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Les avis de - ppg

Visualiser les 15 avis postés dans la bedetheque
    ppg Le 29/05/2010 à 11:22:15
    Murena - Tome 3 - La meilleure des mères

    Le plus enlevé des trois premiers tomes.
    Le rythme est là, de l'action et l'étau qui se resserre autour de Néron, mais aussi de sa mère Agrippine, toujours en quête de pouvoir, à n'importe quel prix. C'est donc un choc mère/fils qui se profile dans les chapitres à venir. Beaucoup d'intrigues donc, pour notre plus grand plaisir.
    Les couleurs me paraissent mieux que lors des deux premiers opus. Très plaisant visuellement.

    ppg Le 24/05/2010 à 14:19:58
    Malone - Tome 2 - La raison du monde

    Suite et fin de cette adaptation très réussie du roman « Faux pas » de Michel Rio (par lui-même). Notre tueur continue à nous faire cogiter. Cependant, malgré l'attachement que l'on peut ressentir à son égard, en quelques fractions de secondes, par son attitude ou ses paroles, il peut nous glacer, nous dégoûter, nous faire peur (nous nous ferions tout petits face à lui, c'est sûr). L'attitude de Marie Brémont questionne également. Nos certitudes les plus dures ne semblent que façades, prêtes à céder brusquement. Etrange humanité qui vacille toujours telle une barque p

    ppg Le 24/05/2010 à 14:18:50
    Malone - Tome 1 - Faux pas

    Rarement une bande dessinée n'aura délivré une telle puissance introspective et réflexive. Si l'histoire (belle, mais assez conventionnelle) pourrait se résumer en un assez court paragraphe, il n'en ait pas de même des réflexions philosophiques du mystérieux tueur. C'est lui que nous suivons, c'est lui le personnage principal, non pas le commissaire Malone. On dirait, paradoxalement, que de par sa position extrême (celle d'enlever la vie) c'est lui qui arrive le mieux à objectiver de manière froide mais visiblement lucide l'humanité, son rapport au monde et la façon dont l'homme a d'interagir avec ses semblables en se fourvoyant dans des raisonnements subjectifs qu'il croit justes, alors qu'ils l'aveuglent.
    Le découpage narratif et graphique consiste en une alternance entre des séquences chargées de textes avec d'autres qui en sont dépourvues. Les dessins sont très réalistes, dans la tonalité du scénario. Quant aux couleurs, pour ma part, ce panorama de gris, de noir, de brun ou de vert terne, me semble participer à la froideur du contexte : un tueur à gages froid, quasi insensible, qui évolue dans des sphères sordides. D'autant plus que ce tueur ne semble pas être très bien dans sa tête...

    ppg Le 24/05/2010 à 14:16:39
    Smoke city - Tome 1 - Tome 1

    La couverture fait mouche quand on l'aperçoit : on fonce vers l'opus en question et on l'attaque avec frénésie. La première planche est belle et inquiétante : une mystérieuse entrée en matière. On arrivera tout doucement à en comprendre le sens, mais pour cela, il faut replonger quinze jours auparavant. D'emblée on a la certitude d'entamer une histoire fantastique, mais tout doucement on glisse vers un polar à l'ambiance "Seven".

    Une très bonne surprise que ce tome 1 de smoke city, dont j'ai raté la sortie il est vrai il y a près de 3 ans. Vaut mieux tard que jamais, car ce opus est magnifique. Beaucoup d'ingrédients y contribuent : "voix off" du narrateur, un mystérieux commanditaire qui souhaite réunir six anciens braqueurs pour réaliser un nouveau coup, une trahison qui se dessine sans pour autant en connaître l'auteur. Quant aux dessins, si on peut parfois reprocher les expressions des personnages un tantinet trop lisses et fermées, l'ensemble est de très belle facture. Tout comme les couleurs, réalisées également par le dessinateur Benjamin Carré, dont c'est la première contribution au 9ème Art ; on reparlera de lui c'est sûr. Ambiance très sombre que cette ville de Smoke City ; les cases sont magnifiques (mention très bien pour certaines d'entre elles, comme celle de la montée des flics dans l'escalier planche n°8).

