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Les avis de - belzaran

Visualiser les 4 avis postés dans la bedetheque
    belzaran Le 02/02/2017 à 08:22:50

    Passé par une thèse (dont elle n’a visiblement pas vu le bout), Tiphaine Rivière change de voie et nous propose « Carnets de thèse », un livre à charge contre le système doctoral en lettres. Au travers de Jeanne, elle narre son expérience : la difficulté de travailler seule, de ne pas être rémunérée, d’être considérée… Ce pavé de 200 pages est paru aux éditions du Seuil. C’est une adaptation d’un blog
    Jeanne est professeur de collège en ZEP. Frustrée, elle souhaite passer une thèse afin de partir enseigner à la fac. Elle est finalement acceptée pour mener une thèse sur Kafka, mais… Non-rémunérée ! Qu’importe, la jeune femme se met en disponibilité de l’Éducation Nationale : elle a trois ans pour finir sa thèse. Commence l’Enfer…
    Le postulat de départ de « Carnets de thèse » est son plus gros problème. Si on est forcément un peu scandalisé par un système qui se base sur la non-rémunération des thésards, le livre nous montre que Jeanne est au courant de tout dès le départ : 60% des thèses n’aboutissent pas, elle ne touchera pas un centime pendant plusieurs années, la plupart des thèses durent bien plus de 3 ans, elle sera seule chez elle à devoir avancer sa thèse dans son coin, les couples n’y résistent pas… Bref, elle le sait mais se dit qu’elle sera différente et que tout se passer bien. Du coup, difficile de faire preuve d’empathie pour elle. Le système est ce qu’il est, mais rien ne l’obligeait à se mettre en danger à ce point. De nombreux thésards de l’Éducation Nationale continuent à enseigner pendant leur thèse et en viennent à bout…
    C’est bien là le souci de cet ouvrage. Au-delà du système des doctorats littéraires, il raconte les ravages de la procrastination. J’ai bien du mal avec ces plaintes systématiques de notre société actuelle : « je voudrais travailler mais je n’arrive pas à me lancer. » Oui, c’est difficile. Et alors ? Même si Jeanne est esseulée et absolument pas guidée par son directeur de thèse, son attitude manque de dynamisme et d’envie. Et quand à la fin, on la voit rédiger en achetant une dizaine de bouteilles de vin au supermarché, cela laisse dubitatif…
    Côté dessin, c’est la catastrophe. Le style et les couleurs plagient les blogueuses que l’on peut voir sur internet. Le trait est vacillant, les expressions surfaites… Il y a des efforts dans les décors, mais l’auteure est trop limitée techniquement. Cela respire l’amateurisme. Cela se sent encore plus dans les couleurs sans aucune harmonie et aux effets Photoshop peu maîtrisés.
    « Carnets de thèse » trouve son intérêt dans l’aspect documentaire. Les thèses littéraires sont présentées dans leur côté le plus dur. Côté bande dessinée, on reste dubitatif. L’ensemble se lit sans grande passion, ni empathie. Jeanne est volontaire, certes, mais peu dynamique et assez antipathique finalement. Le niveau du dessin, beaucoup trop bancal, empêche le lecteur de se plonger pleinement dans l’ouvrage sans tiquer. À lire si vous voulez vous lancer dans une thèse. Sinon vous pouvez passer votre chemin.

    belzaran Le 06/10/2016 à 08:29:49

    « On the road » semble être, comme son nom l’indiquerait, un road movie. C’est avant tout une course poursuite effrénée entre deux hommes, des indiens blancs, et des chasseurs de primes et un shérif. Le tout pèse une centaine de pages et est publié chez KSTR.

    Jack, indien hopi blanc, réincarnation d’on ne sait qui, est exclu de sa tribu et décide de partir à la recherche d’une femme dont il serait amoureux. Mais il ne connaît de cette femme qu’une photo. Voilà le point de départ de cette histoire. Hélas, elle n’ira pas beaucoup plus loin. Les personnages n’auront de cesse de tendre vers leur objectif, poursuivis par un shérif et des chasseurs de primes.

