voit à côté de son ami Charles un fantôme qui réapparaît avec le temps. Il s'agit de sa muse mulâtre avec qui il a eu une relation aussi passionnelle que destructrice. Il va se déchirer et se consumer tout comme elle d'ailleurs. Cependant, celle qu'on surnommera sa Vénus noire constitue toute l'essence de son œuvre notamment les fameuses fleurs du mal.

    Il est vrai que le personnage de Baudelaire est assez difficile à cerner. Il va se complaire dans le malheur après avoir nettement vécu au-dessus de ses moyens pour la beauté de son art. En effet, il dilapide assez rapidement l'héritage de son père dans une vie de luxure, de drogues et de boissons dans un Paris bohème.

    L'auteur Yselaire que j'aime beaucoup pour sa magnifique saga « Sambre » nous offre là une œuvre romantique qui constitue un très bel hommage à ce peintre maudit et à sa muse immorale. Le trait est toujours aussi magnifique et fait dans un esthétisme raffiné qui mêle parfois un décors assez baroque et purement gothique. A noter également une très belle retranscription de la sensualité des corps. Il y aura parfois des envolées lyriques et poétiques mais c'est de circonstance.

    Erik67 Le 25/04/2021 à 08:59:05

    Petit caporal corse, Consul puis Empereur des Français, Napoléon aura marqué l'Histoire. Son héritage, territorial, politique, législatif, institutionnel, sur la société française et sur le monde entier est inégalé.

    Moi, Napoléon tranche incontestablement avec Moi, président. La comparaison ne tient même pas la route. Certes, comme tout grand homme politique à l'ambition et au charisme démesurés, il a été sujet à de nombreuses critiques mais il y a une véritable force derrière cet homme hors du commun que cette œuvre a réussi à nous faire partager.

    Il y a une partie dessinée et une partie purement textuelle. Il est vrai que j'avais un peu d'appréhension au départ. Cependant, les textes ne feront pas dans le lyrisme et la poésie et on ne sera pas noyé dans un flot d'informations assez dense. Je dois dire que c'est même une très belle plume qui nous apprend des choses assez intéressantes tout en restant fidèle à la chronologie des événements.

    Certes, on va passer d'une bataille à l'autre mais cela reflète la vie de Bonaparte puis de Napoléon qui n'aspirait pourtant qu'à la paix. Il n' a pas de prise de liberté par rapport à l'histoire officielle. Je préfère nettement ce réalisme. C’est aussi un récit qui est abordé après coup pour tenter d’expliquer pourquoi un si fin stratège a commis parfois de si grosses erreurs d’appréciations. Cela permet de mieux comprendre les événements.

    Les personnages sont bien dessinés dans un trait noir épais et puissant, on reconnaît notamment bien Napoléon. Bref, les amateurs de récits historiques seront ravis. Vive l'Empereur !

    Erik67 Le 24/04/2021 à 10:15:13
    Une nuit à Rome - Tome 4 - Livre 4

    C'est le dernier tome qui va clôturer une série que j'ai beaucoup aimé. Il y a de la nostalgie qui se dégage de cette œuvre.

    Le final est totalement déroutant. Jim a réussi son coup de surprise. J'avoue aisément que je ne l'avais pas vu venir malgré la trace de quelques indices. C'est un coup de fouet au genre d’une série originale, riche et bien équilibrée qui oscille entre plaisir, émotion et réflexion.

    Au niveau graphique, c'est excellent. J'aime beaucoup le trait réaliste de son auteur. Il est vrai qu'il accumule les prises de vues inventives ainsi que les cadrages habiles et cela abouti à une variation de grandes cases magnifiques.

    C'est l'une de ces BD qui libère une force d'attraction telle que l’on engloutit ses innombrables pages sans s’en apercevoir. À la dernière, on s’étonne et l’on déplore que tout soit déjà terminé. Raphaël et Marie vont me manquer !

    Erik67 Le 24/04/2021 à 10:14:14
    Une nuit à Rome - Tome 3 - Livre 3

    On se situe dans un premier temps juste quelques années après le tome 2 et on constate que Raphaël a beaucoup vieilli. On a au départ un peu de mal à s'y faire. On va retrouver notre couple à l'aube de la cinquantaine. Marie n'a pas pris une seule ride. On croirait qu'elle a 30 ans.

    Par ailleurs, on pourrait penser que Raphaël a vieilli mais il reste un adolescent très attardé dans le comportement. C'est vrai que le lecteur peut être déroulé par toutes ces incohérences.

    C'est vrai que par rapport au premier cycle, on pouvait s'attendre à quelque chose de romanesque mais on aura droit à du dramatique et un sérieux qui pro quo. Raphaël est trop expéditif. Quant à Marie, elle n'est pas assez bienveillante. Bref, on ne peut que constater l'égo surdimensionné de ces deux personnages qui ne nous ressemblent pas.

