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Les avis de - The_Declaration

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    The_Declaration Le 10/05/2006 à 03:40:48
    De Cape et de Crocs - Tome 6 - Luna Incognita

    De Cape et de Crocs et une bande dessinée hors normes. Hors normes parce qu’elle défie, en terme de qualité, d’originalité, de références, toute la production franco-belge contemporaine. Nous voilà plongés en pleine histoire de cape et d’épées, avec aux commandes un loup espagnol : Don Lope de Villalobos y Sangrin, et un renard français : Armand Raynal de Maupertuis. A Venise, les deux compères avaient mis la main sur une carte au trésor et s’étaient lancés à sa poursuite, vite rejoints par une troupe d’acolytes bigarre (l’irrésistible lapin Eusébio notamment) et pourchassés par pirates et mercenaires cupides. Après d’incroyables péripéties dans les Caraïbes, nos amis ont mis le cap sur… la Lune !
    La découverte des Sélénites exilés lors des tomes précédents s’était soldée par un décollage improbable à bord d’une machine volante. Après un alunissage folklorique, la fine équipe part à la recherche de leurs amis séquestrés par les Sélénites. Au programme de ce tome-ci : exploration de la Lune et premiers contacts avec la société des Sélénites. Entre intrigues lunaires de palais et le capitaine Mendoza toujours à leur poursuite : la prudence reste plus que jamais de mise pour Don Lope et Armand…
    La formule de la série est à présent bien rodée. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, on retrouve là encore un scénario à tiroirs et aux rebondissements multiples et inattendus. Les dialogues et les situations regorgent d’humour aux degrés multiples, et Ayroles continue de puiser avec délice dans les trésors de la littérature française, Molière et La Fontaine tout particulièrement, afin de donner un peu plus de profondeur à ces foldingues aventures.
    Les auteurs s’en donnent à cœur joie dans leur description de la Lune et de ses habitants. Tout semble à la fois proche de la Terre et complètement décalé : des villes et bâtiments qui se déplacent, des arbres à fromage, des citoyens pacifistes et joviaux, un despotisme éclairé et humble. Tout cela est délicieusement surprenant et loufoque et se fond merveilleusement avec l’idée que l’on se fait des prémices de la science-fiction (Micromégas, Verne), Ayroles glisse d’ailleurs une référence très astucieuse aux Histoire comique des États et Empires de la Lune de Cyrano de Bergerac. On regrettera toutefois un léger fléchissement dans l’inventivité des dialogues, un peu moins épicés et délicats qu’à l’accoutumée. Ce tome montre que les auteurs ont gagné leur pari et sont parvenus à donner un nouveau souffle à leur fantastique série après la séquence Île au Trésor dont on pouvait craindre qu’elle n’accoucherait de rien de follement excitant. Que nenni, la série fonce à toute vapeur vers le succès et vous auriez tort de ne pas prendre le train en marche.

    The_Declaration Le 09/05/2006 à 21:54:49
    De Cape et de Crocs - Tome 5 - Jean Sans Lune

    Ce cinquième tome prend un virage résolument SF, dans la plus pure tradition des Jules Verne d’antant : on pense à De la Terre à la Lune bien sûr, mais aussi Voyage au Centre de la Terre ou Vingt-Mille Lieues sous les Mers. Une Science-Fiction avant l’heure, fantasmagorique, faite de bric et de broc et de machines improbables, flirtant avec la fantasy tellement elle semble déjantée.
    Nos amis, après avoir exploré les fameuses îles Tangerines, se sont retrouvés nez à nez avec les Sélénites, peuple habitant la Lune cherchant à retrouver leur contrée. Le dessin se fait par moment grandiose, et les progrès du dessinateur (ou de la technologie employée) se font largement sentir sur cet opus. Décidément une excellente BD, aboutie et intelligente, un divertissement royal.

    The_Declaration Le 09/05/2006 à 21:54:32
    De Cape et de Crocs - Tome 4 - Le Mystère de l'île étrange

    Splendide quatrième tome, on reste plongés dans les méandres de l’Île au Trésor de Stevenson, avec une savante mesure du baron de Münchhausen et de sa terrifiante baleine. L’intrigue se fait ici particulièrement inventive et vient couronner trois tomes d’enquête et de pirouettes scénaristiques.
    Ayroles nous gratifie de moments jubilatoires, notamment cette formidable scène de comedia della’arte, aussi impromptue que bien amenée. Le dessin se fait très beau sur certaines planches, et les couleurs étincèlent de cohérence et de beauté. Le clou du spectacle semble-t-il.

    The_Declaration Le 09/05/2006 à 21:54:09
    De Cape et de Crocs - Tome 3 - L'Archipel du danger

    Un troisième tome dans la lignée des deux précédents. Ici les auteurs nous offrent une version revue et corrigée de chasse au trésor, et Molière cède la place à Robert Louis Stevenson. Quelques belles scènes d’action émaillent ces quelques planchent et le dessinateur s’en donne à cœur joie pour représenter monstre marin, indigènes, flore exotique et machine volante improbable.
    Il s’agit à nouveau d’un tome de transition, et la fin du volume est malheureusement un peu abrupte, si bien qu’il faudra impérativement passer au tome suivant. Le charmant lapin Eusébio ne cesse de faire sourire, et Armand et Don Lope sont fidèles à eux-mêmes : fiers, engagés, séduisants et adorables.

    The_Declaration Le 09/05/2006 à 21:53:45
    De Cape et de Crocs - Tome 2 - Pavillon noir !

    Un deuxième tome presque aussi réjouissant que le premier. L’ensemble des protagonistes se retrouve dans une course effrénée à la carte au trésor sur lequel chacun essaye de mettre la main. A nouveau l’ombre de Molière et de quelques-uns de ses illustres contemporains n’est jamais loin, et l’auteur nous offre un festival de quiproquos, poursuites et retournements de situation tous plus rocambolesques les uns que les autres. La décontraction d’Armand et Don Lope, les deux héros, en toute circonstance, est toujours aussi ravissante. Les dialogues soignés et les alexandrins sont à nouveau au rendez-vous, et en font une BD à la propension à relecture particulièrement élevée. Une valeur sure.