    Il ne faut pas oublier le scénario de Mariolle, qui tient en haleine le lecteur ; on découvre les personnages : leurs errements ou turpitudes personnels, et la tension monte crescendo. Il y a de quoi attendre avec impatience la suite de cette introduction réussie ; nous espérons ne pas être déçus...

    ppg Le 24/05/2010 à 13:48:47
    L'auberge du bout du monde - Tome 3 - Les remords de l'aube

    Fin du cycle avec ce troisième tome qui lève le voile sur le mystère entourant le village de Trébernec. Nous comprenons enfin le rôle de De Baronie, hautain personnage qui dirigeait la conserverie locale.
    Cette histoire nous a plongé dans le microcosme d'un petit village de marins bretons, reculé et isolé, en cette fin de 19ème siècle. D'étranges faits s'y sont produits comme le retour d'Iréna onze années après sa disparition ou encore l'étrange mal qui semble ronger le pays. Sur fond de croyances populaires, l'énigme croise plusieurs personnages qui se retrouvent en ces lieux après l'avoir momentanément quitté pour des raisons diverses.

    Les très beaux dessins, dotés de magnifiques couleurs, produisent un visuel doux, nostalgique et envoûtant. Si le dénouement de cet opus peut sembler un peu abrupt, nous pouvons néanmoins dire que le scénario nous tient en haleine durant tout le cycle. Si l'on pressent une fin triste (le titre n'y est pas étranger), la planche 44 est particulièrement poignante voire douloureuse. Et, comme dans les légendes celtiques, une part de mystère demeure toujours...

    ppg Le 23/05/2010 à 18:47:32
    Le troisième Testament - Tome 4 - Jean ou le jour du Corbeau

    Monumentale série qui nous mène ici jusqu'au Troisième Testament. Vous connaîtrez donc l'ensemble des arcanes du mystère, après la folle course poursuite des trois premiers tomes. Pas la peine d'en dévoiler trop. Juste pour vous allécher : ce dernier opus est fantastique, on finit en apothéose, ce qui n'est pas toujours le cas pour certaines courtes séries où le suspens est brisé par une fin trop abrupte qui déçoit le lecteur.
    Mais bon, si vous en êtes là, c'est que vous avez sûrement déjà lu les précédents : donc vous ne serez pas déçu, c'est taillé dans le même bois. Dans le cas contraire, dégottez vous d'emblée les quatre tomes d'un coup, installez vous tranquillement et passez une très bonne journée. Assurément.

    ppg Le 23/05/2010 à 18:44:40

    Largement autobiographique, ce manga est le récit de vie d'un jeune garçon de 16 ans, Hamaguchi, qui quitte son emploi de Kyôto pour partir à Tôkyô afin d'assouvir sa passion pour le dessin. Son rêve : devenir mangaka. Rapidement, il est embauché dans un studio de mangas, comme assistant. Mais ce travail, souvent nocturne et pourtant passionnant, est éreintant. Peu de temps libre pour tenter de percer dans le milieu en créant son propre manga. Les jours et les nuits s'enchaînent, rythmés par l'ouvrage à boucler et les sorties dans la mégapole.
    Ce récit respire la sincérité. Le jeune homme s'ouvre à d'autres horizons, tel un rite initiatique : celui du passage de l'enfance à l'âge adulte, celui des rêves à la dure réalité. Car si concevoir un manga est ardu, c'est encore plus coriace de trouver un éditeur, tant la concurrence est rude.
    Ainsi, le temps passe, et la situation de l'assistant risque de perdurer, de s'éterniser même. On en voit d'autres qui restent à un tel poste de nombreuses années. Quant au mangaka, il semble jouir d'une belle vie, faite de succès alors que tant de collaborateurs restent dans l'ombre. Sociologie illustrée de l'univers des mangakas ? Et pourquoi pas, tant on y découvre un système huilé aux déterminismes tenaces. Quoique... il se pourrait aussi que la rencontre d'avec Mari soit aléatoire et décisive. En tous cas, leur amitié, revêtant l'élégance d'un amour inavoué, est très émouvant. Mais sur ce point ne brisons pas le charme en étant trop bavard.
    Comme toujours, Taniguchi nous envoûte. Très beau récit qu'il nous propose et qui se dévore d'un trait. Les choses essentielles de la vie semblent le parsemer : les rêves, l'amour, l'espoir et l'humilité.