    Au-delà de ces jugements de valeur que j'assume, une nuit à Rome me replonge dans l'ambiance très agréable de la ville de Rome qui conserve tout son charme malgré son côté très touristique. J'ai beaucoup aimé les couleurs chaudes de cet album qui donne au départ beaucoup d'énergie positive.

    Bref, c'est tout ce que j’aime. C’est simple, j’ai apprécié cette lecture ! Convaincu et conquis avec une véritable fascination visuelle et une narration imparable d’une histoire fluide et passionnante.

    Erik67 Le 23/04/2021 à 08:11:41
    Une nuit à Rome - Tome 2 - Livre 2

    La rencontre de Marie et de Raphaël a enfin lieu et tout va s'enchaîner assez rapidement dans une nuit un peu folle comme on rêve d'en avoir. Bien entendu, les chantres de la fidélité seront sans doute très mal à l'aise. Cela reste bien entendu le thème central de cette nuit à Rome.

    Inutile de dire que cela va avoir des conséquences sur les deux couples (Raphaël et Sofia ainsi que Marie et Damien). Il y a toujours un prix à payer.

    Quelle qualité, quel trait raffiné ! Les faciès attachants, les décors somptueux, le découpage intelligent ou encore les couleurs élégantes, tout concourt à un irrésistible ensorcellement. Quel immense plaisir de se perdre dans les tableaux magnifiques de ces rues de Rome, de ces façades aux courbes étonnantes d’où s’échappe une lumière si chaude, presque accueillante !

    J'ai franchement aimé cette romance et je ne vois pas pourquoi cela mériterait moins de 4 étoiles. Bref, la fin est réellement brillante en comblant toutes mes attentes.

    Erik67 Le 23/04/2021 à 08:10:30
    Une nuit à Rome - Tome 1 - Livre 1

    Après le week-end à Rome, voici une nuit à Rome. A croire qu'on ne reste pas très longtemps à Rome malgré le fait que tous les chemins y mènent. Trêve de plaisanterie, passons aux choses sérieuses : le comportement de deux protagonistes Raphaël et Marie laisse franchement à désirer.

    Cependant, on pourra s'embarquer aisément dans cette histoire d'amour qui ne sera peut-être pas à l'eau de rose. La conclusion s'avère quelque peu dramatique selon les premières pages d'introduction. Est-ce un leurre ? Il faudra poursuivre la lecture pour avoir les réponses.

    Avoir 20 ans et s'amuser puis avoir 40 ans, ce n'est plus la même chose. La vie et les rencontres nous façonnent. Cependant, est-ce qu'au fond, on ne reste pas le même ? Cette nuit à Rome relève d'un pari fou mais qui est la réalisation d'une promesse éternelle. Une jolie BD qui ne doit pas tomber dans les mains de votre femme et épouse au risque de vous donner des idées.

    Le scénario parait simple mais il s'agit d'une histoire prenante au travers du questionnement des principaux personnages qui sont attachants de réalisme. En effet, derrière le choix d'une existence de famille paisible peut se cacher un véritable démon conduisant à la passion et donc une espèce de folie.

    Maintenant, j'avoue ne pas comprendre le débat vis-à-vis de l'identification et de porter un jugement sur le comportement moralement douteux de celui qui cède à la tentation de l'amour de jeunesse. Si on devait faire la liste de toutes les bds où sévit un héros au comportement douteux, il faudrait sans doute tout remettre en question.

    Une nuit à Rome est une magnifique BD qui prend un thème jusqu'ici pas beaucoup exploité. Est-ce que l'on peut oublier son premier amour ? Est-ce suffisant pour balayer ce que l'on a construit tout le long de la vie ? La démonstration qui est faite par l'auteur paraît simplement magistrale.

    Erik67 Le 22/04/2021 à 07:53:47

    L'auteur de Shangri-La à savoir Mathieu Bablet, jeune prodige de la science-fiction, vient de frapper encore plus fort. C'est tout simplement magistral à tous les points de vue. Le thème sera celui de l'intelligence artificielle et des robots en général qui vont ressembler de plus en plus à l'être humain jusqu'à assister à la décadence de notre monde.

    On va ressentir comme un plaisir tactile d’une épaisse couverture toilée. Il y aura également la douceur satinée de pages parfaitement imprimées. Et puis, ce bruissement agréable d’un beau papier ou encore l’odeur caractéristique qui s’en dégage. C'est une véritable perception d’excellence dans la qualité de l’édition qui donne toute la puissance à cette œuvre singulière.

    Carbone et Silicium est une véritable histoire d'amour entre deux robots différents ce qui n'a jamais été exploité jusque là. Notre auteur est un visionnaire qui va avancer dans son récit à grand bond de saut dans le futur. On va voir la planète se dégrader petit à petit au niveau environnemental.

