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Les avis de - Shaddam4

Visualiser les 748 avis postés dans la bedetheque
    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:36:41

    Après deux premiers tomes plutôt engageants ma découverte a été freinée par un tome trois que j’ai trouvé assez faible en se cantonnant à de l’humour très nippon et en laissant complètement de côté tout antagonisme liés à l’assassin Ishval ou à la mystérieuse méchante alchimiste déjà entrevue plusieurs fois subrepticement. Hormis une séquence en mode thriller avec l’un des officiers de l’armée, on a un rythme assez lent très axé sur les relations entre personnages, les bons sentiments un peu mièvres, avec toujours ces arrière-plans très dépouillés… avant le départ des frères Elric vers leur maître.

    Alors que je m’interrogeais sérieusement sur ma volonté de continuer une aventure plutôt axée humour et vers de jeunes lecteurs, le quatrième volume m’a complètement remis le pied à l’étrier en donnant le sentiment d’un véritable départ pour cette série. A la fois graphiquement et scénaristiquement, ce long flash-back narrant les événements qui ont conduit les frères à devenir de puissants alchimistes crée un sacré saut qualitatif et fait dérouler la lecture jusqu’à cette séquence très puissante de la tentative dramatique pour retrouver leur mère. Si l’humour reste très efficace (on rit sans forcer), la tension dramatique est sans commune mesure avec les précédents chapitres et l’on se dit qu’avec cette galerie de personnages maintenant posée et intéressante, ce background de guerre civile encore assez mystérieux et l’origin story des frères Elric résolue on va pouvoir passer aux choses sérieuses et affronter ces méchants dont on ne sait encore rien. Surtout, on comprend mieux le cheminement narratif précédent visant à aborder discrètement les questions de la Vie et de l’humain dans une quête alchimique qui était jusque là totalement assimilée à de la magie mais qui soudain se raccroche à la mythologie historique autour de ce concept et de la symbolique de l’ésotérisme en général.

    Ce démarrage inégal confirme la dimension shonen jeunesse d’un manga avec une absence de linéarité narrative qui peut ennuyer sur certains chapitres. On saisis pourtant le potentiel de cet univers et pour peu que Hiromu Arakawa passe résolument la seconde on risque de partir pour une excellente aventure dans une édition de grande qualité matérielle.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/21/fullmetal-alchemist-perfect-edition-3-4/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:32:49

    Confirmation immédiate de l’espoir ressenti sur le tome 4 et du sacré saut qualitatif d’une série qui est désormais sur les bons rails. Ce cinquième tome, le meilleur depuis le début pour le moment, fait entrer l’intrigue dans le vif du sujet maintenant que les personnages ont été introduits et leur histoire racontée. On a donc deux-cent-soixante-dix pages (assez volumineux pour un tome de manga) qui se lisent d’une traite, sans souffler en enchaînant de magistrales bastons excellement bien dessinées à coups de tatanes dans la face, d’épée tranchantes (et sanglantes!) et bien entendu d’alchimie. Le Maître entre en action et même Al qui était un peu gamin et passif jusqu’ici montre ses talents de bretteur. Alors qu’il est enlevé par des truands dotés de capacités intrigantes, plusieurs personnages partent à sa recherche, plus à coups de mandales que via une enquête très poussée. Volume donc résolument orienté action pour notre plus grand plaisir! L’humour n’est pas en reste et je dois dire que je n’ai pas du me forcer pour me bidonner devant les situations décalées que l’autrice se plait à placer au milieu de séquences qui se veulent sérieuses et elle en profite pour envoyer une petite attaque aux macho qui se regardent les biscoto… Avec des méchants très puissants, une histoire militaire (le fameux génocide Ishval) bien obscure et qui cache de vérités pas très propres, on sent que le rythme n’est pas prêt de s’arrêter. Ca tombe bien il y a encore vingt-deux volumes à découvrir! La série gagne un Calvin sans forcer et il se pourrait bien qu’on se rapproche des cinq du coup de cœur par la suite…

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/12/manga-en-vrac-5-2/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:28:04
    Egregor : Le Souffle de la Foi - Tome 5 - L'Appât

    Après une découverte enchaînée sur les quatre premiers tomes et une impression plutôt positive, ce cinquième tome d’Egregor reprend en plein cœur du combat contre le Comte et enchaîne sur les différents théâtres d’affrontement… sans que l’on n’ait trop le temps de souffler ni même de comprendre où on a basculé. En introduisant toujours de nouveaux personnages, certes plutôt classes à défaut d’être fins, Jay Skwar a tendance à nous perdre dans un trop plein. Cet album est l’illustration de la nécessité de respiration dans un scénario. Faute des séquences politique des précédents volumes et avec des décors urbains assez semblables, on ne sait plus trop qui est qui, où on est, et toujours ces méchants à peu près invincibles. Ce qui a accroché jusqu’ici, une rage guerrière, un mystère maintenu autour des Faucheurs, des dialogues très verbeux, aurait besoin de débouchés, d’étapes. La bataille de Waldgarth dure depuis maintenant trois volumes sans que l’on ne voit une quelconque ouverture ni début de révélations. L’ambition d’Egregor est très large et le scénariste a construit un monde complexe. Il ne faudrait pas oublier le lecteur en chemin.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/12/manga-en-vrac-5-2/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:23:46
    Les 7 Ninjas d'Efu - Tome 1 - Tome 1

    Comme la plupart des mangas de Bushido il faut s’intéresser à la culture et l’histoire japonaise pour bien apprécier cette nouvelle série fantastique. Non que l’objet de l’auteur soit une véracité historique stricte, les 7 ninja d’Efu est avant tout une série fantastique parlant de démons, de pouvoirs et de combats impressionnants de créatures s’éloignant souvent d’un réalisme humain. L’approche est donc historico-mythologique et si le point de départ prends son origine dans un événement majeur de l’histoire de l’archipel (l’ère Edo qui mène du XVI° au XIX° siècle et l’isolement total), l’univers est résolument magique, ne serait-ce que dans le comportement des corps que le mangaka se plait à torturer et à soumettre à des traitements extrêmes (dépeçage vivant, découpages en règle et explosions,…). Que les héros soient des Ninja Onshin (guerriers-démons vengeurs) ne limite pas ces traitements atroces aux créatures fantastiques. Dans ce monde les guerriers du Bakufu (gouvernement militaire du Shogun) sont dotés d’armures pas très éloignées de celles des Chevaliers du Zodiaque et certains simples humains sont dotés d’une force ou d’une résistance permettant de briser une lame de katana avec son crane nu…

    Le graphisme est étonnant, un peu daté années quatre-vingt mais très fouillé avec une très faible utilisation de trames, remplacées par des hachures très sophistiquées et une attention portée sur les objets, armes et armures. L’auteur est perfectionniste et on peut dire qu’il y a un sacré boulot graphique. On aime ou pas ce style extrême mais ça reste très plaisant visuellement. Les couvertures sont magnifiques et font regretter que tout le manga ne soit pas en couleur pour nous aider à distinguer la multitude d’éléments des dessins. C’est très fouillé avec une attention particulière de l’auteur aux tissus très décorés de motifs élégants, ce qui permet une vraie originalité. Le point faible est les personnages dont l’expressivité est assez limitée et la physionomie plus que caricaturale. C’est volontaire et fait référence au théâtre populaire traditionnel japonais fait d’outrances. Pour qui a l’habitude de lire des mangas vous ne serez pas surpris.[...]

    Lire la suite sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/03/21/les-7-ninja-defu-1-3/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:19:41
    Les 7 Ninjas d'Efu - Tome 6 - Tome 6

    Série par moment complètement foutraque, les 7 Ninja d’Efu mérite de prendre le temps d’apprécier l’investissement de l’auteur (signalé par les notes d’intention insérées en fin d’ouvrage et sa grosse bibliographie qui montre le travail documentaire ) et ses objectifs, qui ne sont pas tant une chronique d’histoire politique que bien peu de français seront à même de saisir mais plutôt des tranches de vie populaire fortement inspirées par les traditions, le folklore multiple de l’archipel qui n’était à cette époque aucunement unifié. A travers la violence et la cruauté, le point commun entre ces histoires ce sont ces personnages simples plongés dans la violence malgré eux, ces tribus traditionnelles massacrées ou soumises par les atroces féodaux,… Ce septième tome conclut l’histoire de la forteresse humains Burokken, véritable Gundam avant l’heure et confirme l’envie de l’auteur de proposer des armures proches de Saint-Seiya sans rechercher la moindre explication ou vraisemblance. Une fois compris cela et l’inutilité de chercher une trame générale entre les arcs, on peut ainsi apprécier les très beaux dessins, le design d’une folle originalité et des histoires simples et manichéennes axées sur les concepts de vengeance ou d’amour. L’approche de la série n’est pas facile mais elle s’améliore à l’usage pour devenir vraiment intéressante en s’approchant de la conclusion au dixième tome. Les intrigues, même si elles sont à cheval sur deux tomes chaque fois, se simplifient et deviennent plus intelligibles.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/12/manga-en-vrac-5-2/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:18:30
    Alpi the Soul Sender - Tome 2 - Tome 2

    Les quelques réserves du tome 1 sur le rythme des chapitres et un séquençage un peu trop illustratif tombent dès l’entame de ce ce court volume qui ne perd pas de temps en exposition pour introduire le nouveau personnage qui sera la colonne vertébrale du récit. L’intrigue est toujours basée sur les Esprits (deux cette fois) mais permet désormais de s’installer dans la durée avec la rencontre avec la Soul Sender expérimentée Sersela. Cette dernière bouscule Alpi dans sa pratique dangereuse du rituel et rejoint son assistant qui insiste depuis le début des aventures de la jeune fille pour qu’elle se préserve. Si les comportements d’Apli pouvaient être un peu manichéens dans le premier volume, l’intervention de Sersela, aussi performante qu’élégante, nous rappelle que l’héroïne n’est qu’une enfant et que son manque de maturité influe sur sa pratique. Loin d’être un antagoniste, l’autre Soul Sender rappelle à Alpi qu’elle n’agit pas que pour elle-même mais qu’elle doit tenir compte des réactions des villageois qui demandent leur aide. On retrouve également bien entendu le grand thème écologique de la symbiose, pas toujours paisible, entre humains et Esprits, profitant des bienfaits de ces derniers mais pâtissent parfois des effets destructeurs de leur présence. Au final ce second tome qui se conclut sur un cliffhanger, accélère fortement le rythme et pose un récit moins anecdotique et commençant un développer une intrigue longue. L’esprit Shonen est toujours présent et les planches restent superbes avec un design des créatures divines toujours aussi incroyable. L’intérêt est désormais bien là et le potentiel pour devenir une grande série également est réel.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/12/manga-en-vrac-5-2/

    Shaddam4 Le 15/12/2020 à 09:11:04
    Le renard et le petit tanuki - Tome 1 - Tome 1

    Difficile de ne pas craquer devant ces dessins animaliers et cette trombine trop choupette du petit Tanuki! Conçu totalement dans un esprit Kawaii, ce manga n’est pourtant pas forcément ciblé sur un jeune public malgré l’aspect conte de son intrigue. En effet il emprunte aux légendes traditionnelles japonaises parlant d’esprits primordiaux et d’esprits de la Nature qui cohabitent plus ou moins bien avec les humains, dans un univers assez complexe pour des occidentaux. Après une entrée en matière très didactique nous présentant le contexte on entame différentes séquences permettant de comprendre l’esprit de rebellions du renard noir, personnage principal de ce premier volume et le ressort principal de la série: entre ce bad-guy soumis de force au pouvoir de la déesse et l’innocence incarnée du Tanuki qui ne cherche qu’à jouer et découvrir le monde la relation va être compliquée… Équipé d’un collier de perles blanches qui le fait se tordre de douleur dès qu’il contrevient aux commandements de la déesse, le renard va vite comprendre que son intelligence machiavélique va devoir s’accommoder du jeune métamorphe. Après avoir du intervenir pour libérer un esprit domestique chafouin qui hantait une maison, le duo improbable apprend le fonctionnement de ce monde entre magie et tradition. Mais il n’y a pas que le Renard qui est poussé par des motivations maléfiques. Ses anciens associés voient son retour comme une chance et vont tenter de profiter de l’innocence du Tanuki, pas si faible qu’il n’y paraît. Et l’on pressent déjà que le méchant va devoir contrer sa nature pour devenir le protecteur de l’enfant…[...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/13/le-renard-et-le-petit-tanuki/

    Shaddam4 Le 09/12/2020 à 08:55:36
    Servitude - Tome 6 - Livre VI - Shalin (Seconde partie)

    Il y a des albums qui sont durs à refermer. Non seulement comme conclusion d’une grandiose aventure entamée il y a quatorze ans mais également par la frustration que la fermeture de la dernière page ouvre en nous. Servitude est un monument d’orfèvrerie artisanale, de précision documentaire, de finesse scénaristique, de qualité artistique. Il est indéniable que le plan était écrit depuis le premier album et qu’une série de cette qualité qui a refusé tout le long la facilité, ne pouvait se conclure de façon manichéenne. Reprenant l’alternance ethnographie/bataille à chaque nouvel album, il était logique que Shalin (parties 1&2) se concentre sur l’aspect guerrier de la saga. Et sur ce plan, tout comme le précédent Bourgier et David savent nous régaler de planches rageuses, de gueules cassées, de dénouements inattendus. Leur propos était de nouer la servitude volontaire des êtres dans leur société et celle des Nations, rattachées à un héritage fantastique décrit dans le Chant d’Anoerer sur le premier tome. Sachez le il n’y a pas de gloire dans Servitude, pas de happy end et tout n’est pas révélé. On pourra reprocher certaines pistes grandioses, attendues, qui restent assez cryptique faute d’une pagination nécessaire pour tout développer à terme. L’œuvre est gigantesque et comme souvent compliquée à refermer par tous ses côtés. La cohérence est pourtant là, les auteurs ayant toujours laissé l’aspect fantastique sous couverture hors quelques irruptions impressionnantes. C’est encore le cas ici… aussitôt ouvertes aussitôt refermées. Il est toujours important de laisser au lecteur sa part d’imaginaire, de ne pas tout expliquer, de laisser des portes ouvertes. Mais que de frustrations!

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/09/servitude-6-shalin-deuxieme-partie/

    Shaddam4 Le 02/12/2020 à 10:20:47
    La bête (Frank Pé/Zidrou) - Tome 1 - Tome 1

    Avant toute chose il faut préciser que malgré une couverture inquiétante et des dessins assez sombres, cet album s’adresse bien à un public jeunesse et c’est sa première réussite! Bien entendu calibré par des auteurs ayant découvert la BD sur les premiers Spirou avec une visée nostalgique pour des vieux lecteurs du même âge, le ton et l’approche restent « jeunesse » et aborder des sujets aussi difficiles que le harcèlement scolaire et la différence de l’étranger pour les jeunes lecteurs n’est jamais évident.

    Le marsupilami de Frank Pé et Zidrou démarre ainsi avec une séquence fort réussie et tout à fait gothique de l’apparition du « monstre » comme dans un bon thriller vaguement horreur. Puis l’on se retrouve dans la maison du petit François, Franz de son vrai nom, dont la mère survit comme poissonnière en subissant les piques des habitants pour son passé avec un soldat allemand… le père du petit. On comprend tout de suite que le ton sera gris, sombre, comme les planches de Frank Pé, magnifiques de textures dans ces cases gigantesques sur un découpage minimaliste. La trame est assez simple, avec ces instituteur au visage de Franquin, un peu benêt et amoureux de la belle maman qui se contient pour ne pas déverser les tensions de sa dure vue sur son fils. Le ton est drôle pourtant, autour de la ménagerie de l’enfant aux habitudes et noms tous plus délirants les uns que les autres, entre ce cheval alcoolique échappé d’un abattoir, le couple de castor à la libido surdéveloppée ou tripode le chien cul-de-jatte… Zidrou sait poser ses scènes et alléger l’atmosphère par des blagues, ce qui crée une ambiance très particulière, une ambiance de film belge tragicomique.[...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/29/la-bete/

    Shaddam4 Le 02/12/2020 à 10:08:20
    Les ogres-Dieux - Tome 4 - Première-Née

    Après un troisième opus assez décevant, cet album posthume du scénariste Hubert revient aux sources de ce qui fait la spécificité de cette saga gothique. En remontant à des origines narrées dans les textes du premier volume les auteurs attisent notre soif de savoir sur une histoire familiale dont on n’a finalement vu que peu d’éléments. Car le fait d’alterner séquences BD et séquences de pure récit textuel depuis Petit a permis à la fois de développer l’univers bien plus que les seules cent-soixante pages du volume ne l’auraient permis en dessins mais crée une frustration continue. Les histoires étant construites sur des successions de séquences reprenant les trois unités du théâtre, on alterne ainsi des scènes illustratives mais ce sont bien les textes qui bouchent les trous.

    Des Ogres-dieux on n’en a finalement vu que sur le premier tome et c’est un plaisir de retrouver cette grandiloquence, cette violence brute, bestiale. Le mystère des origines du fondateur est laissé dans l’ombre, avec néanmoins un lien directe avec les Olok vus dans le Grand homme. Habile passerelle qui permet de faire se rejoindre dans cette préquelle le premier et le dernier représentant de cette lignée de géants. L’éditeur annonce qu’il s’agit de l’ultime tome… a voir car le dessinateur n’excluait pas il y a quelques mois de prolonger l’œuvre. Et on peut dire qu’il y a matière à peu près infinie avec ce format de one-shots dissociés se rattachant à une mythologie très costaude. [...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/12/02/les-ogres-dieux-4-premiere-nee/

    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 19:05:15
    Origin - Tome 8 - Volume 8

    Plus que deux volumes avant la fin et ce huitième tome marque le retour des combats brutaux, fulgurants, entre robots. Repartant sur les mêmes bases que les tous premiers épisodes avec du combat de rue imprévu, cette fois cela ne va pas bien se passer pour Origin… Si les dessins atteignent de nouveau des sommets tant dans la virtuosité des cadrages et anatomies (avec donc un retour du fan-service mais aussi, avouons le, une passion de l’auteur pour le dessin des corps, qu’ils soient féminins ou masculins), Boichi reprend aussi ses tics de narration coupée brutalement avec de vraies hachures entre les cases d’action, et parfois l’impression que l’on a raté une page. C’est un effet de style pour gérer l’immédiateté des raisonnements des IA et la rapidité subluminique des actions, mais j’avoue que c’est un peu perturbant et coupe la dynamique des combats. Hormis cette gestion du temps, l’auteur sait nous surprendre, souvent et lance son dernier arc dans une fuite pour Origin et Mai devant les robots et les humains, qui pour des raisons différentes ont tout intérêt à leur mettre la main dessus. Faisant face à l’ennemi le plus redoutable qui lui ait été donné d’affronter, Origin se retrouve face au mur d’atteindre un statut de perfection s’il veut sauver la jeune femme. Le principal risque de cette série est que l’auteur ne sache pas où forcer le trait tant les thèmes sont nombreux et passionnants. Du coup cela accentue la surprise quand il vire de bord et bien malin sait comment toute cela va se terminer… A ce stade, Origin est un manga qui frôle la perfection mais reste freiné par quelques tics, un format assez court et une indécision entre les multiples envies du mangaka. Mais cela reste un très grand plaisir à chaque tome.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/14/origin-6-8/

    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 19:03:01
    Origin - Tome 7 - Volume 7

    Le septième volume marque un petit ventre mou en faisant une grosse pause dans l’action et le retour sur les relations entre membres de l’AEE et l’humour à la Boichi. Origin cherche des moyens de se reconstruire, il est fauché et se lance dans la production de mangas (!!). L’auteur en profite pour creuser le thème de l’amour possible entre une humaine (Mai Hirose) et une IA (Origin)… Comme toujours les réflexions sont assez passionnantes bien que le temps manque pour les creuser. A ce titre on est donc bien à l’opposé du Carbone et Silicium de Bablet qui prends beaucoup de temps pour détailler sa pensée complexe. Chez Boichi, manga grand public oblige, on part à peu près du même point mais en effleurant juste certains concepts. Le sujet de cet épisode est l’enquête de l’AEE sur les restes des androïdes de l’attaque après que la multinationale ait étouffé l’affaire sur le plan médiatique. Du coup si le scénario reste intéressant, les personnages principaux sont tout à fait mis de côté ce qui crée un petit essoufflement. Le plus intéressant, hormis les combats donc, c’est bien les idées d’objets et du quotidien dans un futur proche (on nous parlera plus tard de Fukushima), dans une démarche proche de celle de Spielberg sur Minority Report. L’autre concept que j’aime bien c’est la transposition des codes du super-héro (couverture civile et action superpower clandestine) dans un environnement Hard-SF. Ce principe est une ligne force de la série et trouvera sa conclusion au tome huit.

