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Les avis de - Pascal Garin

Visualiser les 21 avis postés dans la bedetheque
    Pascal Garin Le 18/03/2024 à 21:24:07

    Cet album exceptionnel se lit comme un thriller : happé dès la première page, vous ne le relâchez qu'à la dernière, après avoir vécu l'incroyable saga de George Lucas, peint ici avec beaucoup de tendresse.

    Les génies sont toujours incompris (?), le créateur de Star Wars ne fait pas exception, rejeté par la 20th Century Fox, frileuse à l'idée d'une œuvre d'anticipation, au départ un peu simplette et brouillonne, mais qui, au fil des influences, a su s'étoffer, se canaliser pour atteindre à l'universalité des grands mythes.

    Un coup de chapeau aux deux auteurs, et mention toute particulière au dessinateur Renaud Roche qui a su trouver un équilibre idéal dans un dessin réaliste très efficace où tous les protagonistes sont magistralement croqués.

    Pascal Garin Le 19/02/2024 à 22:15:37

    Georges Simenon considérait que ce roman « dur » (il caractérisait ainsi les romans qui lui donnaient plus de fil à retordre que les Maigret) était l’un de ses meilleurs. André Gide, avec qui il correspondait régulièrement, l’avait aussi encouragé. Certains commentateurs l’ont comparé à l’étranger d’Albert Camus, paru 6 ans avant : même distanciation de l’anti-héros par rapport au monde qui l’entoure, qu’il a l’air de parcourir en « étranger », même crime gratuit en début de roman et même descente aux enfers. Ni Meursault, ni Frank Friedmaier n’attirent la sympathie. Une différence toutefois : Frank cherche une espèce de rédemption dans l’amour que lui porte une pauvre fille, qui vient le voir dans sa « prison-école », malgré une tentative de dépucelage particulièrement abjecte. C’est noir, très noir et la fin vient comme une délivrance.
    J’ai tenu à lire le roman (qui fait partie de la sélection retenue dans le diptyque que la Pléiade a consacré à l’auteur) avant la bande dessinée. Rarement une adaptation m’a paru aussi fidèle et intelligente : le couple Fromental / Yslaire a su trouver le rythme et le ton justes. On retrouve tous les moments forts du roman, mais surtout cette atmosphère poisseuse de ville sous l’occupation. Est-ce une façon pour Simenon de se racheter de ses années « perfectibles » pendant la seconde guerre mondiale, ce roman ayant été écrit pendant son exil forcé aux États-Unis en 1948 ? Le parti-pris narratif fonctionne à merveille, instaurant justement cette distance, tant du lecteur par rapport à cet anti-héros que de celui-ci par rapport à ses proches. Comme toujours chez Bernard Islaire, la touche de couleur souligne aussi magnifiquement le récit.
    En résumé, une très grande adaptation d’un roman majeur d’un auteur à mes yeux pas assez connu ni reconnu (lire aussi par exemple le coup de lune, autre roman dur, africain cette fois-ci, tout aussi noir, mais sur fond de colonialisme).

    Pascal Garin Le 12/02/2024 à 21:55:25

    Cette classique quête de la Terre promise sur le fond ne l'est pas du tout sur la forme : somptueuse. Chapeau l'artiste !!! À lire et relire (ou plutôt contempler…)
    Et merci aux éditions 2024 (que je ne connaissais pas) pour offrir un écrin digne de ce nom à ce somptueux bijou.

    Pascal Garin Le 08/12/2023 à 21:55:39

    Cet album est un pur chef d'œuvre ! On passe d'une page à une autre en poussant des cris d'admiration, tant la représentation quasi onirique de ce conte oriental est réussie. Beaucoup d'inventivité, une trame implacable. Bravo à Yann Damezin pour ce travail à la palette d'une richesse inouïe, mais aussi pour sa versification en alexandrins (enfin, presque tout le temps !) de l'histoire. La richesse du vocabulaire et le style choisi sont incroyablement justes et adaptés au propos.
    Il est à souligner que l'album a bénéficié d'un support du centre national du livre et que l'auteur, décidément à suivre de près, avait réalisé un autre chef d'œuvre : Concerto pour la main gauche.
    Je suis surpris qu'il n'ait fait l'objet d'un coup de cœur du site.
    N.B. Pour les lecteurs fortunés, les éditions Diane de Selliers ont aussi publié un album magnifique de ce conte : Leyli et Majnûn de Jâmi illustré par les miniatures d’Orient. Avis aux amateurs !

