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Les avis de - Erik67

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    Erik67 Le 25/07/2023 à 08:14:53

    On va suivre un gentil jeune homme dans l’état du Mississipi qui vient d’hériter du bar de son père. La vente d’alcool étant fortement réglementée, Myers a du mal à s’approvisionner.

    Il est surtout embêté par la police de l’Etat voisin qui lui confisque toute sa cargaison au nom de la loi mais surtout par méchanceté. A noter que ce sont les mêmes qui viennent passer des soirées pourtant arrosées dans son bar qui est un véritable lieu de vie.

    Notre jeune homme Myers est en proie à des angoisses qu’il a du mal à dissiper. Il voit partout le fantôme de son père qui vient de se suicider. Il a du mal à faire face à la dure réalité. Mais voilà que se pointe sa mère qu’il n’a pas vu depuis au moins 20 ans ce qui est à peu près son âge. Elle lui propose son aide. Elle est surtout mariée à un gourou de secte qui va essayer de mettre la main sur cette pauvre âme en perdition.

    Le thème est celui du danger des sectes qui sévissent aux USA et dont il faut faire très attention pour ne pas être pris au piège. Ce sont souvent les plus vulnérables qui sont la cible de cet endoctrinement surtout en pays redneck.

    C’est un gros pavé mais qui peut se lire assez vite car il y a une bonne mise ne page avec de l’aération. Ce n’est pas inutilement chargé en dialogues ce qui constitue un point positif. Les images semi-réaliste en bichromie retranscrivent assez bien l’ambiance poisseuse de cette région baignée par le fleuve Mississipi.

    C’est assez classique dans le déroulé avec un final teinté de fantastique mais qui reste crédible bien qu’assez confus. On ne sait pas si on nage entre cauchemar et réalité. On est en plein ce que j’appellerais un thriller psychologique avec une belle montée en puissance. La folie n’est pas très loin…

    Erik67 Le 24/07/2023 à 09:00:57
    The nice House on the Lake - Tome 1 - Tome un

    Ce comics part d’une très curieuse idée où l’un de vos amis universitaires avec qui vous avez tant partager est en fait une sorte d’entité provoquant une dizaine d’années après la fin du monde mais vous épargnant avec un groupe d’amis. Qui de mieux qu’une villa luxueuse au bord d’un lac dans le Wisconsin ?

    On pourrait être reconnaissant à cet ami Walter qui nous veut du bien de nous avoir épargné des brûlures au quatrième degré. Cependant, ce n’est pas l’attitude de la majorité du groupe prisonnier de cet espace-temps.

    J’avoue ne rien avoir lu de ce genre et cela a rendu ma lecture particulièrement intéressante à cette découverte originale. Evidemment, on se pose beaucoup de question sur ce mystérieux personnage. L’intrigue est plutôt passionnante dans ce huis-clos digne d’un film d’horreur.

    Cependant, la fin de ce premier tome semble relancer les cartes de manière tout à fait artificielle avec la possibilité d’un retour en arrière grâce à un homme providentiel. J’avoue avoir beaucoup moins aimé ce tour de passe-passe.

    Pour autant, dans l’ensemble, malgré quelques passages sans doute trop bavards, c’est un titre assez iconoclaste qui mérite d’être découvert d’autant que la qualité graphique est également au rendez-vous grâce à une mise en scène parfaitement orchestrée.

    Erik67 Le 23/07/2023 à 08:20:27

    Victor est au collège et il mène sa vie à fond comme pour sa passion du rock. Il va faire connaissance de la douce Marie-José qui est plutôt assez rangé, bonne élève et surtout violoncelliste de talent. Bref, ce sont deux adolescents que tout oppposent mais les contraires s'attirent !

    Il va en effet se créer une amitié très forte. Il s'agira surtout pour lui de l'aider à cacher son terrible secret qui va avoir des conséquences sur sa vie future. Cela fonctionne plutôt bien dans l'ensemble même si certains passages peuvent apparaître comme un peu gentillet et déjà vu.

    Les auteurs apportent tout de même beaucoup de subtilité pour donner une véritable consistance à leurs deux personnages principaux dont l'alchimie fait merveille. Dans les rôles secondaires, celui du surveillant général également coureur cycliste ainsi que le père de notre héros se défendent plutôt bien.

    J'ai beaucoup aimé la couverture, je ne le cache pas. Par ailleurs, le graphisme est très avenant avec de belles couleurs chatoyantes qui rendent la lecture assez agréable. J’ai lu quelque chose de simple, une sorte de leçon des gens et des choses. Une lecture qui fait du bien avec une belle leçon d'optimisme. On en a parfois besoin.

    Erik67 Le 22/07/2023 à 08:16:11

    L'introduction est une véritable tuerie au sens propre comme au sens figuré. J'ai véritablement adoré et cela donne le ton pour l'ensemble. Bref, cela ne fera pas dans la concession.

    Il est question de la culture indienne qui se perd totalement sous le joug de l'envahisseur. On va voir également les dernières poches de résistance pour retrouver la dignité. Un enfant indien qui a été recueilli par les blancs va retourner aux sources de son peuple, certes de force mais cela lui fera sans doute le plus grand bien.

    Les personnages sont excellents car ils sont fouillés psychologiquement. Il y a une véritable consistance dans cette œuvre. Le déroulement de l’histoire est non seulement fluide mais également très bien conçu. Il y a une certaine maturité que j'apprécie.

    Nous avons un beau graphisme hyperréaliste de haute tenue où la mise en couleur procure véritablement une beauté stupéfiante aux cases. Par ailleurs, une mise en page attrayante renforce et complémentarise l’ensemble. J'ai été charmé par ce dessin par un auteur Neyef que je ne connaissais pas vraiment. Les paysages de western sont par exemple grandioses. C'est un véritable plaisir de lecture !

    Seul bémol que j'ai trouvé : quelques fautes d'orthographe comme sur le mot « stétoscope » qui s'écrit normalement stéthoscope. Je fais également des fautes mais dans une œuvre destinée à la vente, cela fait tâche.

    Maintenant, j'ai été emporté par le souffle épique de ce récit parfois triste et violent mais totalement magnifique et émouvant dans le message véhiculé comme ce cri de liberté en langage lakota.

    L'auteur Neyef a vraiment placé la barre très haut avec cet Hoka Hey qui tient à la fois du chef d’œuvre et du coup de cœur. Certes, je fais dans l'éloge mais elle est plus que méritée. 5 étoiles. Pour la petite histoire, je suis allé courir l'acheter sitôt lu car c'est un indispensable dans toute bibliothèque qui se respecte.

    Erik67 Le 21/07/2023 à 08:03:46

    Un jeune homme chauffeur Uber à Paris qui ne comptent plus ses heures élèvent seul sa sœur et son petit frère suite au décès des parents.

    La vie est difficile car il n'arrive plus à joindre les deux bouts. Il fait la rencontre d'une femme âgée qui veut retourner vivre en Alaska d'où elle venait à l'origine. Elle les embarque avec elle dans un voyage presque initiatique sur une terre hostile où il n'y a pas d'électricité. Il s'agit de s'extirper d'une vie stressante pour une autre plus en harmonie avec la nature. Voilà pour le thème.

    Bon, dans le même genre, j’avais vu un film intitulé « Into the wild » où notre jeune héros meut seul en Alaska car il a mangé des baies mortelles. Bref, cela ne se termine pas toujours bien dans des régions très reculées aux grands espaces.

    Certes, nos protagonistes vont s'adapter petit à petit à ce changement brutal de mode de vie pour y trouver le calme, la sérénité et le bonheur. Oui, il y a une réflexion aux choses qui sont essentielles. Et ce ne sont pas les portables ou les jeux vidéo. La Nature souffre beaucoup actuellement et il faut en prendre conscience avant qu'il ne soit trop tard.

    J'ai aimé cette lecture militante qui est ponctué parfois d'humour tout en suivant ce parcours initiatique de trois jeunes qui se sont perdus et qui vont se retrouver dans de nouvelles valeurs. Je crois avoir été attiré par la couverture qui est très belle dans son évocation.

    Encore une fois, le dessin de Jérémy Moreau est certes particulier mais il arrive à nous transporter dans son univers de conte moderne. La colorisation apporte une touche finale pour apporter un dynamisme aux planches. Le grand format met tout cela en valeur.

    Parfois, c'est presque poétique. Il faut dire que l'univers de cet auteur de talent est tout à fait original car il se démarque singulièrement pour nous proposer quelque chose de beau et authentique à la fois avec un final assez émouvant.

    C'est un album qui n’est rien de moins qu’une ode à la vie et de ceux qui se battent pour qu’elle soit belle. Cela rend à la fois plus humble et plus fort mais surtout plus proche de l’essentiel.

    Erik67 Le 20/07/2023 à 08:01:06

    Les auteurs Paul et Gaétan Brizzi se sont attaqués à une œuvre assez difficile à retranscrire sur le format de la bande dessinée. Ils réclament notre indulgence dans la préface pour cette vulgarisation car il manquera sans doute des parties importantes de l’œuvre pour les fins connaisseurs.

    Je ne suis pas l'un de ces néophytes de ce poète florentin du XIII ème siècle. J'en avais entendu juste parler dans le film « Da Vinci Code » dans un tout autre registre de culture. C'est dire ! Pourtant, l'enfer est son œuvre la plus connue à travers le monde. On chante ses louanges à travers des tableaux de la Renaissance.

    J'avoue que je ne savais pas qu'il y avait neuf cercles en enfer correspondant à un pêché différent, ni même d'ailleurs que l'enfer avait une existence légitime. J'ai toujours supposé qu'il existait déjà sur terre en des territoires non avantagés par la dictature, la guerre ou la famine.

    Le dessin est réellement magnifique bien que l'enfer ressemble plus à des territoires désolés de planètes vides. Je pensais y trouver un côté assez terrifiant et horrifique mais ce n'est que de la morne désolation.

    On retrouve certaines figures mythiques de l'histoire et de la mythologie. Il n'y a pas de véritables rencontres (mise à part celle avec Virgile qui joue l’entraîneur), ni même de suspens intolérable. J'ai été un peu déçu par ce déroulé très contemplatif. Même la narration m'a paru diffuse. Non, je n'ai pas été transcendé par cette lecture où l'on peut se perdre dans les cercles. Je conçois cependant que l'on peut l'être.

    Je pense que les auteurs auraient gagné à moderniser l’œuvre en nous offrant une autre version un peu plus inédite. Il reste néanmoins à contempler de magnifiques fresques graphiques. Quelle divine comédie, quand même !

    Erik67 Le 19/07/2023 à 08:03:54

    Je n'ai pas été attiré par ce polar qui ne paye pas vraiment de mine. Je m'attendais sans doute à plus avec un titre aussi intriguant. La fantaisie noire n'a pas du tout opéré. Il faut dire qu'on a du mal à apprécier les différents personnages et du coup à s'intéresser à cette histoire de meurtre et de tueur à gage. Le dessin passe encore mais le reste m'a paru bien fade.

    Erik67 Le 18/07/2023 à 07:35:46

    Nina est devenue championne de France en athlétisme à l'âge de 18 ans où elle parcourra le 100 mètre en moins de 12 secondes. Pourtant, elle partait avec un lourd handicap du fait de ses origines métisses dans une famille composée de black, de blanc et même de juif polonais.

    La société souhaite l'enfermer dans des cases mais elle s'y soustrait petit à petit avec un vent de révolte. C'est une adolescente qui se cherche au milieu de toutes ses origines dans une France qui ne semble pas prête à accueillir tout le monde dans les petits cercles restreints. Le comportement de son professeur de droit est par exemple tout à fait déplorable.

    J'ai bien aimé le cheminement de cette gamine qui va se surpasser dans un domaine qu'elle ne connaissait pas et qui va devenir championne de France ce qui n'est pas rien.

    C'est le genre d'ouvrage qui sert de référence aux jeunes filles issues de l'immigration afin de montrer qu'il y a toujours une voie possible dans la concrétisation de ses rêves pouvant amener à concilier bonheur et réussite. Pour autant, les auteurs nous ont épargné toute la mièvrerie autour de la notion de diversité et je dois dire que c'est plutôt courageux.

    Cette BD est destinée à la jeunesse mais je l'ai moi-même beaucoup apprécié du fait de la sincérité de ce témoignage qui nous montrera également les côtés sombres de cette future championne.

    Au final, c'est une belle aventure humaine dans un récit à la fois subtil et passionnant.

    Erik67 Le 17/07/2023 à 07:35:04

    Il est clair qu'un viol entraîne un grave préjudice chez la victime. Celle-ci est devenue malgré tout une femme équilibrée et qui n'a pas gardé de la rancœur contrairement à certaines de ses copines au village qui se sont mobilisées pour assurer la vengeance des femmes par rapport aux crétins.

    J'ai bien aimé le début mais pas le final qui m'a semblé tellement peu authentique dans son aspect crédibilité. Je ne comprends pas d'ailleurs la longue incarcération de l'une des protagonistes qui va tout prendre sur elle alors que la preuve de la culpabilité n'est pas du tout établie objectivement parlant. Il faut quand même de l'ADN ou des témoignages accablants et sans compter sur les circonstances atténuantes. Bref, l'auteur n'a certainement pas fait du droit pénal.

    C'est dommage car c'était assez entraînant avec ces petits détails dissimulés ici et là. Franchement, il y avait du potentiel mais c'est un ratage quand même. Il faudra faire mieux la prochaine fois pour convaincre le lecteur fan de polar. A noter qu'il manque également l'émotion qui ne passe pas vraiment.

    Par ailleurs, il est vrai que le dessin a un côté enfantin qui ne correspond guère à ce genre de drame intimiste. Il y a comme une erreur de correspondance. Mais tout est une affaire de goût.

    Après, il reste néanmoins la thématique intéressante du harcèlement scolaire ainsi que des femmes. Faut aimer. Cela n’a pas été mon cas.

    Erik67 Le 16/07/2023 à 09:09:21

    Cette BD est destinée à réparer une injustice dans le cadre de l’égalité homme-femme. Je sais que ce débat est assez stigmatisant mais parfois nécessaire pour pouvoir avancer dans le bon sens. On peut y voir en effet du féminisme racoleur surtout avec un tel titre qui fait slogan de campagne. Cela ne sera pas mon cas.

    En effet, il s’agit de réhabiliter des figures féminines qui ont été oublié par l’Histoire alors qu’elles ont accomplies de véritables exploits que cela soit dans la découverte scientifique ou sur un champ de bataille.

    On verra divers exemples très variés mais qui se consacre au destin de femmes durant les deux guerres mondiales. La place de la femme n’a jamais été véritablement reconnue. Il s’agit de raconter de petites histoires pour montrer qu’elles ont joué un rôle non négligeable tout en étant très courageuses. En même temps, cela rétablit des vérités historiques.

    J’ai évidemment aimé cette BD non seulement pour son objectif mais également sur la forme. Le dessin est en tous les cas assez avenant et dynamique. Le propos va droit à l’essentiel également. C’est d’une grande simplicité ce qui concourt à la fluidité de lecture de l’ensemble. Par ailleurs, l’humour est présent pour nous présenter ces femmes remarquables.

    Au final, on ressort plutôt ravi de cette BD qui met les femmes à l’honneur dans un rôle d’héroïnes combattantes. J’aurais juste un petit bémol lié au fait que je n’aime pas trop les femmes soldats faisant la guerre. Oui, je préfère une autre image de la femme dans sa grâce, dans sa douceur et sa tendresse. Bien évidemment, cela n’engage que moi. Libre au monde d’avoir des Margaret Thatcher ou des Elisabeth Borne. Moi, ce n’est pas ce que je préfère.

    Une BD à offrir à tous les hommes un peu macho. Cependant, je ne suis pas certain qu’ils vont la lire.

    Erik67 Le 15/07/2023 à 09:20:17

    Je connaissais Nina Simone bien que ma culture musicale soit un peu limitée pour ce qui est antérieure aux années 80. Je connais cependant son célèbre hit « My baby just cares for me » qui a d'ailleurs été utilisé par une publicité Chanel en 1987.

    Il faut savoir que cette célèbre chanteuse afro-américaine a montré la voie à d'autres artistes qui ont suivi par la suite de Mickaël Jackson en passant par Tina Turner ou encore Whitney Houston. Il est question d'émancipation d'une musicienne noire hors pair dans une Amérique autrefois ségrégationniste.

    Cette biographie est découpée en de courts chapitres qui est dessiné par un auteur à chaque fois différent. J'ai toujours peu avec ce genre de projet car il s'agit de maintenir une homogénéité du récit et du graphique pour ne pas être totalement déboussolé. Or, cela ne sera pas le cas pour une fois.

    On va suivre cette biographie très passionnante de sa petite enfance, en passant par ses premiers échecs avant la consécration mondiale et le succès. Il faut savoir qu'elle était tout d'abord une excellente pianiste avant de devenir également une chanteuse tout en s'engageant dans le mouvement de défense des droits civiques dans les années 60.

    Elle a été idolâtré à travers le monde et surtout très respectée par ses pairs comme une artiste exigeante ayant un niveau exceptionnel de par la profondeur de ses interprétations. C'est vrai qu'elle a été marqué principalement par le jazz mais elle était également capable de jouer de la soul, du blues ou du classique. On peut affirmer qu'elle a influencé une grande partie des artistes contemporains.

    Son engagement contre le racisme lui coûtera cher : boycott des radios, concerts annulés. Elle choisira finalement de quitter les États-Unis pour se poser à Paris dans les années 80. Elle est morte en France à l'âge de 70 ans d'un cancer du sein. Ce fut le 21 avril 2003. Ses cendres ont été dispersées en Afrique.

    Pianiste surdouée, Nina Simone est devenue une légende planétaire. C'est ce qu'on retiendra dans cette magnifique hommage en BD. A noter qu'il s'agit de l'unique BD consacré à cet artiste hors du commun. Je dirais bien qu'il était temps.

    Erik67 Le 14/07/2023 à 09:05:08

    La collection des reines de sang semble s'essouffler. Après avoir exploré des reines célèbres comme Cléopâtre, Catherine de Médicis ou Aliénor, on se focalise sur ceux qu'on ne connaît pas vraiment. L'intérêt demeure bien évidemment.

    Là, il s'agit de Boudicca présentée comme la furie celte qui en l'an 41 était la fille d'un chef de clan de Bretagne (l'actuelle Angleterre) à savoir les Icènes qui se sont opposés aux légions romaines de l'Empereur Claude. Ce dernier avait besoin d'une victoire de prestige afin d’asseoir son pouvoir contesté à Rome.

    On va surtout faire la connaissance de son envoyé spéciale à savoir Narcissus un esclave qui a été affranchi et qui se révèle être un très fin stratège au milieu des militaires de carrière. Finalement, on va s'intéresser très peu à la jeune Boudicca qui fait des songes prédictifs assez funestes. Ses apparitions seront quand même assez limitées.

    Ce titre demeure tout de même assez intéressant pour voir comment la future Grande Bretagne a été envahi progressivement par les romains en l'an 43. Il faut dire que Jules César avait finalement échoué dans son projet en ayant également les gaulois et les germains à dominer. Les celtes vont être tranquilles pendant un siècle avant que cela ne soit reparti pour de bon.

    Boudicca est un peu la Vercingétorix anglaise. Elle réussira à combattre les romains dans une guerre totale après des années de domination suite à une révolte de grande ampleur. Il faut dire que l'humiliation subie et la perte de l'indépendance sont des facteurs déclenchants. On est n'est pas encore là avec ce tome introductif.

    On sait qu'historiquement, la rébellion de Boudicca a finalement échoué après avoir connu des succès. Elle est cependant considérée comme une héroïne des temps modernes grâce à sa bravoure. Pour résumer, elle représente la liberté et l'espoir.

    Cette BD va nous permettre de faire sa connaissance même si c'est surtout la situation géo-politique qui va prendre le devant.

    Erik67 Le 13/07/2023 à 07:39:05
    BRZRKR - Tome 1 - Tome 1

    C'est l'acteur désigné comme le plus cool du monde qui a écrit cette BD pour la première fois. Il s'agit de Keanu Reeves connu pour son rôle dans « Matrix » ou encore « John Wick ». J'ai grandi en voyant l'ensemble de ces films. C'est donc par curiosité que je me suis attaché à lire ce comics. Il faut dire que le titre qui ne veut rien dire n'était guère inspirant.

    Bon, c’est vrai que Keanu n'est pas seul au scénario car il s'est fait aidé par le célèbre Matt Kindt qu'on ne présente plus. Dans cette BD, il se met en scène dans une période digne de Conan le Barbare. Il incarne un homme semi-Dieu quasiment indestructible et surtout qui ne peut pas mourir.

    C'est plutôt pratique lorsqu'on veut défendre un village attaqué par une horde de tributs violentes. En réalité, notre héros est une arme qui d'ailleurs va se mettre au service des États-Unis quelques 80000 ans plus tard.

    Bon, cette aide inespéré n'est pas totalement désintéressé car notre héros souhaite connaître ses origines ce qui ne va pas se révéler être une mince affaire. Il le dit : « Je ne veux pas mourir ; je veux juste pouvoir mourir ». Bref, redevenir mortel quand beaucoup rêvent de l’immortalité.

    Je préfère prévenir et le dire tout net : c'est d'une violence sans nom à la façon John Wick mais sans doute ne pire. Les visages des ennemis seront écrabouillés et cela sera très répétitif comme un film bourrin. Bref, c'est un genre qui est totalement boudé par les intellectuels qui n'y trouveront pas leur compte. Moi, je dis qu'il faut de tout pour faire un monde. A chacun de trouver son plaisir.

    Objectivement, j'ai bien aimé grâce à une réalisation impeccable. Ce n'était pas aussi évident car je ne suis pas un grand adepte de la violence âpre et sans concession. Mais bon, « Kill Bill » fait partie de mes films préférés grâce à autre chose qu'il y a dedans.

    Le dessin de Ron Garney reste assez classique dans la plus pure tradition du comics avec une colorisation assez sobre. A noter tout de même une édition soignée avec une interview du célèbre acteur en fin d'album. Il s'est véritablement impliqué dans ce processus de création.

    Au final, âme sensible s'abstenir. Les fans de Keanu pourront jeter un coup d’œil. Pour moi, le plus réussi reste de ne jamais perdre le lecteur en cours de route. Et c'est bien le cas !

    Erik67 Le 11/07/2023 à 07:40:44

    Je trouve que c'est toujours intéressant d'avoir le témoignage d'un non occidentaux sur le regard qu'il porte sur son pays le Pakistan et plus largement le monde arabe.

    On rend se vite compte qu'il a été radicalisé par ses parents qui ont suivi une vague de fonds après les années 60-70 marqué par un certain relâchement. Cela rejoint un peu le propos déjà évoqué dans l'Arabe du futur. Cela fait surtout assez peur sur le devenir d'une telle civilisation baignée dans l'obscurantisme et le fanatisme religieux. Le constat est que c'est une véritable poudrière.

    Il revient de très loin ce journaliste car il lui faudra démonter un à un des années de bourrage de crâne sur les méfaits des Occidentaux. J'ai beaucoup aimé son évolution personnelle qui lui a permis de se déracaliser.

    On se rend compte également de la divergence de forme entre les sunnites et les chiites. C'est une société profondément intolérante où on ne peut pas draguer une femme dans la rue, où l'on peut pas fêter son anniversaire et encore moins boire une seule goutte d'alcool.

    Notre auteur nous raconte son enfance puis son adolescence sous ce régime avec la bénédiction des parents. Ces derniers vont d'ailleurs s'installer en Arabie Saoudite où les lois coraniques sont encore plus strictes. Il est question d'apprendre le Coran avant même le moindre enseignement scolaire. Evidemment, c'est consternant pour les occidentaux car nous avons une autre culture qui est différente.

    Le Pakistan sera largement évoqué ainsi que les successions au pouvoir de ce pays musulman ayant la bombe nucléaire et qui est en guerre contre son voisin l'Inde sur la question de la région du Cachemire. C'est dans ce pays que les américains sont venus délogés Oussama Ben Laden à moins de 100 kilomètres de leur capitale.

    Au moins, il va trouver sa voie dans le journalisme afin de découvrir la vérité sur les différents scandales d'état. Cependant, le régime militaire ne rigole pas puisqu'il fait assassiner tous ses opposants quel qu’il soit. Les journalistes sont d'ailleurs en première ligne. Cela va se terminer par un exil dans notre pays où il essayera de trouver la paix. La menace d'un assassinat plane toujours sur sa personne.

    Evidemment, j'ai aimé cette BD qui est bien construite et dont on ne lâche pas une seule case malgré un gros développement. J'éprouve de l'admiration pour ce courageux journaliste qui ne fait que son travail. La vérité dérange toujours les plus puissants. C'est un témoignage de plus mais qui compte pour se rendre compte de la situation au Moyen-Orient.

    Erik67 Le 10/07/2023 à 07:37:45

    De cet auteur Jeff Lemire, on retient la série dernièrement adapté sur Netflix « Sweet tooth ». Cependant, son œuvre est infiniment plus riche. Le labyrinthe inachevé est l'une de ses derniers comics et c'est tout bonnement excellent. C'est sans doute pour moi la meilleure œuvre de cet auteur talentueux.