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    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 19:00:26
    Origin - Tome 6 - Volume 6

    Le sixième tome conclut la séquence de l’attaque contre le centre de l’AEE. Très plaisante offensive qui permet notamment à l’auteur d’imaginer comment une militaire de l’élite peut rivaliser avec ces androïdes ultraperfectionnés. Comme je l’ai déjà dit, la série avance vite car il reste moins de la moitié pour développer une intrigue qui était restée assez obscure jusqu’ici. Et cela tombe bien car dès la fin de ce volume l’intelligence artificielle Y va révéler à Origin leur rôle respectif ainsi que l’existence d’une adversité inconcevable… et diablement intéressante intellectuellement parlant! Alors qu’un ouvrage majeur sur le sujet vient de sortir, il est étonnant de voir comme les auteurs correspondent par œuvres interposées sur un sujet, l’Intelligence Artificielle, qui semble n’avoir jamais autant passionné. Il faut dire que la collapsologie nous pousse à nous interroger plus que jamais sur ce qui fait l’existence et ce qui pourrait succéder à l’homme en poussant Asimov un peu plus loin encore…

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/14/origin-6-8/

    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 18:56:37
    Mickey et Cie (collection Disney / Glénat) - Tome 12 - Mickey & la Terre des anciens

    Il y a des collections très inégales comme celle de Conan le cimmerien, où le talent des auteurs ne suffit pas toujours à sublimer un texte d’origine parfois pauvre. Et puis il y a Mickey dont la collection originale Glénat en est déjà à son douzième tome (plus quatre hors-série) et qui, avec un cahier des charges finalement assez bref laisse libre court à l’imagination des auteurs, aussi diverse que peut l’être l’univers de Mickey. Déjà à l’origine d’un Océan perdu steampunk à la narration ambitieuse et surprenante, Filipi et Camboni remettent le couvert avec ce superbe nouvel album où l’on retrouve les codes déjà installés précédemment: un récit non linéaire qui perturbera cette fois moins les plus jeunes lecteurs, une disparition et surtout la création d’un monde neuf. La première qualité de l’album (outre donc les dessins et surtout les sublimes couleurs!) est donc ce monde aérien, cet archipel de terres éclatées parcourues par des courants qui parfois propulsent avec danger des blocs « dérivants » pouvant percuter d’autres blocs ou des voyageurs à dos d’oiseaux. Le découpage fait la part belle à ces paysages fantastiques à force de doubles pages magiques agrémentées de cases insérées, proposant une aération qui fait ressentir cet espace panoramique.

    Si l’intrigue suit le schéma Disney avec un retors Pat Hibulaire, une menace manichéenne comme il faut et des amis à sauver, il faut noter l’importance, une fois n’est pas coutume, de Minnie, dont l’omniprésent courage à aller récolter des indices archéologiques sur les dérivants laisse le héros assez apathique et passif. Un peu comme chez Valérian, ce sont les amis qui dénouent l’intrigue et Mickey fait office d’avatar pour lecteur propulsé dans cette aventure. Le worldbuilding est ainsi parfaitement attendu et réussi et l’on peut se demander comme souvent pourquoi l’on a encore cherché à se caler sur un cadre contraint alors que n’importes quels personnages auraient tout à fait pu animer cette histoire…

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/15/mickey-la-terre-des-anciens/

    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 18:49:18
    Freaks' Squeele - Kim Traüma - Tome 1 - Silicon Carne

    Si vous êtes nouveau venu dans l’univers si particulier de Flaurent Maudoux, pas de panique, Kim Traüma est une très bonne porte d’entrée pour découvrir si vous êtes compatibles avec ce monde de super-héros truffé de références, de problématiques young-adult et de l’univers personnel de l’auteur. Depuis maintenant douze ans l’auteur formé dans l’animation et creuset des cultures BD des trois mondes (franco-belge, Comics, Manga) développe l’univers de Freaks squeele. J’ai déjà parlé de la cohérence étonnante entre les auteurs qui composent le Kim Traüma : Silicon Carne (0), bd chez Ankama de Morse, MaudouxLabel 619 et leurs créations qui recouvrent des préoccupations loin d’être mainstream. Après avoir conclu sa série mère, bien entamé sa préquelle héroïque il développe quelques spin-off au gré de ses envies comme le formidable Vetsigiales qui abordait dans une virtuosité graphique folle la question de l’identité sexuelle complexe des générations Y et Z. C’est là qu’arrive Kim Traüma, conçu comme une série et qui prolonge un peu l’envie de jeu de rôle de l’auteur après la publication du jeu basé sur son univers.

    Auteur rapide mais très détaillé, Florent Maudoux fait le choix à la fois « économique » (le gain de temps) et essentiel (la conception du travail comme un partage avec d’autres créateurs) de ne réaliser que la moitié de l’album et reprend sa pratique d’insérer des textes au cœur de ses BD. J’avoue que si le concept est cohérent dans une anthologie comme Midnight Tales de son camarade Bablet j’ai trouvé que cela faisait un peu remplissage en apportant très peu au concept hormis, comme les aides de jeu, à développer l’esprit jeu de rôle de son univers hybride. Ce qu’il y a de particulier chez Maudoux c’est la liberté totale, apportant littéralement des Super-Sayan dans une séquence avant de placer les personnages de Breaking Bad ou Captain Marvel sans autre justification que son envie de dessin. Il en va de même pour le design général des décors et des personnages, intégrant un salon de dinner 60′ avec une référence au Fonzie de Happy days avant de voir la Valkyrie adopter une tenue issue de Macross… On est en pleine pop-culture et il est toujours très agréable de voir une telle profusion de références, d’imagination, de bon goût (quoi que…) sans besoin de fil conducteur. Il en ressort souvent une impression de foutraque et de WTF mais c’est ce qu’on appellera l’esprit Rock’n’roll du XXI° siècle!

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/25/kim-trauma-1-silicon-carne/

    Shaddam4 Le 27/11/2020 à 18:47:34

    Ce second album de la nouvelle collection sport et histoire de Delcourt est très différent du récent Croke park. Si ce dernier associait un vétéran du dessin venu des séries grand-public (Guérineau) avec un historien novice en scénario séquentiel pour un album très beau mais plus photographique que ludique, c’est l’inverse ici avec deux auteurs qui en sont à leur cinquième BD publiée et ont un parcours dans l’édition alternative et le fanzinat. Jujitsufragettes est ainsi un vrai album de BD, plein d’humour et construit sur une narration suivant Edith Garrud, la prof de Jujitsu qui embarqué dans le train de la lutte des femmes anglaises pour le droit de vote (on remarquera, sûrement un hasard, que les deux premiers albums de la collection nous rappellent les pratiques pas très démocratiques de nos cousins d’outre-Manche, que ce soit sur la terre d’Irlande ou auprès de l’autre moitié de leur population…). Malgré un sujet sérieux et des évènements résolument dramatiques, les auteurs font le choix du grand-public, l’album pouvant être lu par toute la famille. Le trait est simple mais plutôt précis techniquement et détaillé, les couleurs franches et agréables et outre l’insertion dans la BD de photos et dessins de presse d’époque Lisa Lugrin propose par moment de belles visions graphiques.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/22/jujitsufragettes/

    Shaddam4 Le 12/11/2020 à 15:13:49

    Après vingt ans passés en compagnie du loup, du renard et du lapin les plus bavards de la BD, Alain Ayroles et Jean-Luc Masbou se sont quittés, pour nous proposer à une année d’intervalle deux magnifiques ouvrages comme les joyaux majeurs de leur carrière: Les Indes fourbes pour Ayroles (avec Guarnido) et donc, ce Baron (de Münchhausen!) pour Masbou. Et l’on peut dire qu’à la lecture des deux ouvrages, au thème très proche, l’on n’est pas surpris que les deux compères se soient si bien entendus sur la saga De capes et de crocs!

    le Baron traite de la création, de l’imaginaire et des raconteurs d’histoires. Moins sophistiqué que le premier, l’ouvrage de Masbou profite cependant du trait si particulier et de cette colorisation que l’on a tant aimé sur De capes… En pleine possession de ses talents, doté d’une pagination et d’un format royaux, l’auteur utilise les multiples récits fantasmagoriques du Baron pour nous gratifier d’une variété impressionnante de style, chaque séquence adoptant tantôt l’apparence des gravures du XVIII° siècle, tantôt les albums graphiques russes, la sanguine ou l’image d’Epinal. Comme album de dessinateur ce Baron est donc un véritable régal pour peu que les faciès outranciers de carnaval de Masbou vous siéent. Ce sera là, comme souvent lorsque l’auteur assume les deux rôles, la limite de l’ouvrage qui, s’il est touchant et sympathique, ressemble plus à un exercice de style qu’à un scénario machiavélique comme a su le faire son comparse.[...]

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    Shaddam4 Le 09/11/2020 à 13:41:46
    Le vagabond des Étoiles - Tome 2 - Seconde partie

    Ce projet aurait pu être porté par Alejandro Jodorowski tant l’on retrouve ces thèmes et le traitement rude et poétique dans son œuvre. Comme expliqué sur la première partie, la découpe de l’ouvrage en deux volumes crée une césure artificielle qui fait commencer l’album sur une des incarnations, au Far-west au sein d’une caravane de colons. On enchaîne ensuite sur des bribes de vies éparses que le narrateur confesse avoir vécues de façon discontinue avant d’arriver à l’époque romaine dans le corps d’un orphelin viking devenu légionnaire dans la Judée de Ponce Pilate. L’incarnation suivante, la plus intéressante est celle d’une femme naufragée sur une ile déserte (apparemment un des seuls changements de Riff Reb’s par rapport au roman où le personnage est un homme), puis la dernière section nous transporte à l’âge de pierre avec un chasseur en quête d’un Totem, façon de boucler l’idée des visions et lien entre l’esprit et le Temps. Entre ces épisodes historiques l’auteur insère quelques séquences de conscience du prisonnier-supplicié avant une dernière séquence le menant à la potence.

    Ce volume est donc très différent du premier en ce qu’il se concentre essentiellement sur des séquences sans lien entre elles ni véritable message hormis le fait que contrairement aux premières les personnages vont au bout de leur existence malgré des aléas tout à fait exceptionnels. Si le tome un dressait un pamphlet saisissant sur la condition carcérale, ce thème est ici plus lointain hormis sur la dernière séquence qui nous rappelle l’aberration du système et de ses « lois ». wp-1604400206798.jpgOn sent dans le déroulement de l’album le détachement de cet homme qui a appris tel un ascète à ne plus subir les tourments du corps jusqu’à se demander malgré les témoignages « paranormaux » qu’il nous livre, si la succession de ces différentes séquences d’existence ne trahit pas l’évolution psychologique de Darrel Standing vers un mysticisme détaché lui permettant d’accepter la mort.[...]

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    Shaddam4 Le 09/11/2020 à 13:37:46
    Naomi - Tome 1 - Saison 1

    En terminant ma lecture de ce premier tome mon sentiment est ambivalent, entre l’impression d’être tombé dans le piège commercial du lancement très joli d’une nouvelle série calibrée pour son public cible et le réel plaisir graphique d’un personnage réellement neuf (ce n’est pas si fréquent) dans une galaxie DC surchargée. La lecture des préface et post-face confirment le produit très peu artistique d’un producteur qui tel un Mark Millar, va piocher dans le vivier des jeunes prodiges de l’industrie ce qui va caresser les yeux de lecteurs amoureux de graphisme, sans aucun travail de collaboration entre le scénariste et le dessinateur qui œuvre ici comme simple employé.

    Une fois cela dit le démarrage de l’album est alléchant et titille la curiosité. Dès la couverture, très réussie, on repère la maitrise formelle inhabituelle de Jamal Campbell avec cet effet de flou et la gestion des informations sur différents plans y compris derrière le quatrième mur. Et dès les premières pages on est accroché par un découpage innovant comme cette alternance de gaufrier en mode témoignage qui rappelle le récent Mister Miracle et le jeu sur les cases dans le repas de famille où le cadre se rétrécit à mesure que Naomi sort de la conversation. De Superman il est question physiquement sur les toutes premières pages de l’histoire puis uniquement en références dans les dialogues, de façon lointaine comme pour le reste de la mythologie DC. Les connaisseurs repèreront sans doute des éléments connus mais pour le grand public il n’est absolument pas handicapant de ne rien connaître à ces univers puisque les explications sur le contexte se font de façon très didactiques et progressives. Il faut reconnaître une maîtrise scénaristique très propre avec une progression à la fois régulière, progressive et sans ces révélations brutales qui deviennent vite lassantes en comics.[...]

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    Shaddam4 Le 09/11/2020 à 13:34:02
    Les 5 Terres - Tome 1 - « De toutes mes forces »

    Les cinq Terres est typique des séries à côté desquelles je passe en raison du battage médiatique fait à sa sortie. Le sentiment d’une lecture obligatoire a le don de me hérisser et le schéma transposant Game of Thrones chez les félins ne m’était alors pas paru particulièrement original… Et bien me voilà obligé de reconnaître ma terrible erreur tant ce démarrage m’a happé presque autant que la dite série HBO! Question originalité on a vu mieux en effet, mais certains ont dit cela de Servitude, qui est pour moi la meilleurs saga en BD depuis dix ans (et qui vient de s’achever) qui a su apporter son lot de création à un canevas que certains remontent aux Rois maudits de Druon.

    Autre révision de mon jugement, le fait de proposer des personnages d’animaux anthropomorphes n’est aucunement une aliénation disneyenne mais bien une façon de faciliter la compréhension des caractères des personnages, sur le modèle qui a terriblement fonctionné chez Blacksad. Dans un monde complexe aux personnalités creusées, une BD ne peut décrire assez finement les tourments et personnalité des protagonistes et c’est là que le dessin prend brillamment le relais en jouant sur les expression que le monde de l’Animation nous a habitué à apprécier et en proposant différents animaux dont la seule apparence suffit à indiquer le tempérament. Le travail sur les costumes, coiffures et pelages est magnifique même s’il faut au début s’habituer à voir des tigres permanentés… La colorisation est vraiment superbe et subtile alors que le travail sur les regards, surprenant puisque là-encore repris aux regards particuliers de chaque espèces, est très efficace pour nous faire passer émotions et menaces![...]

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    Shaddam4 Le 09/11/2020 à 13:27:00

    Les figures mythiques des luttes du XX° siècle ne sont pas si nombreuses. Aux côtés des combattants des droits civiques et des militants de la non violence, Ernesto « Che » Guevara est à ranger dans la catégorie des révolutionnaires tout ce qu’il y a de plus classiques: issu de la bourgeoisie argentine il est conquis aux principes du combat anti-impérialiste pan-américain dans une époque où la CIA continue la politique du Big stick dans son pré-carré de l’Amérique latine. Avec des dictatures très accommodantes avec le grand capital états-unien, le grand voyage à moto à travers le continent que Guevara fait pendant ses études de médecine le convainc d’une chose: il convient de mener des politiques d’émancipation déterminées et une résistance militaire s’il le faut. Ce contexte n’est pas relaté par le journaliste Jon Lee Anderson qui vise dans cette adaptation illustrée de sa biographie du Che à nous faire entrer dans la psyché du personnage au travers de toute une série de lettres à sa famille, à ses amis (dont Fidel Castro) ou de discours. Ce portrait passionnant est celui d’un romantique qui a placé ses idéaux avant toute autres considération, pour la vie humaine, pour la famille, pour ses proches ou pour lui-même. C’est en cela que Che Guevara apparaît dans cette galerie de héros de la libération des peuples comme sans doute le plus fascinant car le plus héroïque, comme un véritable personnage de fiction dont l’idéalisme fut sans doute inadapté à une époque dure, injuste, violente et immorale.

    Jon Lee Anderson est une pointure du journalisme, reporter dans de nombreux pays d’Amérique latine pour les plus prestigieux journaux américains il s’est spécialisé dans les biographies de figures du marxisme, dont l’ouvrage de référence sur le Che, paru en 1997 et qui est adapté ici par son auteur avec son collègue mexicain, dessinateur de presse. Il faudrait lire le livre pour pouvoir le comparer à son adaptation. Le parti-pris de l’auteur est ici d’adopter une approche très neutre, s’extrayant des débats sur cette figure controversée de Guevara (de par les reconstructions historiques que le mythe mondial a produit comme par les actions radicales prises lors de la guérilla qui mena au renversement de la dictature cubaine).[...]

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    Shaddam4 Le 31/10/2020 à 09:32:54
    Once & Future - Tome 1 - Tome 1

    Parmi les surprises de cette fin d’année, surgit cette trilogie à la parution très récente puisqu’elle remonte à moins d’un an dans le décidément exceptionnel catalogue de BOOM Studios, déjà à l’origine du génial Skybourne de Frank Cho… qui s’avère très proche dans l’esprit, de ce Once and Future. Le scénariste a plutôt bossé chez Marvel et sur des indé un peu cracra et a plutôt bonne réputation comme The wicked+the divine. Mais le gros plus de l’album est le Costa-Ricain Dan Mora qui avait déjà fait forte impression sur Klaus, variation sur la légende du père Noël et qui propose ici des planches de toute beauté et génialement colorisées par Tamara Bonvillain. Outre les dessins il y a deux bonnes idées pour ce pitch de départ: lancer une mamie super bad-ass qui tchatche sans arrêt botter des culs de monstres et démons, et retourner le mythe arthurien pour surprendre en donnant des rôles inattendus aux différents protagonistes. Le concept est connu, de faire d’un gentil connu un méchant et de révéler au lecteur que ce qu’on lui a raconté jusqu’ici n’était que contes pour enfants… Ca marche plus ou moins ici. Plus car sur un concept plutôt action et déconne on ne se chagrine pas trop d’une trame un peu facile couvant des ficelles généalogiques assez touffues. Depuis les premières pages qui balancent le gentil petit-fils rugbyman mais conservateur de musée dans les griffes d’une absurde chimère sortie d’on ne sait où on déroule une poursuite du méchant sans guère de répits ni trop le temps de réfléchir si cela a queue ou tête. Le pitch est lancé tôt, le méchant (au design terriblement réussi!) révélé et le scénariste nous balade de portail en portail vers un monde parallèle d’où ne doit surtout pas s’échapper le croque-mitaine (sur le même schéma que le Empress de Millar). Le moins est que la coloration arthurienne devient assez vite un prétexte sommes toutes sympathique mais qui semble assez artificiel. Il faudra voir à la lecture de l’ensemble du triptyque su la suite sait élever une véritable intrigue, le cliffhanger final est pour le moment assez efficace pour laisser le bénéfice du doute.[...]

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    Shaddam4 Le 31/10/2020 à 09:29:42
    Gannibal - Tome 1 - Tome 1

    Meian propose régulièrement de nouvelles petites séries, plutôt dans un registre violent voir gore (comme les 7 Ninja d’Efu) pour enrichir un catalogue dominé par le best-seller Kingdom. Gannibal est une série récente d’un auteur dont c’est (a priori) la première création… et je dois dire que c’est sacrément bien maîtrisé pour une entrée en matière! Commençant par une couverture très réussie, à la fois intrigante, inspirée par le sang et dynamique dans le cadrage, le manga démarre sans mise en place en nous expliquant dès la première page le pitch de départ. Au bout de dix pages le premier cadavre est trouvé et le policier menacé un fusil sur la tête par un membre du clan Goto. On peut dire que ça ne traîne pas et les dessins appuient bien cette tension par des cadrages très serrés et des visages aux yeux exorbités tout à fait parlant. Ninomiya connaît parfaitement ses gammes du cinéma d’horreur et enchaîne les séquences où le héros se trouve isolé, menacé et fourni de tout ce qu’il faut d’indices poussant vers la thèse proposée par le manga dès la première page: celle des cannibales. Tout l’intérêt de l’ouvrage est donc le doute entre ce qu’on nous annonce comme évident et l’aspect « trop gros ». On a pour le moment peu de doutes sur les mœurs de la famille Goto mais toujours un élément de doute vient nous titiller, surtout après une mise en place aussi rapide. Le déroulement implique deux possibilités: soit une confirmation qui va faire évoluer la série vers un survival terrifiant, soit une remise en question qui permettra de développer l’enquête. Le seul petit bémol est l’acceptation un peu grosse du policier face à toutes ces remises en cause violentes de son autorité, sans qu’il n’envisage de montrer les muscles, jusqu’à la séquence finale bien stressante. A la conclusion de ce premier volume on ressort plutôt conquis par un album parfaitement maîtrisé, sans défauts apparents ni addiction franche mais un ouvrage qui fait sacrément bien le job dans un genre pas si représenté en manga.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/10/29/gannibal-1/

    Shaddam4 Le 31/10/2020 à 09:26:19

    Après l’expérimentation d’Azarello et Bermejo sur Luthor j’ai décidé de me lancer dans une autre trouvaille qui remonte un peu, la variation steampunk sur Batman par monsieur Mignola. Sur le papier le paquet semble très alléchant avec un auteur réputé pour son exploration des mythes gothiques et l’idée d’une chasse entre le plus grand détective du monde et le plus grand assassin de l’histoire. Pour commencer je précise que l’album (assez court) rassemble deux histoires qui si elles ont pour point commun de se situer toutes deux dans une uchronique Gotham du XIX° (uchronique car transposant bien Bruce Wayne à cette époque et non son grand-père…), sont fort différentes tant graphiquement que scénaristiquement. Le principal apport original de ces histoires est de présenter un Wayne que l’on ne voit plus beaucoup dans les albums d’aujourd’hui: dandy, roublard et ravi de son mode de vie. On est bien loin du sombre milliardaire torturé et vaguement sociopathe… La brièveté des deux histoires rend au final cette lecture sympathique mais assez vide, loin d’une ambition supposée. La résolution de l’intrigue est finalement bien vite envoyée, sans enjeu réel sur l’itinéraire du Batman. Le design général ne déborde pas du simple gothique, le seul côté steampunk apparaissant dans la seconde intrigue et son dénouement surprenant. Contre toute attente le plus faible des deux est bien le Mignola même si le dessin du second épisode est sommes toutes vraiment classique et assez éloigné de l’aspect Dark-Knight… Au final cette lecture n’est pas franchement ratée mais bien peu ambitieuse et assez vite oubliée.