    Je suis fasciné par le thème de l'âme qui sera un jour possible dans un corps bionique et synthétique. Les hommes vont vite être relégué au second plan. Une question demeure : comment sauver la planète ?

    Je suis tout simplement ravi et comblé par cette œuvre qui rend magistralement honneur à un genre trop martyrisé par le neuvième art. Les cadrages rapprochés ainsi que les plans d’une même scène qui prolifèrent arrivent à en figer presque l’instant. Des espaces lisses ou vides qui vous happent et qui vous coupent le souffle ainsi que des architectures dépouillées, vertigineuses et inquiétantes dans ce monde futuriste.

    Bref, nous avons là une œuvre absolument magistrale d'un graphisme époustouflant. Il pose les bonnes questions sur le devenir de l'humanité sans aucun côté moralisateur. Cela pousse incontestablement à la réflexion. A noter que cet album est véritablement plébiscité par la critique et par les lecteurs. Cela n'est pas pour rien.

    Erik67 Le 21/04/2021 à 10:02:51

    La lune sanglante écrase tes pas
    Sur les sentiers de la haine
    Jusqu'où ton amour se détruira ?
    Ton sourire grisâtre souligne ta peine

    Tu as perdu le soleil de ta vie
    Le bonheur s'est arrêté sur tes envies
    Le vide s'empare de tes joies
    Les ruines se multiplient autour de toi

    Les aiguilles du temps t'emportent sur des horizons
    Où les coeurs s'acharnent sans raison
    Ta haine ressemble aux laves ardentes de tes yeux
    Tes cris s'engouffrent dans un chemin noir et visqueux

    L'alcool n'a plus aucun effet
    Pour te souvenir de tes nuits d'été
    Les rapaces t'accompagnent et te guident sur la voie
    "Je suis tout ce que tu hais et je me noie"

    Répète cette voix implacable avec prétention
    Qui ne cesse de résonner
    Ce que ne t'apportera jamais tes passions
    Et qui s'estompe dans ce mausolé

    Parmi les ruines, gisent les flacons
    Tu crois savoir où se trouve le plus puissant des poisons
    Celui qui te donnera la force de souffrir
    La douce saveur qui te fera périr

    Prends-le, bois-le à grand gorgée
    Les préjugés ne pourront t'arrêter
    Il saura te faire jouir
    Comme personne n'a jamais pu te saisir

    Cependant, les cloches sonneront l'heure
    Minuit, maintenant meurt !

    (Création originale librement inspirée de l'oeuvre de ce poète maudit mais génial)

    Erik67 Le 21/04/2021 à 07:25:23

    Cela commence comme un conte mettant en avant une cruelle sorcière. Mais bon, l'auteur nous prévient d'avance que les contes déforment très souvent la réalité et la vérité. On va assez vite s'en rendre compte.

    Il s'agit d'un royaume dont le roi Eric a disparu depuis près de 20 ans après une terrible malédiction touchant les nouveaux nés. Un homme raconteur d'histoire part à sa recherche. Il ne sera pas au bout de ses surprises tout comme le lecteur.

    En effet, il y aura des retournements de situation assez surprenant. Le lecteur que nous sommes va déambuler dans une mise en scène assez admirable. C'est tout de même signé par le grand Lewis Trondheim qui n'a plus rien à prouver en la matière.

    On aura droit à un esthétisme sans fioritures exacerbé par une colorisation très inspirée, belle et puissamment évocatrice. Alfred a fait du bon travail. Le résultat est tout simplement magistral.

    Erik67 Le 21/04/2021 à 07:23:48

    J'avoue avoir beaucoup de mal au début car tout ne nous sera expliqué puis progressivement, on voit se dessiner les contours de cette intrigue fort mystérieuse qui repose sur une île séparée du continent. C'est assez déstabilisant pour le lecteur mais il convient de tenir bon.

    En effet, le développement a été assez long mais c'est pour aboutir à une fin pour le moins très étrange dont certains aspects m'ont un peu échappé. Tout semble laisser à l'appréciation de chacun.

    Graphiquement, c'est assez épuré mais cela restitue une ambiance onirique et mystérieuse pour le moins intéressant dans une peinture à l’aquarelle vraiment remarquable. A noter une colorisation fort réussie au passage. Même les tranches de pages sont de couleur bleue. C'est très beau.

    Au final, Célestia demeure comme une œuvre assez singulière dont on peut trouver quelques charmes à la lecture. Oui, on ne restera pas totalement insensible.

    Erik67 Le 20/04/2021 à 08:20:43

    Les chroniques du léopard racontent la destinée de Charles et Lucien, deux jeunes créoles beaux et amoureux, sur l'île de la Réunion en pleine Seconde guerre mondiale.

