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Les avis de - Sleap

Visualiser les 7 avis postés dans la bedetheque
    Sleap Le 08/12/2016 à 00:43:59

    Voilà plus d’un an que je conseille cette BD à tous les amateurs du genre. Et la sortie de la version intégrale en cette fin 2016 est l’occasion d’en refaire la promo. Blue Note est un diptyque publié en 2013 et 2014 par Mathieu Mariolle (scénario) et Mickaël Bourgoin (dessin), deux auteurs que je ne connaissais pas. Et je dois dire que ces deux jeunes gens sont à l’origine d’une de mes plus grosses claques de ces dernières années en termes de bande dessinée.
    Sous-titrée « Les dernières heures de la prohibition », la BD dépeint un New-York du début des années 30, plus précisément lors de la fin de cette période d’interdiction de l’alcool. Le premier tome se concentre sur un boxeur au sommet de sa célébrité ayant tout plaqué pour s’enfuir de cette ville gangrénée par la corruption, les trafics et la violence. Mais il se retrouve à renfiler ses gants une dernière fois pour le meilleur ou pour le pire. Dans le second tome, au contraire, on s’intéresse à un jeune bluesman désirant quitter son Mississippi natal pour aller jouer devant de vrais fans de musique. Mais en découvrant la célébrité à NY, il découvre fatalement la face cachée de cette grande ville.
    D’ordinaire, je ne suis pas fan des versions intégrales, mais l’importance de celle-ci est capitale pour la lecture de cette œuvre. En effet, les deux histoires – bien qu’a priori différentes – vont se recouper et se croiser à des moments totalement inopinés pour ainsi créer des effets absolument délectables. Je conseille donc évidemment aux intéressés de lire les deux tomes d’affilé pour discerner toutes les subtilités du scénario. Pour résumer, les deux récits nous montrent un combat acharné entre l’intégrité de deux personnages et le monde de la nuit New-yorkaise et ses multiples tentations.
    Admirablement bien écrit, dans un registre film noir du plus bel effet, le scénario prend aux tripes. De plus, Mariolle dissémine çà et là une tripotée de références croustillantes comme le titre, évidemment inspiré de la fameuse ‘‘note bleue’’ propre à la musique Blues, mais également certains personnages comme RJ, avatar de Robert Johnson, ou encore Cab, clin d’œil évident à Cab Calloway. Mais en plus d’avoir un scénario absolument époustouflant, Blue Note est également incroyablement bien mis en image. Le dessin et la colo de Bourgoin collent parfaitement à cet univers sombre. Tantôt un clair-obscur brutal, tantôt un graphisme très subtil agrémenté de couleurs marquantes… Bref, il s’agit là d’une des BDs les plus prenantes qu’il m’ait été donné de lire ces dernières années. Même sans être fan de blues, de boxe ou de film noir, le scénario ET le dessin ont de quoi émouvoir les plus sceptiques lecteurs.

    Sleap Le 07/12/2016 à 02:13:57

    L'achat du recueil « L'Homme est-il bon » m’intéressait tout particulièrement pour la nouvelle « The Long Tomorrow » située en avant-dernière position dans l’ouvrage (réédition 2014). Longue d’à peine 16 pages, cette nouvelle va pourtant constituer une véritable étape dans le parcours artistique des deux auteurs. En effet, le scénariste n’est nul autre que Dan O’Bannon, connu à l’époque pour son important travail sur le film « Dark Star » de John Carpenter. Moebius le rencontre lors de la pré-production du film « Dune » de Jodorowsky au début des années 70. Malgré le tragique destin de ce film, les deux artistes ne se perdent pas de vue, et cela aboutit donc sur la parution de cette nouvelle dans les pages de Métal Hurlant fin ’75 / début ’76.
    Et tout dans cette BD préfigure les grands classiques à paraître les années suivantes. La ville-puit, le personnage principal détective, les robots-policiers… Ce n’est ni plus ni moins que l’univers de « L’Incal » 5 ans avant sa sortie. Univers qui influencera d’ailleurs beaucoup Ridley Scott pour son film « Blade Runner ». D’autre part, le design de ‘‘l’antagoniste’’ principal ainsi que son rôle dans l’histoire évoquent également les prémices d’« Alien » du même réalisateur (dont O’Bannon sera scénariste et Moebius concept artist). En plus d’un scénario plein d’humour noir, on retrouve plusieurs clins d’œil à Fluide Glacial, L’Écho des Savanes et autres références croustillantes.
    Bref, sans négliger la qualité (indéniable) des autres histoires courtes présentes, « The Long Tomorrow » vaut à lui seul l’achat de cet ouvrage. Dans la même veine que le recueil « Mémoires d’outre-espace » d’Enki Bilal, paru plus ou moins à la même époque, ceci est un must-have pour tout fan de Moebius mais également tout fan de science-fiction en général !