    On est tout de suite happé dans l'intimité de cet homme de 50 ans qui a perdu sa fille de 11 ans il y a encore une dizaine d'années et qui y pense chaque jour afin de se remémorer les bons souvenirs. Or ceux-ci s'effacent progressivement avec le temps qui passe.

    Il y a de la mélancolie qui transpirent ces images et ses attitudes. Cet homme est dans une routine de travail assez isolatrice. On est en totale immersion avec ce père triste qui n'a pas réussi à refaire sa vie contrairement à son ex-épouse. Parfois, il faut avancer malgré toutes les peines.

    Ce récit est bouleversant car il n'y a rien de pire pour un parent que de perdre son enfant. Il va poursuivre un songe, une espèce de chimère afin de pouvoir faire son deuil et de véritables adieux. Cela touchera évidemment chaque parent mais cela nous fait dire qu'il faut rester humble devant la vie.

    Cela me fait penser à une BD que j'avais lu il y a très longtemps et qui était issu d'un conte d'Andersen à savoir « L'histoire d'une mère ». Pour tenter de récupérer l'enfant qu'elle a perdu, une mère décide d'aller affronter la Mort en personne. C'est exactement le même principe dans une sorte de labyrinthe où l'on peut croiser le Minotaure qui donne la mort.

    C'est vrai que le dessin frise presque une certaine perfection tant les émotions n'ont pas de mal à passer chez le lecteur. Rien que les dessins méritent de s'attarder sur ce comics et beaucoup pourraient même être des tableaux. C'est à la fois spectaculaire et assez intimiste. Un beau conte, fort et intelligent, dur et juste.

    J'ai évidemment adoré la conclusion qui est magistrale et qui apporte sa moralité pour avancer. J’ai lu quelque chose de vrai, de bien et de beau. Que demander de plus ?

    Erik67 Le 09/07/2023 à 09:47:17

    J'avais entendu parler de cette affaire car j'ai été également un utilisateur de médicament coupe-faim proposé par l'entreprise pharmaceutique Servier. Il y a eu le scandale de l'isoméride puis celui du médiator proposé par la même firme.

    Il y a eu beaucoup de morts pour enrichir les caisses du chef d'entreprise et milliardaire Jacques Servier. Ce dernier est décédé avant son procès ce qui lui a permit d'échapper aux foudres de la justice. Il a eu une belle vie jusqu'à ses 92 ans.

    Il a même été décoré de la croix de la légion d'honneur par le président Sarkozy lui-même qui le tenait en grande estime. A noter qu'on ne peut plus lui retirer à titre posthume cette dignité en raison de la réglementation. Tant pis s'il a provoqué la mort de milliers de personnes. C'est à se demander si cette haute distinction conserve son caractère d'intégrité.

    A noter que son patron d'entreprise fichait ses salariés en ne gardant que ceux qui le louaient dans ses idées politiques. La CNIL a bien tenté de dénoncer ses pratiques au parquet mais l'affaire a encore une fois été déclaré sans suite. Pourtant, c'était extrêmement grave.

    Les Laboratoires Servier ont tout de même été condamné à 2,7 millions d'euros d'amende pour tromperie aggravée et homicides involontaires ce qui est dérisoire face à leur chiffre d'affaire. Inutile de dire qu'ils ont fait appel de la décision et que l'affaire est toujours en cours. Ce scandale de santé publique a quand même touché des milliers de victimes. Aux USA, à titre de comparaison, pour trois fois moins, on obtient assez souvent des milliards d'indemnisation.

    Cette BD est là pour nous rappeler dans le détail ce qui s'est passé au juste. La scène d'ouverture a provoqué chez moi un grand effroi. On ne se rend pas compte que c'est un crime chimiquement pur presque parfait. Cela a atteint les valves du cœur de 300.000 français avec des conséquences parfois mortelles.

    J'éprouve beaucoup d'admiration pour Irène Frachon, cette courageuse pneumologue brestoise, qui a mené le combat d'une vie contre ce puissant groupe pharmaceutique qui a attaqué l’ensemble des ses détracteurs en justice. Il n'y a pas plus procédurier afin de faire taire toute velléité et surtout la vérité. C'est vraiment infâme comme procédé sachant qu'il avait les pouvoirs politiques à sa botte ainsi que la puissante agence du médicament qui joue normalement le rôle d'un régulateur indépendant.

    J'ai retenu que le corps des femmes constituent un puissant enjeu commercial avec toutes ces publicités qui incitent à maigrir. Il faut dire que la plupart des victimes étaient des femmes qui étaient majoritairement en bonne santé et qui voulaient juste perdre quelques kilos de trop.

    J'ai également vu qu'il y a véritablement des conflits d'intérêts entre les médecins généralistes qui prescrivent ces médicament suite aux visites médicales de belles jeunes femmes blondes de préférence envoyées par les puissants laboratoires. Evidemment, cette situation peut nuire aux patients. Pas les blondes, le lobbying !

    Enfin, il s'agirait d'en finir avec l'impunité qui touchent les gens les plus riches et qui sont vus comme d'honorables entrepreneurs par les pouvoirs publics en s'abreuvant de leurs subventions. Le dealer de cannabis risquera plus gros qu'un puissant laboratoire pharmaceutique qui a causé certainement la mort de milliers de gens. C'est la fameuse justice à deux vitesses qu'on voit encore à l’œuvre aujourd'hui.

    Je pense que cette BD m'a marqué au point où j'ai jeté tout mes coupes-faim à la poubelle. En même temps, j'ai apprécié que l’auteure Irène Frachon n'a pas fait d'amalgame avec la vaccination anti-COVID prise à tort selon elle pour un médiator bis. On n'est pas dans la conspiration. Elle s'attache à des faits et des cas concrets qui seront exposés pour soutenir sa démonstration.

    J'ai rarement lu une BD aussi engagée et aussi bien construite pour nous décortiquer ce scandale. J'avoue qu'après lecture, je comprends beaucoup mieux. Je ne peux que vous inciter à la lire avant qu'elle ne soit interdit par la justice aux mains de ces prestigieux laboratoires pharmaceutiques qui font la pluie et le beau temps sur notre santé collective. A méditer sur le médiator !

    Erik67 Le 08/07/2023 à 07:44:10

    On ne présente plus Freud, célèbre neurologue autrichien qui est le père de la psychanalyse moderne. Cette BD ne va pas raconter sa vie et ses théories très intéressantes qui font l'objet de cours dans les universités du monde entier.

    Non, on va plutôt se concentrer sur la maladie d'un homme qui va vivre les 15 dernières années de sa vie dans la souffrance. Il est en effet atteint par l'un des cancers les plus féroces et les plus douloureux à savoir celui de la mâchoire. Il faut savoir que c'était un gros fumeur de cigare cubain. Bref, il avait également ses addictions qui vont le conduire dans un combat féroce contre cette maladie.

    C'est assez intéressant de voir cet aspect de sa vie que j'ignorais totalement et qui pourtant était omniprésent. On se souvient surtout que le régime d'Hitler ne l'aimait pas du tout puisque ses livres ont terminé sur un bûcher dans des autodafés en 1933.

    Il a failli terminer dans un camp de concentration à cause de ses origines juives. Sa famille a réussi à le convaincre de fuir en Angleterre durant l'année 1938 mais il a dû payer très chèrement le régime pour avoir la vie sauve.

    Il faut dire qu'il a toujours été attaché à sa bonne ville de Vienne qui était au début du XXème siècle une capitale à son apogée en matière artistique et scientifique. Il terminera sa vie à Londres. Il mourra à 83 ans en décidant avec son médecin personnel de mourir dans la dignité. Il laisse dans son sillage une œuvre scientifique monumentale qui constitue de nos jours les fondements de la psychologie moderne.

    J'ai bien aimé ce récit qui nous en apprend un peu plus sur un aspect plus personnel loin de ses théories. On se rend compte qu'aussi illustre soit-il, c'était avant tout un vieil homme combattant avec courage la maladie. Il a été également victime de l'absence de vérité des médecins qui l'ont baigné parfois dans un espoir béat.

    Cela nous interroge par rapport à la mort et à la façon dont on souhaite parfois mourir quand la maladie gagne la partie. Le débat n'a toujours pas été tranché plus d'un siècle après. Moi, perso, j'aimerais avoir le choix. Pas vous ?

    Erik67 Le 07/07/2023 à 16:03:49

    Parfois, il suffit d'une rencontre avec la bonne personne pour nous rendre heureux. C'est ce qui va arriver à un peintre insatisfait de son art au milieu des années 60. Il suffit parfois de se rendre chez la coiffeuse pour voir sa vie totalement basculer. Bref, une belle romance entre Paul l'artiste en mal d'inspiration et Mathilde la belle coiffeuse.

    J'adore ce genre de sucrerie légère qui fait parfois du bien comme quand on déguste un bonbon acidulé. La thématique outre la création artistique est celle du bonheur et comment on le définit. C'est un thème qu'on traite généralement en cours de philosophie mais pas vraiment dans une bande dessinée.

    Le graphisme de Cyril Bonin séduit toujours aussi bien dans l'élégance physique et parfois intellectuel. Les traits rendent la lecture à la fois dynamique et fluide ce qui concourt à une lecture assez agréable dans l'ensemble avec une belle douceur dans le récit. Il y a incontestablement du charme qui se dégage de cette œuvre. On est très vite enveloppé par la tendresse.

    Cela fait passer évidemment une émotion et un message au lecteur c'est à dire voir toujours le bon côté des choses même dans l'adversité et les petits tracas de la vie. C'est un divertissement assez agréable et plaisante.

    J'ai tout de suite envisager l'achat car j'adore ce que produit cet auteur depuis quelques années déjà. Je dirai que c'est un one-shot hautement recommandable dans un style feel-good !

    Erik67 Le 07/07/2023 à 07:22:49
    Le labeur du diable - Tome 1 - Première partie

    Cette introspection qui se passe dans la ville de Los Angelès ne fait pas trop rêvé. On est confronté à la dépression d'un homme qui vit seul et qui file sur ses 40 ans entre isolement et frustration. Il faut dire que l'entourage que cela soit les voisins, les passants ou les collègues est plutôt hostile à son égard sans véritable justification légitime.

    Par ailleurs, la ville nous est présentée comme dangereuse avec ses mafieux locaux régnant sur les quartiers. Il y a également de la prostitution partout. Inutile de vous indiquer que c'est pour un lectorat assez avisé. Les premières cases ne manqueront d'ailleurs pas de vous choquer. On commence fort avec une ambiance assez crasseuse voulu par les auteurs.

    La découverte d'une sacoche va le transformer et cela conduira à un drame sans précédent qui mettra la ville des anges à feu et à sang. Comme dit dans la BD, c'est en milieu hostile que les instincts barbares se bonifient.

    Un trait dynamique, bien servi dans un bon découpage des planches, rend le récit quand même nerveux. La colorisation est toute en finesse et « joue » bien des ombres portées.

    J'ai bien aimé pour son côté mature et adulte avec des réflexions qui font mouche comme celle de glorifier avec des statues érigés dans les places des villes le conquistador sanguinaire Juan Rodriguez Cabrillo qui a bâti toute sa fortune en transformant les êtres humains en esclave. Par ailleurs, j'ai adoré la scène chez l'employeur quand il obtient un licenciement à l'amiable avec indemnités pour cause de harcèlement moral.

    C'est une lecture âpre mais qui ne laisse pas indifférent avec une narration assez envoûtante et malsaine. Cela m'a fait penser un peu à du Jodorowsky mais c'est différent dans sa modernité. J'ai toujours aimé un traitement plus adulte des histoires. Là, je suis servi.

    Erik67 Le 06/07/2023 à 07:33:08

    C’est la première fois que l’auteur Pierre Christin essaie le genre autobiographique. Il le dit lui-même en signant la préface. C’est tout à son honneur de vouloir se montrer plutôt humble.

    Il ne faut pas oublier qu’il a côtoyé tous les grands noms de la BD franco-belge en passant par Moebius, Goscinny ou Enki Bilal. Il a lui-même écrit une première série de science-fiction ayant mis la première vraie héroïne en dehors d’un rôle de potiche. Cette série
    « Valérian » a même inspiré un certain Georges Lucas qui a repris ses idées pour créer l’univers « Star Wars ». Il est dommage que Luc Besson n’est pas parvenu à réhabiliter cette série fondatrice.

    On s’embarque dans un carnet de voyage où l’auteur nous fait découvrir l’Ouest américain avant de nous donner dans l’Est soviétique et ses pays satellites. Bref, il a été un des rares français à voyager des deux côtés du rideau de fer durant la période de la guerre froide.

    Son ami de toujours est le célèbre Jean-Claude Mézières avec qui il a créé la série
    « Valérian et Laureline ». C’est avec lui qu’il fera la plupart de ces voyages.

    Je suis resté un peu dubitatif en voyant qu’il n’avait décidément pas de chances avec les voitures notamment américaines. C’est à croire que ce n’est pas de la bonne qualité. Ce n’est pas l’imager que j’avais de ces grosses berlines pouvant parcourir de nombreux kilomètres sur tous les terrains.

    J’apprécie toujours autant le dessin de Philippe Aymond qui demeure précis et plutôt efficace.

    Sur le fond, c’est la critique aussi bien de l’exubérance capitaliste des USA que de l’impérialisme soviétique qui a volé le pouvoir au peuple tout en l’affamant. Il va s’attarder surtout sur l’Amérique profonde à savoir mormone du côté de Salt Lake City. Le lieu n’est sans doute pas le plus représentatif de cette grande nation.

    Du côté des pays de l’Est, il y aura la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne, la RDA et enfin la Russie.

    Ce qu’il faut retenir, c’est que ces voyages ont forgé l’auteur et l’ont influencé plus tard lorsqu’il se mettra à faire des œuvres qui vont avoir du succès. Je pense notamment à
    « Partie de chasse » et sa fameuse datcha pour ne citer qu’un exemple.

    Il a essayé d’avoir un regard objectif sur la situation bien qu’on peut deviner qu’à travers le bilan avantage-inconvénient, il n’y a pas photo. D’ailleurs, la dernière image avec l’image de Poutine laisse entrevoir le destin peu glorieux de la Russie.

    Au final, c’est un regard d’un auteur de BD qui se laisse bien lire et qui permet de le situer dans un monde marqué par l’affrontement de ces deux blocs. J’aime bien toutefois l’idée de ces cow-boys aussi bien hongrois qu’américain qui fait un parallélisme entre ces peuples pourtant différents mais qui n’aspirent qu’à la paix.

    Erik67 Le 05/07/2023 à 07:27:18
    La véritable histoire du Far West - Tome 3 - Jim Bridger

    C’est une BD dont le fond porte un beau message en faveur de la culture amérindienne qui a été détruite progressivement notamment lors de la conquête de l’Ouest par des hommes avides de richesse. On ne peut que louer cette louable intention.

    Pour autant, c’est la forme qui m’a posé problème. C’est une BD un peu à l’ancienne dans son procédé qui m’a révélé un côté assez pompeux. J’avoue avoir nettement lu mieux en comparaison sur la même thématique.

    Le dessin ne m’a guère enchanté dans un aspect trop vieillot qui m’a paru éloigné de la ligne réaliste. C’est la netteté du trait qui me fait un peu défaut. On n’est pas dans ce que j’affectionne. Du coup, j’ai eu un peu plus de mal pour entrer dans ce récit.

    Certes, le travail de recherche historique a été bien réalisé par l’auteur pour nous décrire la vie de ce trappeur qu’était Jim Bridger en témoigne le dossier en fin d'album. Nul doute que Jim Bridger surnommé « Mountain Man » a contribué à la légende de ces hommes qui ont marqué cette fameuse conquête de l’Ouest. Il était épris de liberté dans le plus profond respect de la nature.

    Dommage que je n'ai pas été plus passionné que cela par cet album. Dans la même collection, j'avoue nettement avoir une préférence pour « Jesse James », autre légende vivante du Far-West.

    Erik67 Le 04/07/2023 à 17:55:48

    Je dois dire que la démarche est plutôt intrigante. On va découvrir la ville de Rouen par 100 chemins différents. Je n'ai jamais été à Rouen, c'est donc une totale découverte.

    J'avais peur de m'ennuyer un peu sachant que cette BD touche le public d'une ville particulière ou des touristes désirant découvrir cette cité qui est la capitale de la Normandie.

    Il faut savoir que c'est une ville qui conserve un quartier historique aux ruelles pavées et aux maisons à colombage ainsi qu'une magnifique cathédrale (la plus haute de France) que le peintre Claude Monet a plusieurs fois représenté dans ses célèbres tableaux. Poumon vert de la vallée de la Seine, elle séduit par son charme, son art de vivre et ses beautés naturelles. C'est surtout une ville d'art et d'histoire où il fait bon vivre.

    Bon , il faut également se souvenir que c'est la ville où Jeanne d'Arc a été brûlée sur un bûcher. Bref, c'est une ville de caractère qu'il faut découvrir pour son riche patrimoine et son histoire. C'était en effet la deuxième ville la plus peuplée du royaume, après Paris, au moyen-âge.

    Prendre deux fois le même chemin me donne des crises d'angoisse. C'est le constat fait par l'auteur qui se met en scène. Moi, c’est plutôt le contraire. Il faut que le trajet soit le même afin de me sécuriser. J’ai à chaque fois peur d’être perdu quand je ne reconnais pas les lieux. Bref, tout cela pour dire que l’on fonctionne tous très différemment.

    L’auteur Emmanuel Lemaire, Bédéiste autodidacte, manifeste une phobie à pratiquer le même parcours pour son trajet domicile-boulot. S’il doit le faire parce qu’il pleut par exemple, eh ben, il le fera à cloche pied ou en effectuant une chorégraphie dans la rue devant tout le monde. J’avoue qu’il est quand même un peu space. Je comprends néanmoins la volonté de casser la routine et de faire de nouvelles découvertes.

    A noter que cela ne va pas trop se concentrer sur la ville de Rouen comme pouvait le faire espérer le titre. Non, on va se concentrer sur ses états d’âme après une rupture douloureuse qu’il n’accepte pas du tout au point d’avoir du ressentiment. On vit dans un pays libre et chacun est libre de mener sa vie comme il l’entend. Une rupture n’est jamais agréable.

    Bref, on entre dans un pur délire sur fond de rencontres diverses ayant souvent pour sujet des choses assez insolites. On s’éloigne du sujet mis à part lorsqu’il jour le guide touristique pour des étrangers de passage dans la ville.

    Pour autant, cette lecture ne m’a point déplu bien au contraire. C’est souvent très léger mais cela donne des idées comme celle de changer de sonnerie matinale (avec au choix des cris de dinosaure ou la sonnerie du Titanic avant de sombrer).

    Certes, c’est plutôt une œuvre introspective entre les affres de la création et une rupture à encaisser. Cependant, c’est toujours bon à prendre comme témoignage d’autant que les dessins au crayonné donnent envie. Et puis, il y a beaucoup d’humour ce qui rend la lecture assez agréable sur ces 10 séquences.

    A noter que j’avais lu son œuvre précédente à savoir « Rotterdam un séjour à fleur de l’eau » que j’avais également apprécié. C’était en 2016. Depuis, il ne s’était plus rien passé.

    Le dessin ? Je dirais que c'est un graphisme réaliste dans une mise en page de belle facture. Une ligne « soignée » où décors et arrière-plans ne sont en rien négligés bien au contraire. Un trait soigné pour un travail qui donne du cachet aux cases.

    En conclusion, j’ai ici eu affaire à une histoire où l’authenticité côtoie la sincérité.

    Erik67 Le 04/07/2023 à 07:23:38

    Il y a des BD où je n’arrive pas à entrer pour apprécier le récit. En l’occurrence, nous abordons les aspects psychotiques d’un meurtrier. J’avoue ne pas avoir été intéressé car c’est très confus.

    Autant, une oeuvre comme Blast de Manu Larcenet pouvait être attirante par la manière d’aborder ces choses, autant là c’est d’un ennui presque mortel. A vrai dire, le talent n’y est pas du tout.

    Alors, on pourra dire tout ce qu’on veut, il n’y a rien pour sauver Primal Zone de la médiocrité.

    Erik67 Le 03/07/2023 à 07:32:24

    Les précédentes œuvres de Yann Dégruel ne m'avaient guère marqué par le passé. Voici que cette dernière fait exception. Sans doute, l'auteur change totalement de registre pour se mettre en scène dans un roman graphique d'exception. Cela fait toute la différence !

    On apprendra que 36% des auteurs de BD vivent sous le seuil de pauvreté. Certains ont un emploi à côté afin de boucler les fins de mois. Yann Dégruel va se lancer dans le rôle d'un veilleur de nuit dans une maison s'occupant des handicapés les plus graves. Bref, un job qui n'est pas de tout repos où il faut être totalement polyvalent : aide-soignant, psychologue, nettoyeur de surface, animateur...

    Le thème principal se concentre sur ces lieux de vies où l'on essaye de prendre soin des personnes lourdement handicapées. Certes, ce n'est pas facile mais cela offre une certaine expérience de vie tout à fait appréciable. Il est vrai que dans notre société, on n'aime pas parler de la maladie et des handicapés que l'on stigmatise souvent en mongol.

    J'ai bien aimé cependant la critique à peine voilée du milieu des auteurs où l'on se jauge par rapport au niveau de vente d'une BD. Parfois, il vaut mieux ne pas connaître ce genre de détail car on achète des BD à de parfaits connards prétentieux et misogynes. C'est ce que je retiendrais de cette réflexion et des exemples données par notre auteur qui n'est pas avare en détails. Evidemment, il ne balancera pas le nom de ses collègues sur la place publique. Dernièrement, une BD de Nicoby lors d'un passage dévoilait le même genre de spectacle de ce milieu qui fréquente les différents festivals pour se faire de la promotion. Bref, cela se recoupe parfaitement.

    On se rend compte que notre auteur fait dans la vraie vie avec un métier difficile qui le place dans une situation honorable. Pour autant, il ne fera pas l'impasse sur ses nombreux défauts et ses erreurs fréquentes. J'ai beaucoup aimé cette honnêteté qui rend le récit très crédible et absolument touchant surtout vers la fin.

    Oui, j'ai tellement aimé que j'accorde la note maximale certainement emporté par l'émotion d'une telle œuvre qui s'intéresse à des personnes en marge de notre société. C'est un très beau témoignage qu'il faut absolument lire pour tenter de comprendre et avoir une autre vision des choses sur le handicap. En même temps, on se rend compte que l'auteur a subi une véritable transformation et qu'il ne sera plus jamais comme avant. Il y a des expériences qui nous font changer.

    Erik67 Le 02/07/2023 à 09:18:11

    Que se passe-t-il dans le secret des laboratoires ? C'est ce que tentent de nous montrer cette BD documentaire. Parfois, il faut aller au-delà du fameux secret défense ce qui n'est jamais évident.

    L'auteur Jean-Yves Duhoo nous emmène dans les laboratoires scientifiques en divers reportages. Ce sont certes des endroits extraordinaires mais parfois assez complexes. Il faudra bien suivre toutes les explications données de manière assez ludiques.

    A noter que cela ne concerne pas les laboratoires pharmaceutiques comme on pourrait s'y attendre mais l'astronomie et la science de manière générale. Il y a 4 grands thèmes : le temps et l'espace, la matière, le vivant et enfin le génie humain. Il s'agit de visiter les plus grands sites scientifiques et techniques de France.

    J'ai beaucoup aimé les aspects liés à l'espace et notamment aux trous noirs dont on ne sait pas ce qu'il y a derrière. Probablement un autre univers en miroir du nôtre.

    Je pense que cela sera le récit idéal pour ceux qui sont intéressés par la science. Les autres n'y trouveront sans doute pas leur compte car c'est une compilation de savoirs pour comprendre ce qui nous entoure : l'espace, le temps, la matière, le vivant.

    C'est un peu comme si on faisait nos devoirs à l'école dans les matières purement scientifiques. Certes, il y a des efforts de vulgarisation et c'est ponctué d'humour, mais il faut bien s'accrocher à la longue. J'avoue avoir eu un peu de mal. Ce n'était pas très digeste pour moi malgré mon désir d'en apprendre davantage sur des matières qui n'ont pas été de prédilection durant mes années d'apprentissage.

    Bref, c'est une BD très instructive voire éducative mais à réserver à un lectorat plus averti. Cela permet tout de même de découvrir l'univers de la recherche scientifique de façon réaliste et exhaustive.

    Erik67 Le 01/07/2023 à 15:11:30

    De Gatsby le magnifique, je retiens surtout le film de Baz Luhrmann avec Léonardo di Caprio dans le rôle principal accompagné par Tobey Maguire. J'avais adoré ce mélodrame magnifiquement mise en image car d'une inventivité constante et d’une grande générosité.

    Il s'agit d'abord d'un classique de la littérature américaine de F. Scott Fitzgerald qui met en valeur un personnage représentant l'imposteur sublime dans des décors tapageurs.

    Malgré une narration omniprésente, je n'ai pas trouvé dans cette version ce qui a pu créer le mythe autour de Gatsby. Il est vrai que l'introduction est plutôt assez lente avant l'apparition de ce personnage mythique. On se concentre surtout sur la belle et inconstante Daisy. Quand il faut son entrée, c'est un peu télescopé. Bref, je trouve que l'étude du personnage complexe de Gatsby n'est pas très bien menée.