    C'est une tranche de vie assez intéressante pour mesurer le climat politique de l'époque entre la colonisation et les collaborateurs restés fidèle au maréchal Pétain. Pour autant, l'île Maurice qui est anglaise n'est pas très loin et une reconquête se prépare.

    Le cadre sera celui du Lycée Leconte-de-Lisle de Saint-Denis de la Réunion, un beau bâtiment dont nous pourrons voir une photo en fin d’album. A noter que les élèves étaient tous dans un uniforme blanc.

    On va y croiser les frères Vergès dont l'un sera un célèbre avocat du barreau pour avoir défendu le terroriste Carlos ou encore le nazi Klaus Barbie. On y verra également, mais pas sous un bon rôle, le jeune Raymond Barre qui deviendra premier ministre sous Valéry Giscard d'Estaing.

    J'ai bien aimé ce récit qui nous offre une vision assez rare de l’île de la Réunion, loin de la carte postale que nous connaissons. A noter que le dessin assez fluide et expressif m'a permis tout de suite une totale immersion.

    Au final, une fiction dense, dynamique et captivante qui ne s’affranchit jamais des contraintes de la fidélité historique et se risque à maintes reprises sur les sentiers de l’humour et de la fantaisie.

    Erik67 Le 20/04/2021 à 08:18:26

    C'est présenté comme une comédie truculente mais cela se termine comme une farce tragique. Une légèreté du propos avec des effets comiques qui cachent une bien triste réalité.

    Le sujet est celui d'une famille qui fait semblant de partir à Saint-Tropez en se cachant dans leur cave et en jouant la comédie car elle ne peut pas se payer des vacances dignes de ce nom. Les difficultés économiques touchent pas mal de foyers dans notre pays.

    Par ailleurs, il y a également tout le point social vis à vis des voisins et de l'entourage. La fille de la famille évoque le modèle du petit bourgeois du départ obligatoire en vacances. C'est malheureusement bien vrai à ce que j'ai pu observer autour de moi.

    Personnellement, j'arrive à ressentir pourquoi ils font cela afin d'épater la galerie. On peut très vite devenir suspect pour les personnes qui partent toujours en vacances en serrant leur serviette de bain les uns contre les autres sur des plages bondés de touristes.

    J'avoue ne pas trop apprécié ce mode de vacances. Une autre solution serait de consacrer ses économies sur son logement afin d'améliorer le confort quotidien. Certes, il n'y aura pas de souvenirs à faire partager mais c'est tout aussi acceptable.

    Cette famille m'a donné de la peine et on ne peut s'empêcher de verser une petite larme à la fin tant c'est triste socialement. Cela fait réfléchir en tout cas sur les dérives de nos sociétés gâtées et pourries.

    Erik67 Le 19/04/2021 à 08:24:55

    Il est vrai que parfois, on peut passer un sale week-end. C'est d'ailleurs le cas de cet auteur de BD Hal Crane qui est invité à un comics-con afin d'y recevoir un prix pour l'ensemble de sa carrière.

    Ce récit évoque les coulisses parfois bien peu reluisant du monde de l'édition des comics américain. Personnellement, je n'ai rien appris de plus que je ne connais déjà. Reste que le personnage de Hal pourra nous paraître un peu attachant avec ce côté vieux roublard. J'ai bien aimé le passage sur les dédicaces dans les stands. On peut être parfois assez déçus par les réactions et les comportements des fans.

    Il y a toute une montée en puissance pour un final qui va s'avérer assez décevant faute à une mise en scène plus efficace. Bref, il ne se passera pas grand chose. Il reste néanmoins un portrait assez psychologique et intéressant de notre auteur de comics.

    Erik67 Le 19/04/2021 à 08:17:17

    J'avoue que cette version de Jack l'éventreur qui vire au fantastique version vampire ne m'a pas trop inspiré. C'est du déjà vu notamment avec le célèbre Sherlock Holmes qui a officié à la même époque.

    Le graphisme informatisé est résolument moderne mais c'est froid et cela manque un peu d'âme. Cela se ressent sur les personnages qui ne sont pas assez consistants et donc convaincant. A noter également un basculement brutal dans le fantastique passé une première partie plutôt satisfaisante.

    Pour autant, l'énigme des arrêts brutaux de ces meurtres sordides liés à Jack l'éventreur m'a toujours intéressé. Est-il mort brutalement ou a t-il eu l'envie de s'arrêter pour ne pas être démasqué ? Nul ne le saura jamais mais cela inspire des versions pour le moins croquignolesques. Ce récit ne tient pas toutes ses promesses et c'est le moins qu'on puisse dire.

    Erik67 Le 18/04/2021 à 10:38:14

    Il n'y a rien à ajouter sur le fait que Fabien Nury confirme tout son talent de scénariste avec cette série. C'est même une consécration pour lui ! Quant à Thierry Robin, on le connaît depuis longtemps et il parvient toujours à améliorer son graphisme avec un trait anguleux qui décrit bien la folie de ce régime communiste. Cette association entre ces deux auteurs fonctionne à merveille pour le plus grand plaisir des lecteurs.

