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Les avis de - amra

Visualiser les 1 avis postés dans la bedetheque
    amra Le 28/07/2012 à 17:37:43

    A une époque où l'art semble se confondre avec cette confiserie de poubelle pour super marché de laquelle est banni l'originalité du trait et l'ampleur romanesque, il est toujours intéressant de revenir sur le seul cas unique dans le genre où un artiste français comme Gal égalait les meilleurs américains des comics. Quelque part entre l'art de la statuaire d'un Buscema, la précision picturale d'un John Bolton, la grandeur picaresque d'un Formosa, la splendeur mystique d'un Gerard Basiletti et la finesse du trait d'un Barry Windsor Smith, on trouvera donc un certain Jean-Claude Gal, immense artiste fauché dans la fine fleur de l'âge. Né en 1942 et mort en 1994 de façon trop prématurée, Jean-Claude a inventé cette Sword and Sorcery si française qu'on ne retouve plus du tout d'ailleurs. Et inutile de dire que sans lui le rêve Metal Hurlant aurait sans doute été un peu fade. Grand ami des maîtres que sont Druillet, Jodorowsky et Dionnet, Gal a pourtant son style bien a lui, parce que ne se redevant de lui-même et à aucn modèle sur lequel il aurait pompé grassement comme ça se fait un peu trop souvent de nos jours où le tout est d'être le premier à l'arrivée peu importe les moyens utilisés.
    Partant d'un moyen-âge décadent pour glisser subtilement dans un âge de bronze indéterminé, la saga d'Arn est un peu le diamant noir de la bande-dessinnée française. Conspué par des jaloux, disputé par des générations de soi-disant spécialistes du genre qui ne comprennent rien au genre, Gal est une odyssée à lui tout seul. Son Arn c'est un peu comme une brutale plongée dans le pays de tous les absolus, où dans des déserts profonds vivotent des temples maudits, des sorcières qui comblent l'ennui par le sacrificiel, des fantômes qui vous disputent quelques morceaux d'un temps qui se dilue sur une éternité anonyme où enfin tout devient possible, tout prend plus d'importance pour, une fois arrivés à la dernière case de ce palimpseste utopique anachronique et merveilleux, nous donner une douce envie de pleurer.
    Jamais dans l'histoire de la bande dessinnée française un artiste ne sera allé aussi loin dans la précision du trait et la flamboyance de décors qui font exploser les cadres, un peu comme le fera un Druillet mais de façon moins géocentrique. On ressort d'une telle lecture comblé, ainsi que touché par cette singulière mélancolie, et juste ce sentiment diffus pour nous amener à dire, avec Druillet et son pote Dionnet, "tu nous manques, Jean-Claude, tu nous manques beaucoup".
    Jean-Claude Gal est probablement l'artiste qui même encore aujourd'hui nous envient les américains, un artiste qui nous rappelle l'élan vital qui permis à un écrivain comme Robert Ervin Howard de donner un jour naissance à un certain Conan. Il en a la même vivacité, la même authenticité, et ce parfum d'interdit des paradis noirs et artificiels devant lequel même Beaudelaire se serait agenouillé.
    N'hésitez pas un seul instant à vous ofrir ce moment unique de la bande dessinnée, une bande dessinée qui est comme une respiration, à des kilomètres de tout axe idéologique et de tout dessein sectaire. Bref, l'élan artistique libre et spontanné, qui s'inscrit autant dans l'art que dans une certaine mystique du récit radicale, magique et noir.
    Le chef d'oeuvre du genre, jamais égalé en France ou ailleurs...