    ppg Le 23/05/2010 à 18:41:06
    Africa Dreams - Tome 1 - L'ombre du Roi

    Sur une thématique connue, mais toujours bon d'évoquer même en bandes dessinées, Maryse et Jean-François Charles ont conçu un scénario intéressant, tout en justesse et raffinement comme ils savent le faire. Pour autant, nous ne tombons pas dans le mélo. Les personnages sont attachants. Ceci est un témoignage de plus contre la colonisation et toutes formes d'impérialisme ou d'assujettissement de l'homme.
    Mais cette oeuvre est aussi la formidable réussite du dessinateur Frédéric Bihel qui a réalisé lui-même dessins comme couleurs. Les planches sont un délice ; beaucoup de cases se délectent de longs moments. Une vrai réussite, nous avons l'impression d'y être, d'entendre les cris des éléphants, de ressentir la chaleur, d'être à côté de ces hommes qui doutent et qui ont peur.
    On attend bien évidemment avec impatience la suite de cette prometteuse série qui montre toute la complexité de cette Afrique là, empêtrée qu'elle dans des conflits la dépassant depuis l'arrivée de ces Européens venus par convoitise pour s'accaparer ses richesses.

    ppg Le 23/05/2010 à 15:22:49
    Bouncer - Tome 6 - La Veuve noire

    L'aventure du Bouncer continue pour notre plus grand plaisir. Place au troisième cycle, où notre Bouncer est désormais le gardien de cette terre ancestrale si précieuse pour les indiens injustement chassés par des blancs soucieux pour leur expansion de construire la ville de Barro-City. Ville toujours aussi violente, dans une région qui semble encore être l'objet de convoitises de par l'action à distance d'une mystérieuse femme, Carolyn Harten. A la solde de cette dernière, quelques brutes épaisses et autres gueules cassées.
    Ce qui a de formidable dans cette série réside dans l'innovation du scénario (un anti-héros manchot, je n'en vois pas d'autres), de la galerie de portraits atypiques qui y est proposée (ici, Axe-Head, fallait l'imaginer, tout fou qu'il est de par la hache plantée au sommet de son crâne), et ses paysages (comme la main rocheuse au-dessus de Barro-City, symbolisant à mon sens à la fois une frontière et une main mise interdite). Et comme d'habitude, de l'action, de la terreur, des tueries, mais aussi des sentiments humains qui tentent de survivre dans cette austérité de vie. Superbe.

    ppg Le 23/05/2010 à 15:09:55
    Règlement de contes (Vanderstraeten/Marie) - Tome 4 - La mémoire dans la boue

    La chute des loups nous est narrée ici. Des similitudes existent entre l'histoire des loups et celle des cochons : un vénérable chef, des enfants qui se disputent, le clan qui se divise et se déchire mortellement. Comme si la destruction venait avant tout de l'intérieur. Le résultat en sera terrible.