    En guise d'avertissement préalable, les auteurs ont tenu à préciser que cette histoire demeure une fiction. A la lecture de ce récit, on pourrait en douter car tout semble malheureusement très crédible. La mort de ce terrible dictateur nous permet d'entrer dans les arcanes de la lutte pour le pouvoir suprême dans ce grand pays qu'est la Russie (ou l'URSS selon son ancienne dénomination).

    Au cours de ce premier tome dénommé agonie, le ministre de l'intérieur à savoir Lavrenti Béria semble avoir une longueur d'avance. On se réjouit de découvrir qu'il sera supplanté par Nikita Khrouchtchev tant il semble être un homme très mauvais. Il nous reste à découvrir la manière dont cela va se traduire plus concrètement.

    Le second tome inclus dans cette intégrale ne m'a pas déçu. Il reste dans la droite ligne du premier avec une évolution de l'histoire dont nous connaissons la réponse de manière historique. Béria était l'homme fort car à la tête du NKVD à savoir la police politique responsable de millions d'arrestations arbitraires. Le système qu'il a mis en place va se retourner contre lui. Le même sort est d'ailleurs arrivé à Léon Trotski.

    J'ai acquis tout dernièrement l'intégrale de ce diptyque qui est dans une édition très satisfaisante avec un bonus en fin d'album. Au niveau du prix, on n'est pas forcément gagnant ce qui constitue un paradoxe.

    Sur le fond, on se rend compte de cette folie collective de ces apparatchiks qui ont fait des millions de morts au nom de leur combat contre le capitalisme. C'est un beau tableau mais terrifiant et souvent absurde de cette société pas comme les autres. Les Russes sont décidément un peuple à part et parfois à côté de l'Histoire.

    Erik67 Le 17/04/2021 à 10:00:01
    Arte - Tome 12 - Tome 12

    C'est un tome qui termine un arc narratif avec la pétillante Dame Irène. On apprendra tous ses secrets liés à des manigances politiques entre l’Espagne et Rome. Malheureusement pour elle, Arte va y être mêlée malgré elle.

    Pour la première fois, il va planer un réel danger sur sa vie sans que l'on ne comprenne véritablement la raison. On aura droit à « même Dieu ne s’apercevra de rien si une simple apprentie portraitiste venait à disparaître ». Certes, mais on nous explique durant tout ce tome que cette apprentie commence à être fort appréciée par ses pairs car elle a marqué beaucoup de points grâce à son travail qui a donné entièrement satisfaction.

    Il est dommage qu'elle ne déclare pas sa flamme auprès de son maître Léo qui se révèle très bienveillant. Je trouve que leur relation est un peu mis à l'arrière plan alors que c'est pourtant tout l'intérêt de la série. Le thème principal de ce tome est réellement la passion de l'amour.

    C'est assez intéressant de voir comment cela s'est passé pour les parents de Dame Irène à une époque où la condition féminine était plutôt difficile. Dame Irène est par exemple obligé de se marier avec un homme qu'elle ne connaît pas mais qu'elle promet d'aimer de tout son être. C'est quand même triste si on prends du recul même si elle trouve cela normal.

    Pour moi, cela demeure après 12 tomes un manga qui reste très passionnant car il y a une certaine mise en forme assez unique qui fait que l'on ne s'ennuie jamais. C'est souvent assez profond entre échange et compréhension. Moi, j'adore !

    Erik67 Le 17/04/2021 à 09:57:55
    Vinland Saga - Tome 24 - Tome 24

    C'est l'une des rares séries en manga que je suis car acheteur depuis ses débuts. On arrive au tome 24 et enfin, on voit notre héros mettre le cap sur le Vinland. Il était temps. Le titre prend désormais toute sa signification. L'introduction fait quand même 24 tomes et cela peut paraître assez long pour tout lecteur qui se respecte. Bref, il faudra s'accrocher.

    L'auteur Makoto Yukimura donne une nouvelle dimension à cette conquête d'un nouveau monde sous la forme d'une colonie viking. Ils savent qu'il y a déjà des tributs sur place et qu'il va falloir coexister sur un même territoire.

    Notre héros Thorfinn refuse que l'on emmène des épées pour ne pas céder à la violence. Il propose le commerce comme réponse. Il privilégie des échanges pacifiques. C'est très beau sur le principe comme un doux rêve. Il faut voir si cela fonctionnera comme cela.

    La philosophie de ce manga est que tout le monde peut changer pour aller sur une autre voie que celle de la violence. On a suivi Thorfinn depuis ses débuts et il était radicalement différent de ce qu'il est devenu. Il a renoncé à la violence gratuite. Il devient une espèce de visionnaire pour entraîner tout les opprimés vers un monde nouveau. Espérons que cela soit couronné de succès.