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/10/30/batman-au-xix-siecle/

    Shaddam4 Le 27/10/2020 à 17:13:31
    Le dernier dragon - Tome 3 - La compagnie blanche

    Triste déception que ce troisième tome d'une série excellemment démarrée avec une uchronie un peu patchwork entre Renaissance, fantasy et croisades. Le précédent volume douchait déjà un peu l'enthousiasme en banalisant l'intrigue dans une norme fantasy vue mille fois. Avec le changement de dessinateur, ce tome achève de perdre ses atouts en juxtaposant les séquences de bataille sans souffle, les dialogues assez plats et un suspens franchement absent. Ce n'est pas vraiment mal dessiné ni totalement ennuyeux mais il faut être un vrai fan de fantasy pour apprécier cette série devenue tout à fait interchangeable. Dommage...

    Shaddam4 Le 23/10/2020 à 10:41:19
    Marius (Scotto/Stoffel/Morice) - Tome 1 - 1re partie

    Je n’ai jamais été très attiré par les adaptations littéraires, aussi c’est clairement Sebastien Morice, dessinateur découvert comme beaucoup sur le Facteur pour femmes, qui m’a amené à lire cet album. J’ai une tendresse pour son travail et notamment sa colorisation très lumineuse, lumière qui a dû jouer dans la proposition de l’éditeur de travailler sur l’univers de Pagnol. Pourtant l’auteur était sceptique, d’une part de partir sur une série (hormis Papeete 1914 en deux volumes il n’a fait que des one-shot), d’autre part car cette adaptation d’une pièce de théâtre est assez éloignée de ses habitudes et particulièrement difficile à mettre en image tant elle repose sur les dialogues et les espaces fixes. Pour celui qui nous a régalé de paysages insulaires, des landes bretonnes et de nature, cet album urbain a été une sacrée prise de risque, une mise en danger artistique comme on dit et rien que pour cela on peut le remercier car cela démontre un auteur qui évite le ronronnement.

    … quand on fera danser les couillons tu ne sera pas à l’orchestre.

    Cet album est surprenant car c’est assez peu une BD… Les habitués de Morice seront perturbés par un découpage qui ne mets pas en valeur ses qualités en serrant le cadrage sur les seuls personnages et quelques plans de Marseille où le dessinateur peut se faire plaisir. Pourtant on ne peut pas dire qu’il ait chômé pour reconstituer la place et le vieux port à l’aide de documents d’époque et de structures 3D qui lui permettent de tourner sa caméra avant de dessiner ses scènes. Sur le plan documentaire (et j’ai ressenti que c’était cet aspect qui avait dû attirer Sebastien Morice) c’est une réussite. En revanche sur une adaptation théâtrale assez grandiloquente je ne suis pas certain qu’il soit le dessinateur le plus adapté, plus à l’aise dans les postures et la technique que dans les expressions des visages. Il en ressort une impression que le dessin apporte peu au texte.[...]

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    Shaddam4 Le 22/10/2020 à 10:14:58
    Demon tune - Tome 3 - Tome 3

    Parvenant à se glisser dans un interstice entre le Seinen noir et le Shonen rigolo, le manga progresse sans coups de mou, en donnant envie d’en savoir plus alors même que tous les tenants et aboutissants semblent avoir été révélés à la conclusion de ce troisième volume.
    Cela s’appuie sur une intrigue simple qui justifie la brièveté du manga, une action omniprésente et une galerie de personnages à la fois resserrée et très réussis. Outre le charisme du chef du MBI et la figure amusante de Shinka qui provoque des séquences où l’on rit franchement, c’est bien entendu l’enfant ninja Koyukimaru qui est abordé ici sous un angle beaucoup plus psychologique avec une interrogation sur son perfectionnisme et sa relation au père qui le pousse à refuser son statut d’enfant pour viser un mythe inatteignable. Je trouve souvent les réflexions sur les jeunes assez manichéennes dans les manga et ce n’est pas le cas ici. De même avec la complexité psychologique du méchant qui fait entrer dans des strates psychanalytiques de l’émergence du Mal, très intéressant! Le curseur entre simplicité, concision et justesse sont réunis pour une série qui pourrait viser les cinq Calvin avec des graphismes plus ambitieux.

    Avant de lire le quatrième et dernier tome je n’ai aucune inquiétude tant l’ensemble des volumes est jusqu’ici d’une remarquable solidité.

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    Shaddam4 Le 18/10/2020 à 11:13:59

    C’est un rêve éveillé que vit l’historien Sylvain Gâche en publiant son premier album avec rien de moins que Richard Guérineau en ouverture d’une nouvelle collection! Il faut dire que le dessinateur du Chant des Stryges s’est résolument orienté depuis la fin de sa saga fantastique vers des projets beaucoup plus réalistes, entre littérature et histoire. Pour le coup le sport n’était pas forcément un sujet familier mais on sent l’envie d’illustrer une époque popularisée par la série Peaky Blinders. La reconstitution graphique du Dublin des années 1920 est ainsi très convaincante malgré un trait et une colorisation qui se sont simplifiés depuis quelques temps. Le talent du dessinateur pour la mise en mouvement et les postures est toujours aussi élégant.

    Le choix de construire cette histoire en intervalle avec le déroulé du match de Rugby parait pourtant un peu artificiel tant il y a finalement peu de lien entre les deux séquences dans la narration. L’intérêt de l’album réside bien dans la progression froide, lente, de cette journée un peu confuse qui voit une action d’envergure des indépendantistes de Michael Collins assassiner une dizaine d’officiers du renseignement britannique avant que les représailles n’aboutissent au massacre du titre. A ce titre les références de l’album portent bien plus sur les films traitant de l’indépendance irlandaise (Michael Colins, le Vent se lève ou Le général) que sur le récit sportif. On est d’ailleurs un peu frustrés de ne pas voir les exactions nombreuses des forces occupantes qui expliquent beaucoup ce qui passe dans l’album pour une démarche criminelle presque gratuite des irlandais. La mise en regard de l’altercation presque bon enfant du train avec l’exécution froide des officiers pourrait induire chez le lecteur une mauvaise compréhension de la situation à l’époque… En tant que BD l’ouvrager a donc une portée assez limitée (notamment par un démarrage qui n’aide pas beaucoup le lecteur), mais c’est en parcourant l’excellent et très joli dossier documentaire (qui comporte d’abondants documents d’époques, photos et illustrations de Guérineau) que l’intérêt de l’album monte d’un cran. On saisit ainsi la portée politique de jouer en 2007 au Rugby, sport anglais, dans l’enceinte historique du sport culturel gaélique par excellence. On oublie combien a été dure la colonisation de l’île au trèfle par les anglais et que l’Irlande est une République d’un petit siècle d’existence seulement. Le processus non achevé du Brexit se rappelle d’ailleurs à notre bon souvenir quand à la « question territoriale irlandaise » loin d’être résolue…[...]

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    Shaddam4 Le 17/10/2020 à 16:01:34
    Luminary - Tome 2 - Black Power

    Luminary avait été un de mes coups de cœur de l’année passée tant ce premier gros opus transpirait l’inspiration des séries sures de leur réussite. Et bien pour ne pas faire durer le suspens le second tome, malgré une magnifique couverture d’un graphisme et d’une efficacité folle, déçoit assez fortement… Plus haut on est monté plus dure est la chute comme on dit, tout au long de la lecture de cet album de transition (je crois que la série est prévue en trois tomes de cent-vingt pages tout de même, soit l’équivalent de quatre albums) on a le sentiment que Luc Brunschwig laisse le frein à main en souhaitant ménager ses effets après une conclusion du premier volume tonitruante. L’auteur aime parle du social et de politique, il aime parle des pauvres, des démunis, des parias. En proposant l’histoire d’un infirme bossu, d’une prostituée junkie et d’un jeune noir dans une Amérique uchronique très raciste il sait tenir la face sombre et dense de son histoire de super-héros. Malheureusement si dans l’introduction l’équilibre était parfait entre ces deux faces, on bascule dans « Black power » dans une chronique sociale pure où la plus grande noirceur des films américains des années soixante-dix ressurgit violemment. C’est intéressant bien que très nihiliste (un Fabien Nury aurait pu écrire ce scénario)… mais sur l’équivalent de presque trois albums cela fait beaucoup et hormis la conspiration militaire qui aboutit au gros (et efficace) coup de théâtre de l’album on finit par se lasser. La promesse de Black panther n’arrive jamais vraiment et l’histoire de cette junkie se liant avec le personnage principal a du mal à passionner. Le propos du premier volume était éminemment politique et l’on perd cet aspect en même temps que pratiquement toute la charge fantastique qui revient dans les toutes dernières pages sans plus qu’on l’attende. [...]

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    Shaddam4 Le 17/10/2020 à 15:58:26
    Renaissance (Duval/Emem) - Tome 3 - Permafrost

    Certaines BD respirent l'alchimie parfaite entre scénariste et dessinateur(s). C'est le cas de Renaissance qui dans cette conclusion parvient à nous captiver en résolvant tranquillement les quelques intrigues ouvertes précédemment, en n'oubliant pas de réfléchir à chaque case sur le devenir de notre planète, les comportements sociaux humains ou la prospective du fonctionnement d'une société parfaite. Avec cette série Duval invente la dystopie utopique, en bon humaniste il ne se contente pas de nous proposer une vision cataclysmique et totalement crédible de notre futur mais par l'existence même de cette force extra-terrestre nous montre l'espoir. Sans mièvrerie, sans mauvais goût, il montre qu'on peut dénoncer une situation en indiquant qu'elle n'est pas inéluctable. La SF est souvent très nihiliste. Pas ici.

    L'intelligence est omniprésente dans cette BD, que ce soit dans des dessins très détaillés et extrêmement lisibles, tant des les scènes d'actions convaincantes que dans les débats diplomatiques subtiles entre grands pontes de l'Agora alien qui devisent dans un mémorial des guerres passées. Nous parlions récemment d'une certaine lourdeur appuyée sur le second tome des Dominants. C'est l'inverse ici où les auteurs savent jouer de l'apparence, parfois étrange, parfois repoussantes des aliens, qui ne reflétera pas forcément leur caractère. La richesse de cette série est à l'aune de toute la bibliographie d'un scénariste qui arrive à traiter simplement un grand nombre de sujets dans cent cinquante pages de BD, sur des thèmes aussi larges que l'intelligence artificielle, le libre arbitre, la dualité nature/culture, sans oublier de s'amuser avec l'Histoire de notre planète. Sans déflorer une intrigue riche qui sait se conclure de façon satisfaisante en ouvrant la porte à de futurs cycles, on arrive naturellement à la résolution du drame familiale d'une des deux humaines et à l'arrestation des fautifs. La perfection de la société-Renaissance n'est pas si évidente et pousse les aliens à l'humilité dans un échange civilisé, alors que ce qu'il reste des Nations du monde finissent par réagir à cette irruption sidérante. En se permettant, cerise sur le gâteau, de l'humour linguistique, Duval montre une nouvelle fois qu'il est l'empereur de l'Anticipation. Et on l'espère pour longtemps!

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    Shaddam4 Le 12/10/2020 à 11:38:38
    Les chefs-d'œuvre de Lovecraft - Tome 5 - L'appel de Cthulhu

    Les éditions Ki-oon continuent avec la régularité d’un métronome à nous proposer plusieurs fois par an une nouvelle adaptation de Lovecraft par le mangaka Gou Tanabe. Après les très réussies Montagnes hallucinées, Dans l’abîme des tempset La couleur tombée du ciel, on attaque l’ouvrage fondateur, déjà proposé avec les incroyables illustrations de François Baranger l’an dernier. La comparaison entre ce dernier, doté de très puissantes images couleur en grand format et le manga aux dessins très particuliers de Tanabe est très intéressante puisque l’on passe d’une simple illustration à une véritable adaptation. Et sur ce plan le manga marque des points en profitant de la force du récit construit en poupées gigognes avec des récits dans les récits. L’auteur se plait ainsi, comme sur l’Abîme des temps, à nous promener dans des ellipses temporelles brutales que les faciès très proches des personnages n’aident pas à distinguer. Comme remarqué sur les précédents albums, les limites de l’auteur deviennent des forces en créant un malaise dans cet univers où l’on sent la folie proche et où les lois de la physique et de l’espace-temps n’ont plus lieu. Assez compacte cette histoire centrée sur le cœur du Mythe, le grand Cthulhu dormant dans les profondeurs de la cité engloutie de Rlyeh, nous fera voyager au cœur de l’action car pour une fois les faibles scientifique ne sont que spectateurs de récits où les policiers et marins affrontent directement des sectes d’adorateurs démoniaques du Grand Ancien. Les visions cauchemardesques sont toujours aussi fortes, moins organiques que précédemment, mais l’illustration de l’univers années trente est fort réussie.[...]

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    Shaddam4 Le 12/10/2020 à 11:22:04

    Fabien Nury aime parler des vilaines histoires, les histoires sans héros qui confrontent ce que l’Histoire laisse comme trace et la chienne de vie que chante le rock punk. Il est un maître pour effacer les vernis créés par les récits mythiques, nationalistes et pour aller titiller l’humanité là où ça fait mal. On peut parler de nihilisme et il est vrai que les lectures de ses albums ne sont pas véritablement des parties de plaisir, comme ce formidable triptyque Katanga dont on ressortait lessivé par tant de vilainie et d’absence d’espoir. Dans sa grande saga Il était une fois en France il parvenait à accrocher à personnage de « héros » même s’il s’agissait d’un anti-héros, bien gris, bien complexe, comme l’est la véritable Histoire.

    Avec son compère Brüno qui l’accompagne depuis dix ans maintenant il a choisi cette fois de dézinguer le mythe américain en nous racontant l’histoire de ce qui s’en rapproche le plus, à la façon d’un documentaire télévisuel. Le style du dessinateur, très figé mais redoutable dans la reprise des cadrages et cinéma (Brüno n’a pas illustré pour rien le volume de la BDthèque des savoirs abordant le Nouvel Hollywood…) renforce cet aspect en évacuant tout réalisme graphique qui pourrait nous détourner du propos. Dans L’homme qui tua Chris Kyle ( titre emprunté bien évidemment au célèbre film de John Ford) les auteurs dressent le portrait réel d’une vraie légende. Quitte à écorner sur les bords le récit de cette vie qui semble valider l’american way of life et le mode de pensée des redneck dans l’Amérique de Trump (l’album ne sort bien évidemment pas cette année pour rien), ils ne remettent pas en question ce que représenta cet homme dont les choix et la réussite semblent valider totalement la mythologie de la vie par la volonté et les valeurs… simples si possible. Le propos est plutôt de gratter le traitement par l’Amérique, ses plateaux de chez Fox news, ses grands éditeurs qui fabriquent les best-sellers alimentant le mythe du héros tué par un lâche et de la veuve courageuse qui défend la mémoire de son mari, de présenter l’évidence brute, documentaire pour ensuite nous donner une interprétation plus complexe de ces évènements. Ainsi ils dressent le parcours du héros, puis de son assassin, vétéran comme lui mais comme son négatif à qui rien n’a réussi alors qu’ils avaient le même parcours… jusqu’à fréquenter le même lycée. Ensuite la veuve qui fructifie sur son mari pour endosser un statut national héroïque et l’argent qui va avec. Enfin le traitement judiciaire expéditif. Tout cela de façon presque clinique, sans commentaire ou presque, laissant le lecteur européen s’amuser tout seul des monstruosité du système médiatique américain que nous adorons détester.[...]

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    Shaddam4 Le 09/10/2020 à 10:13:36
    Shaolin - Tome 1 - L'Enfant du destin

    Cette belle couverture au logotype efficace a attiré mon intérêt alors que je n’ai jamais lu d’album des deux auteurs qui ne sont pas à proprement parler des débutants. Jean-François Di Giorgio a une vingtaine d’albums dans sa bibliographie et reste en terrain connu puisque son nom est rattaché à sa grande série Samurai, série concurrente chez Soleil du Okko de Hub sorti chez Delcourt la même année, à l’époque où les deux maisons se disputaient le secteur de la BD ado et fantastique. Looky est un autodidacte (j’aime les autodidactes parce qu’ils progressent sans arrêt!) qui s’est étrangement spécialisé dans des réinterprétations de contes et histoires célèbres, sans être resté particulièrement fidèle à une maison d’édition. En parcourant des galeries de ses albums j’ai été marqué par l’évolution non linéaire de son style, passé d’un classique de la BD à la Lanfeust à ses débuts à des planches impressionnantes sur la version SF d’Heraklès de Morvan, avant de revenir à une technique plus habituelle.

    Cela se ressent en parcourant les planches très agréables de Shaolin, réhaussées par une colorisation plutôt chatoyante grâce à un choix de teintes élégant malgré un aspect final où ressort le numérique. Pour une BD de ce type ce n’est pas dérangeant. Surtout, le gros point fort des planches sont la finesse des décors, qui sont souvent le parent pauvre de la BD à l’heure des fournées pléthoriques hebdomadaires. Looky est très pointilleux sur ses arrière-plans alors que ses personnages sont encrés avec des traits un peu épais et ont d’étonnants problèmes techniques, surtout quand on voit la qualité sur de précédents albums. Très surprenant et assez inexplicable. Attention, la maîtrise générale est de très bonne qualité, les planches lisibles et par moment très agréables mais ces quelques soucis intriguent et rendent les scènes d’action pas aussi percutantes qu’elles auraient dû l’être. Un manque de temps? Sans doute…[...]

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    Shaddam4 Le 09/10/2020 à 10:07:33
    Les dominants - Tome 2 - Les dieux stellaires

    Pour ce second tome, Sylvain Runberg continue de nous faire profiter de son worldbuilding et après nous avoir fait partager le quotidien des survivants, fait la lumière sur la faction des Dévots tout en continuant de nous faire la démonstration de la cruauté des Résistants, dont le fanatisme n’a finalement rien à envier à celui de leurs ennemis naturels. Les journaux illustratifs en fin d’album continuent d’ailleurs (… dans une écriture pas forcément des plus subtiles).


    Les enjeux montent donc d’un cran, tant pour le héros que pour l’ensemble de l’Humanité. Tandis qu’Andrew fait tout ce qu’il peut pour s’intégrer chez les Résistants, ces derniers préparent un assaut d’envergure tout en continuant leurs exactions particulièrement impitoyables contre les Dévots qui communient avec les créatures. Si l’action-héro et les relations humaines étaient particulièrement bien sentis sur le précédent volume, le scénariste nous laisse cette fois un peu perdu avec ce personnage-marionette qui ne semble plus avoir guère de psyché et une certaine lourdeur dans la façon d’appuyer sur le côté manichéen des relations entre groupes.

    L’album contient donc son lot de tension, bien qu’il ne tente pas d’apporter de réponses aux questions qui taraudent le lecteur depuis le premier tome, avec un léger sentiment de surplace. Qu’à cela ne tienne, l’action est bien présente, et, si le cliffhanger de fin n’est pas de nature à vous retourner l’estomac, l’intérêt pour l’univers de la série est bien présent, notamment autour de ces fascinantes créatures alien au design et concept très intéressants.