    Sleap Le 03/12/2016 à 19:07:42
    Le transperceneige - Tome 4 - Terminus

    Eh bien assez déçu de ce Terminus personnellement. C’est un peu l’album de trop selon moi. Les tomes 2 et 3 écorchaient déjà beaucoup le postulat de départ (sortie du train, abandon progressif des enjeux du tome 1), mais avec Terminus on va définitivement trop loin. L’intrigue prend une tout autre tournure qui n’est selon moi plus raccord avec l’histoire du Transperceneige premier du nom. Sans en dire plus, c’est une honorable suite aux tomes 2 et 3 (on y retrouve les personnages et enjeux là où ils en étaient) mais certainement pas une fin décente pour ce monument qu’est le Transperceneige. Cela me fait le même effet que pour la version cinématographique de Bong Joon-Ho parue en 2013 (à laquelle ce tome est dédié). J’avais adoré l’esthétique du film mais la fin m’avait quelque peu refroidi, sans mauvais jeu de mot… Alors que le tome 3 nous laissait sur une note « sans espoir » qui collait bien avec l’ouvrage de Jacques Lob, ce Terminus propose une fin ouverte qui ne colle plus du tout. En revanche, le dessin de Rochette – toujours présent pour ce dernier tome – est encore plus pictural et instinctif que jamais. Certaines scènes sont découpées très subtilement et d’autres sont même seulement évoquées ou suggérées de manière très originale. Une liberté graphique encore plus assumée qui n’est pas pour me déplaire.
    En la considérant indépendamment de la trilogie originale, il s’agit là d’une très bonne pièce de BD contemporaine, mais qui n’était selon moi pas nécessaire dans la continuité de la saga.

    Sleap Le 21/11/2016 à 11:25:15

    Cela faisait longtemps que je n’avais pas acheté une BD à l’aveuglette. Mais c’est le cas pour l’une de mes dernières acquisitions : Prosopopus. Bon, je reconnais que voir le nom de Nicolas De Crécy en auteur a certainement influencé mon choix. Connu par les bédéphiles pour sa trilogie Le Bibendum Céleste, le dessinateur s’est surtout fait remarqué avec la série Léon la Came, en collaboration avec Sylvain Chomet (réalisateur des Triplettes de Belleville entre autres).
    Ce one shot intitulé Prosopopus est une véritable pépite dans la bibliographie déjà très spéciale de Nicolas De Crécy. On assiste à la descente aux enfers d’un tueur à gage pris de remords, le tout sans la moindre bulle ou récitatif. Cette histoire, assez ambiguë et dérangeante n’est cependant pas difficile d’accès malgré l’absence totale de texte. Le style graphique « jeté » caractéristique de cet auteur est d’autant plus parlant et marquant dans cet ouvrage. Très effiloché voire gribouillé par moments, le graphisme de De Crécy rend certaines scènes encore plus perturbantes. D’autre part, le découpage du récit est extrêmement bien travaillé. Les ellipses ponctuelles, les différences de tons pour les flashbacks ou encore le cadrage de certaines vignettes assurent une narration qui se passe aisément de toute forme de texte (mention spéciale à la scène de l’autopsie particulièrement bien découpée, sans mauvais jeu de mots).
    Que ce soit pour son graphisme si particulier ou pour ses scénarios tout aussi alambiqués, Nicolas De Crécy ne plait évidemment pas à tout le monde. Mais une chose est sure, la lecture d’un de ses albums ne laisse personne indifférent. Et ce Prosopopus ne fait pas exception à la règle !

    Sleap Le 21/11/2016 à 11:23:06
    Wika - Tome 1 - Wika et la fureur d'Obéron

    La plupart du temps, lorsque j’achète une BD que je ne connais pas, c’est pour le dessin. En revanche, si j’achète plus tard le tome suivant de cette même BD, c’est pour le scénario. Mais Wika constitue l’une des rares exceptions à la règle. Bon, il faut dire qu’elle part avec un avantage considérable : Olivier Ledroit au dessin. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime cet artiste. De plus, le scénario est assuré par Thomas Day, connu pour ses nombreux romans et nouvelles de Fantasy et SF.
    Mais malheureusement, celui-ci fait preuve d’un sérieux manque d’inspiration en ce qui concerne cette série Wika. Une classique histoire elfique de vengeance sur fond de drame familial (fratricides, parricides, infanticides, etc), le tout se déroulant dans un monde patchwork de Tolkien / mythologie nordique… Bref, pas la moindre once d’originalité.
    Cependant, rien à redire concernant le travail de Ledroit. Celui-ci transcende toujours l’utilisation de la double page avec des vignettes monumentales et bourrées de détails rappelant clairement son travail dans Requiem. Je reste perplexe concernant l’ajout de fioritures photographiques dans les cadres de certaines planches, mais ce n’est pas le plus important.
    En résumé, une BD dont l’univers et le scénario restent au raz des pâquerettes mais dont la qualité graphique n’est plus à prouver. Ça a au moins le mérite de faire patienter en attendant ce putain de tome 12 de Requiem…

