"Un projet d'anticipation ambitieux et quasi démesuré", c'est la juste remarque de la chronique BDGest rédigée lors de la sortie du deuxième tome de Negalyod. La lecture de cette fresque gigantesque imaginée par Vincent Perriot ne laisse en tout cas pas indifférent. La beauté des planches, parfois hypnotiques, accompagne un récit par moments hermétique. Peut-être alors faut-il simplement se laisser porter dans un univers esthétique et protéiforme dans lequel se perdre est devenu un véritable plaisir.
Le deuxième tome était-il prévu dès le début du projet ?
Vincent Perriot : Le tome un, comme le tome deux, sont des histoires improvisées, autant pour le dessin que pour le scénario. Du fait que j’improvise, ce sont des histoires avec lesquelles je me laisse surprendre par beaucoup de choses qui m’affectent au jour le jour, qui me donnent des émotions, qui me mettent en colère, qui me révoltent. Des choses que je subis ou des choses que j’imagine, qui m’éclairent. Je prends souvent des histoires personnelles, familiales, que je mixe avec des réflexions sur certains sujets d’actualité autour de l’environnement, des mouvements de société, autour de ce qu’on peut imaginer, anticiper, de ce que serait le monde à l’avenir. Ces deux tomes sont plus ou moins une métaphore d’un futur d’anticipation ou du présent tel que je le vis. Je me suis aperçu au fil de leur création que les deux tomes ont suivi leur propre courbe. Le premier tome est […]