    Côté graphique, on a tout de même l’impression que Marcial Toledano s’est mis sur la réserve, comme s’il souhaitait inconsciemment s’économiser, peut être pour une série qui s’annonce sur le long cours. Impression générale de baisse de niveau donc sur ce second tome sorti très (trop?) vite en ramenant une série très bien partie dans le peloton pléthorique des BD SF post-apo. En espérant que les auteurs redressent la barre d’une série qui a du potentiel.

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    Shaddam4 Le 06/10/2020 à 11:58:13
    Egregor : Le Souffle de la Foi - Tome 1 - La Moisson Nocturne

    Très étonnante série qu’Egregor, dont les illustrations de couverture absolument sublimes sont parmi les plus remarquables des étalages des librairies de manga! Il est surprenant que la série ne soit pas plus connue tant elle se démarque de ce à quoi on a l’habitude dans le secteur manga. Orienté vers un public d’adolescents (je ne parlerais toutefois pas de Shonen), Egregor reprend une esthétique empruntée à la fois aux RPG de jeux vidéo japonais, à l’univers de la Fantasy et à l’animation. Le scénariste explique dès les premiers tomes qu’il a été marqué par Game of Thrones, ce qui se ressent à la fois dans l’ambition du projet mais aussi dans son aspect sombre et complexe. Au sortir des quatre premiers volumes je dois dire que si le premier tome est un peu confus du fait de la plongée sans avertissement dans les effets des pouvoirs des Egides, la complexité des dialogues et la profusion de personnages et lieux géographiques rendent la lecture plutôt passionnante et concentrée sans jamais ressentir une influence trop voyante du modèle.

    Egregor - Le Souffle de la Foi - Geek-ItL’autre influence graphique est donc l’animation, et il est à ce titre intéressant de comparer une série comme Lastman, dont les auteurs viennent du monde de l’animation et utilisent un dessin simplifié en mettant tout dans le mouvement, et Egregor dont le dessinateur propose un dessin beaucoup plus poussé mais utilisant les effets de flou et angles propres à l’animation. Les planches sont très détaillées avec des décors réalisés en partie en 3D avec des textures informatiques. Cela donne un aspect un peu froid par moments mais la qualité du dessin des personnages (artisanal cette fois) couvre ce problème en tirant parti de l’ordinateur pour massifier les séquences de bataille très impressionnantes et en posant des effets visuels (du feu, des sorts, etc) efficaces dans ce qui est conçu comme un blockbuster. Une fois cette impression de lire une mise en livre d’un film d’animation passée, on profite d’une vraie qualité visuelle qui est heureusement loin d’être le seul point fort de la série.[...]

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    Shaddam4 Le 06/10/2020 à 11:49:40
    Tracnar & Faribol - Tome 1 - Vagabondage en contrées légendaires

    Le ton est donné est connu: le campagnard Benoit de Peloux avait très envie de conter une aventure entre Perrault et Rabelais, au pays des rois et des reines mais aussi des brigands et des parleurs, des cuisiniers et des lingères. Mais ce n’est pas parce que tout ceci est familier qu’il est facile de le raconter à nouveau. Surtout, intéresser petits et grands comme l’ambitionne Peloux n’a rien d’évident. Et pourtant ce premier album d’une série qui va sans aucun doute se poursuivre au vu de sa qualité plaira au lecteur adulte comme aux jeunes.

    Pour cela il y a d’abord les dessins, aquarelles sur crayonnés, superbes et précis tant dans les couleurs chatoyantes du château que dans la forêt enneigée et les terriers enracinés. L’auteur, habitué au dessin animalier sur les séries Zoé et Pataclop ou Triple Galop dans l’écurie Bamboo est parfaitement à l’aise avec les trombines caricaturales et grimaçantes de ses animaux anthropomorphes. La recette de Disney marche autant dans Blacksad qu’ici et la caractérisation animalière des tempéraments fait rire les adultes et comprendre rapidement aux enfants à qui ils ont affaire. Les aventures de Tracnar et Faribol donnent lieu bien entendu à moultes cabrioles, cascades et combats à coups de cruchons et de broche à cochons… Rabelais (ou Kaamelot!) n’est donc jamais loin tant les deux énergumènes recherchent plus la bonne pitance qu’un hypothétique trésor. Car les gens du peuple se contentent de peu et connaissent la valeur du concret…[...]

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    Shaddam4 Le 06/10/2020 à 11:32:29
    Alpi the Soul Sender - Tome 1 - Tome 1

    Après avoir découvert avec délectation le phénomène L’atelier des sorciers je peux vous annoncer que cette nouvelle série publiée originalement en webcomic au japon n’a pas à rougir devant le manga de Kamome Shimahara. Si l’univers des Shojo ne m’intéresse guère, comme dans la BD franco-belge les manga d’autrices proposent une sensibilité vraiment intéressante qui semble compenser certains marqueurs comme le sadisme ou les créatures organiques dont sont friands nombre de mangaka hommes. Comme pour l’Atelier ou Centaures, Alpi intègre dans son projet une esthétique particulièrement poussée sur des costumes et des décores notamment, appuyée sur une technique graphique franchement impressionnante. La précision des détails laisse ébahi en constatant qu’aucune case n’est laissée dans une économie d’arrières-plans. L’esthétique est partout dans cette itinérance d’une jeune fille déterminée à assumer sa fonction purificatrice malgré les souffrances que cela implique. La recherche des parents, l’acolyte bien plus âgé qu’elle, rappellent des thématiques classiques des liens entre génération et l’omniprésence du thème de la nature et de ses Esprits nous plonge dans ce que Miyazaki a popularisé en Occident.
    Un peu comme pour le début de Fullmetal Alchemist, on a droit sur ce démarrage à une histoire par chapitre (soit quatre) avec des pages d’interludes permettant de développer un peu les a-côtés des rituels proprement dit. L’histoire avance donc peu puisque l’essentiel du propos est de nous montrer le déroulement des purifications, leurs conséquences et les risques que prend Alpi. Les groupes humains ont tendance à abuser du pouvoir de ces soul senders pour leur confort personnel et le vieil homme qui l’accompagne essaye de la préserver de ses obligations. Ce premier volume est donc principalement axé sur la découverte du monde, des superbes décors et le design absolument superbe des créatures comme des artefacts. Assez modeste, ce tome est néanmoins une très belle entrée en matière qui peut tout autant se prolonger vers une quête que sur d’autres successions d’historiettes. Laissons le temps à la série de s’installer et d’introduire du drama et profitons de ces incroyables dessins et d’un monde que l’on ne demande qu’à découvrir avec Alpi. A noter que si ce titre est indiqué Seinen, il est pour moi tout à fait adapté aux jeunes lecteurs et plus proche de l’esprit Shonen.

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    Shaddam4 Le 02/10/2020 à 17:48:50
    Skyward - Tome 2 - Là où naissent les libellules

    J’étais sorti un peu frustré de ma lecture du premier volume qui malgré un très bon démarrage et un personnage principal fort sympathique avait du mal à développer une intrigue véritablement originale et péchait par des planches un peu pauvres. Avec les mêmes limites ce second volume nous propose de déplacer le cadre vers la forêt occupée par des insectes ayant fortement grandi du fait de l’absence de gravité et de la contrainte liée. L’humanité se retrouve ainsi bien faible face à de tels monstres voraces et doit apprendre à utiliser certains animaux pour résister. Cette aération du background fait du bien en ouvrant le champ des possibles avant que le grand méchant machiavélique arrive pour se rappeler à notre bon souvenir. L’intrigue est construite autour d’un triangle « amoureux » assez classique entre la foldingue Willa, le chétif Edison en mode bon copain et le colosse chez des fermiers qui semble recouvrer toutes les caractéristiques du héros parfait et qui ne laisse pas la demoiselle de marbre. Vous l’aurez compris, ni la structure ni l’intrigue ne révolutionnent le genre (des insectes géants ce n’est pas forcément révolutionnaire en SF…) et ce sont bien les interactions entre personnages qui permettent de s’intéresser à cette série. Les dialogues sont en effet assez savoureux (avec une très bonne traduction) et les auteurs s’amusent à créer des situations décalées qui nous décochent souvent un sourire. Pour le reste l’équipe a du savoir faire, sait gérer ses rebondissements et révélations… mais on a le sentiment qu’ils ne décollent jamais vraiment d’une ambition fort modeste accrochée au seul objectif hypothétique de rétablir la gravité grâce au carnet du papa de Willa. [...]

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    Shaddam4 Le 22/09/2020 à 15:54:18
    Super Groom - Tome 1 - Justicier malgré lui

    A l’annonce d’une nouvelle série envoyant Spirou chez les super-héros mon cœur a fait tilt! J’adore les variations sur des thèmes connus (comme le récent et très bon Luminary) et je cherche depuis quelques années une occasion de raccrocher avec un personnage que j’ai laissé, nostalgique, au départ de Tom et Janry. Çà commence à remonter me direz-vous, oui, mais comme toute une génération a grandi biberonnée au Blueberry de Giraud, j’ai découvert la BD avec les Spirou de ce duo, les meilleurs albums pour moi (même face à Franquin, si, si!), tellement pleins d’aventure, d’humour et d’un dessin génial… Bref, je n’ai jamais pris le train de Yann et Vehlmann et suis encore plus perdu depuis que l’éditeur a axé le développement de la série sur les Spirou par… Avant toute chose je précise donc que Super groom est bien une nouvelle série parallèle et non un one-shot. Cela veut dire que ce volume démarre une intrigue voulue comme aussi conspirationniste et tordue qu’un James Bond. Ca tombe bien, on est là pour ça!

    On a donc un Spirou très réussi qui navigue entre crise de l’age adulte, boboisation et (idée géniale) perte d’intérêt du public pour ses aventures face à la vague super-héroïque dans les BD! J’adore cette mise en abyme du personnage à la fois héros de BD et personnage sorti du cadre et soumis au réalisme des auteurs. Poussé malgré lui à endosser le rôle d’un justicier masqué, plus tendance, il fait appel à Champignac pour lui concevoir équipement et pouvoirs adaptés à la tache. Et l’on se dit que le bonhomme en livrée rouge n’a décidément jamais eu à rougir devant un homme chauve-souris… Équipé de son jet-pack il se met à parcourir une Bruxelles soumise aux manigances de politiciens et de magnats du bâtiment véreux. Nouvelle mise en abyme avec cette capitale belge victime comme toutes les grandes villes de la spéculation immobilière… qui mets les populations fragiles en difficultés devant tant de rapacité. Et il n’en fallait pas moins pour que Spirou, en super-héros ou pas, se sente tenu par le devoir! A série spécifique, très peu de personnages secondaires habituels dans cet album mais beaucoup de scènes d’action très bien dessinées, de l’humour qui fonctionne, bref un très bon spirou. La première moitié est particulièrement efficace avec un mode « la vie quotidienne d’un héros » et l’album faiblit un peu dès que les aventures de Super-groom débutent, du fait de cet alter-ego pas très intéressante car un peu cliché. Spirou n’est jamais aussi bon que quand il est face à un vrai méchant patibulaire type Zorglub ou Vito la déveine et cet album manque un peu d’adversité. Ce qui risque d’être réglé dès le prochain épisode au vu de l’épilogue très… percutant! Au final une aventure qui satisfera les amateurs de Bruxelles et de Spirou mais qui pourra avoir du mal à convaincre de nouveaux lecteurs.

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    Shaddam4 Le 22/09/2020 à 15:48:00
    Radiant - Tome 14 - Tome 14

    Quand on est un lecteur plutôt occasionnel de mangas on se demande toujours si le volume qu’on vient de lire est réellement moyen ou si c’est par manque d’habitude. Et puis vient un tome de Radiant qui vous rappelle ce qu’est l’excellence et qu’il n’est pas utile de forcer le plaisir. Déjà quatorze volumes, plus de cent chapitres et le ravissement est intacte, frôlant les cinq Calvin à chaque partie… Avec des dessins et encrages superbes, minutieux, un humour pas si lourdingue qu’il n’en a l’air, une galerie de personnages aussi pléthorique que passionnants et une construction qui semble rajouter une nouvelle pièce à l’échiquier à chaque volume, c’est un régal permanent! Ce quatorzième épisode qui continue l’arc de Bôme est très orienté action en nous plongeant directement et sur une bonne partie du volume sur la poursuite aérienne entre Seth et les Domitor qui le chassent à la barbe des inquisiteurs en leur cité. Tony Valente évite l’écueil d’un volume unique d’action qui se lirait trop vite en interfaçant cette séquence avec les très grosses révélations sur l’univers qu’acquièrent Doc envoyé à l’Académie des inquisiteurs, Ocoho et Melie qui vont rencontrer une nouvelle membre du Coven des treize et Dragunov qui marche sur un fil sous le regard… inquisiteur d’une des Thaumaturge de la guerre de Cyfandir. Avec une telle gamme de possibilités l’auteur n’est toujours pas perdu et parvient à rappeler des événements ou des personnages perdus de vue depuis quelques tomes et notamment le retour de… Torque! La richesse de ce monde est phénoménale alors qu’on commence à mieux saisir notre environnement dans ce manga qui ne fait jamais de surplace. Si vous n’avez pas encore débuté Radiant dépêchez-vous, il n’est pas trop tard!

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    Shaddam4 Le 22/09/2020 à 15:42:32
    Sonata - Tome 1 - La vallée des dieux

    Ce récit de conquête est doté d’un background plutôt fourni et intéressant et de personnages attachants avec cette Sonata, jeune femme aussi intrépide que pacifique qui va se retrouver dans les bras du bellâtre fils du chef ennemis Tayan. Surtout le bonhomme Treen, indigène à la physionomie de crapaud inquiétant qui s’exprime à la troisième personne et dont le code d’honneur tribal va entrer en contradiction avec son amitié pour Sonata. Si l’intrigue et les relations entre les deux clans antagonistes est déjà vue et s’inspire du schéma cowboys/indiens, l’articulation avec le mystérieux peuple Lumani apporte un déséquilibre intriguant par les révélations qui sont distillées tout au long de l’album. Avec des airs d’Aquablue, Sonata sonne comme une belle histoire écolo un peu naïve, dont la plus-value (hormis les graphismes, j’y reviens) est apportée par ces titans aux formes archaïques, entre le cadavre de Cyclope antique et le monstre de cauchemar… Survenant à plusieurs moments de l’histoire sans que l’on ne connaisse leur rôle ni leur fonctionnement, ils semblent liés au peuple Lumani dont l’aspect archaïque cache une réalité toute autre que les naïfs humains récemment arrivés sur ce monde sont loin de se douter. Avec ces géants, c’est une dimension mystique qui enrichit des séquences parfois proches de la sitcom et monte l’album dans les dimensions mythologiques tout à fait captivantes de cet univers.[...]

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    Shaddam4 Le 22/09/2020 à 15:38:18
    Hope One - Tome 2 - Tome 2

    Le premier tome de Hope One avait été une réussite dans le genre efficace du huis-clos spatial qui s’achevait par un twist en apnée. Le second a pris beaucoup de retard puisqu’il était annoncé la même année que le premier et on le retrouve donc après un délai plus classique… avec la surprise de voir un nouveau dessinateur prendre en charge les planches. Et la surprise ne s’arrête pas là puisque l’on change totalement de registre avec une très classique enquête policière dans l’Amérique profonde (et neigeuse) des années soixante-dix! Je ne sais si ‘Fane a très bien caché son jeu mais de mémoire de bdvore je n’ai jamais assisté à un tel retournement de style dans une même série. Pour gonflé c’est gonflé et passée la surprise on se laisse porter par cette recherche de disparus en suivant un agent du FBI alcoolique et tout à fait antipathique accompagné par une policière de bourgade plus habituée à régler les querelles de voisinage que de retrouver des morts. Surtout quand l’un des disparus est son cher papa… le sheriff du bled! On connait le talent de ‘Fane pour les dialogues et les personnages couillus depuis son excellent Streamliner. On retrouve cette patte ici et le changement de dessinateur perturbe un peu en matière de style (on n’est pas du tout dans le même registre que le tome 1) mais sans perte de qualité. La principale qualité de l’album est donc cette ambiance proche des frères Cohen et la dynamique verbale entre les personnages, franchement réussie. On en oublierait presque que les deux tomes sont liés. Malheureusement la jointure est parfaitement téléphonée (il aurait été compliqué de faire autrement au vu du Grand Canyon qui sépare les deux intrigues) et on repose l’ouvrage un peu nostalgique des promesses (déçues) du début de diptyque et sans bien comprendre ce qu’a voulu faire l’auteur. Une fausse bonne idée probablement…

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    Shaddam4 Le 22/09/2020 à 15:32:57

    Cette édition a pour atout essentiel sa taille et la qualité du papier, l’intérieur ne comportant aucun bonus autres que quelques croquis imprimés sur la couverture intérieure (sous la jaquette). Je suis toujours surpris de la frilosité des éditeurs français en matière de bonus quand on regarde les standards en comics (notamment chez Bliss et parfois chez Urban sur les gros volumes un peu chers). Je suis convaincu que le matériau (interviews, croquis préparatoires, etc) existe et il est dommage de ne pas profiter de ces belles éditions pour mettre le paquet. Bref.

    Ces deux premiers volumes introduisent donc les aventures des frères alchimistes dans ce monde Steampunk où l’Alchimie fait office de magie. Si le style de dessin peut faire enfantin au premier abord (on est dans un shonen), dès les premières pages et le premier combat on est frappé par la technique de l’auteur. Avec des décors assez vides mais des noirs très présents, j’ai été plutôt conquis par ce dessin qui prend toute sa force sur les gros plans et les séquences d’action, assez fréquentes. L’intrigue, comme souvent dans les manga, commence par plusieurs courtes aventures qui font avancer l’histoire très discrètement mais permettent surtout de découvrir l’univers et notamment cette alchimie très sympathique visuellement. Le ton est assez sombre puisque dès la première planche couleur du prologue on voit Edward Elric, le fameux Fullmetal alchemist ensanglanté, avant que des méchants n’hésitent pas à désintégrer des protagonistes, les découper ou les exploser simplement dans une marre de sang. Aucune insistance sur la violence mais c’est plutôt le ton de ces deux orphelins parcourant un monde se remettant à peine d’une terrible guerre civile qui marque. Pour contrebalancer cela l’humour est très présent, notamment via le très réussi personnage d’Alex Louis Armstrong, aussi costaud qu’intelligent. [...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/09/19/full-metal-alchemist-perfect-edition-1-2/

    Shaddam4 Le 16/09/2020 à 09:54:11

    Comme ses camarades du Label 619, Mathieu Bablet est un auteur complexe, entier, qui ne facilite pas la tâche de ses lecteurs. Totalement conscient des impératifs économiques de l’édition BD comme de la nécessité d’être intelligible auprès de son lectorat (en témoignent les longues explications sur sa démarche comprises dans les bonus), il n’en assume pas moins ses choix graphiques, très personnels, intellectuels et la profondeur de son propos. Quatre ans après le carton Shangri-la qui l’a propulsé dans le club des jeunes auteurs de la nouvelle génération BD (avec les Vivès et autres Le Boucher), il revient avec les mêmes bases, la même qualité… et les mêmes défauts.

    Je parlerais donc tout de suite du problème graphique de cet album. Comme dit en préliminaire l’objet-livre est magnifique et personnellement je ne connais pas d’autre éditeur qu’Ankama pour proposer de tels annuaires pour seulement vingt-quatre euros, avec une qualité qui va jusqu’à la tranche toilée. Je vous renvoie aux critiques assez vives sur le prix du best-seller de l’an dernier, Les Indes fourbes vendu dix euros de plus pour cent pages de moins… Ensuite, très clairement Bablet est un grand coloriste. Shangri-la nous l’avait montré. [...]

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    Shaddam4 Le 07/09/2020 à 11:53:40

    Réedition de l’album « Lola Cordova », paru en 2005 chez Casterman.

    Connaissant seulement de nom Qwak, ne ne suis pas a priori fan de son style de dessin qui vire à l’épure numérique sur ce surprenant album tout droit sorti de Metal Hurlant ou Fluide Glacial. Comme souvent on est surpris des deux éditeurs qui ont choisi de sortir cette aventure spatiale de la pute la plus explosive de l’univers! Les dessins simplifiés ne sont donc clairement pas le point central de cette BD qui vous fera bien marrer devant tant de mauvais goût et de dialogues qu’aurait pu produire Tarantino. Optant, donc, pour le tout numérique, Qwak utilise ses outils pour agencer ses planches de façon très élégantes, dynamiques, jouant de façon tout à fait expérimentale avec les cases et les phylactères pour constituer un récit au cours surprenant mais redoutablement efficace et fluide. Ce n’était pas gagné tant le déroulement de l’histoire se passe entre plusieurs temporalités avec donc des cases de partout, des carrées, des rondes, des allongées, en damier et j’en passe. J’aime ces expérimentations et il est vrai que le numérique permet de produire de l’élégance avec bien peu de traits. Attention, l’auteur n’est pas du tout dans le minimalisme et réalise un grand nombre de dessins, parfois assez fins. Simplement le projet est pulp, psychédélique et vaguement rétro, ce qui implique un design général qui ne plaira sans doute pas à tout le monde.[...]

