



Fondu au noir
Une BD de
Ed Brubaker
et
Sean Phillips
chez Delcourt
(Contrebande)
- 2017
Brubaker, Ed
(Scénario)
Phillips, Sean
(Dessin)
Breitweiser, Bettie
(Couleurs)
Moscow*Eye
(Lettrage)
Headline, Doug
(Traduction)
11/2017 (29 novembre 2017) 306 pages 978-2-7560-9504-2 Format comics 315323
Un film noir dont les scènes doivent sans cesse être retournées... Un scénariste de cinéma traumatisé, alcoolique et détenteur d'un terrible secret... La mort suspecte d'une starlette... Un directeur de studio hystérique prêt à tout pour boucler ses films avant l'effondrement de l'âge d'or du cinéma. "Fondu au noir" est un thriller hollywoodien où il est question de course à la célébrité, de sexe et de mort !
"Fondu au noir" se caractérise d’abord par un dessin réaliste très efficace malgré quelques disproportions ici ou là chez certains personnages. Le lecteur n’a aucun mal à ressentir ce pouvait être la Côte Ouest en 1948, l’âge d’or des studios de cinéma et la Chasse aux Sorcières... Paillettes, belles bagnoles, impers et chapeaux… rien ne manque !
Le scenario – une enquête brumeuse – est classique et sans réelle surprise. Malgré les 330 pages, la lecture est plutôt fluide car l’intrigue s’enrichit progressivement détail par détail, sans se perdre dans trop de ramifications. L’originalité vient de la description du côté obscur du rêve hollywoodien, hanté de cauchemars, d’alcools et de petits arrangements véreux…Ce ton désenchanté apporte une dimension vénéneuse à l’ensemble et peut en effet rapprocher cet album de James Ellroy ou "Mulholland Drive". Seule la voix off omniprésente d’un narrateur m’a semblé un brin terne et inutile (surtout en comparaison de l’usage fabuleux qu’en fait Nury sur Tyler Cross!) mais passons ; sans être exceptionnelle, c’est clairement une très bonne BD.
Cette brique est un magnifique hommage aux polars noirs des années 50. L'immersion dans l'univers glauque de l'industrie du film hollywoodien de l'après guerre. Starlette en quête de gloire, producteurs tout puissant, scénariste de l'ombre,(...), les acteurs de cette tragédie sont nombreux et évoluent dans un atmosphère à la Lynch. L'atmosphère m'a en effet fait pensé à Mullholland Drive, l'aspect fantastique en moins.