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Les avis de - Johnny Fletcher

Visualiser les 101 avis postés dans la bedetheque
    Johnny Fletcher Le 28/03/2024 à 00:03:37
    Judge Dredd (Delirium) - Tome 4 - Contrôle

    Le dessin remarquable de Chris Weston donne à cet album un attrait évident. C'est un dessinateur de tout premier plan qui justifie à lui seul l'achat de cet album. Son sens du détail et du grandiose dans les décors fascine à chaque planche, et sa caractérisation graphique des personnages saisit littéralement. Les mises en couleurs sont souvent de grandes qualité (à l'exception de celles de deux récits nettement plus en dessous).
    Les scénarios de Rob Williams sont inégaux, allant du très bon au moyen.
    L'ensemble donne un album très recommandable pour qui aime le charismatique personnage du Judge Dredd.

    Note: 3,5/5 (Dessin: 5/5 - Scénario: 3/5)

    Johnny Fletcher Le 20/02/2024 à 17:30:44

    Pippin le bon à rien est l'oeuvre de deux auteurs suisses, Chrigel Farner le dessinateur et Tim Krohn le scénariste. Le récit à toutes les apparences du conte traditionnel à a façon des frères Grimm. Mais l'ironie permanente lui donne une saveur particulière pleine de drôlerie. Le héros n'en est pas un et à aucun moment ne saisit la chance de le devenir. Lui ce qu'il aime c'est paresser dans l'herbe entouré de moineaux pour seule compagnie. Pourtant, le sort va s'acharner à le tirer de là et à lui faire endurer mille aventures...
    Si tout les codes du conte se trouvent ici réunis, les auteurs s'amusent à en pervertir certains aspects dès qu'ils le peuvent. C'est donc à la fois respectueux du genre et un peu plus que cela.
    Le dessin de Chrigel Farner est formidable, on croirait voir des images issues de vieux livres d'illustrations ou encore sorti d'un dessin animé des années 50 ou 60. C'est un graphisme réellement brillant produisant des images très fortes.
    J'ai vraiment beaucoup aimé; c'est évidemment un livre à découvrir et à ne pas laisser disparaitre sous la pile des nouveautés qu'on ne lui a bien souvent même pas permis d'atteindre. Alors courez chez votre libraire pour lui réclamer Pippin le bon à rien !

    Johnny Fletcher Le 19/02/2024 à 14:00:38

    C'est enlevé et vif. Ca rappelle les comédies classiques du cinéma américain aussi bien que le cinéma français des années 60 d'Audiard, Simonin et Grangier avec Le gentleman d'Epsom.
    L'action de cet album se situe à New York en 1928, à la veille de la grande dépression. On suit un escroc jamais à cours d'idées pour abuser des biens de son prochain ni de répliques pleines d'esprit et d'à propos pour se sortir de toutes les situations. Le récit de cette escroquerie de grande envergure se suit avec délectation. Il y a beaucoup de dialogues amusants et bien ciselés.
    Le dessin est une réussite avec sa mise en couleur qui donne beaucoup de relief aux personnages et aux décors par ses jeux de modelé et de lumière. Les personnages sont tout sauf statiques, ils sont très dynamiques graphiquement. Les expressions des personnages sont travaillées et bien rendues.
    Bref, je ne regrette pas du tout mon achat car ce fut une lecture très plaisante. J'espère que les auteurs donneront une suite à ce Mr. Crook!

    Johnny Fletcher Le 14/02/2024 à 00:13:23
    Les griffes du Gévaudan - Tome 1 - Tome 1

    Je l'ai lu ce matin et j'en suis sorti littéralement enchanté!
    Je n'ai pas acheté ce tome 1 des griffes du Gévaudan dès sa sortie comme j'en ai l'habitude quand un album m'intéresse. Sans réelle raison, je n'étais pas tout à fait convaincu de franchir le pas. Le sujet me passionne depuis plus de 20 ans et peut-être craignais-je d'être déçu.

    Comme je le disais plus haut, cette lecture m'a enchanté. Dès les premières cases, j'ai été happé par le récit. C'est une bd classique. Une grande bd classique, avec toutes les qualité de cette tradition narrative. C'est terriblement bien écrit et l'on retrouve la densité des albums d'autrefois; chaque planche est très riche et fournie, et au bout de 10 pages on a déjà l'impression d'avoir lu l'équivalent d'un album. C'est passionnant même lorsqu'on connait bien les faits historiques. Tout est très bien rendu. J'ai eu le sentiment de retrouver dans cette bande dessinée ce que j'avais imaginé en lisant des études sur la bête du Gévaudan.
    Le dessin rend particulièrement bien l'ambiance de cette région et restitue un Gévaudan du 18e siècle tout à fait crédible. Et puis l'atmosphère d'inquiétude et de mystère transpire de chaque planche. Il y a du Jean François Charles des débuts dans le trait de Poupard, je trouve. J'aime bien sa façon de construire ses cases pour rendre chacune d'elle très évocatrice d'une ambiance ou d'une attitude, produisant aussi des images très belles parfois, sans jamais altérer la fluidité du récit. Bien sûr, il y a des planches plus faibles que d'autres, des trucs moins réussis, mais dans l'ensemble, le résultat est très séduisant et remporte l'adhésion. J'aime bien aussi la mise en couleur qui rappelle les bandes dessinées d'il y a 30 ou 40 ans, quand la matière même des encres sur le papier était palpable (même s'il est fort possible que celle ci ait été réalisée numériquement).
    Franchement merci et bravo aux auteurs, ce fut une lecture extrêmement prenante, pleine d'aventures et de mystère, respectant les lignes essentielles des faits historiques qu'on connait pour produire un divertissement de grande qualité dont j'ai hâte de découvrir le second volume.

    Johnny Fletcher Le 08/02/2024 à 00:17:51
    La chute (Muralt) - Tome 1 - Épisode 1

    Je viens d'achever la lecture (enfin!) du premier tome de La chute. Je repoussais ce moment dans l'espoir que les sorties des albums allaient s'enchainer et que je pourrais tout lire de façon rapprochée... Eh bien non.
    J'ai été pris très rapidement par cette histoire du quotidien d'une famille que l'ont observe déraper à mesure que la pandémie de grippe se répand dans la population. Tout glisse lentement vers le chaos, tout se désagrège par petits morceaux.
    J'ai trouvé le ton du récit très bien trouvé avec cette chronique qui nous donnerait à penser que nous somme dans de la science fiction si le covid n'était pas passé par là et ne nous obligeait pas à regarder La chute comme un récit contemporain et réaliste.
    Le dessin est très bon, à la fois fouillé et toujours très lisible. Il y a là dedans un peu de Moebius, un peu de Geof Darrow aussi. La mise en couleur est assez remarquable également, elle réhausse et imprime sa marque sur l'ambiance générale de l'album.
    Bref ce premier tome est très réussi. Il nous jette dans la tourmente avec les personnages principaux de cette série. Vivement la suite même si on devine que ce ne sera pas une partie de campagne...

    Johnny Fletcher Le 07/02/2024 à 18:23:12

    Je ne parviens pas à comprendre comment un éditeur comme Delcourt peut publier une telle médiocrité graphique. C'est insensé à une époque où pullulent les dessinateurs au style et au talent à peu près honnête de tomber sur des dessins aussi peu inspirés.
    Quant au scénario.... disons qu'il marche sur les traces de dizaines de prédécesseurs qui avant cet album ont abordé le même sujet sous l'angle de l'humour. A vrai dire il n'apporte pas grand chose mis à part deux ou trois gags très bien sentis mais malheureusement desservis par un dessin sans génie ni inspiration.
    Bref, ça ne décolle jamais vraiment et j'ai refermé l'album en me disant que le tout manquait singulièrement de travail et d'exigence à défaut de talent.

    Johnny Fletcher Le 03/03/2022 à 22:51:26
    La peau de l'autre - Tome 2 - Vice & versa

    Ce second tome est du même tonneau que le premier, développant un récit qui capte l'attention du lecteur, lequel se trouve entrainé dans les lacets sinueux de cette histoire de vengeance à deux têtes. Le mystère s'épaissit à mesure qu'il se découvre, le scénariste cultivant habilement le doute dans l'esprit du lecteur. L'issue parait incertaine jusqu'à la dernière page; c'est assurément un atout dramatique.
    Le dessin, quoique très classique, demeure toujours aussi plaisant.

    Johnny Fletcher Le 08/02/2022 à 23:25:00
    La peau de l'autre - Tome 1 - Pile et Face

    Dans une veine qui rappelle les bandes dessinées des années 70 ou 80, ce premier tome de "La peau de l'autre" propose une histoire qui ne cesse d'aiguillonner la curiosité pour nous mener jusqu'à la dernière page et nous laisser aux prises avec mille questions. On se demande particulièrement vers quels abimes le désir brûlant de vengeance qui anime l'infortuné Harvey va le mener.
    Les personnages sont bien campés, la narration leur donne corps avec un certain brio, laissant par instant percer l'émotion dans ce polar aux accents dramatiques. C'est avec plaisir qu'on les observe évoluer dans le Hollywood d'après guerre. Serge Letendre propose un scénario classique et prenant.
    Côté dessin, Gael Séjourné livre des planches du même tonneau, parfois inégales certes, mais toujours agréables à parcourir. Il n'y a guère que la mise en couleur qui se révèle sans doute trop sage, n'offrant pas par exemple la lisibilité, la texture et le relief que Jean Verney avait réussi à donner aux dessins de Séjourné dans la série "A la vie à la mort!"
    A suivre avec un plaisir certain, donc.

    Johnny Fletcher Le 16/01/2022 à 23:01:35
    Saint-Elme - Tome 1 - La Vache Brûlée

    Après une scène liminaire d'une formidable efficacité, l'album perd peu à peu le fil de la tension et du mystère qu'il avait jeté en pâture à notre curiosité. Une suite de scènes finalement assez convenues du polar constituent le reste de l'album, avec un soupçon d'étrangeté malheureusement pas de nature à relever l'intérêt à mon sens. Il n'y a qu'à voir la scène de la bagarre et et de l'interrogatoire d'un duo de dealers par le détective privé Franck Sangaré dans les goguenots d'une boite de nuit: dix pages qui auraient tout aussi bien pu se réduire à une ou deux pages. Tout est du même tonneau, avec des scènes plutôt tièdes qui filent et font tourner les pages sans retenir tout à fait l'attention. Je suis donc arrivé au terme de l'album sans me sentir concerné plus que ça par une intrigue qui tarde à exposer son propos et à exhaler son mystère, peuplée de personnages qui ressemblent davantage à des archétypes de fiction qu'à des êtres humains plausibles.
    Heureusement, il y a la partie graphique menée de main de maitre par Peeters qui nous offre une belle partition, avec un sens du découpage épatant et une mise en couleur d'une stupéfiante audace. Il se démène pour faire vivre cette histoire qui malheureusement m'a semblé ne jamais pouvoir décoller.
    C'est donc une vive déception que ce premier album de Saint-Elme, un rendez vous raté, même s'il reste malgré tout l'intéressant travail fourni par Peeters. A voir avec les tomes suivants si la machine s'emballe et nous mène vers des sommets.

    Johnny Fletcher Le 30/12/2021 à 22:37:41
    Nottingham - Tome 1 - La Rançon du roi

    L'histoire est connue, du moins pour partie. C'est donc une variation autour d'un mythe mille fois conté et pourtant les auteurs parviennent à nous surprendre. Le lecteur a besoin d'une certaine concentration pour suivre la mise en place et l'exposition des méandres politiques autour de la séquestration du roi d'Angleterre Richard cœur de lion et de la demande de rançon qui s'ensuit. Cela est assez habilement mêlé à une série de scènes d'action qui rythment agréablement le récit. Celui-ci se déroule dans un cadre joliment rendu par le dessinateur Benoit Dellac qui s'y entend pour trousser des décors très soignés et pour rendre spectaculaire ses planches. Sa mise en scène est enlevée, pleine de fougue, même si son découpage pêche par moment, rendant difficilement intelligible le fil de l'action sur l'enchainement de quelques cases.
    La mise en couleur de Denis Béchu est de belle facture, aussi sobre qu'efficace.
    Je pense que le prochain tome nourrira davantage encore l'intérêt de cette série et donnera une épaisseur et un souffle au récit que ce premier épisode a initié de manière fort plaisante.
    Nottingham constitue de la bande dessinée classique ouvragée avec beaucoup de soin et menée par un cortège de talents qui nous livre un agréable moment de lecture.

    note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 30/12/2021 à 00:41:54
    Spectaculaires (Une aventure des) - Tome 5 - Les Spectaculaires contre les Brigades du Pitre

    Il m'est difficile de partager l'enthousiasme général à propos de cette série. Les qualités que je peux lui reconnaitre après avoir lu trois tomes des Spectaculaires ne la hisse pas vers les sommets qu'on lui prête, loin s'en faut à mon sens.
    Dans ce cinquième tome en l'occurrence, l'impression de redite prédomine. Je dois dire que je n'y ai rien trouvé de marquant, à tel point que deux jours après l'avoir lu, croyant à tort ne l'avoir pas terminé, j'étais incapable de retrouver l'endroit où j'étais censé avoir interrompu ma lecture, pour m'apercevoir finalement qu'il ne me restait en mémoire absolument rien de l'histoire et de son développement.
    Cette seconde lecture a été laborieuse. Tous ici vantent l'humour qui caractériserait cette série, je suis copieusement passé à côté sans que mon visage soit à aucun moment affecté par un quelconque sourire. Pour ce qui est des intrigues, il m'a paru qu'elles se ressemblaient sans doute un peu trop. Et puis les personnages principaux, les héros éponymes, me paraissent finalement un peu falots à côté de leurs ennemis. Les mêmes gags reviennent au fil des albums avec chacun des spectaculaires, au point de n'être rapidement plus du tout surpris.
    C'est un procédé acceptable, voire réjouissant, si l'on est fan d'une série, de ses principes dramaturgiques, de ses tics et ressorts, de "sa petite musique", sinon on se lasse très rapidement ce qui est mon cas.
    Quant au dessin, il ne me charme pas plus que ça, même s'il jouit d'un caractère certain. C'est ici une question d'affinité graphique à propos de laquelle il serait vain de vouloir débattre.

    Mon intérêt s'est totalement éteint au bout des trois albums que j'ai lu. Autant dire que je dois me rendre à l'évidence: je ne suis pas le bon client pour ces spectaculaires. Tant mieux pour ceux qui adorent la série, et ils ont l'air nombreux, tant pis pour moi.

    Johnny Fletcher Le 17/12/2021 à 00:09:00
    Spectaculaires (Une aventure des) - Tome 4 - Les Spectaculaires dépassent les bornes

    Second album de la série que je lis et déjà la lassitude pointe. Bien sûr, ce quatrième tome est loin d'être mauvais, il a même d'honnêtes qualités, cependant il n'est finalement en rien remarquable et sitôt refermé, je me dis que je me suis sans doute trop emballé lorsque j'ai acheté trois tomes de la série d'un coup.
    Il faut être sensible au graphisme d'Arnaud Poitevin, ce que je ne suis pas vraiment. Je ne suis pas séduit, et ce n'est pas la mise en couleur de Christophe Bouchard, aux teintes un tantinet "éméchées", qui me semble en mesure de lui rendre service. Bref, ce type de dessin doit remporter l'adhésion du lecteur pour pleinement fonctionner et je suis, en l'occurrence, assez mauvais public.

    Quant au scénario de Régis Hautière, il est à l'avenant. Ces pérégrinations de l'équipe des Spectaculaires sont sympathiques mais répétitives et un peu attendues. Un jeune public y trouvera davantage son compte, c'est certain. Pour ma part, je reste sur ma faim.