    Cela ne plaira pas forcément à tout le monde car on peut y voir de la débauche dans cette romance où des nantis exubérants passent leur temps à s'ennuyer jusqu’à provoqué un accident de la circulation tuant une pauvre bougre au temps des années folles. Il y a bien une réflexion sociale mais noyé dans de la légèreté de cette démesure ostentatoire.

    Bref, j'ai un sentiment que l’œuvre n'a pas été entièrement accomplie par l'auteur Ted Adams. On pourra même parfois s'ennuyer un peu. Reste tout de même un travail honnête et de qualité au vu du graphisme affiché.

    J'ai toujours eu un faible pour cette histoire où un être se sacrifie pour payer les pots cassés d'autres individus sans scrupule. Le monde n'a malheureusement pas changé de ce point de vue là.

    Erik67 Le 01/07/2023 à 08:33:58
    Aurora - Tome 1 - Phénomènes

    Les séries de Christophe Bec se suivent et se ressemblent parfois. Celle-ci a été imaginé au saut du lit par l'auteur comme il nous l'explique dans la préface. On ne peut pas faire plus efficace.

    Le concept ressemble à celui de la longue série « Prométhée » à savoir une future catastrophe planétaire que pourront peut-être déjouée des enfants qui ont la particularité d'être né pendant un phénomène rare d'aurore planétaire.

    Cela leur confère une intelligence et une force hors du commun comme des super-héros à moins d'être des super-vilains qui mettront K.O toute l'humanité. On ne sait jamais. Il faut dire qu'on a de nombreux indices pour voir qu'ils se comportent de manière assez horrifique comme des enfants maudits.

    Le procédé est toujours le même à savoir des petites séquences assez spectaculaires pour nous donner l'envie de continuer. On voit bien que c'est un tome purement introductif qui ne livre pas tous ses mystères d'un coup pour faire monter progressivement la pression sur plusieurs volumes.

    Certes, le concept est intéressant mais cette fois-ci, je ne me ferai plus avoir dans un investissement massif. Désolé d'être aussi cash avec vous. Je préfère prévenir que guérir. Pour autant, je suis très admiratif du travail de Christophe Bec que je suis depuis ses débuts. Je possède également une belle panoplie de ses séries. Je commence à connaître les procédés addictifs.

    Les autres pourront toujours se lancer dans l'aventure sachant qu'il faudra tenir bon sur de nombreux volumes. On ne pourra juger que sur la globalité de la série.

    Erik67 Le 30/06/2023 à 07:47:38
    La quête de l'oiseau du temps - Tome 5 - L'ami Javin

    Le nouveau cycle (avant la quête de l'oiseau du temps) qui conte la jeunesse de Bragon s’avère être beaucoup plus plaisant à mes yeux que le premier. Cela se confirme d'ailleurs avec le tome 2 où l'ombre du Rige plane véritablement. Avec le tome 3, on retrouve enfin ce personnage emblématique pour notre plus grand plaisir. Et puis, il y a surtout ce couple mythique à savoir Bragon et Mara qui va connaître un destin mitigé.

    On notera également la succession de différents dessinateurs (Lidwine, Aouamri, Mallié, Etien) mais cela ne nuit pas à la cohérence graphique de la série fort heureusement. Je dirais que c'est presque un miracle mais passons.

    Cette nouvelle série a débuté en 1998 soit près de 10 ans après la fin du premier cycle. C'était au départ le 5ème tome mais qui est devenu le premier d'une nouvelle série avec la parution du second. Il est vrai qu'on s'est un peu embrouillé les pinceaux. Il y a également le rythme de parution qui est très lent. Il faut parfois attendre 5 ans entre chaque tome ce qui ne favorise pas la compréhension de l'histoire. Cela ne va pas dans le sens de servir l'œuvre bien au contraire !

    Pour autant, on retiendra de l'émotion, de l'amitié, des aventures et tout semble parfaitement dosé dans ce nouveau cycle. La qualité de l'ensemble demeure satisfaisante. C'est de la vraie héroïc fantasy loin des niaiseries actuelles ! On replonge avec plaisir dans cet univers qui a marqué à tout jamais la BD européenne. Cela reste culte pour beaucoup de lecteur et il faut le respecter.

    Erik67 Le 29/06/2023 à 07:16:51
    Stéphane Bourgoin présente les serial killers - Tome 1 - Ted Bundy, Lady Killer

    C'était le premier tome de la collection proposée par Stéphane Bourgouin sur les sérials-killers et je ne l'avais pas lu tout en découvrant les tomes suivants. Il faut dire que Ted Bundy est certainement considéré à ce jour comme le plus important dans sa catégorie morbide.

    On découvre un véritable charmeur qui pourrait être considéré comme le gendre idéal et qui commet dans l'ombre les pires atrocités auprès des jeunes femmes de 12 à 24 ans. Bon, pour la victime de 12 ans, il avoue avoir été énervé ce jour-là.

    Il a avoué une trentaine de meurtres mais certains spécialistes lui prêtent au moins une centaine de crimes à travers l'ensemble des Etats-Unis car il a beaucoup voyagé d'un état à l'autre afin d'échapper aux forces de l'ordre.

    Il n'a pas eu une enfance difficile contrairement à d'autres tueurs mais il est né de père inconnu avec un gros mensonge sur sa véritable filiation qu'il ne découvrira qu'à son adolescence.

    Bref, il a succombé à ses propres démons pour infliger beaucoup de souffrances autour de lui dans des crimes d'une cruauté extraordinaire. Cependant, Etienne Jallieu qui étudie les sérials-killers va l'interviewé dans sa cellule ne la qualifiera pas de monstre afin de rester neutre dans son approche. Je ne reviendrais pas sur la polémique concernant le fait qu'il n'a jamais collaboré avec le FBI et qu'il n'a pas rencontrer l'ensemble de ces tueurs comme il le prétend. Oui, on peut passer d'un sérial killer à un sérial menteur.

    On assistera à son exécution qui se fera sous les chants des tenants de la peine de mort. Pourtant, il dira que ce n'est pas la peine de mort qui fait fuir les assassins car sinon, il n'y aurait plus de meurtre dans le monde depuis bien longtemps ce qui n'est pas faux.

    A noter qu'il a été influence durant sa jeunesse par certains magazines et il n'aura de cesse de se dire que l'influence des médias peut être néfaste pour les enfants. Il est certain d'après lui que d'autres enfants suivront sa voie ce qui fait froid dans le dos. Bref, il convient de ne pas laisser lire certaines choses aux enfants. A l'heure d'internet, c'est plutôt difficile car ils ont accès à tout à moins d'un véritable contrôle parental.

    Au final, une lecture terrifiante qui nous permet de partager la psychologie particulière d'un véritable tueur sans cœur. Certes, il faut en avoir envie. Du coup, une lecture à réserver à ceux qui vont au-delà de la rétribution et du châtiment.

    Erik67 Le 28/06/2023 à 07:06:46
    Stéphane Bourgoin présente les serial killers - Tome 4 - Edmund Kemper, l'ogre de Santa Cruz

    Cette collection est censée ne pas glorifier ces sérial-killers mais nous montrer comment ils le sont devenus afin d'en débusquer d'autres qui sont dans la nature (estimé à un peu près un millier à l'échelle des Etats-Unis).

    Là encore, on se rend vite compte que les parents n'ont pas bien fait leur travail d'éducation et d'amour en privilégiant certains enfants au détriment d'autres. Ces souffrances de l'enfance peuvent expliquer ces perversions contre les femmes.

    Enfance traumatisante conduisant à s'exercer sur des animaux domestiques avant de s'attaquer aux proches (ses grands-parents). A noter une mère harpie qu'il finira par tuer. Je me suis dis que des innocentes victimes ont payé pour cela et c'est tellement injuste.

    Comprendre comment fonctionne un sérial-killer pourra permettre une politique de prévention. Il faut éradiquer ce mal endémique afin de se sentir en sécurité dans une société qui va mal.

    Qu'est-ce qui caractérise finalement un tueur en série ? L'égocentrisme, l'agressivité, le besoin de domination, l'intolérance à la frustration, l'indifférence aux victimes ou encore la faiblesse du sens moral. Bref, un comportement classique découlant de ces défauts. Un conseil : surveillez bien votre entourage car on ne se méfie assez de l'eau qui dort.

    J'aime bien le récit car il n'y a pas de parti pris en se basant uniquement sur les faits. Du coup, cela donne de la crédibilité à la démarche même si l'auteur Stéphane Bourgouin a parfois dans le passé enjoliver les choses pour leur donner un petit côté sensationnel. Il a été rattrapé par ses mensonges depuis.

    J'enchaîne les titres de cette collection morbide. Il faut dire que j'ai étudié la criminologie lors de mes études de droit au niveau master et que cela m'a toujours passionné sans en faire mon métier.

    Attention, je dis que c'est passionnant mais j'avoue nettement que certains passages seront très difficiles à lire sans risque de vomir. Bref, ne mangez rien avant cette lecture. De toute façon, cela vous coupera l'appétit !

    Erik67 Le 27/06/2023 à 07:26:33
    Stéphane Bourgoin présente les serial killers - Tome 3 - Gerard Schaefer, Sex Beast

    Récemment, sur des réseaux sociaux, des internautes réclamaient la peine de mort pour le tueur de DRH. Je me demande ce qu’il faudrait faire pour Géard Schaeffer tant il représente le monstre absolu.

    Etienne Jallieu alias Stéphane Bourghouin, qui se présente comme un éminent criminologue alors qu'il n'a obtenu aucun diplôme en la matière, lui a rendu une visite en prison afin d'étudier sa psychologie l'avoue à la fin avoir vécu un véritable calvaire. Il a senti une aura maléfique autour d'un homme qui clamait son innocence avec le sourire alors que les meurtres qu'il a commis.

    La perversité de cet homme croyant catholique n'a aucune limite. Certes, un meurtre reste un meurtre par l'acte de donner la mort. Cependant, la façon de la donner peut compter. Or, il infligeait des souffrances atroces aux victimes en leur promettant qu'elles allaient souffrir. Il n'avait aucune pitié. On est dans le pire de ce que peut nous apporter la race humaine.

    L’origine du mal se situe encore une fois dans l'enfance avec des parents qui font des différences de traitement. Voilà ce qui peut conduire à devenir l'un des pires meurtriers de l'histoire des Etats-Unis.

    Le pire monstre est sans doute celui qui s'ignore. Et c'est justement bien le cas en l'espèce avec un homme qui ignore la totalité de ses vices : scatophile, nécrophile, zoophile, sadique, manipulateur...

    Evidemment, c'est une lecture qui fera froid dans le dos mais qui est nécessaire si on veut comprendre et analyser sans être dans un jugement vindicatif.

    Erik67 Le 26/06/2023 à 07:22:47
    Solo : Chemins tracés - Tome 2 - Siro

    Pour rappel, nous savons que l'auteur Oscar Martin, qui se concentre sur son excellente série principale Solo, a laissé tomber le crayon pour le transmettre à l'espagnol Alvaro Iglésias dont c'est la première série. Précisons également à toutes fins utiles qu'il ne s'agit pas d'un membre de la famille du célèbre chanteur. Par ailleurs, il arrive à reproduire plus ou moins le même univers graphique.

    La deuxième caractéristique de cette série dérivée est que l'on recommence en prenant un chat à la place d'un rat ou d'un chien. On suivra donc les aventures de cette féline prénommée Fortuna, guerrière solitaire, dans ce monde cannibale et qui est en quête de survie. Il faut dire que ces animaux ressemblent énormément aux humains dans leurs attitudes et postures.

    Alors que le premier tome a tenu toutes ses promesses malgré ces divers changements, le second parvient à tenir la route malgré des révélations un peu trop étonnantes via l'introduction du personnage de Siro qui a veillé sur Fortuna durant toutes ces années. C'est un univers apocalyptique toujours aussi noir mais qui laisse parfois percer un peu d'espoir.

    Fortuna a également une enfant ce qui suppose que de nombreuses années ont passé depuis la fin du premier tome. On en sait pas vraiment comment elle s'est retrouvée dans cette situation et ce n'est visiblement pas important.

    A noter que ce titre devait apparaître il y a déjà plusieurs mois et qu'il a été sans cesse reporté. Du coup, sa récente parution est passée totalement inaperçue. Comme je suis acheteur, j'ai littéralement loupé sa sortie.

    Au final, ce titre est bien différent du premier par une approche un peu différente censée redynamiser le scénario. Je suis plutôt preneur. A voir ce que cela va donner par la suite. C'est comme un carnet de voyage qui n'est pas terminé car cela s'ouvre vers de nouvelles perspectives.

    Erik67 Le 25/06/2023 à 09:34:10

    C'est un véritable drame qui a touché les passagers d'un vol qui s'est écrasé dans la cordillère des Andes en octobre 1972 principalement une équipe de rugbyman uruguayen. Non seulement, ils ont survécu au crash mais ils ont vécu dans des conditions extrêmes pendant plus de deux mois avant d'être secouru à 4000 mètres d'altitude. On peut les désigner comme les survivants de l'impossible !

    Tout le monde les croyait mort après d'actives recherches. Leur survie a été possible grâce à du cannibalisme à savoir manger la chair des morts ce qui a heurté profondément l'opinion publique en ces temps-là. Il a fallu également que deux survivants partent un peu au hasard et sans équipement adéquat pour chercher de l'aide en tentant de regagner une vallée.

    J'avais vu un film en 1993 qui retraçait ces événements avec Ethan Hawke s'intitulant « les survivants ». Il est vrai que depuis, c'est tombé en désuétude. Pour les 50 ans de ce terrible drame, les auteurs le racontent dans une belle BD. Il est surtout question d'instinct de survie et d'entraide pour vaincre ces difficultés extrêmes. C'est la détermination d'une poignée d'hommes face à une situation cauchemardesque et cela force le respect.

    La question légitime est de savoir si au prix de la survie, on aurait fait de même. Ce n'est pas évident. On suivra avec intérêt les mésaventures des naufragés des Andes. C'est tout de même un récit saisissant et ahurissant de la condition humaine face à la survie.

    Au final, il y a eu 16 survivants à la fin après ces deux mois de galère. Cela me rappelle étrangement cette histoire de 4 gamins qui survivent également à un crash d'avion dernièrement en Colombie après 40 jours passés dans une jungle hostile. Bref, la survie est possible et il ne faut jamais perdre espoir.

    Bref, j'ai été plutôt captivé par ces survivants abandonnés à leurs sorts qui ont su repousser leurs limites jusqu'au paroxysme afin de s'en sortir. Les histoires vraies sont parfois extraordinaires !

    Erik67 Le 24/06/2023 à 08:28:45

    Le burn-out, un mot que l’on entend assez souvent ces derniers temps. Pourquoi tel salarié n’est pas présent dans l’entreprise ? Il est en burn-out laissant alors ses collègues dans la panade. Pourtant, cet employé n’est pas une foudre de guerre. Bref, c’est parfois une excuse assez pratique pour se prendre un bon temps de repos tout en obtenant de la compassion autour de soi.

    La BD ne traitera pas de cet aspect mais plutôt du vrai burn-out qui touche des millions de français. Ce terme désigne un épuisement professionnel mental et physique lié à son activité professionnelle. Le travail génère du stress dans toutes les professions. Du coup, tous les travailleurs sont concernés par cette souffrance au travail. Près de 500.000 travailleurs seraient actuellement en détresse psychologique au travail actuellement.

    Une autre forme est le bore-out où l’on s’ennuie au travail car on est placé dans un placard par exemple (vécu négatif, manque de stimulation, sous-charge de travail). Oui, l’épuisement professionnel peut se réaliser par l’ennui également. C’est actuellement le genre de situation qui touche surtout les séniors dont on ne sait plus que faire. Avec cela, on nous demande de travailler encore plus longtemps jusqu’à 67 ans pour avoir droit à une retraite pleine ce qui peut paraître un peu contradictoire.

    Les signes du burn-out sont le manque d’enthousiasme au travail et des difficultés de concentration, une forte anxiété, des troubles du sommeil et de l’humeur, une tendance à s’isoler, une diminution de l’estime de soi…

    A noter que le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie propre mais une spirale dangereuse pouvant conduite au basculement dans la maladie (dépression ou maladie somatique). Les médecins qui délivrent des arrêts de travail le feront au titre de la dépression qui est pourtant une autre affection. Il faut savoir qu’on peut être très bien dans sa vie privée et pas du tout dans sa vie professionnelle. Quand il y a empiétement sur les deux, cela devient dangereux.

    Là, on va se concentrer comme l’indique le titre sur les rescapés du burn-out. Comment le soigner ? Généralement, il faut une période de repos accompagné d’une psychothérapie pour nous aider à mieux gérer le stress. Ce syndrome peut avoir de graves conséquences sur la santé physique et mentale d’un individu sur sa vie professionnelle, sociale et familiale.

    J’ai bien aimé la BD car elle est simple et didactique pour bien comprendre ce phénomène de société. On va suivre l’exemple de trois individus différent travaillant dans des domaines variés à savoir une aide-soignante dans un EHPAD, un jeune professeur de français et une responsable marketing dans une start-up.

    On est dans un monde de plus en plus connecté et où cela va de plus en plus vite. Il faut garder le rythme pour ne pas être perdu. Cela favorise le surmenage.

    Le dessin assez simplifié mais coloré permet de comprendre facilement le concept de ce mal sournois. Mécanismes, causes et thérapies seront au programme de ces 130 pages. C’est assez pédagogique et cela donne des pistes pour s’en sortir.

    Par contre, comme dit, cette BD ne va pas voir tous les aspects concrets. Généralement, quand l’employeur apprend le motif de l’arrêt-maladie, le salarié ne pourra pas compter sur une promotion, voir une évolution professionnelle. C’est mal vu. Certes, il en va de la santé du salarié mais généralement ce dernier s’accommode et vit avec.

    Le monde du travail est actuellement en train de changer sous l’effet du télétravail et d’une nouvelle génération qui envoie les employeurs balader à juste titre. Quelle est la place du travail dans ma vie ? cela ne constitue plus la composante essentielle. Ma très jeune collègue bardée de diplômes qui en font le moins possible afin de se préserver m’indique que le travail est seulement alimentaire près avoir durement négocié son salaire (qui généralement dépasse celui d’un cadre après 30 ans de carrière).

    C’est un sujet qui peut arriver à tout le monde. Du coup, c’est une lecture qui peut s’avérer assez utile pour être dans la compréhension de ce processus entre les causes et les conséquences. Cela donne en tous les cas de l ’énergie pour continuer. J’ai bien aimé également le petit guide en fin d’album qui permet de compléter le récit sur l’aspect psychothérapie. Bref, en conclusion, un sympathique ouvrage qui permet de mieux appréhender ce mal du siècle. Par ailleurs, je crois que c’est la première BD du genre sur ce phénomène.

    Erik67 Le 23/06/2023 à 07:48:04

    Cet album raconte les dernières heures de la célèbre ville de Troie en Grèce lors de la célèbre bataille. Agamemnon mène un siège depuis 10 ans contre le roi Priam qui a réussi jusqu'ici à protéger son peuple.

    Or, cette BD nous fait surgir un troisième acteur savoir le roi des Hittites Hattusili III qui régnait alors sur un grand empire de l'Asie Mineure dans l'actuelle Turquie. Il siégeait après avoir détrôné son neveu dans sa capitale Wiloucha. Le fait marquant est qu'il n'honorera pas l'alliance qu'il avait fait avec Troie en venant à son secours. C'est comme si l'OTAN n'intervenait pas en cas d'attaque de la Russie poutinienne face à un pays membre. Bref, cela ne se fait pas.

    Pour autant, fallait-il en faire tout un album alors que l'action se concentre surtout sur l’assaut ingénieux de Troie grâce au stratagème d'Ulysse ? C'est la question légitime qu'on pourrait se poser.

    On verra également que les athéniens ne feront pas dans la clémence mais dans la barbarie la plus horrible. On se souviendra d'une scène mémorable avec un bébé balancé au-dessus des remparts de la ville. La violence sera incomparable et d'une cruauté rarement égalé notamment envers les femmes.

    En même temps, j'apprécie quand une BD historique traite d'une réalité aussi dure soit-elle du moment où c'est véridique. On sait que les combats n'ont jamais fait dans la dentelle. Il y a un côté mature et adulte que j'apprécie tout de même. Il faut juste avoir le cœur accroché.

    Pour autant l'attaque des murènes sur le père et ses deux fils paraît absolument incroyable et presque du domaine du fantastique. Or, cela va faire basculer le destin de la cité de Troie. Je n'en révélerais pas davantage.

    Cet album constitue un beau travail malgré quelques défauts. Il est dommage de ne pas s'être totalement concentré sur l'Empire Hittite qui a eu tout de même la fin qu'il méritait à la lecture des événements. A découvrir surtout pour les amateurs d'Antiquité.

    Erik67 Le 22/06/2023 à 08:37:39
    Prométhée - Tome 23 - Entre chien et loup

    Je peste actuellement contre ces séries longues. Prométhée devait à la base comporter quelques tomes. Je me suis lancé tout de suite dans l'achat avec la parution du premier en 2008. On est désormais à 23 tomes. C'est ce genre d'expérience qui fait que je n'achète plus forcément les séries de Christophe Bec qui recèlent pourtant de bonnes idées à l'exception cependant de Carthago.

    Je viens par exemple de vendre mes 19 tomes de la série « Hauteville House » que je n'ai plus envie de suivre. Certes, ce n’est pas du Bec. Actuellement, j'ai un réel sentiment de lassitude. Cela n'avance guère et ce n'est plus du tout innovateur. On perd souvent la substance et donc de l'intérêt à poursuivre. Je privilégie désormais les formats courts qui font également du bien au porte-monnaie.

    Pour autant, et c'est bien la première fois, Christophe Bec intevient dans un mot en fin d'album pour indiquer qu'il ne reste plus que deux tomes qui se présenteront sous forme de préquel et de sequel. Il admet qu'il s'agit là de sa série la plus longue développée au cours de sa carrière.

    Ce 23ème tome est la synthèse entre deux grands cycles : un premier de 12 tomes et un second de 10 tomes. C'est un album pivot qui donne les réponses attendues et qui ne seront d'ailleurs pas extraordinaires. Même notre héros pourtant champion de golf avait vu juste contre la myriade de scientifiques de tout poil.

    C'est tout de même une grande aventure qui s'achève progressivement et qui aura fait tenir sur près de deux décennies. Bref, il fallait quand même avoir du courage et de la patience en qualité de lecteur.

    On retiendra en moralité finale que l'histoire est un perpétuel recommencement. C'est le philosophe grec Thucydide qui le dit. Il n'a pas tort.

    Erik67 Le 21/06/2023 à 07:33:01

    On se rend compte que de plus en plus de femmes ont des difficultés pour faire des bébés dans une société qui a été profondément transformé ces dernières décennies. Les femmes travaillent et conçoivent de plus en plus tardivement ce qui semble poser quelques petits problèmes d'ordre biologique notamment autour des 35 ans. A noter également la grande part de responsabilité des employeurs qui pénalisent la maternité.

    Le taux de fécondité s'écroule sur toute la planète à quelques exceptions près. Même la Chine a inversé sa politique pour y faire face. On pensait que l'humanité dépasserait les 10 milliards d'être humain mais la tendance s'inverse. Bref, l'infertilité est un problème de santé publique qui concerne actuellement 20% de la population.

    On va s'intéresser à l'auteure Marie Dubois, une femme actuelle face à la difficulté d'avoir un enfant. Elle ne souhaite pas recourir à l'adoption pour des raisons évoquées qui sont compréhensibles. Non, elle veut absolument tout tenter pour avoir un enfant. On va vivre ses déceptions et ses galères dans ce long chemin entre la PMA et la FIV.

    A noter un passage assez édifiant sur les violences gynécologiques qu'il convient de dénoncer contre certains praticiens sans empathie. Oui, le monde médical ne sera pas épargné et c'est tant mieux pour décrire une certaine réalité. Il s'agit d'un témoignage avant tout et non d'une BD médicale.

    La théorie du blocage psychologique actuellement en vogue sera également dénoncée non sans raison. Cela permettra à de nombreuses femmes confrontées au même problème de se déculpabiliser.

    J'ai bien aimé le ton de l'humour sur un sujet grave. J'ai adoré le graphisme assez simpliste mais précis qui fait qu'on peut lire assez vite et surtout agréablement. On passe un très bon moment d'où ma note qui traduit le ressenti.

    Au final, un ouvrage très intéressant sur une question d'actualité touchant au devenir de l'humanité mais également à une situation purement personnelle. Cela brise également certains tabous et c'est tant mieux.

    Erik67 Le 20/06/2023 à 07:23:39

    Je connais Bansky à travers les frasques d'un tableau qui s'est autodétruit lors d'une célèbre vente aux enchères chez Sotheby's. Il faut dire que ses œuvres se vendent des millions de dollars. On ne connaît pas le visage de cet artiste qui demeure assez mystérieux et qui a commencé en taguant des mures dans les rues de Londres.

    J'avais envie d'en savoir un peu plus en lisant cette biographie adaptée en bande dessinée sur cet artiste moderne hors du commun. Pour ma part, j'ai toujours beaucoup apprécié ses œuvres qui me parlent vraiment.