    The_Declaration Le 09/05/2006 à 21:53:10
    De Cape et de Crocs - Tome 1 - Le secret du Janissaire

    Voilà une excellente bande dessinée intelligente, drôle, fine, riche et indubitablement française. L’inspiration XVIIème siècle est très habile : on pénètre dans l’univers de Molière, La Fontaine et, en forçant la distorsion temporelle, Alexandre Dumas ou Edmond Rostand. Les dialogues sont dorés à l’or fin par Ayroles, sa versification est admirable et donne du panache, de la tenue et de la légèreté à l’œuvre. L’utilisation d’animaux exclusivement pour les personnages principaux les rend attachants et uniques, voilà encore un artifice bien astucieux utilisé par les auteurs.
    Le dessin n’est pas tout à fait à la hauteur du fond, mais il reste agréable. Le découpage des planches est un brin trop conventionnel, mais le trait est dynamique et le coloriage agréable avec ses dégradés de couleurs chaudes. Si le dessin paraît décevant c’est peut-être en grande partie dû à la couverture mille fois plus soignée et esthétique que l’intérieur (manie courante en BD, soit). Au final le résultat est réjouissant et plaira à tout public.

    The_Declaration Le 24/04/2006 à 14:48:59
    Phenomenum - Tome 1 - Opus 0

    Yann n’est pas un jeune homme ordinaire : il a hérité d’un pouvoir supra normal lui permettant d’arrêter le temps, figer l’espace qui l’entoure, et agir comme bon lui semble. L’adolescent désoeuvré qu’il est s’en donne à cœur joie et ose toutes les folies : vol, sauvetage d’inconnus, etc. L’adulte qu’il devient paye les pots cassés : repéré par les services secrets du monde entier, le « phénomène » Yann est la cible de nombreuses organisations et vit une existence de fugitif, particulièrement difficile lorsque l’amour s’en mêle…
    Phenomenum est une BD réellement intéressante. Si elle exploite un thème assez classique de la Science-Fiction et de la Physique, elle le fait avec brio. Ce premier tome est principalement une plongée dans la psychologie du personnage principal. Le pouvoir de Yann l’isole progressivement du reste de la société, qui le craint et le traque. Sans aller jusqu’à la métaphore xénophobique, ces planches illustrent assez bien le cloisonnement de nos vies dans des sociétés post-industrielles contemporaines. Cet isolement transforme un jeune homme gai, libre et ouvert en jeune adulte paranoïaque, craintif et méfiant envers l’autre. A part son thème intéressant, rien ne distingue vraiment cette bd de la masse, et si le trait et le coloriage sont soignés, c’est véritablement pour le scénario qu’il faut la lire.
    Extrait : « L’amour n’est pas aveugle mais presbyte… on dirait qu’il ne commence à voir clair que lorsqu’il s’éloigne. »

    The_Declaration Le 24/03/2006 à 17:31:53
    Blacksad - Tome 2 - Arctic-Nation

    Voilà une magnifique bande dessinée venue tout droit d’Espagne. Blacksad est un polar mettant en scène des personnages à têtes d’animaux, et bien entendu les auteurs ont eu l’intelligence de faire correspondre la personnalité desdits personnages avec les connotations des animaux choisis. L’univers est celui des romans noirs (on pense bien sûr à James Ellroy, Chandler, etc.), dont les auteurs recyclent minutieusement tous les poncifs sans pour autant tomber dans le stéréotype.
    Changement de décor puisque Blacksad se rend dans la ville de « The Line » afin d’enquêter sur la disparition d’une petite fille. En plein climat de haine raciale entre Blancs et Noirs, les auteurs ont inclus des versions revues et corrigées du Ku Klux Klan, des Black Panthers et autres joyeusetés du même acabit. Si là encore le scénario est très classique, il est sans doute plus prenant et plus en prise avec le contexte que ne l’était le tome précédent. L’histoire est forte et les personnages, tant par leurs poires que par leur place au sein de l’intrigue, font honneur à la bande dessinée. Blacksad se voit affublé d’un acolyte, ce qui prête à quelques passes amusantes entre les deux personnages et typiques des polars à couples de héros. Encore plus que le volume précédent, Arctic-Nation est crédible, engagé, et tape là où ça fait mal tout en mettant un peu de distance grâce à son univers particulier et troublant. Et rien que pour les splendides dessins, elle vaut le coup d’œil.

    The_Declaration Le 24/03/2006 à 17:31:21
    Blacksad - Tome 3 - Âme Rouge

    Voilà une magnifique bande dessinée venue tout droit d’Espagne. Blacksad est un polar mettant en scène des personnages à têtes d’animaux, et bien entendu les auteurs ont eu l’intelligence de faire correspondre la personnalité desdits personnages avec les connotations des animaux choisis. L’univers est celui des romans noirs (on pense bien sûr à James Ellroy, Chandler, etc.), dont les auteurs recyclent minutieusement tous les poncifs sans pour autant tomber dans le stéréotype.
    Troisième tome et troisième thème abordé par les auteurs. John Blacksad se trouve maintenant à dénouer les fils du MacCarthisme aux Etats-Unis. Les « douze apôtres », un groupe d’intellectuels de gauche, est directement menacé par la chasse aux sorcières et c’est le savant Otto Lieber qui est, semble-t-il, visé pour ces travaux sur l’atome. Blacksad plonge dans l’univers de la manipulation et de l’espionnage.
    Pour ce troisième tome on retrouve la narration typée roman noir qui a (entre autres) fait le succès de la série, même si ce trait est un peu en retrait par rapport au premier volume. La figure de la femme fatale est à nouveau présente, sous la forme ici d’un écrivain engagé au caractère bien trempé, le charme de Blacksad faisant le reste… Toutefois ce troisième tome est une légère déception, au regard du scénario d’une part, la simplicité des intrigues commençant à lasser quelque peu (en effet, le choc de la découverte est cette fois définitivement passé). Au regard du dessin d’autre part, car ce troisième tome a un peu moins de personnalité et d’unité que les deux précédents, la faut au coloriage un peu plus clair et moins homogène peut-être. La qualité est cependant au rendez-vous et Âme Rouge devrait plaire à ceux qui ont aimé les deux premiers volumes de la série, en dépit de la petite baisse de régime.