    Pascal Garin Le 18/11/2023 à 18:11:19

    Ces albums hors-série permettent de s'écarter de le veine classique, poursuivie depuis le très bon Affaire Blake jusqu'à l'excellent Huit heures à Berlin et d’autres intéressants ou tout à fait dispensables…
    Après le trio Schuiten / Gunzig / Van Dormael et le très chouette Dernier Pharaon, voici l'Art de la Guerre (recueil attribué à Sun Zi et qu'Olrik utilise astucieusement à ses funestes fins) porté par Fromental / Bocquet et Floc'h.
    Le scénario, plutôt convenu sur fond de début de guerre froide, est toutefois assez bien ficelé pour que l'on se laisse entraîner sans renâcler. Je trouve le côté dessin curieusement inégal et m'a laissé perplexe : alors que le choix de grandes cases avec - une fois n'est pas coutume - des vignettes peu bavardes permettait à l'artiste une précision submillimétrique, certaines expressions et postures manquent d'impact. La ligne claire de Floc'h est remarquable par sa pureté et il faut le souligner, mais les visages des héros sont quelquefois peu convaincants. Cela conduit à se demander à quoi tient la patte reconnaissable entre toutes d'un créateur et des artistes qui reprennent le flambeau (quand les ayants-droits l'autorisent). On dirait qu’il suffit d’une fraction de millimètre pour que la magie n’opère plus… On est d’autant plus frustré que souvent les cases sont parfaites et qu’il a peut-être manqué un peu de temps pour peaufiner ici et là ce travail malgré tout globalement réussi. Peut-être Jacobs, qui a finalement peu produit, le prenait-il, ce temps…
    Sans doute les éditeurs seraient-ils bien inspirés de laisser plus de temps aux auteurs de bande dessinée.

    Pascal Garin Le 04/11/2023 à 21:49:15

    Magnifique album, empreint d'une grande tendresse, à la fois pour les personnages, et bien sûr ce fleuve majestueusement offert à notre œil gourmand. Étienne Davodeau nous fait partager son amour des choses simples et a choisi une palette chaude quoique sobre pour ce récit malicieux. À contempler et parcourir plusieurs fois sans se lasser pour échapper au bruit et à la fureur…
    Très belle édition soignée de Futuropolis.

    Pascal Garin Le 01/07/2023 à 22:43:08

    J'aime beaucoup cette série qui présente plusieurs villes belges sur fond historique et avec une intrigue intéressante. Et puis, j'avoue avoir un fable pour la "ligne claire", qui sert magistralement le propos, dans la pure tradition de la bande dessinée franco-belge...
    Cet épisode se déroule à Ostende, ville balnéaire en pleine expansion au début du XXe siècle, et en plein émoi à l'occasion de la venue du controversé Léopold II qui doit recevoir en grande pompe le Shah de Perse.
    Comme les autres albums, celui-ci est complété par une intéressante notice historique sur la ville et certains protagonistes de cette histoire.

    Pascal Garin Le 12/06/2023 à 22:09:47

    Un album à recommander à tous les amoureux du Japon, et aux amateurs d'art en général. Chaque tourne de page est un éblouissement pour les yeux : l'artiste brésilien a su recréer avec beaucoup de finesse et de tact l'esprit Ukiyo-e. des XIXe et XXe siècles. Cette histoire de goze (musicienne intinérante souvent aveugle) mêle habilement sa propre vie (quoique un peu trop raccourcie à mon goût) et les fantômes issus de l'imaginaire fort riche du Pays du soleil levant qui l'inspirent.
    La partie documentaire est remarquable : glossaire très clair et discographie complètent fort pertinnement ce très bel ouvrage, auquel les éditions Ankama ont offert un magnifique écrin.