    Tout d'abord, j'ai trouvé la manière de présenter cet artiste tout à fait original à travers un jeune qui s'adonne au street art et qui se fait coincer avec une jeune fille désirant résoudre le mystère de son identité. Evidemment, on ne le sera sans doute jamais.

    Pour autant, il s'agit de nous décrire l'essence de son art et surtout ses faits d'arme à travers le monde en utilisant la technique des pochoirs pour se rendre plus rapide et échapper aux forces de l'ordre.

    Il y a tout d'abord une dénonciation contre les multinationales qui engendrent des profits sur le dos de plus pauvres en les faisant travailler dans des conditions parfois déplorables dans les pays du tiers-monde.

    Sa première œuvre date de 1999 à Bristol dans une œuvre pour dénoncer la répression policière contre les raves notamment à Cologne et surtout à Seattle non autorisés. Par la suite, il y aura des liens avec les manifestations contre le GE et l'organisation mondiale du commerce. On saura que Bansky est anticapitaliste et contre le consumérisme et surtout contre l'argent. La destruction de son œuvre en sera d'ailleurs la preuve formelle comme pour délivrer un message sur le fait qu'il garde le contrôle sur ses œuvres.

    Il est également contre les guerres. On se souvient de la photo de la petite fille nue du Viet-Nam qui échappe aux bombes de napalm qui court avec Mickey et Ronald McDonald comme pour dénoncer l'américanisme qui fait la guerre alors que les habitants vivent dans un monde presque féerique. Il met en avant de façon humoristique un gros décalage qui concourt à rendre un sens tout particulier à ses œuvres.

    Idem sur le mur de Gaza pour dénoncer Israël qui attaque constamment les palestiniens en les cloîtrant et en les isolant du reste du monde. Il fera construire un hôtel cloîtré de dix chambres à Bethléem face au mur.

    Il utilise surtout l'ironie comme une arme en faisant un contraste entre ce qu'il souhaite dénoncer et les choses futiles et artificielles. On peut par exemple citer les billets de banque à l'effigie non de la reine Élisabeth II mais de la défunte Lady Diana.

    Bansky est le roi du street art car il a su s'adapter à l'environnement pour la création des ses œuvres. Parfois, elles sont réellement très éphémères entre la destruction et le vol.

    J'ai adoré cette biographie sur Bansky qui est pour moi un artiste de légende par le message qu'il véhicule au monde entier en s'affranchissant de toutes les règles comme quand il s'immisce dans les plus grands musées du monde entier pour afficher ses toiles et dessins. Oui, je l'avoue, il me fascine réellement.

    Que dire sinon qu'il a réussi à être très bien côté ce qui est un comble quand on connaît l'aversion de l'artiste contre l'art traditionnel ? Il restera un mystère mais bien plus encore une sorte d'icône inaccessible qui suscite toujours une réaction du public.

    Comme dit, il laisse une œuvre intangible qui peut se manifester n'importe où, n'importe quand. Personne ne pourra jamais la posséder. Il a gagné en quelque sorte. Finalement, qu'importe de savoir qui il est vraiment ; c'est son œuvre que l'on retiendra pour la postérité.

    Erik67 Le 19/06/2023 à 07:28:37
    In memoriam - Tome 1 - Manon

    Dans un monde uchronique ressemblant tout de même au nôtre où des gens normaux vivent également avec des sorciers utilisant la magie pour leur acte quotidien, nous suivons une policière en couple avec une autre sur le point d'avoir un bébé qui tente d'arrêter le marché noir des artefacts.

    Une catastrophe magique de grande ampleur intervient à Paris ce qui provoque un changement de société. L'heure n'est plus à la rigolade mais à la répression à tout va. A noter que la scène d'ouverture est magistralement réussie pour nous donner envie de poursuivre.

    Il y a certes quelques bonnes trouvailles mais assez de péripéties diverses pour ne pas perdre le fil. C'est une BD plutôt tonitruante basée sur l'action et la rapidité des scènes qui s'enchaînent.

    On pourrait penser au monde d'Harry Potter mais ce concept-ci est plutôt éloigné ce qui est rassurant. On a droit à une autre proposition, un autre univers ce qui n'est pas pour nous déplaire.

    J'ai beaucoup aimé l'élégance du trait de Djet qui donne dans le réalisme tout comme dernièrement dans son œuvre « Le monde selon Zach » qui m'avait séduit. Les personnages sont plutôt bien dessinés et le décor n'est absolument pas négligé. Tout cela concourt à une lecture plutôt agréable.

    Bref, ce premier tome qui démarre cette série est réussi malgré quelques défauts liés au manque de psychologie des personnages. A être trop dans l'action et le spectaculaire, on en oublie parfois les fondamentaux. Mais bon, on ne va tout de même pas bouder notre plaisir à suivre les aventures de Manon, notre jeune policière qui ne manque pas de peps dans un Paris, capitale des Arts et de la sorcellerie complètement dévasté.

    Erik67 Le 18/06/2023 à 09:35:52

    La série noire continue et se termine fort heureusement avant de connaître l'agonie...

    Je n'arrive décidément pas à aimer cet auteur Andrian Tomine pourtant adulé qui propose des univers qui me paraissent assez stériles. Il y a de la vacuité dans les dialogues et dans les situations présentées. Le mal être contemporain est pourtant exploré sous toutes ses formes.

    Le dessin présenté sur un petit format n'est décidément pas adapté car certaines petites pages contiennent 20 cases. Le style graphique est plutôt froid et les personnages peu expressifs ce qui laisse peu de place à l'émotion ou à tout autre sentiment d'ailleurs. C'est franchement ennuyeux à lire. Encore une fois, cela n'engage que moi.

    Cependant, les inconditionnels de l'auteur pourront se laisser tenter par cette œuvre mélancolique stylée, les autres peuvent aisément laisser tomber. Moi, je passe encore mon tour.

    Erik67 Le 18/06/2023 à 09:32:06

    Il faut se rendre à l'évidence que la BD, ce n'est pas que du bonheur, de la qualité et de la satisfaction. Loin s'en faut ! Je me réjouis qu'il existe un site comme BD Gest pour nous permettre d'émettre des avis qui ne sont pas forcément positifs et baigné dans la béatitude afin de faire le tri dans cette multitude d’œuvre.

    Pour le reste, la majorité des sites encensent les différentes BD sans faire la distinction parfois nécessaire pour bien orienter. Or, j'ai bien peur que vous soyez dégoutté à tout jamais de la BD en commençant par cette « œuvre ».

    C'est muet au départ et très naïf. Quand vient les dialogues, cela fait un peu bizarre comme un cheveu sur la soupe. On suivra la vie d'un homme boule qui a un ami carré genre boîte à clown. Bref, l'humour est burlesque et tombe souvent à plat.

    Par ailleurs, c'est également sur un mode bichromique entre le rouge et le marron ce qui confère un charme désuet à cette œuvre. Le style est beaucoup trop épuré à mon humble goût. Pour le reste, je n'ai pas été emballé par ce récit qui manque de saveur.

    Du même auteur canadien, « les rois du pétrole » m'avait fait le même effet.

    Erik67 Le 17/06/2023 à 09:07:04

    Je tiens d'emblée à préciser que ne suis pas un grand fan des œuvres de cet auteur Jean-Claude Denis qui a pourtant reçu le grand prix à Angoulême en 2012. Ce sont des choses qui arrivent que de ne pas être en adéquation. La BD, c'est quand même une alchimie particulière.

    Il y a déjà cette ligne claire qui me semble totalement dépassée à notre époque mais dont la plupart des vieux auteurs semblent être attachés ce qu'il faut respecter. Certes, mais moi, je ne suis pas obligé d'aimer pour faire bien. Par ailleurs, les couleurs assez fades appliquées à la simplicité du dessin m'ont totalement achevé.

    Après, je me retrouve dans un album avec de courts récits qui semble être des fonds de tiroir datant d'ailleurs des années 90 qu'on rassemble en 2021 pour booster les ventes. Désolé de le dire ainsi mais ce que je ressens à cette lecture. Et puis, les dialogues sont toujours aussi ennuyeux à mourir, foudroyé sur place. Vivement le Nouveau Monde car assez de l'ancien ! Je sens que je vais me faire lyncher pour ce cri du coeur...

    Bref, vous l'aurez compris, ces récits ne m'ont guère passionné. Je n'ai ressenti aucune émotion. J'ai l'impression qu'avec ce type d’œuvre, soit aime du premier abord, soit on déteste. Personnellement, ce n'est pas trop mon genre. On changera de librairie sans complaisance.

    Erik67 Le 16/06/2023 à 07:19:04

    Même si la Russie ne m’attire guère en ce moment, on peut néanmoins s’intéresser à la culture et au folklore de ce pays ancestral à travers l'une des légendes les plus connues à savoir Baba Yaga. Comment est née cette sorcière qui fait si peur aux populations locales ? C'est tout le sens de cette BD qui va nous plonger au cœur de sa jeunesse et de sa vie.

    Elle est connue pour enlever et manger les enfants mais ce n'est pas tout à fait le cas dans ce récit. Il y a les croyances qui forment un mythe et la réalité un peu moins facile. Si elle est surtout représentée comme une vieille femme terrifiante, Baba Yaga peut également jouer le rôle d'une femme sage et serviable.

    J'ai trouvé le scénario d'une intelligence rare car il permet véritablement de faire un traitement plutôt original et intimiste de ce personnage si décrié. On voit que Yaga a été victime de l'hérésie et surtout de l'hypocrisie de ses compatriotes. Elle a essayé de mener sa propre vie à l'abri de ces gens mais la méchanceté et la cruauté humaine refont toujours surface dans un monde marqué par les guerres du Tsar.

    La mise en forme est également des plus réussie grâce au dessin presque enchanteur de Pedro Rodriguez. A noter un trait clair et précis. Que dire également d'une colorisation parfaitement maîtrisée qui rend la lecture très agréable !

    Antoine Ozanam signe avec ce titre l'un des plus réussi de sa longue carrière car cette version est tout simplement magnifique. Voilà, c'est dit.

    Quand vous croiserez une horrible sorcière d'apparence, vous changerez peut-être d'avis en lisant Yaga.

    Erik67 Le 15/06/2023 à 07:44:22

    Les Black Panthers ont sans doute permis, par leur combat, de changer progressivement les lois raciales concernant la population afro-américaine pour plus d'égalité de droits. Certains de leurs membres l'ont chèrement payé en passant beaucoup d'année derrière les barreaux.

    Cette BD va s'intéresser à trois d'entre eux qu'on a appelé les trois d'Angola, nom de la célèbre prison de Louisiane, un état du Sud plutôt raciste. L'un d'eux est devenu tristement célèbre en devenant la personne au monde à avoir passé le plus de temps en détention à l'isolement. Cela constitue réellement une profonde atteinte aux droits de l'homme.

    On apprendra également que ce prisonnier du nom d'Albert Woodfox qui signe d'ailleurs la préface était innocent des crimes dont il était injustement accusé pour des raisons politiques. Au vu des éléments fournis par la BD dans son argumentation, son innocence ne fait aucun doute.

    Je ne peux que maudire le système judiciaire américain qui n'a pas fait son travail correctement. Que dire également sur les établissements pénitenciers qui n'ont rien à envier. Les fouilles annales étaient le lot quotidien des prisonniers d’origine africaine comme une pratique ancestrale de l'esclavage. Un acte de justice viendra proscrire cette pratique en 1978.

    Je suis vraiment admiratif du courage de cet homme qui a survécu contrairement à l'un de ses amis militants. C'est comme un nouveau Nelson Mandela. On ne peut qu'espérer que la situation s'améliore. Cependant, l'élection récente de Donald Trump à la présidence n'est pas de bon augure car le système semble être réellement vicié par le racisme. Il y aura encore du chemin à parcourir pour protéger et servir le peuple.

    J'ai lu la nouvelle édition de cette BD reparu en 2017 à l'occasion de la libération d'Albert Woodfox qui a subi la ségrégation raciale de la manière la plus ignoble et la plus inhumaine. Oui, cela reste un témoignage utile pour lutter contre la haine.

    Erik67 Le 14/06/2023 à 07:41:08

    Le thème des gueules cassées a été abordé dans la bande dessinée il n'y a pas si longtemps quand on a suivi le parcours de Suzanne Noël, première femme médecin en chirurgie esthétique (à mains nues). Il y a eu également « L'atelier des gueules cassées » mais ce titre n'avait pas été une réussite du genre.

    Avec la chambre des officiers, on a droit à une proposition tout à fait intéressante sur ce phénomène qui a touché des milliers de combattants lors de la première Guerre Mondiale qui fut une boucherie sans nom à cause de politiques et des généraux irresponsables. Je suis toujours abasourdi d'horreur quand je vois une rue qui porte le nom du maréchal Joffre. Mais bon.

    La France a payé un lourd tribut avec plus de 2 millions d'homme, des jeunes notamment qui sortaient à peine de l'adolescence. Bref, une véritable génération sacrifiée. Les survivants n'ont pas eu une vie facile avec un corps souvent meurtri par les éclats de balle ou d'obus.

    Nous allons suivre un beau jeune homme Adrien Fournier qui sera victime d'une explosion dès le commencement de la guerre avec comme conséquence un véritable trou dans le visage qu'il sera particulièrement difficile de réparer pour rester en vie.

    Il était tombé amoureux d'une jeune femme lors de la mobilisation. Il lui sera impossible de la reconquérir avec un tel visage qui est complètement détruit. On éprouve beaucoup de peine et de compassion pour lui sachant que des milliers d'autres ont vécu réellement un tel calvaire.

    Cette BD montre cet aspect des choses qui est l'une des caractéristiques de cette guerre. Les avancées technologiques ont provoqué la mort, la destruction et les blessures. Il convenait sans doute de s'adapter à ce nouvel état de fait sans faire la guerre comme autrefois en ligne rangée dans des tranchées.

    La fin de cette BD est tout de même marqué par de l'espoir même si cela n'a pas été facile. C'est une touche sans doute bienvenue pour ne pas terminer dans la dépression la plus ultime. Le pire, c'est qu'on pensait à la fin de ce terrible conflit que cela serait la dernière des grandes guerres. Cependant, l'Allemagne sous Hitler n'avait pas dit son dernier mot...

    J'ai beaucoup apprécié ce dessin tout à fait réaliste qui décrit à la fois les paysages et les personnages de façon remarquables. Il est question de difformités et ce n'était guère facile de pouvoir en faire une représentation aussi réaliste. C'est bien quand les images ne gâchent pas le résultat.

    Sur un sujet qui ne m'attirait guère au départ, cet album a su m'emporter et me toucher. C'est donc un pari réussi. En tous les cas, c'est un album que je conseillerais sans hésiter.

    Erik67 Le 13/06/2023 à 07:27:08
    Les gouttes de Dieu - Mariage - Tome 24 - Tome 24

    Les gouttes de Dieu font partie de ces mangas que j'achète à chaque parution afin de compléter ma collection. Je le fais actuellement pour « Arte » et « Vinland Saga » qui ont des parutions plus espacées.

    Il est vrai que cette collection dépasse allègrement les 78 tomes si on comptabilise les 44 de la série mère. Il faut savoir que « Mariage » est simplement la suite avec ce nouveau concept de marier les bons à des plats cuisinés.

    Nos deux principaux protagonistes sont en France à la recherche des gouttes de Dieu, le vin ultime. Shizuku pense que c'est un Bordeaux quand son adversaire Tomine penche plutôt pour un Bourgogne. Au moins, on est rassuré, ce nectar ultime ne sera ni japonais, chilien ou californien. La France demeure le pays du vin.

    Notre héros va même goûter un Châteaux Lafite de 1881 soit il y a plus d'un siècle. Bref, le vin résiste parfois au temps mais il faut le boire à un moment donné sinon, il peut perdre de sa saveur.

    C'est également assez intéressant de voir qu'il s'agit d'un vin crée par les hommes en réponse à la prière des hommes. Il y a comme un parfum quasi religieux qui relève du divin. Bref, on sent que l'on se rapproche du grand final. Il est intéressant de voir les cheminements de ses adversaires même si encore une fois, on fait la part belle à Shizuku.

    Les défis ont été suffisamment diversifiés au fil des différents tomes. On revient à l'enquête pour déterminer quelle est donc cette fameuse bouteille. Bref, les fondamentaux de cette quête.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est toujours aussi soigné et qu'il accompagne toujours aussi bien ce récit. Il faut savoir que la dessinatrice Shu Okimoto est la sœur du scénariste Tadashi Agi, tout deux amateurs de vins.

    C'est toujours un plaisir de découvrir les différentes facettes de l’œnologie. Nul doute que cette série a contribué à faire connaître cette discipline autour du monde entre ses particularités et ses traditions sans oublier son histoire.

    Erik67 Le 12/06/2023 à 07:31:26
    Les futurs de Liu Cixin - Tome 13 - L'humanité invisible

    On arrive presque au bout de cette collection des futurs de Liu Cixin qui comportera 15 volumes qu'on peut lire d'ailleurs séparément. On en est au 13ème tome, celui qui est censé porté bonheur ce qui est bien le cas en l'espèce après quelques nouvelles plutôt décevantes.

    Le titre est un peu trompeur car on croit que l'humanité est devenue invisible. Sans doute à l’œil nu. Il est vrai que les progrès des nanotechnologies ont permis la miniaturisation ce qui présente pas mal d'avantages comme consommer moins de ressources. Il fallait y penser. Plus on est petit, moins on détruit la planète. Bref, c'est sans doute la voie d'un futur possible de l'humanité avant la destruction totale.

    Il est justement question d'avenir de l'humanité avant l'anéantissement. Là, il s'agit d'un rayonnement solaire qui va carboniser la planète. Mais bon, on se doute qu'il n'y aura sans doute pas besoin d'un événement cosmique pour que la race humaine disparaisse. L'homme peut s'en charger lui-même.

    Alors qu'on est sans doute dans l'un des titres les plus sombres de par son sujet, on va avoir droit à une leçon d'optimisme sans précédent qui apparaîtra comme presque féerique. Pour autant, les explications données semblent être très convaincantes ce qui rend ce titre assez particulier.

    Certes, c'est de la science-fiction mais qui interroge sur le moyen de pouvoir survivre à une catastrophe de grande ampleur voire à une éradication complète. Faut-il coloniser d'autres planètes ou tout simplement devenir encore plus petit ? C'est quand même assez ingénieux dans les solutions apportées.

    J'ai vraiment été séduit par cette lecture car elle donne foi en l'humanité malgré tout et procure un certain espoir de recommencement.

    Erik67 Le 11/06/2023 à 10:08:58
    Slice of Life - Tome 1 - Tome 1

    J'ai adoré l'entrée en matière de ce manga pas comme les autres. Le premier chapitre nous ballade sur une île japonaise plutôt isolée où évolue un groupe de quatre amis qui perdent leur maîtresse d'école mais qui gardent le contact avec elle via des courriers. Il s'agissait pour elle de leur donner les chances de réussir dans ce pays où tout semble être concentré sur la capitale Tokyo et les grandes villes.

    Sitôt ce premier chapitre terminé, on se rend compte qu'il y a une histoire dans l'histoire à la manière de poupée russe que l'on découvre au fur et à mesure. L'effet est garanti pourvu qu'on ne lise pas le dos de ce manga pour ne pas se faire spoiler ce qui est difficile quand on veut savoir de quoi cela parle au juste.

    C'est une belle mise en perspective puisque l'on va se concentrer sur la vie d'un mangaka qui a arrêté ses histories à sensation pour se concentrer sur des tranches de vie de campagnard. Il vît également sur cette île qui paraît isolé du monde mais sans m'être véritablement.

    On se rend compte que la vie d'un mangaka n'est pas très facile puisque le succès n'est pas toujours au rendez-vous. Pour autant, celui-ci se paye le luxe d'avoir un employé qui a 10 ans de moins que lui soit 22 ans et qui est à son service depuis 10 ans. Si on fait un simple calcul, on arrive à 12 ans ce qui ne paraît pas très crédible. Mais bon, il faut croire que personne ne relit les mangas avant publication sur d'autres continents.

    Globalement, il en ressort une certaine fraîcheur et une originalité qui sera de mise sur des histoires du quotidien avec pour thème principal le processus de création d'une œuvre. Le trait fera dans l'efficacité. Au final, un agréable manga à découvrir !

    Erik67 Le 10/06/2023 à 07:49:30
    Pacotille - L'enfant esclave - Tome 2 - L'île de la liberté

    J'ai eu un peu de mal au début de ma lecture avec une scène de marché en Afrique au royaume du Kongo en 1685. On se croirait presque sur un marché ordinaire de fruits et légumes de nos jours. J'ai tout de suite senti un anachronisme qui m'a titillé. Quand une BD traite d'un sujet historique sérieux comme l'esclavage, il faut que cela soit authentique et crédible.

    Une dure réalité de l'esclavage était que les portugais n'étaient pas très nombreux à leur arrivée par bateau sur le continent africain. Ils se sont servis des rivalités entre tribus pour asseoir leur domination. C'est parce que certains africains ont choisi de se soumettre et de capturer des congénères de villages voisins que le début de l'esclavage de masse a été possible. Ils servaient d'intermédiaires grassement payés. Je pense que c'est bien de montrer comment cela a été rendu possible sans se voiler la face. Il y aura toujours des traîtres à leur peuple.

    L'esclavage est une véritable abomination qui a d'ailleurs été rétabli par Napoléon dans notre pays après la révolution française. C'est un véritable crime contre l'humanité qui s'est produit par le passé. Le destin de la petite Pacotille illustre ce que peuvent ressentir ceux qui été capturé par les traîtres lors de razzias pour être ensuite acheminés vers les Antilles. Un esclave est considéré comme un bien qui peut être vendu ou acheté, comme un objet.

    C'est un témoignage absolument poignant et déchirant. Ces enfants d'à peine 6 ans étaient mis au travail dans les champs de culture du tabac sans aucune forme de ménagement. La soumission aux maîtres est totale et tout contrevenant s'expose à la mort.

    Le passé a été douloureux pour Pacotille mais on sait d'ores et déjà que le futur lui réservera un avenir meilleur. Il faut passer par la fuite et les dangers que cela comporte. On suivra cela avec attention dans le second tome.

    Corbeyran qui est un des scénaristes les plus prolifiques du marché de la BD maîtrise parfaitement son sujet pour l'adapter à la jeunesse. Le dessin d'Olivier Berlion assure également parfaitement aussi bien pour les magnifiques paysages africain que celui de la Martinique. A noter la présence d'un cahier pédagogique très intéressant en fin d'album pour compléter le propos.

    Je trouve que c'est un ouvrage bien utile pour comprendre les origines de l'esclavage mais également voir ce qu'ils ont enduré. Le traumatisme est encore perceptible de nos jours et cela se comprend aisément.

    Erik67 Le 09/06/2023 à 07:43:13

    J'ai beaucoup apprécié cette BD de pure science-fiction tiré de l’œuvre originale de Romain Benassaya et qu'il adapte sur ce nouveau format afin de toucher plus de lecteurs.

    On est dans l'exploration spatiale afin d'aller coloniser une autre planète en 2182 après avoir totalement épuisé notre monde. Direction : la griffe du lion à seulement 24 années-lumière (soit 200 ans de voyage en hibernation).

    Or, les choses ne se passent pas comme prévu. Les humains voyageurs sont réveillés des milliers d'années après et se retrouvent enfermés dans un gigantesque tunnel dont ils ne trouvent pas la sortie. C'est certes un peu angoissant.

    La communauté va se diviser en deux groupes : ceux qui veulent survivre à tout prix quitte à rester dans ce trou à rat et les autres des explorateurs qui vont essayer de trouver la porte de sortie pour continuer leur périple à travers la galaxie.

    Arca m'a rappelé une BD de science-fiction que je viens de lire à savoir « Au-delà des montagnes » de Liu Cixin où un peuple était également enfermé dans un espace clos. C'est exactement la même problématique qui a été reprise un peu différemment mais toujours avec des explorateurs qui osent aller de l'avant.

    Je n'ai pas du tout aimé que la fin ne soit pas une vraie fin mais qu'il y aura une suite comme dans une série. Or, c'est présenté comme un one-shot, autant dire qu'il y a tromperie sur la marchandise. C'est une démarche qui manque d'honnêteté vis à vis du lecteur. J'ai été vraiment déçu. Mais bon, cela ne m'empêchera pas de lire la suite car il y a de véritables qualités intrinsèques dans cette œuvre.

    Il est vrai que l'intrigue est particulièrement prenante et qu'il y a de véritables rebondissements et surprises en tous genres. Le paradoxe temporel en fait partie. C’est assez bien conçu dans l'ensemble. Les personnages deviennent vite touchants ou détestables selon les cas. D'autres vont subir des évolutions. Tout cela reste très humain.

    Un mot sur le graphisme fin et précis pour indique qu'il va très bien avec ce genre de récit un peu angoissant dans sa claustrophobie. Cela colle véritablement à cette ambiance asphyxiante et sans concession. Les décors sont particulièrement réussis dans un genre qui rappelle un peu les mondes d'Aldebaran.

