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Graphismes époustouflants, scénario relativement pauvre, ou en tout cas guère trépidant, bien que l’on prenne tout de même plaisir à la lecture. Le souffle épique thorgalien fait ici défaut.
Au milieu des années 70, Achille Talon quitte les gags en deux planches pour de plus longues histoires au format 48 pages. Greg a voulu aller dans le sens d’une narration beaucoup plus longue, tout en maintenant dans ses histoires une veine humoristique.
La première grande aventure de Talon est donc "Le mystère de l’homme à deux têtes" qui est une reprise presque dans son intégralité d’un épisode de Toutsy, que Greg avait écrit pour l’International Press, à ses débuts.
Cette histoire d’amnésique bénéficie d’un bon rythme et d’une touche comique tout à fait remarquable. C’est l’occasion pour Achille de trouver en Lefuneste, le major Lafrime ou son père des alliés de poids qui l’accompagneront pour le reste de ses longues aventures. Un album à redécouvrir, même si le style verbeux de Greg pourra en lasser quelques uns…
Deuxième intégrale Martin Milan et on peut louer une nouvelle fois le très bon travail rédactionnel du Lombard. Cela n'a pas toujours été le cas.
Le dossier poursuit en première partie la monographie de Christian Godard en s'attardant sur ses années Pilote et la deuxième partie présente chacun des titres de cette intégrale.
Il est enfin agréable de découvrir dans l'ordre les aventures de l'aviateur tant les éditions successives ont malmené la série.
Par rapport à la première intégrale, il y a un plus de longues histoires de 46 planches (trois contre une dans le premier volume) et ces trois aventures sont excellentes.
Parmi celle-ci, on trouve "l'émir aux sept bédouins", où le jeune Rachid est un peureux maladif. Il découvre par la suite être le descendant d'une principauté arabe du Moyen Orient victime de l'intérêt de son puissant voisin une pétromonarchie. Martin Milan prendra fait et cause pour le jeune Rachid et lui apprendra à dompter sa peur. Le récit est très bien mené, bien qu'un peu bavard par moment.
L'histoire suivante "Les hommes de la boue" est un bon exemple de récit qui nous conduit sur une fausse piste. Le récit semble partir sur une banale affaire policière de corruption. Mais, comme souvent dans ces ouvrages au milieu de l'album Godard change de direction en centrant l'action sur une petite île du Pacifique qui attend désespérément l'arrivée d'un mystérieux Dieu-cargo. Le thème de la superstition est alors développé.
Enfin "Mille ans pour une agonie" est une très bonne histoire sur le thème de la mort. L'histoire se passe en Inde où un vieux maharadjah de Falehpa (Godard est le roi des jeux de mots lourdingues) tente d'éviter l'inévitable. L'ironie est bien sûr au rendez-vous.
Les autres petites histoires "Miss Radada" et "L'impossible à portée de mains" sont elles aussi assez bonnes, mais l'une d'elle se dégage vraiment du reste il s'agit de "Il s'appelait Jérôme" . Martin se rappelle de son ami d'enfance Jérôme qui le suivait en tout et a disparu bien trop tôt. Cette histoire pleine d'émotion est sans doute une des plus belles de la série. tout est dit en 8 planches.
Cette intégrale comprend 8 histoires courtes comprises entre 5 et 12 pages qui ont été publiées dans le journal Tintin ou ses hors-séries à la fin des années 60, début 70 signées Christian Godard. On trouve aussi, trois aventures au format un peu plus long : 20, 30 ou 44 pages. Il s'agit dans l'ordre de citation d'"Églantine de ma jeunesse", "Destination guet-apens" et "Les clochards de la jungle".
Martin Milan est un aviateur disposant d'un vieil appareil qui stationne dans un petit aérodrome. Il est la risée du club d'aviation où il séjourne à cause de la vétusté de son avion. C'est la thématique des principales histoires courtes que l'on trouve au début de l'intégrale. Elles se déroulent toute dans l'aérodrome en lieu clos. Ce ne sont pas mes histoires préférées, même si elles ont un charme indéniable. On y découvre déjà la personnalité de Martin un rien désabusé et pince sans rire. La série semblait partir sur une base humoristique, alors que, par la suite, elle ira dans quelque chose de différent.
La série gagne ses lettres de noblesse avec Destination guet-apens une affaire d'espionnage en Europe de l'Est au ton déjà cynique. Sans transition, on voit Martin quitter son club d'aviation et se retrouver dans une sombre affaire au ton plus sérieux ; même si Godard nous gratifie de jeux de mots sur les noms des personnages un peu lourds.
Mais c'est surtout avec "Les clochards de la jungle" que la série connaît un vrai tournant. Pour la première fois Godard fait un album de Martin Milan de 44 planches. Un petit garçon part à la recherche de son père disparu en Amérique du Sud, suite à la découverte d'une mine d'émeraude. Un journaliste avide de scoop demande à Martin de les emmener dans des territoires isolés en pleine forêt dense. Comme souvent chez Martin Milan, la série est l'occasion d'un message plus complexe sur le bien et le mal et l'exploitation des opprimés.
"Églantine de ma jeunesse" est aussi une belle histoire d'amitié entre un jeune enfant et une lionne qui délivre une belle leçon de vie à la fin. On retrouve aussi quelques récits inédits en album comme le très bon "le chemin de nulle part" au ton très fantastique.
Le dossier très bien fait pour une fois chez Le Lombard (qui prend exemple sur les intégrales Dupuis) décrit les débuts de Godard, avec beaucoup de dessins et d'illustrations originales, ainsi qu'une interview de l'auteur.
Cette intégrale est une très bonne nouvelle et j'ai hâte de retrouver la suite qui est encore meilleure.
Cette intégrale est intéressante à plus d'un titre puisqu'elle permet de (re)découvrir une partie de la production de Macherot, quasiment inédite en album puisque dans les 9 histoires présentées dans cet opus, seules trois ont été publiées en album. En l'occurrence, il s'agit de "Sibylline et le Kulgude" dernier album édité par la maison d'édition Dupuis.
Tout le reste n'a été diffusé que dans le magazine Spirou.
Comme on l'a dit, avec la précédente intégrale, Macherot a commencé à intégrer une dimension fantastique qui ne va plus quitter la série jusqu'à son extinction.
Les deux héros de l'histoire Sibylline et Taboum s'effacent presque totalement au profit d'autres protagonistes comme Flouzemaker, Patakès ou Trougnou. Longtemps décrié par la critique, cette partie de l'oeuvre de Macherot retrouve depuis quelque temps de nombreux défenseurs et admirateurs.
La première histoire "le concerto pour croque-monsieur" est la suite immédiate du précédent volume "le violon de Zagabor". On y retrouve l'inquiétant Croque-Monsieur associé à quelques acolytes peu recommandables comme Zakouski ou Evariste. Ceux-ci essaiment la région de cadavres.
La deuxième histoire "Sibylline et le Kulgude" est tout autant imprégnée d'une ambiance morbide. On y croise quelques nouveaux personnages comme Trougnou ou Zulma la sorcière et quelques anciens comme la vipère Colombine.
"La nuit fantastique" est sans doute une des aventures les plus étranges de Sibylline qui d'ailleurs se fait de plus en plus rare, tout comme son acolyte Taboum. On y rencontre l'étrange Mirmy Popcorn, dont on ne sait pas très bien qui elle est (sorte de géante à la force surhumaine) et le zéladon noir qui parvient à éliminer le grand Troubadoule. Même Flouzemaker ne joue plus un rôle important. On a l'impression que Macherot se sert de l'univers de Sibylline pour raconter des histoires de plus en plus étranges qui s'éloignent de l'univers originel et ont dérouté le lecteur de l'époque. Cette histoire est inédite en album.
"Patakès et le pignou" n'est pas la meilleure aventure de cette intégrale, mais permet de retrouver le journaliste en mal de scoop Patakès et pour la première fois la voyante Godetia.
"La dame en noir" (dernière histoire à avoir été éditée en album dans "Sibylline et le kulgude") est une histoire particulièrement cynique qui met en scène Trougnou devenu prince de Schnapsbol qui tombe amoureux d'une mystérieuse dame en noir. La fin de l'épisode a un côté particulièrement ironique.
"Sibylline et le vase enchanté" remet quelque peu à l'honneur et à l'action Sibylline, ou Verboten. Le grand Zéladon en profite pour faire revenir Tante Mirmy Popocorn qui met à mal les activités de Croque-Monsieur. Une nouvelle fois Macherot montre la cruauté dans sa terrible réalité.
"Tante Mirmy Popcorn" est un épisode un peu court et mineur, mais qui montre l'installation de ce personnage et explique le retour quelque peu farfelu du rat Anathème, premier méchant de la série en posture ridicule.
"Flouzemaker et l'amour" est un épisode quelque peu loufoque qui présente Flouzemaker amoureux de Mirmy Popcorn.
Enfin "Sibylline et Tanauzère" est une histoire où l'étrange et le fantastique sont omniprésents. Une nouvelle fois le titre est trompeur puisque Sibylline n'apparaît que sur trois pages. Le Tanauzère parviendra même à effrayer Croque-Monsieur et Trougnou. Un peu d'humour vient égayer ce récit avec le journaliste Patakès qui ne voit toujours rien de ce qui se passe et s'en va interroger le brigadier Verboten pour avoir quelque chose à raconter dans son journal.
Cette troisième intégrale de Sibylline reprend dix histoires de la petite souris parues, entre 1975 et 1982, dans le journal Spirou.
« Sibylline et les cravates noires » a été écrite en 1975 par Paul Deliège. Elle reprend certains des thèmes chers à Macherot, comme la lutte pour la survie entre les carnivores et les faibles animaux de la forêt. Cette histoire n’est pas sans rappeler les croquillards de "Chlorophylle", l'originalité en moins. Le conte de noël suivant tenant sur deux pages est assez bien construit et plutôt amusant.
En 1977, Macherot est à nouveau seul aux commandes. Il revient avec un nouveau méchant particulièrement retors qui s’appelle Elixir. Celui-ci n’est pas sans rappeler le cynisme d’Anthracite. Malheureusement, on regrettera la présence d’un martien qui, à mon sens, gâche un peu l’histoire, même si la conclusion s’avère satisfaisante.
Il faudra attendre trois ans pour voir le retour de Sibylline en 1980. On découvre un Macherot aux dessins plus acérés, moins précis et plus aérés. « Burokratz le vampire » est une histoire assez lente, presque une non-histoire. Les fausses pistes se jouent des enquêteurs. On assiste même à la déchéance totale d’Anathème accusé à tort de vol et qui n’a comme seule rédemption possible que l’exil. Flouzemaker gagne de l’importance volant la vedette à Sibylline et Taboum, comme dans les deux histoires suivantes : « la puce fatale » où l’on retrouve une partie du petit cirque et « le buffet hanté ». Le fantastique devient encore plus présent et beaucoup moins paisible qu’il ne l’était dans « le petit cirque ». L’univers se charge d’une pesanteur inquiétante et Macherot semble expérimenter un nouveau champ.
Dans « Sibylline et le chapeau magique », une nouvelle fois Flouzemaker est mis en avant. On retrouve le méchant Elixir sous l'emprise du grand troubadoule, ce qui accentue le caractère fantastique de l’histoire. « Flouzemaker et Patakès » est une histoire qui n’a pas un réel intérêt si ce n’est de nous faire rencontrer le journaliste Patakès.
En 1982, paraît alors « le violon de Zagabor » un petit chef-d’œuvre de Macherot. Celui-ci imagine à nouveau un méchant à la dégaine particulièrement inquiétante Croque-Monsieur habillé de hardes et muni d’un couteau tranchant à la main. La neige omniprésente, les jeux d’ombres et de lumières rendent ce récit particulièrement inquiétant. De petites lucioles donnent, cependant, un ton un peu plus poétique à l’ensemble. Il est dommage que l’éditeur n’ait pas relié la deuxième partie de cette histoire « le concerto pour Croque-Monsieur » qui se trouvait à la suite de cette aventure dans l’album du violon de Zagabor. A la place, on a une histoire « Flouzemaker en vacances » totalement sans intérêt, mais qui montre une nouvelle fois la place prise par le personnage.
Cette deuxième intégrale consacrée à Sibylline est une période (début des années 70) où Macherot a souffert d’une grave dépression, ce qui l’a conduit à faire appel à un scénariste en la personne de Paul Deliège auteur de Bobo.
Le présent ouvrage rassemble 9 histoires de la petite souris et de ses comparses du bosquet joyeux. Les deux premières « La soirée de Noël de Sibylline » et « Sibylline et le gâteau d’anniversaire » ont surtout un caractère anecdotique.
La troisième aventure est sans doute l’une des plus célèbres signées Macherot « le petit cirque » qui permet une incursion pour la première fois dans l’univers fantastique. Cependant, c’est un fantastique bien gentillet par rapport à ce que fera Macherot par la suite. Le méchant Pistolard est un peu fade, par contre la troupe du petit cirque garde un côté assez attachant. On regrettera que le dessin de Macherot se fasse moins luxuriant que dans les premiers albums.
L’ouvrage se poursuit avec « la baguette rose » suite directe du « petit cirque » au scénario un peu simpliste et bâclé.
« ça c'est du gâteau » scénarisé par Deliège est plus intéressant et se centre vers le personnage de Flouzemaker qui prend de l’importance et devient de plus en plus retors. Les deux aventures suivantes sont à relier intimement ; « Les pirates » et sa suite directe « Gudu s’évade », écrites par Deliège n’ont jamais été éditées en album. Ces deux histoires mettent en avant une nouvelle fois les personnages de Flouzemaker que l’on montre dans tous ses travers notamment son âpreté aux gains (surtout dans « Gudu s’évade ») et Anathème qui se trouve une nouvelle fois fortement ridiculisé.