    The_Declaration Le 21/03/2006 à 18:48:59
    Blacksad - Tome 1 - Quelque part entre les ombres

    Welcome to the jungle.
    Voilà une magnifique bande dessinée venue tout droit d’Espagne. Blacksad est un polar mettant en scène des personnages à têtes d’animaux, et bien entendu les auteurs ont eu l’intelligence de faire correspondre la personnalité desdits personnages avec les connotations des animaux choisis. L’univers est celui des romans noirs (on pense bien sûr à James Ellroy, Chandler, etc.), dont les auteurs recyclent minutieusement tous les poncifs sans pour autant tomber dans le stéréotype.
    Le personnage principal est donc un détective privé dur et taciturne, évoluant dans une ville hostile et dangereuse. Blacksad se retrouve donc à enquêter sur la meurtre de son ancienne fiancée afin d’accomplir sa vengeance, couvert par la police.
    Scénario tout à fait banal, mais qui est contrebalancé par le réalisme des émotions invoquées et la profondeur troublante des personnages (malgré leurs apparences animalières). Le scénariste est parvenu avec brio à insuffler de la vie dans cet univers sombre, tout y est criant de vérité et de sincérité. Mais ce qui porte réellement la BD vers les plus hautes sphères du genre, ce sont les dessins époustouflants de Guarnido : des angles et des postures magnifiques, un dessin « racé » qui a de la gueule et des couleurs subtiles qui forment de réels tableaux. Bref, de l’excellent polar comme on en fait plus.

    The_Declaration Le 07/02/2006 à 12:03:22
    Le sabre et l'épée - Tome 1 - La Yesha

    Peut mieux faire
    Dans un petit village, perdu dans l’immensité de la Chine médiévale, le jeune Wu Gang défie et tue tous les guerriers de passage. Tenant sa technique du défunt maître Fei, il endosse le rôle de protecteur du village contre toutes les menaces extérieures potentielles. Jusqu’au jour où un vieillard armé d’une épée brisée persuade le jeune homme de ne pas engager le combat. Wu Gang est ainsi chassé du village et se lance à la poursuite du vieil homme pour le vaincre.
    Le Sabre et l’Épée est une bande dessinée inscrite très clairement dans le genre Wu Xia, ces romans et films dépeignant la chevalerie chinoise et le Jiang Hu (le « monde des forêts et des lacs »). Au programme donc : héroïsme, arts martiaux et bonds vertigineux. On retrouve sans trop de surprise une intrigue centrée sur des armes légendaires, dont l’histoire est racontée dans ce premier tome à intervalles réguliers. Peu d’indices sont donnés sur l’identité du vieillard ou sur le rôle de Wu Gang dans l’histoire. En fait le gros problème c’est qu’il ne se passe finalement pas grand-chose de passionnant au cours de cette cinquantaine de planches. Entretenir un mystère, pourquoi pas, mais ça n’impose en rien de brasser du vent comme c’est le cas ici. Un tome d’exposition a, on peut le comprendre, un peu moins d’intensité dramatique que les suivants ; mais ici la Yesha est véritablement une balle à blanc, ce qui vraiment inadmissible de la part du scénariste, surtout si le vide est comblé avec quelques combats sans intérêt. Le dessin est quant à lui efficace mais sans génie, tout comme le coloriage, varié et agréable, mais quelque peu monotone. On jugera donc la série sur les prochains tomes.

    The_Declaration Le 11/12/2005 à 23:08:17
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 8 - Tome 8

    Toujours dans la veine de la trame générale des tomes précédents, les deux auteurs semblent avoir abandonné pour de bon le principe des scénarios courts et indépendants qui étaient tous plus ou moins des versions révisées pour adolescents de contes et légendes coréens. Après une très belle couverture colorée à souhaits et quelques planches en couleur et papier glacé pour introduire ce tome (où le dessinateur semble avoir recours à l’infographie, et ce pour la première fois semble-t-il), on découvre plusieurs histoires, toutes en relation avec la quête de Mun-Su.
    Le manga s’ouvre sur « combattant perdu », histoire la plus réussie de ce tome, qui raconte les errances de Sando et les conflits qui la traversent. C’est surtout un combat virevoltant entre Sando et Lucida Von Marlène, où le Yang Kyung-Il se fait plaisir et oppose deux styles totalement opposés tant par le vêtement que par le style de combat : l’élégance et l’escrime de Lucida contre le Wu Xia tourbillonnant de Sando, dans la veine des films de chevalerie chinois ressuscités récemment par Tsui Hark et son « Il était une fois en Chine » aux duels aériens et cablés. Si le dessinateur excelle pour les pirouettes de Sando et ses postures incroyables, Lucida semble guindée et rigide, et sa démarche quelque peu stéréotypée.
    Puis ce huitième volume embraye sur « Une équipe mal assortie », dépeignant le retour de Wonsul et « La Légende de Hongil Dong » où Mun-Su accompagné de Wonsul va s’opposer à la bande des Walbin, déjà entraperçue précédemment. Pirates saignant le royaume de Kimhe, plus riche des provinces de l’ancien royaume de Jushin, ils semblent dirigés par Kewil Hyang, ancien amour de Mun-Su. Le manga prend un tournant différent depuis quelques centaines de pages, délaissant la poésie des mythes coréens des premiers volumes pour embrasser ceux des superhéros bardés de pouvoirs magiques, acteurs classiques des shônens. Cette évolution sera regrettée par certains, accueillie positivement par d’autres. Si l’originalité de la série est sacrifiée, on ne peut que trouver ça regrettable, même si pour l’instant la qualité du manga est intacte. Graphiquement c’est une nouvelle fois la preuve du génie inégalable de Yang Kyung-Il, le combat entre Lucida et Sando étant traversé par la grâce et tout simplement sublime. Ensuite il y a ces cadrages et ces angles souvent originaux, la composition des cases et ces personnages en sortant librement, de manière toujours intelligente et appropriée. C’est un vrai film qui se construit, il faut le voir pour le croire.