    Au final, c'est de la très bonne science-fiction pour les amateurs de ce genre. On ne peut le nier. Une vraie réussite en tout cas. Une lecture conseillée.

    Erik67 Le 08/06/2023 à 07:50:35

    C'est une BD qui met en honneur la célèbre cité de Honk Kong qui était une ancienne colonie britannique ayant été rendu à la Chine en 1997 lors de la rétrocession. Son centre urbain animé et très peuplé constitue un port majeur et un centre financier mondial saturé de gratte-ciel. C'est une ville qui affiche une santé économique hors du commun et certainement la ville la plus riche de Chine.

    Pour autant, c'est une cité qui a connu une relative liberté sous le joug britannique dont les habitants ont pu jouir pendant des décennies. Le modèle occidental est basé sur la démocratie et sur les libertés fondamentales. Or, ces libertés sont actuellement menacées par la Chine communiste dont le parti unique exerce un pouvoir quasi dictatorial sur l'ensemble du pays. Toute opposition est sévèrement réprimée. C'est le propre de toute dictature.

    Il est vrai qu'avec l’émergence et la politique de Deng Xioping, on avait cru à un moment donné à une ouverture de ce pays vers l'extérieur car ce dernier voulait le redresser économiquement. C'est Hong Kong qui a aidé à cette réussite chinoise et on l'a déjà oublié. Cependant, le fait marquant est le 4 juin 1989 lors des tragiques événements de la place Tienanmen où le gouvernement chinois n'a pas hésité à tuer ses étudiants révoltés dans un bain de sang mémorable. On parle d'un massacre de grande ampleur.

    A travers le monde, on allume des bougies le 4 juin afin de ne jamais oublier ces personnes qui sont mortes pour un peu plus de libertés dans des réformes politiques et démocratiques. Hong Kong le fêtait chaque année avant que la Chine interdit ce type de manifestation pourtant pacifique. On peut être puni pour déformation de la vérité et intelligence avec l'ennemi comme si c'était les USA qui avaient orchestré ces massacres abominables.

    L'explication officielle donnée par le gouvernement est que la majorité des manifestants étaient des criminels et des voyous, sans lien avec les étudiants, et que l’armée est intervenue pour sauver le socialisme en Chine. Ce pays ne recule décidément devant rien pour s'imposer sur la scène internationale. Hong Kong est malheureusement pris en étau.

    Cette lecture fait surtout la part belle aux manifestation pour la démocratie où le peuple de Hong Kong se révolte contre l'occupation chinoise qui ne respecte pas trop le principe fixé : un pays, deux systèmes. Il faut dire que les habitants ont toujours fuient les persécutions menées par la Chine. Ils ont également toujours connu la liberté ce qui a d'ailleurs contribué au formidable succès de leur modèle économique. Ceux de la place Tienanmen se battait pour plus de liberté alors que les habitants de Hong Kong se battent pour conserver leurs libertés déjà acquises et en voie de disparition.

    On se rend compte que cette cité a toujours été une terre d'accueil pour ceux qui fuyaient le communisme au Vietnam ou le génocide des Khmers rouges au Cambodge. Il faut dire que Hong Kong, c'est à la fois la liberté et la prospérité. Hong Kong fait cohabiter Orient et Occident, modernisme high tech et traditions ancestrales. C'est une ville cosmopolite totalement atypique.

    Cette BD est très instructive sur ce qui se passe là-bas et sur ce que les gens ressentent comme lorsqu'il sont sortis dans la rue par millions pour manifester. On avait jamais vu cela dans toute la Chine historique qui a jugé cela assez séditieux.

    Bref, les Hong-kongais se battent véritablement pour conserver leurs libertés et ils le font avec courage face à un inique ennemi qui se croit en terrain conquis sans comprendre ce qui motivent ces habitants. La liberté a toujours finit par l'emporter sur le long terme et les empires dictatoriaux ont tendance à s'écrouler.

    Certes, il y a ceux qui fuient avant qu'il ne soit trop tard (entre 2020 et 2021, près de 90.000 en exil). Cependant, il y a ceux qui restent et qui ne se laisse pas faire.

    Cette BD nous fait ouvrir les yeux sur ce qui se passe alors que nos yeux sont rivés sur l'Ukraine plus proche de nous. Le Royaume-Uni a t'il abandonné cette ville après lui avoir offert tant de libertés aujourd'hui menacées ?

    Gageons que ce courageux peuple puisse se rebeller et entraîner avec lui toute la Chine dans la démocratie. C'est le sens de ce titre « révolutions de notre temps ».

    J'ai rarement lu une aussi bonne BD qui nous montre l’ultime bataille de cette ville cité pour son identité et ses libertés.

    Erik67 Le 07/06/2023 à 07:37:32

    Le grand bazar de la charité fut une horrible tragédie qui fit plus de 120 victimes en mai 1897 surtout parmi les généreux donateurs de la bourgeoisie parisienne. C'est un peu comme si ceux qui aidaient les migrants disparaissaient brutalement en masse dans le naufrage d'un navire pour donner dans la comparaison.

    Ce drame met également en lumière les dommages collatéraux qui ne sont guère évoqué à savoir les brûlures qu'ont dû subir les femmes aristocrates survivantes. Certaines ont terminés à l'abri des regards dans un asile. C'est tout le sujet de cette BD qui met en scène deux héroïnes survivantes dont on va particulièrement s'intéresser.
    On pourra également regretter l'exploitation de cette tragédie par les médias de l'époque qui n'ont pas hésité à en rajouter. On apprendra que non, les hommes n'ont pas piétiné les femmes pour sortir des flammes. Certains furent d'ailleurs injustement accusés ce que nous verrons également dans cette œuvre.

    A noter que ce récit est tiré d'un roman de Gaëlle Nohant. Il est scénarisé par Quella-Guyot de manière tout à fait respectable. On pourra également souligner le trait du dessin de Wyllow avec ce côté réaliste et élégant que j'affectionne particulièrement. Bref, c'est joliment mis en image.

    J'avoue néanmoins que vers la fin, je me suis un peu perdu dans les méandres de ce récit qui va sur le terrain du secret de famille dans une société où les femmes sont mises de côté.

    Pour autant, dans l'ensemble, c'est une lecture qui apportera sans doute des précisions utiles sur la condition féminine à la fin du XIXème siècle dans notre pays. Il s'agira de ne pas confondre la part des femmes avec la part des flammes car ce n'est pas la même chose.

    Erik67 Le 05/06/2023 à 07:30:08
    Slava (Gomont) - Tome 1 - Après la chute

    J'ai bien aimé la préface de Pierre-Henry Gomont qui nous avoue que lorsqu'il a terminé l'écriture de ce récit, il n'y avait pas encore eu la guerre qui se joue actuellement en Ukraine. En effet, il s'agit d'une BD sur la Russie post-communiste.

    On peut en effet comprendre l'avènement de Poutine si on se remet dans le bain des années 90 à savoir les années Eltsine. Il faut dire que les 70 années de communisme ont plutôt façonné la Russie dans une dictature sans nom. L'idéal communautaire pour le bien du peuple a été bafoué pour servir une bande d’apparatchik.

    Quand le mur est tombé entraînant avec lui le régime de Gorbatchev, il y a eu une espèce de chaos où régnait la loi du plus fort. C'est le règne où les biens ont été distribué à quelques oligarques surpuissants qui se sont imposés à force de corruption. On verra de nombreux exemples dans la présente histoire et cela fait froid dans le dos.

    Notre jeune héros qui fut artiste peintre a grandi dans un monde qui ne faisait pas la différence entre escroc et marchand. On voit également qu'il s'est mis au service d'un homme sans foi ni loi qui vole les biens ne lui appartenant pas pour en faire son profit. C'est le capitalisme dans ce qu'il a de plus sauvage.

    Evidemment, cet état de fait a amené Poutine au pouvoir, lui qui fut un ancien du KGB. Le peuple l'a choisi. Il est désormais poursuivi pour crime de guerre par la Cour pénal international reconnu par plus de 123 états sur les 193 composant le monde. Gageons que ce dirigeant sera un jour condamné après un jugement équitable. Il est de toute façon déjà condamné par l'Histoire.

    Slava a des allures de récit comique mais le propos est tout de même assez sérieux. La fin de ce premier tome sera d'ailleurs assez salvatrice.

    J'ai plutôt bien aimé cette lecture malgré quelques longueurs.

    Erik67 Le 04/06/2023 à 20:58:06

    Un petit autocollant collé sur la couverture nous annonce qu'il s'agit de la conclusion de la jeunesse de Thorgal. On se souvient que ce dernier a parcouru un long périple et qu'il n'a qu'une hâte à savoir retrouver sa belle Aaricia afin de se marier avec elle et vivre une vie heureuse loin des tumultes de la folie des hommes.

    C'est un beau programme mais on sait à travers la série mère que cela ne sera pas de tout repos pour notre guerrier. On verra qu'une femme dotée de don de voyance va le prédire à Aaricia qui n'écoutera que son pauvre cœur.

    J'ai beaucoup aimé la dualité de ce récit qui se concentre sur le parcours de Thorgal qui va revenir entre les morts en affrontant une nouvelle épreuve. Quant à Aaricia, elle va découvrir un nouveau peuple et notamment un gentil garçon mais qui cache bien des choses à savoir Grym.

    La fin de cet album demeure énigmatique bien que j'ai ma petite théorie. On rencontrera à nouveau dans la série mère le fils de Grym dont l'identité n'a pas été révélé formellement. Cependant, un gros indice ne laisse plus trop de place au doute. Le pire, c'est que cela se tient avec les événements de la série originale. Je n'en dis pas plus mais c'est la très bonne surprise sur l'origine d'un individu qui m'avait fait cauchemarder durant mon enfance dans un album qui demeure d'ailleurs assez mémorable.

    C'est assez incroyable mais j'ai adoré la lecture de cet album qui s'avère être l'un des meilleurs de cette série dérivée des mondes de Thorgal. Il est bon de rester sur une note positive pour terminer en beauté. 

    Erik67 Le 04/06/2023 à 09:00:34

    Le souvenir que j'ai de Pocahontas, c'est le magnifique dessin animé de Walt Disney sortie en 1995. On nous la présentait comme la fille d'un chef de tribu qui semble avoir des pouvoirs chamaniques de communication avec la nature et les animaux. Elle semble être différente dans le fait de ne pas avoir peur de l'inconnu. Elle fera la rencontre de John Smith un blanc qui vient d'au-delà de l'Océan pour entamer une belle histoire d'amour.

    Certes, c'était la légende, la version conte de fée à savoir le mariage d'une amérindienne avec un anglais, symbole d'ouverture entre deux peuples différents sans doute pour justifier la colonisation qui a suivi. On sait que la réalité a été plutôt cruelle avec la pauvre Pocahontas qui terminera sa vie malade et très loin des siens. Elle meurt à l'âge de 22 ans.

    Voici la version de Patrick Prugne qui semble plus coller à la réalité même si on retrouve quelques caractéristiques du mythe développé par Disney. On sait que c'est une jeune adolescente plutôt ouverte et rebelle envers l'autorité paternelle. On sait qu'elle sauvera plusieurs fois John Smith. Par contre, la nature de leur relation était amicale. L'auteur franchit allègrement le cap. Et puis, à un moment donné, elle est considérée comme une princesse par les hommes blancs. Bref, on s'aperçoit que c'est une version intermédiaire.

    Evidemment, le dessin est absolument magnifique comme à chacune des productions de Patrick Prugne qui aime beaucoup la civilisation indienne. Il est vrai qu'il s'attaque cette fois-ci au mythe le plus important pour notre plus grand bonheur. Les images à l'aquarelle sont à couper le souffle. C'est une véritable merveille au point de vue graphique.

    Quant au récit, on le suit jusqu'à la fin qui sera assez malheureuse. On en regrette presque la version Disney. Mais bon, on se doit de respecter une certaine réalité historique. Ce continent a été ravagé et la culture indienne totalement détruite.

    Encore un titre à découvrir et qui fera merveille malgré la tragique destinée !

    Erik67 Le 03/06/2023 à 07:02:01

    Il faut savoir que le dernier week-end de janvier a lieu un très important festival de bande dessinée à Angoulême où se déplacent une bonne partie des auteurs afin de promouvoir leurs œuvres. Il y a de la compétition car peu de prix sont finalement décernés. Il faut être le meilleur dans sa catégorie pour pouvoir l’emporter.

    Cependant, ce qui intéresse notre auteur, c’est plutôt la rencontre avec son public et de préférence les femmes. Quoi de plus important qu’une relation adultérine ? C’est cela le prix de consolation.

    Ce que je trouve assez remarquable chez cet auteur pour le moins très contesté actuellement, c’est qu’il décrit un récit très simple, très humain où l’enjeu est hautement immoral. On ne touche généralement pas à la femme d’autrui surtout quand cette personne vous fait la confiance d’entrer dans sa vie. Mais bon, tout est présenté comme si c’était normal. Il n’y aura aucun égard pour le pauvre compagnon qui est trompé. Aucun.

    J’avais envie de lire cette œuvre pour voir si les graves accusations portées sur l’auteur avaient un fondement réel. Bref, je cherchais sans doute inconsciemment des indices. Il n’en n’est rien. Certes, on pourrait reprocher un certain machisme mais l’image de la femme est plutôt bien respectée.

    J’arrive à la conclusion que les moralistes ont toujours quelque chose à reprocher à des auteurs un peu plus anticonformiste et libertin. Mais bon, j’avoue avoir lu bien pire ces derniers temps sans que personne ne trouve à y redire et pourtant. Bref, c’est lui qui est dans le collimateur actuellement. Demain, cela sera un autre. A la Justice de faire son travail correctement et de l’innocenter le cas échéant.

    Au final, j’ai plutôt bien aimé ce récit de ce dernier week-end de janvier. Je retiens que les auteurs ne vont pas à Angoulême que pour signer des autographes à leurs fans mais également pour s’envoyer en l’air avec eux. Après, je dis que chacun fait ce qu’il veut tout en respectant la loi. Maintenant, respecter la morale, c’est également mieux mais bon, on n’est pas obligé.

    Erik67 Le 02/06/2023 à 07:43:49

    Les auteurs Ovide et Audrey Lainé sont nées respectivement en 1979 et 1980 et affirment qu'elle ne font ni partie de la génération X, ni Y. Elle sont entre les deux, dans une génération qui n'a pas de nom, ni de label.

    Visiblement, elles sont sorties un peu abîmées de leur adolescence et de leur vingtaine. Que dire de ceux qui ont connu la période d'isolement du COVID en 2020 ?!

    La génération X (entre 1965 et 1980) (entre 1980 et 2000), c'est celle qui a vécu les crises financières, l'avant internet, et qui reste fidèle aux valeurs de fidélité à l'employeur et au respect de la hiérarchie. La génération Y est celle qui a grandi avec le numérique mais qui a connu également un peu la vie sans internet (le club Dorothée) et sans portable. Elle priorise une bonne qualité de vie au travail. Et puis, il y a cette fameuse génération Z (à partir de 2000) qui arrive sur le marché du travail et c'est la grande démission façon zapping.

    En fait, ceux nés entre 1977 (Star War) et 1983 constituent en fait une sous-catégorie nommée les Xennials. L'enfance a été marqué par les K7 et les walkmans mais leur vie de jeune adulte a débuté avec internet. Je fais d'ailleurs partie de cette inter-génération. Du coup, cette œuvre me parle beaucoup pour les références affichées.

    Maintenant, il y a des choses que j'ai trouvé un peu poussives comme le fait d'affirmer qu'il y a un paquet d'hommes qui ont le viol sur leur conscience, comme si c'était une norme générale lié au fait qu'il y avait un total silence radio. Pour autant, il ne faut pas négliger les témoignages qui peuvent être glaçants sur cette jeunesse des années 90. L'auteure nous expliquera, non sans raison, que les hommes ne sont pas tous des violeurs mais que tous les viols sont commis par des hommes. Or, c'est malheureusement juste.

    J'ai compris qu'il était de question de nous montrer les blocages dans la société concernant le rapport aux femmes mais également les progrès accomplis depuis dans une espèce de prise de conscience collective.

    La question est également de savoir quelle société veut-on pour nos filles. L'objectif est de faire des enfants des personnes libres, épanouies, responsables et tolérantes. Tout un programme !

    J'ai bien aimé le passage concernant la prise de conscience du danger avec la Manif pour tous quand un million de personnes sont descendus dans la rue prêt à manifester contre les libertés individuelles d'autres citoyens à cause de leur orientation sexuelle. Oui, il y avait sans doute de quoi être inquiet quand on voit que la Cour Suprême aux Etats-Unis est revenue sur le droit à l'avortement. Il y a des remises en cause du droit acquis.

    J'ai également apprécié le fait que l'auteure arrive à faire dans la nuance sans totalement noircir le tableau. Elle avouera que le sexe pouvait être également désacralisé dans un moment de tendresse.

    Une narration fluide et un trait précis concourt à un roman graphique engagé. J'ai toujours aimé les BD qui ont de la conviction car cela fait forcément avancer les mentalités.

    Erik67 Le 01/06/2023 à 06:56:48

    L'auteure Luxi raconte ce qu'il lui est arrivé en Chine alors qu'elle y avait amené son petit ami français Jean pour faire un tournage d'étudiant dans le cadre d'un diplôme de fin d'études. Ils sont alors accusés injustement d’espionnage par la police locale qui use des stratagèmes les plus infectes.

    C'est un épisode qui illustre que la Chine ne souhaite vraiment pas d'incursion étrangère aussi pacifique soit-elle. Il y a des choses qu'on ne peut faire dans une dictature communiste. Les enfants de cette Chine moderne vont devoir ouvrir les yeux bien grands pour comprendre et sortir d'une certaine forme de naïveté.

    A la base, le reportage était sur une amie de Luxi qui se faisait persécuter par sa famille et son village pour être lesbienne ce qui n'est pas conforme dans ce pays.

    A noter que cette BD va aborder la délicate question des Ouïghours qui sont totalement persécutés par la Chine. Les camps de concentration sont juste des centres de formation professionnelle à disposition d'individus en difficulté pour les préserver du terrorisme. On y croit vraiment !

    Maintenant, sur la BD elle-même, je l'ai trouvé un peu déconstruite avec un enchaînement pas toujours évident pour garder le fil. Cela se perd parfois en bavardage inutile ce qui casse le rythme d'autant que c'est plutôt assez long. Bref, si sur le fond, on ne peut que comprendre la démarche de l'auteure, sur la forme, ce n'est pas franchement l'idéal.

    Cette œuvre est tout de même assez utile pour dénoncer le rêve chinois à qui on peut sans doute préférer le rêve américain. C'est la douche froide pour ceux qui pensaient en 2015 que le régime de Xi Jin Ping allait s'ouvrir. Il s'est totalement fermé. Par ailleurs, il soutient les pires dictatures au monde comme la Corée du Nord ou encore le régime de Poutine dans sa guerre invasive et meurtrière en Ukraine. Il ne faut jamais l'oublier.

    Erik67 Le 31/05/2023 à 07:23:18

    J'ai beaucoup aimé ce projet qui va se découper en deux. Sur un page, on voit la réalité et sur l'autre la vision de Jasmin qui est schizophrène. L'objectif des auteurs était de démontrer que notre vision du réel peut être également subjective. Le thème est celui de la santé mentale mais c'est surtout la perception qui est la pierre angulaire.

    Il est vrai que le final laisse totalement pantois tant la démonstration est quasiment parfaite. On ne peut que souligner une virtuosité au niveau du scénario qui a été dignement élaboré et mûrement réfléchi.

    A noter que les planches de droite (la vision de Jasmin) sont réalisées par François Lapierre et celles de gauche (la réalité) par Voro. Le style graphique n'est pas vraiment le même pour bien faire la distinction.

    A un moment donné, il va y avoir une certaine interaction ce qui rendra ce récit encore plus intéressant. Par contre, le titre est un peu trompeur car il ne s'agit nullement d'une histoire d'espionnage. Il aurait été judicieux de trouver quelque chose de plus adéquat.

    C'est certes de la BD concept mais tellement innovateur et original qu'on ne peut que succomber.

    Erik67 Le 30/05/2023 à 07:28:58

    Parfois, il est bon d'être sérieux et parfois, il vaut mieux être idiot. En tous les cas, l'heure est à l'amusement avec cette série de gags qui se décline sur une page sans avoir de sous-titre comme c'est le cas habituellement.

    L'un des derniers ouvrages d'Espé à savoir « le col de Py » m'avait fortement ému. Je pensais qu'il passerait à d'autres choses disons plus sérieuses après ce tournant. Mais non, il aborde pour la première fois la BD d'humour qui n'a pas vraiment le vent en poupe si on en juge par le nombre d'avis de lecteurs sur les nouvelles parutions (à quelques exceptions près comme Fabcaro). C'est comme si c'était passé de mode.

    J'aime toujours autant ce dessin très réaliste et assez léger qui en met plein la vue. Cependant, au niveau des gags, je dirai qu'ils ne produisent pas tous le sourire attendu voir le rire aux éclats. En effet, certains sont trop poussifs dans l'exagération sans la finesse. Par contre, d'autres gags atteignent leur objectif malgré un certain cynisme. Au final, cela se maintient.

    Erik67 Le 29/05/2023 à 08:01:09
    L'autre - Tome 1 - Le souffle de la hyène

    C'est typiquement une lecture destinée à la jeunesse qui se situe dans l'univers développé par l'auteur Pierre Bottero. Il s'agit d'un écrivain français de littérature jeunesse spécialisé dans la fantasy.

    A noter que cet auteur est malheureusement décédé dans un accident de moto à l'âge de 45 ans en 2009. Il laisse derrière lui une œuvre désormais adaptée en bande dessinée.

    Il est question de jeunes ayant des super-pouvoirs à la manière des mutants pour aider l'humanité à combattre le mal. Il y a même un parfum de Twilight avec une belle histoire amoureuse. Pour l’originalité, il faudra repasser. Désolé de le dire ainsi.

    Par contre, j'ai beaucoup aimé le dessin qui est très détaillé et qui semble très actuelle. Cela donne une véritable envie de se plonger dans la lecture de cette BD. Est-elle bien construite ? Oui. De l'avis général, c'est une belle adaptation.

    Au final, ce n'est pas mauvais surtout pour notre jeunesse. Les adultes pourront passer à autre chose de plus mâture mais c'est au moins très bien pour les jeunes lecteurs qui y trouveront leur compte.

    Erik67 Le 28/05/2023 à 08:32:43

    Amours et solitudes en milieu urbain : voilà pour le thème principal de cette BD initiée par l'auteure anglaise Sophie Burrows.

    Il s'agit de trouver de la connexion avec la foule dans un métro bondée pendant ses trajets quotidiens. Il faut faire l'effort d'aller vers les autres afin de retrouver un peu d'humanité. Il faut bannir la distanciation sociale qui a été la marque de la période COVID. Bref, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir d'un sourire.

    On va suivre deux individus de sexe opposé dans une BD totalement muette sur un bon nombre de pages. Leur point commun : la solitude. On aimerait qu'ils se trouvent et soient ensemble. L'amour n'est pas dans le pré mais peut-être au coin de la rue. Oui, on peut être marié au premier regard sans obliger de faire Koh-Lanta.

    J'ai adoré une vignette assez représentative de ce que nous propose la société actuelle à savoir « bébés entrepreneurs devenus des milliardaires hyper riches ! » comme si ce mirage était tout à fait possible. Non, il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un travail rémunérateur.

    Au niveau du graphisme, c'est assez doux pour les yeux ce qui n'est pas si mal. J'ai bien aimé ce crayonné qui restitue tout en finesse des scènes de vie urbaine et quotidienne.

    Au final, rien de révolutionnaire. Juste un petit moment de parenthèse pour nous rendre attentif à ce qui nous entoure. Ce n'est déjà pas si mal.

    Erik67 Le 27/05/2023 à 09:31:21

    Comment ne pas être encore plus dégoûtes par la politique et nos chers élus ? Il suffit de lire cette BD pour friser l'indigestion morale et prendre les armes du combat contre autant d'injustices !

    Cela ne serait pas la lecture à avoir en ce moment de crise pour la démocratie. Oui, car on est loin de s'imaginer qu'il y a toutes ces magouilles politiques afin de financer leur carrière, leur parti, leur frais de bouche pendant que le peuple se décarcasse en travaillant durement.

    Et pourtant, on vote allègrement pour eux en les remerciant du fond du cœur. On les élit à leur poste de responsabilité afin qu'ils prennent les décisions difficiles à notre place. Tous pourris ? Non, pas tous. Les rares qui ne le sont pas n'accèdent pas vraiment au pouvoir suprême. C'est ce qu'il convient de retenir à cette lecture.

    Plus on a des fonds, plus on a des chances de faire campagne et d'être élu. Or, pour avoir des fonds, il faut le faire dans un cadre bien précis qui n'est pas toujours respecté. Entre ceux qui gonflent leur frais de campagne, afin d'avoir le remboursement sur les fonds publics et ceux qui dépassent allègrement le plafond, il y a vraiment de quoi faire.

    Même l'actuel Président n'est pas sans reproche, c'est dire. Je n'avais pas conscience avant de lire ce travail journalistique basé sur des faits de preuves concrètes que c'était aussi flagrant, aussi grave pour le fonctionnement de notre démocratie.