    Johnny Fletcher Le 16/12/2021 à 23:34:51
    Buck Danny « Classic » - Tome 7 - Sea Dart

    Comme pour les précédents tomes de cette série Buck Danny classic, l'album se lit avec plaisir. Il est évident que pour les nostalgiques des aventures de ce trio de pilotes parues jadis chez Dupuis puis chez Novedi, on retrouve un peu le parfum des travaux d'Hubinon et Charlier.
    Les six premiers albums parus dans cette collection classic avaient le formidable atout apporté par le dessin d'Arroyo. Malheureusement, il n'est plus aux commandes mais le dessin repris par Le Bras, honorable à défaut d'être brillant, parvient malgré tout à nous immerger dans cette aventure en Amérique du sud. Quelques problèmes de perspectives ou de proportions physiques dans les cases avec plusieurs personnages peuvent faire parfois tiquer, mais l'application du dessinateur à s'inspirer très fortement des planches d'Hubinon (ou de Bergèse) et surtout la belle mise en couleur de Ketty formaggio emportent l'adhésion pour apprécier cet épisode mouvementé.
    Je m'attendais au pire avec ce changement de dessinateur mais je dois reconnaitre qu'au final la casse est limitée et c'est tant mieux. Car le solide scénario de Zumbiehl et Marniquet continue d'entrainer cette série toute en nostalgie vers d'agréables moments de lecture. C'est là l'essentiel.

    note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 13/12/2021 à 00:03:57
    Thorgal - Tome 1 - La Magicienne trahie

    Le commencement d'une série à succès est un moment de lecture particulier. On sait qu'on s'embarque pour un voyage à travers de nombreux albums renommés et la lecture à postériori de ce premier tome pourrait bien en être terriblement influencée. Ce doute se retrouve balayé car cet album je l'avais déjà lu à sa sortie et j'y avais alors trouvé toutes les qualités qui en ont fait un succès.
    Alors certes le dessin est encore hésitant, maladroit par moment, surtout dans le premier récit, mais il souffle dans ces pages un vent d'aventure, un sens de la dramaturgie qui remportent aussitôt l'adhésion du lecteur et le jette avec délectation dans la fabuleuse machinerie de cette grande saga. Thorgal nous devient très vite familier, très cher aussi, et l'on ne peut que ressentir tout comme lui chaque situation et chaque danger qu'il doit affronter. Il devient le double héroïque qu'on rêve d'être, le type bien et inflexible qui sert à tous de modèle.
    Le second récit qui compose l'album, d'une petite quinzaine de pages seulement, est peut-être le plus emblématique de tous les récits que Van Hamme à imaginé pour son héros. Il s'y trouve condensé avec une science extraordinaire la dramaturgie type d'une aventure de Thorgal où celui-ci se voit jeté dans une situation périlleuse par accident, découvre un monde qui cache son véritable visage, y affronte des adversaires charismatiques, se lie d'amitié avec un être attachant qui rêve d'une autre existence, et toute cette aventure semble se diriger aussi bien vers le drame que vers la liberté. C'est un modèle du genre. Je me souviens encore du moment où je l'ai découvert dans les pages du journal Tintin. Il m'avait fait une formidable impression, me marquant à tout jamais.
    Van Hamme et Rosinski auront réussi à bâtir un jalon essentiel de la bande dessinée franco-belge, à insuffler dans cette œuvre un art singulier vers lequel on revient sans cesse avec un plaisir toujours intact, mais aussi avec admiration et gratitude pour cet incomparrable cadeau.

    Johnny Fletcher Le 08/12/2021 à 00:39:59

    Quel plaisir de retrouver l'art de René Follet. Il a un style si reconnaissable, si singulier, il est un illustrateur hors pair. Tout n'est pas parfait dans son dessin, il y a bien quelques maladresses ici ou là, les visages se ressemblent parfois, mais il y a surtout une telle vigueur dans son trait, un univers graphique qu'il impose à chaque détail de son dessin et qui ferait presque penser aux inflexions caractéristiques d'une voix qu'on reconnait aussitôt la première syllabe prononcée.
    Tout ne fonctionne pas forcément dans cet album qui donne parfois l'impression d'être face à un récit erratique, parcellaire, sans doute à cause du découpage pas toujours fluide et de la complexité du travail d'adaptation du livre de Christophe de ponfilly. Mais qu'importent ces défauts et ces imperfections, l'histoire demeure profondément touchante, poignante même par moment, et l'on est bien obligé d'aimer cet album devant d'aussi évidentes qualités.

    Johnny Fletcher Le 30/11/2021 à 00:41:53
    Thorgal - Tome 38 - La Selkie

    Je dois me faire raison: Thorgal est mort, et depuis belle lurette encore. Pourtant, avec la reprise de la série par Yann et Vignaux, les commentaires lu ici et là laissaient espérer le retour en forme de la série. Hélas, le précédent album était déjà une déception, mais "La selkie" va encore bien au delà.
    Je me suis ennuyé de bout en bout, et s'il n'y avait le très bon dessin de Vignaux pour emballer si joliment une coquille bien vide, je n'aurais pas dépassé le premier tiers de l'album. Parce que le scénario souffre d'un tel manque de tension et de souffle que la lecture donne la désagréable impression d'avoir à réviser un devoir d'histoire à la linéarité assommante le dimanche soir à minuit pour le premier cours du lendemain.
    Ce Thorgal animé par Yann n'a aucune épaisseur, il agit mécaniquement et ânonne ses leçons de tolérance et de lutte contre l'obscurantisme à tout bout de champ sans jamais convaincre. En un mot il est presque barbant et ressemble finalement à une caricature du personnage qu'il a été jadis sous la plume de Van Hamme.
    Les évènements s'enchainent platement, l'ennui croît et le plaisir nait - enfin! -quand on réalise que l'album est fini.
    L'unique séquence où il m'a semblé que l'action et la tension narrative décollaient un peu est celle dans laquelle Thorgal affronte sous la mer déchainée deux créatures marines mythologiques. C'est justement une scène où le texte se fait plus rare et dans laquelle la narration est pleinement confiée à l'art de Fred Vignaux. Son dessin sauve l'album du parfait oubli, avec l'aide précieuse de Gaétan Georges à la mise en couleur très soignée. Ces deux là mériteraient des scénarios plus dynamiques, enlevés et passionnants.

    Johnny Fletcher Le 27/11/2021 à 23:27:23

    Etrange thriller qui mâtine les genres, Clapas installe et maintien une tension qui s'accentue au fil des pages jusqu'à l'ultime case. Dans un cadre - les magnifiques paysage de la drôme - qui évoquerait davantage une atmosphère paisible et aimablement pastorale, Isao Moute entraine ses six naufragés d'une étroite route de montagne littéralement déchirée par des éboulis de pierres dans un périple pédestre qui va les mener vers le drame. Très rapidement, on sent s'épaissir un malaise qui ne nous quittera plus. Quand les évènements déraperont, nous assisterons le souffle court au fatal mouvement qui tend à les mener les uns après les autres à la mort. Bientôt, il ne s'agira plus que d'essayer de survivre par tous les moyens.
    Dans un contexte qui nous laisserait aisément croire à une aimable chronique sur la ruralité et ses valeurs éternelles, l'auteur nous fait glisser petit à petit dans un registre à la brutalité crue et à l'angoisse poisseuse. Il y a un côté Délivrance (le film de Boorman) dans cette histoire. Mais c'est surtout l'histoire de choses qui s'enchainent mal et déraillent, comme autant de cailloux dévalant les pentes du lieu où se déroule l'action qu'on appelle "le Claps" (ou" clapas" en occitan en référence à ces rochers de toutes tailles qui jonchent le coin depuis la fin du moyen âge).
    L'influence du cinéma est évidente dans le découpage et dans l'inspiration du récit. L'intelligence de l'auteur est de lui avoir donné une forme à laquelle on ne s'attend pas, celle d'un style propre au roman graphique français.
    Isao Moute est un formidable dessinateur, qui sait rendre l'expressivité d'un visage, la posture d'un corps, un regard, aussi bien que l'imposante présence d'un paysage, d'un levé de soleil ou d'un crépuscule brumeux. Tout cela dans un style très caractérisé, vibrant, libre et appliqué à la fois, jouant habilement avec deux couleurs terreuses et le noir du trait pour composer toutes les nuances d'ombres et de lumières de ses planches.
    Il possède un sens aigu du rythme et du découpage qui donne à son récit une fluidité et une lisibilité assez rare. Rien n'est laissé dans l'ombre dans son dessin, chaque détail se livre sans qu'on ait besoin de décrypter une case pour appréhender tous les recoins du récit.
    Oui, Isao Moute est un auteur doué, un conteur de premier ordre. Clapas est un pur polar et mille autres choses cependant, un objet hybride fort bien né.
    Clapas constitue une bien belle découverte et un album haletant.

    Scénario et dessin: 4,5/5

    Johnny Fletcher Le 25/11/2021 à 13:49:00
    Thorgal - Tome 37 - L'Ermite de Skellingar

    le grand atout de cet album, c'est qu'il vient après une tripoté de purges qui ont mis à rude épreuve l'affection des fans pour Thorgal. En dehors de cela, il n'y a rien vraiment d'extraordinaire à retenir, si ce n'est le dessin talentueux de Vignaux (mis en valeur par une mise en couleur formidable de Gaëtan Georges) qui marche dans les pas de Rosinski tout en conservant les grandes qualités de son propre graphisme. Sans lui, cet album tomberait dans l'anonymat que le scénario lui promettait. Car Yann se contente prudemment de se conformer à quelques consignes pour donner à son histoire l'allure de celles concoctées jadis par Van Hamme. Et comme tout travail trop servile, il prend assez vite des airs artificiels avec ses passages obligés et ses tics scénaristiques. Là où Van Hamme suivait sa voie, celle de son imagination, avec ses qualités et ses défauts, Yann lui emboite le pas avec ses propres défauts et c'est à peu près tout malheureusement. Son récit souffre d'un manque de dramaturgie; Yann peine à donner du rythme et à faire naitre et à maintenir une tension, un mystère, toutes ces choses que Van Hamme avait su insuffler à la série par le passé et qui faisait que "Thorgal" dépassait bien souvent les séries concurrentes.
    On sent le travail effectué par Yann pour reprendre la série. le problème c'est justement qu'on le sent trop. il a étudié le monde viking, il nous le fait savoir à tout bout de champ de façon presqu'intempestive. Il a aussi étudié les précédents albums de la série, il nous en ressert les codes de la même manière qu'il le fait pour le monde viking. Tout ça est un peu trop scolaire et manque de fulgurance et de surprises. Ca ronronne gentiment en cheminant placidement par les différents passages obligés du récit thorgalien .Tout cela est agrémenté par moment de trop nombreux dialogues qui donnent parfois l'impression de faire office de remplissage.

    Heureusement, le dessin de Vignaux fait grimper quelques étages à ce scénario grâce à un sens de la mise en scène évident. Car à bien y regarder, ce sont encore les scènes sans dialogue qui nous rapprochent le plus de ce qui a fait l'essence de cette série. Vignaux semble avoir mieux appréhendé que son scénariste les éléments qui confèrent "sa magie" à cette série.
    Au final c'est une impression mitigée qui demeure, celle d'avoir aperçu au détour d'une rue un vieil ami qu'on avait perdu de vue, de le retrouver avec joie, de s'asseoir avec lui pour entamer une discussion et très vite de ne pas le reconnaitre tout à fait, embarrassé par un malaise diffus, comme si on prenait peu à peu conscience que quelqu'un lui ressemblant essayait de se faire passer pour notre ami.

    Note 2,5/5
    (scénario 1,5/5 - Dessin: 4/5)

    Johnny Fletcher Le 18/11/2021 à 22:53:24
    Elecboy - Tome 1 - Naissance

    L'enthousiasme suscité par les premières pages est retombé très vite. Trop vite. C'est comme ça parfois, on entame la lecture d'une bd et l'on sait presque aussitôt que l'on ne décollera pas, que l'on n'entrera pas vraiment dans le récit. Le dessin est certes plaisant mais les limites du style photographique nous rapproche parfois davantage du roman photo que de la bande dessinée au trait enchanteur. En tous cas c'est mon cas. J'admire dans un premier temps mais très vite mon œil s'ennuie dans ce clonage de la réalité. Toutefois d'autres lecteurs au contraire ne manqueront pas d'en prendre plein les yeux avec la pyrotechnie visuelle offerte.
    L'univers proposé, qui oscille entre le récit post apocalyptique façon "Mad Max" et le monde grec antique transposé dans un futur technologique peut, au choix, séduire ou paraitre indigeste. Pour ma part je n'ai été que moyennement convaincu.
    Les personnages ont du mal à prendre corps, à s'incarner, et répondent essentiellement à des stéréotypes déjà vus dans de nombreuses fictions. Je ne suis jamais parvenu à m'attacher aux personnages principaux ni à me soucier du sort que leur réservait l'auteur.
    Sans être confus, tout n'est pas toujours d'une parfaite limpidité dans cette histoire. Cet album n'est pas à proprement parlé déplaisant mais à mon sens il peine à installer, à faire ressentir et à faire monter la tension qui nous est pourtant décrite tout au long de ce premier tome. Les mystères sont nombreux et seule la suite révélera si tout cela était formidablement orchestré. malheureusement, ma curiosité n'a pas été suffisamment piquée pour me donner envie de prolonger l'aventure.

    Johnny Fletcher Le 18/11/2021 à 21:32:48
    Conan le Cimmérien - Tome 5 - La Citadelle écarlate

    Je croyais embarquer pour un fabuleux voyage débordant d'aventures, épique et inquiétant, et je n'ai eu droit au final qu'à un petit tour très tranquille en bateau mouche.
    La promesse d'une belle réussite était pourtant évidente en considérant le nom d'un scénariste capable de toucher au sublime avec "Holmes" par exemple (chez Futuropolis). Comment cette adaptation de Conan qui s'annonçait flamboyante a pu accoucher d'une souris bien trop terne et inoffensive à mon goût?
    La réponse se trouve peut-être (pour une part) dans le dessin qui manque singulièrement de lustre pour une épopée cimmérienne. Non pas qu'il soit déplaisant; il pourra sûrement plaire suivant les goûts de chacun, mais je lui trouve une incapacité à illustrer avec fougue et à évoquer pleinement l'univers du personnage d'Howard qu'il se propose de mettre en scène. Les cadrages, les décors, les personnages eux mêmes manquent de l'ambition graphique nécessaire pour créer la tension et la démesure du récit ici conté, selon moi. Son travail sur "les frères Rubinstein" avec le même scénariste est davantage une réussite.
    Pour revenir au scénario lui même, il m'a paru ne jamais parvenir à décoller, avec des personnages impossibles à aimer ou à craindre, traversant un récit au pouls bien trop sage et régulier.
    Au final, c'est à contrecœur et après trois lectures successives afin de m'assurer que je n'étais pas passé à côté de l'album que je me suis résolu à rédiger cet avis.