    Place à l’absurde dans cet ouvrage. Mais pas le genre d’absurde qui fait sourire. Le genre où une femme, frêle, se ballade avec un bazooka sur l’épaule. Il y a une volonté d’être cool dans cette bande dessinée, mais le trait est forcé, autant dans le scénario que dans le dessin. Ainsi, le personnage principal Jack a un côté méchant/cool/cynique/blasé insupportable. Mais évidemment, à la fin, il lâche une larme…

    Ce qui surprend le plus est l’absence de scénario. On reste dans une fuite. Donc ils fuient. On les rattrape. Grosses explosions. Ils en réchappent. Ils fuient… Le fil rouge de la femme paraît complètement artificiel et ce n’est pas la fin de l’ouvrage qui donnera du sens à l’ouvrage. Fallait-il 100 pages pour ça ?

    Au niveau du dessin, les perspectives sont exagérées, tout comme les expressions du visage des personnages. Il y a de l’idée dans le trait, mais il manque encore une véritable maîtrise, les planches étant assez inégales. Le tout est accompagné de couleurs chatoyantes adaptées au propos.

    « On the road » joue trop sur des concepts : un duo classique, de la baston partout, un dynamisme systématique… Mais l’ensemble n’a du coup pas vraiment d’intérêt en soit. Toute cette histoire d’indiens paraît complètement artificielle. On aurait eu deux braqueurs qui fuient la police, ça aurait été la même chose…

    belzaran Le 11/09/2016 à 11:32:21

    Après un « Prototype » consacré à Adam et Ève, Ralf König continue sa réécriture de la bible avec « Archétype », une version nouvelle de l’épisode de l’Arche de Noé. En délaissant (un peu) les thématiques gays, l’auteur allemand prend des risques. Surtout que les adaptations humoristiques de la Bible sont nombreuses et il n’est pas évident de faire du neuf. Le tout pèse 140 pages et est publié chez Glénat.

    Le principe du livre est le suivant : et si Noé n’avait pas eu 500 ans, mais 50 ans. Et s’il n’avait pas eu une belle barbe blanche mais une barbe noire frisée ? Et s’il avait obligé sa femme à porter le voile ? Ralf König part de l’idée que Noé n’était peut-être pas pieux au sens biblique, mais tirait plutôt du côté des fous de dieu, façon taliban. L’idée n’est pas mauvaise en soit, mais l’auteur fait de Noé un islamiste, ce qui est profondément dérangeant. Un fou de dieu est forcément dans l’Islam ? Si encore l’histoire avait été retranscrite dans un monde moderne, pourquoi pas… Mais là ça n’a simplement aucun sens !

    Hélas, ce n’est pas le seul écueil qui vient plomber le livre. Le bouquin commence par un prologue plutôt sympathique où Dieu est un dessinateur qui tente de réaliser une illustration (qui sera le monde). Mais une fois terminé, voilà qu’une préface vient introduire (une nouvelle fois) le livre en rappelant la Génèse, Abel et Caïn, etc. Bref, on rentre dans le vif du sujet bien tard. Et comme l’auteur s’est amusé à écrire les textes façon poésie, la lourdeur de l’ensemble nous fait vite décrocher (même si la traduction force le respect).

    Une fois Noé enfin en jeu, l’histoire se développe sans vraiment nous intéresser. Ralf König ne va pas dans le vif du sujet et se contente de quelques piques un peu lointaines. Ainsi, Noé le vertueux va à Sodome pour « voir le péché ». Sa femme lui reproche de faire exprès de n’aller que dans les quartiers chauds pour se rincer l’œil… Et c’est tout. On a connu l’auteur bien plus subversif ! Du coup, le livre est très bavard et sans grand intérêt. Heureusement, l’auteur possède son talent naturel pour envoyer quelques répliques qui font mouche (Lucifer reste un personnage réussi lorsqu’il parle avec Dieu), mais l’ensemble est desservi par ses longueurs.

