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Village de Folies. Août 1931.
Madeleine a six ans. Elle adore lire. Elle est fille d’instituteurs. Son père et sa mère pour éviter d’être séparés à la fin de leurs études à l’école normale ont accepté d’être envoyés là où personne ne voulait aller : dans la Somme, terre dévastée ô combien meurtrie par la Grande Guerre.
Là, elle s’acoquine avec les garçons du village les moins recommandables aux yeux de sa mère qui est leur institutrice. Ils la mettent au défi de se joindre à eux pour participer à un jeu dangereux : désamorcer un obus non explosé, pour en vendre le cuivre, matière première très recherchée. Des obus comme ça, on dirait qu’il en pousse partout dans la région puisqu’ils y ont été semés par millions…
Critique :
Parfois, il n’est pas nécessaire d’inventer une histoire extraordinaire. Il suffit de faire parler ceux qui les ont vécues. C’est le cas de Madeleine Riffaud. Lorsqu’elle était jeune, elle a pris part à un réseau de résistance. Ce qui nous paraît tellement extraordinaire, à nous, aujourd’hui, lui semblait au contraire tout à fait normal à son époque. Était-ce si normal que ça ? Non ! L’immense majorité des jeunes de son âge ne se sont pas impliqués comme elle l’a fait.
Pour rapporter son histoire, il a fallu d’abord la convaincre qu’il était indispensable qu’elle confie ses souvenirs avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne soient perdus à jamais. Les auteurs retracent cela très bien dans la version « tirage de tête » (999 exemplaires numérotés) sous forme d’illustrations et de texte en supplément à la fin de l’album. Ils y précisent aussi les portraits des principaux protagonistes. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié.
Sachez que les aventures de Madeleine ne sont pas complètes avec ce premier album. Il y aura forcément un second tome… Et peut-être davantage car l’album se termine alors qu’elle entre enfin dans un groupe de résistants… et la guerre ne fait que commencer… Sans oublier que la vie aventureuse de Madeleine ne s’est pas achevée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les auteurs ont pris le parti de n’utiliser qu’une famille de couleurs dans les tons bleu-gris qui confère à l’ensemble une solennité de par ses tons froids… L’époque manquait cruellement de chaleur. Cela rappelle les photos en noir et blanc ou sépia, mais cette tonalité bleue confère une grande élégance à l’ensemble. Les dégradés sont magnifiques. Dominique Bertail a fait de l’excellent travail ! Mais comme j’ai envie de me montrer cruel, je vais jeter une pierre dans son joli jardin : un mauvais point pour le dessinateur qui représente en mai 1940 des Stukas modèle G équipés de canons de 37mm en guise de mitrailleuses. Ces Stuka-là seront le dernier modèle de cet avion de combat de bombardement en piqué à être produit. Les premiers G n’apparaitront qu’à partir de 1942. Que cette remarque ne gâche pas votre plaisir et ne vous empêche nullement d’apprécier l’ensemble de cette BD qui, je l’espère, connaîtra une longue vie et sera lue par les plus jeunes qui voudraient se faire une idée de ce qu’à pu être l’occupation, en particulier pour des adolescents.
Village de Folies. Août 1931.
Madeleine a six ans. Elle adore lire. Elle est fille d’instituteurs. Son père et sa mère pour éviter d’être séparés à la fin de leurs études à l’école normale ont accepté d’être envoyés là où personne ne voulait aller : dans la Somme, terre dévastée ô combien meurtrie par la Grande Guerre.
Là, elle s’acoquine avec les garçons du village les moins recommandables aux yeux de sa mère qui est leur institutrice. Ils la mettent au défi de se joindre à eux pour participer à un jeu dangereux : désamorcer un obus non explosé, pour en vendre le cuivre, matière première très recherchée. Des obus comme ça, on dirait qu’il en pousse partout dans la région puisqu’ils y ont été semés par millions…
Critique :
Parfois, il n’est pas nécessaire d’inventer une histoire extraordinaire. Il suffit de faire parler ceux qui les ont vécues. C’est le cas de Madeleine Riffaud. Lorsqu’elle était jeune, elle a pris part à un réseau de résistance. Ce qui nous paraît tellement extraordinaire, à nous, aujourd’hui, lui semblait au contraire tout à fait normal à son époque. Était-ce si normal que ça ? Non ! L’immense majorité des jeunes de son âge ne se sont pas impliqués comme elle l’a fait.
Pour rapporter son histoire, il a fallu d’abord la convaincre qu’il était indispensable qu’elle confie ses souvenirs avant qu’il ne soit trop tard et qu’ils ne soient perdus à jamais. Les auteurs retracent cela très bien dans la version « tirage de tête » (999 exemplaires numérotés) sous forme d’illustrations et de texte en supplément à la fin de l’album. Ils y précisent aussi les portraits des principaux protagonistes. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié.
Sachez que les aventures de Madeleine ne sont pas complètes avec ce premier album. Il y aura forcément un second tome… Et peut-être davantage car l’album se termine alors qu’elle entre enfin dans un groupe de résistants… et la guerre ne fait que commencer… Sans oublier que la vie aventureuse de Madeleine ne s’est pas achevée à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les auteurs ont pris le parti de n’utiliser qu’une famille de couleurs dans les tons bleu-gris qui confère à l’ensemble une solennité de par ses tons froids… L’époque manquait cruellement de chaleur. Cela rappelle les photos en noir et blanc ou sépia, mais cette tonalité bleue confère une grande élégance à l’ensemble. Les dégradés sont magnifiques. Dominique Bertail a fait de l’excellent travail ! Mais comme j’ai envie de me montrer cruel, je vais jeter une pierre dans son joli jardin : un mauvais point pour le dessinateur qui représente en mai 1940 des Stukas modèle G équipés de canons de 37mm en guise de mitrailleuses. Ces Stuka-là seront le dernier modèle de cet avion de combat de bombardement en piqué à être produit. Les premiers G n’apparaitront qu’à partir de 1942. Que cette remarque ne gâche pas votre plaisir et ne vous empêche nullement d’apprécier l’ensemble de cette BD qui, je l’espère, connaîtra une longue vie et sera lue par les plus jeunes qui voudraient se faire une idée de ce qu’à pu être l’occupation, en particulier pour des adolescents.