    The_Declaration Le 09/12/2005 à 02:28:22
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 5 - Tome 5

    Le rythme ralentit quelque peu lors de ce cinquième volume, après deux tomes furieux. Ainsi les auteurs optent cette fois pour des histoires courtes et indépendantes comme pour les deux premiers tomes. « Frère tigre » est une nouvelle issue d’une légende coréenne, à la morale un peu simplette mais tendre ; elle traite de la valeur de la vérité dans les relations interpersonnelles en montrant le lien unissant une mère à ses deux fils, dont l’un changé en tigre. « Le lombric dansant » est consacré au personnage de l’écuyer et à son estime de soi, souvent mise à mal par un Mun-Su caustique (et le mot est faible). « Nonge » traite habilement de la prostitution et de l’exploitation des filles coréennes de familles pauvres (pratique révolue en Corée, on l’espère), là encore en puisant dans l’Histoire coréenne et les traces qu’elle a laissé dans la culture populaire. « Neige fondue », à défaut d’être la plus originale, est la seule qui fasse avancer la trame principale, puisque Mun-Su et Ajite vont être amenés à se croiser. On le voit bien, les enjeux dramatiques sont plus faibles que dans les tomes précédents, mais l’introduction d’histoires indépendantes sous la forme de contes permet de faire une pause bienvenue. Les dessins sont bien sûr au niveau, même si les planches créatives et soignées se font plus rares. Sans doute un des tomes les plus faibles.

    The_Declaration Le 09/12/2005 à 02:27:24
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 4 - La fleur de l'enfer

    Ce quatrième volume se consacre uniquement à l’épisode de « la fleur de l’enfer », qui représentait déjà la quasi-totalité du volume précédent. Mun-Su et son Sando luttent contre un gouverneur produisant du pavot en grandes quantités pour l’Occident. Il s’avère que celle-ci est une ancienne camarade d’armes de Mun-Su, tout comme certains de ses sbires. On assiste ici à un déchaînement d’action et de combats : Sando croise le fer avec Wonsul sur les toits de la cité, l’occasion de quelques scènes du niveau d’un Matrix ; Mun-Su se charge de Wonhyo, gouverneur, magicienne réputée et aux ordres de Mun-Su alors qu’il était général des armées de Jushin. Au premier coup d’œil on est un peu déçu par la surenchère de violence qui fait penser à la production de manga moyenne à destination d’un public jeune et masculin. En y regardant de plus près, la profondeur des personnages compense aisément cette trame en apparence simpliste : Sando y apparaît plus sensible que jamais, Wonsul dévoile sa personnalité entière et sa pureté est un contraste avec le cynisme et la force de Mun-Su, Wonhyo reste un mystère et fait penser à certains monstres de la mythologie grecque comme Scylla. C’est encore une belle réussite, la présence en filigrane d’Ajite laisse espérer de nouvelles révélations pour les tomes à venir.
    Un classique du genre.

    The_Declaration Le 09/12/2005 à 02:25:55
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 6 - Ondal et Pyong Gan

    Après un tome en grande partie déconnecté de l’histoire de Mun-Su, ce sixième volume se recentre sur le cœur du manga. Mun-Su est sur les traces d’un forgeron très particulier afin de faire reforger son mahai, source de ses pouvoirs et preuve de son statut d’Angyo Onshi. Nos trois compagnons se rendent donc dans la région des sept pics, zone froide et montagnarde que l’on a du mal à situer (Chine, Mandchourie, Nord de la Corée) ? Mun-Su se voit donner pour mission de démêler les déconvenues amoureuses de la fille du gouverneur. Nous sommes gratifiés d’un scénario assez fin, creusant la psychologie déviante de la jeune princesse. Cet épisode cadre également mieux la série, d’un point de vue historique du moins, puisque une invasion occidentale se prépare. Un tome plus sombre, funèbre même, notamment par le dessin et les planches plus noircies qu’à l’accoutumée, et les scènes mélancoliques des rêveries de la princesse Pyong Gan, aux tendances neurasthéniques. A noter la très belle couverture de Yang Kyung-Il, nettement supérieure aux précédentes.

    The_Declaration Le 08/12/2005 à 01:47:34
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 3 - La légende de l'écuyer

    Dans la Corée médiévale, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient en quelque sorte des contremaîtres chargés de contrôler les actions des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréen sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains. Le nouvel Angyo Onshi est un jeune homme dénommé Mun-Su, il parcourt les restes du Jushin, empire qui s’est éteint dans des circonstances mystérieuses, avec Sando, son garde du corps, afin de rétablir la justice et de protéger les faibles.
    A la lecture du troisième tome, on sent que le rythme et les enjeux vont prendre de l’ampleur. Celui-ci débute par l’introduction d’un nouveau personnage, l’écuyer de l’Angyo Onshi, qui brille par ses prestations comiques et son sens développé du ridicule. Les auteurs précisent à l’occasion d’un interlude que cette idée n’est pas une invention de leur part, puisque Mon-Ryong, angyo onshi de la légende de Chun-Yang (légende ayant inspiré ce présent manga), disposait d’un serviteur analogue. Le reste de ce tome est dévolu à une histoire beaucoup plus consistante, qui ne s’achèvera que dans le tome suivant. Mun-Su va cette fois s’aventurer dans une province abritant les restes de militaires hauts placés dans l’armée du Jushin et s’adonnant aux trafics de drogues et d’armes. Mun-Su y rencontre d’anciennes connaissances et c’est l’occasion pour les auteurs de nous laisser entrevoir son passé trouble. Ajite fait également son apparition et semble être un personnage complexe et ambivalent : pacifique, honnête et altruiste en apparence, ses valeurs morales sont en revanche beaucoup plus floues puisqu’il est également le commanditaire de la production de drogue dans la région.
    Le scénario prend des accents de geste et il semble que le manga s’engage dans une histoire longue et épique, délaissant les récits courts et symboliques des premiers volumes. Le dessin reste superbe et offre quelques planches ahurissantes de dynamisme, de précision et de contraste. A lire et à relire.