L’histoire « Sibylline s’envole », malgré son titre tarde un peu à décoller et rappelle les albums des croquillards le cynisme en moins. Encore une fois, Flouzemaker vole un peu la vedette à Sibylline. Taboum montre un peu de son caractère jaloux. Enfin l’album se conclut par un gentil conte « Sibylline et le coucou ».
Voilà une heureuse initiative de l’éditeur Casterman (étrange que Dupuis ne l’ait pas fait) qui sort une intégrale de Sibylline de Macherot, prévue en 5 tomes. Ce premier volume couvre une période allant de 1965 à 1969. Huit histoires sont ainsi au menu (une seule est inédite en album « un sapin pour Sibylline »).
Après son départ du Lombard en 1964, Macherot s’est rendu chez le concurrent l’éditeur Dupuis, où il a retrouvé ses vieux amis Franquin et Will au journal Spirou. Après le demi-échec de "Chaminou" et le khrompire qui allait peut-être un peu trop loin dans la dénonciation d’un méchant carnivore (thème déjà usité dans « les croquillards ») ; en 1965, Macherot décide de revenir à un univers plus champêtre, même si les deux premières histoires de Sibylline, se situent dans un cadre urbain très marqué par les sixties. On y retrouve, d’ailleurs, le chat Pantoufle, déjà vu dans l’une des célèbres histoires de "Chlorophylle" « Pas de salami pour Célimène » et qui connaîtra quelques aventures en solitaire (dont une signée Goscinny).
Macherot qui ne pouvait plus utiliser son personnage de Chlorophylle resté la propriété du journal Tintin, choisit comme héros un petit couple de souris Sibylline et Taboum. Chose amusante, il choisit de donner le premier rôle à la fille Sibylline. Il la dote d’un caractère bien trempé, un peu obtus, parfois à la limite du supportable. Taboum est quant à lui plus effacé.
A partir du troisième opus « Sibylline et la betterave », Macherot revient à son univers champêtre, dans une histoire qui met en avant le caractère changeant de Sibylline. « Sibylline et l’imposteur » est un petit événement car il développe pour la première fois le petit monde de Sibylline. Sibylline et Taboum sont alors accompagnés par d’autres personnages qui leur voleront presque la vedette : Flouzemaker, l’oiseau affairiste, le policier hérisson Verboten ou Clotaire le lapin. C’est aussi l’occasion de retrouver un vrai méchant comme les aimait Macherot : le rat Anathème qui rappelle obligatoirement Anthracite dans son caractère obstiné et son absence de conscience, mais est beaucoup moins intelligent. L’épisode suivant « Sibylline en danger » rappelle l’album « Chlorophylle et les conspirateurs ». L’histoire est particulièrement enlevée, voire cruelle, puisque la petite communauté affronte le nouveau roi des rats Anathème dans une terrible guerre.
On trouve ensuite une petite histoire de quatre planches « un sapin pour Sibylline » parue uniquement dans le journal Spirou et qui est sans doute une commande pour Noël. L’épisode est plutôt drôle et montre une nouvelle fois le caractère très fort de Sibylline. Cette aventure met beaucoup en avant Flouzemaker.
« Sibylline contre-attaque » peut être considéré comme la première partie de « Sibylline et les abeilles ». Anathème veut une nouvelle fois se venger et montre une nouvelle fois son obstination. Cela donne lieu à une aventure mouvementée, où Flouzemaker se montre un peu lâche. Le dessin est à son apogée dans les décors. Dans la deuxième partie « Sibylline et les abeilles », Macherot dépeint un Anathème en pleine dépression, toujours obstiné dans son désir de vengeance vis-à-vis de Sibylline.
Concernant l’intégrale en elle-même, c’est un bel objet. Mais le dossier n’est pas très complet et on regrettera un manque d’analyse sur la création des albums. On ne retrouve pas également les couvertures d’origine, ce qui est dommage.
L’époque potron-minet est la période que je préfère du donjon. Elle marque le commencement de l’aventure et narre les exploits de Hyacinthe de Cavallère le futur gardien du Donjon. Le dessin de Blain s’adapte parfaitement à cette ambiance de cape et d’épées, mêlant onirisme et couleurs sombres.
Concernant ce premier tome, les auteurs Sfar et Trondheim fixent les bases d’un univers qui se révèle parfaitement cohérent sur la durée (plus de 25 albums pour l’instant).
Les personnages sont particulièrement travaillés. On y découvre le père et l’oncle de Hyacinthe chez qui il part faire son apprentissage : le comte Florotte. Les deux frères semblent partager une vieille rivalité. Mais les plus belles réussites sont sans doute les personnages d’Hyppolite médecin chercheur de son état et père du futur personnage important de Zénith Alcibiade ; de Jean-Michel âme damné du comte et chef de troupes de brigands, ainsi qu’Alexandra une tueuse professionnelle dont Hyacinthe tombe amoureux.
Ce premier livre, c’est l’histoire de la perte de l’innocence, Hyacinthe découvre la ville et se déracine peu à peu. C’est sous le masque de la chemise de la nuit qu’il cherche à donner un sens à sa vie. Si les éléments sérieux ne manquent pas : la corruption, le crime organisé, l’amour… on ne peut oublier les nombreux moments drôles de ce livre et notamment le rôle joué par les Lutins qui creusent des galeries partout, le passage du pont pour rentrer dans la ville ou le vol de l’Arbolesse.
Une grande série qui à mon avis prend tout son sens si on l’appréhende par ce premier album.
Voilà la première histoire écrite par René Goscinny pour Lucky Luke. On ne peut pas dire que le scénario soit très élaboré, il constitue surtout une suite de gags pimentant le trajet de la construction du chemin de fer. Il est à noter que plus tard Jean-Michel Charlier et Jean Giraud reprendront le sujet dans la saga du cheval de fer dans la série Blueberry, mais de manière cette fois réaliste.
Goscinny instaure le principe du trajet à embûches qui reviendra souvent dans ses histoires : comme en remontant le Mississippi, la caravane, l’escorte, la diligence ou encore le fil qui chante. Cependant, ici, l’histoire se borne juste à la volonté d’un groupe de bandits d’empêcher par tous les moyens le train de passer pour sauvegarder les intérêts d’un patron de diligence qui estime que le chemin de fer va lui faire perdre de l’argent.
Goscinny, même s’il tâtonne un peu, joue sur les running gag qui reviendront souvent dans la série comme ce passager mécontent. De plus, le gag de la « tête de taureau » est un hommage ou un plagiat d’Hergé et de l’album « les 7 boules de cristal », où le capitaine Haddock subissait la même mésaventure. De son côté entrecôte Harry préfigure un peu Sam Casey, le riche éleveur dans des barbelés sur la prairie.
On notera également le côté très enjoué de Lucky Luke, comme c’était le cas dans les premières histoires de Morris. Goscinny lui donnera un côté plus solitaire et pince sans rire.
Au final, même si ce n’est pas le meilleur des Lucky Luke, cet album a un caractère historique car il voit l’arrivée au scénario de celui qui donnera les lettres de noblesse à la série : René Goscinny.
Que je l’aime celui-là, et pourtant....
Le négatif d’abord : Il n’y a aucun enjeu émotionnel et les ressorts scénaristiques sont d’une naïveté affligeante (sauter sur les bonbons à ce point n’est ce pas de la bêtise pure et simple ?). Il y a aussi des cases entières qui ne racontent pas grands choses et parfois même rien du tout.
Mais il y a du positif et il y en a beaucoup. C’est drôle d’abord. Une drôlerie qui nous sort tout droit de l’enfance avec des gags de cours de récréation et des jeux de mouvements tout droit sorties des Buster Keaton et compagnie. Les méchants sont des pieds nickelés savoureux de bêtises et de méchancetés bêtes. Et puis il y a Itoh Kata qui est un merveilleux personnage qui, par ses illusions, nous fait rire gentiment de ressorts en ressorts sui font évoluer la narration.
Et, que j’aime le dessin de Fournier, son travail du noir et blanc, celui du mouvement. Oui il y a de la simplicité dans son trait mais jamais ce n’est simpliste.
Bref, c’est tout doux, tout câlins, tout gentil même les méchants ne sont pas si méchants que ça. Et c’est rigolo avec ce qu’il faut d’enfance pour accepter que certains déclencheurs scénaristiques de l’histoire soient de l’enfantillage.
Je vous ai déjà dit que j’adore vraiment la période Fournier chez Spirou et Fantasio ?
Avec ce quatrième opus, les aventures d’Astérix commencent à prendre une dimension très intéressante, voire totalement loufoque.
Pour une fois, c’est le barde Assurancetourix qui est mis en avant. Son enlèvement donne lieu à une scène très drôle. Astérix et Obélix partent donc à Rome pour le délivrer et cela donne lieu à d’excellents moments, notamment quand ils choisissent la carrière de gladiateurs, auprès de Caïus Obtus. La course de chars est de toute beauté.
On notera également la présence pour la première fois des pirates. Ceux-ci sont la caricature de héros de la série de Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon : Barbe Rouge, personnage que l’on retrouve associé à Triple pattes, le spécialiste des citations latines et Baba qui ne prononce pas les « r ».
La vie à Rome donne lieu à de bons gags, comme celui des relations de voisinage dans les insulae, ou encore la présence « enjouée » de Brutus auprès de César.
Du même niveau que le serpent me concernant.
La fin ne m’a pas gêné, et je la trouve même plutôt morale.
Beau dessin, scénario structuré et solide.
Bel album, un bon moment de lecture.
Dernier album de Goscinny au scénario et je dois bien avouer qu’à mon avis c’est loin d’être sa meilleure histoire. J’ai senti une certaine forme de sclérose ; après les Goths, les Bretons, les Espagnols, les Helvètes ou les Corses, Goscinny s’attaque aux Belges, en accumulant une série de poncifs sur ce peuple. Ca sentait quand même le manque d’imagination.
Bon, la situation de départ vient d’une citation historique de Jules César dans « La Guerre des Gaules » où il avait dit que « de tous les peuples de la Gaule, les Belges étaient les plus braves ». Cette déclaration a le don d’agacer le chef du village des irréductibles : Abraracourcix.
Cela donne lieu à un combat de prestige entre nos chers Gaulois et leurs amis Belges, afin de savoir lequel des deux peuples est le plus vaillant.
Je trouve que cet album manque alors cruellement de surprise : les auteurs jouent à fond la carte des caricatures : Annie Cordy, Eddy Merckx, le Mannekenpis, Brueghel, les frites et même les Dupond dans un phylactère très école Tintin. Mais je ne sais pas pourquoi, cela ne prend plus…
Bien sûr, cet album reste quand même supérieur aux derniers d’Uderzo qui eux frisent l’indigence.
Je mets la moyenne par respect pour l’œuvre de Goscinny.
Cet épisode n’est certes pas le meilleur de la série, il n’en est pas moins assez original. En l’absence du druide Panoramix, un devin sème le trouble dans le village. Le thème de cet album est donc la divination, la superstition et la crédulité. Tout le village semble hypnotiser par les paroles du devin qui promet monts et merveilles à tout le monde. On notera que les femmes le sont beaucoup plus, il y a donc peut-être un fond de misogynie.
L’album repose essentiellement sur le personnage du devin qui est un infâme charlatan. Comme particularité : on notera une très belle reproduction d’un tableau de Rembrandt ; quelques bons jeux de mots, comme le terme plauter qui fait référence au marivaudage. Au final, un album plutôt bon dans l’ensemble.
Cet album permet à nos deux héros de retrouver Rome après leur passage mouvementé dans l’album Astérix gladiateur.
Cette fois, la situation de départ est originale, puisque Goscinny bouleverse un peu sa structure narrative ; il utilise le retour en arrière au début de l’album.
Astérix et Obélix sont déjà à Rome et le scénariste nous remémore les raisons de leurs présences ; c’est-à-dire le pari stupide d’Abraracourcix et de son beau-frère : récupérer la couronne de lauriers de César.
Chose amusante, le nom de César est pour la première fois en tête d’affiche de l’album (il le sera une autre fois dans l’album le cadeau de César), pourtant on ne le voit que très peu par rapport à d’autres histoires.
L’album est surtout intéressant pour sa description de l’Urbs. Uderzo fait un travail de reconstitution exemplaire, on ne peut que louer ses décors d’une précision remarquable. La description des mœurs est aussi savoureuse, la scène chez les riches romains avec le fils débauché est particulièrement drôle. On notera d’ailleurs les considérations finales des auteurs sur la décadence romaine : un point de vue original !
Enfin, au détour d’une planche, on pourra remarquer la caricature de Jean Richard en dresseur de fauves ou les nombreux jeux de mots qui font de cet album un très bon cru.
Un très bel album qui prouve que la série atteint une grande maturité. Le scénario évoque l’arrivée du modernisme dans le « petit monde » d’Astérix. César demande à un architecte Anglaigus de construire un ensemble immobilier autour du village gaulois. Il espère, de ce fait, provoquer la domestication et la romanisation des irréductibles Gaulois.