    Pascal Garin Le 19/05/2023 à 21:58:21

    Eh bien, voici une adaptation de lÎle au trésor qui fera date !
    Non seulement, la consruction graphique est incroyable, mais le style de narration est particulièrement recherché : style littéraire qui colle très bien à ce classique parmi les classiques.
    J'ai vu passer un cahier graphique il y a quelques semaines sur ce site. Il serait de bon ton de le publer pour en faire un bel objet d'art.
    Mention particulière à Mélanie Pop pour le choix des couleurs, alternant fort judicieusement couleurs chaudes et froides.
    Merci à Sébastien Vastra pour ce chef d’œuvre et... à bientôt pour de nouvelles aventures !

    Pascal Garin Le 11/05/2023 à 22:11:57

    Cet échange tendu entre une mère (restée au Vietnam) et sa fille vivant en France est l'occasion de rappeler la difficile lutte pour son indépendance de ce pays martyrisé par les Français puis les Américains. Le récit est porté par des ancien.ne.s maquisard.e.s ayant passé plusieurs années dépourvu.e.s de presque tout, mais veillant malgré tout à sauvegarder par le documentaire cette dramatique épopée.
    Mention spéciale à l'éditeur qui en a fait un très bel objet.
    La retenue et la pudeur des deux autrices est à souligner (à l'oppsé exact de l'assez décevant Latah). Le vécu transpire à chaque page : merci pour ce très beau témoignage !

    Pascal Garin Le 11/05/2023 à 21:59:23
    Champignac - Tome 3 - Quelques atomes de carbone

    Sans aucun intérêt.
    Après un premier opus passionnant (machine Enigma) augurant d'une série prometteuse, ce dernier tome est totalement inutile. Alors que le sujet (la contraception) regoargeait de fortes potentialités (décourvertes scientifiques, oppositions de tout poil, MacCarthysme), le scénariste s'est totalement fourvoyé dans une course-poursuite grotesque, après une séance didactique de bon aloi, sans parler du "dénouement" ridicule.
    Un seul bon point : les magnifiques dessins et couleurs.
    Bref, passez votre chemin...

    Pascal Garin Le 29/12/2021 à 21:56:09

    Eh bien, voilà un album à offrir à tous les ayatollahs, immams, rabbins, cardinaux, ministres de la culture et autres président.e.s en mal de censure !
    Cette superbe parabole nous raconte, ô combien notre liberté de penser est fragile et, à l'heure où de plus en plus d'individus plus ou moins bien intentionnés (et représentant des intérêts privés assez discutables) tentent de capter la pensée des gens pour se l'approprier et la diriger vers leurs intérêts à eux, la lecture et la culture sont un des rares moyens de préserver notre indépendance et notre esprit critique. Ne le voit-on pas de façon aveuglante avec cette crise sanitaire majeure et son lot de fadaises ?
    Bien que planté dans un décor bien peu familier (l'Espagne du dixième siècle) et ancien, ce livre réussit le tour de force de porter un message universel et toujours d'actualité. Le dossier de fin d'ouvrage, bien que concis, nous permet de mieux appréhender le contexte historique et religieux ayant conduit à cet autodafé bien triste. Espérons qu'il y aura toujours des téméraires, tels nos trois protagonistes (plus la mule, bien sûr !), pour sauver de l'anéantissement ce qui peut l'être. Et le clin d'oeil final, auquel je souscris totalement, nous montre que malgré nos tera, exa et sans doute encore bien plus octets, notre connaissance demeure toujours aussi fragile...
    Pour ceux que ce contexte historique intéresse, je recommande le titre "Ce que la culture doit aux Arabes d'Espagne", que j'ai lu il y a plus d'une trentaine d'années et qui est reparu récemment je crois chez Actes Sud.
    Enfin, un coup de chapeau aux éditions Dargaud qui ont su offrir un très bel écrin à ce récit moyenâgeux du XXIème siècle !