    Dans tout cette pagaille, on comprendra mieux la psychologie d'un personnage : celle de Wolf, personnage ambigu du tome 1 (celui qui s'était épris de Scarlett, en se remémorant Elveen). Ce dernier, pourtant de nature pacifique, sera opposé par la force des choses à son frère Engrell, belliqueux loup assoiffé de pourvoir ayant assassiné leur père. Avant cela, Wolf se proposera pour apaiser les tensions d'effectuer une mission de rapprochement avec les cochons, afin de mieux comprendre leur nature et apporter un message de paix. Mais il semble que cela soit trop tard. La chute est proche. Les personnages en garderont de profondes séquelles, faites de rancoeurs et de regrets.

    Ainsi, la boucle est bouclée. Très sympathique série, à la narration graphique percutante, au scénario plein de finesse, qui nous donne à réfléchir par cette extrapolation animalière à notre humanité (ou inhumanité).

    ppg Le 23/05/2010 à 15:09:05

    C'est à travers la plume du jeune Normann Ribbs, 14 ans, l'un des trois frères cochon, que nous découvrons les premiers pas de sa famille sur le sol américain au milieu du 19ème siècle. Chassés d'Europe, ils connaîtront l'esclavagisme sur les terres du nouveau monde, découvrant au passage que la cruauté est également partagée par tous les hommes, d'où qu'ils soient. Trahis dès leur débarquement par leur "passeur" qui livrera Mme Ribbs à une mort affreuse, le clan Ribbs poursuivra son rêve de liberté avec bon nombre de leurs congénères. Normann s'opposera rapidement à son frère aîné Raff, tout puissant à la suite du décès de leur père. Leur vision quant à la philosophie de la ville qu'ils souhaitent bâtir pour être libres étant sensiblement différente. Déjà, leur frère Kid navigue indécis entre les deux. C'est en fuyant en solitaire dans la forêt que Normann rencontrera Mathéa, une jeune femme accompagnée d'un étrange énergumène, vieux sage aux rituels destinés à faire le lien entre la vie et la mort, dans le respect sacré de l'équilibre de la forêt. C'est que les hommes sont croyants, à l'inverse des cochons qui sont athées.

    Ce troisième opus est celui du vécu des cochons, narré par Normann, futur shérif alcoolique de la ville de Pigtown. Difficile d'être en accord avec soi-même lorsque vos congénères, parfois de votre propre sang, s'oppose à vous violemment. Tâche rendue d'autant plus ardue qu'il faut également composer avec les "tribus" voisines (les loups et les hommes). Nous sommes donc les témoins de leurs interactions conflictuelles, avant que ne s'embrase la future Pigtown (tome 1 et 2), tenue par Naff, maire aux pleins pouvoirs dont on comprendra mieux les raisons de sa cruauté et de sa folie : l'envie de survivre par tous les moyens, mais à quel prix pour ses semblables.

    Peut-être le meilleur des quatre tomes que compte la série. On y voit comment un équilibre peut être rompu par peur et méconnaissance de l'autre ; la dérive étant l'idéologie malsaine, réduisant à néant la culture de l'autre ; l'action devenant alors réaction et manipulation (et non plus construction et projection) ; la finalité devenant pour certains gloire, pouvoir et argent.

    Une bédé décidément pas si bête...

    ppg Le 23/05/2010 à 15:08:04
    Règlement de contes (Vanderstraeten/Marie) - Tome 2 - Le cœur de la forêt

    Wolf, le loup perturbé par sa rencontre avec Scarlett, protège justement cette dernière dans les ruines d'Elnarand, gigantesque cité des loups, maîtres de la forêt durant un millénaire. A travers la jeune fille il revit avec nostalgie un amour perdu : Elveen. Mais son amour pour Scarlett est impossible. Malgré ses qualités il n'apparaît aux yeux de la belle que comme un loup ; l'homme ayant tellement intériorisé sa haine des loups comme "naturelle" qu'il est impossible de sortir de sa condition. Wolf en souffre, et il laisse sa nature reprendre le dessus, redevenir une bête sauvage par dépit, comme une ultime provocation pour montrer l'absurdité de la vie, de son étouffant cloisonnement entre des individus qui ne seraient pas nés au bon endroit.