Cette situation entraîne des passages tout à fait drôles. Ainsi, le prix du poisson augmente, comme celui des objets du forgeron. Cela est du à l’arrivée dans le village des Romains, habitant le « Domaine des Dieux », qui provoquent de l’inflation. Finalement, une fois n’est pas coutume c’est Assurancetourix qui va permettre de résoudre les péripéties. La fin de l’album est assez étonnante car Astérix et Panoramix ont une réflexion sur le temps qui passe qui peut laisser penser à une forme de refus du progrès. Mais cette réflexion a surtout un petit côté nostalgique peu vu dans les albums.
On notera de manière anecdotique la présence de Guy Lux en présentateur de jeu du cirque et le fait que, pour une fois ; Assurancetourix fait parti du banquet final et n’est pas bâillonné.
Cet album des Petits Hommes est un des rares crossover de la bd franco-belge, pratique courante aux Etats-Unis. Il permet un croisement entre deux séries aux univers finalement pas si éloignés celui du "Scrameustache" et des Petits Hommes. Dans le même genre, on peut citer "Gaston Lagaffe" qui apparaît dans les albums de "Spirou et Fantasio" et les "Schtroumpfs" dans "Johan et Pirlouit", mais il s’agissait ici de la naissance de nouveaux personnages et les derniers ont même volé la vedette aux premiers. Les clins d’œil à d’autres séries sont coutumières, comme ce fut le cas dans "Buddy Longway" quand il rencontre Jim Mc Clure de "Blueberry" ou dans Buck Danny croisant les pilotes français "Tanguy et Laverdure", l'espace de quelques cases. Mais il est finalement assez rare de concevoir deux albums sur la même trame apportant chacun une partie du mystère et un point de vue différent. Cet épisode 18 des Petits Hommes est à relier au numéro 14 du "Scrameustache" les Kromoks en folie. Cependant, les deux albums peuvent se lire indépendamment, même si la lecture de l’un aide à mieux comprendre tous les enjeux de l’autre.
Si l’histoire est plutôt intéressante, je dois admettre ne pas être un fan de l’univers du "Scrameustache" et donc je trouve qu’après les très bonnes expérimentations de Séron sur la planète Ranxerox et le trou blanc, le sujet bien qu’original est moins passionnant, sans doute par le manque d’attachement que je peux éprouver à l’égard de la bande des Galaxiens. Par moment, j’ai trouvé l’humour un peu lourd : lisez le gag du curé au début de l’aventure !!! les références un peu trop datées années 80. De plus on peut déplorer l'absence de Dimanche et la quasi-absence de Cédille qui avaient apporté un second souffle à la série.
Par contre, le dessin très franquinien est toujours excellent et on peut remarquer le contraste avec celui de Gos pour l’épisode du "Scrameustache". Alors ne boudons pas notre plaisir, cet album constitue une trouvaille amusante qu’il serait dommage d'éviter.
Il fut un temps où la série les petits hommes allait d'expérimentation en expérimentation. Ce voyage sur la planète ranxérox qui fait immanquablement penser à la marque de photocopieur en est un excellent exemple.
Si tous les albums des petits hommes avaient été de cette qualité, cette série serait sans nul doute culte. Malheureusement, la qualité déclinera lentement après l'album le trou blanc.
Concernant la mise en page, Seron adopte un système particulier puisqu'il tourne ses planches de 90 degrés, ce qui rend la lecture particulière.
L'histoire est vraiment très novatrice et joue à fond la carte des références. On notera au passage une petite allusion assez drôle à "Yoko Tsuno". C'est assez intéressant de créer une planète où tout est dupliqué dans une version négative comme pour une photographie. Cédille devient noire alors que Dimanche devient blanc.
Quand au dessin, il est très inventif, Seron crée un univers SF tout à fait fascinant. Seul problème de cet album, il est un peu trop bavard à mon goût.
Les Petits Hommes, voilà une série que j'aimais bien quand j'étais jeune. En la relisant, je dois bien reconnaître que les histoires sont assez inégales.
A mon avis, cette aventure est l'une des meilleures. Seron s'est enfin débarrassé des poussives histoires policières écrites par le scénariste Mittéi. Cette fois, il ancre la série dans la science-fiction, même si le scénario de cet opus n'est pas sans rappeler "le monde perdu" de Sir Arthur Conan Doyle.
Seron commence à ouvrir la piste des expérimentations qui le mèneront vers des albums comme la planète ranxerox ou le trou blanc.
Dans cette histoire, c'est également l'occasion de retrouver l'excellent méchant qu'était le duc de la Fourrière particulièrement revanchard et machiavélique.
On y découvre également un bestiaire préhistorique impressionnant, assez bien réalisé. Au détour des cases, on remarquera les Beurks terribles et violents singes ou le fidèle et gentil anaconda Prosper.
Au dessin, cela ressemble beaucoup à du Franquin, ce que certains ont qualifié de plagiat, mais cela colle bien à la série.
Tout n'est pas à conserver dans cette série, mais cet épisode est bon...
Planche de Sammy, tome 15 : Les gorilles à HollywoodRien de bien nouveau dans cet épisode des gorilles, honnête sans être de très grande facture. Jack est le sosie de Randolf Valentini, caricature de l'acteur ayant réellement existé Rudolph Valentino.
Mais si Jack est un exemple de virilité et de force, Randolph Valentini est un homosexuel aux manières assez poussées.
On pouvait s'attendre à une charge sur le milieu hollywoodien ; en fait, les auteurs se contentent de porter un regard amusé sur le monde des acteurs et de leurs fans hystériques.
Les situations se suivent sans grande originalité, faisant intervenir la mafia de manière régulière.
Au final, un épisode correct mais loin d'être inoubliable.
Nouvelle immersion « pseudo SF » pour les gorilles Sammy Day et Jack Attaway ; ceux-ci doivent escorter un homme qui est devenu une sorte de torche humaine jusqu’au Groenland. Toute ressemblance avec la mode des super-héros années 80 n’est que fortuite…
Rassurez-vous, cependant, Sammy et Jack n’escortent pas une réplique de la Torche Johnny Storm des Fantastic Four, mais un pauvre scientifique victime d’une expérience qui a mal tourné. C’est quand même plus conforme au cahier des charges des albums des gorilles.
Comme d’habitude, le rythme de l’épisode est enlevé, accumulant les courses-poursuites entre gangsters et le duo de détectives. On pourra reprocher un manque de nuances dans les situations, mais l’histoire se laisse suivre agréablement.
De plus, les auteurs créent du lien entre les différents épisodes de Sammy en rappelant au début de l'histoire la situation des gorilles telle qu'on les avait laissés à la fin du précédent album l’élixir de jeunesse. Au dessin Berck retranscrit parfaitement l’ambiance du Grand Nord grâce à son style très dynamique.
Un bon album de la série Sammy qui se déroule dans le milieu du cirque. C’est l’occasion de retrouver certains agents déjà croisés dans l’album panique au Vatican.
Cauvin écrit un scénario plutôt amusant, jouant sur le comique de répétition. Lors de la représentation du cirque, chaque agent à la recherche de la formule du savant Kazamadjove tente en vain de réussir un numéro de la mort mais échoue lamentablement.
L’histoire rappelle un peu les grands moments de l’espionnage lié à la guerre froide dans les années 50 alors que l’aventure se passe à l’époque de la prohibition dans les années 30.
Sammy et Jack assistent souvent impuissants à ce désastre comme les deux ambulanciers qui, eux, sont particulièrement amusés. C’est drôle et le dessin de Berck retranscrit parfaitement l’univers du cirque. Une série un peu oubliée qui mériterait une redécouverte.
Voilà un bon épisode de cette pléthorique série. Comme souvent Kid est mis en avant puisque le titre lui rend hommage.
Kid Ordinn est un piètre joueur de violon et les gens sont prêts à le payer pour qu’il cesse de jouer. L’histoire fonctionne sur un quiproquo puisque Kid reçoit une lettre qui était en réalité destiné à un homonyme Quidordine dangereux hors-la-loi. Kid est persuadé que les gens reconnaissent sa virtuosité au violon et part rejoindre la bande d’un minable bandit sans savoir qu’on le prend pour un autre. L’épisode en 44 planches est plutôt enlevé, assez drôle, même si l’humour reste assez premier degré. L’idée de base a été inspirée à Tibet par Duchâteau. L’histoire a un léger creux au deux tiers de l’album, mais la qualité de la fin rattrape ce passage. Au dessin, Tibet fait dans l’efficacité, réduisant les décors au strict minimum et concentrant son travail sur les personnages.
Cette série peut avoir des côtés sympathiques dans le côté western loufoque ; si l’ensemble de la série n’est pas franchement extraordinaire, il y a quelques bons albums : les disparus du Mirific, le dernier des Bull, Montana Kid ou l’innocent du village entre autres. Malheureusement, ce n’est pas le cas de cette aventure. Tibet a fait appel à Duchâteau qui lui a concocté un scénario bien peu convaincant.
Une nouvelle fois, Kid Ordinn est mis en avant et vole la vedette à Chick Bill. Il est chargé de protéger la banque de Wood City, sans que Dog Bull ou Chick Bill ne lui viennent en aide. Mais il se révèle bien incapable de faire face au bandit local. Cependant, les situations tournent vite en rond. C’est long, c’est lourd et répétitif.
Cela aurait pu s’arrêter là : si au trois quart de l’album les auteurs n’avaient pas tenté une mise en abîme avec l’irruption du dessinateur Tibet ainsi que son éditeur dans la bd. Si l’idée pouvait paraître originale, le traitement sombre vite dans le ridicule et le remplissage. On comprend rapidement qu’il s’agit d’une facilité car les auteurs n’ont pas su conclure leur récit.
Au dessin, c’est efficace, même si les décors sont réduits au minimum.
Dernier épisode du cycle OK Corral (entièrement réalisé par Giraud) qui fut d’une excellente qualité.
Toutes les différentes intrigues qui avaient été mises en place par le scénariste trouvent dans ce tome une conclusion remarquable.
On peut juste regretter que le dénouement du règlement de compte "historique" à OK Corral, entre les Earp et les Clanton, soit un peu trop rapide. Pour le reste, Giraud parvient à conclure brillamment les autres intrigues que ce soit le flash-back de la rencontre avec Géronimo ou l’affaire du tueur en série "Dragon rouge".
Son dessin est comme d’habitude parfait.
Le final de l’album est l’occasion d’une petite dose de cynisme de la part de Giraud.
Décidément, Giraud a choisi de déconstruire le mythe Blueberry. Dans cet album, celui-ci est totalement inactif, puisqu’il ne quitte pas son lit de l’épisode suite à la tentative d'assassinat. Cet album ne fait pas beaucoup avancer l’histoire générale, dont Blueberry semble n’être qu’un personnage secondaire. En fait, cet épisode gagne en intensité quand on lit le cycle (5 albums) en complet et dans la foulée.
Blueberry raconte un flash-back à un journaliste de Boston et une nouvelle fois, c’est très intéressant car Giraud « déshabille » son héros. Ce retour en arrière évoque une rencontre de Mike avec Géronimo avant son incorporation à Fort Navajo. Blueberry y est décrit comme un ivrogne, indigne de l’armée américaine.
Un bon épisode, on regrettera le fait que l’intrigue n’avance pas beaucoup, mais Giraud fait un travail intéressant. Son dessin est toujours aussi excellent.
Pour la première fois, Giraud est seul au scénario et au dessin et, à mon avis, il s’en sort très très bien. Certains ont pu critiquer l’évolution du personnage de Blueberry, le trouvant trop statique ; je trouve cela injustifié. Je pense même que cette évolution du personnage est très intéressante.
On redécouvre un Blueberry, environ dix ans après qu’il ait été blanchi dans l’affaire de l’or de Maximilien. Le personnage a changé, fini les grandes courses-poursuites, il s’est stabilisé à Tombstone, où il est devenu un joueur professionnel.
J’aime beaucoup cette approche du personnage, il ne bouge pas de sa table lors d’une partie de poker haletante. Pendant ce temps-là se joue ce qui deviendra le célèbre règlement de compte à OK Corral. Comme souvent, on est content de rencontrer des personnages ayant réellement existé comme les frères Earp, Doc Holiday ou les Clanton.
On a l’impression que Blueberry est plus spectateur des drames qui se déroulent dans la ville que véritable acteur. Certes, le récit de Giraud est moins limpide que celui de Charlier, puisqu’il multiplie les événements dans des narrations parallèles. Mais, cela permet de faire monter une forme de pression durant tout l’album et d’arriver à une chute finale impressionnante.
Un album exceptionnel à plus d’un titre puisqu’il permit de dénouer l’intrigue de la tentative d’assassinat de Grant, ainsi que celle de l’or de Maximilien.
Comme un dernier hommage, une grande partie du casting de Blueberry est présente : Mac Clure, Red Neck, Dodge, Angel Face, Alister, le président Grant en personne. Charlier conclut avec brio la longue aventure de Blueberry hors-la-loi. Ce sera d’ailleurs le dernier album qu’il supervisera intégralement.
Au dessin, Giraud est revenu à un style plus classique, moins moebusien. Les auteurs font planer l’idée d’une suite, puisqu’à la fin Blueberry part à la recherche de Pearl. Mais c’est une autre histoire.
Un album exceptionnel à plus d’un titre puisqu’il permit de dénouer l’intrigue de la tentative d’assassinat de Grant, ainsi que celle de l’or de Maximilien.
Comme un dernier hommage, une grande partie du casting de Blueberry est présente : Mac Clure, Red Neck, Dodge, Angel Face, Alister, le président Grant en personne. Charlier conclut avec brio la longue aventure de Blueberry hors-la-loi. Ce sera d’ailleurs le dernier album qu’il supervisera intégralement.