    Johnny Fletcher Le 08/11/2021 à 00:22:09
    Jonathan - Tome 17 - La Piste de Yéshé

    Jonathan est une série pour laquelle j'ai une grande tendresse, ne serait-ce que parce qu'elle m'accompagne depuis mon plus jeune âge et qu'elle fait partie de mes lectures adolescentes. Au début des années 2000, j'ai revendu les albums que je possédais car je n'y trouvais plus ce qui avait enchanté mon enfance; et puis mes goûts me portaient vers des bandes dessinées d'un autre genre. Jusqu'à la sortie de ce 17e et ultime album, Jonathan appartenait à mes souvenirs. mais voilà qu'en lisant les critiques dithyrambiques, notamment sur Bdgest, je me suis soudain demandé si je n'étais pas passé à côté de ce qui semblait demeurer un sommet du 9e art....
    C'est donc avec une certaine peine qu'au sortir de la lecture de cette "piste de Yéshé" j'ai réalisé que ce dernier épisode ne m'avait pas plu. Pour tout dire, je m'y étais fermement ennuyé. Je me suis alors demandé ce qui n'avait pas fonctionné et j'ai relu l'album dans la foulée pour ne pas commettre d'injustice. Le même terrible constat: rien ou presque ne m'avais plu ou touché.
    Pourtant, ce n'est pas le caractère même des aventures de Jonathan qui m'avait barbé. Bien au contraire, le voyage, l'errance, les rencontres au hasard du cheminement, l'incertitude, la rêverie et la contemplation étaient justement de nature à me faire adorer ce tome 17.
    Hélas, pour moi le compte n'y est pas. Le récit court et jamais ne m'attrape ni ne m'entraine dans son sillage. Je n'y reconnais aucune des qualités que je devrais y trouver. Les cases se suivent et disparaissent aussitôt sans donner l'impression qu'on déroule un fil, sans que les êtres que Cosey semble vouloir nous montrer dans leur formidable humanité ne prennent de consistance et d'épaisseur. On passe de l'un à l'autre et l'on avance jusqu'à la dernière page sans y avoir finalement rencontré quelqu'un en particulier, même pas Jonathan lui même. La fin qui devrait être très belle, émouvante, ne livre en fin de compte qu'une maigre émotion.
    Comment cela se fait-il que je ne parvienne pas à entrer dans cet univers que je rêve d'adorer? Sans doute à cause du dessin lui même, je pense. Bien sûr il est plaisant et ne manque pas de charme. Mais pour moi il lui manque un caractère fort et fascinant, une puissance qui pousserait à la contemplation de chaque case. Je lui trouve des faiblesses qui l'empêchent d'atteindre la voie qu'il se propose de nous faire suivre.
    Et puis il y a un second problème selon moi: la perception du temps est quasiment absente. On devrait le sentir, en mesurer le prix et le poids, en ressentir toutes les inflexions dans ce type de récits, au lieu de quoi il parait s'anéantir entre deux cases pourtant distantes parfois de plusieurs jours, voire plusieurs semaines et l'on se retrouve à la fin sans savoir si l'aventure à durer 10mn ou 10 ans.
    Bien sûr, tout cela n'est que le ressenti d'un lecteur qui rêvait d'être emporté par cet ultime album de Jonathan et qui est resté à quai de la première à la dernière page. Pour être tout à fait franc, j'envie ceux qui ont aimé cet album, j'aimerais être à leur place. Mais depuis la mienne, je suis désolé d'avoir à avouer que je n'y ai presque rien trouvé d'autre que des intentions jamais concrétisées.

    Johnny Fletcher Le 02/11/2021 à 00:19:47

    Avant toute chose, je tiens à préciser que j'ai lu la version mise en couleur de 2018 et non l'édition en noir et blanc initialement sortie.

    Cet album donne l'impression de feuilleter un album de famille, celle d'un autre, où les images de lieux et d'êtres se succèdent, ponctués de commentaires surgissant au gré des souvenirs du narrateur. Celui-ci nous fait partager ses étés à la campagne chez ses grand-parents alors qu'il était enfant. Le récit avance, image après image, souvenir après souvenir, au fil de la mémoire parfois chaotique, et de ses fulgurances qui font passer du coq à l'âne. Tout cela est très doux et très intime, très tendre aussi, et l'on observe l'auteur dérouler ses impressions et ses sentiments sur ses étés champêtres avec le même plaisir qu'il a à nous les livrer. Mais ce ne sont ni nos souvenirs qui prennent vie dans ces superbes images, ni les membres aimés de notre propre famille qui sont ici évoqués, aussi il est normal que nous nous sentions par moment si peu impliqués par toutes ces évocations.
    Il n'y a dans cet album aucune continuité dans le découpage, c'est cela qui donne l'impression de tourner les pages d'un album de photos de famille. Deux images se retrouvent proches l'une de l'autre, accolées davantage par la main du hasard nous semble-t-il parfois que par une quelconque volonté ordonnée.
    On y voit peu d'action, seulement des clichés éparses qui se proposent de nous donner à sentir l'ambiance de ces vacances par quelques détails seulement.
    Aussi, faute de scenario autre que celui empirique de l'accumulation, nous perdons petit à petit pied et nous retrouvons au terme du voyage à une certaine distance émotionnelle.
    cependant, en dépit de ces quelques réserves, il ne faut pas s'y tromper: "Un air de paradis" est un bel album, agrémenté de très beaux dessins délicatement mis en couleurs pour cette réédition. Le jeu sur la lumière et les matières est subtilement rendu, certaines illustrations forçant même l'admiration. C'est un très beau travail graphique réalisé par l'auteur, surtout sur les paysages, les objets et les décors. C'est un peu moins vrai avec les êtres humains et les animaux.

    Au final il s'agit là d'un bel album plein de délicatesse mais aussi assez fragile en raison du choix de la structure narrative. Il est impérieux de se laisser gagner par le charme des beaux dessins d'Arnaud Quéré ainsi que par la tendresse qui perce à chaque page ou encore la puissance d'invocation qu'a ce livre de faire remonter nos propres souvenirs d'enfance à mesure qu'ils entrent en résonance avec ceux de l'auteur.

    Johnny Fletcher Le 28/10/2021 à 00:22:18
    La horde du Contrevent - Tome 2 - L'Escadre frêle

    Lecture de ce second tome après l'immense déception qu'avait suscité le premier. On est dans la continuité avec une rigueur dans l'ennui qui confine au perfectionnisme, un ennui qui ne m'a pas lâché de la première à la dernière page. Je cherche encore ce qui vaut un tel succès à cette série.
    L'histoire semble toujours aussi improbable. Les artifices du récit tiennent le matériau humain à mille lieux du moteur de celui-ci. Les évènements surviennent, les péripéties s'accumulent et l'on se contrefiche du sort des hommes et des femmes qui composent cette horde. Car les personnages tout en stéréotypes paraissent bien pâles. J'ai peiné à les distinguer pour la plupart durant ces deux premiers albums tant ils échouaient à me faire croire à leur existence dans le récit. Les décors ont davantage de présence, c'est dire!...
    En fait, j'ai eu parfois l'impression de lire une transposition des feux de l'amour dans un cadre sf: on y jacte sans arrêt, les discussions interminables sur des sujets à l'intérêt limité se succédant comme les bornes kilométriques que l'on regarde distraitement le long de la route nationale des vacances.
    Les avis dithyrambiques accumulés ici et ailleurs sauront convaincre les futurs lecteurs de cette série de ses immenses qualités. Pour ma part, j'ai surtout senti le contrevent de l'ennui souffler sur les planches de ces deux premiers albums. Je n'irai donc pas jusqu'en extrême amont pour connaitre le fin mot de l'histoire. Toutefois, bonne route à ceux qui ont été gagné par l'enchantement.

    Johnny Fletcher Le 08/10/2021 à 22:21:22
    La horde du Contrevent - Tome 1 - Le Cosmos est mon campement

    Quelle affreuse déception à la lecture de ce premier tome. Je ne connaissais pas le roman dont cette bd propose l'adaptation.... et je n'ai pas l'envie de remédier à cette opportune lacune. Car le cadre du récit parait bien fragile et artificiel, l'intrigue bien chiche et les personnages bien stéréotypés et bien peu attachants. Autant dire que le sort de cette horde et des individus qui la composent m'a fait autant d'effet qu'un bol de chips proposé à un buffet gastronomique.
    Ce premier tome passe le plus clair de son temps à exposer en long en large et en travers toutes les techniques utilisées par cette horde pour remonter le courant du vent et atteindre l'extrême-amont. A vrai dire on y entend à peu près rien. Mais quel est donc l'intérêt de détailler à ce point - et finalement si mal - les arcanes d'une profession imaginaire? pour ma part j'ai trouvé ça royalement barbant.
    Et puis il y a ces textes aux velléités littéraires un peu trop forcées pour faire mouche, et ces dialogues tout droit sortis par instant d'un film de série z des années 90 (Je pense à Golgoth, celui qui mène la horde) et qui ne nous aide pas à croire un seul instant au personnage.
    Bref, cette horde pouvait bien finir sa course au fond d'une ravine, je me contrefichais déjà de son destin au bout d'une vingtaine de pages.
    Quant au dessin, il n'élève à aucun moment le sujet au delà de son aspect essentiellement anecdotique: les personnages paraissent falots, les cadrages passe partout et peu inspirés. Les décors quant à eux, de même que les couleurs, sont plutôt réussis.
    En fait, le dessin se contente d'illustrer sans le sublimer ou lui donner un caractère graphique marquant un récit auquel les auteurs ne sont jamais parvenus à me faire croire et à m'intéresser. Et pourtant cette série m'attirait grandement. Voilà ce qui s'appelle une vraie grande déception.

    Johnny Fletcher Le 31/08/2021 à 00:29:39
    Francis (Raynal/Bouilhac) - Tome 8 - Francis en vacances

    Eh hop! voilà, encore un formidable album de Francis le blaireau! A chaque fois on pense la source tarie, le filon épuisé, et puis finalement non, ça se révèle une énième réussite. Bien sûr, tout n'est pas toujours drôle, mais les cinq ou dix gags qui font littéralement hurler de rire justifient sans contestation possible l'achat de ce nouvel album. Le génie comique qui s'y trouve est trop rare dans le monde impitoyable de la bd humoristique pour qu'un amateur puisse faire l'économie des albums de cette fabuleuse saga animalière.

    Johnny Fletcher Le 10/07/2021 à 01:35:56

    C'est par l'entremise de cette intégrale que j'ai découvert ce fabuleux triptyque. Avant d'en entamer la lecture, je n'avais pas mesuré le formidable intérêt que représentait ce récit qui conte les jeunes années d'Arsène Lupin. Je dois avouer que je craignais que cette réinvention du célèbre personnage ne fut pas à la hauteur de l'œuvre de Maurice Leblanc. Eh bien je m'étais tragiquement trompé: les scénaristes ont réalisé un travail extraordinaire en donnant à cette adaptation en bande dessinée le ton, la manière et la structure de narration des textes de Maurice Leblanc. Tout ici rappelle les grandes œuvres des feuilletonistes de la fin du 19e siècle et du début du 20e en général et les aventures d'Arsène Lupin en particulier. D'abord il y a ce découpage très rigoureux des actions en scènes qui s'étendent sur une à trois pages comme si chacune d'elles composait un tout, une courte nouvelle pouvant presque se suffire à elle même, formant au fur et à mesure autant de cellules dramatiques qui finissent par donner au lecteur une impression de richesse incroyable dans les rebondissements.

    Et puis il y a cette façon géniale de nous faire entrer dans une scène sans nous en expliquer d'emblée les enjeux. C'est en découvrant l'action, en pénétrant davantage dans chaque scène, que la lumière se fait et que notre compréhension du récit s'opère. Il y a donc toujours du mystère, une situation qui nous échappe de prime abord et qu'il nous faut éclaircir, offrant à chaque petite scène une dimension dramatique puissante.

    Une autre grande force du travail scénaristique proposé ici est de ne jamais appeler la psychologie, ou encore moins la psychanalyse, au secours du récit pour en éclairer doctement les zones sombres et prémâcher le travail de compréhension qu'il appartient au lecteur de réaliser. Car s'il veut rester un être agissant pendant sa lecture plutôt qu'un objet passif que l'on gave sans cesse d'explications psychologiques (à la construction desquelles il ne participe jamais), il lui revient ici de puiser dans les actions et dans ce qui est donné à voir des personnages ce qui lui permettra de comprendre les ressorts qui les animent. En définitive, les actes parlent davantage des individus que les explications psychologisantes qu'un auteur pourrait surligner.

    Du côté du dessin tellement typé de Christophe Gaultier, il peut dans un premier temps dérouter. On peut certes lui trouver des maladresses mais il convient de se pencher davantage sur ce qui en constitue la force pour apprécier ces aventures du jeune Arsène Lupin. D'abord il a un sens remarquable de la composition de ses cases. Elles demeurent toujours d'une lisibilité exemplaire. Ses planches, si elles demeurent très classiques dans leur composition, n'en sont pas moins d'une formidable fluidité narrative. Ses décors stylisés ont une réelle force d'évocation. Son trait nerveux rappelle par quelques aspects certaines gravures sur bois du début du siècle dernier.

    Il est fort probable qu'un autre dessinateur plus consensuel aurait offert à cet épatant triptyque davantage de renommée vu les qualités scénaristiques exceptionnelles mais en l'état, il ne faut surtout pas passer à côté d'une des très grandes réussites actuelles de la bande dessinée d'aventure.

    Un mot sur la mise en couleur qui peut sembler "simpliste". Je la trouve au contraire très élaborée pour parvenir à coller au dessin un peu brut de Gaultier, lui donner du relief et une parfaite lisibilité. La coloriste réalise ici un travail très expressif.

    Quel dommage que cette série ne compte que trois albums; elle constituait assurément le haut du panier de la bande dessinée d'aventure ainsi que le plus beau des hommages à la littérature populaire du début du 20e siècle. Bravo aux scénaristes qui auront su être à la hauteur du défi qu'ils s'étaient proposés de relever.

    Note: 4,5 / 5

    Johnny Fletcher Le 06/07/2021 à 01:13:54

    Quel drôle d'album que cette voie de Calliopée... Tout y est déroutant, étrange, décalé. Et pourtant en dépit de toutes ses "étrangetés", l'album se lit avec une grande fluidité. Le scénariste suit la logique du monde distordu qu'il a imaginé avec une telle rigueur qu'il ne perd jamais son lecteur, le guidant à travers le chaos des idées baroques qu'il jette en pâture à notre regard tout à tour curieux et stupéfait.
    Ici le décalage est partout. Ce qui a l'allure de la normalité se révèle bizarre ou absurde, incongru ou grotesque. A l'inverse, lorsqu'on est sûr qu'une situation va glisser dans la fantaisie, les auteurs nous ramènent à un réalisme inattendu. Le récit évolue donc tout du long sur un fil tendu entre l'absurde et le réalisme, développant une musique envoutante et entêtante qui nous fait perpétuellement osciller entre le premier et le second degré sans jamais savoir vraiment où l'on va poser le prochain pied.
    Le dessin de Paul Burckel est remarquable, suivant lui même à son tour la dualité scénaristique évoquée précédemment. Les styles s'entrechoquent et se mêlent avec beaucoup de talent et d'à propos. L'utilisation d'une élégante bichromie pour la mise en couleur donne à l'ensemble de la partie graphique un précieux cachet qui séduit durablement le regard.
    La voie de Calliopée est un très bel album qui nous conduit sur des chemins qu'on n'est pas habitué à fréquenter et c'est tant mieux car à la fin du voyage, on aimerait bien qu'il se poursuive, désolé de devoir quitter si tôt cette antiquité revisitée.

    Johnny Fletcher Le 06/07/2021 à 00:07:39
    Spectaculaires (Une aventure des) - Tome 2 - La Divine Amante

    Je découvre cette série jeunesse de bonne facture avec cet album. Un scénario agréable à suivre et un dessin attachant (en dépit d'une mise en couleur assez peu convaincante qui malheureusement ne donne pas le relief qu'aurait mérité le trait espiègle d'Arnaud Poitevin) offrent un moment de lecture qui ouvre l'appétit pour la suite des aventures des spectaculaires.

    Johnny Fletcher Le 25/06/2021 à 00:18:05
    SideShow - Tome 1 - Charly

    La lecture de ce premier tome achevée, il en ressort des aspects positifs marquants : le trait de Despujol est agréable, il campe assez bien les ambiances et les personnages et compose ses cases et ses planches avec efficacité.
    La mise en couleur est l'immense point fort graphique de cet album, assurément. Fabien Alquier réalise un travail de haute volée, il donne un caractère inouï à chaque case, chaque décor, par l'entremise d'une utilisation habile d'une très belle et très délicate palette de couleurs. Certaines cases invitent le regard à s'arrêter pour en admirer l'extraordinaire travail sur la couleur (le camion de Trixi roulant nuitamment sur une route forestière, ses phares découpant l'obscurité est une merveille question atmosphère).

    Mais il y a aussi des aspects plus négatifs, essentiellement au niveau de l'écriture du scénario. Ça ronronne un peu trop, les personnages manquent de réelle texture et d'épaisseur. Pourtant l'histoire, le contexte, la construction du récit sont plutôt habillement pensés. Le scénariste a du métier; ça se ressent malheureusement tant les trucs et les tics de professionnel habitué à beaucoup produire abondent et affleurent un peu trop pour ne pas passer inaperçus. On a l'impression qu'il a écrit en automatique, trop confiant dans son savoir faire, et qu'au final il n'a pas donné à ce récit l'ampleur et la puissance qu'on est en droit d'attendre en ouvrant l'album. Les dialogues s'enchaînent un peu mécaniquement eux aussi.