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    Shaddam4 Le 07/09/2020 à 11:43:39

    Cet album arrivé sans coup férir va marquer cette rentrée BD tant il semble exempt de défauts et inspiré par la grâce! Les histoires de vampires ont généralement du mal à sortir du lot de par des intrigues ultra formatées et basées sur l’éternel duo Eros/Thanatos. Le début de l’histoire laisse craindre cela avec un jeune vampire contraint de fuir sur un navire, terrifiant l’équipage en référence à l’originel roman de Bram Stoker qu’a brillamment adapté Georges Bess l’an dernier. La présence d’un redoutable chasseur de vampire fait penser que l’on va avoir droit à une chasse orientale assez classique mais plutôt bad-ass… pour immédiatement être décontenancé par la tournure de l’intrigue. Car le scénario de Ram V, non content d’être très élégamment écrit via la forme de l’épistolaire, multiplie les chausses-trappe pour un lecteur pensant avoir compris où il se trouvait. Ces multiples rebondissements rendent la lecture exigeante, impliquante car sans être complexe on navigue entre plusieurs narrateurs et entre les deux axes de cette histoire, ce mystérieux personnage fantastique d’abord, le contexte de la guerre coloniale ensuite. Les deux sont liés de par le rôle que joue le personnage principal au sein de la société noble indienne et ce contexte très particulier, peu abordé dans les littératures imaginaires, invite à se renseigner sur la période historique pour mieux apprécier l’œuvre. Rien d’obligatoire mais en parcourant la richesse de ce background et l’intelligence du récit on a envie de l’apprécier jusqu’au bout en apprenant une page de l’Histoire.[...]

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 14:41:14
    L'oiseau rare - Tome 1 - Eugénie

    Dès les premières pages et le préambule on comprend que le cœur de ce projet est de faire revivre une certaine époque, ce fascinant XIX° siècle finissant, plein de sang et de larmes mais aussi d'espoir, époque que nous voyons aujourd'hui dans le reflet des pays du tiers-monde, du Brésil à une certaine Europe où immenses richesses côtoient la plus basse misère avec la juxtaposition de plusieurs sociétés que seule la Nation relie. En écho aux Yslaire, Tardi et Bourgeon , L'oiseau rare s'attache à un travail documentaire, faisant la part belle aux trognes qu'un Eric Stalner à la productivité débordante (plus d'un album par an depuis pfiouuuu...), issu de la tradition de BD historique Glénat, sait remarquablement croquer. La reconstitution nous emmène ainsi des bidonvilles de la Zone, sous-société tolérée par l'Etat en ce qu'elle se situe hors du champ de vision de la bourgeoisie, aux rapines dans les rues parisiennes. Ce sont ces séquences fort sympathiques, celles des petits œuvrant de malice pour détrousser le bourgeois ou le gros commerçant, qui attirent le plus l'attention du lecteur. Dans l'esprit rebelle d'un Robin des bois ou de Jay et Kita, on aime cette liberté, cette vie qui dénote avec une société parisienne corsetée (... que l'on ne voit guère dans l'album).[...]

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 14:38:29
    Dr. Stone - Tome 10 - Les Ailes de l'humanité

    Dans ce dixième volume on passe véritablement un cap puisque les différentes intrigues annexes convergent maintenant que Tsukasa a été vaincu. Nous avions appris via les passages dans le passé avec le père de Senku que le rayonnement pétrificateur se situait en Amérique du Sud, aussi notre héro qui ne capitule jamais devant l’adversité entreprend un voyage en bateau de l’autre côté de la planète! Comme chaque fois on tique en se disant que cette fois ils va un peu vite en besogne mais entre l’annonce et la réalisation surviennent plein d’étapes permettant de découvrir de nouvelles étapes de la civilisation… matérialiste.

    Si ce volume a les mêmes qualités que tous les autres je reconnais que pour la première fois j’ai tiqué sur l’apparition de l’argent et la présentation du pétrole comme formidable, sans que quiconque ne trouve à redire. Quand on met en parallèle la vision antagoniste très intéressante de Tsukasa qui estimait que la pétrification avait permis de purger le monde de ses perversions les plus graves (et notamment écologiques) on ne peut qu’espérer que les auteurs utilisent simplement cette découverte pour créer un nouveau méchant. A voir sur la suite mais le risque est très grand de transformer une série jeunesse très vertueuse en un plaidoyer pour la découverte technologie sans morale.

    Je vous passe les différentes découvertes de ce tome et vous invite si ce n’est fait à découvrir cette série dont le succès est amplement justifié tant elle semble faite pour incarner l’essence du shonen.

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 14:36:43
    Dr. Stone - Tome 11 - Premier contact

    On retrouve dans ce onzième volume du Shonen best-seller ce qui a fait son succès: les découvertes et l'humour visuel des situations! Afin de nourrir l'équipage du navire un nouveau personnage est réveillé et commence à préparer de succulents petits plats au royaume des sciences... histoire de permettre à Boichi de faire parler son amour de la gastronomie! L'invention de la Montgolfière ne servait pas qu'à dessiner de beaux paysages mais à inventer la photographie aérienne permettant de repérer le champ pétrolifère nécessaire à lancer le bateau... Pendant ce temps l'agriculture est inventée ainsi que le sonar. Mais c'est bien en utilisant la radio que se produit l’événement majeur depuis le début de la série: on commence enfin à se rapprocher de l'origine de l’événement lorsqu'une voix apparaît dans l'enceinte... et la tension monte d'un coup en nous donnant très envie de tourner les pages et de passer au volume suivant! Les auteurs sont sans doute capables de beaucoup de circonvolutions encore avant le bouquet final mais le fait d'avoir désormais un horizon fait que l'on lit le manga de façon très impliquée. Si le premier arc posait comme seul objectif la victoire contre le royaume de Tsukasa, le nouveau nous donne une idée beaucoup plus claire de l'itinéraire des inventions et c'est tant mieux! Allez, on continue en se demandant quelles découvertes va nous expliquer Senku la prochaine fois... et on remercie Glénat d'avancer aussi vite dans le rattrapage de la série japonaise puisque l'on tient un rythme de quasiment un album tous les deux mois, ce qui devrait permettre de rattraper la publication originale à l'été prochain!

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 14:21:04
    Alter (Pelaez/Laval NG) - Tome 2 - Ceux qui restent

    Nous avions laissé le très héroïque capitaine Kassidy abandonnant son équipage pour partir au secours de sa femme. L’album reprend sur un gros flash-back relatant les événements qui ont amené au début du premier tome, déflorant un peu plus l’événement physico-spatial qui a provoqué la projection dans l’univers parallèle. La structure de ce second volume est bien plus complexe que le précédent qui avait le mérite de nous faire suivre l’équipage uni en réduisant les sauts de narration à un unique passé. La grande difficulté des récits de réalité alternative et de paradoxes temporels est qu’ils exigent une très grande lisibilité et une rigueur scénaristique de tous les instants. Sur le premier point le dessin de Laval NG, s’il est toujours aussi élégant, ne permet pas toujours de s’y repérer entre les personnages, surtout que son scénariste complique la tâche en proposant différentes variantes de certains personnages et que d’autres apparaissent sans avoir été introduits (la nouvelle présidente). Du coup la lecture en devient compliquée et nécessite sans doute plusieurs passages pour bien saisir les subtilités du récit.[...]

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 14:12:58
    Demon tune - Tome 1 - Tome 1

    Très bonne surprise que ce premier tome d’une série très courte puisque prévue en quatre tomes. Probablement une des raisons de l’efficacité de la progression dans ce manga qui avance très vite en ne perdant pas de temps à installer une atmosphère ou une psychologie sophistiquée des personnages. 100% shonen, Demon Tune nous propose les aventures d’un enfant Ninja dont le flaire sur-développé va intéresser le MBI, l’agence chargée de combattre les Demon tuner, ces personnes qui utilisent du sang de démon pour transformer des humains en créatures surpuissantes. Le plus dangereux d’entre eux est le Boogey man, un être apparemment invincible dont les visées restent mystérieuses et qui sème la terreur dans les rangs de la pègre locale.[...]

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 13:59:52
    Demon tune - Tome 2 - Tome 2

    Le plaisir continue sur cette petite série qui ne paye pas de mine mais arrive à créer un réel intérêt global dans le genre pléthorique du Shonen. Les impressions du premier volume sont amplement confirmées avec une montée en puissance par un remarquable équilibre entre action, enquête et révélations. Les séries courtes courent toujours le risque de couper la surprise par des révélations trop rapides. C’est partiellement le cas ici puisque l’on apprend déjà qui est le Bogeyman, ce méchant particulièrement charismatique découvert au volume précédent. Un peu dommage tant j’aurais aimé prolonger le mystère, mais bien d’autres révélations et nouveaux mystères se révèlent en nous donnant envie d’avancer rapidement. Le développement de l’univers nous montre sa richesse surprenante. Comme on le dit toujours, ce qui est important ce n’est pas les idées révolutionnaires mais un traitement novateur d’idées connues. C’est le cas ici avec une thématique des démons possédant des humains, coutumière dans les manga. Mais l’arrivée d’éléments technologiques associés à cette magie « démonique » et surtout la présence de personnages vraiment réussis, du père (pourtant inerte tout le long du volume…) au chef du MBI en passant par le duo d’enquêteurs alliant comique et action sexy, tous impriment leur présence avec des dialogues adultes et cohérents. [...]


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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 13:53:24
    Crusaders - Tome 2 - Les Émanants

    On peut dire qu’en ce moment en matière de très bonnes BD de « Premier contact » on est gâtés! En parution concomitante avec les excellents Dominants de Runberg et Renaissance de Duval, Crusaders se hisse largement au même niveau avec un second tome qui confirme amplement l’impression du premier. Avec un récit pas évident à mettre en image puisque il alterne des visions galactiques et des artefacts aliens avec les discussions des humains sur la conduite à tenir, on est happé par cette SF gigantesque qui assume les concepts de pointe de la physique la plus récente. Bec aime jouer avec la sophistication et délaisse ici les mythes humains pour le mur de Planck, la physique quantique et le multivers. Se faisant pour une fois pédagogue, il utilise (comme dans le tome un) les discussions passées entre l’enfant Natalia mais aussi celles avec l’ambassadeur Emanant pour nous faire part de réflexions passionnantes sur notre méconnaissance de la physique et de l’univers en extrapolant les hypothèses majeures des scientifiques visant à dépasser le modèle d’Einstein.[...]

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    Shaddam4 Le 02/09/2020 à 13:32:45
    Les contes ordinaires d'Ersin Karabulut - Tome 2 - Jusqu'ici tout allait bien...

    Ersin Karabulut est un dessinateur turc réputé et figure de la contestation de gauche au pouvoir via le magazine satirique « Uykusuz ». Ce qu’il y a de passionnant dans cet album c’est l’ouverture qu’il nous donne sur une société cousine, si loin si proche, dont beaucoup d’occidentaux ne veulent pas au sein de l’Union européenne mais dont les déboires autoritaires avec leurs dirigeants nous peinent. En croquant ces contes satiriques on reconnaît nos vies quotidiennes enfermées dans une addiction technologique aux smartphone, dans des démocraties de basse intensité qui s’accommoderaient finalement bien d’une prise en charge des affaires publiques par des sociétés internet avec des consultations populaires via des appli… mais aussi des marqueurs plus étrangers, ceux de sociétés encore traditionnelles, étirées entre d’anciennes générations aux mœurs très conservatrices et des jeunes occidentalisées. Ce qu’on imagine de la Turquie, à savoir ce qu’il peut y avoir de plus moderne dans les sociétés musulmanes orientales. La variété des contes est saisissante. D’une ligne graphique relativement homogène et fort agréable, l’auteur aborde avec une noirceur que ne renierait pas le Franquin des Idées noires sa société autant que le monde capitaliste mondialisé. D’une ironie très drôle dans les tronches croquées, il sait être plus sombre et poétique lorsqu’il parle des mirages de l’occident pour des migrants pas toujours dupes de ce qu’ils perdent et de l’acculturation qui les guette.[...]

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    Shaddam4 Le 20/08/2020 à 15:01:26
    Wonder Woman Rebirth - Tome 1 - Année Un

    Enchanté par les sublimes couvertures de la série lors de sa sortie et ravi par ma lecture du Black Magik des mêmes auteurs, j’ai profité de l’opération estivale Urban pour tenter ce Wonder Woman Rebirth. Pas franchement passionné par ce personnage, j’avais trouvé le récent film gentillounet et l’aventure celtique en compagnie de Batman m’avait donné l’impression d’un personnage assez secondaire…

    Wonder Woman Rebirth Annual 2 - Comic Book RevolutionSur ce volume trois dessins alternent. La première séquence, très linéaire, reprend grosso modo l’intrigue du film avec un Steve Trevor venant apporter l’amour et la nécessité d’assumer son rôle à une Wonder Woman invincible et naïve. Les planches de Nicola Scott sont superbes et donnent une atmosphère un peu « Riverdale » à ce monde très manichéen. C’est finalement l’intrigue dessinée (plutôt bien) par la brésilienne Bilquis Evely qui intéresse le plus, avec ce personnage d’archéologue boiteuse et de dieux manipulant des humains pour capturer Diana. Comme souvent dans les comics on sent quelques séquences manquantes par moment mais le tout se laisse lire plutôt agréablement, avec quelques séquences à la violence surprenante. La dernière section est totalement hors sol, plaçant Diana à Gotham, assez mal dessinée et sans aucun lien avec le reste, j’ai personnellement fait l’impasse.[...]

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    Shaddam4 Le 19/08/2020 à 15:38:50

    Ce pitch est génial, et l'album commence franchement bien, nous plongeant immédiatement dans un doute que la publication de ce one-shot dans le black label avait toutes les raisons de confirmer... Hélas! Très clairement le logo noir apposé sur la couverture est absolument non pertinente tant il n'y a aucune différence d'approche entre ce livre et les précédentes productions de Snyder et Capullo. Comme beaucoup j'imagine, j’espérais que les auteurs profiteraient de la spécificité de la collection pour produire leur grand œuvre, un projet adulte chargé de changer notre regard sur le Dark Knight avec une prise de risque sur un récit innovant. L'idée est folle et aurait dû être poussée. Car depuis des années nombre de récits du Batman nous instillent le doute sur sa santé mentale, nombre d'auteurs travaillent sur cette question, celle de l'identité de Wayne, traumatisé, de son double maléfique aux cheveux verts et sur l'aberration de ce bestiaire impossible à Gotham. Ce sous-texte rend les histoires de Batman les plus intéressantes pour les conteurs et pour les lecteurs et récemment Sean Murphy est parvenu à pousser assez loin cette idée. Les premières pages de Last knight on earth nous poussent dans cette direction (avec une superbe couverture comme toujours!), celle d'une réalité réveillée nous expliquant comment Wayne a transformé tel personnel d'Arkham en méchant et sa propre identité idéalisée en Chevalier noir... Mais cela ne dure que quelques pages, avant de retomber dans les délires Dcesques proches de ce que Snyder a créé sur Metal.[...]

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    Shaddam4 Le 19/08/2020 à 15:32:34
    L'atelier des sorciers - Tome 1 - Volume 1

    Je reproche souvent aux dessins manga d'être un peu légers et il est indéniable que sur ce plan l’œuvre de Kamome Shiramaha, diplômée des Beaux-arts de Tokyo, est une révélation graphique du niveau des dessinateurs italiens, voir d'un Moebius. Il arrive qu'un manga évolue entre son premier tome et la suite et je dois dire que si le dessin ne baisse pas on est clairement en présence d'un des plus beaux manga jamais produits, tout simplement! Le niveau de détail de ces planches, la finesse du trait, la richesse des designs des costumes, décores et monstres vous plongent dans des gravures victoriennes largement au niveau du monstrueux Dracula récemment sorti par Georges Bess. Publiant un volume par an, la productivité de l'autrice est stupéfiants et montre son niveau technique très nettement au-dessus du lot. Précédemment à l’œuvre sur la courte série Divines (également chez Pika), je pense que je vais suivre Shirahama une fois que j'aurais rattrapé mon retard sur l'Atelier.[...]

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    Shaddam4 Le 19/08/2020 à 15:27:42
    Bolchoi Arena - Tome 2 - La Somnambule

    J'avais été agréablement surpris par ma lecture du premier tome qui apportait quelque chose de frais et rétro dans l'univers de la BD. Ce vrai-faux manga développe plein de thématiques intéressantes... mais si le tome précédent fascinait par son exploration en compagnie de Marje de cet univers virtuel fantastique (et infini!), celui-ci se centre principalement sur le destin tragique de l'étudiante. L'idée d'une implication physiologique des addictions aux univers virtuels a déjà été traitée, souvent sous la forme de la consommation de drogues compensant le décalage de perception entre les deux univers. Ici les auteurs vont plus loin et c'est assez glaçant d'imaginer ce cerveau perdant tellement pied qu'il en oublie de gérer ses fonctions corporelles... à l'intérieur du Bolchoï c'est surtout la guerre entre consortiums qui est abordée avec un rôle d'électron libre semant la pagaille assumé par Marje qui décide, étant donnée son espérance de vie, de bouleverser la connaissance du monde virtuel. Et lorsque une découverte scientifique sème le doute sur le le fait que le Bolchoï soit un monde réellement fictif on rejoint une des idées fascinantes du best seller chinois Le problème à trois corps (pour ceux qui connaissent).[...]

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    Shaddam4 Le 19/08/2020 à 15:23:46
    Dragon Ball Super - Tome 10 - Le Vœu de Moro

    Le nouvel arc de la Patrouille galactique a débuté dans le précédent tome alors que Goku et Vegeta sont enrôlés pour arrêter le redoutable sorcier Moro. Un peu hautains quand au rapport de force après avoir participé au plus grand tournoi de l'histoire, ils vont déchanter devant les capacités magiques de Moro... qui ne sont pas sans rappeler les pouvoirs si particuliers de leurs anciens adversaires de la Terre. Si le précédent arc était sympa question combats et créatures, il commençait à devenir redondant et c'est un très grand plaisir que l'on a de retrouver les aventures spatiales des héros, de découvrir de nouvelles planètes, pouvoirs magiques et un humour mis un peu sous le couvert précédemment. La capacité de Toriyama à développer son univers est tout bonnement prodigieuse et si l'on trouve forcément un peu de familiarités voir de redites (les entraînements entre deux combats), la richesse des personnages et des intrigues ne cesse de me fasciner. On est sans cesse ballotté (assez rapidement d'ailleurs!) entre facilité et désespoir total  et ça fonctionne pour nous tenir en haleine. Si l'auteur a beaucoup joué sur les niveaux et couleurs de cheveux des personnages, il revient ici à un esprit plus proche des débuts de Dragon ball Z pour mon grand plaisir. J'espère sincèrement que les aventures de patrouilleurs se poursuivront sur de nombreux tomes tant les possibilités sont grandes et les univers planétaires infinis. Ajoutons à cela un Jaco toujours aussi drôle (lisez vite son aventure solo si ce n'est déjà fait, c'est tordant!) et du des coups de théâtre efficaces et vous obtenez une série qui est presque aussi fraîche qu'à ses premières années![...]

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    Shaddam4 Le 19/08/2020 à 15:19:50
    La chute (Muralt) - Tome 1 - Épisode 1

    La sortie en pleine crise de COVID de cet album dystopique décrivant la chute de la civilisation a marqué les esprit et profité d'un excellent buzz médiatique. Avec un peu de recul que faut-il penser de cette série dont le thème n'est pas franchement neuf mais dont j'adore lire et voir les variations de différents auteurs?

    Le dessin d'abord est assez classique, pas affolant, mais l'auteur propose un détail remarquable sur ses décors et arrières-plans. Son travail de description réaliste d'une hypothétique pandémie aux conséquences majeures s’appuie ainsi sur des éléments de vrai permettant de raccrocher ce que nous lisons à notre quotidien. Le thème de la famille évidemment, assez éculé depuis le choc La Route mais toujours marquant en nous faisant ressentir (pour ceux qui ont des enfants) le drame de voir ses plus proches subir cela avec la tentation de cacher une vérité pourtant patente. La femme est emportée par cette grippe et l'on voit rapidement l'Etat se déliter avec une préoccupation première pour les personnages, celle de trouver à manger alors que rapidement des groupes structurés se mettent en place pour compenser l'absence d'autorité. Sur le pourquoi de l'évolution on ne saura rien, nous laissant dans le même expectative que Liam, le héros.[...]