Au dessin, Giraud est revenu à un style plus classique, moins moebusien. Les auteurs font planer l’idée d’une suite, puisqu’à la fin Blueberry part à la recherche de Pearl. Mais c’est une autre histoire.
Retour à la grande aventure : Blueberry repart au Mexique pour enfin connaître la vérité sur l'or de Maximilien. Cela nous permet de retrouver l'ignoble Vigo, dans un scénario enlevé et très rythmé.
On a plaisir à découvrir un nouveau personnage perticulièrement réussi Le Tigre, un marquis français qui a combattu du côté de l'Empereur Maximilien et est resté au Mexique pour continuer de diriger une troupe de bandits. Cet homme fait preuve d'une cruauté sans normes.
Au point de vue dessin, comme il a été dit, c'est très particulier. On sent que Giraud devient de plus en plus Moebius. Cet atmosphère donne une ambiance très particulière à cet album. La cascade d'un vert flashy ne colle cependant pas avec les couleurs habituelles de la série générale. Il est à noter que lors de l'album suivant, Giraud-Moebius reviendra à des couleurs plus traditionnelles.
Dernière partie du cycle de Blueberry indien ; un bon album, comme le précédent qui permet de mieux définir la personnalité du lieutenant.
Ce cycle peut paraître, pour certains, moins bon que les précédents ; il n’en est pas moins à mon avis fondamental. Blueberry semble avoir trouvé l’apaisement auprès de la tribu apache.
Il est cependant très attaché à son honneur qu’il veut à tout prix défendre. Blueberry sort de ce cycle grandi, il a sauvé le peuple apache de la menace de l’homme blanc. On est loin des premiers albums qui montraient des luttes entre Indiens et Blancs beaucoup plus classiques.
Charlier renoue avec la course-poursuite chère à ses premiers cycles. On est content de retrouver Mc Clure, Red Neck et Pearl qui avaient disparu depuis leurs trahisons lors de ballade pour un cercueil.
Les méchants sont à leur meilleure forme, notamment le dénommé Eggskull et ses deux terribles chiens Gog et Magog.
Un album satisfaisant qui permet de faire une bonne transition entre le cycle présidentiel et le suivant qui va permettre de dénouer une bonne partie des différentes intrigues.
Cependant, on reste un peu sur notre faim car on ne retrouve pas le même allant que lors des albums 10 à 17.
Après 5 ans d’absence, Blueberry ressurgit dans le mensuel Métal Hurlant. On ressent donc fortement l’influence de Moebius au dessin.
A la même époque Charlier et Giraud avaient lancé dans le même magazine la série Jim Cutlass se déroulant dans le Sud des Etats-Unis.
L’histoire semble marquer un temps d’arrêt, Blueberry s’est caché chez les Apaches de Cochise. Encore une fois, on notera l’influence du cinéma américain chez Charlier qui change de regard sur les Indiens. Blueberry, le paria, choisit de s’allier avec les Apaches. De nouveaux personnages font leur apparition que ce soit Chini ou Vittorio, chez les Indiens. Mais aussi, un personnage ayant réellement existé Wild Bill Hickock qui se retrouve à la poursuite des Indiens. Un bon tome qui marque le début du cycle Indien, peut-être un peu moins dynamique que les précédents. La couverture est très belle.
Fin en apothéose du cycle mexicain. Blueberry, à partir de ce moment, va voir son rôle complètement redéfini. La trahison de ses deux amis sera un événement très difficile à admettre.
La fin de l'histoire se déroulant sur le fleuve est de toute beauté. On notera que Charlier fait une biographie de Blueberry, juste avant d'attaquer ce 5ème tome. On y apprend que celui-ci a combattu pendant la guerre de Sécession, mais aussi avec Pancho Villa et qu'il mourra en pleine grande dépression en 1933.
On voit aussi que les auteurs choisissent aussi d'aller de plus en plus loin dans la violence et cela est sans nul doute dû à l'influence du western spaguetti de Sergio Leone. Un des meilleurs épisodes western de l'histoire de la bd.
Déjà Hors-la-loi, car évadé de prison ; maintenant, Blueberry est suspecté d’avoir voulu tuer le Président Grant, rien que ça.
Le sort s’acharne sur lui. Il est en fait le jouet d’une terrible machination fomentée par de puissants réseaux.
Charlier écrit un scénario haletant, où Blueberry est sans cesse en train de se cacher dans la ville. Il est cependant à noter que Giraud a écrit seul une bonne partie de l'album. Cela s'en ressent sur une bonne partie de l'album qui semble, de ce fait, beaucoup plus rythmé et surtout moins verbeux.
L’humour est présent, notamment lors de la fameuse scène des pompiers. On notera que cet épisode est un des plus violents de la série. Plus rien n’arrête les scénaristes. On est bien loin des premiers albums de la série.
Les deux albums qui viennent marquent, à mon avis, l’aspect paroxystique de la série. Dans le hors-la-loi, Blueberry est suspecté d’avoir volé l’or des confédérés. Il se retrouve libéré en tombant dans une embuscade tendue par des truands.
Blueberry est vraiment seul contre tous, dans ce tome. On est content de retrouver Guffie Palmer qui essayera d’aider Blueberry. Mais de nouveaux personnages inquiétants font leur apparition, notamment le dénommé Angel Face.
Décidément Charlier a le don de créer des personnages tout à fait atypiques. Une nouvelle fois, Blueberry est au cœur d’une grande machination. On en vient à se demander quand ses ennuis s'arrêteront.
L'intrigue s'emballe et ça devient vraiment excellent. Les personnages sont tous guidés par une seule envie : disposer de l'or des confédérés. Charlier ajoute un nouveau personnage Trévor qui détient en partie la clé de l'énigme.
Alors, pas grand chose à dire par rapport au premier tome, c'est dynamique, prenant, on ne s'ennuie pas une seule seconde. Aucun des personnages n'a de motivation tout à fait claire. Chacun cherche à tirer profit de l'autre et les alliances vont se nouer et se défaire.
Cet album est culte à plus d'un titre : tout d'abord, il marque le début du cycle de l'or des confédérés au Mexique. Ici Charlier et Giraud rendent clairement hommage au western de Sergio Leone. On se rappellera l'histoire du Bon, la Brute et le Truand.
Ensuite, le trait de Giraud devient exceptionnel, les décors sont encore plus travaillés. Les personnages ont des gueules magnifiques.
Enfin, l'histoire est à mon avis la meilleure de tous les cycles. Blueberry est au meilleur de sa forme. Il va croiser des personnages tous plus pourris les uns que les autres : Vigo, le gouverneur, Finlay et ses bandits sudistes. Et puis, n'oublions pas Pearl qui fait chavirer le coeur de Blueberry et joue un rôle totalement ambiguë.
Revoilà Greg au scénario, après avoir lâché les brides pour un épisode à Gérad Jourd’hui qui avait signé un honnête album Roubak ultime espoir. Le scénariste semble occulter totalement la saga des Dartz et nous ramène sur la planète Térango, sans que l’on comprenne très bien pourquoi. C’est d’ailleurs un peu gênant.
Concernant cet épisode, il est surtout intéressant pour montrer un affrontement entre deux vieux amis Kala et Luc Orient (qui a les cheveux de plus en plus longs !!!). Kala a été victime du caragal qui l’a transformé en mutant surpuissant. Luc Orient n’hésite pas à pourchasser son ancien ami comme une bête féroce. C’est peut-être le seul véritable intérêt de cet album. Je ne sais pas pourquoi le style verbeux de Greg prend parfois dans cette histoire des tournants un peu grotesques et agaçants.
On retrouve quand même avec plaisir, dans cet album, quelques vieilles connaissances comme Galax Ajh le Téranguien, présent lors du premier cycle. Au détour d’une case on apprend même que Lora et Luc Orient sont officiellement ensemble, ça sent la « subversion »!!!
Au dessin Eddy Paape montre toute son application. Les personnages sont plus expressifs que dans les premières histoires, c’est le cas également des Téranguiens. Voilà, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais ça amusera quelques nostalgiques…
Planche de Luc Orient, tome 15 : Roubak ultime espoirCet épisode est tout à fait atypique, puisqu’il n’a pas été écrit par le scénariste Greg. Il a été édité en 1984 à une époque où Greg avait un peu délaissé toutes ses séries phares, que ce soit Comanche ou Bernard Prince ; la série Luc Orient n’a pas échappé à la règle.
C’est donc Gérard Jourd’hui le producteur de télévision (entre autre de l’émission la dernière séance avec Eddy Mitchell, dont les plus de 50 ans doivent se souvenir) qui est au scénario. Or les rapports avec Eddy Paape n’ont pas dû être simples, puisque celui-ci trouvait que Jourd’hui était encore plus lent que Greg dans la remise du scénario… L’association ne s’est, de ce fait, pas poursuivie.
Autre incohérence, à la fin de l’épisode précédent, on nous annonçait un album au titre « Térango, la planète du grand espoir ». Or Jourd’hui modifie tout : titre en premier et décide de baser son histoire sur un retour vers la planète Roubak qui avait déjà été le lieu de l’album l’enclume de la foudre.
Cet opus permet de mettre un terme au long (un peu trop, d’ailleurs) exode des Dartz. C’est l’occasion de jouer à fond la carte des coups de théâtre, puisque les auteurs nous servent en guest star le retour du charismatique méchant Julius Argos que l‘on croyait mort depuis longtemps.
C’est kitch, mais ça garde un certain charme. De plus, Eddy Paape semble très à l’aise dans cet univers futuriste ; on le sent totalement appliqué et impliqué dans l’imaginaire Space Opera.
Un épisode de Luc Orient qui joue à fond sur le principe du paradoxe temporel, cher à de nombreux auteurs de SF. La planète Térango a subi une explosion nucléaire qui a provoqué une forme de gigantisme accéléré de la faune et de la flore. Par conséquent, ce sont des femmes géantes : les Amazones qui dirigent cet univers inconnu et nouveau pour Orient et sa bande.
Ces Amazones ont asservi les rares hommes de la planète. On sent que Greg s’amuse beaucoup de cette situation. Il en profite pour donner un peu plus d’épaisseur au rôle de Lora qui, d’habitude, jouait la potiche de service…
Concernant le scénario, c’est du pur Space Opera. Ne cherchez pas une quelconque explication scientifique à tout ça. On est dans le grand-guignol. N’oublions pas qu’au fil de leurs pérégrinations, les Dartz ont recueilli, en plus de l'équipe d'Eurocristal : un marquis du XVIIIème siècle, un soldat de Napoléon ou des légionnaires romains… ça laisse songeur !!!
Il faut bien admettre que cette série a un côté quand même fort daté, voire carrément kitch. Mais Greg est un conteur efficace et Eddy Paape semble pendre un réel plaisir dans les aventures extra-terrestres de Luc Orient. Donc, ce tome est à découvrir comme le reste de la série rééditée par Le Lombard…
Voilà le deuxième épisode de la saga des Dartz qui n’est pas sans rappeler la vieille série Galactica qui évoquait déjà l‘exode de tout un peuple. Les Dartz sont à la recherche d’une nouvelle planète où la population voudra bien les accueillir, en l‘occurrence il s‘agit de la planète Térango. Orient, Kala, Lora et quelques humains égarés lors d’un paradoxe temporel les accompagnent…
On pensait que Greg en avait fini avec les longs cycles après l’épisode Térango qui avait occupé les 5 premiers albums ; il semble reparti pour un nouvel arc très SF dans une ambiance de crise inter-galactique.
Certains préfèreront sans doute les épisodes qui se passaient sur Terre, comme 24 heures pour la planète Terre ; mais bon, on ne s’ennuie pas et le scénario est assez bien construit.
Eddy Paape semble prendre un réel plaisir à montrer la planète Roubak en pleine turbulence et peut à nouveau laisser libre cours à son imagination débridée pour inventer la faune et la flore de ce bien étrange univers.
La couverture signée Vance et Coria annonce clairement la couleur ; on y voit la tête d’un humanoïde, ce qui laisse suggérer que le récit va se centrer sur de la pure science-fiction. Après le cycle de Térango, Greg avait centré ses récits sur Terre, leur donnant parfois un caractère plus fantastique que réellement SF, par exemple, dans le cratère aux sortilèges, ou la légion des anges maudits…
Cette fois Greg semble parti pour un nouveau long cycle. Cette histoire joue sur un vieux thème de science-fiction : celui des paradoxes temporels mêlant passé, présent et futur. L’action se passe sur Terre, mais on comprend bien vite que l’on va bientôt connaître de nouveaux univers. Luc Orient fait la connaissance d’une nouvelle race humanoïde en quête de territoire : les Dartz. L’histoire est toujours bien ficelée, même si elle manque un peu de rythme. On comprend surtout qu’il s’agit d’un tome introductif et que Greg est parti dans une nouvelle saga inter-spatiale comme ce fut le cas lors des épisodes de Térango.
Au dessin, Eddy Paape produit un dessin moins figé que dans les premiers tomes et c’est plutôt agréable.
Une série un peu oubliée qui si l’on omet son côté un peu kitch mérite qu’on y jette un œil…
Parfois, je me demande ce qui passait dans la tête de Greg. Celui-ci était capable de passer du western du style "Comanche", à l’humour verbeux d’"Achille Talon" et de nous servir de la science-fiction version "Luc Orient". Rares sont les scénaristes qui sont ou furent aussi éclectiques.
Après quelques épisodes qui avaient plus un côté fantastique comme le cratère aux sortilèges, Greg signe, ici, un scénario totalement SF. Il invente pour cela un monde souterrain où vit la communauté des Hymenoptériens, sorte d’humains décalés du monde terrestre qui vivent dans une sorte de fourmilière géante (« excusez du peu !!!).