    Bref, ce n'est pas un mauvais album mais il faut reconnaître que la partie graphique évolue à des hauteurs que l'écriture du scénario peine à suivre. A voir si la suite du récit révèle des trésors d'écriture cachés.
    Dessin : 3,5/5
    Scénario : 2/5

    Johnny Fletcher Le 07/06/2021 à 13:53:49
    Spoon & White - Tome 9 - Road'n'trip

    Je viens d'achever la lecture du nouvel album. C'est toujours aussi plaisant de retrouver les personnages de cette série quand on aime l'univers proposé. Le rythme est échevelé, sans temps mort, et le découpage proposant souvent un grand nombre de cases par planche y participe grandement. Les dialogues incisifs fusent, les gags visuels s'enchaînent, et même si on n'est pas forcément toujours sensible par instant à l'humour des Léturgie, il y a ici un effet sarabande tout à fait grisant.
    Les auteurs ont su créer des personnages au potentiel comique brillamment exploité qui fait que c'est toujours avec un grand plaisir que j'entame un album de Spoon et White et une grande satisfaction de lecteur que je le referme.
    On peut ne pas partager l'ambition de ce genre de bande dessinée de divertissement, mais il me paraît toutefois difficile de ne pas lui reconnaître de réussir à chaque fois son pari (ou presque).
    En tout cas, moi, je suis client de cette série.
    Note: 3,5/5

    Johnny Fletcher Le 20/05/2021 à 01:07:17
    Bouncer - Tome 9 - And back

    Cette série reçoit en général tellement d'avis favorables, voire dithyrambiques, qu'une exigence certaine existe au moment d'en entamer la lecture. On s'attend à évoluer dans le sublime, le légendaire, l'ineffable, le cosmique, le divin... et, après avoir parcouru quelques pages de ce diptyque, on se retrouve plongé dans de l'honnête ouvrage d'artisan, du "ouais, c'est pas mal mais on n'est pas loin du tout venant quand même". On se rend bien vite compte qu'on n'est pas dans l'exceptionnel et que l'emballement promis n'arrivera sans doute pas.
    J'aime bien le dessin de Boucq mais je ne lui prête pas l'admiration que d'autres lui accordent. Je trouve son graphisme, avec sa propension à évoluer vers la caricature, bien plus à son aise dans une série comme Jérôme Moucherot. Son trait colle alors parfaitement à l'univers proposé. Ici on est parfois dans un entre-deux qui à mon goût dessert la série.
    D'autre part, je n'ai jamais été tout à fait emballé par les mises en couleur que Boucq réalise sur ses albums, et même si ici il y a des choses vraiment réussies sur ce plan, à d'autres moments le dessin y perd en intensité avec une utilisation peu convaincante de la couleur à cause d'effets de matière ratés ou d'association de teintes desservant le trait. De ce point de vue, il y a une réelle perte graphique due au changement de coloriste par rapport aux albums précédents.
    Et puis graphiquement, je trouve que le personnage principal manque singulièrement de charisme. Cela donne l'impression qu'au moment du casting on s'est fourvoyé en confiant le rôle à un type qui n'a pas du tout le physique de son personnage. Un peu comme si on avait confié à Jean Lefèvre le rôle interprété par Clint Eastwood dans "Le bon, la brute et le truand".
    Quant au scénario, s'il se suit avec un certain plaisir, ce n'est toutefois pas avec enthousiasme et frénésie, loin s'en faut.
    Bref, voilà deux albums qui se lisent aussi facilement qu'ils s'oublient. On est quand même loin du chef d'œuvre annoncé.
    note: 3/5

    Johnny Fletcher Le 20/05/2021 à 00:58:00
    Bouncer - Tome 8 - To hell

    Cette série reçoit en général tellement d'avis favorables, voire dithyrambiques, qu'une exigence certaine existe au moment d'en entamer la lecture. On s'attend à évoluer dans le sublime, le légendaire, l'ineffable, le cosmique, le divin... et, après avoir parcouru quelques pages de ce diptyque, on se retrouve plongé dans de l'honnête ouvrage d'artisan, du "ouais, c'est pas mal mais on n'est pas loin du tout venant quand même". On se rend bien vite compte qu'on n'est pas dans l'exceptionnel et que l'emballement promis n'arrivera sans doute pas.
    J'aime bien le dessin de Boucq mais je ne lui prête pas l'admiration que d'autres lui accordent. Je trouve son graphisme, avec sa propension à évoluer vers la caricature, bien plus à son aise dans une série comme Jérôme Moucherot. Son trait colle alors parfaitement à l'univers proposé. Ici on est parfois dans un entre-deux qui à mon goût dessert la série.
    D'autre part, je n'ai jamais été tout à fait emballé par les mises en couleur que Boucq réalise sur ses albums, et même si ici il y a des choses vraiment réussies sur ce plan, à d'autres moments le dessin y perd en intensité avec une utilisation peu convaincante de la couleur à cause d'effets de matière ratés ou d'association de teintes desservant le trait. De ce point de vue, il y a une réelle perte graphique due au changement de coloriste par rapport aux albums précédents.
    Et puis graphiquement, je trouve que le personnage principal manque singulièrement de charisme. Cela donne l'impression qu'au moment du casting on s'est fourvoyé en confiant le rôle à un type qui n'a pas du tout le physique de son personnage. Un peu comme si on avait confié à Jean Lefèvre le rôle interprété par Clint Eastwood dans "Le bon, la brute et le truand".
    Quant au scénario, s'il se suit avec un certain plaisir, ce n'est toutefois pas avec enthousiasme et frénésie, loin s'en faut.
    Bref, voilà deux albums qui se lisent aussi facilement qu'ils s'oublient. On est quand même loin du chef d'œuvre annoncé.
    note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 08/04/2021 à 01:52:12
    Les Âges perdus - Tome 1 - Le Fort des Landes

    Les âges perdus propose une histoire qui parait ressembler à mille autres mais qui rapidement ajoute sa propre petite musique, développe une atmosphère singulière dans un cadre pourtant plutôt familier. Le scénariste travaille davantage sur la simplicité des enjeux que sur la complexité d'un monde inconnu. Il favorise la linéarité du récit d'aventure pour attacher notre attention aux personnages et leur donner corps en quelques traits. C'est le pari que doit remporter un auteur qui tisse un pur récit d'aventure: faire en sorte que le lecteur s'attache au sort des personnages principaux, se sente lié à eux, se préoccupe des épreuves qu'ils doivent traverser et des tourments qui leurs sont réservés. Tout cela en une cinquantaine de pages, c'est là une gageure bien plus difficile à tenir qu'il n'y parait. Cette prouesse est relevée par Jérôme Le Gris qui nous entraine à la suite de ce petit groupe d'individus plongé rapidement dans une situation critique.
    Dans ce type de récit, l'atmosphère est primordiale. Celle-ci est habilement rendue par le formidable travail du dessinateur Didier Poli d'une part, et par celui tout aussi abouti du coloriste Bruno Tatti d'autre part. Le choix judicieux des cadrages panoramiques pour nous donner à ressentir pleinement les austères paysages traversés et pour mieux révéler la précarité et la vulnérabilité du groupe de personnages qu'il nous est proposé de suivre est d'une grande pertinence. Cette manière d'étirer notre regard d'un bord à l'autre de la page suggère habilement l'étendue de l'environnement, sa vastitude. Lorsqu'il veut diriger notre attention sur les personnages, Didier Poli resserre son cadre sans pour autant les extraire de leur environnement. Nous ne perdons jamais contact avec ces paysages de landes et de montagnes. Ainsi, le point de vue rapproché sur un visage n'exclut jamais l'idée du paysage ou du décor dans lequel est situé le personnage.
    On remarque qu'il sait souvent placer au mieux ses personnages les uns par rapport aux autres pour conserver une grande lisibilité, une profondeur appréciable dans son image ainsi qu'un équilibre esthétique. Ses décors sont toujours très délicats grâce à une finesse de trait dans les détails qui confère une subtile sensation de matière.
    De son côté, Bruno Tatti habille avec talent les dessins de Didier Poli. Le vent, la lumière solaire presque toujours voilée, les ciels chargés, les nuages menaçants, les lignes de crêtes déchiquetées par la lumière du jour, les horizons incertains, les tapis d'herbes rases, les nuits pâles ou bien encore les halos des torches, tout cela est merveilleusement rendu par l'art du coloriste.
    Poli et lui sont réellement inspirés tout au long de ce premier tome. Ils opèrent avec délicatesse et nuance dans un style de récit qui en manque souvent graphiquement.
    Ce premier tome des Ages perdus atteint ses objectifs et nous entraine sur les sentiers de l'aventure avec une sensibilité de vue et un travail graphique, certes classique mais inspiré, qui réjouit. De la bien belle ouvrage.

    Johnny Fletcher Le 03/04/2021 à 14:38:05
    Valois - Tome 1 - Le Mirage italien

    Valois est une série qui jongle entre le souci de faire connaitre l'histoire au lecteur et de le divertir avec un talent certain. Un bon équilibre semble avoir été trouvé par le scénariste dans ce tome initial. On ne se sent pas perdu au milieu des enjeux politiques et des personnages historiques et fictionnels qui s'y trouvent mêlés. Gloris a le sens de la scène frappante et édifiante en peu de cases. Ce qui fait que l'impression qu'il se passe mille choses donne au final la sensation d'un album bien rempli, sans jamais être indigeste, car les scènes enlevées s'enchainent avec une grande fluidité et un sens avéré de la concision en dépit d'un nombre importants d'informations à chaque page.
    Le revers de la médaille, c'est qu'il manque sans doute au lecteur une plus grande proximité avec les deux personnages "principaux" quelque peu noyés dans le flot de l'histoire. C'est malgré tout un grief tout à fait mineur.
    Tout cela serait finalement assez peu de chose à mon sens sans un grand dessin. Le trait réaliste de Jaime Calderon n'a rien a envier à un Delaby par exemple, auquel il ajoute une expressivité remarquable.
    Mais ce qui sublime le trait de Calderon, c'est la formidable mise en couleur de Felideus. Celui-ci apporte au graphisme au moins tout autant que Calderon. Rares sont aujourd'hui les mises en couleur si travaillées et soignées. Il sculpte les volumes d'un visage de manière stupéfiante de véracité sans tomber dans la sensation photographique. Sa palette de couleurs, toujours denses et profondes, est d'une fascinante beauté. Elle donne aux décors une grande présence et aux paysages une incarnation palpitante de la nature. Les ciels chargés de pluie ou bien encore les ambiances nocturnes révèlent la pleine mesure du talent du coloriste.
    Ces trois talentueux auteurs donnent à ce projet le meilleur d'eux mêmes. Le résultat est tout à fait remarquable. Le lecteur ne peut que se réjouir d'une telle rareté dans la bande dessinée historique.

    Johnny Fletcher Le 03/04/2021 à 13:29:15
    Le décalogue - Tome 8 - Nahik

    Ce huitième tome est censé être le point de départ de l'élaboration scénaristique du Décalogue. On peut donc lui reconnaitre que le fait d'être l'album pivot de la série lui donne d'emblé un intérêt particulier. C'est malheureusement aussi le principal, pour ne pas dire le seul. Le scénario n'est ici pas en cause, même s'il est assez sage (on a étrangement par moment l'impression d'être égaré dans un épisode de Scoubidou...). Non, là où le bât blesse comme souvent dans cette série, c'est au niveau du dessin qui assure un service minimum. Le trait de Rolin, sa mise en page ne sont pas désagréables. Tout cela n'est pas mauvais. Mais ce n'est pas vraiment bon non plus. Sans doute qu'une mise en couleur inspirée l'aurait agréablement réhaussé mais là aussi, comme pratiquement à chaque fois, on est plus proche du repas de cantine que du restaurant étoilé.
    C'est finalement le grand défaut du Décalogue à mon sens. Car on voit bien, lorsqu'un scénario de Franck Giroud est servi par un grand dessinateur comme Homs pour l'Angélus (dans la série Secrets), on atteint le sublime, on touche au chef d'œuvre.
    Bref, album après album, le Décalogue apparait un peu comme un gâchis pour n'avoir pas su trouver, ou presque, un dessin à la mesure de l'ambition scénaristique.

    Note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 03/04/2021 à 01:01:45
    Le décalogue - Tome 7 - Les conjurés

    Ce septième tome fait partie des moins bons de la série. Il a au final peu de choses pour lui en dépit des noms prestigieux des auteurs. Car ici Gillon fait du mauvais Gillon. Tout parait terriblement figé, les mouvements manquent de dynamisme comme si les personnages étaient pris dans du plâtre. Il s'arrange en permanence pour n'avoir à dessiner qu'un minimum d'éléments de décors et pour cela met en évidence les visages des personnages. L'effet pervers de ce procédé est que l'on remarque l'étrange ressemblance entre quasiment tous les visages. Des visages bien trop peu expressifs au final, toujours dessinés sur une même base et avec les mêmes "trucs" de dessinateur. On sent sans cesse ici les mauvais tics de ce grand nom de la bande dessinée qui se parodie davantage qu'il ne se réinvente.
    De son côté, Giroud déroule une histoire à laquelle on souscrit à grand-peine et que l'on suit distraitement, sans passion, ce qui est positivement fatal pour une histoire de passions amoureuses, politiques et familiales.
    Cet album est à coup sûr la grande déception du Décalogue pour moi. Un ratage. Ce qui, dans une série déjà moyenne, nous amène mécaniquement assez bas.

    Johnny Fletcher Le 02/04/2021 à 01:01:06
    Le décalogue - Tome 3 - Le météore

    En gardant à l'esprit que chaque tome du Décalogue peut se lire indépendamment des autres, celui ci semble particulièrement s'affranchir de sa dépendance à la série. S'il est bien question de Nahik, le livre tant convoité, le reste de l'histoire appartient tout entier au genre du roman policier des années trente à la Agatha Christie, un Whodonit où l'entièreté de l'intérêt réside dans l'identité de l'assassin qui élimine les uns après les autres les membres de l'expédition.
    Le charme et les limites du dessin de Jean François Charles donnent la mesure de ce troisième tome du Décalogue. On lui trouve mille défauts mais il a pour lui sa singularité, laquelle produit une sorte fascination qui fait défaut à une bonne partie des autres albums de la série. Ses dessins sont noirs et tourmentés par les ombres qui menacent de dévorer chaque personnage et chaque chose, rendant efficacement l'ambiance de mystère et d'inquiétude de ce récit. La mise en couleur n'appelle aucun blâme ni éloge, on évolue dans l'utilitaire sobre. C'est déjà ça de pris.
    S'il est agréable à lire, "Le météore" ne dépasse toutefois pas le cadre de son genre. Il demeure malgré tout une des réussites de cette série, même s'il est loin d'en être la pierre angulaire. Il peut parfaitement se lire sans avoir lu les autres titres.