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    Shaddam4 Le 05/08/2020 à 12:23:21
    The shaolin Cowboy (Futuropolis) - Tome 2 - Buffet à volonté

    Attention, ce second tome consiste pour l'essentiel en 100 pages (oui, oui) de démontage de zombie sans dialogues (certes virtuose... mais tout de même!) et de quelques textes sur l'univers. Voir ma critique du tome 1 et sans doute attendre le tome 3 qui poursuit véritablement l'"histoire".

    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/08/05/the-shaolin-cowboy-1/

    Shaddam4 Le 05/08/2020 à 12:18:55
    The shaolin Cowboy (Futuropolis) - Tome 1 - Start Trek

    Geoff Darrows appartient à une mouvance d’illustrateurs nés au mauvais endroit! Avec les Richard Corben (Grand prix d’Angoulême 2018), Simon Bisley et ses peintures barbares dantesques qui ont influencé notamment Olivier Ledroit, l’italien Liberatore , la mouvance ultra-réaliste trash japonaise, et plus récemment les albums d’Eric Powell il fait partie des auteurs en liberté totale dont l’amitié avec Moebius n’est pas anodine tant son travail semble tout droit sorti du magazine Métal Hurlant. Son nom est sorti du cercle des initié en 1999 lorsque les sœurs Wachowski l’embauchent avec les yeux de Chimène pour mettre en place l’univers visuel et le storyboard des films Matrix. Quand on voit la finesse de son travail on les comprend…

    Ce double album (j’y reviens) est un trip sous acide, un mélange entre le artbook déchaîné d’un auteur maniaque, le storyboard détaillé d’un film d’animation qui n’existe pas et une grosse farce sacrément gonflée. Ne cherchez pas de message, de sous-texte ou je ne sais quelle vision! Geoff Darrow utilise son Shaolin Cowboy pour latter du gang dégénéré, du zombie, du requin géant et du cadavre possédé… Vaguement frustrant du fait de la structure totalement apocalyptique du « récit », l’ouvrage est d’une générosité graphique folle car l’auteur ne connaît pas la contrainte. Ainsi le second volume, outre un texte de trois pages relatant des évènements potentiellement précédents et une nouvelle de soixante pages en fin d’ouvrage, reprend le récit au travers d’une sidérante séquence de démontage de zombie sur… cent pages! Cent pages muettes de baston virtuose, le plus long plan séquence de l’histoire du cinéma qui n’en est pas un, bref, quelque chose de jamais vu et qui ne sera certainement jamais refait. Gonflé, d’une précision diabolique, un peu lassant au bout de cinquante pages, mais quelle expérience! [...]

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    Shaddam4 Le 29/07/2020 à 09:02:35
    Raven (Lauffray) - Tome 1 - Némésis

    Toute publication de Mathieu Lauffray est un événement et titille mes rétines, tant son imaginaire graphique est légendaire dans le monde du graphisme et de la BD. Toujours associé à de grands scénaristes et d’une productivité BD assez réduite (huit albums de BD dessinés en intégralité), sa première expérience en solo attire d’autant plus l’attention qu’il retourne avec grand plaisir sur le genre où il a explosé, la piraterie. Outre la gestion du scénario, il continue dans un genre ou il s’était éclaté avec Lupano sur Valérian, l’aventure légère et humoristique.

    Nemesis nous emporte ainsi dans les Caraïbes de 1666 où les Nations européennes bataillent avez les navires pirates dans le dédale d’îles qui parsèment ces latitudes ensoleillées et orageuses. L’intrigue, un peu hachée, prends le temps de nous présenter les « exploits » de Raven, avant de lancer sa quête de trésor qui va le voir confronté à la grande réussite de l’album: Lady Darksee. Malgré un nom un peu appuyé, elle éclate tant graphiquement que par ses actes, cruelle et impitoyable… en contraste avec la bouffonnerie du héros éponyme. Car c’est une des faiblesses majeures de cet album que le ton choisi par celui dont les encrages ténébreux et violents hantent une génération de lecteurs. Ce projet est-il comme d’autres avant lui destiné à ses enfants ou simplement a t’il eu envie de changer de registre après une carrière dans l’ombre de Cthulhu? Toujours est-il que tout le monde n’est pas Lupano et que si les facéties de l’album restent sympathiques, elles sont décalées par rapport aux attentes et au style de l’auteur. Dans l’esprit on est ainsi à dix-mille kilomètres d’un Long John Silver et on reluquerait plutot vers du Lanfeust. Tenez le vous pour dit.[...]

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    Shaddam4 Le 25/07/2020 à 09:19:52

    Sharkey est un looser. C’est aussi un chasseur de primes. Côtoyant les redoutables guerriers de la profession, l’état de ses finances l’incitent à répondre au mandat posé sur la plus redoutable terroriste de l’univers… Déjà mal barré avant qu’un gamin ne lui demande de le ramener chez lui…

    Mark Millar sait attirer dans ses filets les dessinateurs les plus en vue du circuit. Rarement pour le meilleur tant les Scalera, Immonen ou Bianchi ont produit bien mieux que sur leur collaboration avec le golden boy du comic. Ma lecture du récent Space bandits m’avait plutôt déçu la semaine dernière… et ce n’est heureusement pas le cas de ce nouveau Millar!
    Dans un scénario aussi léger que les autres réalisations de l’écossais, ce volume attire pourtant une grande sympathie grâce à l’improbable réussite du personnage de Sharkey et son duo avec le gamin. Le scénariste a chargé la barque pour cet anti-héros chauve, naviguant dans un camion à glace reconverti et sauvé chaque fois par des amis ou ennemis quand ce n’est pas par la providence. Toutes les séquences d’action se vautrent dans la facilité mais ce qui intéresse les auteurs ce sont les dialogues et les situations très drôles basées sur les idées farfelues et vaguement naïves de Sharkey mais surtout sur l’innocence désarmante du gosse avec ses yeux de cocker qui voient en ce gros naze de chasseur de prime le plus grand héros de la galaxie. Sharkey le chasseur de prime est donc bien une comédie d’action fleurant bon les comédies improbables du cinéma mettant en association des gros costauds et des êtres chétifs…[...]

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    Shaddam4 Le 22/07/2020 à 09:39:00
    Lone Sloane - Tome 10 - Babel

    Père fondateur du légendaire magazine Métal Hurlant qui révolutionna la Bande-dessinée en en faisant un média adulte avec la postérité qu’on lui connait, Philippe Druillet a créé l’un des univers visuels les plus innovants et originaux qui soit dans les univers fantastiques du neuvième art. N’ayant jamais lu ses albums, l’initiative d’une réinvention par une jeune génération (la dernière publication de Druillet remonte à 1980!) m’a paru une bonne occasion pour monter sur le vaisseau du voyageur galactique…

    La première chose qui saute aux yeux c’est l’univers graphique dantesque posé par le dessinateur, dont c’est la seconde publication BD (de même que son scénariste). Pour des débutants on peut dire que le projet, on ne peut plus casse-gueule, est maîtrisé! Le principal risque était de mécontenter la horde sauvage des fanatiques de Druillet qui ne se contenteront pas de l’adoubement du Maître et décrient, chose prévisible, l’éditeur pour une démarche présentée comme commerciale. Je n’hésite jamais sur ce blog à dénoncer certaines démarches qui me semblent peu respectueuses du lecteur ou des auteurs, y compris quand l’éditeur est partenaire du blog. Pour autant, lorsque un projet artistique permet à une nouvelle génération de découvrir d’autres œuvres, d’autres auteurs, et notamment des créateurs complexes je ne peux qu’applaudir. C’est le cas ici où sans tomber dans une pédagogie qui dénaturerait l’oeuvre inspirant, les auteurs parviennent à initier des nouveaux venus avec un véritable plaisir de lecture imaginaire et intellectuel.[...]

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    Shaddam4 Le 11/07/2020 à 11:01:15

    Alors que je pensais la série partie pour quelques volumes seulement, quelques éléments de contextes dans les gazettes et des allusions graphiques à Bismarck annonçaient progressivement une vraie saga qui semble boucler sa boucle ici avec ce début de troisième cycle, après que Séraphin et ses amis aient visité la Lune, puis Mars et reviennent donc sur une Terre bien changée. Ce volume est surprenant en ce que sa première moitié conclue les aventures martiennes, avec des tonalités et un décors très marqués. La chute, très brutale, inattendue et un peu bancale en ce que l’auteur rate un peu cet acmé de l’intrigue pour nous ramener sur Terre en une page tournée, donne l’impression qu’il n’a pas su comment assurer la transition entre ces aventures extra-terrestres et un retour à la dimension plus politique et rocambolesque des débuts.

    Car la seconde moitié, qui avance très vite, propose son lot de grandiose graphique et d’action effrénée permise par l’Ether, cette étonnante trouvaille de l’auteur qui donne une teinte désuète et historique si particulière à son œuvre. La série a grossit à mesure du succès et des envies de l’auteur et les gazettes indiquaient assez tôt l’idée d’exploration de Vénus. Alice a eu la bonne idée de ne pas diluer son intrigue principale dans un nouvel arc vénusien qui aurait probablement été redondant et de confier ce développement à une autre équipe pour achever son récit principal, probablement au prochain tome. On découvre ainsi l’empereur Napoléon III qui comme les autres grands personnages historiques n’est pas manichéen. Assez crédible il incarne la légère dose de réalisme historique qui donne un poids certain à la série. Si l’arc martien pour exotique qu’il était perdait un peu la densité dramatique, ce cinquième tome revient à une grande efficacité avec une structure ambitieuse en trois temps (maintenant-avant- maintenant) et notamment le personnage de la journaliste, très réussi et qui apporte de la nouveauté.[...]

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    Shaddam4 Le 09/07/2020 à 13:37:32

    Toujours méfiant à l’arrivée d’une nouvelle mini-série chez DC, les premiers échos de lecteurs étaient plutôt bons, et le fait que Trevor Hairsine (que j’ai découvert sur Divinity et d’autres titres Valiant) soit sur toute la partie graphique était plutôt bon signe. En commençant ma lecture je n’avais pas repéré que le titre était écrit par Tom Taylor, celui qui me bluffe à chaque épisode depuis que j’ai commencé Injustice! Avec un dessinateur venu du catalogue Valiant, bien moins formaté et plus « adulte » que le Big Two et l’auteur du comic de Super-héros le plus gonflé lu depuis longtemps, il n’est pas surprenant que Dceased soit une bonne claque qui rafraîchit (… si je puis dire en parlant de Zombies…) le genre et surtout l’ambition scénaristique.

    Pour ceux qui ne connaissent pas Injustice, le concept est en gros de transposer le choc nécrologique d’un Game of Thrones sur la Justice League. Taylor reprend ce concept avec la propagation du virus à vitesse grand-V en tuant les uns après les autres un certain nombre de héros, sans aucune possibilité de savoir si les plus connus seront épargnés. A la différence de Injustice où la longueur nécessite de préserver certains héros et méchants, ici s’agissant d’un one-shot la liberté est totale. Et je dois dire que le morceau est sacrément gonflé si bien que jusqu’à la dernière page on se demande jusqu’où iront les auteurs… [...]

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    Shaddam4 Le 04/07/2020 à 07:55:57

    Attention, choc! Si j’attendais cet album c’était au vu des superbes planches et couvertures révélées par l’édition américaine. Je ne connais pas Sunstone, la série « érotique » qui a lancé le croate mais avais été assez bluffé par la section qu’il avait illustré sur Batman Métal. Et c’est la profondeur du travail psychologique sur son personnage et son approche féminine qui marquent sur ce one-shot qui fera date, après un White Knight de Sean Murphy qui avait déjà bouleversé les canons scénaristiques et qualitatifs de DC en jouant déjà sur cette analyse psychologique des personnages de Batman, du Joker et de Harley Quinn.

    Au-delà des dessins qui sont donc absolument sublimes de la première à la dernière page (très peu de déchets, y compris sur les arrières-plans, souvent délaissés dans l’industrie du comic), c’est donc la progression narrative qui impressionne, avec cette structure ternaire permettant de montrer simplement trois phases de ce qui va amener Harleen à tomber dans la toile du Joker. Si l’idée de départ du personnage créé par Paul Dini fascine, la nouveauté ici est l’absence totale de manichéisme. Alors que le Batman est quasiment absent du récit, on évite absolument de nous montrer le Joker en fou-dangereux mais plutôt en rock-star, en Apollon dont le docteur se méfie dès la première rencontre. La subtilité de son jeu est remarquable et la force expressive des visages de Sejic donne une fragilité constante à Harleen qui ne nécessite pas d’appuyer ce déséquilibre qui mènera inévitablement à la chute. De fait le rythme est assez lent, avec peu d’action hormis cette introduction marquante (qui jouera beaucoup dans la faille de l’héroïne), mais passionne de par la finesse de la progression qui infuse comme un goutte à goutte. L’auteur a l’intelligence d’utiliser d’autres personnages iconiques de Gotham sans pour autant se perdre dans des intrigues secondaires inutiles pour aérer la tension en rendant très crédibles l’évolution intérieure de la psy. [...]

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    Shaddam4 Le 04/07/2020 à 07:05:59
    Lazarus - Tome 7 - Risen

    Le précédent volume commence à remonter puisque ma critique date d’un an et demi… Je n’ai pas lu le tome noté « 6 » chez Glénat, qui reprenait des épisodes spin-off apparemment peu intéressants. L’intrigue reprend donc bien au tome « 7 ». A noter que le nouveau cycle est sous-titré « Risen » chez l’éditeur original Image, Glénat ayant choisi de maintenir une continuité de tomaison. Espérons que cela n’oblige pas dans quelques volumes à une révision de la maquette sur les réeditions…
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    Alors que la guerre des familles s’intensifie Forever noue un pacte avec sa sœur pour enfin rencontrer son clone. La défaite contre le Dragon a marqué les esprits et les alliances se font et se défont dans un monde sur le point de basculer…
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    Est-ce le fait d’avoir attendu un temps inhabituel entre le précédent opus et celui-ci? Le fait est que cette reprise, si elle est plus que jamais marquée du sceau de l’action (entre intervention commando hyper-technologique et affrontement primaire entre lazares), semble patiner un peu dans la résolution de l’affrontement géopolitique. Le nouveau contexte marqué par un réequilibrage interne à la famille est désormais connu mais les aller-retours géographiques avec des informations temporelles assez absentes pour le lecteur ne facilitent pas la compréhension. Une carte des noms des clans en début d’album aiderait grandement à contextualiser de qui on parle car dans ces discussions stratégiques on est un peu perdu. De même, le changement de coiffure de Forever rend parfois compliquée la lecture des actions entre des soldats tous harnachés de combinaisons de storm-troopers. Le style de Michael Lark peut diviser, personnellement j’ai du mal depuis le début de la série, ce qui ne m’empêche pas de’apprécier l’excellent scénario, très sombre, froid et psychologique de Greg Rucka. Hormis cela on assiste à des assassinats violents, à l’apparition de la matriarche Carlyle, au retour du Dragon et aux incidences de la guerre sur les populations civiles.

    On attend toujours la série Amazon qui devrait propulser encore plus haut cette série dans la popularité geek et il faut reconnaître une solidité indéniable dans la progression dramatique (un peu lente….?) et des personnages forts. L’univers de Lazarus est noir, très très noir. Gageons que cette « résurrection » soit un chemin vers la lumière.

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    Shaddam4 Le 01/07/2020 à 18:51:21
    Léna - Tome 3 - Léna dans le brasier

    La Grande conférence doit résoudre le conflit territorial qui déchire la Syrie. Des diplomates de différents pays protagonistes se retrouvent dans le huis clos très confortable d'un hôtel de luxe dont l'organisation logistique est dirigée par Léna Muybridge...
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    Étonnante non-série que ce triptyque autour du personnage de Léna, dont le scénariste Pierre Christin, connu pour sa rareté et l'intelligence de ses textes semble développer la biographie progressivement, de façon non préméditée. Nous l'avions connue endeuillée et recherchant un sens à sa vie dans le premier ouvrage qui date déjà de quatorze ans! Puis elle avait été enrôlée comme agent infiltré pour les services de renseignements. Comme un aboutissement après un second volume imparfait, la voici au cœur du Brasier, au cœur des négociations secrètes qui doivent déterminer de la paix alors que personne ne semble franchement désireux de résoudre ce conflit. Le risque de la caricature était grand, Christin y tombe un peu avec ces gros lutteurs post-soviétiques et cet iranien passé maître des coups d'éclat. Mais la série Le Bureau des légendes est passé par là et a redistribué les bases des histoires d'espionnage. Du coup le jeu de chacun deviens subtile et subtilement mis en scène par le trait toujours si élégant d'André Juillard. [...]

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    Shaddam4 Le 24/06/2020 à 11:08:52
    Red Sun - Tome 2 - Ma sœur

    L’inhibiteur de violence a été vaincu! L’humanité a repris son destin en main avec à sa tête Cass, qui ne s’est toujours pas remise de la perte de son frère. Alors que la guerre de reconquête dans le système Trappist fait rage, les choix binaires de vengeance sont remis en question par des avis divergents au sein de la rébellion mais aussi parmi le Conclave des Nations aliens dont un émissaire s’apprête à rendre visite au commandant suprême des forces humaines…

    Le premier album avait été une très agréable surprise. Cette conclusion marque une rupture assez nette avec ce dernier dans un étonnant scénario assez ambitieux et construit donc en deux parties qui abordent des questions tout à fait différentes. Le style même est autre puisque après avoir parcouru les couloirs des stations spatiales des mineurs et assisté au conflit entre le frère et la sœur, on bascule ici en plein cœur d’une guerre spatiale où seule l’extinction totale d’une des deux parties semble un aboutissement possible. Alternant les séquences de dogfights et de bombardements d’aliens étonnamment faibles et les discussions stratégiques musclées entre Cass et son Etat-Major, l’album se lit agréablement en provoquant d’intéressantes réflexions sur la destinée de la guerre et le concept de libre-arbitre. Car le sujet de la série est bien celle du choix et des compromis nécessaires pour vivre en communauté. Si le trouble jeu des aliens reste camouflé jusqu’à une conclusion plutôt réussie (ce qui n’est pas toujours le cas dans le genre SF), assez tôt l’héroïne dont la solitude est palpable se retrouve confrontée à la contestation de ses hommes, des premiers Dots, mais aussi en conflit intérieur. La discussion sur l’idée de chef suprême avec l’ambassadeur alien est à ce titre tout à fait passionnante avec en filigrane l’argument défendu par Cass que les humains ont besoin d’un chef autoritaire et tout puissant. A l’heure où les nations semblent remettre en question les vertus de la démocratie cette BD a le gros intérêt de nous interroger mine de rien sur un choix majeur des sociétés humaines. Désormais scénariste chevronné, Stephane Louis montre sa très bonne maîtrise des structures scénaristiques pour proposer une lecture fluide.[...]

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    Shaddam4 Le 19/06/2020 à 09:23:11

    Résumer l’intrigue d’Uncle Sam est ardu mais surtout inutile car il s’agit d’un concept, d’une allégorie visant à faire parcourir par l’Oncle Sam, l’âme de l’Amérique, l’histoire de son pays, des idéaux de la guerre d’indépendance aux renoncements et perversions qui ont abouti à une corruption généralisée des âmes et des esprits… Véritable pamphlet politique d’une même force que les films de Michael Moore, cet album est exigeant (comme tous les ouvrages d’Alex Ross du reste…) en ce que sa narration encrée dans un délire fait d’aller retours entre la mémoire du personnage et ce qu’il observe de nos jours insère alterne pensées et bruits erratiques de ce qui l’entoure. Sous la forme d’un vieux clochard décrépi et halluciné, Oncle Sam subit chaque violence du quotidien comme un choc qui le ramène à ce que devait être l’Amérique et à une déviance qui a finalement commencé très tôt… dès les premières escarmouches avec les anglais! Les auteurs ont un propos très dur sur ce qu’est devenu leur pays et cela a d’autant plus de force que la carrière du dessinateur s’est faite entièrement sur l’iconographie nationaliste des super-héros de l’Age d’Or et leur idéal de justice et de droiture. [...]