Certes, on sent que Greg s’est inspiré des légendes de l’Atlantide ou de certains romans de Jules Verne, mais le côté déshumanisé de cette société d’hommes-fourmis semble bien être le fruit de sa propre imagination. Si l’originalité est au rendez-vous, je trouve que l’histoire manque un peu de rythme et d’action ; de plus, les costumes ont un côté très SF années 60, ce qui rend la série kitchissime.
La couverture de l’album est signée par William Vance et Francisco Coria. Au dessin, Eddy Paape semble prendre un réel plaisir à la tâche, son trait se fait même plus réaliste que dans les premiers épisodes.
Au final, une BD au scénario assez original qui n’est cependant pas le meilleur épisode de la série.
Cet album est sans nul doute un des meilleurs de la série. Eddy Paape le considère même comme son préféré. Après des épisodes purement fantastiques, du style le cratère aux sortilèges ou la légion des Anges maudits, Greg retourne du côté de la SF pure, puisqu’il évoque la menace de l’invasion extra-terrestre.
Il est évident que Greg s’est sans doute inspiré de « la Guerre des Mondes » de H.G. Wells. Cette histoire bénéficie, d'ailleurs, d’un rythme haletant. La conclusion est particulièrement intéressante, puisque les envahisseurs seront chassés par un élément bien « anodin ».
Au dessin, Eddy Paape semble prendre plaisir à la tâche, les décors sont particulièrement chiadés. Par contre, les personnages ont un trait toujours un peu raide. Paape est à son meilleur quand il est dans l’imagination pure : la représentation des extra-terrestres est très réussie. On notera en petite anecdote que la couverture est signée par William Vance.
Un épisode assez visionnaire puisqu’il est centré sur les manipulations génétiques. Greg semble, comme souvent, en avance sur son temps… Il met cette fois au premier plan le docteur Kala du centre Eurocristal qui a presque tendance à voler la vedette à Luc Orient.
Le personnage de Luc Orient, d’ailleurs, m’amuse de plus en plus. On a bien dû mal à croire qu’il s’agit d’un scientifique… On a plutôt l’impression qu’il semble sorti d’une équipe de catcheurs, tant il a un côté expéditif dans tout… Greg a, sans doute, voulu montrer un homme fonceur qui tape d’abord et réfléchit ensuite... A mon avis, d’autres personnages créés par Greg, comme Red Dust dans Comanche ou Barney Jordan dans Bernard Prince étaient bien plus travaillés et caractérisés.
L’histoire est assez bonne lorgnant plus du côté fantastique que SF. Comme toujours, nos héros vont trouver une explication rationnelle à ces phénomènes étranges qui présentent des enfants surpuissants.
Finalement, de toutes les séries de Greg, je crois que c’est celle qu’il faut le plus prendre au second degré. D’après certains, Greg disait qu’il livrait des scénarios humoristiques à Eddy Paape sans que ce dernier le sache. On ne sait pas si cela est une légende ou la vérité ; mais, il est clair que Greg ne croit, sans doute, pas énormément à la cohérence narrative de cette série.
Au dessin, Eddy Paape fait du bon travail (certes, le style a fort vieilli) ; le dessinateur est toujours aussi appliqué, même si son dessin est un peu figé…
Un bon épisode, même si il a beaucoup vieilli. Greg fait du X files, avant la lettre. Cette fois-ci, il montre un village en proie à une psychose collective. Tout cela est la conséquence de l’explosion d’une météorite à proximité du village.
Comme toujours, Luc Orient saura donner une explication rationnelle à cet événement. Après les épisodes téranguiens, Greg expérimente des histoires plus tournées vers le fantastique. C’est intéressant et plutôt bien pensé pour l’époque, mais je dois bien reconnaître que ce genre d’aventures a quand même fort subi l’usure du temps.
Au dessin, Eddy Paape est toujours aussi appliqué, prenant grand soin des décors. On le sent, cependant, moins à l’aise que dans les épisodes purement SF, où il pouvait laisser libre cours à son imagination…
Autre anecdote, on signalera que la couverture a été dessinée par William Vance.
L'histoire très instructive de la chanson engagée de Billie Holiday écrite par Abel Meeropol.
Certes c'est très certainement romancé, mais cette histoire à la confluence des violences faites aux Noirs, du Maccarthysme, de la guerre avec comme toile de fond le jazz est superbe. Ne serait-ce que pour cela il faut la lire.
Il faut saluer le travail du scénariste. Excellente idée et superbe construction. Cependant dans ce livre je n'ai pas ressenti le "souffle du jazz", son impertinence, la créativité sous-jacente. Je pense que la cause en est le dessin peut être trop académique, trop sage. Un peu dommage mais à lire dans tous les cas.
Encore un excellent épisode, comme toujours magnifiquement mis en images. On suit en parallèle plusieurs groupes d'Ours aux motivations diverses et variées, ce qui fait que la lecture est tout sauf monotone.
Les réflexions sur la pratique de la guerre et l'exercice du Pouvoir sont de nouveau au centre de cet épisode et nous amènent à nous poser pas mal de questions. Comme toujours, rien n'est manichéen dans cette série, et c'est l'un de ses points forts.
L'autre point fort réside dans des finals toujours inattendus, et on peut dire que la fin de cet épisode est clairement l'un des meilleurs "cliffhangers" de toute la série (et pourtant la concurrence est d'un sacré niveau) ! Vivement la suite !
Les industries lourdes peuvent entraîner des pollutions mais également des maladies surtout chez les enfants. Il ne faut pas bon vivre à côté d'une usine. Certaines régions industrielles françaises comme le Nord-Pas-de-Calais ont payé un lourd tribut dans le passé...
Voici le récit des centaines d'enfants atteint par le saturnisme, une maladie d'intoxication au plomb entraînant des troubles neurologiques irréversibles. Encore une fois, les puissants ont les politiques et la Justice de leur côté et il faudra beaucoup de détermination aux pauvres familles de victimes afin d'acquérir des droits à indemnisation.
Oui, encore un de ces scandales sanitaires et environnemental qui furent étouffés et que cette BD met à l'honneur pour informer le public tel que nous. La passivité de l'Etat est encore une fois dénoncée non sans raison.
Il faut savoir que l'usine incriminée fait partie d'une des zones les plus polluées de France. L'enquête a été mené par un auteur journaliste et réalisateur de documentaire pour France Télévisions comme par exemple Cash Investigation. A noter également que cet album a remporté à Angoulême cette année 2025 le prix Eco-Fauve. Oui, cela constitue quelques bons gages de qualité.
On se rend compte que les enfants qui ont subi la pollution de l'entreprise Metaleurop ont subi des retards mentaux qui leur ont empêché de faire de grandes études en grandissant. Ils se retrouvent alors au RSA ou bien ouvrier dans l'usine qui les a empoisonnés.
Evidemment, on observe une omerta sur ce sujet peu connu du grand public. Les rares décisions de justice sont passées totalement inaperçues et les indemnisations obtenues au titre d'une vie gâchée peu onéreuses pour le géant du métal.
C'est encore une fois d'une totale injustice au nom de la préservation de l'emploi dans ce bassin ou de la valeur du terrain des maisons dans la zone considérée. Oui, une usine cela fait vivre beaucoup de gens mais cela ne doit pas les faire mourir ! On parle quand même au bas mot de 5815 enfants au moins !
Il faut également savoir que Métaleurop a fermé son site il y a une vingtaine d'années mais la pollution demeure dans les sols avec des niveaux de plomb qui demeurent beaucoup trop élevés. En effet, Glenncore avait fermé l'usine en 2003 sans préavis, ni plan social en laissant sur le carreau 830 salariés.
La dernière scène où notre enquêteur journaliste pose une simple question lors de l'assemblée des actionnaires de ce groupe suisse est édifiante quant à la réaction de rejet. Ils font des milliards de bénéficies et ne dépensent pas un centime d'euros pour procéder à la dépollution afin de préserver la santé des enfants.
Un mot sur le dessin de Sébastien Piquet pour indiquer qu'il réalise une belle BD d'un point de vue graphique. A noter qu'il a travaillé pour les prestigieux Studio Dreamworks aux Etats-Unis ce qui constitue quand même une très bonne référence. Moi, j'ai trouvé ce graphisme tout à fait avenant.
Au final, encore un documentaire bien réalisé qui met en lumière un scandale peu connu touchant à la santé publique. Oui, on peut bien être vert de rage en découvrant l'étendue des dégâts causés sans la moindre compensation !
Enfin, un bon album de Thorgal! C'est le premier album de la série que j'ai vraiment trouvé bon. Quelle histoire triste, d'ailleurs. Le scénario se tient, les dialogues aussi. Même les dessins de Rosinski se sont améliorés. Il n'y a que le laps de temps écoulé entre la sortie du bateau et l'arrivée au village qui me laisse perplexe à la fin de l'album. Aussi, malheureusement, l'album ne peut pas vraiment être lu seul, il faut avoir lu les autres avant pour vraiment apprécier. Le meilleur album de la série pour moi après quatre tomes!
Les premières pages qui résument le tome 1 auraient été mieux utilisées pour approfondir la fin de l'album et tenter de faire disparaître la précipitation visant à ne pas déborder des 62 pages.
Dommage, il y avait de quoi réaliser une histoire intéressante.
J'en ai beaucoup entendu parler de ce premier volet de la série Islander (rien à voir avec Highlander et Christophe Lambert) et il était temps que je m'y plonge à mon tour.
Après lecture, il faut effectivement relever le côté addictif de l'histoire qui se lit avec grand intérêt et ménage des moments très marquants à plus d'un titre. Le dessin de Rouge n'est pas en reste, avec ce côté très réaliste et saisissant, un régal pour les yeux.
Il faudra néanmoins passer sur deux/trois petites facilités d'écriture (personnages qui se retrouvent un peu par hasard, Liam qui survit au froid plusieurs fois) et quelques clichés et bons sentiments de gauche, à savoir le méchant politique proto-Donald Trump, la gentille hippie vivant dans un squat, fermer les frontières c'est mal…
Au demeurant, un excellent début de série, efficace et mené de main de maître.
Ce troisième épisode est excellent et bien dans la continuité des précédents. Les liens avec la série-mère sont très intéressants et l’histoire est vraiment cohérente. Sans être énormément dans l’action, on ne s’ennuie pas dans cet opus, la lecture est très prenante et on a hâte de découvrir la suite.
BD découverte totalement par hasard dans le bouquiniste de ma ville, la couverture m’a attiré l’œil et voyant le nom de Vatine, j’en ai profité pour l’acheter.
Quelle pépite ! Le récit est remarquablement rythmé, les 3 personnages principaux sont de belles ordures, l’humour fait mouche et les graphismes sont splendides.
C’est très convenu, mais parfaitement maîtrisé.
J’espère une réédition prochaine, à l’instar du Angela de Vatine, pour que tout le monde puisse découvrir ce splendide western.
Voici un épisode d'honnête facture des aventures des gorilles Sammy et Jack Hattaway. Cauvin, en créant cette série, s'était inspiré des incorruptibles d'Elliot Ness. L'action se situait dans les années 30 à l'époque de la prohibition.
Une fois n'est pas coutume, Cauvin envoie ses gorilles dans un pays étranger où se mène une lutte pour le pétrole : il s'agit, ici, d'un pays en plein Sahara qui ressemble d'ailleurs plus à un émirat du Golfe Persique.
Les auteurs avaient déjà conduit les gorilles à l'étranger, que ce soit dans les albums Rhum Row, el Presidente ou le gorille à huit pattes (l'un des meilleurs épisodes de la série).
Concernant cette histoire, comme d'habitude, ça flingue dans tous les sens, ça va à 100 à l'heure. C'est dynamique, enlevé, pas toujours d'une grande finesse, notamment dans les situations et les dialogues amenant la lutte entre les deux émirs. On peut penser que Cauvin aurait pu proposer un épisode plus documenté sur la naissance des pétro-monarchies et notamment leur lien avec les grands groupes pétroliers américains, ce ne fut pas le cas.
Le dessin de Berck est lui de bonne qualité.
Une idée originale pour l’époque cette idée du double de Fantasio. On notera un retour remarqué de Zantafio le cousin maléfique. Mais je trouve que l’album a un peu vieilli. C’est d’ailleurs une des rares fois que j’ai ressenti cela en lisant un Spirou.
Au dessin Franquin est toujours aussi précis, notamment avec de superbes dessins d’une course de vélo en montagne, où il fait de magnifiques plongées. On regrettera la quasi-absence du marsupilami, sauf à la fin dans une petite histoire.
Ce qui me gène un peu c'est l'histoire un peu trop policière et parfois trop sérieuse, on ne ressent pas l'humour que l'on trouvera dans QRN ou Zorglub. Cette aventure est un peu moins déjantée que dans les précédents opus.
Un bon album qui n’est cependant pas mon préféré.
Cet album est considéré à juste titre comme le chef d’œuvre de Morris en solo. Bien avant Lee Van Cleef (alias Eliott Belt) ; Morris avait déjà caricaturé un acteur américain spécialisé dans les rôles de méchant : le célèbre Jack Palance.