    Sleap Le 21/11/2016 à 11:21:36

    Après 3 ans d’attente, j’ai enfin pu mettre la main sur le dernier tome de la série « Julius Corentin Acquefacques » de l’extraterrestre Marc-Antoine Mathieu. Et bordel quelle claque ! Alors que je pensais qu’il ne pouvait pas aller plus loin que le fabuleux 5ème tome paru en 2004 (« La 2.333ème Dimension ») qu’il avait déjà mis 10 ans à élaborer, le bougre récidive en cette année 2013 et va même encore plus loin dans les expérimentations.
    Très difficile de décrire ce tome pour ceux qui ne sont pas déjà familiers du style de Mathieu. À ceux-là je n’ai qu’une chose à dire : foncez lire le premier opus « L’Origine » pour saisir tout le génie de cet auteur. Dans ce dernier volume intitulé « Le Décalage », Acquefacques se retrouve en retard sur sa propre histoire et on assiste donc à l’errance des personnages qui sont censés y figurer.
    Le récit débute ainsi à la page 7, sur la couverture même de l’ouvrage, et se termine sur la page 6 située, elle, en quatrième de couverture. On retrouve également les fameuses pages déchirées qui se superposent pour en former de nouvelles (et créer différents niveaux de dialogues) à l’instar des « anti-cases » du tome 1 cité plus haut. Les clins d’œil envers ce premier tome sont d’ailleurs nombreux. La plupart des personnages secondaires font leur grand retour (le voisin Hilarion bien évidemment, mais également les frères Dalenvert ou le professeur Ouffe).
    Le texte est, de plus, extrêmement bien travaillé pour ce nouvel opus, avec notamment de nombreuses divagations philosophiques des personnages qui rappelleraient presque les sketchs de Raymond Devos tant les jeux de mots (et leur impact dans le récit) sont élaborés.
    Sans en dire plus, le concept de la mise en abîme est encore une fois sublimé (Mathieu est certainement l’artiste qui manie le mieux ce procédé au monde, tout médium confondu, oui, oui) : cases dans les cases, pages dans les cases, cases hors des pages, etc, etc, etc. De la pure virtuosité scénaristique et graphique ! On comprend mieux les dizaines d’années d’attente entre chaque nouveau tome. Une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu bouleverse les codes de la bande dessinée et repousse les concepts de temps et d’espace dans leurs ultimes retranchements. Le M.C. Escher de la BD, ni plus ni moins !

    Sleap Le 21/11/2016 à 11:18:31
    SpyGames - Tome 1 - Dissidents

    SpyGames est scénarisé par Jean David Morvan que la plupart connaissent certainement pour sa série Sillage (entre beaucoup d’autres). Mais ce qui m’a fait acheter l’ouvrage c’est son dessinateur : l’incroyable Kim Jung Gi. Illustrateur coréen évoluant dans un style réaliste plutôt à l’occidentale et surtout connu pour ses ‘’drawing shows’’ où il réalise de grandes fresques extrêmement détaillées à l’encre sans aucun modèle ni dessin préparatoire ou croquis (petit exemple totalement hallucinant ici : https://www.youtube.com/watch?v=Bg1j9xwcij8). Il s’agit là de sa toute première collaboration française qui se concrétise donc par la sortie de SpyGames.
    Le scénario est assez simple : Hong Kong est le théâtre du « Kontest » (sorte de jeux olympiques de l’espionnage) et des équipes surentrainées s’affrontent à travers toute la ville (avec plus ou moins de violence) pour obtenir des secrets d’Etat.
    Et contrairement à ce que j’imaginais, le fabuleux travail graphique de Kim n’est pas particulièrement mis en valeur dans cette BD. Peut-être est-ce l’ajout de la couleur qui rend le tout moins impressionnant ? On a toujours cette ‘’patte’’ propre à l’artiste avec sa touche graphique si unique (encre jeté sur la page vierge sans travail préparatoire), mais la colorisation rend le graphisme moins bluffant qu’à l’accoutumée. En revanche, le travail sur le mouvement est époustouflant. Le remarquable rendu des gestes et des actions des personnages insuffle un dynamisme supplémentaire aux nombreuses scènes d’action de l’album. Cela accentue carrément l’immersion. Et les fameux plans en fisheye ''made in Kim'' sont toujours aussi impressionnants.
    Loin d’être la claque visuelle que j’attendais, cette première collaboration de deux excellents artistes fait tout de même son effet. J’attends donc la sortie des prochains tomes pour voir comment tout cela va évoluer.