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Voilà un album sur lequel je me suis rué lors de sa sortie. Et quelle ne fut pas ma déception à la lecture. Soyons clair : j'aime généralement le travail de Desberg, et j'étais ravi qu'il s'essaie à un style différent de ses séries purement réalistes telle IRS. Et j'apprécie beaucoup le dessin de Corboz, dont j'ai la chance d'avoir la plupart des albums (Celestin Gobe La Lune, L'assassin qu'elle mérite, Brigade Verhoeven). Mon degré d'impatience à la sortie de cet album était donc à la hauteur de ma joie de voir réunis deux auteurs dont j'apprécie les œuvres respectives sur une œuvre commune.
Le dessin ne m'a posé aucun problème sur cet album, j'ai même apprécié le côté un peu lâché de Corboz, un peu plus que d'habitude, qui est en adéquation avec le ton donné au scénario.
En revanche, le scénario m'a totalement perdu. J'avais lu dans des interviews que Desberg voulait écrire de manière plus libre, moins structurée. Le moins que l'on puisse dire est que c'est réussi. Sauf qu'à vouloir trop destructuré, il ne faut pas en oublié son histoire ni ses lecteurs.
Je vas être franc : je n'ai presque rien compris à ce premier tome. Même si on fini par comprendre qu'on passe d'une dimension à l'autre, cet album se révèle pénible à lire par le manque de construction du scénario. Même si, ayant lu les deux tomes d'une traite, je sais à présent que le tome deux retrouve un eu plus de structure et de clarté, ce premier tome m'a terriblement déçu sur sa non-construction scénaristique.
De plus, les personnages manquent de profondeur, et ce tout au long de la série, là encore on ne sent pas de construction sur leur caractère, leurs personnalités ne sont pas travaillées et manque de profondeur. On est plus dans la caricature, et on se demande même ce que certains personnages font là tant ils n'apportent rien au récit.
Je suis au final très déçu par cet album, je m'attendais à mieux de la part de Stephen Desberg qui fait preuve ici d'un sérieux manque de maîtrise et de professionnalisme malgré ses nombreuses années de métier.
Un album un peu moins confus que le premier tome mais dans lequel il reste difficile de rentrer. Si le dessin de Yannick Corboz est toujours très beau, même mieux fignolé que sur le tome 1, on sent malgré tout que lui aussi a eu du mal le côté non structuré du scénario mis en place par Desberg. Car c'est bien là le gros problème de cette série : sur une base de bonnes idées, Desberg livre un scénario totalement éclaté, et même si ce second album retrouve un peu de linéarité par rapport au précédent, il reste encore trop imprécis, trop flou, pour permettre de se concentrer sur une histoire qui pourtant semble prometteuse.
Au final d'après moi, on a sur cette série un excellent dessinateur, de bonnes idées de base, mais un scénario confus qui perd le lecteur au lieu de le captiver. Un gâchis.