    Parfois, il est mieux de rester dans l'ignorance. Ne lisez pas cette BD si vous désirez ouvrir les yeux sur ce qui finance ce monde politique nous imposant d'horribles contraintes, encore des efforts supplémentaires pour nourrir leur machine sans fin. C'est à vomir plusieurs fois. Je ne peux pas être plus catégorique.

    Les gens les plus riches sont de généreux donateurs qui récupèrent leurs mises en réduction d'impôts avec l'assurance que leurs préférences politiques soient pris en compte comme par exemple faire travailler les gens plus longtemps au même tarif. Que dire également de la flat tax qui leur permet de payer beaucoup moins d'impôts ? C'est tout à leurs bénéfices ! Mais bon, ce sont quand même les premiers de cordées, des talents qu'il faut célébrer...

    Le pire, ce sont ceux qui clament leur innocence droit dans les yeux avec un aplomb extraordinaire à la manière d'un Jacques Chirac ou d'un Nicolas Sarkozy. A noter que ce dernier a été condamné en septembre 2021 à un an de prison pour financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Oui, un véritable délinquant qui en cache beaucoup d'autres. A noter que ceux du passé n'ont pas vraiment été inquiété ce qui peut traduire une certaine injustice.

    Dans le rayon des moralisateurs, on décernera également une palme d'or à François Fillon (condamné à 4 ans de prison en mai 2022 pour le « Pénélope gate ») mais également à François Bayrou qui voulait une loi de moralisation de la vie publique avant de démissionner de ses fonctions de ministre pour une affaire d'emploi fictif au MODEM. On n'oubliera pas également Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélanchon ainsi que ma préférée à savoir à savoir la fameuse dinde du Poitou.

    Je crois que le pire était la décision du Conseil Constitutionnel sous la président de Roland Dumas qui a passé l'éponge sur les comptes de campagne d’Édouard Balladur et de Jacques Chirac en 1995 malgré des preuves flagrantes d'irrégularités mise en avant par de jeunes rapporteurs.

    Maintenant, je crois que le problème serait de faire une loi qui répartirait les fonds de manière équitable au financement de la vie politique. Cela éviterait sans doute toutes ces magouilles qui jettent le discrédit sur les hommes politiques. Et puis, les pays scandinaves ou même le Royaume-Unis font beaucoup mieux. En Suède, un ministre a dû démissionner après avoir acheté une barre chocolatée avec sa carte de crédit de fonction.

    L'instance crée pour surveiller le financement de la vie publique a été réellement une vaste supercherie comme on l'apprendra au cours de cette lecture assez démonstrative dans les éléments objectifs qui nous sont donnés. Aucun projet de renforcement de ses pouvoirs a été initié. C'est dire !

    Mais bon, un élu ne reçoit pas un salaire mais une indemnité car représenter le peuple n'est pas un travail puisqu'on est censé être au service des autres dans le désintéressement le plus absolu. Et puis, les députés nous disent tous en chœur qu'ils ne s'enrichissent pas du tout avec cette minable indemnité. Une députée LREM a même indiqué qu'elle va moins souvent au restaurant, et qu'elle mange des pâtes tout en ressortant ses vêtements du grenier. La pauvre a même été obligé de déménager dans un quartier populaire. J'en appelle à la souscription d'un don ou d'une aumône à son égard.

    Quand je pense que j'ai commencé ma vie avec mon Bac+5 en droit, major de promotion, avec à peine le SMIC (pour 60 heures hebdo) dans 9 mètres carrés. Il y a bien sûr pire dans notre pays : la caissière de supermarché surexploitée, l'infirmière des hôpitaux surchargés, les agents qui débarrassent nos poubelles, l'ouvrier sur le chantier public quel que soit les conditions météo...

    Une lecture très instructive sur 40 ans de financement politique mené de brio par les auteurs qu'on félicitera pour leur travail d'analyse. Mais bon, on ne se sentira pas mieux au sortir de cette enquête bien au contraire !

    Erik67 Le 26/05/2023 à 07:53:41

    Au départ, j'ai cru que la BD s'appelait Scott Chantler mais il s'agit du nom de l'auteur en gros sur la couverture. Pour trouver le titre de l'ouvrage, il faudra reculer d'au moins un mètre pour voir les lettres se dessiner. Bref, c'est une question de prendre de la hauteur.

    Scott Chantler est un auteur canadien qui va publier sur un format à l'italienne la biographie d'un artiste américain de jazz du début du XXème siècle. Bix était l'un des solistes de jazz les plus novateurs des années 20 aux côté du légendaire Louis Armstrong. Il avait appris en autodidacte le piano avant de se tourner vers la trompette.

    On va avoir droit à une BD presque totalement muette car seulement quelques dialogues à un moment donné sur 4 pages alors que l'ouvrage détient 253 pages.

    Je retiens une BD assez triste sur un homme qui a fini par détruire sa vie en consommant beaucoup trop d'alcool. Certes, c'est une véritable maladie, un fléau de société. C'est juste dommage pour un artiste qui avait beaucoup de talent dans son domaine musical. Il est mort à 28 ans, seul dans son lit, visiblement d'une pneumonie.

    Son lyrisme mélancolique a fait de lui un des musiciens les plus touchants de l'histoire du jazz. Certes, il n'a pas vécu longtemps mais assez pour marquer de son empreinte ce mouvement musical. Visiblement, ce n'est qu'à partir des années 50 que l'on commence à entendre son jeu de trompette dans un style plutôt cool. Comme dit, très en avance sur son temps.

    Une étonnante biographie réalisée avec brio sur un artiste maudit rongé par l'alcool et obligé de jouer dans des orchestres commerciaux.

    Erik67 Le 25/05/2023 à 07:31:08
    Komi cherche ses mots - Tome 1 - Tome 1

    Je ne trouve pas les mots ! En effet, je suis un peu interloqué par le nombre de manga qui se concentre sur un aspect particulier de la personnalité pour en faire toute une série. On a eu droit au cancer colorectal, au sourd muet, au dépressif, aux elfes qui n'aime pas les frites et j'en passe.

    Voici donc Komi qui est si timide qu'elle s'enferme dans un mutisme profond ce qui ne va pas de pair avec une vie sociétale notamment quand on rejoint un lycée huppé. Bon ce qui va la sauver, c'est sa grande beauté. Dommage car j'aurais voulu que cela concerne toutes les personnes, même au physique ingrat, afin de pouvoir aisément s'identifier. Le faut d'être belle procure généralement un sentiment de maîtrise de soi plus important.

    Elle va être aidé par un jeune prince charmant qui va l'aider à surmonter son handicap afin qu'elle puisse se faire des amis. Il serait le seul à avoir percer le mystère de cette jeune fille à la beauté stupéfiante (rappelons-le).

    Bref, souffrir d'anxiété sociale n'est pas facile car il faut tomber sur les bonnes personnes qui peuvent rassurer. On se dit qu'elle a de la chance d'être épaulé par le brave Tadano, son voisin de classe. Maintenant, je me dis que j'ai souvent rencontré des gens qui n'étaient pas très sociale mais sans doute pour d'autres raisons moins avouables.

    J'ai bien aimé cette lecture qui est parfois ponctué d'un peu d'humour. Même le graphisme est alléchant. Maintenant, je ne suis pas parti pour lire la trentaine de tomes de cette série qui cartonne au Japon actuellement. C'est un gros investissement de lecture et je préfère passer à autre chose. Sans rancune. J'ai finalement trouvé les mots.

    Erik67 Le 24/05/2023 à 07:30:53
    La peau de l'autre - Tome 1 - Pile et Face

    Voilà une BD dont la lecture avait plutôt bien commencé sur une idée de vengeance assez originale dans un style « j’aurais ta peau ! ». Cela rappelle quand même le thème d'une série TV qui avait bien cartonnée dans les années 80 à savoir « La vengeance aux deux visages » pour ceux auquel cela parle.

    Par la suite, j'ai plutôt été étonné par les facilités de l'auteur Serge Le Tendre. Voilà notre héros qui commencent à massacrer les gens autour de lui pour un oui ou pour un non. En même temps, on vit bien dans une drôle d'époque où l'on peut être poignardé sans raison valable que cela soit dans un magasin ou dans un hôpital.

    Je n'ai pas trop apprécié non plus le manque d'imagination et d'effort de l'auteur qui se contente d'un « pareil pour moi » dans la préface. On dirait que c'était une vulgaire commande à laquelle il n'a pas donné son âme. On voit bien que les personnages sont hautement stéréotypés et qu'il y a une incohérence psychologique liée à un manque de profondeur.

    Certes, l'intrigue est plutôt menée de façon classique dans une certaine efficacité qui fait qu'on ne perd pas une miette de lecture. C'est rythmé et comble du bonheur, c'est assez bien dessiné.

    En effet, le graphisme de Gaël Séjourné fait merveille sur ce titre. On ne peut qu'être admiratif sur la fluidité de son trait. Les décors sont également magnifiques. Bref, la grâce et l'élégance sont au rendez-vous ! Pour une histoire de vieilles peaux, il fallait le faire !

    C'est un titre qui devrait séduire les lecteurs avec comme moralité qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué.

    Erik67 Le 23/05/2023 à 07:29:50

    T’es où ? Je ne suis pas là. Cela me rappelle une célèbre chanson de Vianney qui a d’ailleurs fait démarrer sa carrière.

    Pour autant, cette œuvre n’a rien à voir avec cette chanson puisqu’on va se concentrer sur une jeune femme qui a fort à faire avec ses parents vieillissants. Il est question de maladie, de perte de mémoire, de difficultés de vie. Il est surtout question d’une femme qui a envie de vivre et qui prend des photos pour capturer l’instant et se sentir ainsi encore plus vivante.

    Les images minimalistes ainsi que l’ambiance sont assez plombantes. Bref, cela ne respire pas la joie de vivre bien au contraire. Tout transpire la mélancolie et la dépression.

    Bon, les œuvres déprimantes existent et peuvent valoir le coup. Cela ne sera pas le cas de celle-ci en particulier. Il y a en effet une narration fort pesante qui n’apporte rien d’original. Le propos est d’ailleurs assez confus. Bref, on n’arrive pas à s’intéresser à ces personnages trop statiques qui évoluent dans une vie triste et monotone.

    Au final, je me suis vite ennuyer à cette lecture qui passe à un rythme assez lancinant. Sitôt terminé, sitôt oublié. On peut passer à autre chose de plus sympathique le cas échéant. Cependant, on peut à l’inverse essayer de décortiquer le sens de ce récit intimiste afin d’en saisir toutes les nuances. A vous de choisir.

    Erik67 Le 22/05/2023 à 07:32:28
    1629... ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta - Tome 1 - L'Apothicaire du diable - Première partie

    Je ne sais pas pourquoi mais je m’attendais à un one-shot ce qui n’est pas le cas malgré l’impressionnant nombre de pages et un grand format.

    Cette première partie va se concentrer sur la traversée qui va se révéler assez périlleuse à cause d’une mutinerie qui se prépare. Les cales sont chargés d’or ce qui attise bien des convoitises. C’est surtout la volonté d’aller vite pour rejoindre Sumatra dans les plus courts délais qui entraîne un mécontentement. En effet, point de réapprovisionnement sur la terre ferme après des mois de navigation en pleine mer.

    On a l’impression de revivre l’exploitation par des actionnaires qui forcent à des conditions de travail assez désastreuses surtout que la discipline est d’enfer.

    Je connaissais l’histoire des révoltés du Bounty mais pas celle du Jakarta, un navire marchant appartenant à la puissante compagnie hollandaise des Indes orientales.

    Visiblement, il s’agirait de l’une des pages les plus sanglantes de l’histoire maritime. Je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit au juste, ne voulant pas spoiler un récit que je ne connais pas.
    Les auteurs livrent une partition vraiment impressionnante de qualité que cela soit au niveau du scénario que sur la forme graphique. Xavier Dorison est véritablement au sommet de son art pour nous conter ce récit plutôt sombre qui procure ses effets tonitruants.

    Evidemment, il y a une atmosphère quasi étouffante à bord de ce navire avec des personnages assez charismatiques.

    Je ne peux que participer au concert de louanges qui entoure cette BD car c’est vraiment mérité. Quand le résultat est là, on ne peut que constater. Cela fait du bien de lire une BD aussi puissante et magistrale.

    Erik67 Le 21/05/2023 à 09:21:45

    Le peintre Diego Vélasquez se rend en Italie sur ordre de son roi Philippe V qui souhaite acquérir de nouvelles œuvres artistiques afin d'étoffer un peu sa collection et de démontrer qu'il est le plus puissant. Le maestro est accompagné par son esclave qui s'adonne également à ses heures perdues à la peinture en secret. Une fois arrivé à Rome, le pape Innocent X lui commande alors un portrait en échange de contact.

    Il est question d'interdiction de peindre des nus en Espagne suite à la terrible Inquisition de ce XVIIème siècle. Vélasquez va profiter de son séjour en Italie pour peindre le fameux tableau de la Vénus à son miroir. Celle qui va servir de modèle sera également la maîtresse du peintre. Bref, il cède totalement à la tentation avec la bénédiction du Pape. On se rend bien compte d'une forme d'hypocrisie de l’église en ces temps-là.

    Pour la petite histoire, une suffragette Mary Richardson va lacérer ce célèbre tableau exposé dans un musée londonien en 1914 pour attirer l'attention de l'opinion publique. Bref, la mode était déjà pour les activistes de saccager les œuvres d'art appartenant au bien culturel de l'humanité.

    J'ai trouvé cet épisode de la vie de Vélasquez assez intéressant pour expliquer l'origine de son célèbre tableau. Les fans d'histoire d'art seront sans aucun doute comblés.

    Erik67 Le 20/05/2023 à 09:09:19

    La peine de mort est encore un sujet qui divise notre peuple. Beaucoup voudrait la rétablir sur le motif « œil pour œil, dent pour dent ». Beaucoup voudrait revoir la guillotine ou la corde ainsi que l'injection létale. On pourrait proposer également le bassin aux requins.

    Beaucoup veulent par exemple en ce moment la mort de l'humoriste Pierre Palmade ayant enlevé une vie innocente lors d'un accident de la circulation. Il a tué donc il doit mourir. Un assassin est nuisible et dangereux pour la société qui a le devoir de le punir afin d'éviter qu'il récidive.

    Qui sait s'il n'y aura pas un jour un rétablissement de la peine de mort à la faveur d'un référendum populaire provoqué par une formation politique ?

    Il faut savoir que le grand écrivain français du XIXème siècle Victor Hugo s'est battu toute sa vie pour l'abolition de la peine de mort. On se souvient tous de son roman « Le dernier jour d'un condamné ». Il ne le verra pas de son vivant puisque c'est Robert Badinter sous le gouvernement Mitterrand qui procédera en 1981 à son abolition.

    Pour autant, ce combat de Victor Hugo a fait progresser son idée dans toutes les consciences intelligentes de notre pays. Pour lui, la prison à vie suffit pour protéger la société d'un criminel. Il fait la distinction entre la peine et la vengeance qui est mesquine par nature. Le devoir de la société est de corriger la faute afin d'améliorer l'homme.

    Le crime a toujours proliféré malgré les exemples des exécutions publiques dans les pays concernés. Et de tout temps. Par contre, la peine de mort rend le peuple insensible à ses effets.

    On verra qu'il a tenté de s'opposer à de nombreuses exactions dont celle sur l'île de Jersey en 1854 où il s'est réfugié pour échapper à Napoléon III. Il ne pensait pas que la barbarie viendrait le rejoindre.

    Il est question selon Victor Hugo d'assouvir la soif de sang des victimes trop faible pour ne pas succomber à l'illusoire soulagement d'une vengeance. Il est question d'humanité et de ne pas s'abaisser au même niveau que les assassins. Le principe est l'inviolabilité de l'espèce humaine dans un monde civilisé.

    Je préfère le dire le plus simplement possible du monde : je suis de tout cœur avec Victor Hugo dans cette analyse. Je précise que j'ai effectué jadis 5 années d'étude en droit avec un master à la clé. Le droit pénal m'a enseigné les véritables raisons de la justice et d'une peine juste. J'ai également appris que rien ne peut apaiser la colère des victimes et de la vindicte populaire.

    J'ai eu la chance de piocher un peu au hasard ce livre dans le rayon jeunesse de ma médiathèque. J'ai pensé que c'était bien d'inculquer de telles valeurs aux enfants qui construiront la société de demain, pourvu qu'on les partage dans une démocratie moderne.

    Erik67 Le 19/05/2023 à 08:51:22

    Je suis toujours assez sensible à des histoires de personnages un peu en marge de la société et qui éprouvent de la souffrance. Il suffit de gratter pour voir ce qui ne va pas vraiment.

    On a une jeune femme étudiante qui visiblement fait très attention à ce qu'elle mange dans un régime végan le plus strict. Elle est également très attentive à tout ce qui peut détruire la planète. Exit les feuilles de papier pour les publicités qu'elle est chargée de distribuer moyennant une contribution car cela détruit les arbres de la planète.

    A noter une guerre sans merci contre le bon pot de Nutella à cause de l'huile de palme. A titre personnel, c'est l'un de mes produits préférés. Je sais, ce n'est pas bien. Mais bon.

    Elle semble être dépressive car les ressources naturelles de la planète s'amenuisent et que nous allons droit vers le mur. Cela est pour la forme de ce qu'elle indique. Sur le fond, on découvrira des abus sexuels pratiqués lorsqu'elle était une petite fille très innocente. Evidemment, cela peut détruire des vies.

    Alors, elle s'est inventée un ami imaginaire qui veille sur elle depuis son traumatisme d'enfance. On va suivre une période charnière de sa vie où elle refuse de tomber amoureuse, où elle règle ses comptes avec sa famille et où elle doit passer des examens importants pour la suite de sa vie.

    Elle est suivie par une psychologue qui lui offre d'ailleurs gratuitement une séance lorsqu'elle a des difficultés de fin de mois. J'avoue aisément que je n'ai jamais vu un tel comportement chez un praticien. Pour moi, tout travail mérite salaire. Et non l'inverse.

    Un mot sur le dessin pour dire qu'il est tout en finesse dans un style réaliste que j'affectionne tout particulièrement. J'ai adoré les différentes variations sur l'ami colocataire qui semble être protéiforme. Oui, ce trait enchanteur a rendu la lecture très agréable.

    Même si à plusieurs moments, on aurait envie de l'étrangler, on arrive à se prendre d'affection pour elle dans son cheminement vers la rédemption. Evidemment, j'aime ce genre de récit où le positif finit par l'emporter. La vie est un combat et il faut se battre (même avec un colocataire imaginaire).

    Erik67 Le 18/05/2023 à 10:20:16

    Voici une BD totalement loufoque qui joue sur le divertissement à travers les aventures de véritables pin-up ce qui n'est pas toujours pour déplaire. Oui, cela sera plutôt un lectorat assez masculin pour une intrigue des plus simplistes sur fond humoristique.

    Je ne sais si cette BD joue vraiment sur les codes de la comédie musicale ou sur le conte fantastique comme indiqué sur le dos de couverture. Il y a certes un petit parfum du film « Pirates des Caraïbes » avec une sirène qui tombe amoureuse d'un rescapé de naufrage avant de lui insuffler une malédiction qui traverse les âges. La belle Marleen va essayer de décanter tout cela à sa façon et cela promet une aventure assez épique.

    Le dessin est totalement flamboyant notamment dans ses couleurs et ses généreuses formes. Comme dit, c'est du spectacle et de la bonne humeur quand d'autres y verront parfois de l'indigence ce qui est compréhensible.

    En tous les cas, il faut aimer les pin-up ! Je dirai que c'est juste une BD sympathique, plaisante et agréable. Allez donc faire un tour du côté du Betty Bar si l'occasion se présente.

    Erik67 Le 17/05/2023 à 07:51:20
    Charlotte Impératrice - Tome 3 - Adios, Carlotta

    On retrouve notre chère impératrice Charlotte qui a pris les rênes du Mexique en l'absence de son mari Maximilien. Cependant, quand ce dernier revient, les choses ne vont pas du tout s'arranger du fait de son mépris et de son extrême arrogance. Elle avait compris ce qu'il fallait faire pour éviter la guerre. Lui, il va droit dans le mur.

    Par ailleurs, il exige d'avoir des héritiers alors que Charlotte s'est éprise du colonel Alfred van der Smissen. N'oublions pas qu'il a attrapé la syphilis du fait de ses nombreuses coucheries. Il n'hésite pas à l'humilier publiquement, comme si elle était la responsable de cet absence d'héritier. Elle est d'abord une femme de son époque avant d'être impératrice.

    Sur le plan politique, les français qui sentent la révolte couver préfèrent prendre le large. On voit que l'étau se resserre progressivement sur le couple impérial. Dans l'histoire, Maximilien a gardé l'image d'être une sorte de pantin de Napoléon III qui l'a utilisé au Mexique avant de le lâcher à une mort certaine. Il voulait égaler son frère François-Joseph mais sans parvenir à son niveau.Ce dernier l'a totalement écarté du pouvoir non sans raison.

    Pourtant, on sent bien que Charlotte a de l'ambition pour le Mexique et qu'elle soutient fermement son mari. Elle ne se rendra compte de la situation catastrophique qu'avec la trahison de son prêtre confident qui l'a décrit comme une enfant trop gâtée. Elle va néanmoins se battre pour lui mais il est bien trop tard. Il est désormais question de survie dans ce milieu hostile.

    J'ai adoré la lecture de ce tome qui est sans doute le meilleur car il y a de la subtilité dans cette mise en scène qui va en crescendo. La scène finale est d'ailleurs assez émouvante malgré tout ce qui a pu se passer.

    Le graphisme de Matthieu Bonhomme est toujours aussi sublime dans ses décors et ses costumes. Le dessinateur parvient réellement à transmettre l'atmosphère historique de cette époque bien chargée. La beauté de son trait ne fait aucune doute.

    Au niveau du scénario, c'est l'avant-dernier tome avant le drame final. On sait que l'empereur sera exécuté et que Charlotte terminera sa vie dans la folie jusqu'en 1927. Fabien Nury parvient à maintenir un suspens digne de ce nom pour une très belle reconstitution historique.

    Oui, c'est un beau portrait de femme forte qui navigue entre ses désirs, son idéalisme et les dures réalités du pouvoir. En conclusion, une série très recommandable !

    Erik67 Le 16/05/2023 à 07:46:42

    Nous avons un conte de Noël avec la malédiction d'un fantôme qui touche le fortuné propriétaire d'un château qui se transmet de génération en génération à la même famille. Bref, un problème de riche qui aura sans doute du mal à vous émouvoir surtout dans la période actuelle à moins d'être de l'autre côté c'est à dire dans l’opulence.

    Chaque soir de Noël, il y a un fantôme composée d'eau qui se manifeste pendant une heure dans une chambre particulière de ce manoir qui est généralement loué pour l'occasion. Attention, la survie du locataire n'est pas forcément garantie.

    Le propriétaire fait condamner la pièce en question mais alors, le fantôme apparaît là où se situe le propriétaire. Je dirai que pour se débarrasser du problème, il suffit de vendre. Mais bon, ces aristocrates semblent être très attachés à leur propriété.

    A noter que la solution réside dans la construction d'une chambre froide dont les parois sont en amiante. Cependant,le résultat n'est pas pérenne en cas de certaines modifications.

    La fin apparaît d'ailleurs assez décevante. J'aurais voulu avoir une moralité mais même le fantôme réagit de manière capricieuse. Comme dit, il faut vouloir supporter cela.

    Au niveau du graphisme, l'autrice allemande Barbara Yelin arrivent à assurer en proposant quelque chose d'acceptable qui attire l’œil dans un décor assez gothique.

    Au final, cela apparaît comme un peu mièvre mais pas inintéressant. J'ai quand même un peu aimé. A voir si cela vous marque.

    Erik67 Le 15/05/2023 à 07:37:04

    Là, il ne s'agit pas de jouer à pile ou face mais à goupil ou face sachant que le sujet est la bipolarité.

    On a droit à une autobiographie de l'auteur Lou Lubie (La fille dans l'écran, L'homme de la situation ; Et à la fin, ils meurent....) qui porte sur une affection peu connue du grand public à savoir la cyclothymie.

    C'est assez courageux de se dévoiler et de faire connaître une maladie entachée de préjugés. On découvre qu'il y a différentes formes de bipolarité qui se manifestent de façon totalement différentes.

    Cela commence par une dépression dont les symptômes sont l'humeur triste, la démotivation, l'insomnie, la fatigue, la dévalorisation.... En effet, la dépression touche tous les tranches d'âges contrairement à ce que peuvent penser certains praticiens.

    Pour autant, on se rend compte qu'il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Une erreur de diagnostic peut vite vous rendre la vie impossible nomment lors de prise d'antidépresseurs et autres médicaments nocifs.

    C'est ce qui est arrivé à notre jeune auteure qui a consulté plus d'une dizaine de différents spécialistes (psychologue, psychiatre, psychothérapeute...) se contredisant totalement. Pour autant, il y aura un moment donné un consensus autour du trouble de l'humeur et plus précisément la cyclothymie.