    Les planches restent toujours aussi magnifiques même si parfois, c'est assez inégal notamment dans les détails.
    On a hâte de voir ce que cela donnera sur ce nouveau continent inconnu et sauvage. Une page s'est tournée incontestablement au niveau du scénario. Cap désormais sur le Vinland !

    Erik67 Le 17/04/2021 à 09:56:02

    C'est la dernière des séries parallèles qui produit encore des tomes, les deux autres (Kriss de Valnor et Louve) étant terminés pour rejoindre la trame de la série centrale.

    Les larmes de Hel traite du problème de la maltraitance des femmes qui existait également chez les vikings. Celles-ci sont obligés de s'isoler et vivre en communauté dans une île cachée au milieu des brumes. Pour autant, les choix que feront ces femmes ne sont pas du tout justifiables quant au sort qu'elles feront de toutes les femmes soumises à leur mari. Il y aura une scène assez horrible à supporter. Je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler.

    La série semble avoir atteint une certaine maturité car il n'y aura pas de surenchère dans l'action. Rien de très spectaculaire à l'horizon bien que le jeune Thorgal demeure courageux et brave. Une bonne partie de l'action se situe en mer et sur un bateau.

    A noter qu'une prédiction alarmiste lui est faite : un rocher pourrait bien lui être fatal un jour prochain. On sait désormais comment notre héros va mourir. C'est sans doute l’information capitale de ce tome au détour d'une simple case.

    Erik67 Le 16/04/2021 à 08:10:05

    Rien que le titre est déjà très évocateur. Ces journalistes sont arrivés à la conclusion que nos hommes politiques depuis l'époque de Georges Pompidou ont fait le choix délibéré du chômage afin de satisfaire les tenants du grand capital. L'Etat s'est mis au service du capital.

    On sait pourtant que le chômage est l'un des plus grands maux de nos sociétés modernes. Il apporte la misère, la pauvreté et le malheur à des millions de gens. Par ailleurs, ceux qui sont de l'autre côté pensent que ces gens profitent du système avec les maigres compensations qu'ils reçoivent sans comprendre véritablement le fond du problème.

    J'ai voulu me laisser tenter par cette BD qui est surtout un historique de l’émergence du capitalisme économique qui a pris le pas sur le politique. Elle est loin l'époque du président Roosevelt qui avait bien saisi le problème en indiquant dans un discours en 1936 : « Nous savons maintenant qu'il est tout aussi dangereux que d'être gouverné par l'argent organisé que par le crime organisé ». Cet homme était un visionnaire.

    On apprendra que c'est la gauche et notamment sous la présidence de François Mitterrand que le pouvoir politique a cédé progressivement sa place à l'économie en trahissant au passage des millions de votants qui croyaient que leur vie allait changer et que le chômage serait vaincu. Évidemment, les gouvernements même de droite qui se sont succédés sont restés sur la même ligne. On a vu le président Nicolas Sarkozy faire accepter par sa majorité parlementaire le Traité de Lisbonne alors que les français avait répondu « Non » à près de 55% à un référendum sur ce sujet d'une Europe libérale avec une participation de 70%. Même le socialiste François Hollande va assumer une politique très libérale malgré un discours électoral très remonté contre le monde de la finance.

    La démonstration qui est faite est glaçante car la vérité est parfois assez dure à entendre. La politique n'a plus le pouvoir sur l'économie et le financier. Ainsi, même la crise grecque est vu sous un autre angle que celui que l'on nous avait servi. Comme quoi, il ne faut pas faire confiance aux médias et se forger parfois sa propre opinion. A noter que la BCE avait mené une action diplomatique hostile contre la Grèce qui avait mis au pouvoir un parti radical de gauche ce qu'elle jugeait inacceptable. Le peuple grec l'a chèrement payé avec la rigueur et l'austérité pour faire un exemple sur les autres grands pays européens tentés par une aventure politique non compatible.

    C'est très bien dessiné bien que j'ai eu du mal à tractionnaire certains personnages comme par exemple Jacques Chirac. Cette œuvre est traitée à la manière d'un documentaire avec différents témoignages. Quelque soit le bord politique que nous avons, c'est parfois bien de se tourner vers ce type d'ouvrage afin de comprendre notre monde. Cela sera parfois assez difficile avec toutes ces théories économiques mais on en perçoit l'essentiel.

    Les idées de Friedrich Hayek et son école de Chicago ont fini par contaminer toute l'Europe à partir des années 70. Désormais, nous vivons avec une monnaie unique et un pouvoir économique transféré à Bruxelles. Tout ce que craignait justement le Général de Gaulle qui voulait conserver la suprématie de la France sur son destin.