Son physique longiligne permettait à Morris de faire des dessins d’une redoutable efficacité et de multiplier les effets. Le scénario de cet album fonctionne entièrement sur l’affrontement entre LL et Phil Defer, une sorte de duel à mort. Cela manque quelque peu de surprise, à mon goût. Chose assez inédite, cette histoire est particulièrement violente, puisqu’elle se termine par la mort de Phil Defer ; situation que l’on ne retrouvera plus dans les albums signés par Goscinny. Il est à noter que le personnage de Phil Defer restera longtemps gravé dans les mémoires des lecteurs. Morris fera même un bref rappel à lui dans l’album « Western Circus », puisque Phil Defer apparaît parmi les pires méchants de la série, au côté de Joe Dalton ou Billy The Kid.
A signaler, que l’album présente une autre histoire « Pilules » particulièrement insipide. LL n’y a d’ailleurs qu’un rôle très secondaire.
Un épisode d’Achille Talon dans la lignée du précédent la main du serpent au ton toujours plus fantaisiste. Achille Talon est confronté à un savant fou qui conserve des hommes ainsi qu’une gargouille vivante, depuis le Moyen Age. Si l’histoire bénéficie toujours de bonnes répliques. Le tout est un peu trop bavard et l’histoire traîne en longueur. Lefuneste y tient un rôle particulièrement ridicule. On ne peut donc pas dire que cet album fasse parti des meilleures histoires longues de la série. L’inspiration est peut-être en berne. Il faut dire qu’à cette époque Greg sort une histoire longue d’Achille par an et cela ne se fait pas toujours au prix de la qualité. En même temps, cet album marque un peu une rupture, à partir de là, la suite des aventures du sieur Talon déclinera lentement en qualité.
Amusante cette longue histoire d’Achille Talon qui n’est pas sans rappeler Tintin et les Picaros (en beaucoup plus corrosive, cependant). Greg flingue tout sur son passage. Il s’en prend tout d’abord à la vision ridicule de certains occidentaux (son héros en tête) sur les pays du Tiers-Monde les imaginant totalement arriérés.
Ensuite, il renvoie dos à dos les dictatures en place incapables de gérer la richesse de leurs sols et les guérillas révolutionnaires qui veulent les renverser.
Enfin, cela permet de mettre en avant deux personnages souvent peu développés dans les aventures d’Achille Talon ; celui de l’éternelle fiancée : Virgule de Guillemets à la recherche d’un mystérieux trésor ainsi que celui d’Hécatombe la camériste de Virgule qui avec ses épaules de déménageurs n’hésite pas à affronter tous les dangers de la jungle. On notera la faible place tenue par Lefuneste ou le père d’Achille dans cet album, mais l’ensemble forme cependant quelque chose de très convaincant.
De l’avis de nombreux amateurs des aventures d’Achille Talon, les gags en deux planches sont de meilleure facture que les albums narrant une seule longue histoire. Il est vrai que la production de Greg a été assez inégale de ce point de vue là, oscillant entre le bon ("la main du serpent", "le trésor de Virgule"…) et le moins bon ("Viva Papa", "la loi du Bidouble"). Incontestablement cependant, "le roi des Zôtres" est sans doute une des meilleures histoires longues d’Achille Talon.
Le scénario est assez original et démarre sur un fait cocasse : notre brave Achille se retrouve, bien malgré lui, roi de Zotrland un pays qui ressemble fort à un pays germanique fascisant. Il fera tout pour se faire détester de la population et laisser le trône au jeune Abzurd, un pacifiste idéaliste qui sera bien aidé par Lefuneste.
Les dialogues de Greg sont savoureux et bourrés de multiples références et de jeux de mots très « talonnesques ». On est content aussi de retrouver maman et papa Talon et on en apprend d’ailleurs un peu plus sur leurs passés ; notamment, sur ce cher Alambic Talon, dont Greg laisse supposer qu’il a eu un passé d’anarchiste puisqu’une photo de lui le montre entouré de gendarmes…
Alors si vous ne deviez lire qu’une seule longue histoire d’Achille Talon, ce serait celle-là. Greg y signe un plaidoyer antifasciste burlesque… Seul problème, je ne pense pas que la jeune génération soit encore friande des longues tirades d’Achille Talon et c’est bien dommage…
Blueberry part retrouver Pearl, cela aurait pu permettre de boucler la boucle. Mais, Charlier est mort entre-temps et cela se connaît sur la construction du scénario. On assiste à une véritable farce où tout le monde se courre après, sans jamais réussir à s'attraper. Plus je relis cet album et plus je le trouve maladroit et bancal dans sa structure.
Le scénario est confus et l’humour qui est véhiculé ici ne semble pas propice à ce genre d’histoire. C’est le seul album de la série que je n’aime pas. Il a au moins le mérite de conclure définitivement une saga qui a duré plus de 11 volumes, celui de Blueberry hors-la-loi. Heureusement, Giraud n’a pas abandonné le personnage et l'a même plutôt bien renouvelé dans le cycle suivant : Mister Blueberry.
Après le cycle de Térango, Greg décide de situer ses scénarios sur Terre. L’aspect space opera des premiers épisodes laisse place à un épisode beaucoup plus tourné vers le fantastique. Greg s’est sans nul doute fortement inspiré de la nouvelle de Marcel Aymé « le passe-muraille ». Il expérimente un scénario où Luc et Lorna ont été irradiés par des lumières extra-terrestres, ce qui leur donne des pouvoirs surnaturels, notamment celui de passer à travers les murs.
Voilà la trame de cet épisode de Luc Orient qui manque quand même singulièrement de rythme. Les dessins sont moins étonnants que dans le cycle téranguien. Eddy Paape a moins de place pour laisser libre cours à son imagination car les décors sont entièrement terrestres. On a dû mal à croire à cette histoire de fils de mafioso enlevé par une famille rivale et finalement sauvé par des scientifiques transformés en surhommes. Le mélange policier-fantastique est maladroit.
En définitive, avec cet épisode, Greg entamait une nouvelle phase de la carrière de Luc Orient qui le menait dans des enquêtes à la X Files sur notre bonne vieille Terre. Un album qui souffre du poids des années et qui n’est sans doute pas le plus original de ce grand scénariste qu’était Greg.
Cet épisode marque la fin des aventures téranguiennes de Luc Orient. Le cycle avait débuté quatre albums précédemment et se clôt cette fois-ci de manière tapageuse. Les auteurs nous concoctent du vrai Space Opera (style Flash Gordon, ou plus récemment Star Wars…) avec une grande bataille intergalactique à la clé.
Heureusement, les gentils Terriens triompheront à temps pour sauver la planète Térango…
On ne s’ennuie pas dans cette aventure enlevée qui a, certes, subi le poids des années.
La vision des choses est forcément manichéenne. Les méchants Sectan ou Argos sont très méchants et les gentils Luc Orient en tête, sont pétris de bonnes vieilles valeurs de boy-scouts. La série passait quand même dans le journal Tintin…
Eddy Paape semble très à l’aise dans la description des villes, des forêts de la planète Térango. Son dessin un peu figé se montre plus percutant quand il peut laisser libre cours à son imagination.
Un épisode un rien désuet qui est, cependant, à n’en pas douter plus à prendre au second degré tant Greg aimait brouiller les pistes. Il a plusieurs fois expliqué qu’il avait le sentiment que tout ceci n’était pas bien sérieux et qu’il livrait des scénarios parodiques !!!
Grosse claque.
J'avais il y a fort longtemps vu les albums chez Arboris ,mais jamais franchi le cap.
Là un ami me pose l'intégrale sur mon lit. Je suis en vacances 2 jours chez lui. Le soleil est là. C'est le moment de se jeter à corps perdu dans la lecture.
Pfuittt c'est fort. Le dessin est très "daté " années 90 .Mais il est très bon. Et l'histoire est menée de mains de maîtres. Le scénario est top, mais en plus aucun couac au niveau du déroulé graphique.
Un parfait anti-héros que l'on apprécie au final.
Si peux que l'on soit amateurs de séries télé, on pourrait se dire que pas mal de choses sont déjà traitées, mais ne pas oublier que cette bd est écrite depuis fort, fort,longtemps. Foncez
Un piètre album que cette alerte aux pieds bleus. Morris reprend le scénario à son compte, suite à une absence de René Goscinny. Il nous livre une histoire entièrement dédiée aux Indiens. Cela est, en fait, relativement rare dans la série puisque les albums entièrement centrés sur les Indiens sont finalement assez peu nombreux.
Il est dommage que Goscinny ne signe pas le scénario car celui-ci est vraiment très mince. Il se base sur le siège d’une ville par les Indiens Pieds Bleus. Les gags sont lourds, les personnages secondaires n’ont aucune consistance, que ce soit le shérif ou le bandit mexicain l’un des plus mauvais jamais vu dans l’histoire du cowboy solitaire. Les Indiens sont dépeints de manière très caricaturale et pas très flatteuse. On est bien loin de l’album chasseur de primes qui montrait les Indiens plus victimes qu’oppresseurs. L’histoire semble enchaîner les situations sans liens vraiment évidents, jouant sur l’action à outrance.
En anecdote, on notera une réplique de Jolly Jumper qui n’avait plus parlé depuis l’album Dick Digger. Morris montre encore quelques morts, ce qui sera banni de ses futures histoires. En définitive, un album particulièrement dispensable qui n’apporte rien du tout à la série.
et album marquait un changement d'éditeur pour la série, puisqu'à l'époque "Lucky Luke" passait de Dargaud à Lucky productions, une société créée pour Morris. Cela marquait le grand retour des Dalton qui n'avaient été, dans les années 80, que des acteurs secondaires de certains épisodes comme Fingers ou La fiancée de Lucky Luke.
L'album est moyen, ce n'est pas ce qui se fera de pire avec le cowboy solitaire, mais ce n'est pas non plus inoubliable. L'histoire, écrite par le duo Fauche et Léturgie, rappelle un peu trop certains opus célèbres comme la guérison des Dalton... On a l'impression que cette histoire d'amnésie n'est pas exploitée à fond. On est, cependant, content de retrouver Ma Dalton, même si le passage est un peu court.
Rantanplan ou Averell sont toujours aussi stupides, le premier se prenant pour un chat. Mais voilà, ça tourne en rond, les situations se répètent. Le personnage du gouverneur est agaçant. Le dessin de Morris décline, on ne voit plus de vastes plans d'ensemble et les décors sont réduits au plus simple appareil. Jolly Jumper ne parle pas et ça manque à l'humour.
Au final, un album moyen que l'on conseillera uniquement aux seuls vrais fans.
Cette histoire a mis très longtemps à paraître en album. Il a fallu attendre les années 80 pour la découvrir alors qu'on assistait à un certain renouveau de la série avec le retour de Choc signé Desberg. L'épisode initial date de 1958 et était paru dans le journal Spirou, juste après Plein Gaz et avant le départ de Will chez les concurrents du Lombard. Pour une fois, dans la période Rosy, celui-ci ne fait pas appel au méchant de service alias Monsieur Choc. En fait, l'histoire avait été écrite avant l'apparition de Monsieur Choc et Rosy la gardait dans un tiroir.
C'est donc un album qui a une trajectoire assez particulière. De plus, cette histoire ne comprend qu'une vingtaine de pages, il a donc fallu combler les manques avec quelques courts récits signés Tillieux et Desberg.
Concernant le scénario, la seule originalité vient du fait que l'histoire se passe au Japon, parce qu'à part cela on s'ennuie un peu au fil des pages. Nos deux compères ont dû mal à nous divertir dans cette histoire de fantômes au pays du soleil levant.
Au dessin, par contre, Will est impeccable, il commence à créer des cadrages et des prises de vue très dynamiques.
Des trois histoires scénarisées par Desberg reprenant le personnage de Choc, je trouve que celle-ci est la plus aboutie et la mieux construite. Le scénariste renoue avec le début de la série et montre Choc à la tête de l’organisation la main blanche comme dans l’album numéro 4. De manière assez surprenante, cependant, Choc n’apparaît qu’assez tardivement dans cette aventure, mais son entrée en scène est pour le moins tapageuse.
Malheureusement on perd la fraîcheur et l’humour des premiers tomes signés Rosy et les dialogues de Desberg sont moins bons que ceux de Tillieux. L’histoire a un ton très adulte et est même assez violente. Tif et Tondu s’opposent au début de l’album sur la piste à suivre pour retrouver le repaire de la main blanche. Cela donne lieu à un passage où la narration de Tondu est un peu lourde.
On retrouve la belle et vénéneuse Gina déjà présente dans Choc 235 qui semble faire tourner la tête de Tondu. Desberg semble très influencé par les films de James Bond comme le prouve une nouvelle fois la scène finale. Au dessin Will, reste efficace, même si il est sans doute un peu moins concerné par la série, les décors de jungle sont toujours très bien rendus tout comme la transposition graphique des quartiers interlopes d’Asie.
On est à mille lieux de l’époque Rosy, les personnages ont évolué en bien ou en mal. Chacun se fera son opinion…
Planche de Tif et Tondu, tome 28 : MétamorphosesCet album est écrit entièrement par Stephen Desberg qui prend la relève de Tillieux, auparavant il n'était que co-scénariste. Le début de l’album est assez réussi, jouant sur cette petite touche de fantastique propre à la série. Mais l’histoire s’embourbe vite dans un récit abracadabrantesque et bien peu crédible.
Desberg propose une vision de l’Afrique assez traditionnelle, même s’il il le dit lui-même, il n’y a pas encore mis les pieds à cette époque.
Le problème de cet album vient de la fin bâclée et totalement ridicule lorgnant de manière bien peu convaincante vers la science-fiction et expédiée en trois planches.
Au dessin, Will reste très bon. On notera au détour d’une case l’hôtesse de l’air Natacha, clin d’œil à la série de Walthéry.