    Dans cette BD, cette maladie sera représentée par un renard d'où le titre. C'est son mal intérieur. Cela aurait pu être le féroce loup mais fort heureusement, c'est une forme plus atténuée de bipolarité. On ne peut en guérir totalement mais on peut en atténuer les effets. Cela concerne tout de même près de 6% de la population.

    L'humeur peut donc varier considérablement d'un extrême à l'autre en peu de temps et parfois sans raison. Evidemment, cela peut affecter la vie professionnelle et sociale sans parler de sa vie amoureuse. Bref, il ne faut pas négliger cette maladie mais prendre la racine par le mal.

    Au final, un témoignage intéressant sur un aspect méconnu d'une maladie qui touche pourtant des millions de personnes.

    Erik67 Le 14/05/2023 à 09:40:02

    Quand j’étais enfant, j’adorais qu’on me lise des contes. Je me souviens surtout du petit chaperon rouge, des 3 petits cochons et du petit poucet. Certes, cela se terminait toujours très bien afin de passer une nuit agréable sans cauchemar. Comment aurait-il pu en être autrement ?

    L’auteure Lou Lubie a voulu décortiquer les origines du conte. On se rend compte que dans la réalité, ce n’était pas vraiment ce genre de fin heureuse qui a d’ailleurs été popularisé par Walt Disney dans ses dessins animés depuis Blanche-Neige et les sept nains en 1937. Du coup, j’ai un peu l’impression d’un reproche à peine voilé à la naïveté de tous ces contes qui dégoulinaient de bons sentiments.

    Walt Disney savait que le monde était très difficile mais il voulait faire rêver les gens et notamment les enfants en apportant un peu de douceur et de bienveillance. C’est tout le thème d’un film « Dans l’ombre de Mary » qui retrace les droits d’acquisition de l’œuvre de Mary Poppins.

    On apprendra qu’un célèbre psychanalyste Bruno Bettelheim estimait qu’il fallait que les enfants ressentent les dangers à travers les monstres pour les préparer mentalement au monde qui les attendait. Je conçois qu’une telle argumentation peut être tout à fait légitime. On n’a pas forcément envie de plonger les enfants dans une extrême niaiserie qui ne les quittera plus une fois l’âge passée. J’ai d’ailleurs rencontré ce genre de spécimen d’enfant attardé dans mon entreprise et ce n’est pas très beau à voir ou à subir.

    J’ai beaucoup aimé l’analyse de fond qui a été mené par l’autrice Lou Lubie qui va surtout se concentrer sur trois conteurs principaux de différentes époques (Basile, les frères Grimm et Perrault) pour montrer les similitudes et les différences. A noter également un trait assez fin et épuré qui donne de la lisibilité à l’ensemble sans fioritures. Bon point également pour la belle reliure.

    On apprendra par exemple que la célèbre Cendrillon vient de Chine à l'origine ce que j’ignorais totalement. Comme quoi, les contes voyagent beaucoup d’une culture à l’autre tout en étant réinterprétés à la sauce locale. On sent également un gros travail de recherches.

    Au final, on a là un travail tout à fait intéressant sur une autre vision des contes. Il y a certes de la pertinence mais l’auteure nous laisse une marge de manœuvre pour avoir notre propre avis sur la question. C’est bien d’avoir des pistes pour un autre regard plus adulte.

    Erik67 Le 13/05/2023 à 09:26:53

    Au début de cette adaptation du célèbre conte de Charles Dickens sur l'esprit de Noël, j'ai été fort surpris de voir que l'auteur espagnol José-Luis Munuera avait remplacé l’affreux Scrooge par une femme. Comme si cela ne suffisait pas de voir des femmes dans de mauvais rôle, il fallait encore lui coller celui de l'avarice et de la vénalité.

    J'avoue avoir tiqué un peu au nom sans doute d'une égalité homme-femme. Je sais que cela commence par la représentation de la femme dans des œuvres aussi anodine qu'une bande dessinée et parfois un rôle au cinéma sans compter sur les affiches publicitaires.

    Puis, à un moment donné, l'auteur fait parler son anti-héroïne pour donner son explication de ce choix quelque peu douteux. Il est vrai qu'elle est perçue comme une madone ou une putain, comme une sainte ou une sorcière.

    Je sais que c'est le genre de BD qu'il faut lire en décembre pour être un peu dans le bain. J'avais entendu parler de ce titre grâce à vos très nombreux avis élogieux. Moi aussi, je me laisse influencer par ce que vous lisez et qui mérite attention. Et généralement, je ne suis pas déçu.

    Munuera possède un trait à la fois lisible, fluide et très agréable à l’œil. A noter que ces décors sont toujours aussi envoûtants. Il sait très bien jouer avec la couleur pour se sentir à l'aise dans la nuit ou le brouillard voire la neige londonienne. Bref, c'est toujours un aussi beau travail graphique.

    On observera beaucoup d’émotions humaines dans cette histoire que cela soit la colère face aux injustices ou à la pitié et la miséricorde. C'est une lecture qui ne laisse de toute façon pas indifférente.

    En conclusion, une adaptation fort réussi et modernisé de ce vieux conte de Dickens dont les thématiques restent toujours aussi actuelles.

    Erik67 Le 12/05/2023 à 07:50:39

    C'est bien beau de se dire qu'on ne va jamais couler, on ne sait jamais ! C'est en tous les cas ce qu'éprouve notre héroïne Marie de Brauer, journaliste de profession, qui a la particularité d'être une femme forte, joyeuse mais gourmande.

    Le thème de la BD sera la grossophobie qui touche quand même près de 8 millions de français. Cela entraîne par exemple du harcèlement scolaire ou des discriminations à l'embauche. Il faudra également affronter les blagues vaseuses et autres remarques désobligeantes dans la vie quotidienne.

    Durant toute sa vie, elle sera un peu mise de côté du fait de ses rondeurs. Il y a le passage à la balance obligatoire chez le médecin qui la terrorise. Certes, elle a une surcharge pondérale. Cependant, les différents régimes produiront juste l'effet inverse : après avoir perdu quelques kilos, elle en gagnera un peu plus au fil du temps. Une affirmation sera assénée : 95% des régimes échouent.

    Là encore, notre société n'aime pas trop les personnes un peu grosses. On ne voit que des acteurs sveltes dans les comédies romantiques par exemple. Bref, on peut très vite se faire une fixation pour atteindre ce standard de normalité.

    Marie va traverser différentes crises durant son adolescence mais également après dans sa vie de jeune adulte. Elle se rendra compte qu'elle peut plaire néanmoins à des hommes mais pas pour les bonnes raisons.

    Bref, il y aura une psychothérapie pour faire accepter son corps car cela ne change rien à ce qu'on est réellement. C'est juste le regard des autres qui changent et dont il ne faut pas toujours tenir compte. Il ne faut pas détester son corps et se culpabiliser. C'est le premier stade d'une lente guérison.

    On apprendra que le corps médical a contribué nettement à maltraiter les personnes un peu trop rondes. C'est ce qu'on appellera la grossophobie médicale. Dernièrement, pour le COVID, on disait que ces personnes avaient plus de malchance de mourir. Pourtant, la grosseur n'est pas synonyme de mauvaise santé.

    Beaucoup de lecteurs ne seront sans doute pas convaincus par cette démonstration d'argument en faveur de l'acceptation de la grosseur. Pour ma part, j'ai plutôt été sensible à cette analyse que j'ai trouvé assez pertinente. Mais bon, tout peut se discuter.

    En conclusion, notre auteure décrit les gros comme des survivants dans un monde qui ne veut pas d'eux. Elle continue à se battre et ça va malgré tout. Un beau témoignage qui pourra être utile pour des millions de lecteurs.

    Erik67 Le 11/05/2023 à 07:37:33

    Je ne connaissais pas du tout Pierre Loti et encore moins la vie qu’il a pu avoir. Il se démarque des autres en étant un grand voyageur de la fin du XIXème siècle à une époque où les personnes étaient assez sédentaires. Du coup, il apparaissait comme une sorte d’aventurier à la manière d’un Corto Maltese.

    Visiblement, c’est son premier voyage à l’île de Pâques qui lui a donné le goût du voyage. Il verra également Tahiti et ses vahinés puis l’Afrique noire. Il n’hésite pas à aller à la rencontre des autres cultures pour en tirer un enseignement personnel. Parfois, il laisse une maîtresse à chaque port.

    Il fustige l’aspect civilisé de notre civilisation qui peut se comporter en barbare. J’ai aimé cette humilité qui le caractérise. Cela rend d’ailleurs son récit assez intéressant. A noter qu'il raconte sa vie à la Princesse en 1913 à la princesse Alice de Monaco épouse d'Albert 1er.

    A noter un graphisme pas du tout repoussant qui met en valeur les personnages ainsi que les différents décors exotiques avec une mention spéciale pour la colorisation. Cela procure véritablement un plaisir de lecture.

    Bref, cette BD m'a permis de faire plus ample connaissance avec un auteur méconnu (membre tout de même de l'Académie française). Dépaysement garanti avec ce grand voyageur bourlingueur !

    Erik67 Le 10/05/2023 à 07:26:33

    Nous allons suivre un affrontement digne de ce nom dans un décor assez inhabituel puisqu'il s'agit de l'immense Sibérie en 1899 sous l'époque du Tsar. Cette partie du monde ressemble au Nord de l'Amérique avec ses trappeurs. Il s'agit de vivre de la chasse.

    L'animal le plus prisé est la zibeline qui vit dans les forêts de la taïga et dont la fourrure est assez prisée par son commerce. On apprendra que ce petit animal sauvage a failli totalement disparaître à la fin du XIXème siècle car lié à une chasse sans merci.

    On va notamment se concentrer sur une femme cul de jatte qui semble être la patronne d'un clan situé au nord du lac Baïkal. Un américain incarnant une culture vaniteuse et destructrice va s'apposer à celle qui incarne les valeurs de la nature. Voilà pour le décor de ce western sibérien.

    Je vais vous faire un petit aveu. Sans être méprisant, je n'aime généralement pas les albums de la collection Mosquito car souvent vieillots et en noir et blanc avec toutefois un charme d'antan et des scénarios d'une trop grande simplicité. Celui-ci dénote à de multiples égards ce qui constitue pour moi une excellente nouvelle. Faut-il y voir une transformation de cette collection en quelque chose de plus moderne ?

    En effet, le dessin ne manque pas de densité et de profondeur. La colorisation est fort bien réussie et cela nous change un peu de l'album précédent du même auteur à savoir Grégoire Bonne (« quatre jours de descente »). Les paysages enneigés de Sibérie sont réellement magnifiques. On a un véritable plaisir à suivre ce récit.

    Il y a un côté conte philosophique. Cela commence d'ailleurs par un spectacle de marionnettes. Cependant, cela va virer à autre chose mais avec un message à retenir. Sur le fond, je ne suis pas trop en accord avec les vieilles superstitions qui tiennent le peuple dans l'ignorance et qui peuvent permettre à une personne de dominer tout un groupe.

    Un bon one shot qui se défend plutôt bien.

    Erik67 Le 09/05/2023 à 07:30:31

    Je crois savoir que les madones et les putains ne font pas bon ménage. Mais bon, très souvent dans la réalité et loin de l'hypocrisie ambiante, ce sont bel et bien les mêmes femmes. C'est en tout cas la thèse de cette BD initiée par Nine Antico, une autrice italienne.

    Elle va nous conter trois nouvelles présentant à chaque fois un portrait de femme dans l'Italie du XXème siècle à des époques un peu différentes. On se rendra compte également de toute l'évolution de la société italienne. Agatha, Lucia et Rosélia vont connaître un destin pour le moins tragiques à cause de l'Histoire. Trois saintes qui vont être sacrifiées sur l'autel d'une société soi-disant bien-pensante mais profondément machiste.

    La Seconde Guerre Mondiale a laissé beaucoup de traces. On se rendra compte également de l’émergence des mafias peu après la période fasciste. J'ignorais que les américains avaient permis l'émergence de celle-ci.

    Je ne cacherai pas que je n'ai pas du tout aimé l'aspect graphique qui fait qu'on ne rentre pas aussi facilement dans la lecture de ces différents récits. Or, c'est important qu'une BD soit bien dessinée. La forme a toute son importance.

    A noter qu'il y aura une incursion du fantastique dans un mélange de genres mais également une métaphore à distinguer pour bien comprendre le sens du récit concernant Lucia. Bref, on peut s'y perdre aisément.

    Au final, j'en ressors avec une lecture mitigée car je n'ai pas plus accroché que cela pour les raisons invoquées. Pour autant, on peut apprendre des choses assez intéressantes sur la religion, la mafia, la guerre.

    Erik67 Le 08/05/2023 à 09:18:53
    Les futurs de Liu Cixin - Tome 12 - Le Calcul du papillon

    Voici le 12ème tome indépendant de cette collection de l'auteur chinois Liu Cixin sur les possibles devenirs de l'humanité à travers des considérations souvent scientifiques et parfois géopolitiques. La science sera le point d'orgue de ce nouveau récit.

    Pour la première fois, on a fait intervenir un auteur américain à savoir Dan Panosian spécialisé dans le comics de super-héros. C'est un choix assez audacieux d'autant que la planche en divisé en quatre partie de même longueur de cases ce qui donnent un aspect assez géométrique et panoramique à l'ensemble.

    A noter que le récit se situe pour une fois dans le passé à l'époque de la guerre en Ex-Yougoslavie. L'ennemi est bien évidemment l'OTAN qui menace un peuple pacifique de bombardement massif. Oui, c'est une autre conception de l'histoire de la guerre des Balkans vu par les chinois. C'est dingue de voir comment une situation peut être si subjective. Idem lorsqu'on va plaindre un vaillant et courageux argentin qui a perdu aux Malouines face aux Royaume-Unis.

    Il s'agit de jouer avec le climat et provoquer un brouillard artificiel qui arrêtera provisoirement les bombardements américains et permettre de gagner du temps par rapport à une greffe de reins que doit subir la petite Katya.

    Cela rappelle la même thématique que l'auteur Liu Cixin avait déjà utilisé dans son album « l'attraction de la foudre » où il était déjà question de modélisation mathématique pour créer une arme redoutable à la disposition de l'armée dans un contexte de tension internationale.

    Le concept est basé sur l'effet papillon. Selon cette célèbre théorie, les battements d'aile d'un papillon à l'autre bout du monde peuvent provoquer des catastrophes dans un autre endroit du monde pourtant éloigné. A noter que le concepteur de cette théorie à l'effet boule de neige était un météorologue assez réputé à savoir Edward Lorenz.

    C'est de la prédictibilité poussé à l'extrême. Il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s’amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

    Cet album joue sur des considérations strictement personnel à travers un drame familial mais également sur un aspect plus universel qui peuvent toucher toute une population. Certes, on va éviter la mièvrerie et la sensibilité mais c'est au dépend d'une certaine humanisation. Il faut voir sur quel ton le meilleur ami annonce le décès de la famille au milieu d'autres considérations plus politiques comme si ce n'était qu'un fait de plus.

    Le trait est à la fois sombre et expressif. J'ai bien aimé la colorisation qui est très efficace pour rendre la lecture agréable. Il y avait de quoi faire un récit assez intéressant. Cependant, l'objectif n'a pas été atteint. C'est d'autant plus dommage que j'avais acquis cette BD dans le cadre de ma collection. Mais c'est ainsi et cela arrive quand il y a une quinzaine de tome. Tous ne se valent pas. Je reconnais qu'il s'agit d'une déception.

    A noter que je n'ai pas du tout compris le sens du dialogue final entre deux personnages que nous n'avons jamais vu et qui débarquent comme si de rien n'était. Je serai volontiers preneur de toutes vos explications utiles. Quelle était donc cette requête personnelle ? Est-ce une moquerie gratuite sur l'Amérique ? Bref, j'aimerais bien savoir pour ma compréhension...

    Erik67 Le 08/05/2023 à 09:01:59

    L'idée assez intéressante de cette œuvre de science-fiction est de nous présenter la guerre comme quelque chose qui n'engagent plus que des robots, méchas ou drones commandés à distance pour régler des litiges entre humains de différentes planètes. Il n'y a plus aucune perte civile. La guerre est devenue comme un jeu ou un spectacle. Voilà pour le concept.

    Au niveau graphique, j'ai eu l'impression que des photos de vrais visages ont été collé à l'image pour faire plus réaliste. C'est assez informatisé dans l'ensemble. Pour autant, cela donne plutôt un aspect assez intéressant dans un style que j'ai déjà rencontré pour ce type d'univers.

    A noter la présence de dialogues assez puériles voir grossiers ce qui ne me convient guère. Je donne un exemple parmi tant d'autres : « C'est pas un croiseur de classe K qui va m'empêcher de te fourrer profond, Nandi ». La classe, quoi !

    Il y avait sans doute de l'ambition au départ mais plus on s'enfonce dans les méandres des aventures de ces mercenaires de l'espace, plus l'intérêt diminue faute à une intrigue suffisamment efficace pour nous tenir en haleine. C'est long et certains passages sont assez ennuyeux au milieu de bastonnade.

    Je préfère passer mon tour. C'est juste une déception de plus. On ne peut pas toujours tirer le gros lot, il faut l'accepter.

    Erik67 Le 07/05/2023 à 09:38:00

    C’est tiré du premier roman un peu larmoyant de Julien Sandrel qui est sorti assez récemment (2018) et qui permet à l’auteur de s’offrir une meilleure visibilité sur un autre support pour un public plus élargi. C'est quand même rare qu'un premier roman soit adapté dans la foulée en BD et même en film au cinéma en 2023.

    Le thème est celui de combattre l’adversité, la maladie, les coups durs même dans les situations les plus dramatiques. En effet, une mère assiste impuissante à un accident de la circulation qui va plonger son fils de 12 ans dans le coma. Ce dernier doit bientôt être débranché car en mort cérébral. Elle décide de se battre d’une manière assez originale en accomplissant les tâches que son fils avait consigné dans un journal personnel. Ceci a pour objectif de le garder en vie.

    Dans la réalité, nous savons que les cas où les comateux reviennent à la vie ne sont pas très courants mais cela existe. Du coup, cela donne un espoir de revoir l’être aimé. Bref, encore une BD feel-good pour dire de ne jamais baisser les bras comme si la vie était aussi facile.

    Bien entendu, sans vouloir spoiler, l’issue sera assez prévisible. On passe tout de même un bon moment de lecture au gré des exploits accomplis par la maman qui n’avait pas joué son rôle pleinement, trop absorbé par son travail. A noter qu’il y aura des scènes assez poussives mais qui demeurent jouissives dans une sorte de libération de l’esprit.

    Il y a certes un sérieux manque de maturité de l’œuvre mais c’est le genre qui ne fait pas de mal, bien au contraire. Je serai par conséquent assez indulgent. Il s'agit de toucher le cœur des gens et c'est formaté pour. On passera par toutes les émotions : colère, déni, tristesse et joie. Cela constitue une œuvre faite pour respirer un bon coup et se dire que la vie mérite d'être vécue tout en envoyant son employeur sur les roses. Oui, on ne veut plus trimer jusqu'à 64 ans, c'est l'ère du temps !

    Bref, un drame surfait qui finit par émouvoir. Oui, c'est réellement la chambre des merveilles !

    Erik67 Le 06/05/2023 à 07:56:20
    Hawkmoon - Tome 1 - Le Joyau noir

    Cette BD est tirée d'une œuvre de Michael Moorcock qui est un écrivain britannique auteur de nombreux romans fantastiques, de science-fiction et de fantasy. La légende de Hawkmoon a été écrit à la fin des années 60 et au début des années 70 pour situer le contexte.

    Le dessin réalisé à la fois par Benoît Dellac et Didier Poli m'a réellement enchanté. Les décors sont magnifiques. C'est à la fois le Moyen-Age mais mâtiné d'une technologie assez futuriste comme des ornithoptères qui peuvent voler tout en tirant des munitions.

    Les dialogues sont tout à fait exquis. Il est question de passivité face à une menace qui grandit à travers le continent européen. L'empire Grandbreton est en passe de tout conquérir. Certains pensent que le calme reviendra après. Or, ils ne font pas preuve de grande moralité et les exactions se multiplient.

    J'ai bien aimé car notre héros va se retrouver dans une situation de soumission absolue face à son redoutable adversaire d'une perversité sans égale. Il y a un véritable suspense. On a vraiment envie que Dorian Hawkmonn puisse accomplir sa vengeance contre l'infâme Albion.

    Erik67 Le 05/05/2023 à 08:08:59

    Voilà une série qui m'a longtemps résisté depuis le temps que je voulais la lire. Je dois bien avouer que ce fut un plaisir à la lecture car il y a là un riche travail historique avec des dessins magnifiques avec ce trait réaliste et fluide.

    L'aventure évite la narration pesante et ennuyeuse. La guerre de 100 ans devient en quelque sorte passionnante à lire. C'est une période que je ne connaissais pas bien. Je ne savais pas à quel point le royaume de France était divisé entre les armagnacs et les bourguignons alors que le danger d'une menace extérieure atteignait son paroxysme.

    En effet, dans ce contexte de guerres civiles, l'Angleterre rêve de reprendre les destinées du royaume et il faudra le courage de certains hommes pour s'y opposer. Pourtant, le roi est fou et son premier connetable a fait assassiner ses deux héritiers pour mettre sur le dos des ennemis au parti.

    Attention, le trône d'argile n'est pas un livre d'histoire mais une oeuvre de fiction avec son scénario propre. En ce qui concerne le fameux mystère Jeanne d'Arc, les scénaristes vont faire appel à l'alchimie comme pour rationaliser cette thèse parmi d'autres. Pour autant, je trouve que c'est la plus crédible.

    En conclusion, une excellente série qui évite les pièges du genre didactique. Une lisibilité parfaite associé au charisme des personnages feront le reste. Magistralement dessiné et mise en scène, le trône d'argile ne pourra que vous séduire.

    Rares sont désormais les séries que j'achète. J'ai atteint un point de saturation et il me faut surtout compléter toutes les séries existantes. Et pourtant, j'ai fais une réelle exception pour le trône d'argile que j'ai découvert bien tardivement. Une récente relecture n'a fait que confirmer tout le bien que je pense de cette série historique. C'est l'une des meilleures d'un genre que j'affectionne.

    Note Dessin:4/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4.25/5

    Erik67 Le 04/05/2023 à 07:25:42

    Code Mc Callum, c'est de l'action à l'état pur. Le mélange sexe rock n' roll et drogue semble fonctionner à merveille. L'intrigue parait un peu basique mais on a la joie de découvrir la jeunesse pas toute rose de notre héroïne Carmen.

    La scène d'ouverture est magistrale et pose beaucoup d'interrogation. Par ailleurs, le dessin et les traits des personnages sont plutôt bien réussis malgré un côté assez naïf. Le futur évoqué dans son aspect politique et sociologique apparaît plutôt bâclé mais ce défaut se retrouve également dans la série mère.

    Cependant, l'incontestable réussite de cette BD est de ne pas tout dévoiler et de susciter le mystère autour de certains personnages et de certaines actions. Je trouve également que les personnages secondaires (ex: Darren, le premier Ministre britannique...) sont bien exploités ce qui les rend intéressants. Peu importe si on risque l'indigestion dans l'univers de Carmen, cette BD mérite à mon sens d'être lu.

    Le second tome est d'une incroyable réussite technique avec le parallèle sur le monde de la corrida et celui des tueurs à gage à travers l'action du matador.

    Le troisième tome diffère un peu des précédents en accentuant le mystère au sujet de l'identité du fameux tueur au doux nom codé digne d'un James Bond à savoir le Spectre. C'est très efficace dans l'élaboration du scénario. Il y a juste quelque chose qui m'a chiffonné: on apprend dans le récit que notre Carmen est resté enfermée dans une cuve de liquide amniotique plus de 3 ans. Or, sur le dos de la bd, dans le résumé, on peut lire "plus de 2 ans". Que j'ai horreur de ce type de fautes dignes d'un amateur ! A croire qu'il n'y a pas de relecture avant de présenter une bd au public.

    Fort heureusement, cette série ne va pas s'étaler au-delà de 5 tomes. J'ai beaucoup aimé le lien qui est fait entre le dernier tome et le premier de la série-mère voir les suivants. On va retrouver bon nombres de personnages par la suite (par exemple Léonid dans le tome 7). Il y a une très bonne coordination de l'ensemble.

    Par ailleurs, le tome 5 se termine par la magistrale scène d'ouverture. Le lien est également réalisé à ce niveau. C'est franchement une bonne réalisation dans le scénario qui semble maîtrisé de bout en bout.

    Note Dessin: 3.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4/5

    Erik67 Le 03/05/2023 à 18:41:32

    Je tiens à dire que j'ai réceptionné la version intégrale de Kléos. Les auteurs ont fait le choix de la sortir en lieu et place du tome 2 suite aux nombreuses plaintes de lecteurs qui trouvaient que le diptyque n'était pas adapté. C'est vrai que c'est la première fois que j'entends cela dans le monde de l'édition de la bande dessinée.

    J'ai eu immédiatement une pensée pour ceux qui ont acquis le tome 1 et qui doivent acheter à nouveau cette version complète afin d'avoir la fin de ce récit. Mais bon, chose inédite et pluôt cool: ils peuvent ramener le premier tome en échange de cette version complète moyennant un supplément.