    Johnny Fletcher Le 28/03/2021 à 00:57:58
    Le décalogue - Tome 2 - La Fatwa

    20 ans après, j'entame une relecture du décalogue. Ce second épisode, à l'instar des neuf autres, me laisse la même impression à deux décennies de distance. La curiosité du départ face à une intrigue déroulée sur dix épisodes cède peu à peu la place à chaque fois à un intérêt plus restreint pour une histoire certes bien pensée et bien écrite mais malgré tout assez convenue. C'est bien, oui, et cependant le grand souffle attendu face à l'ambition scénaristique annoncée au lancement de ce Décalogue sonne aux abonnés absents. Car Nahik, le livre maudit et convoité tout au long de cette série se révèle être davantage un fil rouge pour unir des récits disparates que le cœur battant de l'intrigue.
    Ce second épisode est agréablement dessiné par De Vita qui, il faut le reconnaitre, sait joliment gratter le papier; cela fait de "La Fatwa" un des albums les plus réussis de la série sur le plan graphique sans toutefois être plus brillant que cela. Pour le reste, il manque une étincelle pour rendre réellement prenante cette histoire de fuite en avant aux implications humaines, politiques et philosophiques pourtant exigeantes.
    Du bon travail auquel il manque peut-être l'essentiel, la magie qui rode autour des grandes œuvres.


    note: 2,5 / 5

    Johnny Fletcher Le 01/03/2021 à 01:23:31
    Kebek - Tome 1 - L'éternité

    La déception est à la mesure des espoirs que les très belles planches de Kebek avaient fait naitre. Un dessin au trait plaisant et à la mise en couleur brillante et subtile. Les planches sont très souvent très belles. Un niveau de réussite plastique peu courant. Celle ci est le véritable atout de ce premier tome.
    Pour le reste... que dire qui ne soit inutilement désobligeant vu la qualité du travail graphique. Peut-être que les attentes liées à l'annonce d'une adaptation de La nuit des temps de Barjavel avaient laissé présager du meilleur. Un roman qui a enchanté tant d'adolescences ne méritait pas ce résultat à mon sens. Un autre lecteur a parlé ici dans son avis à propos de cet album de remise au goût du jour du célèbre roman. Je parlerai pour ma part de remise au mauvais goût du jour tant les éléments nouveaux empruntent ce qu'il y a de plus bateau aux séries télé américaines à l'instar d'un véritable catalogue destiné à des producteurs de télévision. Cela plaira assurément à certains, moi cela me fait fuir.
    Pendant toute la lecture, je ne me suis attaché ni intéressé à aucun personnage. Je suis resté froidement à les observer et à les écouter sans jamais me sentir impliqué. Leur destin importait peu car à aucun moment je ne reconnaissais une personne, un être humain, mais bien plutôt des personnages manipulés de manière trop visible pour les besoins d'un récit sans réelle intensité en dépit d'une idée de départ pourtant pleine de promesses de mystères et de suspens. Car celui-ci se déroule la plupart du temps au rythme du témoignage du narrateur éponyme qui évoque avec son avocat ses souvenirs de l'affaire. On est donc gratifié d'une voix off apposée sur un dessin qui n'est alors plus qu'illustratif. Il vient habiller le texte et n'apporte jamais (ou rarement) d'élément narratif ou informatif qui lui est propre, à la manière des vieilles illustrations émaillant les romans pour la jeunesse de jadis. Et quand il y a des dialogues, l'intérêt ne décolle pas pour autant. Je suis resté malheureusement cloué au sol.
    Pour une histoire axée autour d'un fabuleux mystère, je peux dire que la mayonnaise n'a pas pris du tout avec moi. Je suis resté au dehors, sans émotion devant les beaux dessins de l'auteur comme les protagonistes de cet album devant l'extraordinaire sphère surgi des entrailles de la terre.
    Kebek a l'honnêteté de ne pas avoir pris le titre du roman dont il s'inspire, rendons lui cela tout comme une magnifique mise en couleur des plaisants dessins de l'auteur. pour le reste, c'est une affaire de goût. Vous connaissez à présent le mien.

    Johnny Fletcher Le 01/03/2021 à 00:20:11
    Murena - Tome 9 - Les Épines

    Trois fois en trois ans que je relis l'album "Les épines" avec le vain espoir de le trouver bon et de me convaincre de poursuivre l'achat des albums de ce 3ième cycle. Pourquoi autant d'obstination de ma part ? Eh bien quand les éloges pleuvent sur une série aussi régulièrement que sur "Murena", on a parfois du mal et des scrupules à ne pas se joindre au chœur des laudateurs.
    Certes, le dessin est agréable, très réaliste, d'une belle facture, mais à mon sens pas si extraordinaire qu'on entend le répéter ici et là. J'entends par là que c'est de la très belle ouvrage mais heureusement il y en a quand même quelques uns qui n'ont pas moins de talent mais dont on parle bien moins fréquemment en termes aussi flatteurs. Les décors sont soignés, les personnages également, mais cela manque de folie et d'énergie dans le trait. Et puis l'expressivité des visages est tout de même bien limitée. Quant aux femmes, elles se limitent à ressembler à des photos de magazines. On sent qu'on cherche avant tout à flatter "l'amateur de belles gonzesses". En règle générale, la réalité est un peu trop suivie à la lettre. C'est bien la mise en couleur qui lui donne son caractère et sa puissance. Malheureusement, avec cet album, la série, change de coloriste, et ce qui rendait impressionnant le dessin dans les précédents albums semble ici plus commun, le faisant quelque peu rentrer dans le rang même si ça reste très agréable à regarder.
    Là où le bât blesse réellement avec ce neuvième tome, c'est sur le plan scénaristique. Il ne s'y passe pas grand chose et le peu qu'il s'y passe marche dans les traces déjà plusieurs fois laissées par le scénariste au cours des précédents albums. Pour être franc, je m'y suis copieusement ennuyé.
    Et puis il y a son écriture. Il se pique ici de faire de la grande littérature par moments, rendant les dialogues pesants et ampoulés, parfois un brin ridicules.
    Si comme moi vous trouvez le dessin très plaisant sans être bouleversant et l'écriture ronronnant comme un moteur diesel, voire soporifique bien souvent, vous refermerez cet album de Murena avec la déception d'avoir ouvert un beau et gros paquet cadeau ne contenant finalement qu'une jolie petite babiole.

    Johnny Fletcher Le 28/02/2021 à 23:41:52
    L'Épervier (Pellerin) - Tome 1 - Le Trépassé de Kermellec

    Je viens de me replonger dans cet album qui lance les aventures de l'Epervier. C'est toujours agréable à lire bien que sagement classique. Le dessin de Pellerin est plaisant, soigné, mais il manque souvent de profondeur de champ à cause d'un trait toujours d'une égale épaisseur, ou presque, que l'objet ou le personnage soit au premier plan ou au dernier. Cela rend ses images moins lisibles de prime abord que si le trait s'épaississait pour ce qui est situé au premier plan et s'amincissait ou s'estompait pour ce qui est plus lointain. Il aurait fallu que la mise en couleur corrige cela mais au contraire elle l'accentue.
    Le scénario est à l'avenant. Bien ficelé en dépit d'un cheminement dans un paysage romanesque déjà bien connu.
    Quoi qu'il en soit tout cela est très bien fait, ne promet rien de plus que ce qu'il donne au lecteur. Une honnête aventure faites par un honnête homme.

    Johnny Fletcher Le 28/02/2021 à 01:06:03
    La grande Peste - Tome 1 - Tome I/II - Le Quatrième Cavalier

    Eric Stalner était pour moi jusqu'à présent simplement un nom d'auteur. Je feuilletais parfois ses albums depuis une trentaine d'années mais je n'en avais encore jamais acheté un seul. Et puis l'autre jour, une librairie que j'aime fréquenter venait de mettre en pile ce premier tome de la grande peste. La couverture était aguicheuse. Deux minutes plus tard, je l'achetais.
    La lecture de cet album achevée, l'idée que j'avais de ce dessinateur / auteur avait subitement et définitivement changé. Comme quoi il faut parfois se méfier de soi même si on ne veut pas passer à côté d'un beau livre.

    Eric Stalner est un dessinateur qui possède un sens de la mise en scène et du rythme graphique évident. Il promène le lecteur dans chacune de ses planches avec une grande fluidité. Tout coule, tout est limpide, tout s'appréhende aisément. Sa deuxième grande force est l'expressivité des visages des personnages. Les trognes sont caractérisées, les sentiments, sensations et humeurs s'y lisent avec une rare évidence, on y croit sans difficulté. Il sait comment cadrer chaque point de vue de son récit, où et comment y placer choses et personnages. Cela donne l'impression d'un grand naturel et d'une évidence pour nous donner à voir et à comprendre au mieux l'histoire qu'il déroule sous nos yeux. Ses décors racontent eux mêmes plein de choses sur l'atmosphère du récit. Tout cela est merveilleusement incarné et vivant. Ni tout à fait réaliste, ni vraiment caricatural, le style d'Eric Stalner est à mi chemin avec beaucoup de cohérence graphique. Les scènes nocturnes sont par ailleurs impressionnantes; la nuit devient presque palpable pour le lecteur (le travail de la coloriste y est sur ce point pour beaucoup). Bien sûr tout n'est pas parfait car le style ici adopté est plus jeté que dans l'oiseau rare par exemple, plus nerveux et sommaire aussi ce qui explique certaines cases ou planches moins léchées mais l'énergie graphique déployée est bluffante. Car la mise en couleur de Claudia Palescandolo, celle-là même qui avait sublimé le dessin de Luigi Critone dans Aldobrando, apporte beaucoup dans la construction des ambiances avec une gamme de couleurs assez réduite. Elle a l'art de donner un relief lumineux aux visages ou de faire ressentir la nuit et la pénombre avec justesse et délicatesse.

    Le scénario quant à lui est une franche réussite. Chaque séquence étant conçue comme un tout qui pourrait se suffire à lui même, on avance dans le récit en enchainant les satisfactions comme si dix histoires nous étaient racontées dans un grand récit qui demeure plein de mystère. On y prend conscience des impérieuses incidences que cette terrifiante épidémie de peste débarquée en 1347 a pu avoir sur ce monde médiéval. Comment, au delà de la mort elle même, cette maladie a affecté toute une société.
    Les dialogues bien troussés sonnent justes et n'en font jamais trop. On s'instruit, on s'interroge, on s'inquiète, on s'émerveille, notre curiosité est sans cesse piquée; c'est là à mon sens la description d'une œuvre de fiction réussie, lorsque les ombres projetées sur le mur nous donnent l'illusion d'apercevoir la vie elle même. Ce premier volume de La grande peste est une très grande réussite et surtout un très bel album.

    Johnny Fletcher Le 20/02/2021 à 01:45:58
    Tex (Les aventures de) - Tome 1 - L'homme aux colts d'or

    Je découvre la série Tex avec cet album. C'est clairement le dessin de Guéra qui m'a attiré. Les très belles planches de "l'homme aux pistolets d'or" prouvent qu'un grand dessinateur élève un scénario honnête vers des sommets qu'il ne saurait atteindre sans un tel apport de talent. Tout ou presque réside dans l'ambiance lorsqu'on plonge dans un tel récit qui chemine sur des sentiers mille fois suivis déjà. C'est d'ailleurs tout l'art des grands westerns italiens que d'accorder avant tout un grand soins aux ambiances et aux atmosphères. Cet album en possède la beauté comme les limites.
    Bien des séries d'aventure "d'ici" gagneraient à être animées graphiquement par des dessinateurs de la trempe de R.M. Guéra. Car c'est un beau voyage que l'on fait avec de tels magiciens du pinceau.

    note: 3,5 / 5

    Johnny Fletcher Le 17/02/2021 à 22:07:51
    Le château des millions d'années - Tome 1 - L'Héritage des Ancêtres

    J'attendais le souffle de la grande aventure, des péripéties échevelées, une tension insoutenable, du mystère, de l'émotion, de l'inquiétude. J'attendais d'être pris en otage par l'intrigue, d'être malmené par l'action.
    Résultat des courses: un album assez mal fichu qui ronronne de façon bien trop monotone. Une déception. Je n'ai pas lu le roman dont l'album est tiré mais rien de m'y incite. L'histoire est finalement sans surprise, les pièce du moteur sont visiblement de récupération, le moteur du récit lui même se traine péniblement comme un canasson avec une patte cassée. Les évènements s'enchainent sans ardeur, les scènes se succèdent comme les pylônes électriques devant la vitre d'un train de banlieue. On les observe défiler, sans passion ni grand intérêt. La faute peut-être à un trop grand respect de la structure du roman. En ne voulant pas le trahir, en en suivant aveuglement l'ossature, les auteurs en oublient d'en faire une bande dessinée captivante.
    Le dessin est honnête à défaut d'être génial. Il ne faut pas compter sur lui pour faire oublier le découpage trop copieux en cases et le ton monocorde du récit.
    Je suis passé totalement à côté de ce premier album. Je m'étais laissé embarqué à cause d'un bon souvenir du scénariste, sa série "Millénaire" avec Miville-Deschênes qui n'était pas désagréable du tout.
    La critique flatteuse lue sur BDgest m'a également induit en erreur. J'envie le chroniqueur qui s'est régalé quand on lui a servi cette soupe tiède.
    Pour ma part je quitte le train ici et souhaite à ceux qui reste à bord un agréable voyage.

    Johnny Fletcher Le 16/02/2021 à 00:45:12

    Voici un album qui fait prendre conscience de ce que la bande dessinée peut apporter de mieux. "Milady ou le mystère des mousquetaires" est un bijou de talent et d'intelligence.

    A la manière d'un détective, le scénariste Sylvain Venayre nous embarque dans une relecture des trois mousquetaires d'Alexandre Dumas (et Auguste Maquet) afin de nous montrer ce que nous avons été incapables de voir jusqu'à présent dans cette histoire pourtant tellement connue. Il nous propose d'adopter un angle de vue inhabituel, de nous faire faire faire un pas de côté de manière à observer autrement des scènes du célèbre roman afin d'en bâtir une tout autre compréhension. A l'instar d'Hercule Poirot , il débarrasse le récit des éléments qui habituellement nous aveuglent et nous égarent pour permettre à une autre réalité des faits d’apparaître à nos yeux. Chasser l'illusion pour faire surgir la vérité. Et c'est alors à une toute autre histoire que nous assistons: les héros ne sont peut-être plus les héros qu'ont célébré tant de générations d'admirateurs et leurs ennemis recouvrent soudainement un visage ami et un air plus touchant.
    Cette passionnante et érudite lecture des trois mousquetaires est servie par un dessin fabuleux de Frédéric Bihel. Son talent ici force l'admiration. Il est parvenu à retrouver l'ambiance des dessins et gravures du XVIIe siècle. Des cases extraordinaires succèdent à d'autres cases extraordinaires. L'ensemble est d'une sobriété exemplaire pourtant.

    Il est malheureusement assez rare que deux talents si singuliers s'acoquinent pour réaliser un album de bande dessinée d'une telle qualité et d'une si belle ambition, il serait dommage de passer à côté d'une aussi brillante réussite, d'un chef d'oeuvre assurément.

    Johnny Fletcher Le 14/02/2021 à 01:11:53
    Les rivières du Passé - Tome 1 - La voleuse

    En refermant "Les rivières du passé", l'agréable impression d'avoir lu un album des années 70 /80 ne me quittait pas. Un album d'une autre époque mais pas anachronique pour autant. Non, c'est comme si le phénomène décrit dans l'histoire, à savoir des mondes parallèles évoluant différemment (deux paris d'aujourd'hui, l'un tel que nous le connaissons, l'autre aux allures médiévales) s'était produit à la réalisation de cet album: une bd des années 2020 qui télescopait celles d'il y a 40 ans et nous y replongeait.
    Le dessin de Corboz y est sans doute pour beaucoup avec ses faux airs qui rappellent Jean Claude Forest. Le trait est jeté, parfois trop peut-être, mais les couleurs à l'aquarelle le structure parfaitement. L'ensemble est d'un dynamisme exceptionnel et la mise en scène est remarquable; ce sont indéniablement les points forts du dessinateur. Toutes ces qualités ont su emporter mes réticences initiales en feuilletant l'album en librairie, le reposant par deux fois avant de me décider à l'acheter.
    Quant au scénario de Desberg, il participe à son tour à donner le parfum des bandes dessinées des années 80. Le récit est échevelé, mystérieux. A côté de cela, des tics d'écriture donnent par moment à certaines tournures des récitatifs un lustre pompeux qui peut faire sourire à l'instar de Jean Dufaux quand il se pique de vouloir donner à tout prix dans la formule littéraire grandiloquente. Heureusement, ça ne dure pas et l'action reprend le dessus, nous tenant en haleine pour peu que l'on accepte de se laisser embarquer dans cette histoire d'aventure empruntant des chemins à la fois connus et d'autres plus étranges.
    note: 3,5 / 5

    Johnny Fletcher Le 13/02/2021 à 23:56:42
    La guerre invisible - Tome 1 - L'agence

    J'attendais beaucoup de ce dernier album scénarisé par Franck Giroud, un scénario posthume que j'étais prêt à découvrir avec un mélange de confiance et de curiosité. Car je garde une profonde admiration à l'égard d'un type qui a écrit "L'Angélus" pour Homs, un authentique chef d'œuvre, un diptyque qui m'a passionné et bouleversé comme rarement en bande dessinée.
    C'est donc les yeux fermés que j'ai acheté ce premier tome de "La guerre invisible".
    Il s'agit une histoire d'espionnage classique et bien ficelée mais pour moi difficile a réellement apprécier à cause d'un dessin pas très inspirant. Un dessin plutôt lâché, qui se contente d'illustrer les situations davantage que de les incarner et de les faire exister par la fascination que se doit de provoquer une image pour remplir sa tâche. Dans chaque case, on voit de quoi il est question et c'est à peu près tout. C'est un peu court et s'apparente bien trop à un storyboard, une succession dessinée qui demande à prendre vie, en vain (à mon sens bien sûr, d'autres sans doute trouveront dans ce dessin une agréable représentation de ce scénario de Giroud).
    C'est dommage car la mise en couleur habille agréablement le récit et vient bien souvent au secours du dessin.
    Si le dessin vous inspire, foncez, n'hésitez surtout pas à découvrir cette guerre invisible. mais si comme moi celui-ci vous laisse sur le bord du chemin, vous risquez de passer à côté et de refermer l'album avec une certaine perplexité.