    Pascal Garin Le 08/12/2021 à 22:01:27

    Cet album me paraît indispensable pour qui veut approcher le scandale pluriséculaire des Kurdes. Il relate comment les femmes kurdes, par leur abnégation et leur héroïsme, essaient de faire avancer leur cause, que l’on sait perdue, cette population étant victime comme l’on sait d’ostracisation des quatre pays où ils vivent et de l’abandon total et indigne de la « communauté internationale ».
    Elles ont pourtant joué un rôle éminent dans la lutte contre les obscurantistes en Syrie… et on sait le sort qui leur a été réservé. L’optimisme dont elles font preuve est de ce point de vue incroyable. En creux, nos petitesses apparaissent bien mesquines.
    Merci infiniment à BDGest’ d’avoir publié un long entretien avec les deux protagonistes de cet album, particulièrement bien dessiné. Ce coup de projecteur est amplement mérité.
    Si j’ai ôté une étoile à mon appréciation, c’est à cause du côté un peu foutraque de la narration, qui s’étale sur plusieurs décennies, au gré des missions sur place de Mylène Sauloy, assez déroutant au début (la suite l’est moins) et, surtout du manque de mise en perspective pour les lecteurs comme moi, incultes quant à la situation au Moyen-Orient. Une ou plusieurs cartes plus vastes et un chouïa plus détaillées auraient été les bienvenues, ainsi qu’une rapide mise en perspective historique. En revanche, le dossier très complet en fin d’ouvrage, résumant en particulier les biographies des principales actrices de ce conflit, est passionnant et renforce l’admiration que l’on ne peut que vouer à ces héroïnes de l’ombre. Les autres fac-similés de ce dossier (« justifications » religieuses des exactions par exemple…) sont stupéfiants.
    En conclusion, il me semble que le style choisi (bande dessinée, parfaitement maîtrisé), le propos et la qualité de l’album font honneur au neuvième art, et mériteraient une caisse de résonnance plus sonore…

    Pascal Garin Le 23/02/2021 à 00:50:54

    Je me permets de corriger certaines données factuelles de votre critique, étant malheureusement sur place en ce funeste 11 mars 2011, non pas à Fukushima, mais à Shimoda, au nord de Sendai.
    Les données que je souhaiterais que vous corrigiez sont les suivantes :
    - La partie dévastée est, non pas au sud , mais sur la côte Nord-Est, le Tohoku étant la province septentrionale de l'île du Honshu (et non pas d'Honshu), plus grande île de l'archipel nippon.
    - Quant au nombre de victimes, il dépasse les 18 000 morts et disparus, dont la plus grande partie vient du gigantesque tsunami qui a ravagé la région de Sendai, le tremblement de terre n'ayant fait que relativement peu de victimes et l'accident majeur de Fukushima, très peu de victimes directes, mais bien plus en suicides, déplacements, etc.
    Pour terminer, ce tremblement de terre, d'une magnitude de 9.1 est sans doute le plus violent qu'ait connu l'archipel, pourtant habité aux secousses : là-bas, la terre tremble quasiment tous les jours… Il a créé un relèvement de 10 à 20 m entre les deux plaques tectoniques qui ont ripé l'une sous l'autre sur une longueur d'environ 500 km , avec une libération d'énergie estimée à environ 10 puissance 17 Joules !!!
    Comme vous pouvez l'imaginer, j'appréhende l'anniversaire de ce sinistre qui m'a personnellement détruit psychiquement et qui aura lieu dans quelques jours jours désormais au moment où je poste cette remarque.

    Je trouve très important et très courageux qu'un album ait été écrit sur cette catastrophe et l'angle visé me paraît très juste. La date de sortie n'est évidemment pas fortuite. Je ne l'ai pas encore lu, mais je vais me précipiter pour l'acheter. Votre site impose une note ; j'en ai donc mis une sur la potentialité de ce récit ; je me réserve le droit de la modifier après ma lecture.
    Merci de votre comprehension et de votre réactivité..