    Voir également le passage assez intéressant où le président Georges Pompidou était presque au bord des larmes car la France avait 400.000 chômeurs. Le pauvre, s'il savait que désormais, ce sont des millions dont certains ne sont pas comptabilisés par Pôle Emploi.

    Le président Emmanuel Macron à la tête d'un parti démocrate sera également montré quand il a eu cet échange avec ce jeune jardinier qui cherchait désespéramment un travail. Ce dernier lui avait rétorqué qu'il suffisait de traverser la rue pour aller travailler dans un restaurant comme si l'être humain devait continuellement s'adapter en passant de l'agriculture au commerce afin d'être corvéable à merci. Quelle brutalité dans les propos ! Mais bon, c'est le discours ambiant que j'entends également dans ma propre entreprise. La capacité d'adaptation est un atout.

    Un grand rôle sera également attribué à Jean Monnet et à Jacques Delors. Ces deux hommes ont contribué à imposer le libéralisme économique en Europe sans mesurer les dangers que cela impliquait également.

    On ne sait pas de quoi sera fait le futur. Il est clair que le changement climatique ou le monde de l'après-virus imposera de nouveaux choix pour une société plus juste. Cependant, il est également possible que ce mouvement néolibérale s'associe avec des nationalistes et se retrouvent dans un mélange de réformes néolibérales et de politiques xénophobes et autoritaires.

    Au final, un bel ouvrage qui est un très bon résumé de l'économie et du néolibéralisme en particulier.

    Erik67 Le 15/04/2021 à 08:24:48

    Simon est le genre d'homme quadra blasé et bobo dans l'âme en recherche de sensation forte qui ne nous ressemble pas vraiment. Il plante par exemple sa fiancée sur l'autel car il n'arrive plus à dire le mot « oui » devant des centaines d'invités. Tout cela car il vient de croiser la belle et inaccessible Héléna alors qu'il était déjà en retard pour son mariage. Oui, il a eu la curieuse idée de faire un blanchiment des dents chez un dentiste le samedi matin juste avant la cérémonie. C'est franchement croquignolesque. Désolé mais tout cela est très éloigné de notre façon de procéder dans un monde qui a d'autres types de problèmes. L'identification avec ce personnage ne sera pas aisée.

    D'ailleurs, à propos d'aisance, voilà qu'il hérite 675.000€ de son père qui avait le cancer et qu'il n'a même pas invité à son mariage car il ne lui parle plus depuis des années. Il pense que cette somme bien que rondelette ne suffit pas pour arrêter de travailler totalement. Cependant, il va monnayer tous les jeudi après midi 3 heures de la vie de cette fameuse Héléna qu'il recroise dans les rayons d'une supérette niçoise. Oui, j'insiste sur cette curieuse façon de vivre qui semble aux antipodes de nos préoccupations.

    Pour autant, j'aime bien les histoires d'amour même celles qui se terminent mal. Il est toujours intéressant de voir comment évolue une relation un peu spéciale. Héléna, malgré sa beauté attirante, n'est pas une femme ayant des valeurs irréprochables et humaines bien au contraire. Tout cela est très égocentrique mais c'est la caractéristique des héros qui sont décris par l'auteur Jim dans sa récente biographie (voir par exemple « L'invitation »).

    J'ai beaucoup aimé le dessin de Lounis Chabane car il fait dans la clarté et cela rend la lecture assez agréable. A noter également une mise en couleur plutôt réussie. Au final, on aura droit à un album assez plaisant surtout dans sa version intégrale.

    Pour le reste, je peux comprendre que cette romance d'un amour impossible ne plaira pas à tout le monde. Il faudra s'accrocher pour surmonter certains obstacles moraux. Moi, j'ai aimé car c'est assez inédit comme récit romantique et c'est également en phase avec notre époque.

    Erik67 Le 14/04/2021 à 07:53:59
    Le château des Animaux - Tome 2 - Les Marguerites de l'hiver

    Le combat contre la tyrannie commence véritablement. C'est une simple chatte de gouttière qui va le mener à l'aide d'un lapin un peu gigolo. Elle a choisi l'axe de la non-violence car elle sait qu'elle n'aura aucune chance avec la force qui n'est pas du bon côté.

    C'est toute l'idéologie d'un certain Martin Luther King ou d'un Gandhi qui s'exprime à travers cette fable animalière. Le prix à payer de ce combat est la souffrance. Il faut le vouloir mais la liberté est à ce prix.

    Comment ne pas penser à la Corée du Nord ou encore à d'autres peuples de pays dictatoriaux qui se laissent faire car brisés par la force et la misère ? C'est vrai que ce n'est pas facile de se battre et qu'il faut parfois payer le prix même s'il est lourd.