    Décidément, cette bande dessinée animalière nous parle de la différence entre les peuples, des haines et du racisme. Pas de morale, juste une manière de présenter des êtres dans leur incompréhension mutuelle. Il y a des bons et des moins bons partout, que l'on soit cochon, homme ou loup. Sans communication (inter-culturelle), pas de repos.

    Fin du diptyque. Le suivant nous parlera du passé ; ou comment ce triste présent a été construit par de multiples souffrances et humiliations.

    ppg Le 23/05/2010 à 15:06:44

    Cette bande dessinée animalière, découpée en deux cycles de deux tomes, est étonnante et passionnante. L'utilisation de personnages de contes peut sembler un peu grotesque au départ. On ne sait donc pas très bien où l'on va lorsque l'on entame cette série. Puis, rapidement, le décors est planté : soit un western composé de pionniers de tout horizon dont la coexistence est nécessaire mais difficile. Rien de comique dans tout cela. Ce premier opus présente les protagonistes, tout en ne perdant pas de temps à nous plonger dans l'action.

    Aux commandes : Damien Marie (chose assez rare dans le 9ème art, il est à la fois scénariste et coloriste) et Damien Vanderstraeten, un jeune dessinateur lillois talentueux.
    Très bonne entrée en matière que ce tome. La suite démontrera que le scénario est très bien ficelé, exposant de manière intelligente la psychologie des personnages. A l'instar de la série "Blacksad" (de Diaz Canales et Guarnido), on se situe sur un versant réaliste à la fois noir et dur ; à l'instar du triptyque "Berceuse assassine" (de Tome et Ralph) nous découvrirons le point de vue de chacun selon leur vécu. Chacun ayant donc les "bonnes raisons" pour régler ses comptes/contes.

    ppg Le 23/05/2010 à 15:04:19
    Antarès (Leo) - Tome 3 - Épisode 3

    La recette est la même que pour le cycle d'Aldébaran et celui de Bételgeuse. Le risque est alors une certaine lassitude du procédé narratif et ce qui s'y passe : une nature inconnue, voire hostile, que doivent affronter des êtres humains qui nouent des relations plus ou moins conflictuelles, amicales ou amoureuses.
    Nous sommes donc en terrain connu, mais ceci ne gâche pas notre plaisir. L'exploration d'Antarès débute après le crash d'une des navettes. Le petit groupe dont fait partie Marc, Kim et sa fille, tente de rejoindre la base située à 7000 km de là. Autant dire qu'il y aura vraisemblablement beaucoup de surprises jusqu'au ralliement ; Antarès semblant peuplée d'étranges animaux dont ne sait pas toujours mesurer la dangerosité.
    Il y a donc toujours un événement mystérieux qui nous pousse à continuer pour comprendre : les pouvoirs immenses que l'on pressent chez la petite Lynn, les disparitions énigmatiques de certains personnages à la barbe des témoins impuissants, la faune et la flore indomptables.
    C'est de la science fiction, mais tout ceci semble plausible, car les personnages présentés sont proches de nous : faibles, cupides, pris dans de multiples sentiments connus et concrets (quête de gloire, d'argent ou d'aventures ; recherche de la vérité, de l'amour, de l'art de vivre le plus propice à leur épanouissement).
    On attend l'épisode 4 de pied ferme.

    ppg Le 23/05/2010 à 14:57:51
    Voyages en Amertume - Tome 1 - La perle de Marka

    Didier Teste, alias Dieter, prolifique et talentueux scénariste français que nous n'avons plus besoin de présenter dans le monde de la bande dessinée, nous invite avec le dessinateur espagnol Clavé, à voyager en Afrique par le biais d'une courte série constituée de trois tomes dotés de grandes qualités.