    Au niveau du dessin, le trait de König est toujours aussi plaisant, mais l’ensemble est inégal. Certaines planches respirent le vide, au point que c’en est gênant. Et juste après, les planches sont pleine de couleurs, avec des décors omniprésents…

    En souhaitant produire un livre à thèse, Ralf König s’enfonce dans des discours verbeux où l’humour se révèle bien moins percutant. Et les quelques choix douteux d’écriture (la préface inutile, le Noé taliban…) gênent la lecture. Un peu de concision aurait été bénéfique pour le coup… Et si « Prototype » était savoureux, « Archétype » est difficile à digérer.

    belzaran Le 07/01/2014 à 14:57:46

    Depuis quelques années, la bande-dessinée érotique vit un nouveau souffle. Des ouvrages paraissent régulièrement, avec des styles graphiques très différents. Parfois, ils ne sont même pas réaliser pour émoustiller. Grégory Mardon, que je ne connaissais pas alors, réalise en 2009 le bien nommé « Madame Désir ». Paru dans la collection Fluide Glamour (le label coquin de Fluide Glacial), cet ouvrage oscille entre sexe explicite et finesse. Sombrera-t-il dans le vulgaire ou fera-t-il parti de ces fameux ouvrages qualifiés de porno chic ?

    Les années 30. Les premiers congés payés. Simon et Anatole partent en vacances en vélo mais se perdent en forêt. La nuit arrivant, ils cherchent une maison qui pourrait les accueillir. Mais c’est en plein manoir qu’ils arrivent. La maîtresse des lieux croit alors que ce sont les deux serviteurs qu’ils attendent qui sont arrivés… Les deux hommes décident de rester, ayant bien vu que les femmes de cette maison semblaient toutes de petite vertu. Et surtout, c’était l’occasion de se « taper une femme de la haute. »

    Grégory Mardon ne s’embête pas pour son scénario, tout va y passer. La galerie de personnages est complète : Madame, Monsieur, leur fils, la bonne et sa fille. On a ainsi un peu tous les âges et tous les milieux sociaux ! De même, tous les lieux seront explorés : l’écurie, la terrasse, la chambre, le garde-manger, la cave… L’auteur assume ce côté très classique, mais arrive à y instiller une finesse bienvenue. En effet, il ne montre pas tous les actes qui se produisent lors de ces quelques jours. Clairement, il fait monter la sauce lentement en ne montrant dans la première moitié que des préliminaires et coupant les scènes lorsque ça devient réellement intéressant. Il se crée alors comme un jeu avec le lecteur, très réussi. Et plus on avance dans les pages, plus les scènes sont explicites et développées. Cet aspect mesuré donne de la subtilité à l’ensemble.

    Si l’histoire est classique, elle se laisse lire sans peine et présente ses petits rebondissements. Mention spéciale à la fin, très réussie. Mais je vous laisserai le soin de la découvrir. Le tout est émoustillant et explicite. A ne pas conseiller aux plus prudes des lecteurs. Pour faire simple, il ne faut pas avoir peur du loup…

    C’est le dessin qui m’a donné envie d’acheter cette bande-dessinée. A peine feuilletée, j’avais envie de la lire. Le trait de Grégory Mardon est dynamique et vivant. Il sait se faire simple pour les scènes les plus intimes (notamment le jeu entre Simon et la fille, qui est une belle réussite de page muette !) et beaucoup plus démonstrateur lorsqu’il s’agit de faire vivre les décors.

    J’ai beaucoup aimé cette bande-dessinée. Si elle ne révolutionnera pas le genre, elle présente une version modernisée de la bande-dessinée avec un trait plus actuel. Le tout est agrémenté de dialogues souvent savoureux. En plus, l’ouvrage est de très belle qualité, avec des pages vraiment épaisses. Que demande le peuple ? Des congés payés ?