    Johnny Fletcher Le 13/02/2021 à 23:15:23

    Eldorado est un album que j'ai découvert à contre temps, bien après son actualité, alors qu'il semble presque avoir été oublié trois années à peine après sa première publication. Et pourtant... Quel album! Une véritable découverte doublée d'une révélation. Celle d'abord d'un dessinateur fantastique, particulièrement doué, c'est une évidence, et qui sait évoquer les êtres et les lieux avec un brio extraordinaire. Il donne à voir tant de choses avec quelques traits, lignes et tâches de couleurs; on y est et on y croit. Il met son grand art au service d'un récit dont l'intelligence étonne tout comme elle peut dérouter par l'économie d'explications. Car plutôt que d'expliquer, il nous donne à voir, plutôt que de nous montrer, il nous fait ressentir. L'album est copieux, le récit long, certains diraient trop mais il ne faut pas s'y tromper: c'est parce qu'il prend le temps de nous exposer cette tragédie qu'il atteint l'excellence, qu'il flirte avec le chef d'œuvre, à la fois délicat et brutal, poignant et pudique, épique et intime, subtil au risque d'être mal compris. Du grand art.
    Mon admiration est totale.

    Johnny Fletcher Le 12/02/2021 à 00:06:55
    Notre Amérique - Tome 1 - Premier mouvement - Quitter l'hiver

    Je viens de découvrir cette formidable série cinq ans après son lancement et trois albums parus sur les quatre prévus. L'écriture est remarquable. J'ai été emballé par le premier album. Le dessin de Maël peut dérouter par son apparente simplicité et son côté jeté mais en y regardant bien, il révèle sa grande richesse. le dessinateur sait mettre en scène chaque case, se placer sous l'angle le mieux approprié pour servir le récit. Il utilise aussi habilement les aquarelles pour bâtir avec sobriété et une palette restreinte des ambiances et des lumières très subtiles. Ses paysages et ses vues larges, s'ils n'en jettent pas plein les yeux, n'en sont pas moins capables d'évoquer les lieux où évoluent les personnages avec une rare véracité.
    Le vent de l'aventure souffle sur cet album. Il souffle sur les personnages, les fait vaciller, les fait avancer, les stoppe ou les détourne carrément de leur route, les jette dans le pétrin ou sur les mers, ou les deux à la fois. Et c'est dans leur capacité à se servir de ce vent, ou a s'en accommoder, que les personnages grandissent ou périssent, se libèrent ou se consument.
    L'aventure, lorsqu'elle est développée par deux auteurs de ce talent, a un parfum qui rappelle les plus beaux textes littéraires du genre. Une telle réussite dans un domaine de la fiction pourtant si souvent visité, c'est remarquable.

    Johnny Fletcher Le 12/01/2021 à 23:53:46

    La méprise la plus dommageable des amateurs de Jacobs aura été de ne pas voir dans ce singulier album combien il est cent fois plus fidèle à l'esprit du maître que la plupart des imitateurs serviles qui s'évertuent à le singer avec plus ou moins de bonheur.
    La force graphique de Jacobs réside dans son extraordinaire capacité à créer des images dont la puissance d'évocation frappe les imaginations. Il n'illustre pas, il invoque des icônes qui anéantissent toutes les autres images similaires produites jusque là. Une simple lampe de chevet posée sur un guéridon chez Jacobs produit un effet dramatique terriblement plus puissant et impérieux que la représentation d'un millier de dragons crachant du feu sur une cité médiévale chez beaucoup d'autres dessinateurs. Car le spectaculaire est une question de style et de sa maîtrise davantage que de pyrotechnie graphique. Quasiment chaque case de Jacobs imprime sa marque dans l'esprit du lecteur. Rares sont les dessinateurs qui en sont capables.
    C'est bien ce qu'a compris Schuiten en s'attelant à son dernier pharaon: frapper l'imagination du lecteur à chaque case, qui se doit d'être un tout que l'on peut isoler des autres, avec son effet dramatique propre. Et la succession de ces cases émotionnellement indépendantes mais liées par la narration de façon viscérale produisent l'enchantement extraordinaire qu'à l'instar de Jacobs Schuiten propose à ses lecteurs. Sur cet aspect, il est simplement génial.
    Là où la barre n'est sans doute pas au niveau attendu, c'est sur le plan scénaristique. Il manque l'envolée qui aurait fait de ce dernier pharaon un chef d'œuvre de la série.
    Pour moi pourtant l'essentiel est là et c'est un bel adieu à la profession que l'auteur des cités obscures offre dans cet album d'une incroyable beauté graphique. A cet égard, il est bien évident que l'apport de Laurent Durieux pour la mise en couleur fait basculer l'œuvre dans le sublime. Rarement l'apport de la couleur aura été faites avec autant d'intelligence de l'univers du dessinateur. Là où la majorité des mises en couleur en bande dessinée s'apparentent à de la confection, Laurent Durieux quant à lui évolue dans le sur mesure. Un véritable travail d'orfèvre, une inoubliable réussite visuelle.

    Johnny Fletcher Le 02/12/2020 à 15:24:47

    Quelle belle réussite!
    Le scénario est très habillement construit, les personnages sont suffisamment creusés et bien brossés pour leur donner chair avec une grande force.
    Mais le véritable sommet de cet album, ce sont les dessins de Homs. Ce type est un génie dans sa partie et il touche ici à la perfection.
    Alors quand le scénario se met au diapason d'un dessinateur extraordinaire, cela donne lieu à une réussite de premier ordre. J'ai rarement lu un récit aussi touchant en bande dessinée. J'ai rarement vu également un dessin aussi inspiré. Homs est à coup sûr un des 5 plus grands dessinateurs d'aujourd'hui. Il parvient souvent à la perfection dans "l'angélus".
    Et puis de son côté, le travail de Giroud est ici d'une puissance fantastique, tout en justesse et en mystère.
    "L'angélus" est assurément un chef d'oeuvre parce les auteurs y font preuve d'une inspiration rare, et l'on referme l'album à regret, ému et émerveillé.

    Johnny Fletcher Le 12/10/2020 à 21:06:59
    Chinaman - Tome 7 - Affrontements à Blue Hill

    Ce n'est pas un mauvais album, je n'ai simplement pas réussi à être embarqué par le récit et je me suis retrouvé assez perplexe une fois la lecture achevée. Il a manqué pour moi l'essentiel, la magie du dessin et la puissance narrative nécessaire. D'autres y trouveront leur compte assurément.

    Johnny Fletcher Le 16/09/2020 à 19:04:17

    Voilà un album dont je sors groggy, après avoir dévoré les 160 pages d'un récit qui ne laisse aucun repos. La tragédie est jouée d'avance au moment d'aborder la première page et pourtant tout au long du chemin de croix qui sera celui du principal protagoniste, je n'ai cessé d'espérer que tout s'arrêterait avant le drame, que la raison allait l'emporter.
    L'intelligence de l'adaptation de Gelli rend cet album extraordinaire. Il y a en permanence une confusion entretenue à dessein entre le particulier et le général, entre l'individu et la foule. Des personnalités sortent tour à tour de cette masse prise de folie et y replonge aussitôt car il ne s'agit pas ici de dénoncer un ou des assassins mais de caractériser le comportement d'une foule comme s'il n'y avait en fait qu'un seul indivdu. le dessin de Gelli retranscrit cela de façon magistrale.
    Mangez-le si vous voulez est un album singulier, d'une formidable puissance narrative et graphique, une réussite qui conduit de la stupéfaction au dégoût avec un art évident.

    Johnny Fletcher Le 16/09/2020 à 11:39:56
    Barbe-Rouge (Les nouvelles aventures de) - Tome 1 - Pendu haut et court !

    Corne de bouc, que cette reprise est bonne!
    J.C. Kraehn réussit à faire revivre la série avec "ce quelque chose" si particulier du travail de Charlier. On m'annoncerait qu'il est en fait son fils que ça ne m'étonnerait pas.
    J'ai adoré l'album, trop heureux de retrouver les personnages que j'aime tant, mais la peur au ventre aussi que cette reprise soit finalement médiocre, ratée. A la fin de l'album, il y avait autant de plaisir que de soulagement.
    Le dessin de Carloni apporte beaucoup. Ce type a un talent inouï, à la fois classique et moderne, et surtout très dynamique, avec un sens du cadrage très efficace. Les décors sont fabuleux et les personnages expressifs. J'aurais adoré qu'il ait pu reprendre la série à la mort de Jijé pour dessiner le cycle sud américain sur scénario de Charlier au début des années 80.
    Quoi qu'il en soit, ce "Pendu haut et court" est un excellent album de Barbe Rouge à ne pas rater si le démon des Caraïbes vous a manqué. Je baigne dans mon jus comme une paupiette devant ce retour inespéré. Bravo et merci aux auteurs!

    Johnny Fletcher Le 16/09/2020 à 11:32:51

    Ce Spirou chez les soviets est une aventure très agréable à suivre, replongeant le lecteur dans le courant des années 60 en pleine guerre froide mais surtout en pleine période Franquin. Les dialogues sont vifs, le dessin alerte et le plaisir de lecture est là.

    note3,5/5

    Johnny Fletcher Le 08/09/2020 à 12:37:14
    Raven (Lauffray) - Tome 1 - Némésis

    A trop lire les critiques, bonnes ou mauvaises, on en vient vite à se forger une opinion tronquée ou à développer des préventions immérités. C'est le cas pour "Raven" dont les échos parvenant à mes oreilles m'avaient incité à ne pas déranger sa volumineuse pile avantageusement placée en librairie, ni encore moins à en soustraire un exemplaire pour étoffer ma collection.
    J'ai finalement craqué en ce début d'août bien trop calme éditorialement quand on a envie de nouveauté. Eh bien je n'ai absolument pas regretté mon achat. Ce premier album offre un efficace récit d'aventure, talentueusement dessiné et agréablement dialogué. C'est très enlevé, le récit se dévore et nous abandonne avec l'envie d'en retrouver la suite rapidement.
    Lauffray ne s'embarasse pas de psychanalyse ou de psychologie à 200 sacs de l'heure pour donner l'impression au lecteur qu'il va accéder à l'âme de chaque personnage. Il s'agit ici d'action et d'aventure et il y en a.
    Ce premier album est formidablement dessiné et invite à s'embarquer pour la suite de la série.

    note:3,5/5

    Johnny Fletcher Le 08/09/2020 à 12:09:02
    Renée Stone (Une aventure de) - Tome 1 - Meurtre en Abyssinie

    Je ne connaissais les auteurs que de nom jusqu'alors. Dorénavant c'est par leur talent. Car il y en a dans "Renée Stone", aussi bien par le dessin plein d'expressivité d'Oubrerie que par le scénario romanesque, mystérieux et les dialogues bien sentis de Birmant. Cette dernière parvient à allier le classicisme des ouvrages d'explorateurs et du roman policier des années 30 à un ton plus contemporain. Cet alliage donne un souffle très plaisant à ce premier album, un parfum de grande aventure aussi bien que d'aventure intérieure.
    Voilà une belle série à la fois classique et décalée, pleine de mystère et de personnages bien campés, de dialogues brillants et de péripéties s'enchaînant à vive allure.
    Il s'agit d'une très belle découverte pour qui aime les récits d'aventure aux allures rétro et intelligemment troussés.
    J'espère d'ors et déjà que cette série rencontrera un franc succès et qu'elle se poursuivra au delà de ce cycle de 3 albums.

    Johnny Fletcher Le 08/09/2020 à 11:50:05
    Les passagers du vent - Tome 1 - La fille sous la dunette

    Voilà 40 ans que cette série hante mon imaginaire. Quarante années pour m'en détourner, attiré par d'autres horizons, d'autres auteurs, d'autres nouveautés, d'autres modes... et pourtant j'y reviens toujours avec l'assurance d'y trouver le meilleur du 9e art. Il y a quelque chose d'inégalable dans ce cycle de 5 albums, même pour Bourgeon lui même qui, en dépit de progrès fantastiques dans son dessin, ne retrouve pas la grâce de narrateur qu'il avait développé pour "La fille sous la dunette" jusqu'à "Le bois d'ébène".
    Le dessin de l'auteur fait preuve d'un talent d'évocation et d’expressivité exceptionnel. Chaque case nous raconte à elle seule mille récits. Tout ici est d'une grande justesse, d'une puissance dramatique sans pareil. A chaque relecture je me trouve emporter par le formidable souffle romanesque que Bourgeon a su faire entrer dans son album comme on fait entrer un génie dans une lampe.
    "La fille sous la dunette" est incontestablement un chef d'oeuvre de la bande dessinée moderne, un sommet sans équivalent, à l'instar de tous les classiques du 9e art.

    Johnny Fletcher Le 26/02/2020 à 13:10:46

    Aaaah! l'excellente surprise que voilà!
    Et dire que j'hésitais à le lire, imbécile que je suis parfois. Parce qu'il ne fallait pas toucher à Tif et Tondu. Ah non! ... Oui mais.... on voit rapidement que les auteurs ont saisi le truc par le bon bout. Du respect d'un côté, de l'inventivité de l'autre. Ce n'est pas à une imitation plus ou moins adroite à laquelle on a affaire comme pour les reprises de Blake et Mortimer, non, il s'agit là d'une respectueuse réinvention.
    Résultat: un album qui se lit avec un vif plaisir, qu'on connaisse ou non les personnages. Car les dessins épatants de Blutch sont au service d'un récit habilement construit, émaillé de dialogues qui brillent comme des néons sur les grands boulevards un soir de pluie. Un très beau travail qui réclame d'autres albums.

    Johnny Fletcher Le 14/02/2020 à 15:18:00
    Les petits hommes - Tome 7 - Les ronces du samouraï

    La nostalgie, le charme de l'ancien, les souvenirs de jeunesse, tout ça tout ça. Y'a pas d'explications rationnelles. Penché sur mes lectures d'enfance depuis un balcon haut d'une quarantaine d'années, je me suis replongé dans un album des petits hommes du début pour voir ce que ça faisait aujourd'hui. Une lecture agréable, sans doute grâce à la nostalgie, le charme de l'ancien, les souvenirs de jeunesse, tout ça tout ça. Faut pas chercher à expliquer davantage, ou autrement. Je ne saurais pas faire de toute façon.

    Johnny Fletcher Le 14/02/2020 à 15:08:42
    Les tuniques Bleues - Tome 56 - Dent pour dent

    Cela faisait très longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un album des tuniques bleues. Les avis lus ici ou là me donnaient à penser que ce serait certainement pénible tant la qualité de la série semblait avoir mis les adjas depuis un bail. Par hasard, on m'a refilé ce 56ième tome des aventures de Blutch et Chesterfield que j'ai fini par lire des mois plus tard. Eh bien j'ai aimé. J'ai retrouvé ce qui a fait le charme de la série. J'ai même ri deux ou trois fois, truc impensable avant de tourner la première page. Du coup je me dis que je vais sûrement en lire d'autres ,30 piges après avoir raccroché. Comment expliquer ce revirement inouï? En y réfléchissant bien, il se présente alors deux éventualités: la première est que j'ai dramatiquement décliné intellectuellement ces dernières années. La seconde que "Les tuniques bleues" n'a pas si mal vieillie. L'optimisme prescrit de cocher la réponse deux, je m'empresse donc de le faire.

