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La chronique est sévère, je trouve. La fanfare joue, elle joue beaucoup et à un rythme endiablé. Elle croise d'autres fanfares, joue avec elles, s'amuse, s'engueule et elle joue encore. Complète ? Incomplète ? Elle s'en fiche, elle joue.
Après, il est vrai, la nuit s'avance et elle fatigue un peu. C'est ainsi que le récit s'essouffle mais cela reste un très très bon moment de lecture (et une BD bien mieux maîtrisée que ce qui est sous-entendu dans la chronique).
Voilà une agréable surprise que cette bande dessinée parue en 2010 et qui vient de connaître une belle réédition !
Le dessin est sobre et élégant mais j'ai surtout été touché par cette histoire d'une jeune fille qui vit intensément dans un monde personnel qu'elle s'est créé pour se protéger. Elle ne vit pas seule pourtant. Elle vit au milieu des autres.
Les autres, ce sont les" moustachus", les habitants d'une impasse, une sorte de courée, que l'on découvre les uns après les autres avec leurs qualités et leurs défauts.
Une farce unit vaguement ces moustachus. Lydie les soudera et en fera une vraie communauté dévouée à elle et à la protection de sa douce folie. Le personnage principal de cette bédé, c'est sans doute le lieu. Et son esprit ! Naïf et modeste mais sincère et réel...
Voilà qui pourrait définir ce livre. Modeste sans doute, ce n'est pas une grande oeuvre, ce n'est pas une gifle mémorable, ce n'est pas une tempête tapageuse mais un plutôt un petit vent frais.
Naïf certainement et sans roublardise, c'est finalement assez rare. Réel et sincère évidemment, en un mot touchant !