    The_Declaration Le 08/12/2005 à 01:43:08
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 2 - L'attaque des Yojins

    Dans la Corée médiévale, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient en quelque sorte des contremaîtres chargés de contrôler les actions des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréen sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains.
    Avec ce deuxième tome, l’univers du nouvel Angyon Onshi continue progressivement de prendre de l’épaisseur. A nouveau les auteurs nous livrent des histoires courtes et indépendantes, ce qui ne les empêche pas de nous gratifier de détails de la vie des personnages par petites touches, attisant notre curiosité. En premier lieu un siège mené par des brigands contre une cité de l’empire, où Mun-Su va intervenir pour éviter le massacre. Une démonstration d’intelligence militaire nous est offerte. La deuxième histoire est extrêmement différente puisqu’elle montre Mun-Su et Sendo en prise avec la nature et ses créatures mythiques. Emprunte de mélancolie et d’une atmophère oscillant entre l’horreur et l’animisme, elle s’inscrit probablement assez bien dans le corpus de mythes et légendes coréen. C’est ici l’occasion pour le dessinateur de monter son talent inégalable pour les scènes d’action, pleines de fureur et d’émotions. Enfin la dernière séquence, de loin la plus longue, aborde les thèmes de l’illusion, la perte des repères, l’usage des drogues. Le jeune Jun y est en prise avec ses drames personnels et explore sa relation avec son mentor. La brièveté des chapitres est sans doute regrettable. Bien que chaque histoire soit originale et pas dénuée d’intérêt, une trame générale conviendrait sans doute mieux à ce manga centré sur ses deux personnages principaux. On se consolera avec le dessin, d’une beauté toujours aussi renversante. A lire rien que pour le plaisir des yeux.
    Extrait : « Cette plante peut te donner le bonheur éternel… Elle montre les choses telles qu’on veut les voir… Elle soigne celui qui est rongé par le désir… En le faisant vivre dans le monde de ses rêves… Alors ? Tu hésites ? Dans tes rêves… La douleur n’existe pas. »

    The_Declaration Le 01/12/2005 à 04:06:21
    Le retour à la terre - Tome 1 - La vraie vie

    Tout comme le Combat Ordinaire, le retour à la terre est un choc la première fois qu’on s’y frotte. L’histoire est pourtant tout ce qu’il y a de plus anecdotique : un jeune couple de citadins déménage pour s’installer à la campagne et va connaître une intégration pour le moins difficile.
    Le dessin est très simple et épuré, mais Larcenet parvient à croquer chaque personnage en quelques coups de crayon bien sentis. Rien de bien transcendant au premier coup d’œil, il peut même paraître fade. Pourtant on est vite happé par le dynamisme de chaque scène et l’expressivité des personnages. Le découpage des planches en séries de cases indépendantes les unes des autres est intéressant car il permet à la fois une lecture sélective et force les auteurs à multiplier les scènes efficaces et les gags courts.
    L’humour est présent sur chaque page, dans chaque bulle. Evidemment comme on peut s’y attendre, les stéréotypes des campagnards rudes répondent à ceux des Parisiens stressés et maigrichons. Mais il n’y pas que ça, comme dans le Combat Ordinaire, la tranche des 20-30 ans est extrêmement bien cernée : désabusée, privée de repères et perdue dans un monde toujours plus violent, froid et sale, Larcenet parle de manière subtile et compatissante à cette génération-là. La vraie vie est un tome rempli d’épisodes légers mais souvent révélateurs. Réservé à ceux qui veulent voir la jeunesse comme elle est.

    The_Declaration Le 19/11/2005 à 01:26:19
    Le donjon de Naheulbeuk - Tome 1 - Première saison, partie 1.

    Quel intérêt ?
    Le Donjon de Naheulbeuk est un mythe pour tous les aficionados de la webculture, des jeux de rôle et de la fantasy. Quelques compères se réunissent autour d’un ordinateur et d’un micro et composent une grande geste sonore, racontant l’histoire d’un groupe d’aventuriers s’en allant explorer les ruines d’un donjon afin d’y trouver fortune. Une elfe, un nain, une magicienne, un barbare, un voleur, un ogre : la fine équipe reprend tous les clichés de Donjons & Dragons et en fait un feuilleton parodique dans la veine de Terry Pratchett ou du Sacré Graal des Monty Python. Un grand moment de bonheur audio, tendre et hilarant (et toujours téléchargeable gratuitement). Le formidable succès du projet amène à l’idée d’une exploitation commerciale, et Naheulbeuk se voit donc adapté sur le support Bandes Dessinées.
    Les habitués de Naheulbeuk sont en terrain connu puisque la BD reprend à la virgule les textes de la saga audio. On trouve les mêmes dialogues, les mêmes personnages, les mêmes situations. Ce qui est très pratique pour en rédiger la critique puisque on peut directement passer au dessin, le scénario étant directement extrait de l’œuvre originelle. Il s’agit donc d’une simple transposition du Donjon de Naheulbeuk sur papier et pas d’une adaptation, la BD se contentant de paraphraser les MP3 initiaux. Le dessin donc : rond et agréable au premier coup d’œil, l’abondance (surabondance ?) du vert pétrole et des tons orangés lasse un peu et les scènes les plus sombres de l’histoire ne sont pas d’une clarté folle, on regrette aussi des décors un peu trop uniformes et répétitifs. Cependant le visuel reste efficace et les visages expressifs rendent bien le comique de l’œuvre.
    Qu’en est-il de l’apport de ce nouveau support à Naheulbeuk ? Il paraît bien mince car l’humour du feuilleton passe très mal sur papier. Une bonne partie du comique de Naheulbeuk est purement oral : les accents, l’intonation, la répartie, la truculence des dialogues, tout cela ne peut pas être transcrit dans une bande dessinée. Il ne reste donc malheureusement que l’humour des situations, qui continue de faire sourire. Mais il faut être honnête, c’est infiniment moins drôle. Au final on reste plus que circonspect vis-à-vis de ce projet : la BD n’apporte rien de neuf et le potentiel comique s’est fortement dissout. Les profanes ne connaîtront pas la même déception et se satisferont peut-être de ce qui est offert ici, mais les habitués ne trouveront aucun intérêt à la démarche.