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    Shaddam4 Le 18/06/2020 à 11:01:47

    Encore un digne représentant d'une Ecole espagnole qui ne cesse de ravir nos pupilles! Avec vingt ans de carrière, le majorquin Guillem March propose avec Karmen sans doute son plus ambitieux travail graphique. L'espagnol a travaillé sur de nombreuses publications DC souvent sur des personnages féminins, souvent teinté d'érotisme. Projet aussi étrange, surprenant que personnel, Karmen reprend (en version féminine) le thème de l'excellent Essence de Benjamin Flao, celui de l'ange venu accompagner une âme pendant les quelques micro-seconde qui séparent la vie de la mort...

    Qui dit projet de dessinateur dit graphisme généreux et très clairement la première qualité de cet ouvrage est sa liberté totale. L'auteur prend prétexte de ces heures de libération de l'âme, cette pérégrination de Catalina dans la cité ensoleillée accompagnée par l'ange contestataire Karmen pour donner libre cour à sa virtuosité et à ses envies. On observe ainsi la jeune femme vaguement grassouillette parcourir le monde, croiser ses contemporains dans le plus simple appareil, déviant les lois de la gravité quand elle comprend que seule sa volonté la limite dans ce nouveau plan d'existence. Les cases sont larges, les pages souvent pleines et le cadrage donne le tournis en  proposant des cadrages improbables par-ci en eye-fish, par-là accompagnés de formes en surimpressions... tout cela est hautement imaginatif et magnifique. Le modèle Manara est bien sur présent avec cette justification toute relative de montrer l'héroïne nue sous toutes les coutures avec un petit côté voyeur mais absolument pas vulgaire ni érotique. Le sexe féminin n'est jamais montré malgré certaines vues vertigineuses et l'on sort de l'album avec la vague impression d'avoir parcouru des travaux de graphisme anatomiques ou un carnet de paysages urbains. C'est beau, c'est précis, c'est inspiré... pour le dessin. [...]

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    Shaddam4 Le 16/06/2020 à 09:19:59
    Dr. Stone - Tome 9 - Final Battle

    L'offensive finale a commencé pour ce tome qui marque la fin du premier arc de Dr. Stone. Chrome est prisonnier et le plan de Senku va rapidement être mis à mal par la redoutable équipe de Tsukasa. Le cœur de cette guerre est la caverne miraculeuse, située au cœur du Royaume de la force et détenant le précieux élixir de dé-pétrification. Assez vite les inventions de Senku vont se heurter à la stratégie de Tsukasa, ce qui provoque de nombreux renversements de situation... Comme dans le précédent volume l'action est bien plus soutenue et les dessins deviennent par conséquent encore plus impressionnants en laissant de la place à Boichi pour montrer la qualité de sa technique.Beaucoup de personnages s'avèrent jouer un double jeu, à l'avantage ou au désavantage de Senku et ce jusqu'à la conclusion en gros cliffhanger! J'ai l'impression que les auteurs ont trouvé enfin un bon équilibre entre l'humour, la vulgarisation et world-building et l'action-suspens. Et quand on sait que le dixième volume démarre l'arc des Grandes découvertes, on imagine que la série peut durer encore pas mal de temps avec probablement l'ambition (tant que le succès est au rendez-vous) de nous narrer l'histoire de l'humanité jusqu'à nos jours...

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    Shaddam4 Le 16/06/2020 à 09:15:51
    Dr. Stone - Tome 8 - Hot Line

    Comme depuis le début de la série le volume propose plusieurs intrigues assez linéaires et séparées facilitant la lecture du public cible: les jeunes. On a donc la conclusion de la guerre de communication avec l'affrontement pour capturer Homura, l'espionne de Tsukasa puis des tentatives de récupération de membres de part et d'autre des deux royaumes et pour finir, la fameuse voiture vue sur la couverture. C'est d'ailleurs un des éléments que j'apprécie dans cette série, les couvertures sont extrêmement fidèles à l'intrigue et ne se contentent pas de jolies visions graphiques comme dans trop de manga.

    Ce tome propose beaucoup plus d'action que les autres et c'est tant mieux! Si Senku n'est jamais avare d'idées mystérieuses dont on ne voit pas tout de suite l'utilité, l'avancée vers l'affrontement simplifie le récit et chaque découverte a une utilité immédiate qui nous parle (il faut dire on est plus dans la mécanique que dans la chimie ou la physique élémentaire). Au niveau des enjeux en revanche, ça se complexifie avec pour la première fois depuis les tous premiers chapitres, des doutes sur la conduite à tenir (peut-on éliminer des statues qui seront de futurs adversaires? Le risque de voir le royaume des sciences de Senku mener à la même catastrophe environnementale que le monde d'avant n'est-il pas trop grand?). Ça densifie fortement l'ambition du manga et le fait monter d’un cran avec quatre Calvin!

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    Shaddam4 Le 16/06/2020 à 09:14:07
    Dr. Stone - Tome 7 - Que nos voix portent vers l'infini !

    Senku et sa bande ont entrepris de construire un "smartphone"!!! Bien entendu comme depuis le début de la série il y a un gros écart entre ce qui est annoncé avec des dessins anachroniques et la réalisation assez fruste, mais l'idée y est et hormis les délais de réalisation tout cela reste assez crédible à compter du moment où les matériaux et la connaissance sont présents. Sur le plan technique et scientifique on continue à apprendre énormément de choses et il est intellectuellement fascinant d'imaginer comment reconstituer notre société technologique en très peu de temps. Le scénariste Riichiro Inagaki fait toujours de gros efforts pour nous prendre à contre-pied avec un héros qui place systématiquement la finesse et l'intelligence devant la force brute. Ainsi, alors que le Royaume de Tsukasa imagine avec crainte Senku réaliser des armes à feu pour gagner cette guerre, ce dernier proclame comme arme ultime... la communication par ondes radio! Je ne sais pas si le système scolaire a déjà identifié ce manga comme support pédagogique mais ce ne serait pas une mauvaise idée tant la qualité visuelle et la multitude d'informations scientifiques débordent de chaque chapitre. Multipliant les personnages, Dr. Stone avance à "deux-millions à l'heure" vers l'affrontement final en proposant dans ce volume pour la première fois la question de l'état du reste du monde après la pétrification et le lien au travers des âges via la découverte d'un enregistrement...

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    Shaddam4 Le 16/06/2020 à 09:11:04
    Dr. Stone - Tome 6 - Stone Wars

    Après une grosse pause depuis le tome cinq d'une série qui commençait à me lasser, ma fille qui est accro m'a incité à m'y remettre. Du coup cette pause a été bénéfique puisque j'ai bien accroché à ce sixième volume qui marque la fin du "Livre 1" que l'on comprend comme l'introduction à cet univers après la pétrification et les explications de ce qu'il s'est passé juste après avec l'intervention du père de Senku, seul rescapé avec son équipage de la station spatiale internationale. Le lien entre avant et maintenant est désormais fait et le manga peut lancer la bataille entre le royaume de science de Senku et celui de la force de Tsukasa (arc de la "guerre de la pierre"). Les inventions reprennent de plus belle et l'arrivée de nouveaux personnages fait du bien ainsi que le personnage du mentaliste qui anime beaucoup les manigances des deux groupes. La construction est toujours un peu erratique et demande un peu de concentration avec beaucoup de sauts géographiques ou temporels un peu abruptes, comme dans tous les manga de Boichi du reste. Le niveau graphique reste phénoménal et le statut de best seller de ce manga est tout à fait compréhensible vue sa qualité générale, notamment dans le public Shonen.

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    Shaddam4 Le 10/06/2020 à 12:10:10
    Alter (Pelaez/Laval NG) - Tome 1 - Ceux qui partent

    En 2082 le capitaine Sylan Kassidy est envoyé avec le vaisseau Hybris et son équipage au fin fond de la galaxie pour rechercher un exil pour une humanité au bord de l’extinction. Échoué sur une planète de glace, il rend compte en directe à son armateur, le président des Etats-Unis, sur Terre. Soldat héroïque, meneur d’hommes implacable, Kassidy va pourtant rapidement comprendre que cette étrange planète cache un secret terrifiant remettant en cause toutes les théories physiques connues…

    Parallèle faisait partie des séries que j’avais repéré à l’époque où Sandawe publiait à un rythme élevé grâce au soutien des lecteurs-financeurs. Quelques séries avaient réussi à passer plusieurs tomes et jouissaient d’une bonne réputation. Philippe Pelaez n’était pas encore connu… C’est la seconde BD que je lis de lui et je dois dire que sa réussite actuelle n’est pas le fait du hasard tant cet Alter est une sacrée claque, la première de cette année!

    L’album prend la forme d’une histoire de zombie où un équipage très bien armé se fait progressivement décimer sans avoir le temps de comprendre ce qui lui arrive. Plaçant son scénario dans un contexte de SF futuriste et scientifique, il joue ainsi sur les deux tableaux d’une action immédiate efficace comme toute histoire de zombies et compense le vide de fonds de ce genre d’intrigues par un background solide de guerre nucléaire et d’interrogations spatio-temporelles. Les presque cent pages de cette version ne sont donc pas de trop pour nous abreuver de problématiques que personnellement j’adore! La SF scientifique a pour étalon inaccessible Universal War one et il est toujours compliqué d’assumer une ambition du même type. Plus modeste, Alter réussite cependant son pari d’une progression dramatique qui nous fait passer de l’action inquiétante à la Aliens (le début nous place au cœur de la tempête de neige alors que des membres de l’équipage sont perdus sous la menace des monstres) à des débats scientifiques sur les conséquences de la guerre. [...]

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    Shaddam4 Le 08/06/2020 à 18:18:32
    Injustice - Les Dieux sont parmi nous - Tome 4 - Année 2 - 2e partie

    Injustice est un peu le Game of Thrones des super-héros... Le taux de mortalité de héros majeurs est très élevé et bouleverse tous les codes de l'univers. Il est impressionnant de voir combien la seule bascule psychologique de Superman (le drame originel) ouvre un infini des possibles dès lors que l'on a renoncé au manichéisme des codes du héro. Si l'on peut à la longue s'interroger sur ce qui peut faire basculer autant de braves à la morale d’airain (Superman est un être troublé par son origine, mais Wonder Woman? Flash? ...), on participe très volontiers à cet affrontement cosmique qui fait monter d'un cran les enjeux avec l'arrivée du Green lantern corp, du corp de Sinestro et la conclusion franchement inattendue et énorme de cette seconde année. L'équilibre est parfait entre les enjeux terriens (la résistance sous l'égide de Batman), le tourment de Kal-el et le rôle des Gardiens de l'ordre et des Green lantern. Car à chaque intervention dramatique, si les actes de Superman sont d'évidence injustifiables, les remises en question qu'il porte sur le rôle des héros qui l'affrontent sont souvent pertinentes. Toujours beaucoup d'action mais là encore beaucoup plus équilibrée que dans la plupart des comics débordant de testostérone. Jouant sur la psychologie des héros, sur la fuite en avant totalitaire et on peut le dire, démoniaque de Superman (on se demande toujours après quatre volumes ce qui pourrait bien rompre cette dynamique), cette série reste en tout point exemplaire et parvient brillamment à faire ce que le Batman Metal de Scott Snyder n'a pas réussi, bouleverser tranquillement, intelligemment, l'univers DC.

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    Shaddam4 Le 08/06/2020 à 18:18:04
    Injustice - Les Dieux sont parmi nous - Tome 3 - Année 2 - 1re partie

    Le kiff continue sur cette série qui commence à ressembler à tout ce que j'ai toujours voulu lire chez DC... Ce début de seconde année simplifie (ou densifie) encore l'intrigue et les dessinateurs puisqu'on se retrouve avec seulement deux artistes et l'impression d'une très grande cohérence graphique tout le long de la centaine de pages centrées autour de l'intervention du Green Lantern corp pour raisonner Superman. Batman et Wonder Woman, laissés mal en point à la fin du premier arc, sont absents et laissent donc la place à différents green lantern (qui ne pensent pas tous pareil bien entendu!) et une résistance au pouvoir totalitaire qui s'organise à Gotham. Les morts des héros dans les précédents volumes ont laissé des traces indélébiles qui cristallisent un affrontement qui va encore s'annoncer très violent. L'épisode a en outre le mérite de représenter une véritable porte d'entrée vers la thématique des Green lantern en étant très didactique pour les nouveaux venus dans cet univers et on s’aperçoit progressivement que le scénariste fait un gros travail de pédagogie permettant à tout un chacun d'entrer dans l'univers DC via cette dystopie fascinante. On continue!

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    Shaddam4 Le 29/05/2020 à 10:16:29

    Elle s’appelle Mélanie Horst, ou Aimée Joubert, ou… Elle est belle et inaccessible, mystérieuse. Lorsqu’elle débarque à Bléville son arrivée ne passe pas inaperçue dans la bourgeoisie locale. Que veut cette femme indépendante qui s’introduit rapidement au sein des notables de Bléville? Les petits secrets inavouables de ce milieu clos et satisfait n’auront bientôt plus de secrets pour elle…

    Rarement une BD n’avait décrit aussi précisément un portrait de femme. Tant graphiquement que dans son caractère, la constance impressionne tant qu’on croit voir un film. Si les dessins de Nada (et dans une moindre mesure La princesse de sang) étaient frustrant, jouant le très bon et le très passable, cet album est un régal visuel où le dessinateur alterne les plans, les textures, les lumières, parfois jusqu’à l’expérimental comme cette dernière séquence dans une lumière bleue crue, gonflée. La maîtrise est certaine. Chaque case présentant l’héroïne, quel que soit le plan, est incroyablement vrai, dès cette couverture étonnante, hypnotisante, ce regard qui nous happe… Max Cabanes est très fort pour croquer des visages. On aimerait connaître le modèle de son Aimée…

    Tout le long les auteurs nous laissent en suspens, imaginant le but mystérieux de cette femme prête au meurtre dès les toutes premières pages. Finalement assez peu de dialogues dans ce récit d’une femme délicatement manipulatrice, magnifiquement supérieure. Pourtant seul le lecteur semble sous le charme, le microcosme provincial de Bléville semblant trop occupé dans son fonctionnement nombriliste pour se questionner sur les motivations de cette indépendante surgie de nulle part. Alors on pronostique, on spécule. Est-elle une veuve noire visant le mariage de ce notaire veuf? Est-elle une vengeresse ayant des choses à cacher? On ne le saura qu’à la toute fin, le temps d’une description minutieuse de cette bourgeoisie consanguine et corrompue que l’écrivain d’extrême-gauche se plait autant à décortiquer que ses barbouses de la Princesse ou ses anarchistes de Nada.[...]

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    Shaddam4 Le 28/05/2020 à 12:35:00

    Étrange ouvrage que ce Nada dont la très jolie couverture suggère une intrigue autour d'une femme... cette Véronique Cash, superbe femme libre qui participera à l'odyssée sanglante du groupe Nada. Or il n'en est rien puisque ce personnage, très charismatique, n'arrive que tardivement dans l'histoire après une bonne soixantaine de pages de mise en place un peu laborieuse. Le roman n'est pourtant pas très volumineux et si l'on regarde l'album en entier on ressent un manque de concision, sans doute cinquante pages de trop. Si je prends le temps de parler du format c'est parce que les faiblesses de cet album sont pour beaucoup liés à la pagination et l'économie de moyens qu'elle implique. J'y reviens.

    L'ouvrage prend le format et le rythme des longues chroniques criminelles des films des années soixante-dix, suivant lentement l'ennui de personnages médiocres, désœuvrés, pour lâcher par moment des orages de violence soudaine et définitive. Cette efficacité est à double tranchant car elle renforce l'action mais rallonge la narration. Celle-ci, adoptée par le duo dès la Princesse de sang, utilise des encarts supposés découpés du texte original, apportant une authenticité en même temps qu'un style de roman policier très à propos. C'est important car l'on profite du style de Manchette  (que l'on soit féru de l'écrivain ou simplement de BD) et que cela compense certaines cases parfois très frustes du fait du style de Max Cabanes.

    La première qualité de l'album est sa reconstitution de l'époque, très impressionnante de vérité, faite de mille et un détails insignifiants, qu'ils soient verbaux, référence géographique ou style des personnages (en mode pattes d'eph et coiffures à la con).[...]

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    Shaddam4 Le 27/05/2020 à 16:49:14

    Juré d’assise dans un procès annoncé comme bouclé d’avance, Charles Mirmetz a pourtant décidé de jouer son rôle jusqu’au bout, avec le plus grand sérieux, pour l’honneur de la Justice. Présentant que le coupable idéal ne l’était peut-être pas, il commence à faire des rêves… qui progressivement se mêlent à la réalité…

    Comme dans toute histoire de ce genre l’album commence dans l’absolue normalité d’un homme, maniaque, qui s’est donné pour mission d’assumer son rôle avec sérieux. Contrastant avec la légèreté des autres jurés et des magistrats, il ressent au quotidien, dans sa famille, à la maison, le stress de cette tension qu’il est seul à ressentir. Il voit les accusés sur leur banc comme des créatures muettes, aux yeux vides et impénétrables que l’encre des cases de Bonne rend inquiétantes comme la nuit. Il se mets à ressentir physiquement le procès, victime de malaise lors de l’audience puis subissant des visions. Progressivement la réalité devient floue. Le jour de mue en nuit, les lumières des lampadaires en ombres et reflets. Le monde devient une tache qui comme la flaque de la couverture comporte deux faces dans lesquelles on peut se noyer…[...]

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    Shaddam4 Le 26/05/2020 à 10:35:30
    No Body - Tome 5 - Épisode 1/3 L'Agneau

    Ce qui faisait le sel de la première saison de No Body c’était son atmosphère et une construction en aller/retour temporels calqués sur l’excellentissime série américaine True Detectives. Dans ce nouvel album très réaliste, c’est plutôt l’immersion dans une atmosphère très particulière que l’auteur recherche. Difficile de se prononcer sur une intrigue qui débute juste avec une construction que l’on pressent très linéaire et logique au vu des titres des parties. Si le scénario instille des mystères sur ses personnages, on suit un étonnant classicisme dans cette progression vers l’enlèvement. Toujours proche du cinéma, Christian De Metter maîtrise parfaitement son art du cadrage, du rythme et des dialogues. On ne s’ennuie pas une seconde à cette lecture dont on sort pourtant un peu sur sa faim si l’on se remémore la tension de la saison 1. Obligé de comparer lorsque l’on a l’historique (je rappelle que cette saison est totalement découplée de la première), on ressent une petite baisse, une sagesse que l’on n’attendait pas et qui fait de cet album un bon policier qui pour le moment ne ressort pourtant pas du lot.[...]

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    Shaddam4 Le 20/05/2020 à 11:01:35
    Space Brothers - Tome 1 - Tome 1

    Pour être franc en commençant cet album j’avais confondu avec le pavé Planètes et croyais donc m’attaquer à un manga achevé (j’évite systématiquement de commencer des grosses séries manga non achevées)… Cela obère la probabilité que je continue sur le long terme, pour autant j’ai pris un très grand plaisir à lire cette introduction particulièrement prenante sur un sujet que je n’attendais pas. Deux frères se sont promis de devenir astronautes… quelques années plus tard l’un d’eux a accompli son rêve et est en partance pour la Lune avec une équipe américaine. L’autre est ingénieur au chômage. Bousculé dans son honneur il est poussé à s’inscrire les tests d’intégration de l’agence spatiale japonaise…

    Doté de dessins correctes mais loin d’être virtuoses, d’un sujet qui peut paraître banal, ce manga a pour première qualité l’intelligence de sa construction et de ses dialogues. Sur ce volume on entre assez vite dans le vif du sujet en suivant les différentes épreuves d’accession à l’Agence. Entre des qualités que l’on n’a pas le temps de connaître et un supposé piston lié à la stature de son illustre frère, le héros passe étape après étape en rencontrant ceux que l’on imagine faire partie de sa future formation. Happé de la première à la dernière page on prends fait et cause pour cet aîné qui n’a pas confiance en lui et tiré par un rêve commun. C’est drôle, touchant et donne très envie d’enchaîner les volumes de cette très belle histoire!

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    Shaddam4 Le 17/05/2020 à 11:13:36

    Concentrant mes lectures DC presque exclusivement sur les aventures du Chevalier noir, ce (presque) one-shot m'a vivement fait de l’œil avec son graphisme très particulier et cette enquête au pays des dieux celtes. Car ne soyez pas trompé par le rangement de l'ouvrage dans la collection Wonder Woman: il s'agit bien d'une enquête de Batman dans laquelle est conviée l'Amazone, personnage important mais clairement secondaire ici. Le seul fait que l'univers abordé soit féerique justifie ce rangement.