    Johnny Fletcher Le 21/01/2020 à 12:51:23

    Fichtre! Quelle réussite que cet album que je découvre après la bataille, 3 ans après sa sortie! Si seulement je m'étais douté du moment de lecture extraordinaire qu'il me ferait passer...
    Elles sont rares les bd qui m'ont ému à ce point ces dernières années. J'ai refermé celle-ci à regret car j'en aurais lu volontiers une centaine de pages supplémentaires.
    J'ai grandi en lisant le journal de Spirou, de la fin des années 70 au début des années 90. J'ai retrouvé ici tout ce qui avait enchanté mes lectures d'enfance. Franck Pé est pour moi la synthèse de ce style développé par les éditions Dupuis. Son dessin, la composition de ses cases et de ses planches possèdent une force d'évocation hors du commun. Quant au scénario, il a trouvé un point d'équilibre rare entre les différentes émotions. Il se dégage de ce Spirou une grâce étonnante, inattendue pour moi avant d'en entamer la lecture et je m'incline devant le talent qui a été mis en oeuvre ici.
    Nom d'une pipe, qu'est-ce qu'il m'a touché ce bouquin!
    Je voudrais faire une remarque sur une critique récurrente au sujet de l'histoire des champignons noirs développée en parallèle: certains se plaignent de l'inutilité de cet épisode. Sans vouloir leur manquer de respect, ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas compris qu'il n'y a pas de sens à cette partie du récit qui est fondamentalement liée aux autres parties. Les auteurs ne donnent pas d'explications à l'inverse de toutes les mauvaises séries tv qui aiment le faire en mâchant et pré-digérant pour le spectateur ce qu'il y a à comprendre, le rendant finalement paresseux et incapable de se débrouiller sans cette canne. Et c'est toute la force de cet album de nous donner à comprendre par l'entremise des pensées et des réflexions induites par les émotions qu'il sait faire naître.
    A sa manière donc, et dans son style, La lumière de Bornéo est un chef d'oeuvre qui parvient à convoquer tout le génie d'un journal et d'une tradition éditoriale pour en restituer l'exceptionnelle saveur.
    Un mot pour finir sur l'objet lui même: les éditions Dupuis ont eu l'heureuse idée d'imprimer cet album sur un papier mat, blanc cassé, qui offre un plaisir de lecture décuplé. Le livre est beau, l'impression également, merci aux auteurs et à l'éditeurs qui semblent avoir donné le meilleur d'eux mêmes.

    Johnny Fletcher Le 31/12/2019 à 14:33:02

    Le sujet est sacrément romanesque et l'évocation en bande dessinée est réussie sur ce point et sur les autres aussi. J'ai trouvé le scénario de Rodolphe équilibré et bien plus inspiré que dans ses autres séries. Les dialogues notamment sonnent bien, ils sont sans fausse note.
    A mon goût, la grande réussite de ce premier album, ce sont les dessins de Gaël Séjourné (et la mise en couleurs au diapason de Jean Verney) qui incarnent terriblement bien les lieux et les Hommes. C'est un très beau travail graphique qui mériterait un plus grand écho.
    L'ensemble sonne juste et constitue une introduction pleine de brio à une série de grande qualité. C'est classique, soigné et chaudement recommandé par l'homme de goût que je suis.

    note: 3,5/5

    Johnny Fletcher Le 25/12/2019 à 16:19:37
    La cour des Miracles - Tome 1 - Anacréon, Roi des Gueux

    Ce premier album est une réussite, je l'ai dévoré. Le récit surprend sans cesse, oscillant entre violence et tragédie, émaillé de dialogues bien troussés. On ne sait pas où les auteurs vont nous emmené mais on devine que ça sentira le sang, l'épée, la trahison et l'échafaud pour y aller. Ce n'est pas une partie de campagne ou une aimable chronique qu'on est invité à suivre, non c'est au coin de la brutalité et du drame que cette histoire est frappée pour nous plonger dans une eau du plus beau noir.
    Le dessin de Julien maffre, avec sa très belle et très efficace mise en couleurs par Laure Durandelle, offre une évocation du 17e siècle et de Paris tout à fait puissante. Bref, un grand album pour une série prometteuse.

    Johnny Fletcher Le 25/12/2019 à 15:50:45
    Peter Pan (Loisel) - Tome 1 - Londres

    A vingt cinq ans d'écart, je suis une nouvelle fois déçu à la lecture de cet album. J'aimerais pourtant l'aimer. Mais la mayonnaise ne prend pas, je m'y ennuie gentiment, charmé ni par le texte, ni par le dessin et sa mise en couleurs. Ça ne fonctionne pas, le moteur du plaisir de lecture cale à chaque page et sitôt la dernière tournée, je me convainc que ça ira mieux avec le second album. Une fois encore, j'espère et je croise les doigts...

    note: 1,5/5

    Johnny Fletcher Le 12/12/2019 à 10:45:49
    Shelton & Felter - Tome 2 - Le Spectre de l'Adriatic

    Une série tout en classicisme dans la construction de son récit, avec un dessin dynamique et séduisant. Le tout dégage quelque chose de joyeux et léger; la lecture en est rendue très agréable et on dévore l'album comme s'il s'était agi d'un classique de la bande dessinée. C'est donc une réussite dont j'attends la suite avec un franc sourire de satisfaction.

    Johnny Fletcher Le 12/12/2019 à 02:10:52

    "Le jeune Albert, c'est moi !" ai-je hurlé sitôt l'album refermé. J'ai l'impression que Chaland a soudainement dévoilé la noirceur achevée (ou presque) de mon âme. Le format en demie planche pourrait laisser penser qu'il s'agit d'une succession de gags, c'est là la principale méprise auquel le lecteur risque de succomber. Certes il y a ici et là quelques francs gags mais dans l'ensemble, c'est à toute autre chose qu'on a affaire. Il s'agit en vérité d'un mélodrame qui se joue sous nos yeux accompagné par la tonitruante musique d'une fanfare de quartier en costume, flanquée de majorettes aux cuisses trop courtes ou trop longues.
    Le jeune Albert est un incontestable chef d'oeuvre, un accident comico-philosophique comme on en rencontre un par siècle. Et ses imperfections, que quelques esprits chagrins ne manqueront pas de relever, finissent de bâtir l'étrange perfection de l'album.

    Johnny Fletcher Le 03/12/2019 à 20:25:21
    Marshal Bass - Tome 5 - L'ange de Lombard street

    Une bien belle série que je découvre avec ce tome 5.
    A chaque sortie d'un précédent album, j'avais hésité et finalement renoncé. J'aurais pas dû tant tortiller des miches car Marshal Bass est une très bonne série si j'en juge par ce dernier opus. Il y a un charme particulier qui se dégage à la lecture et qui fait qu'elle ne ressemble pas tout à fait aux autres.
    Le personnage du Marshal est très bien construit, on y croit et c'est essentiel pour le bon fonctionnement d'une série.
    Les dialogues sont bien écrit et concourent à donner de l'épaisseur aux personnages.
    Le dessin de Kordey peut dérouter mais il se révèle terriblement évocateur. Quant à la mise en couleurs, je l'ai trouvé formidablement appairée au trait et tous deux construisent des ambiances très marquantes, presque expressionnistes par moments.
    Vivement la suite!

    Johnny Fletcher Le 28/11/2019 à 11:08:39
    Les mentors - Tome 1 - Ana

    L'histoire est intrigante mais la façon dont le scénario la développe l'est un peu moins. Il y a une tendance à rechercher régulièrement le bon mot dans les dialogues qui peut déplaire, ou agacer.
    A mon sens, là où ça pêche, c'est au niveau du dessin. Le trait n'est pas désagréable, sans toutefois appartenir à ce qui m'emballe en général; la mise en couleurs par contre donne exactement ce que je déteste, avec ce rendu numérique grossier si caractéristique et qui donne à toute matière l'aspect du plastique: le ciel, une table, un corps, un tissu, tout est lisse. Ce point est rédhibitoire à mon goût, je ne suis donc pas parvenu à rentrer pleinement dans le récit. Peut-être qu'avec une mise en couleurs plus soignée j'aurais investi l'album de davantage d'intérêt et d'émotion mais là, non, ça passe à l'as malheureusement.

    Johnny Fletcher Le 18/11/2019 à 20:19:45

    Je viens enfin de lire "Jusqu'au dernier", et oui, je confirme l'avis général, c'est très bien.
    Le dessin est formidable, l'histoire également. Mais... mais la pagination me semble bien trop courte pour une telle histoire. Il aurait fallu au moins 2 ou 3 albums afin que le récit développe le souffle qu'il renferme. Là c'est trop court pour que ce soit parfait.
    En refermant l'album, tout en reconnaissant la puissance de l'histoire imaginée par Félix, j'ai malgré tout davantage eu l'impression de suivre un synopsis plutôt qu'un récit développé avec sa pleine mesure. Le one shot oblige à condenser un scénario qui aurait été bien plus extraordinaire étendu sur plusieurs albums. Les personnages y auraient gagné en épaisseur, on aurait eu davantage le loisir de s'attacher à eux. Là, j'ai parfois eu l'impression que les choses allait un peu vite sans doute dans le but de répondre au cahier des charges de l'éditeur, à savoir se limiter à un seul album, et que cela affectait par moment la crédibilité de certaines situations. Quand on voit le nombre de récits proposés en série alors qu'une dizaine de pages aurait suffit tant le scénariste a peu à dire, je me serais bien embarqué pour plusieurs albums de "Jusqu'au dernier" qui à coup sûr aurait constitué une oeuvre encore plus inoubliable, mais qui reste en l'état un excellent album. Et c'est une évidence que les dessins de Gastine y sont pour beaucoup.

    Scénario: 2,5/5
    Dessin: 5/5

    Johnny Fletcher Le 07/11/2019 à 02:03:34
    Le chevalier de Saint-Clair - Tome 4 - Mission en Forêt-Noire suivi de Les trois Forts de l'Ouest

    Pierre Brochard est un dessinateur (et scénariste) bien trop méconnu aujourd'hui. Il fut pourtant un grand dessinateur, au style reconnaissable au premier regard. On peut dire qu'il caractérise parfaitement les années 50 par son graphisme totalement empreint de cette fabuleuse décennie (même si les aventures du chevalier de Saint Clair datent du milieu des années 60). Les traits épais des contours côtoient ceux plus fins des détails. Et pour donner sa pleine dramaturgie aux cases, il use habilement des silhouettes se découpant à contre-jour à la manière d'un théâtre d'ombre. Son sens du cadrage guide intelligemment l’œil du lecteur. L'art et le savoir faire de Pierre Brochard sont évidents et sont à redécouvrir d'urgence.

    Du côtés des récits (cet album en contient deux), quoique toujours agréables, on est dans ce qu'il y a de plus classique, avec les qualités et les limites que cela induit. L'humour affleure au détour des répliques bien troussées. Les aventures se suivent avec la légèreté d'un Fanfan la tulipe.
    Un album pour les nostalgiques donc, ou pour ceux qui ont envie de faire le plus bath des voyages vers les années 50 et 60. Et au galop s'il vous plait!

    Johnny Fletcher Le 05/11/2019 à 14:03:10
    Algernon Woodcock - Tome 2 - L'œil Fé - seconde partie

    Tout ce qui faisait ou presque les qualités du premier volume constitue les défauts du second. Le mystère dans lequel baignait le début du récit ne trouve quasiment aucune lumière quand survient la conclusion. Je n'ai rien contre les non dit et les questions sans réponse (dans une certaine mesure tout de même) mais dans ce cas pourquoi mener le récit comme une enquête policière qui réclame une clarté totale, laquelle ne viendra jamais?
    Aussi il faut se contenter d'une ambiance fantastique merveilleusement évoquée par le dessin de Sorel. C'est déjà beaucoup mais aussi tellement frustrant quand on songe au potentiel qu'avait laissé entrevoir le premier album.

    Johnny Fletcher Le 17/10/2019 à 03:00:53

    Le type le plus drôle (drôle certes, mais bizarre quand même ...) de l'univers fait à chaque fois des bouquins extraordinaires. Il est touché par la grâce de l'humour (de l'humour certes, mais du bizarre quand même ...), j'aimerais être lui, posséder son esprit torve et inspiré; et c'est bien la seule personne sur terre qui produit ça sur moi! C'est bien simple, s'il fondait une église, je postulerais illico pour devenir son apôtre.

    Johnny Fletcher Le 16/10/2019 à 18:58:39
    Legio Patria Nostra - Tome 1 - Le tambour

    Un album à la lecture plaisante grâce à un dessin incarné et à un récit mené sans temps mort.
    L'histoire de ce gamin des rues lyonnaises au milieu du 19e siècle qui finira par incorporer la légion étrangère et se retrouvera parmi les derniers combattants à la bataille de Camerone au Mexique en 1860 promet d'être épique et romanesque. Il faut maintenant attendre de voir comment cela sera développé par les auteurs dans les albums suivants pour savoir si le récit se déploie vers la grande aventure comme ce premier tome le laisse entrevoir. Seul petit bémol, le dessin de Boidin parait moins inspiré dans le dernier tiers de l'album, avec une mise en couleur informatique moins délicate que dans les très belles premières pages.
    (Note: 3,5/5)

    Johnny Fletcher Le 06/10/2019 à 01:10:14
    Lefranc - Tome 28 - Le Principe d'Heisenberg

    Un agréable moment de lecture avec cet album qui lorgne vers les bonnes vieilles bd d'autrefois. Le dessin est très plaisant et le scénario développe une histoire d'espionnage classique habilement ficelée. Le mystère est au rendez-vous.
    Le but de cette reprise des aventures de Lefranc semble donc atteint avec ce Principe d'Heisenberg qui constitue un très bel hommage aux travaux de Jacques Martin.
    (note: 3,5/5)

    Johnny Fletcher Le 03/10/2019 à 12:27:07
    Secrets - L'Angélus - Tome 2 - Tome 2/2

    Ce second tome confirme les qualités extraordinaires de ce diptyque dont le premier tome avait jeté les bases avec beaucoup de sensibilité et de mystère. J'ai rarement lu un récit aussi touchant en bande dessinée. J'ai rarement vu également un dessin aussi inspiré. Homs est à coup sûr un des 5 plus grands dessinateurs d'aujourd'hui. Il parvient souvent à la perfection dans "l'angélus".
    Et puis de son côté, le travail de Giroud est ici d'une puissance fantastique, tout en justesse et en mystère.
    "L'angélus" est assurément un chef d'oeuvre parce les auteurs y font preuve d'une inspiration rare, et l'on referme l'album à regret, ému et émerveillé.

    Johnny Fletcher Le 03/10/2019 à 00:14:20
    Victor Levallois - Tome 1 - Trafic en Indochine

    Cette série n'a pas eu la popularité que ses grandes qualités auraient dû lui garantir. Ce premier tome semble touché par un état de grâce: d'un côté un scénario fabuleusement bien troussé, avec des dialogues qui frappent par leur justesse, et de l'autre des dessins de grande classe.
    Stanislas est un merveilleux dessinateur dont les talents d'évocation ne cesse de surprendre au fil des planches.
    Nom d'une pipe en bois, quel bel album!!!

    Johnny Fletcher Le 02/10/2019 à 23:17:55
    Secrets - L'Angélus - Tome 1 - Tome 1/2

    Quelle belle réussite ce premier album!
    Le scénario est très habillement construit, les personnages sont suffisamment creusés et bien brossés pour leur donner chair avec une grande force.
    Mais le véritable sommet de cet album, ce sont les dessins de Homs. Ce type est un génie dans sa partie et il touche ici à la perfection.
    Alors quand le scénario se met au diapason d'un dessinateur extraordinaire, cela donne lieu à une réussite de premier ordre. J'espère que la conclusion offerte par la second album sera à la hauteur, auquel cas les cinq étoiles seront amplement méritées.