    Pascal Garin Le 07/01/2021 à 00:21:42
    Blake et Mortimer (Les Aventures de) - Tome 27 - Le cri du Moloch

    C’est la première fois que j’émets un avis totalement négatif mais j’espère faire œuvre utile en déconseillant aux amoureux de ce duo créé il y a maintenant plus de 70 ans et qui passe de mains moyennes en mains catastrophiques. C’est le cas ici avec un très mauvais album au dessin très approximatif et au scénario totalement insipide et improbable. E. P. Jacobs avait le don de rendre plausibles des situations abracadabrantes car le panache, les phylactères étaient enthousiastes et « ça prenait ». Ici, rien de tout cela une action réduite à sa plus simple expression qui se traîne lamentablement.
    Je ne sais pas si l’objet de l’éditeur est de faire de l’argent avec des albums dont il sait qu’ils seront achetés ; dans ce cas, mieux vaut arrêter les frais ! Je trouve même malhonnête de procéder de la sorte car le même album avec deux inconnus White et Mordstonpère n’aurait absolument aucun lecteur. Faire des suites à des séries iconiques (Astérix ou Lucky Luke après le décès de Goscinny par exemple) est un exercice hautement périlleux. Peut-être que les héritiers de Hergé ont fait le bon choix, mais… money, money !!! C’est bien triste. N’est pas Hergé, Goscinny, Charlier, Wance, Franquin ou… Jacobs qui veut.
    En résumé, désolé pour les auteurs, qui ont dû sûrement beaucoup travailler, mais… n’achetez pas ce livre.

    Pascal Garin Le 06/11/2020 à 22:28:56

    Le traitement qui est fait de cette œuvre de Roland Dorgelès est exceptionnel : l’alternance des styles de dessin, en écho aux propos contés : l’incommensurable horreur des tranchées (comment l’homme peut-il en arriver là ?) et la proprette vie loin des champs de bataille, la fidélité au « roman » en grande partie autobiographique font de cette parution un ouvrage à ne pas manquer.

    L’époque à laquelle il nous est rendu disponible, pleine de tristesse et d’angoisses pour un avenir proche, et encore plus angoissant lointain, n’incite évidemment pas à la lecture d’un récit sur la plus grande boucherie du XXème siècle (très dépressif personnellement, j’ai beaucoup hésité), mais le jeu en vaut la chandelle : n’oublions jamais de quoi l’homme est capable, et ce qu’est vraiment la guerre, insoutenable.

    Merci aux auteurs, à ce dessinateur argentin qui a peut-être lui aussi connu les terribles années Videla…

    Pascal Garin Le 22/01/2020 à 22:52:06

    Ce travail, fruit de la longue fréquentation de Jean-Claude Carrière des épopées indiennes, dont le Mahabharata qu’il monta, on s’en souvient, avec Peter Brook, mérite vraiment de s’y attarder…
    Pour ceux qui veulent avoir accès au texte lui-même, la seule traduction intégrale disponible aujourd’hui à ma connaissance est celle qu’en ont faite Guy Vincent et Gilles Schaufelberger, et parue en huit tomes denses aux Éditions Orizons.
    Ce poème, le plus long de toute la littérature mondiale, est postérieur au Ramayana, autre épopée incontournable de la culture indienne. Il met en scène deux clans cousins d’une même famille, les Pandavas et les Kauravas, qui se disputent le royaume. Des très nombreux personnages de cette épopée, le récit présenté ici ne retient « que » les plus importants et un arbre généalogique placé en début d’ouvrage auquel on se réfère périodiquement, nous permet de replacer tel ou tel d’entre eux dans cette large famille où les héros côtoient les dieux, quand ils n’en sont pas eux-mêmes.
    Le récit suit fidèlement l’épopée, en se focalisant sur la trame principale, laissant de côté toutes les « petites » histoires de cette grande Histoire ! Ces à-côtés fournissent une substance toujours très fraiche et perpétuellement renouvelée aux conteurs qui ont façonné un pan entier de la culture indienne.
    Ce parti pris permet de suivre de façon particulièrement remarquable cette – très – complexe histoire, dont le mérite tient à la subtilité de l’action et des décisions prises par les protagonistes, aucun des deux clans ne possédant la « vérité » et trichant à tour de rôle pour arriver à ses fins. Même Krishna, huitième avatar du dieu Vishnou, cocher d’Arjuna, le principal héros de l’épopée, est obligé de recourir à la ruse pour faire triompher son protégé.
    En résumé, on peut dire que la trame principale est très fidèlement respectée, au détriment donc d’une certaine simplification de l’œuvre monumentale.
    Mettre en images cette épopée est une gageure terrible, tant l’imaginaire indien a déjà façonné au cours des siècles les héros connus de tous et toutes là-bas et que, depuis plusieurs dizaines d’années, des séries télévisées ont permis d’associer des visages aux protagonistes. Je dirais que Jean-Marie Michaud s’en sort haut la main, même si quelques partis pris peuvent être discutables (mais je pense que c’est inhérent à ce genre d’entreprise). J’ai été personnellement gêné au tout début, avant que l’histoire ne commence, le côté presque familier étant de mon point de vue anachronique avec le propos.
    Mais le traitement de la Bhagavad gita, texte sacré pour les hindous, positionnée au moment où Krishna, sentant Arjuna prêt à défaillir avant le début de la grande bataille, lui révèle sa vraie nature divine, est plutôt réussi artistiquement. J’ai seulement regretté de ne pas voir, comme le texte original le décrit, l’univers entier dans la bouche grande ouverte de l’avatar de Vishnou (pour les amateurs d’art, Diane de Selliers a publié un magnifique ouvrage centré sur ce texte majeur).
    Le traitement des personnages est à double tranchant : leurs traits peuvent parfois sembler caricaturaux et iconoclastes, mais ils sont tellement typés que cela permet un repérage très facile (c’est sans doute l’objectif poursuivi par le dessinateur) tout au long de la lecture.
    En conclusion, une œuvre majeure traitant d’une Œuvre Majeure, qui aurait bien mérité de mon point de vue un « coup de cœur » sur ce site !