Si Tillieux est encore crédité au scénario, il n’a, en fait, participé qu’aux quinze premières planches. Le scénariste est mort dans un accident de voitures et n’a pas pu superviser la totalité de l’album. Desberg est donc seul aux commandes sur la quasi-totalité de l’album. L’histoire démarre bien dans une atmosphère assez inquiétante, laissant planer un mystère constant.
Desberg s’est bien documenté sur la région de Valpone au-dessus de Menton. Picturalement, Will retranscrit parfaitement les paysages du col de Tende.
Dans son scénario, Desberg semble aussi faire indirectement référence aux tensions politiques de l’époque. Le groupe des passe-montagnes n’est pas sans rappeler les organisations terroristes d’extrême-gauche des années 70. On trouve aussi un émir du pétrole qui apporte la caution comique- parfois un peu lourde- et rappelle inévitablement la période des chocs pétroliers.
L’histoire est toujours très bien maîtrisée, pleine de rebondissements, mais la fin paraît bâclée et l’explication de la présence de ses passe-montagnes semble parfois un peu légère voire franchement ridicule. On a l’impression que Desberg n’a pas voulu aller trop loin dans cette histoire de terrorisme et que, de ce fait, il a dû terminer son histoire en inventant cette fin à l’eau de rose.
Cet album marque l’arrivée de Desberg au scénario. Celui-ci a collaboré avec Tillieux qui à l’époque éprouvait une certaine lassitude pour ses séries. Desberg n’a cependant jamais eu de contact avec Will sur cette histoire ; Tillieux se chargeant de faire le lien.
Cette aventure de Tif et Tondu est sans doute la seule écrite entièrement à quatre mains. Lors de la suivante Tillieux ne supervisera que les quinze premières pages.
Concernant le dessin : c’est impeccable, Will retranscrit avec talent les poursuites en voiture de très belle manière. Le scénario ressemble quand même beaucoup à ce qu’a toujours fait Tillieux. C’est, d’ailleurs, lui qui a imposé à Desberg de placer l’action en France, en Ardèche, plutôt qu’aux Etats-Unis.
L’histoire est plutôt agréable à suivre, sans réel temps mort. Le scénario est purement policier, il n’y aucune touche de fantastique si propre à la série et c'est un peu dommage. Tif, encore une fois, passe au second plan et constitue l’élément comique. Les voitures, les décors respirent pleinement la France des années 70.
Tif et Tondu s’étaient déjà retrouvés impliqués dans une affaire de sport automobile, au moment de l’album plein gaz signé Rosy. Desberg choisit, donc, de retourner aux sources et invente le GPS avant l’heure. Certains trouveront, de fait, cet album quelque peu obsolète, tant les équipements électroniques de nos voitures font aujourd’hui partis de notre quotidien ; mais l’album garde une certaine fraicheur et un excellent rythme.
Les scènes de formule un sont fabuleusement retranscrites par Will qui semble prendre plaisir à imaginer un grand prix de Monaco fort mouvementé. Tif vole la vedette à Tondu dans la première partie de l’album et se montre un pilote redoutable.
On regrettera une deuxième partie qui se déroule à New York (ville que nos deux héros semble apprécier) un peu moins passionnante avec un tournoi de tennis soporifique.
La fin de l’histoire semble une nouvelle fois un peu trop hâtive. Il faut préciser que de petites histoires complémentaires permettront une conclusion de cet album. Longtemps dispersées dans différents ouvrages, On peut les retrouver aujourd’hui dans l’intégrale tome 9 de Tif et Tondu « innombrables menaces ».
Desberg tente encore de moderniser les personnages les montrant en début d’aventure en proie à des problèmes financiers. Tif, quelque peu inquiet rêve même d’un mariage avec une employée de bureau. Clin d’œil amusant au cours de ce mariage, on voit quelques uns des personnages phares de Will comme "Isabelle", Calendula, l’oncle Hermès et même Monsieur Choc qui préfigure son retour.
On a souvent dit que Desberg n’avait pas été aussi bon que ses prédécesseurs Rosy et Tillieux dans les scénarios de Tif et Tondu. Cette histoire est, cependant, l’une de ses plus belles réussites, même si elle contient encore quelques défauts.
Cet album peut être séparé en deux temps. La première partie a une connotation policière et rappelle certains grands albums de la série signés Tillieux comme le roc maudit.
La deuxième partie de l’histoire se déroule au Mexique et consiste en une chasse au trésor, mâtinée de légendes mayas. On regrettera une nouvelle fois une fin un peu bâclée ; peut-être que l’histoire aurait gagné avec une dizaine de pages en plus.
Desberg tente de moderniser les personnages en montrant Tif dragueur invétéré. Mais la tentative est un peu ratée et les gags qui en ressortent sont souvent lourds.
Autre anomalie, la couverture qui n'est à mon sens pas du tout représentative de l'album et c'est fort dommage.
Au dessin, Will semble s’amuser à dépeindre le décor mexicain et la scène dans le sanctuaire est particulièrement dynamique.
Au final, un bon album, un des meilleurs de Desberg sans aucun doute.
Je crois que cette histoire est une des plus mauvaises avec la poupée ridicule qu’il m’ait été données de lire du duo Tif et Tondu.
Le scénario est assez peu crédible et extrapole sur l’idée qu’Hitler ne serait pas mort et vivrait en Amérique du Sud. Un groupe de fidèles nazis se tient au côté de l’homme mourant et cherche un mystérieux élixir de jouvence pour le sauver et le rajeunir.
On sent que Desberg a été influencé par Indiana Jones et ses nazis d’opérette. Mais la comparaison s’arrête là car l’histoire est d’une lourdeur extrême et Desberg n’est pas Spielberg…
Les gags sont lourds et répétitifs ; Tif est ainsi transformé en jeune garçon tout comme Hitler, il se montre encore une fois un dragueur invétéré. Les auteurs ont également eu des problèmes avec la censure à cause d’une caricature de Serge Gainsbourg un peu trop appuyé pour symboliser un juif new-yorkais.
Comme toujours, le scénario de Desberg se décompose en deux parties : une première partie qui montre les Nazis à la recherche du venin d’un serpent mystérieux en Amazonie et une deuxième qui consiste en une chasse au trésor en Afrique. Cela est assez rythmé certes, mais le tout manque de cohérence.
Petit clin d’œil, la dernière case de l’album a été changée car on voyait Tif en statue dans la jungle amazonienne, entourée d’Amazones le considérant comme un demi-dieu chargé de perpétuer l’espèce ainsi que des enfants criant papa. Cette case diffusée dans Spirou a été expurgée de son contenu un peu trop sexuel lors de la parution en album.
Une bande dessinée puissante et bouleversante. Les personnages sont complexes et profondément humains, les dessins superbes et expressifs, et l’histoire, à la fois prenante et instructive, ne laisse pas indifférent. Un véritable coup de cœur, autant sur le fond que sur la forme.
Quel dommage le format comics pour un graphisme si fin, détaillé et époustouflant ! Je vais voir avec l'intégrale apparemment plus grande car là c'est illisible sauf avec une loupe...
Je n'ai pas pu suivre l'histoire ni les dialogues, simplement apprécié la prouesse du dessinateur.
Lamentable de voir comment l'oeuvre de Morris et Goscinny a été réduite à néant dans les années 90. Fauche et Léturgie se démènent comme ils peuvent pour essayer de sortir une histoire quelque peu originale, mais rien n'y fait. On s'ennuie d'un bout à l'autre.
Alors, bien évidemment on nous ressert les Dalton, c'est une valeur sûre... Mais l'histoire totalement burlesque manque cruellement de cohérence. Les Dalton doivent se rendre à la noce d'un shériff qui, jadis, les a mis en prison. Mais, ce pauvre shériff n'est plus que l'ombre de lui-même, usé par l'âge. Heureusement Lucky Luke est là !!!
Au début de l'album, on ressort même des tiroirs Ma Dalton. Mais rien ne va plus... L'évasion des Dalton manque carrément d'imagination ; l'humour répétitif est lourd et sans intérêt à l'image de la mariée qui pleure sans arrêt. Le dessin de Morris use à fond de la photocopieuse...
On se demande par moment pourquoi les auteurs ont voulu à tout prix continuer l'exploitation d'une des meilleures séries de la bande dessinée franco-belge. Relisez plutôt l'album Ma Dalton et vous verrez à quel point cet album est de loin l'un des plus insipides de l'histoire du cowboy solitaire.
Série lancée sur le modèle du Petit Spirou, sauf que ça n'a pas si bien marché. Pearce est en fait le pseudo des deux trublions Yann et Conrad, les auteurs des Innommables. Conrad s'est d'ailleurs chargé entièrement du dessin. Au scénario Yann est associé à Léturgie. Après quelques problèmes avec Morris, la série n'a compté que deux albums.
Ce premier tome est plutôt réussi, on retrouve toute la verve de Yann et son humour parfois virulent. Les références sont nombreuses, comme celle qui est faite au film la leçon de piano de Jane Campion. Le personnage de Kid Lucky est plutôt amusant. C'est un véritable garnement qui n'en fait qu'à sa tête. Sa relation avec Old Timer est tout à fait sympathique. Le scénario est dynamique, on ne s'ennuie pas une seule seconde. On en vient même à regretter que ce ne soit pas ce duo + Léturgie qui ait repris la série principale Lucky Luke.
Yann est au scénario de ce tome, on aurait donc pu s'attendre à du très bon, tant le scénariste des Innommables a un côté corrosif.
Or l'album est juste honnète et pas inoubliable, cependant il reste bien supérieur à la production des années 90. A l'époque Morris avait déjà fait appel à Yann et son acolyte Conrad pour les aventures de Kid Lucky. Mais l'entente n'a pas duré. Yann racontait d'ailleurs que sur l'album le Klondike, Morris lui refusait constamment ses gags.
En ce qui concerne l'histoire, on est content de retrouver Waldo et Jasper que l'on n'avait plus revu depuis l'album le Pied-Tendre. Le côté historique de la ruée vers le Klondike est plutôt original et amène du dépaysement. Mais, les auteurs n'expliquent pas comment LL et Waldo ont su que Jasper avait disparu. Les situations et les personnages secondaires sont plutôt intéressants, mais ce n'est pas toujours hilarant.
Au dessin, c'est du Morris des années 90, il n'y a plus de plan large, les décors sont relativement pauvres, alors que les cimes enneigés du Klondike auraient pu être magnifiques.
Au final, un album qui se lit bien, mais qui est un peu décevant.
C'est dans les années 90 que fut produite la pire période des aventures de Lucky Luke. Cet album ne déroge pas à la règle. Morris poduit des albums à la chaîne, sans vraiment peaufiner les décors et ça se ressent à chaque page.
Le scénario est très léger et fait à peine sourire. On aurait pu apprécier de revoir Calamity Jane. Or cet album tombe dans une histoire indigente qui n'arrive jamais vraiment à décoller. Si Lo Hartog Van Banda avait réalisé un assez bon album Fingers 10 ans avant, malheureusement, il ne récidive pas.
Un conseil, lisez plutôt le Calamity Jane de la période Dupuis.
Un album convenable pour la production des années 80 ; à mon avis, le meilleur des scénaristes Fauche et Léturgie. Ce fut d’ailleurs le dernier à être édité par Dargaud en 1988, avant la création de Lucky Production.
Cet album est un hommage évident au dernier scénario de Goscinny : le fil qui chante. Il se situe chronologiquement avant l’apparition du télégraphe. D’ailleurs la fin du Pony express, avec Buffalo Bill est une référence évidente au début de l'album le Fil qui chante.
Je trouve cependant que les scénarios de Fauche et Léturgie se ressemblent un peu tous. Une nouvelle fois, on reprend le thème du trajet à embûches, comme dans Sarah Bernhardt. Encore, une fois, un groupe de personnes veut tout faire pour empêcher le Pony Express de réussir. Dans l’album le Daily Star, c’étaient les commerçants qui s’en prenaient au journaliste H.P. Greely ; ici, ce sont les employés de la compagnie de chemins de fer rivale du pony express qui font tout pour multiplier les problèmes.
Hormis ce petit défaut, on ne peut qu’encourager à lire cet album qui est bien meilleur à ce qui se fera dans les années 90.
Un album que j'appréciais bien plus jeune et que je trouve aujourd'hui un peu limité. Bob de Groot scénariste de Léonard ou Robin Dubois signe le scénario.
Je trouve l'humour un peu lourd dans cet album. L'idée de départ est assez originale, puisque on découvre les frères Caille inventeurs de la machine à sous (constat historique). LL est chargé de les escorter dans leurs périples à travers le Far West pour vendre leur machine. Donc, une nouvelle fois, c'est le thème du road movie qui est utilisé.
On remarquera une caricature de Louis de Funès en méchant, se servant de son acolyte comme cheval. Mais l'album, bien qu'assez rythmé, manque d'un scénario très solide et de moments d'humour inoubliables.
Planche BD Lucky Luke, tome 53 : Fingers Chronique de l'album : Encore un nouveau scénariste pour une aventure de Lucky Luke. Celle-ci est d'honnête facture, même si le personnage de Fingers aurait pu être encore mieux exploité.
L'album tient entièrement sur ce personnage de prestidigateur, sans doute caricature de Mandrake le magicien, et un peu d'Arsène Lupin.
Lucky Luke affronte un adversaire complexe, qui oscille entre les actes généreux : la capture des Dalton, la politesse vis-à-vis des femmes et des actes plus répréhensibles. Il profite de la magie pour voler la communauté.