    The_Declaration Le 01/11/2005 à 16:41:22
    W.E.S.T - Tome 1 - La chute de Babylone

    Quand on tombe face à la couverture, présentant quatre cow-boys à l’air hostile sur un dégradé orange, on est frappé. Quand on aperçoit l’autocollant « par le scénariste du Troisième Testament », on est alléché, c’est peu de le dire. Au tout début du XXème siècle aux Etats-Unis, des personnages importants du pays meurent de façons inexpliquées et très violentes, laissant un symbole ésotérique sur leur main. Une équipe d’enquêteurs est dépêchée rapidement pour percer le mystère aussi discrètement que possible : les W.E.S.T. : Weird Enforcement Special Team.
    W.E.S.T. ravit le lecteur dès les premières pages car la bande dessinée propose un cocktail très original et intéressant. Le cadre n’est pas tout à fait celui d’un Western, la conquête de l’Ouest étant achevée en 1901. Cette période de transition du Far West vers le capitalisme galopant est peu exploitée et donc particulièrement dépaysante. A cela vient se greffer un scénario assez classique où un complot du gratin politico industriel menace les Etats-Unis. Tout cela serait sans doute un peu fade si Dorison et Nury n’avaient pas rajouté une grosse pincée d’occultisme. On devine les sectes, la sorcellerie qui se trame, sans toutefois avoir de certitude, ce qui est une très bonne mise en scène du sentiment fantastique. Pour ne rien gâcher, le scénario se révèle être très bien construit, ne lâchant que ponctuellement les éléments de compréhension aux lecteurs. Les dessins sont justes : les personnages sont bien esquissés, le coloriage subtil et agréable. Il ne manque plus qu’un deuxième tome à la hauteur du premier…

    The_Declaration Le 26/10/2005 à 15:05:55
    Carmen Mc Callum - Tome 6 - Le sixième doigt du Pendjab

    Carmen mène la danse.
    Après un tome en demi-teinte, Carmen McCallum revient plus forte que jamais pour un volume qui s’avère être un des plus réussis de la série. Ici les auteurs abordent une troisième histoire consécutive aux deux précédentes. Entre Paris et l’Australie, Carmen enquête sur la disparition inexpliquée de Russel, son compagnon, et sur le meurtre d’un ancien rugbyman reconverti dans la protection rapprochée. On prend plaisir à retrouver certains personnages des tout premiers volumes de la série : Seaside l’aborigène pragmatique et Brennan, le militaire baroudeur.
    Pour les non-initiés, Carmen McCallum est une série de BD où l’héroïne éponyme est une mercenaire de classe mondiale tenant la dragée haute à quiconque se dresse sur son chemin. La série se repose sur ses exploits et son charisme, pas étranger à son caractère de cochon. Ce sixième épisode laisse la part belle aux scènes d’action folles et aux morceaux de bravoure à couper le souffle, un des gros points forts du cycle. L’intrigue venant de débuter, il est difficile de se prononcer, mais le scénariste ménage semble-t-il quelques surprises pour le(s) prochain(s) tome(s), avec sans doute une lecture intéressante des problématiques bioéthiques du génie génétique. Le dessin est tout à fait au niveau, et semble en léger progrès par rapport aux deux tomes précédents. On apprécie le découpage intéressant de certaines planches, parvenant à associer souvent astucieusement les scènes importantes courant sur des pages entières avec des encarts plus petits. Le coloriage est souvent très beau et rend une image idéalisée très plaisante de l’Australie, pleine de rouge du désert ou du bleu/vert des lagons. Un bol d’air frais après les couleurs sombres des scènes nocturnes de l’opus précédent qui ne convenaient pas tellement à l’esprit de la série, même si l’exécution était plus que satisfaisante. On sort heureux de cette lecture, convaincu que Carmen McCallum peut encore nous offrir deux tomes de haut niveau, dans la lignée des premiers.

    The_Declaration Le 26/10/2005 à 15:05:12
    Carmen Mc Callum - Tome 5 - Deus Ex Machina

    Faux pas.
    Ce cinquième tome de la série Carmen Mc Callum s’avère être la conclusion d’une histoire débutée lors du tome précédent. L’ensemble de l’histoire se déroule au Nevada, où Carmen et l’ONU tentent de contrer le chantage de l’industriel Samuel Earp, arrêté par celle-ci. Il s’agit d’éviter la catastrophe qui menace de frapper les habitants du cru, et de démêler le jeu de pouvoir entre le gouvernement américain, l’Etat du Nevada et l’ONU. Le mélange habile d’intrigue fine et d’action explosive ne prend pas ici, et pour cause : l’action est erratique, discrète, mais n’est pas compensée par des rebondissements aux abonnés absents. Il y a un manque de clarté certain dans la manière de présenter les tenants du scénario, et le dénouement ne présent finalement aucune surprise. Espérons qu’il ne s’agisse que d’un faux pas, les standards de qualité de Fred Duval nous laissent espérer mieux de cette série qui avait commencé sous de bons auspices.

    The_Declaration Le 25/10/2005 à 22:51:27
    Carmen Mc Callum - Tome 4 - Samuel Earp

    Les trois premiers tomes de la série constituaient une histoire indépendante qui s’est donc achevée. Carmen McCallum reprend pourtant du service dans des conditions qui semblent au premier abord étrangement similaires. On quitte définitivement l’univers des Yakuzas pour rentrer dans celui des grandes entreprises et des conglomérats : un industriel pourri qui prend les Nations Unies en otage après son arrestation musclée par ladite Carmen accompagnée de Naoko, rencontrée dans les tomes précédents. L’histoire ne fait que débuter, donc on reste un peu sur sa faim, mais le charme opère à nouveau, renforcé par les dessins assez soignés et le découpage des planches toujours aussi judicieux pour les scènes d’action.