    Loin d'un simple manichéisme, on s'apercevra qu'il y a des divisions dans la classe dominante. Par ailleurs, le grand danger vient du peuple lui-même qui peut se laisser aller dans l'anarchie et la violence la plus extrême. La démence de la foule est plus à craindre que la folie du despote avait prévenu le vieux rat Azélar qui se meurt. Rien ne rapproche mieux les animaux qu'un combat pour une cause juste.

    Au niveau graphique, c'est toujours une pure merveille. Il est vrai que l'univers graphique est énorme et que l’alchimie des tonalités est puissante. C'est un manifeste qui ne passerait sans doute pas sans la démesure géniale du graphisme. Bref, on en redemande !

    Erik67 Le 13/04/2021 à 08:20:05
    Louisiana - Tome 2 - La Couleur du Sang

    Alors que nous étions attaché notre jeune héroïne Joséphine qui semblait défendre la cause des esclaves après s'être liée d'amitié avec l'une d'entre-elle, voici un second tome assez étonnant quant à son évolution personnelle. On va avoir bien des désillusions en tant que lecteur.

    En effet, Joséphine n'hésite pas à faire preuve de violences physiques et morales pour protéger son fils et à le rendre malheureux alors qu'elle était douce et gentille. Elle ne souhaite aucunement favoriser les relations avec les esclaves noirs du fait des tragiques événements liés à son père et à son frère. J'ai eu du mal à me faire à ce nouveau trait de caractère qui ne lui ressemblait pourtant pas.

    On va également découvrir le secret de la vieille Louise qui est la narratrice de ce récit qu'elle dicte à sa servante dans les années 60. Là aussi, je pense que chronologiquement, cela ne tient pas trop si on songe que le récit s'arrête durant la guerre de Sécession où sa mère est évoquée pour la toute première fois. Elle aurait alors presque 100 ans ce qui ne paraît pas crédible.

    Il reste encore un tome pour clore cette histoire qui avait bien commencé. J'espère que les auteurs arriveront à rattraper toutes ces erreurs et incohérences. Il est vrai que malgré les années qui défilent, ce récit mélodramatique semblait faire du surplace.

    Pour autant, le graphisme et la colorisation honore vraiment cette BD qui retrace l'histoire de la Louisiane à travers quatre générations de femmes et une plantation.

    Erik67 Le 13/04/2021 à 08:06:48

    Cet ouvrage s'éloigne des standards de la BD commerciale habituelle. C'est pour un public qui recherche des comics indépendants traitant de scène de vie commune.

    En l’occurrence, cela concerne le trajet entre deux villes à savoir Oakland en Californie où notre auteur a grandi et New-York où est partie sa meilleure amie un peu grunge. Il a a effectué ce trajet en autobus au lieu de prendre l'avion faute de moyen. Cela a pris plusieurs jours.

    Au-delà de cet aspect, c'était pour pouvoir tenter un rapprochement amoureux mais il va avoir une sacrée surprise en arrivant sur place. La vie n'est pas une comédie romantique à la Tom Hanks.

    J'avoue ne pas avoir aimé le début car les dialogues reflètent vraiment ceux d'un adolescent attardé. Cependant, petit à petit, on va s'attacher à ce curieux personnage qui mène un projet des plus sentimentaux. Il y aura bien sûr toutes ces références à la culture pop ainsi qu'un peu d'humour et d'autodérision.

    Au final, j'ai aimé alors que ce n'était pas gagné d'avance , loin de là.

    Erik67 Le 12/04/2021 à 08:00:13
    Le banquier du Reich - Tome 2 - Tome 2

    Hjalmar Schlacht a été un véritable génie de la finance qui a permis à l'Allemagne d'Hitler de réussir leur néfaste projet de guerre contre le monde. Il a crû naïvement qu'il pourrait se jouer des nazis mais ces derniers ont usé de leur brutalité pour imposer leurs points de vues et ainsi accomplir leurs sombres projets.

    On va suivre sa descente aux enfers jusque dans les camps de concentration où de hauts dignitaires qui ont autrefois soutenu le régime pouvaient s'y retrouver par suspicion. Certes, la guerre va être gagnée par les Alliés qui ne manqueront pas de le traduire en justice.

    Pour autant, cet homme dont les positions furent parfois assez troubles a réussi à se faire acquitter en usant de son influence sur l'ancien gouverneur de la banque d'Angleterre et sur son fidèle secrétaire particulier mariée à une juive dont il sauva toute sa famille de la barbarie nazie.

    On va suivre un destin hors du commun de ce personnage très controversé. Pour ma part, j'ai réussi à comprendre son point de vue car rien n'est simple dans cette position d'opposant tardif. Il expose ses arguments avec conviction car il croyait en l'Allemagne. Hitler ne serait que la conséquence tragique des conditions du traité de Versailles qui a imposé une humiliante punition économique dans cette nation. Ce n'est pas tout à fait faux.

    C'est une BD très intelligente qui ne nous laissera pas indifférent sur le personnage.