    Brièvement, Kinglsey Bates, imaginé et présenté ici comme le narrateur et personnage central du récit, est un romancier franco-anglais en vogue dans les années 30 qui fuit un événement tragique, d'autant plus douloureux qu'il se sent responsable de celui-ci. Ainsi, parti de France, il tente d'exorciser ses démons par le voyage et débarque à Djibouti après avoir effectué la traversée de la Mer Rouge. D'emblée, le décors idyllique et paisible de Djibouti et ses alentours contrastent avec le chaos qui semble régner dans la tête de Kinglsey. Tout accaparé qu'il est par la souffrance de ses réminiscences, qui l'empêchent de vivre et brouillent son regard, il rencontre à deux reprises un vieux sage aveugle qui lui permettra de comprendre qu'il n'est pas seulement venu ici pour réaliser la biographie du célèbre aventurier Henry de Monfreid comme il le prétend. Qu'importe, il est déjà embarqué dans la poursuite de ce dernier, prétexte pour une quête existentielle dont le but est une reconstruction identitaire.

    La fiction rejoint ici la réalité dans le scénario de Dieter, dans la mesure où Monfreid a réellement existé. Cet aventurier, romancier et contrebandier français, converti à l'islam (en prenant le nom "Abd-el-Haï ", c'est-à-dire "l'esclave du vivant") représente la quête salvatrice de Kinglsey Bates. Nous suivrons son itinéraire destiné à retrouver Abd-el-Haï ; une chimère au goût plutôt amer. Ce que l'on gagne est en effet peut être avant tout le chemin que l'on emprunte et qui nous fera peut-être progresser intérieurement, davantage que l'objet initial qui peut s'avérer décevant lorsqu'on l'a trouvé. Les trois "Voyages en amertume" peuvent se comprendre ainsi. Ils sont l'illustration et le témoignage du besoin fondamental que semble avoir l'être humain à se lancer dans des aventures hasardeuses voires irrationnelles, à la recherche souvent illusoire et futile en apparence, mais tellement importante et vitale pour celui qui la provoque.
    Nous sommes donc plongés dans la reconstruction mentale d'un individu : Kinglsey Bates. De ce dernier, nous n'en saurons pas beaucoup, juste ce qu'il faut pour s'attacher à lui. Et, on y arrive car il est proche de nous, terriblement humain, fragile et fort à la fois. Pour Dieter, l'approche humaniste est très importante. Il propose des personnages qui existent au-delà des intrigues, ayant une épaisseur, une consistance palpable, une profondeur qui ne peut nous laisser insensibles. Nous sommes tous potentiellement Kinglsey Bates, donc cet être nous parle.

    "Voyages en amertume" est aussi une formidable mise en perspective de la beauté du monde : nous sommes aujourd'hui à Djibouti, en Somalie, sur la Mer Rouge, puis demain sur le Nil, en Syrie, en Turquie. On peut y ressentir l'odeur des souks, la sagesse des gens qui ont peu et qui vivent dans de rudes pays, gorgés d'une Histoire riche et millénaire, faite de traditions, légendes, contes, magies diverses... Cette alchimie est à la fois rendue possible par les dessins de Clavé, qui s'est surpassé ici pour ma part, et par les somptueuses couleurs de Marie-Paul Alluard. L'effet donne un crayonné fluide haut en couleurs, à la lumière éclatante de réalité, au bleu profond et sensuel de la mer.

    Voilà bientôt quinze ans que je possède cette bande dessinée. Force est de constater que je conserve à chaque lecture la même impression de puissance visuelle, de force narrative, me plongeant dans une plénitude, une clarté intellectuelle, un spirituel efficace. Ceci n'est pas un scoop, vous l'aurez compris, je suis admiratif de la prouesse de ces trois auteurs. Une très brillante et sincère série, crédible par ses personnages, exotique de par les lieux des péripéties, humaniste car elle ne nous ment pas en nous dévoilant la diversité du genre humain, tous ces fragments qui nous composent et qui nous indiquent que nous sommes faits de petits riens, ce qui est à la fois beau et terrifiant.