    Pascal Garin Le 03/06/2019 à 20:43:31

    Cette « œuvre totale » aurait mérité à mon avis un coup de cœur, tant elle détonne dans le paysage trop souvent convenu de la bande dessinée : dessins servant remarquablement le propos tant historique que musical. On est littéralement immergé dans la musique grâce à ce pari audacieux. Curieusement, le concerto pour la main gauche de Ravel n’est pas explicitement cité mais on le devine sous-jacent. Jankélévitch disait que la supériorité de la musique est de pouvoir mêler plusieurs lignes mélodiques simultanément, permettant à l’esprit une plus grande liberté qu’une narration linéaire ; je trouve qu’avec cet album, on arrive à s’arracher de cette linéarité et à « divaguer » au gré de la musique et de son interprète. Bref, je recommande vivement ce bijou à tout amateur de musique et d’art graphique !

    Pascal Garin Le 09/01/2019 à 17:42:55
    Champignac - Tome 1 - Enigma

    Voilà une excellente surprise : quelques clins d’œil malicieux (Pacôme amoureux, la marque à la pomme, etc.) et une intrigue solidement charpentée, crédible sur fond de vérité historique (la description méticuleuse de la machine Enigma fut une révélation pour moi, pourtant passionné de nouvelles technologies). L’humour est aussi présent et donne à la lecture un côté très plaisant : bravo pour ce premier opus. On attend la suite !

    Pascal Garin Le 15/06/2018 à 15:25:09

    Merci de corriger la première phrase de votre chronique : après que est suivi de l'indicatif, et non du subjonctif, puisqu'il se réfère à une action passée, donc certaine (voir par exemple : http://parler-francais.eklablog.com/apres-que-indicatif-a3704329). Il faut donc écrire "Après que Mai 68 eut libéré (sans accent circonflexe)…".

    Cordialement

    Pascal Garin Le 16/06/2017 à 17:44:14

    Les hibakushas sont les laissés pour compte par le gouvernement japonais après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki : double peine pour eux (il faut lire ce que le prix Nobel de littérature Oe Kenzaburo a écrit sur ces victimes). Mais cette superbe BD se situe plutôt avant et conte l'amour entre un traducteur allemand et sa masseuse japonaise. Absurdité de son travail qui va petit à petit se transformer en dégoût. Les dessins sont très délicats et la mise en page superbe. J'ai été à nouveau transporté dans ce pays où j'ai passé quatre ans.