    Johnny Fletcher Le 18/09/2019 à 23:40:19
    On Mars_ - Tome 1 - Un monde nouveau

    Encore une série que je n'arrivais pas à me décider à acquérir bien que l'ayant feuilletée en librairie une bonne dizaine de fois en l'espace de quelques mois. Et puis, les critiques favorables aidant, j'ai fini par plonger. Et je ne regrette absolument pas car voilà une belle série et un excellent premier album. Il faut avouer que les dessins y sont pour beaucoup. Grun a un art évident pour brosser ces décors et paysages de SF avec une rare puissance d'évocation. Cela participe grandement à l'immersion du lecteur dans le récit. Une magnifique palette de couleurs passant de l'ocre, au vert d'eau et au bleu-violet offre une vision de mars belle et convaincante. Par contre les dessins des personnages pêchent parfois, peinant à caractériser certains visages, mais c'est là un défaut mineur tant le reste vole haut.
    Question scénario, le récit est efficacement construit. Associé à un dessinateur talentueux, l'ensemble constitue un très bon et bel album. Vivement la suite.

    note:3,5/5

    Johnny Fletcher Le 12/09/2019 à 19:42:32
    Les passagers du vent - Tome 8 - Le Sang des cerises - Livre 1 - Rue de l'Abreuvoir

    Qu'il est difficile de juger un tel album. Le dessin est toujours extraordinaire. Mieux que jamais, même. Bourgeon est un génie, il touche au sublime avec les 5 premiers tomes des Passagers du Vent et le premier des Compagnons du crépuscule. S'il s'était arrêté là, ce type serait un demi dieu à mes yeux. Oui mais voilà, il ne s'est pas arrêté là.... Il a continué, améliorant notablement son art de dessinateur. Mais à l'inverse, son art de narrateur s'est alourdi, ampoulé. Ses dialogues sont devenus manièrés, un poil pédants, lourdement didactiques. La recherche de la formule qui brille ôte tout naturel aux échanges verbaux entre les personnages. On sent qu'il veut placer cent références historiques dans chaque phylactère, nous encombrer l'esprit de savantes tournures et et d'explications historiques. Il y a derrière tout cela beaucoup de travail, on le sent, mais on le sent bien trop. La fluidité de la lecture en prend un sacré coup dans le buffet.
    Alors oui on prend du plaisir à lire cet album, mais si on le place à la lumière du travail accompli sur les cinq tomes du premier cycle, on est très loin du compte question réussite et cela me désole, moi qui aime tant Bourgeon.

    note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 08/09/2019 à 21:08:45
    Buck Danny « Classic » - Tome 3 - Les fantômes du Soleil Levant

    Voilà une bonne reprise et une bonne surprise. Ce n'est pas si courant, voilà pourquoi il est permis de parler ici de très bon album. Le scénario suit plutôt honnêtement le modèle type établi par Charlier mais avec suffisamment de liberté toutefois pour donner un parfum finalement un peu différent qui se révèle très plaisant. De même, le dessin d'Arroyo est d'excellente facture, empruntant à Hubinon pour l'essentiel en y ajoutant un dynamisme et un sens de la mise en scène bienvenus.
    Aucunement révolutionnaire, mais on devine que ce n'était pas le but, les auteurs ont réalisé un album qui se dévore comme au plus belles heures de l'âge d'or de la bd auquel il est ici rendu un brillant hommage.

    note: 3,5/5

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:47:08
    Jean-Norbert - Tome 4 - Tome 4

    Retera est un génie de l'humour et Jean-Norbert un chef d'oeuvre de l'assassinat brutal du lecteur par le rire. C'est sans doute ce que j'ai lu de plus drôle en bande dessinée, avec les premiers gags de Gaston Lagaffe (ceux présentés en demi-planche), les albums de Pierre La Police et ceux de Francis blaireau farceur.
    Courez acheter les albums de Jean-Norbert si vous ne voulez pas passer à côté de l'essentiel humoristique bédéistique

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:46:19
    Jean-Norbert - Tome 3 - Tome 3

    Retera est un génie de l'humour et Jean-Norbert un chef d'oeuvre de l'assassinat brutal du lecteur par le rire. C'est sans doute ce que j'ai lu de plus drôle en bande dessinée, avec les premiers gags de Gaston Lagaffe (ceux présentés en demi-planche), les albums de Pierre La Police et ceux de Francis blaireau farceur.
    Courez acheter les albums de Jean-Norbert si vous ne voulez pas passer à côté de l'essentiel humoristique bédéistique

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:45:58
    Jean-Norbert - Tome 2 - Tome 2

    Retera est un génie de l'humour et Jean-Norbert un chef d'oeuvre de l'assassinat brutal du lecteur par le rire. C'est sans doute ce que j'ai lu de plus drôle en bande dessinée, avec les premiers gags de Gaston Lagaffe (ceux présentés en demi-planche), les albums de Pierre La Police et ceux de Francis blaireau farceur.
    Courez acheter les albums de Jean-Norbert si vous ne voulez pas passer à côté de l'essentiel humoristique bédéistique

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:45:28
    Jean-Norbert - Tome 1 - Tome 1

    Retera est un génie de l'humour et Jean-Norbert un chef d'oeuvre de l'assassinat brutal du lecteur par le rire. C'est sans doute ce que j'ai lu de plus drôle en bande dessinée, avec les premiers gags de Gaston Lagaffe (ceux présentés en demi-planche), les albums de Pierre La Police et ceux de Francis blaireau farceur.
    Courez acheter les albums de Jean-Norbert si vous ne voulez pas passer à côté de l'essentiel humoristique bédéistique.

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:29:15
    Le reste du monde - Tome 3 - Les frontières

    Je vais reprendre le même avis que pour le précédent tome:
    Cette série m'est difficile à juger. Elle est parée de nombreuses qualités, que ce soit la ligne scénaristique passionnante ou encore la force du dessin lorsqu'il s'agit d'incarner les paysages et le chaos. Mais il y a le revers de ces qualités évidentes (à mes yeux): je ne suis pas parvenu à accrocher à la chair du récit, c'est à dire les interactions entre les personnages principaux ainsi que l'irruption de la violence parmi les survivants qui semble un peu rapide et forcée à mon goût. Et puis sur le plan graphique, la caracterisation des visages m'est apparue souvent confuse.
    Bref, un album très attachant par certains côtes qui n'a pas su réellement attacher mon intérêt et mon affectation. Mais quelqu'un d'autre pourrait tout aussi légitimement adorer tant il y a de matière romanesque et sociale dans cette série très originale.

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:27:58
    Le reste du monde - Tome 2 - Le monde d'après

    Je vais reprendre le même avis que pour le précédent tome:
    Cette série m'est difficile à juger. Elle est parée de nombreuses qualités, que ce soit la ligne scénaristique passionnante ou encore la force du dessin lorsqu'il s'agit d'incarner les paysages et le chaos. Mais il y a le revers de ces qualités évidentes (à mes yeux): je ne suis pas parvenu à accrocher à la chair du récit, c'est à dire les interactions entre les personnages principaux ainsi que l'irruption de la violence parmi les survivants qui semble un peu rapide et forcée à mon goût. Et puis sur le plan graphique, la caracterisation des visages m'est apparue souvent confuse.
    Bref, un album très attachant par certains côtes qui n'a pas su réellement attacher mon intérêt et mon affectation. Mais quelqu'un d'autre pourrait tout aussi légitimement adorer tant il y a de matière romanesque et sociale dans cette série très originale.
    (note: 2,5/5)

    Johnny Fletcher Le 30/08/2019 à 00:03:51
    Le reste du monde - Tome 1 - Le reste du monde

    Cette série m'est difficile à juger. Elle est parée de nombreuses qualités, que ce soit la ligne scénaristique passionnante ou encore la force du dessin lorsqu'il s'agit d'incarner les paysages et le chaos. Mais il y a le revers de ces qualités évidentes (à mes yeux): je ne suis pas parvenu à accrocher à la chair du récit, c'est à dire les interactions entre les personnages principaux ainsi que l'irruption de la violence parmi les survivants qui semble un peu rapide et forcée à mon goût. Et puis sur le plan graphique, la caracterisation des visages m'est apparue souvent confuse.
    Bref, un album très attachant par certains côtes qui n'a pas su réellement attacher mon intérêt et mon affectation. Mais quelqu'un d'autre pourrait tout aussi légitimement adorer tant il y a de matière romanesque et sociale dans cette série très originale.

    Johnny Fletcher Le 28/06/2019 à 14:14:46
    Les dossiers secrets de Me René Berger / Maître Berger - Tome 5 - La cousine de madame Berger

    Faut quand même reconnaître qu'il est difficile de juger le travail du scénariste tant celui du dessinateur est malhabile (pour rester poli...). C'est figé, scolaire, ça n'aide vraiment pas à suivre l'histoire avec confort et intérêt. J'ai été déçu mais en fin de compte je me demande bien comment j'ai pu espérer davantage lorsque j'ai mis le grappin sur cet album. Y'a des jours comme ça où on a envie d'acheter une BD, n'importe laquelle dirait-on...

    Johnny Fletcher Le 21/05/2019 à 01:14:20
    Shi (Zidrou/Homs) - Tome 1 - Au commencement était la colère...

    Alors attention, je ne vais pas y aller par quatre chemins ni tortiller des miches: ce premier album est fantastique! Le scénario est fabuleusement bien écrit et le dessin extraordinaire de Homs le classe parmi les meilleurs de la profession.
    Sitôt l'album refermé, j'ai eu la conviction d'avoir lu un classique d'aujourd'hui.

    Johnny Fletcher Le 21/05/2019 à 00:56:56
    Atom Agency - Tome 1 - Les Bijoux de la Bégum

    Un album au charme certain grâce à un dessin plein de classe et à des dialogues bien trempés à l'encre des années 50. L'histoire "à l'ancienne" se suit agréablement, rappelant à dessein les aventures d'un Gil Jourdan. On est devant de la belle ouvrage rétro, je dis Chapeau!

    Johnny Fletcher Le 16/05/2019 à 11:07:25
    Algernon Woodcock - Tome 1 - L'œil Fé - première partie

    Les dessins de Sorel nous plongent agréablement dans un récit sur lequel flottent les brumes du fantastique. Etrange et envoûtant, ce premier album captive. Il s'agit pour moi d'une découverte incidente, piochée au hasard du rayonnage d'une librairie d'occasion, qui se révèle être une belle (et tardive) découverte.

    Johnny Fletcher Le 07/05/2019 à 00:15:22
    Simba Lee - Tome 1 - Safari vers Dialo

    Cette série de second rang du scénariste de génie Jean Michel Charlier (une légende ce type, le dieu vivant de mon enfance!) n'est certes pas marqué du sceau de l'originalité mais elle n'en demeure pas moins plaisante. Ce premier album constitue un récit d'aventure classique et bien ficelé. On y rencontre tous les ingrédients "charlièsques" habituels ainsi que le talent indéniable du scénariste pour mener et rythmer ses récits.
    Le dessin de Herbert a quelques choses de contemporain, un côté "jeté" qui fait son effet même s'il ne s'élève pas au niveau des autres dessinateurs attitrés des séries de Charlier: Uderzo, Giraud, Hubinon ou Jijé.

    Johnny Fletcher Le 20/04/2019 à 12:02:20
    Jhen - Tome 17 - Le procès de Gilles de Rais

    Après avoir hésité à acquérir l'album, un peu perplexe quant au changement de scénariste et à la mise en couleur plutôt désuète, j'ai finalement décidé de le lire et je ne regrette absolument pas. Car il s'agit là d'une solide réussite.
    Voilà une série qui traverse admirablement le temps tout en conservant le classicisme qui en fait le charme et la saveur. Le scénariste introduit ici quelques éléments tordus et fantastiques (et parfois surprenants pour les amateurs de Jhen) qui donnent au final un goût étrange et très séduisant à ce dernier album.

    Johnny Fletcher Le 28/03/2019 à 20:21:06
    Ric Hochet - Tome 44 - Ric Hochet contre Sherlock

    Pas un sommet, pas le pire non plus, à ne lire que si l'on aime la série, les autres risqueraient d'être fort peu indulgents avec une intrigue pleine d'incohérences et de rebondissements forcés.
    Bref, du Ric Hochet au goût habituel, avec les qualités et les défauts qu'on lui connait.

    note: 2,5/5

    Johnny Fletcher Le 28/03/2019 à 20:14:07
    Undertaker - Tome 2 - La Danse des vautours

    Je ferai le même commentaire laudatif que pour le premier tome: exceptionnel, à tous points de vue!
    Scénario et dessins maîtrisés, passionnants, talentueux, on sent à chaque case qu'on est en train de lire un futur classique de la bd d'aventure, un sommet du genre. Mon scepticisme du départ (j'ai attendu 4 années et autant d'albums avant de me lancer dans cette série) me fait me sentir tellement crétin d'avoir tant tardé à me plonger dans Undertaker.
    J'ai du mal à comprendre les commentaires blasés qui ont précédé tant la lecture de ce diptyque s'est révélée totalement jouissive pour ma part.

    Johnny Fletcher Le 13/03/2019 à 00:39:22
    Undertaker - Tome 1 - Le Mangeur d'or

    J'ai mis du temps à me décider à lire cette série. 4 albums sont parus avant qu'enfin je finisse par me laisser convaincre par tous les commentaires élogieux lus et entendus ici et là, et par acheter le premier tome (avec une moue presque dubitative devant l'insistance du libraire)... ce que je ne regrette pas du tout après une séance de lecture passionnante.
    Ce premier album est une totale réussite. Le scénario est terriblement bien construit. Il n'est pas de scène faible ou inutile, le récit coule avec une fluidité et une intensité remarquable.
    Et puis surtout il y a le dessin de Ralph Meyer qui touche par moment au sublime et rappelle ce que la bd d'aventure a connu de mieux depuis 60 ans. Tout y est, l’expressivité et le mystère.
    Il s'agit là, avec ce premier tome, de ce qui se fait de mieux dans le genre. Bravo aux auteurs et surtout merci pour l'immense plaisir de lecture.

    Johnny Fletcher Le 03/03/2019 à 19:55:37
    Le dernier dragon - Tome 1 - L'Œuf de Jade

    Hormis la scene d'ouverture qui, bien menée, m'avait incité à acheter cet album, tout le reste du récit croule sous les péripéties convenues, les dialogues paresseux, les actions vues et revues un millier de fois ailleurs, des intrigues dont j'ai cherché en vain l'intérêt et le mystère, bref j'ai été royalement déçu par le scénario au point que, passé le premier tier, l'unique intérêt de ma lecture consistait à ne pas refermer l'album avant d'en avoir lu la dernière page (au terme de laquelle l'ennui m'avait définitivement vaincu).
    C'est dommage car le dessin, très agréable et soigné, promettait une série de qualité.

    Johnny Fletcher Le 03/03/2019 à 16:24:27
    Ric Hochet - Tome 41 - La maison de la vengeance

    Un album tout à fait décevant sur le plan scénaristique, les ficelles sont énormes, le découpages ahurissant, les péripéties poussives. Un des pires Ric Hochet alors que le sujet s'annonçait alléchant avec cette maison hantée et son atmosphère mystérieuse au possible. Mais tout cela est tellement mal ficelé que c'est avec un vif sentiment de dépit que j'ai refermé cet album.

    Johnny Fletcher Le 25/02/2019 à 22:52:35
    Les enquêtes du commissaire Raffini - Tome 4 - Martin squelette

    Encore un excellent album de la série des enquêtes du commissaire Raffini. Le dessin de Ferrandez évoque avec une réelle réussite le Paris des années 50, avec son noir - brun & blanc maîtrisé. Tout paraît natuel, comme saisi sur le vif; rien d'artificiel ni de toc ne vient nous sortir de ce sentiment d'être plongé en plein coeur des années 50.
    Quant à l'intrigue, elle est nourri et touffue. Rodolphe livre ici un de ses scénearii les plus aboutis. La mise en scène est juste, les dialogues le sont également.
    Une incontestable réussite que cet album.