    The_Declaration Le 25/10/2005 à 02:48:17
    Le nouvel Angyo Onshi - Tome 1 - Le justicier du hasard

    Le nouvel Angyo Onshi est un manga dont la qualité tant les conditions de parution sont suffisamment atypiques au regard de la production actuelle pour qu’on s’y arrête quelques instants (et même un peu plus). Sa genèse est intéressante : les deux auteurs sont coréens, mais le succès fulgurant de la série au Japon les a incités à cibler directement et se faire éditer au pays du soleil levant. Les deux auteurs recyclent ici bon nombre de légendes coréennes et de faits historiques avérés et les revisitent de manière moderne et originale.
    Dans la Corée médiévale, les Angyo Onshi étaient des envoyés de l’empereur qui circulaient à travers les terres afin de s’assurer de la bonne gestion des provinces. Ils étaient en quelque sorte des contremaîtres chargés de contrôler les actions des gouverneurs. Il s’agit bien sûr du thème central du manga, transposé dans un royaume asiatique imaginaire. Les légendes et le folklore coréen sont exploités de manière intéressante, enracinant fermement le manga dans l’Histoire tout en proposant des niveaux de lecture plus contemporains. Ainsi le héros, Mun-Su a la dégaine et l’attitude d’un jeune homme tout ce qu’il y a de plus actuel. En outre les auteurs n’hésitent pas à jongler avec les anachronismes, avec plus ou moins de bonheur, et piochent ponctuellement dans des inspirations extérieures. Qu’on se rassure, ici pas de Satan reconverti au taoïsme pique-niquant avec Hadès et Odin comme on peut le voir dans d’autres séries (j’exagère à peine). Il y a bien une prédominance de l’action, un humour dont la qualité m’échappe toujours, mais le résultat n’est pas entaché par ces quelques défauts. De bonnes intrigues, des personnages ambigus, des rappels culturels faisant le point sur les références coréennes du manga : on est en face d’un produit évolué et assez mature. Les dessins sont de toute beauté : précis, dynamiques, pleins et riches de détails, c’est bien au-dessus d’un manga ordinaire.
    Précisons que le premier volume n’est qu’un tome d’exposition et est à mon avis le plus faible de la série. La trame générale ne démarre vraiment qu’à partir des deux tomes suivants. On a cependant l’occasion d’admirer la beauté du trait, la reconstitution historique subtilement accompagnée de mythes, et des histoires en apparence courtes et sommaires mais pas dénuées de finesse. Une bonne accroche qui a le mérite de présenter l’univers de manière honnête.

    The_Declaration Le 25/10/2005 à 02:44:12
    Carmen Mc Callum - Tome 3 - Intrusions

    Final explosif.
    Ce troisième tome de Carmen McCallum est la conclusion de l’histoire amorcée dans les deux albums précédents. Sans dévoiler les événements qui y sont relatés, on peut d’ors et déjà vous assurer que le finish est à la hauteur. Au menu : action survoltée avec une invasion onusienne, un groupuscule néo-nazi mis en déroute, la rivalité entre Naoko et Carmen, les deux femmes d’action de la série, et foule d’autres scènes qui vous collent dans le fond de votre siège.
    Ce tome est particulièrement intéressant, puisqu’il s’autorise quelques libertés en piochant allègrement dans les genres dans lesquels il s’inscrit. Ainsi on retrouve toujours une bonne dose de SF avec cette fois l’apparition des réseaux de communication informatique type « matrice » tels qu’ils sont décrits dans les romans cyberpunk. L’histoire louche de plus en plus vers James Bond et ses grands méchants assoiffés de pouvoir et de domination ; les décors dépaysants renforcent cette impression. Une petite touche d’Île du docteur Moreau avec le cas du scientifique mégalomane vivant reclus et nourrissant ses rêves fous. Un peu d’air frais dans cette série au rythme bien excitant mais dont l’univers pouvait sembler pauvre au premier abord. Bien sûr, le rythme ne faiblit pas et les aventures de Carment sont toujours aussi entraînantes.

    The_Declaration Le 24/10/2005 à 05:27:47
    Carmen Mc Callum - Tome 2 - Mare Tranquillitatis

    Ca canarde sur la Lune.
    Après avoir subtilisé par mégarde un support de données d’une grande valeur pour un yakuza, Carmen et ses sbires sont pris en chasse par toute la planète semblent-ils. Sorte de poursuite géante en orbite, ce deuxième tome est bien dans la lignée du premier, c’est-à-dire : action, action, et encore action. On prend plaisir à constater que si l’intrigue n’est toujours pas particulièrement novatrice, elle prend bien plus de profondeur que ce qui nous avait été montré dans le tome précédent. La série commence même à prendre des allures de James Bond avec son mafieux engagé dans un complot d’envergure mondiale, une héroïne de choc et de charme, et une décontraction constante des personnages qui n’aurait pas dépareillé dans les romans d’Ian Fleming. Certains personnages secondaires sont par contre moins réussis que les autres et on souhaite que plus d’attention soit portée au Yakuza, personnage le plus fascinant de la BD je trouve. Une série de bonne tenue, qui pourtant ne deviendra sans doute pas un classique, même si les auteurs savent mener leur barque.