Pour la première fois, les Dalton sont utilisés comme des faire-valoir au profit de Fingers. Même dans l'album la guérison des Dalton, leurs présences étaient beaucoup plus marqués face au professeur Himbergeest.
Si l'histoire commence bien, la fin est un peu bâclée. La scène chez les Indiens est plutôt ratée.
Deuxième scénario de Fauche et Léturgie, à mon avis meilleur que Sarah Bernhardt. Le sujet : la presse et ses balbutiements est plutôt intéressant et bien documenté.
Cependant, je trouve toujours l'humour un peu lourd. Les adversaires de Greely : une bonne partie des notables de la ville de Dead End City, m'ont copieusement ennuyé. Ceux-ci inventent les pires stratagèmes pour faire chuter Greely et cela vire parfois à un comique de répétition plutôt navrant.
On remarquera en petite anecdote un hommage à Albert Londres, un des pionniers du journalisme en la personne de Pipo.
Cet album est un des plus mature de la série. Pour la première fois, l’ennemi des Gaulois est sournois et semeur de troubles. Il est donc très difficile à battre, même avec la potion magique. Ce Romain envoyé par César use de la psychologie pour semer la discorde dans le village. L’aspect paisible et tranquille du village semble se disloquer. Astérix est ainsi suspecté d’avoir vendu le secret de la potion aux Romains car on l'a vu ramener un vase. Cet épisode a donc pour thème le doute, la manipulation psychologique, la rumeur qui peuvent faire parfois bien plus de mal que la violence physique.
Cet album garde cependant un humour tout à fait original, jouant toujours autant sur les jeux de mots ; de même, le gag du bouclier d’Abraracourcix est un grand moment.
On notera quelques spécificités, l’acteur Lino Ventura est caricaturé en centurion Caius Aérobus ; enfin, c’est la première fois qu’apparaît la plantureuse femme du doyen Agecanonix.
Très déçu par cet album.
On passe les 16 premières pages à préciser le contexte historique sous forme de dialogues entre protagonistes qu'on a du mal à reconnaître.
Et après? ... Bah... Ils meurent tous.
Et après? ... Bah ... C'est terminé :/
La tentative de mettre un peu de dramaturgie avec la première et le deux dernières pages est un pétard mouillé.
La post face est intéressante mais ne suffit pas à combler la vacuité de cet album.
Née dans la rue où elle rapine, Glannes est prise sous l'aile de l'utopiste Jean-Baptiste GODIN (des poêles Godin!) et passe son enfance/adolescence sous sa protection à Guise (Picardie).
Adulte, elle retourne à Paris où elle mène une vie borderline (en ouvrant un bordel et accueillant divers truands) et s'inspire de la bonté de son mentor en étant aux petits soins pour ses pensionnaires.
Mais ça ne plait pas à tout le monde et les ennuis commencent...
Le nôtre aussi, d'ennui, car on a du mal à se situer dans l'histoire. Beaucoup de personnages sont présentés un peu comme s'il se préparait une saga, sauf que l'ensemble est annoncé en 2tomes.
Il y a du rebondissement, de l'action, mais sans qu'on comprenne trop pourquoi. Le dessin et le découpage sont plaisants mais peinent à couvrir un scénario compliqué.
De bons côtés, mais pas un coup de coeur.
En 1957, Macherot travaille, depuis un certain temps, sur la série Chlorophylle dans le journal Tintin. En ayant assez de voir ses personnages évoluer dans des décors champêtres lors des trois premiers albums ; il décide d’emmener Chlorophylle et Minimum sur l’île de Coquefredouille, dans un cadre parfaitement urbain. C’est l’occasion pour Macherot d’habiller ces personnages et de signer ce qui constitue sans nul doute un chef d’œuvre oublié de la bd franco-belge.
Macherot construit une société parfaitement cohérente, où règne le bon roi Mitron XIII. Les bêtes féroces n’ont jamais mis les pieds sur l’île et cela a permis de construire des cités accueillantes, où les souris vivent en paix avec les oiseaux.
Mais, Anthracite le pire ennemi de Chlorophylle et Minimum a réussi à amener sur l’île deux redoutables prédateurs : les croquillards. Ceux-ci se livrent à une sérieuse entreprise de destruction afin de préparer la réussite financière d’Anthracite, toujours à la recherche du pouvoir. Les morts vont d’ailleurs se succéder. Il faut savoir que cette bd a été éditée vingt ans après seulement par Glénat, parce que l'épisode avait été jugé trop violent par le Lombard. Il faut dire qu’Anthracite est un vrai méchant, bien plus sournois et calculateur que les méchants que l’on trouvait dans la bd franco-belge de l’époque. Les Dalton, à titre de comparaison, sont plus bêtes que méchants.
D'ailleurs, Il est intéressant de noter certains parallèlismes avec la série Lucky Luke notamment sur la lâcheté de la population face aux croquillards. Macherot peint de très belle manière la nature humaine et cela n’est pas sans nous rappeler la période de l’Occupation allemande et les réactions contrastées des populations. De même, les erreurs de l’armée de Coquefredouille sont assez savoureuses.
Pour conclure cet ouvrage est difficile à trouver, mais il est incontournable et il serait bon que les éditions du lombard qui avaient commencé à rééditer Chlorophylle dans la collection Millésimes ne s’arrête pas en si bon chemin…
Un album qui se centre sur les guerres contre les Indiens. L'intrigue du cheval de fer devient secondaire. Un nouveau personnage apparaît le général Alister, dit "Tête Jaune" qui n'a aucun respect pour les Indiens et va à l'encontre des traités de paix. Ce personnage n'est pas très éloigné du Colonel Thursday de Fort Appache (John Ford), ils ont tous deux la même détermination et la même haine vis-à-vis des Indiens.
Si le premier cycle considérait clairement les Indiens comme des ennemis, celui-ci prend plus de recul. Charlier montre aussi l'incapacité des généraux américaux à faire la paix et prend presque parti pour les Indiens. Le manichéisme n'est plus de rigueur. Blueberry navigue dans ce marasme en exécutant comme toujours des morceaux de bravoure.
Au dessin Giraud exécute de superbes planches enneigées et ne cesse d'affirmer son trait.
J’aime beaucoup cet album qui fait preuve d’une grande originalité. On quitte les champs de bataille de l’Est pour la haute mer et cela donne lieu à d’excellents moments.
L’histoire démarre sur les chapeaux de roue avec ce procès où Blutch s’en donne à cœur joie. Ensuite, la mission qui les mène au bateau la Rose de Bantry est passionnante. Les auteurs jouent sur le comique de répétition avec la méprise de Blutch qui prend un passager du nom de Kavanagh pour l’homme qu’il recherche Hogan. Celui-ci était chargé de sceller une alliance entre Napoléon III, la Reine Victoria et les confédérés. Le capitaine du navire est un personnage secondaire très intéressant, sorte de tyran, que seul l’argent attire.
Enfin, la fin est excellente comme souvent dans la série et est un hommage non voilé à l’album Les cavaliers du ciel.
Vraiment un excellent album qui n’a qu’un point faible, à mon avis (voir plus bas). Les auteurs s’étaient déjà amusés au retour en arrière sur Blue Retro. Ils rééditent l’expérience ici, mais avec plus de réussite. L’intérêt de cet album est de nous montrer l’enfance de Blutch par le regard d’une sorte de père adoptif Doc, un ivrogne notoire. On se rend compte que son enfance n’a pas été facile. Même Chesterfield éprouve de la compassion pour son comparse. La narration adoptée par les auteurs est très intéressante car elle laisse planer un doute, le Blutch dont Doc parle est-il bien le Caporal Blutch que nous connaissons tous ?
Seule la fin m’a un peu déçue car on ne comprend pas pourquoi Blutch qui avait l’occasion de déserter une bonne fois pour toute l’armée revient au camp. Enfin, hormis ce petit point négatif, cette histoire fait preuve d’une grande maturité. Il est bien dommage que les auteurs n’aient pas gardé la qualité scénaristique de cet épisode pour les albums suivants.
Très bon album sur le thème une nouvelle fois de la lâcheté des habitants de l'Ouest. Mais cette fois, c'est bien un régime autoritaire qui se met en place sans que les habitants ne résistent. Certains y trouvent même leur compte. Alors que les habitants de la ville prennent au départ Smith pour un doux dingue, ils retournent tous leur veste, quand le faux empereur fait son coup d'Etat. Seul Lucky Luke et le juge Barney gardent leur esprit critique.
Cet album est aussi sympathique pour sa petite touche d'exotisme, les costumes font clairement référence aux armées napoléoniennes. On évoque également les grands souverains européens de l'époque que ce soit la reine Victoria ou le Kaiser.
Il est à noter que le personnage de Smith est inspiré d'un personnage nommé Norton qui n'avait pas cependant la fortune du premier.
Le thème de cet album est la psychanalyse et c'est plutôt original. Il est à noter que l'album a été pré publié dans le Nouvel Obs, Goscinny a sans doute choisi le sujet en rapport.
Le professeur Otto Von Himbergeest est le personnage central de l'histoire, il se propose de guérir les Dalton par la psychanalyse. Si Averell est très réceptif aux théories du professeur, ce sera plus dur pour Joe.
Encore une fois, Lucky Luke est mis à mal, le professeur le pousse dans ses retranchements, dans son inconscient. Cela donne lieu à d'excellentes scènes. Si en plus, Rantanplan goûte à la psychanalyse, que demander de plus.
Si cet album marque l'apogée du tournant adulte de la série, je trouve qu'il perd un peu la fraîcheur des albums des années Dupuis. Un incontournable, cependant.
Un album qui reprend le même principe que Billy The Kid, mais en un peu moins bien, à mon avis. Depuis longtemps, Goscinny s’intéressait aux frères James, on avait d’ailleurs pu voir des préfigurations du personnage de Jesse James, dans deux albums : LL contre Joss Jamon et Billy The Kid. Ici, les auteurs flanquent Jesse James, de son frère Frank et de son cousin Cole Younger. Le personnage de Frank est d’ailleurs le plus intéressant des trois : il ne cesse de citer Shakespeare de manière totalement caricaturale, se croyant intellectuel. Jesse est lui une sorte de Robin des Bois des temps modernes, sauf qu’il a une conception bien à lui du système de voler aux riches pour donner aux pauvres. Une nouvelle fois, le thème de la lâcheté des habitants de l’Ouest est abordé, c’est un peu dommage. Cependant, cet album est très agréable à lire et reste d’un très bon niveau.
Un album important de la série, puisque ce fut le premier à être pré publié dans Pilote. Cependant, je ne le trouve pas aussi bon que les 3 précédents. L’arrivée dans Pilote permet aux auteurs d’insérer des femmes aux attraits charmeurs pour la première fois : c'est la troupe de Lulu Carabine. C’est aussi la première fois qu’il y est question d’amour entre deux des frères Dalton et la chanteuse de saloon Lulu Carabine. Une nouvelle fois, les auteurs partent sur un postulat intéressant, les Dalton vont administrer une ville de truands et Lucky Luke va les y aider pour mieux les piéger. Même si l’album regorge de scènes amusantes, surtout grâce à Averell ou Joe. Je trouve qu’il tombe parfois dans quelques petites facilités scénaristiques.
Le pied-tendre est un des meilleurs albums de Lucky Luke. On sent que la série atteint sa pleine maturité. Ce sera le dernier album à être pré publié dans le journal Spirou. L’histoire est une des meilleures analyses de l’arrivée des immigrants aux Etats-Unis. Le vieux Baddy a disparu et c’est un jeune Anglais de noble famille ; Waldo Baldmington son dernier parent qui héritera de son domaine. Les auteurs en profitent pour faire de l’humour en opposant bien sur les codes de la vieille aristocratie anglaise et les rudes mœurs de l’ouest. Waldo est associé à son valet, digne représentant des clubs victoriens. Ce qui est intéressant, dans cet album, c’est aussi sa « noirceur », les jurés sont corrompus, l’étranger est victime de brimades. On sent que Goscinny commence à toucher des thèmes plus sérieux. Ceci avait déjà été entrevu dans le précédent album. La fin est d’ailleurs assez cynique.
Il s’agit du dernier album édité par Dupuis, mais ce ne fut pas le dernier à être prépublié dans le journal Spirou. Nouvelle escapade à l’étranger après les Dalton dans le blizzard, cette fois Lucky Luke et les Dalton se rendent au Mexique. Le résultat est à la hauteur de nos attentes. C’est vraiment très drôle, on a affaire ici à un petit chef d’œuvre d’humour.
Le truand local est une parfaite caricature des bandits mexicains que l’on pouvait voir à l’époque dans des films comme les 7 Mercenaires.
C’est à mon avis dans cet album, que les Dalton, surtout Averell et Joe, sont exploités dans toute leur splendeur. J’ai en souvenir cette scène où Averell mange un bol de terre cuite, ou quand il demande sans arrêt quand est-ce qu’on mange dans la langue locale. Ce qui donne un cucamekiki approximatif. Rantanplan découvre son adversaire le plus redoutable : un chien doué d’une intelligence EXTRAORDINAIRE.
Pour toutes ces raisons, il serait bon que vous lisiez cette formidable histoire.
Ce n'est pas l'album que je préfère de la période Dupuis. L'histoire n'est pas inintéressante, une ville qui a connu la fièvre de l’or puis s’est éteinte, mais c’est loin d’être la plus drôle. Par contre, il faut noter que les auteurs cherchent à approfondir le caractère des personnages secondaires. Le cas de Powel, le vieux chercheur d'or, est intéressant, car il a un rôle relativement ambigu, ni vrai gentil, ni vrai méchant, mais plutôt désabusé.