    Il est vrai que la mode n'est plus du tout au longue série. J'ai revendu dernièrement l'ensemble de mes « Hauteville House », non pas que je n'aime pas, mais j'en ai vraiment marre de ces longues séries interminables qui font mal au porte-monnaie et qui occupe beaucoup de place sur une étagère. Les auteurs pensent que c'est lié au phénomène des séries que l'on regarde désormais sur une saison entière afin d'avoir bien en tête le récit complet. C'est vrai que je réagis un peu de la même manière. On ne peut que se satisfaire de cette démarche qui s'adapte aux lecteurs d'aujourd'hui.

    Sur le fond, il s'agit d'un pauvre jeune pêcheur issu du peuple qui part en quête d'aventures et de gloire afin d'obtenir justice face à une bande de pirates. Il est question d'héroïsme mais surtout de découverte de soi et de ses limites. On est loin des super-héros de la mythologie grecque. Tant mieux car cela rend ce récit beaucoup plus crédible et terriblement humain.

    Autant dire que j'ai littéralement adoré car tout est parfait au niveau de la maitrîse scénaristique qui fait preuve d'une excellente maturité. A noter que la fin est vraiment poignante sur le fameux prix à payer. On n'en ressort vraiment pas indemne. C'est sans doute l'un des meilleurs albums sur le sujet de la mythologie grecque.

    Un mot sur le dessin d'Amélie Causse pour dire que le trait est précis. Les couleurs douces et lumineuses procurent un véritable plaisir de lecture. Ce charmant graphisme colle bien à ce monde de la Grèce antique.

    Erik67 Le 03/05/2023 à 07:31:08

    Quand on est jeune, on peut être obsédé par la beauté qui est affiché dans toutes les publicités de la société de consommation. C'est également pour plaire aux autres. Bref, on entre dans l'ère de l'apparence avec une pression du quotidien assez forte.

    Un jeune homme Noah qui joue dans un groupe va idéaliser un mannequin acteur chanteur Marley Johnson qu'il voit souvent sur les écrans. Il faut dire qu'il sera plutôt assez malmené par sa copine Alex ce qui ne l'incite guère à suivre la bonne voie malgré la présence d'un ami ayant la tête sur les épaules. Il s'est mis en tête de ressembler absolument à son idole. Qui sait ? Il pourra reconquérir le cœur d'Alex qu'il vient de perdre.

    Au début de ma lecture, je n'étais pas du tout satisfais mais progressivement, le récit a pris le dessus pour nous offrir quelque chose d'assez sympathique. J'ai bien aimé le final par exemple avec cette prise de conscience. On se rend compte que les sex-symbols ne sont pas aussi beaux que cela. Il y a beaucoup d'artifices sur les magazines ou à l'écran.

    L'originalité de la BD est sans aucun doute le fait que c'est un homme qui souhaite se conformer aux exigences des standards de la beauté masculine. L'époque a évolué car on trouve beaucoup de crème de beauté pour les hommes. Ce n'est plus l’apanage des femmes. Bref, on aura une démarche purement masculine là où autrefois, on aurait pu attendre cela des femmes cherchant à plaire et à se confirmer à la mode.

    Bref, il y a tout un cheminement qu'on suivra avec plaisir sur un thème qui peut nous toucher. C'est en calligramme une belle critique sociétale avec la délivrance d'un message positif.

    Erik67 Le 02/05/2023 à 07:50:47
    Stéphane Bourgoin présente les serial killers - Tome 5 - BTK - Dennis 'Bind Torture Kill' Rader

    BTK, ces trois lettres résonnent comme des mots d'horreur car cela signifie « attacher, torturer et tuer ». C'est le surnom qu'a donné les médias à l'un des pires tueurs du Xxème siècle.

    Dans la vie, c'était un bon père de famille, membre actif de la paroisse locale qui semblait faire le bien de la communauté. Dans la réalité, un tueur sadique de la pire espèce. Oui, on peut tous croiser dans nos vies un véritable monstre qui se cache sous des allures angéliques. C'est vrai que cela me fait froid dans le dos.

    Cette BD commence d'ailleurs par le meurtre d'une famille à l'exception de trois enfants survivants. Il faut dire que ce monstre pouvait tuer n'importe qui : des femmes, des hommes, des enfants, des personnes âgés. Il pouvait s'écouler plusieurs années avant qu'il ne recommence. Puis, il a définitivement raccroché.

    Cependant, son égo était demeuré et il a commis une erreur qui l'a confondu. Son jugement a commencé 34 ans après son premier meurtre, c'est dire le temps qu'il faut à la police pour arrêter un homme nuisible à la société. Il faut dire qu'elle a tellement à faire avec les contrevenants de la route.

    J'ai bien aimé la mise au point dans la préface de Stéphane Bourgoin qui en appelle à ne pas oublier les victimes. Il est vrai que l'on se souvient rarement de l'identité des victimes de meurtre par un sérial killer. Par contre, on connaît tous l'ogre des Ardennes, le cannibale de Milaukee, le tueur de l'Est parisien, Ted Bundy, Ed Gein...

    J'ai trouvé ce repartage à la fois intéressant mais également glaçant de par le sujet. Le mal existe vraiment. On espère que l'on ne le croisera jamais. Mais bon, on ne peut être sûr de rien. Chaque jour qui passe apporte son lot de faits divers sanglants. Dernièrement, une petite fille de 5 ans l'a payé de sa vie.

    Pour la petite histoire personnelle, j'ai lu cette BD juste avant de m'endormir. Mauvaise idée car j'ai fais une terreur nocturne.

    Erik67 Le 01/05/2023 à 08:47:33
    À mains nues - Tome 1 - Tome 1 - 1900-1921

    Voici une BD qui serait à mettre entre toutes les mains et à traduire dans toutes les langues.

    En effet, il s’agit de décrire la vie d’une femme qui a décidé de prendre son destin en main au début du XXème siècle. Suzanne Noël était mariée à un bourgeois et menait une vie assez oisive. Elle décide de reprendre des études et d’apprendre le métier de chirurgie. Elle va devenir très compétente dans son domaine.

    Elle est connue pour être une pionnière de la chirurgie esthétique dans la réparation des gueules cassées suite à la Première Guerre Mondiale. Son apport à la médecine a été considérable.

    C’était également une féministe engagée qui a lutté pour la reconnaissance du droit de vote. Il faut dire que ce dernier n’a été accordée qu’en avril 1944 en France par le général de Gaulle suite à une ordonnance. Il a failli être accordée en 1919 puis en 1936 mais des vieux sénateurs ont réussi à bloquer le processus et obtenir gain de cause. On sait que le Sénat a toujours été assez conservateur dans notre pays.

    A noter que c’est la romancière Leila Slimani qui signe le scénario de cette BD. On sait que cette dernière a obtenu le prix Goncourt en 2016. Elle a également beaucoup soutenu Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Ce dernier lui avait alors proposé le poste de Ministre de la culture qu’elle a décliné. Par la suite, elle a été plutôt choqué par le mépris présidentiel vis-à-vis des sans-abris. De manière générale, elle mène une bataille pour la liberté des femmes et la liberté de choix tout comme une certaine Marlène Schiappa.

    C’est le genre de parcours de femme de caractère qui force l’admiration. Cela montre aussi à toutes les jeunes filles qu’elles peuvent réaliser leurs rêves pourvu qu’elles y consacrent beaucoup d’effort. Certains pays comme l’Iran ou l’Afghanistan devraient également y prendre de la graine pour offrir ce type de possibilités et non restés cloîtrés dans des dogmes religieux. Les femmes représentent tout de même près de la moitié de la population mondiale. Cela serait stupide de se priver de leurs compétences.

    Bref, une belle biographie à découvrir dans ses deux tomes.

    Erik67 Le 30/04/2023 à 09:47:04

    L'idée générale est de s'affranchir de toutes les règles. Il s'agit pour un homme d'éprouver la même souffrance que la femme lorsqu'elle doit enfanter par exemple. Bref, c'est la parité à tout prix !

    De nos jours, un homme peut devenir une femme et vice-versa dans le cadre d'une transition. On peut devenir qui on veut en accord avec son corps. On peut également coucher et se marier avec n'importe qui. Elle n'est pas belle la vie ?

    Bon, personnellement, je préfère rester un homme et ne jamais éprouver la douleur des règles. Je milite d'ailleurs pour un congé menstruel qui serait imposé à nos employeurs jusqu'à 67 ans, âge de départ à la retraite pour un taux plein.

    Ce récit, sous des allures humoristiques, pousse à la réflexion sur un inversement des rôles et ce qu'aurait pu être l'histoire de l'humanité puisqu'il s'agit de revisiter celle-ci dans ses moments clés.

    On va savoir par exemple pourquoi Superman a un slip rouge. Plus sérieusement, on va s'apercevoir que les hommes vont tourner cela à leurs avantages pour reproduire leur domination sur la société. Bref, si les hommes avaient leurs règles, cela ne changerait rien.

    A noter également un dossier en fin d'album qui explique assez sérieusement le fondement de certains gags qui s'appuient sur une certaine réalité. C'est également instructif.

    Evidemment, le ton est drôle mais sans jamais verser dans le militantisme propre à ce sujet si brûlant. Je regrette juste une forme de répétition et des dialogues parfois trop limites. Mais bon, c'est quand même original comme approche et c'est marrant de la voir sous forme de bande dessinée.

    Erik67 Le 29/04/2023 à 08:51:41
    L'adoption - Tome 4 - Les repentirs

    Le premier tome s'était achevé avec la fugue de Wadji suite à la trahison de sa famille adoptive d'accueil qui n'avait pas supporté son comportement colérique et violent. Il faut dire que cet enfant n'avait connu que la guerre, les nombreuses privations et surtout la perte tragique de sa famille d'origine avant de connaître un parcours d'exil à travers l'Afrique.

    Visiblement, cette famille bourgeoise n'était pas prêt à subir toutes les conséquences de ce lourd passé qui a laissé immanquablement des traces. Bref, quand le monde des bisounours bobos rencontre une certaine réalité de la souffrance humaine, cela peut ne pas toujours coller. Il faut savoir que 7% des enfants adoptés dans notre pays finissent par être à nouveau confié aux services sociaux. On parle alors d'échec d'adoption. C'est malheureux.

    Bon, cette seconde partie va tout de même se terminer dans un happy end dans la joie et la bonne humeur après avoir fait monter la tension dramatique. Le dénouement apparaît presque comme pas très crédible mais on l'accepte aisément au vu des circonstances car on a envie que cette famille puisse trouver sa stabilité. La bienveillance finit par payer.

    Le dessin est impeccable dans son exécution. J'aime beaucoup les couleurs également qui donne un peu de peps à cet album feel good.

    Erik67 Le 28/04/2023 à 07:58:32
    L'adoption - Tome 3 - Wajdi

    Cette BD traite du thème de l'adoption. J'avais beaucoup aimé dans le même genre « Couleur de peau miel » qui était un très beau témoignage d'un enfant adopté. On retient que le déracinement est quelque chose de difficile à vivre poutre la perte de ses parents biologiques.

    C'est vrai que je me mets à place de cette famille adoptive et aimante qui a tout fait pour bien accueillir cet enfant Wadji qui ne le rend pas bien. J'avoue que la patience et la gentillesse a ses limites.

    Je trouve que ce n'est pas juste que les meilleures intentions ont parfois les pires conséquences. Une fois qu'on est sauvé, il faudrait être reconnaissant du bonheur et de la protection qu'on nous offre. J'ai eu beaucoup de mal à comprendre dans un premier temps les réactions de ce petit garçon de 10 ans qui a vécu la guerre au Yémen.

    Puis, petit à petit, on se rend compte de ce qui se cache réellement derrière ce comportement à la fois craintif et agressif. C'est à la famille adoptive de faire face avec la compréhension qui devrait rester de mise ce qui ne sera pas le cas chez les Guitry, des bobos quadragénaires qui ont eu beaucoup de mal à adopter et qui pensent faire une charitable action.

    En effet, on va se rendre compte à la fin qu'il y a du bon dans ce petit garçon totalement désemparé. Il nous reste à découvrir comment tout cela va se terminer dans le second tome.

    Un mot sur le dessin d'Arno Monin pour souligner qu'il est réellement magnifique. J'ai adoré les décors ainsi que l'expressivité des différents personnages. J'ai aimé également la mise en couleur qui est sublime. Bref, tout cela concourt à une lecture très agréable.

    Erik67 Le 27/04/2023 à 07:59:48

    Je n’ai jamais trop aimé les sales gosses. Ils prolifèrent de partout. Cependant, il faut bien que jeunesse se passe. Et puis, dans des quartiers composés de HLM, il est difficile de bien s’épanouir. Il faut faire avec ce que l’on a.

    Et souvent, ce sont des petites bandes qui se forment afin de passer le temps. Les jeux les plus variés se multiplient. Cela soude tout un groupe où des rivalités peuvent également se former. Il suffit parfois d’une fille que deux jeunes hommes se partagent les faveurs afin de gagner son cœur.

    On est dans la tranche de vie dans tout ce qu’il y a de plus banal. Il ne se passera pas grand-chose de très marquant Il s’agit simplement d’avoir une photographie assez réaliste à travers des dialogues pas toujours très passionnants. L’époque non précisée au départ est sans doute les années 80.

    J’ai tout de même retenu un épisode assez marquant quad le jeune récupère l’oiseau qui croit endormi et qu’il ne le retrouve plus au petit matin croyant qu’il s’est envolé. C’est toute l’innocence de l’enfance qui est décrite à travers cette scène touchante.

    Une autre scène a retenu toute mon attention. C’est celle de l’intervention des pompiers dans un ascenseur où une petite fille est restée coincée. La mère fait le reproche au grand frère de 8 ans de ne pas avoir bien surveillé sa petite sœur. Or, on voit bien que c’est à la mère que doit être dévolue ce rôle. C’est tout le problème des parents absents qui ne jouent pas leur rôle d’éducateur. On s’étonne ensuite que la société part en vrille avec de tels comportements.

    Un mot sur le graphisme de l’auteure Peggy Adam pour dire que le trait est assez simple et vif. Il va à l’essentiel. C’est rehaussé de belles couleurs afin de rendre la lecture plus agréable. Je note quand même une sérieuse amélioration depuis ma lecture de « Plus ou moins…: le printemps » qui ne m’avait guère marqué.

    Bref, c’est le portrait tout en finesse d’une jeunesse défavorisée qui est décrite à travers ces petites scènes de vie.

    Erik67 Le 26/04/2023 à 07:29:45
    Raven (Lauffray) - Tome 1 - Némésis

    L’auteur Mathieu Lauffrey n’en n’est pas à sa première série sur les pirates. On se souvient de « Long John Silver » démarré en 2007. J’avais adoré. C’était d’ailleurs devenu un incontournable sinon l’une des meilleures séries de pirates.

    Mathieu Lauffrey recommence avec Raven plus d’une décennie après. Oui, on pourrait dire qu’il refait dans la même soupe. Je crois qu’il faut plutôt le voir comme une autre variation d’une histoire dans le genre flibustier. Le monde de la piraterie est finalement assez vaste.

    Le principe est toujours le même à savoir la recherche d’un fabuleux trésor. Et surtout, ces personnages aux caractères bien trempés pour partir dans une aventure aux mille dangers. On suit bien volontiers notre héros Raven (à ne pas confondre avec les raviolis japonaises).

    La méchante de service est une femme pirate aussi belle que dangereuse et vénéneuse. L’adversité sera de taille. J’ai adoré cette première confrontation dans ce premier tome. On pourra noter qu’il n’y a pas de longueur. L’auteur fait plus vite pour aller à l’essentiel et on ne s’ennuie pas avec autant d’action. C’est une excellente entrée en la matière dans une aventure qui s’annonce assez palpitante.

    Au niveau du graphisme, c’est toujours aussi somptueux. On pourra déceler une maîtrise aussi bien dans les personnages aux costumes flamboyants que dans les décors de ces îles des Caraïbes décidément magiques. J’ai été subjugué par la beauté de ces planches. C’est du tout bon !

    Au final, on se laissera bien volontiers embarqué dans ce voyage avec Raven. Dépaysement garantie. Ennui proscrit. Encore un très bon moment de lecture !

    Erik67 Le 25/04/2023 à 07:20:02

    C’est le récit d’un témoignage d’une française d’origine juive. Ses parents qui vivaient en Pologne s’étaient installés à Paris en 1926.

    Il faut dire que le père austro-hongrois avait eu la mauvaise idée de visiter la capitale alors que la Première Guerre Mondiale avait été déclaré. Il se retrouvait au cœur du territoire ennemi qui l’a d’ailleurs emprisonné durant les 4 années du conflit. Pour autant, malgré sa captivité, il avait appris à aimer notre pays.

    Il ouvre un commerce à Paris qui prospère mais c’est sans compter sur l’avènement d’un homme qui allait assombrir la face du monde à tout jamais. Hitler a entraîné la guerre et la mort de plus de 50 millions de personnes à travers le monde. Si seulement, l’académie de peinture avait bien voulu de lui. Mais bon, il était trop mauvais.

    Le sujet principal est la traque des juifs à l’occasion des rafles qui ont sévi en France avec la complicité du gouvernement de Vichy. Tout a été progressif. D’abord des interdictions (d’exercer un métier par exemple) puis des humiliations (le port de l’étoile jaune) et enfin l’extermination dans des camps de concentration.

    On peut encore avoir du mal à imaginer parce qu’on était d’une autre religion que chrétienne, on soit pourchassé et exterminer par million que l’on soit des femmes, des enfants ou des vieillards. Cela concernait également ceux qui avaient défendu le territoire national contre l’invasion allemande durant les deux guerres.

    En lisant ce témoignage d’une jeune femme qui vit caché dans les montagnes en ayant la peur au ventre d’être capturé, on se rend compte que nos petits problèmes quotidiens n’étaient rien comparés à ceux vécu par toute cette génération. On peut aisément relativiser.

    Bien sûr, le sujet n’est pas nouveau et a été maintes fois exploités sur le support de la bande dessinée. L’œuvre principale et culte restera le célèbre comics Maus. Maintenant, c’est toujours appréciable d’avoir plusieurs témoignages afin de souligner la véracité des faits qui sont parfois réfutés par les tenants de partis d’extrême-droite. Il faut également que les nouvelles générations n’oublient pas ce qui s’est passé en Europe et qui est extrêmement grave.

    Je sais que l’histoire se répète comme le prouve le massacre de Boutcha toujours en Europe durant l’année 2022. Il faut espérer que le principal criminel de guerre soit arrêté comme il se doit suite au mandat d’arrêt international. Pour moi, ce n’est pas un chef d’état mais un criminel qui doit être traité comme tel.

    Sur la forme, le graphisme n’est pas celui que je préfère mais il passe quand même assez bien pour ce type de récit. Il me manque juste un peu plus de personnalisation qui aurait fait qu’on s’attache plus facilement à notre narratrice héroïne rescapée. C’est quand même un peu statique.

    Ceci dit, il n’en demeure pas moins que sur le fond, cela mérite amplement lecture. Une version de plus mais qui compte.

    Erik67 Le 24/04/2023 à 07:53:06

    Sa voisine est indonésienne. On pourrait dire qu'on s'en fout de la nationalité des gens mais le propos est plutôt de découvrir la culture de ce pays et le regard que portent une indonésienne amoureuse de la France.

    On apprendra par exemple que les chips à la crevette viennent de Java et qu'il en existe différentes sortes. Oui, les sujets seront assez divers pour découvrir les différences.

    L'Indonésie est quand même le plus grand archipel du monde qui s'étend des deux côtés de l'équateur. Il faut savoir que c'est le plus grand pays musulman du monde avec une grande diversité de population. Il y a près de 150 volcans en activité. On se souvient également du tsunami qui en 2004 a également ravagé ce pays.

    Je n'ai pas trop aimé la démarche de l'auteur Emmanuel Lemaire de vérifier systématiquement les faits que racontent sa voisine lorsqu'elle visite une ville de France en prenant le train. Il faut savoir qu'elle choisit sa destination en fonction de critères assez particuliers.

    Je vais prendre un exemple. Son auteur préféré dit que Niort est la ville la plus laide de France. Quoi de mieux que d'aller sur place pour vérifier ? Niort n'est pas laide mais simplement banale. Elle s'est fait au passage trois nouvelles amies. Comme quoi !

    La vision de cette indonésienne est un peu surprenante mais parfois assez réaliste. Ainsi, Johnny Hallyday, c'est comme un chanteur américain qui chante en français et ce n'est pas la France. En Indonésie, il y a également un chanteur qui s'habille comme une star américaine et qui chante dans sa langue natale ; bref un indonésien qui se prend pour un américain.

    Autre particularité de notre pays : le dimanche, les villes en France sont vraiment fantômes au contraire de l'Indonésie où il y a toujours du monde quelque soit le jour de les semaine. On ne peut le dénier. Mais bon, il y a d'autres bons côtés à voir avec ce constat.

    Sur la question du racisme, elle admet qu'il y en a partout dans le monde et même dans son pays où on la prenait pour une chinoise. Il faut savoir que les chinois sont assez enviés pour leurs richesses et que cela suscite de la jalousie entraînant des pillages de masse ce qui n'est guère rassurant.

    Il est vrai que l'Indonésie est un pays inconnu dans l'histoire hexagonale. Cette BD nous permettra de mieux le connaître au travers une sympathique voisine qui ne sera point une tueuse comme pouvait le penser au départ notre auteur narrateur.

    Bref, une lecture revigorante et assez humaine. Parfois, il y a du bon que de découvrir qui sont ses voisins.

    Erik67 Le 23/04/2023 à 08:08:54

    Love Story a été un film dramatique poignant des années 70 qui est un peu tombé en désuétude. L'amour est plus fort que tout mais sera quand même soumis aux épreuves de la vie. La mort en fait malheureusement partie.

    Cette BD constitue un subtil mélodrame dont le thème est l'acceptation du deuil. Notre héros black voit partout son amie décédée dans un accident. Il va la voir apparaître comme une sorte de fantôme dans sa vie mais tout lui paraîtra si réelle. Il sait tout de même qu'il s'agit d'un mirage notamment quand il se confie à son psychiatre.

    La fin est une réelle surprise qui vient tout chambouler bien que le procédé a déjà été utilisé dans certains films. J'avoue avoir bien apprécié cette mise en scène qui parait totalement crédible.

    Le dessin sera pas vraiment le fort de cette œuvre mais il est totalement acceptable notamment dans ses plans parfois contemplatifs de la ville de New-York. L'auteur a choisi la carte de la simplicité et c'est tant mieux car pas de fioritures inutiles.

    Au final, nous avons une proposition qui peut paraître assez touchante pour peu qu'on soit sensible à ce thème pas très joyeux.

    Erik67 Le 22/04/2023 à 09:26:59

    Parfois, je regrette de ne pas avoir effectué plus de voyages dans ma vie. Quand on est jeune, on peut parfois tout abandonner (son travail, sa famille, son petit ami) et partir comme l'autrice Maëlle Bompas pendant trois mois à la découverte du Japon. On va voyager à travers elle sur la planète Japon.

    De manière générale, j'ai plutôt bien aimé cette découverte du pays au soleil levant même si j'avoue avoir préféré d'autres BD du même acabit comme par exemple « Le projet Jules Verne » également par une autre jeune globe-trotteuse.

    Sur la forme, cela fait vraiment petit carnet de voyage. Mais on passe vite d'une illustration à l'autre sans véritable fil conducteur. Certes, il y a des chapitres qui sont divisés en étape sur les différentes îles composant l'archipel de ce pays maritime mais bon. En même temps, cela nous procure une certaine richesse de découverte. Il y avait sans doute mieux à proposer quant à cette mise en forme.

    Sur le fond, il y a deux choses qui m'ont vraiment interpellé et qui mérite qu'on s'y penche.

    A un moment donné, elle fait la rencontre de jeunes entrepreneurs qui lui livrent leur version de l'entreprise qui s'apparente presque à une domination des salariés. Pour améliorer leur condition de travail, ils n'ont pas trouvé mieux que d'offrir un dortoir afin qu'ils puissent faire des heures supplémentaires c'est à dire travailler plus. Or, plus tu travailles, moins tu es productif : ils n'ont rien compris ! Elle dit à juste titre qu'ils ont en tant que jeunes la responsabilité de construire quelque chose de plus respectueux des gens. Bravo pour cette analyse que je partage entièrement.

    La seconde affirmation ne recueillera pas forcément mon assentiment. L'autrice nous explique que le président Truman avait prévenu le Japon qu'il allait larguer une bombe d'une puissance terrifiante mais ces derniers ne l'ont pas écouté et l'irréparable s'est produit sur Hiroshima puis Nagasaki. Je n'avais jamais entendu parler de cette version même dans des ouvrages spécialisés sur cette question comme « La bombe ». Cela se termine d'ailleurs par la réflexion d'une indonésienne qui indique que cela a permis d'arrêter la guerre et les exactions japonaises dans les pays conquis par le Japon (tortures, esclavages sexuels et exécutions arbitraires).

    Le reste sera quand même fort léger entre petites anecdotes et recettes de cuisine. Cela nous permet quand même de découvrir le Japon avec deux grands absents : Tokyo et le Mont Fuji. Il faut quand même le faire !