    The_Declaration Le 24/10/2005 à 02:09:49
    Carmen Mc Callum - Tome 1 - Jukurpa

    C’est de la dynamite
    « 4 avril 2029 : le système judiciaire, débordé par la recrudescence des délits mineurs, prévoit la cryogénisation des détenus en préventive. D’anciennes plateformes pétrolières sont alors reconverties en pénitenciers off-shore. 12 mars 2053 : Naoko Sanoda fait la une des médias. Elle est la première cryo-évadée de l’histoire. »
    Avec un quatrième de couverture comme ça, sûr que l’on s’attend à lire quelque chose qui ne nous fera pas bailler. Dès les premières pages on est saisis : Carmen McCallum officie dans un genre assez à la mode en BD comme au cinéma : la SF fusionne avec le polar et le film d’action, offrant du spectaculaire sur fond d’intrigues mêlant grandes entreprises, institutions de maintien de la paix, détectives privés, etc. Fred Duval aux commandes pour le scénario, on a le droit à un ton proche de la bande dessinée Travis qui rappelle avec plaisir l’humour (éparse) des films de James Cameron. Le cocktail est détonnant et accomplit à merveille sa fonction première : divertir. Carmen McCallum est l’archétype de l’héroïne « qui en a » - si vous me passez l’expression, très à la mode en SF notamment. La filiation est évidente quand on se remémore des personnages mythiques type Heris Serrano ou certains personnages incarnés par Uma Thurman au cinéma (Kill Bill, Paycheck). Sauf que Carmen McCallum tient autant du stéréotype que du mythe, le personnage n’ayant que peu d’épaisseur. Rien de grave, Carmen est belle, indépendante, courageuse, une sorte de symbole, voire d’icône. Elle représente très bien cette série qui démarre avec un aspect série B très marqué.
    Ce premier tome est à l’image de la couverture : tout feu tout flamme. L’histoire est bien amorcée et avance à 100 à l’heure. Attention les yeux, c’est blindé d’action et de scènes choc. On reste un peu sur sa faim puisque le fond de l’histoire n’est pas dévoilé ici, mais qui aime le style sera à mon avis charmé. Les dessins sont très classiques, trop peut-être, coloriés de manière à rappeler l’Australie, lieu où se déroule le scénario. Ils servent en tout cas bien la série et campent bien tous les personnages. Au final tout ça n’a rien de révolutionnaire, mais est à la hauteur des espérances que l’ont pouvait y placer.
    Extrait : « L’idée de voir ma famille m’enchante autant que de prendre un bain. »

    The_Declaration Le 04/10/2005 à 19:38:51

    Dans cette oeuvre majeure du comics, Alan Moore ressuscite de très belle manière le mythe du vengeur masqué. Dans une Angleterre fasciste et totalitaire qui rappelle les plus belles pages de 1984 et les plus belles frasques d'un Mussolini, la population vit apeurée, en proie à l'oppression et la privation de toutes les libertés fondamentales. Un homme se dresse, seul, contre le système.
    Le point positif de cette BD est qu'on peut accumuler les superlatifs sans aucune crainte de verser dans l'emphase. On a affaire à un chef d'oeuvre, tous supports artistiques confondus. La politique-fiction est un genre ardu, qui se transforme souvent en réquisitoire simpliste et naïf, pour ne pas dire démagogique. Or ici Alan Moore fait preuve d'une subtilité extrême, maniant avec doigté les thèmes du fascisme ou de la xénophobie. Il s'agit indiscutablement d'une BD riche, mature et adulte. Ensuite il y a V, ce personnage qui dégage un charisme et une puissance hors du commun. Son masque, sa passion pour Shakespeare, les tirades au clair de lune, la mise en scène, sa désinvolture, sa détermination fascinent et séduisent. Qui est V? Quelles sont ses motivations? Et si chacun d'entre nous pouvait ou avait le devoir d'être V? L'anonymat de V et les questions sans réponses participent à son charme.
    Enfin les dialogues à l'or fin et le dessin triste et désabusé (qui peut rebuter au départ) achèvent de faire entrer V pour Vendetta au panthéon du neuvième art.

    The_Declaration Le 10/08/2005 à 16:44:02
    Sandman - Tome 2 - La maison de poupée

    Magistral.
    Le second épisode de Sandman est à la hauteur des espérances suscitées par le premier opus. Sorti de sa prison, Dream remet de l'ordre dans son royaume et dans sa vie. Cela passe par la mise au pas de certains serviteurs récalcitrants et fauteurs de troubles. Le personnage principal est ici une jeune mortelle dépassée par les événements: le rêve est dans ce tome plus terre à terre que dans les autres épisodes et plus humain sans doute. Au final un tom très chargé en émotions toujours aussi subtil et habile dans le recyclage de symboles marquants dans l'inconscient collectif, avec une apparition fugace et énigmatique de Desire...

    The_Declaration Le 10/08/2005 à 16:43:30
    Sandman - Tome 4 - La saison des brumes

    Somptueux.
    Neil Gaiman s’est fait connaître par ses talents de scénaristes et notamment pour son comics Sandman, à la fois imaginatif et intelligent. La Saison des Brumes est un des sommets de la série et plaira notamment aux amateurs de fantasy et d’aventure : ici on parle d’enfer, on recontre tous les Eternels (les frères et sœurs de Sandman). La Saison des Brumes a un accent épique qui plaît à une certaine catégorie de lecteurs. De plus, depuis Domaine du Rêve, le graphisme s’est un peu amélioré comparativement aux deux premiers tomes, et c’est presque beau par moment. Un grand moment de BD, lisez-moi cette série qui n’a pas, en France, le succès qu’elle mérite.

    The_Declaration Le 10/08/2005 à 16:43:07
    Sandman - Tome 3 - Domaine du rêve

    Splendide.
    Ce troisième tome de l’histoire de Sandman est splendide. Il réunit quatre histoires indépendantes entre elles et sans lien direct avec la trame général du comics. Mais ce sont trois baffes qu’il vous faut prendre. Chacune est passionnante et d’une intelligence rare : Shakespeare, des chats, un romancier qui perd son inspiration, une pin-up qui perd sa beauté. Peut-être le summum du comics, en tout cas un de mes tomes préférés, juste avant Saison des Brumes, le déjanté tome 4.

    The_Declaration Le 10/08/2005 à 16:42:37
    Sandman - Tome 1 - Préludes & Nocturnes

    Au-dessus du lot.
    Sandman tient au sein de l'univers des comics la même place que son auteur: il est unique. Sandman a un côté intellectualisant et conceptuel trop rare dans le monde de la BD et qui lui a fait bénéficier d'un effet culte qu'il n'a pas démérité. En mélangeant avec bonheur culture et contre-culture, Neil Gaiman a puisé dans l'Histoire, la mythologie, le rock n' roll, le sexe, la drogue, la littérature fantastique pour créer un univer cohérent et dérangeant. On peut regretter le coloriage hideux, seule ombre au tableau du maître.