    Ouvrage du seul Liam Sharp (plus proche des Frazetta, Bisley et des personnages de Vampirella et Judge Dredd que des super-héros en collant du Big Two), La chute de Tir Na Nog est une vraie bonne nouvelle dans le monde du comic mainstream. Organisé comme une enquête des plus classique, la narration se trouve complexifiée à la fois par le graphisme de Sharp jouant sur les cases et leur habillage de fioritures celtique qui font bien plus que décorer l'album et sur une navigation entre les deux mondes. Le cœur de l'intrigue étant de plonger le cartésianisme absolu de Batman dans un univers fait de magie, le dessin se devait de nous immerger dans cet impossible. Car pour une fois ce n'est pas la seule irruption de monstres dentus qui fait le fantastique mais bien Batman qui est une anomalie. Avançant tel Sherlock Holmes en dénichant indice après indice
    jusqu'à révéler une impensable machination, Batman doit faire le lien avec des évènements inexpliqués survenus dans le quartier irlandais de Gotham... Pour une fois aucune implication du bestiaire du Batverse (eh oui, il est chez Wonder woman en guest star!) ne viens troubler son enquête.[...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/05/16/wonder-woman-la-chute-de-tir-na-nog

    Shaddam4 Le 17/05/2020 à 11:11:32
    Ex-Arm - Tome 7 - Volume 07

    Décidément cette série aux graphismes toujours impériaux fait les montagnes russes avec une vraie difficulté à maintenir une tension dramatique (sans doute du fait d'une intrigue générale assez légère...). Ce volume n'est pas mauvais en soi mais on sent l'aspect Ecchi gratuit (euphémisme?) prendre le dessus. C'est dommage car on commence par la fin du combat entamé au volume précédent et qui, comme toutes les bastons depuis le début est très bien tourné. Ça reste du corps à corps mais le dessinateur propose ce qui se fait de mieux en Manga en matière de cadrages et de dynamisme. Très vite on retombe ensuite dans de longues explications sur les relations entre les différentes mafia et sur le mystérieux "faucon du désert". Depuis le début de l'arc on a bien compris que tout le monde possédait une Ex-arm et que la baston finale s'annonçait impressionnante. Le volume est donc un (nouvel) intermède permettant de voir Alma nue et les contre-plongées lourdingues sur les jolis arrières trains des demoiselles. On lit rapidos et on attend la suite...

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    Shaddam4 Le 17/05/2020 à 11:05:09
    Injustice - Les Dieux sont parmi nous - Tome 2 - Année 1 - 2e partie

    Je m'étais pris une grosse claque inattendue en janvier avec ma lecture de la première partie de l'année 1 de cette série. Fort heureusement à partir de l'année 2 de vraies couvertures de comics avec des dessinateurs plus classiques apparaissent et c'est tant mieux... Doté de dessins un peu moins réussis que précédemment, le scénario monte encore d'un cran dans cette fuite annoncée vers le totalitarisme d'un Superman qui a brisé ses chaînes morales. Si la première partie se structurait autour de la constitution de deux camps, la rupture est désormais rompue avec l'équipe du Chevalier noir quand l'Homme d'Acier commet son premier meurtre sur un super-héro... et pas le dernier! Tom Taylor réalise ici ce que personnellement je n'ai vu que dans Watchmen, une déconstruction totale des personnages iconiques, en supprimant tout le vernis éditorial d'autocensure posé jusqu'ici par la horde d'auteurs qui se sont succédé sans jamais oser passer à l'acte. Dans Red Son Superman abordait le rôle de méchant mais avec le soutien de son gouvernement, la dystopie créant une simple bascule d'Ouest en Est. Beaucoup plus ambitieuse la série dirigée par Taylor dit toutes les facettes psychanalytiques sombres des héros, Superman comme Batman, Wonder Woman comme Green Arrow. Tout cet habillage bien pensant auquel on n'a jamais cru, ces bourres-pifs menant les méchants en prison, bref, toute la règle posée par le Comic Code Authority et jamais vraiment démentie jusqu'ici est mise par terre pour nous proposer l'un des premiers récits adultes de super-héros chez DC. [...]

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    Shaddam4 Le 17/05/2020 à 11:03:36
    Centaures (Sumiyoshi) - Tome 4 - Tome 4

    Ce quatrième volume achève (déjà!!) une série qui se classe nettement dans le très haut panier des mangas publiés depuis pas mal d'années. Pour une première publication, ce double diptyque s'avère d'une maturité impressionnante tant par des dessins qui visent à rappeler l'estampe que par l'ambition du découpage et des thématiques utilisées. Pour rappel les deux premiers volumes narrent la résistance du colosse Matsukaze dans un monde qui persécute et mets en esclavage les centaures. L'auteur avait prévu d'achever son récit sur une note sombre au bout de deux volumes mais devant la qualité du récit un second cycle a été lancé qui s'achève avec cet opus. Après avoir découvert que la guerre était finie et qu'humains et centaures apprenaient désormais à vivre ensemble, le fils de Matsukaze dont le père a fait promettre de se battre jusqu'à la fin des persécutions, se retrouve démuni face à ce nouveau monde et la nécessité du pardon. Le dernier tome nous montre Gonta employé pour transporter des bois sur un chantier commun aux deux
    espèces. Là il trouve un amour qu'il ne sait assumer... Elevé en guerrier, aux habitudes très éloignées de la civilisation humaine, de très nombreux questionnements se bousculent dans sa tête, l'empêchant d'envisager une vie paisible et amoureuse qui lui tend pourtant les bras. Le pardon pour les souffrances infligées par les humains, le renoncement au mode de vie ancien (faut-il porter le kimono, présenté comme civilisé par la nouvelle société ou continuer à se promener la croupe à l'air comme toujours?), l'oubli du père en abandonnant son combat, la liberté individuelle de Tanikaze contre la prédestination, sont autant de thématiques très riches abordées dans ce seul et dernier tome d'une série construite comme deux faces, un premier cycle très dur posant la résistance contre une espèce humaine impitoyable et un second beaucoup plus posé, renvoyant les personnages au passé. Imprévue et subtile, cette construction prends tout son sens dans une conclusion potentiellement ouverte et aussi réussie que l'ensemble de la série. Une série majeure assurément!

    Et Glénat annonce déjà la parution du dernier manga (Ashidaka) de cet autrice très talentueuse!

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    Shaddam4 Le 17/05/2020 à 11:02:04
    Ex-Arm - Tome 11 - Volume 11

    On approche de la fin avec ce onzième tome où continue une action effrénée et un enchaînement de révélations. Je le répète, si cette série excellemment dessinée depuis le premier volume a un gros retard à l'allumage, dès le commencement de l'intrigue principale au tome 6 on se rapproche très fort du statut de digne successeur de Ghost in the Shell.  La bataille finale a déjà commencé avec la disparition de la plupart des familles engagées dans le combat pour la possession de la dernière ex-arm. Confrontée à Alma, Minami se voit dans l'obligation d'assumer son rôle de flic, même si cela doit passer par l'élimination de son amie... Alors que l'arrivée de l'Ogre, ce cyborg à la puissance phénoménale est annoncée, la récupération d'Alma devient impérative pour éviter la destruction de tout le site. Seul Akira et sa puissance de Hacking peut pirater ce monstre via l'IA d'Alma. Alors que les Octopod déversent un déluge de feu qui menace de faire s'effondrer le stade, le propre frère de Minami s'apprête à révéler sa véritable puissance...

    Quel plaisir de retrouver ce manga aux scènes d'action parfaites, d'une lisibilité, d'une élégance parfaites et aux thématiques enfin au niveau! Plus que trois tomes avant la conclusion... qui sera prolongée par une suite annoncée et un anime prévu pour cette année. Avec une durée très raisonnable il est vraiment temps de découvrir cette excellente série trop méconnue.

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    Shaddam4 Le 15/05/2020 à 08:46:04
    On Mars_ - Tome 1 - Un monde nouveau

    Comme beaucoup de BD éditées par Daniel Maghen cette série m’a intrigué par des couvertures très esthétiques et une thématique SF qui titille systématiquement mon imagination. Chacun des albums, outre un format très confortable, est doté d’un cahier graphique luxueux (coutumier chez Daniel Maghen), dont le second prend la forme d’un journal que l’on retrouve dans l’intrigue et qui développe le background.

    Ancien policier d’élite antigang, Jasmine se retrouve condamnée à l’exile martien suite à une bavure. Là-bas elle découvre rapidement que la colonisation vendue à la population terrienne comme l’avenir de l’humanité repose sur des bagnards abaissés à leur seule force de travail. Laissant deux enfants sur Terre et ne se résignant pas à passer le restant de ses jours sur la planète rouge, elle décide d’entrer dans la nouvelle Eglise dont l’activité sur place semble jouir d’une grande influence sur le pouvoir local…

    Sylvain Runberg étant un scénariste d’expérience capable du très bon comme du très banal je me suis attaqué à cette série carcérale prévue en trois tomes avec interrogations. Plongé sans introduction au sein de ces prisonniers patibulaires, on comprend rapidement que On mars ne fait que transposer les récits du bagne guyanais ou calédonien dont regorge la BD historique. Contre toute attente vous trouverez ainsi plus de proximité avec des ouvrages comme Forçats qu’avec de la SF space-opera ou worldbuilding. Si le sujet vous intéresse cela ne posera pas de problème, mais j’avoue que j’ai été surpris. Dès le second volume l’histoire s’oriente vers une révolte que l’on sent monter, plus pour des raisons de conspiration politico-religieuse que d’oppression des prisonniers. Le scénariste n’oublie pas le passage obligé des maltraitances diverses et procède à des flash-back nous relatant ce qui a amené l’héroïne dans ce enfer ou quelques séquences terriennes (un peu courtes…) destinées à densifier le contexte. De cela ressort, sur le premier tome surtout, une impression de mise en place, certes très belle, mais peut-être un peu longue à démarrer. La galerie de personnages est touffue et les intrigues entrecroisées relativement nombreuses, ce qui ne facilite pas forcément une lecture très fluide. Comme je l’avais ressenti sur Orbital, j’ai trouvé que Runberg tardait à dévoiler ses cartes, ce qui empêche de pénétrer pleinement dans une aventure que l’on pressent glorieuse. Soyons juste, On mars ne manque pas de coups fourrés, révélations et fausses pistes assez bien tenus et l’on prend un plaisir sadique à tenter de deviner si ce nouvel allié de Jasmine va la trahir ou mourir quelques pages plus loin… [...]

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    Shaddam4 Le 08/05/2020 à 16:17:17

    Les trois premiers volumes du Lama blanc sont passionnants de souffle, le scénariste employant les techniques de la grande aventure exotique et de la fantasy pour emmener le lecteur dans les premières années (terribles de souffrance, comme tout ce que fait Jodo!) de Gabriel. L’histoire nous fait suivre donc l’apprentissage de ce jeune tschilinga, réincarnation du dernier Maître alors que la lamasserie a été accaparée par un usurpateur qui trahit toutes les valeurs du bouddhisme. Pour qui a lu les autres œuvres du chilien et notamment les Méta-Barons, on trouve déjà l’essence de ses obsessions, avec cet enfant tout puissant devant assumer une souffrance inouïe, seul, rejeté par les siens et dont acquisitions de compétences supra-naturelles fera naître un être supérieur. Hormis dans le dernier tome qui tombe un peu dans un prosélytisme mystico-boudhique faute de combattant (ne jamais oublier l’adversité dans une histoire!), Jodo arrive à parler de spiritualité comme dans toute histoire de mages et de dragons. On adopte facilement cette vision des expériences extra-corporelles (expérimentées par l’auteur lui-même et utilisées dans une autre de ses sagas majeure, Alef-Thau) et du monde immatériel. [...]

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    Shaddam4 Le 07/05/2020 à 10:13:02
    Les héros de la Galaxie - Tome 1 - Tome 1

    Ma première incursion dans l’univers des Héros de la galaxie remonte à l’arrivée du manga en France, à partir de la sortie du mythique film Akira, des premières publications des mangas par Glénat et des premières tentatives de diffusion de longs métrages animés au cinéma alors que le « dessin-animé » était encore connoté par le Club Dorothée et vu soit comme diffusions jeunesses soit incomprises lorsque arrivait Ken le survivant ou Cobra… A cette époque donc a été passé au ciné un film d’animation intitulé Les héros de la galaxie et présenté par les spécialistes comme un chef d’œuvre. J’y suis allé et me suis endormi, très déçu par une technique antédiluvienne au regard d’Akira (l’étalon de l’époque). Il s’agit en réalité de série de romans extrêmement populaire au japon et qui a donné lieu à un premier manga dans les années quatre-vingt, des OAV, jeux-vidéos et films. Lorsque j’ai vu la parution de ce nouveau manga j’ai donc été surpris et renseignement pris ma curiosité a été attirée par cet univers rétro-futuriste de guerre stratégique spatiale. Si le film était raté le concept a du potentiel, surtout si le dessin suit. Et c’est le cas dans ce premier volume!

    Cette introduction rapide nous pose le contexte tranquillement avec une narration descriptive et met en avant un sujet très présent dans les manga: les classes sociales. Cette réflexion est passionnante et l’on voit donc deux amis d’enfance rentrer à l’académie militaire de l’empire avec pour mission de monter les échelons militaires et renverser finalement l’empereur qui a pris la sœur du héros comme favorite de ses concubines. Dans cet univers à la société hyper-figée rien ne peut remettre en question l’ordre établi. En trame de fonds l’adversité entre cet empire et la République démocratique qui lui fait face, deux concepts de civilisation diamétralement opposés et dont les escarmouches vont structurer le récit. Le volume se lit d’une traite, progresse vite, pose déjà les bases permettant au lecteur de savoir où il embarque et présente un design très élégant. Une vraie réussite que je vais donc continuer sans faute et vous recommande!

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/05/07/lecture-covid-les-heros-de-la-galaxie-1/

    Shaddam4 Le 06/05/2020 à 10:16:02

    Nouvelle transposition d’un ouvrage de l’auteure SF Julia Verlanger chez les Humanos (après L’ange aux ailes de lumière, chroniqué sur le blog par Dahaka), l’Autoroute sauvage est un projet multimédia puisque écrit par le scénariste chevronné Mathieu Masmondet et en cours de production pour une version cinéma. Excellente nouvelle tant cette histoire faite de paysages naturels et de relations entre personnages peut donner un excellent métrage sans nécessiter un budget faramineux. L’intégrale (lue en numérique, je ne peux donc donner d’informations sur d’éventuels bonus) comprend les trois volumes de l’adaptation dessinée par l’excellent chinois Xiaoyu Zhang (dont on peut trouver des ouvrages chez Mosquito et dont le trait rappel l’un de ses compatriotes Dongzi Liu). Une édition fourreau est parue précédemment. Étrangement l’illustration de couverture, très jolie, tranche pas mal avec le dessin intérieur que reflétait mieux les couvertures originales.

    Longtemps après la catastrophe, nous dit l’incipit… Après une attaque sur sa communauté privilégiée de l’ile de Porquerolles, Hélène voit sa sœur enlevée par une horde de sauvage. Lancée sur les routes de France vers Paris où est séquestrée sa frangine, elle affronte la violence sauvage de ce monde dévasté et réalise vite qu’elle doit trouver des alliés pour surmonter l’insurmontable. Lorsqu’elle rencontre le colosse Mo, presque muet, elle voit en lui le protecteur qui pourra l’aider à assouvir sa vengeance. Mais les kilomètres de l’autoroute sauvage vont aussi les rapprocher…

    Le premier mérite de l’Autoroute sauvage est de se passer en France… Cette assertion peut paraître chauvine mais dans un monde archi-dominé par la culture anglo-saxonne au point de généraliser des titres d’ouvrages en anglais (stratégie d’exportation?) et où la quasi-totalité des invasions extra-terrestres se déroulent étrangement sur le continent américain, le déplacement d’une histoire type du genre post-apocalyptique en Europe et dans des lieux bien connus sonne presque comme une originalité! Un peu comme pour le très réussi Soleil froid le fait de poser un contexte connu participe au réalisme de cette histoire posée dans un futur mad-maxien où la sauvagerie (et le cannibalisme) ont pris le dessus sur toute idée de civilisation. On ne sait pas grand chose du cataclysme qui a détruit les sociétés mais la vision régulière de la lune détruite laisse imaginer l’ampleur du cataclysme. Autre idée intéressante (que l’on retrouvait également dans Amazing Grace) que de nous placer une génération après la chute, ce qui permet à certains personnages d’expliquer comment était le monde avant en renforçant l’aspect inconcevable de la situation.
    [...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/05/06/lautoroute-sauvage-integrale/

    Shaddam4 Le 01/05/2020 à 09:15:27
    Hedge Fund - Tome 1 - Des hommes d'argent

    L’apparition de Largo Winch et son univers de l’économie financière mondialisée a généré (comme toutes les séries de Van Hamme!) toute une galaxie de BD plus ou moins inspirées, notamment dans la collection du Lombard qui comprend Alpha, Sicso, IRS et ce Hedge fund. J’aime beaucoup les films réalistes décrivant l’univers déluré et immoral de ces traders qui participent grandement au désordre mondial dans lequel nous sommes (comme le Loup de Wall street ou Margin call). Hedge fund décrit justement le parcours d’un nouveau venu dans ce monde où les règles ont été abolies pour permettre de générer une quantité d’argent phénoménale. Le parallèle entre cette finance virtuelle où des types en cravate alcoolisés se refilent des milliers d’actions pour des millions de dollars dont personne ne verra jamais la couleur, et les cours mondiaux de matière premières ou d’articles qui auront une incidence concrète pour la vie de millions de personnes est très bien vu. Le risque dans ce genre d’albums est de tomber dans un aspect caricatural avec plein de gros pourris très méchants. Les auteurs de Hedge fund restent neutres en ne posant qu’un constat: l’absence totale de morale dans les relations interpersonnelles et dans l’activité de ces financiers. Tous les moyens sont bons pour faire de l’argent en monter en grade.
    Dans ce premier volume assez bien écrit nous suivons un antihéros, sorte de loser cherchant à devenir quelqu’un et qui échappe à la chute miraculeusement lorsqu’un des plus puissants financiers de la place de Hong-kong le prends sous son aile dans le but de prendre la direction d’un Hedge Fund, ces structures non contrôlées et grandement responsables de la crise mondiale de 2007.

    Le fait que la série soit pour le moment assez courte donne envie de suivre l’itinéraire de ce personnage fort peu sympathique et de comprendre ce Deus Ex Machina qui lance l’album. Malgré un dessin un peu daté mais qui fait très bien le job je suis bien entré dans cette histoire, parfois un peu complexe à suivre lorsqu’on rentre dans des éléments techniques, mais dont les ponts tissés de façon assumée avec l’histoire économique récente donnent des perspectives d’ambition très intéressantes. Une bonne surprise!

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    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:21:58

    L'ouvrage est en format à l'italienne avec tranche toilée, titre à vernis sélectif. La BD proprement dite comprend trois "rocambolesques aventures du Juge Laudermilk" intercalée par des illustrations réalisées par Ronan Toulhoat lors d'un Ikntober. Outre les illustrations intérieures, un carnet de croquis de vingt-deux pages est inséré à la fin, ainsi qu'une page de remerciement suivant les "gains" choisis par les enchérisseurs.

    Le financement original prévoyait 8500€ et a été financé à 200%. Le palier raté prévoyait une histoire supplémentaire. Le dessinateur présente régulièrement des illustrations dans des univers balisés que ne lui permettent pas d'explorer ses séries en cours. C'est le cas du Western donc, mais aussi du Napoléonien, Victorien, bref, partout où son univers noir et rageur se trouve bien. Je regrette que le duo travaille depuis si longtemps sur l'époque médiévale (spécialité de Vincent Brugeas) et j'ai trouvé cette occasion d'aller voir du côté de l'Ouest à point nommé. Le premier point positif est l'excellent personnage
    improbable de juge itinérant que nous découvrons au travers de courtes BD humoristiques inégales. Le Juge Laudermilk troisième du nom parcourt les contrées sauvages et villes nouvelles dans sa diligence servant de bureau comme de tribunal, accompagné de Chochanna, pilote de l’attelage et fine tireuse avec sa carabine à lunette, ainsi que son aide de camp chicanos Igor, pas bien malin, à peu près muet et toujours utile pour profiter des situations et engranger des dollars dans la mise en place de belles arnaques... Si la première histoire est très chouette, la seconde m'a laissé sur ma faim avec une impression de redite. Chacune de ces trois histoires annonçant la fin de l'épisode, on peut imaginer une future série en bonne et due forme pour peu qu'un éditeur suive. L'équipe fictive du juge a du potentiel pour une courte série de one-shots ou en format histoires courtes.[...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/11/wild-west

    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:19:58
    Mattéo - Tome 5 - Cinquième époque (septembre 1936-janvier 1939)

    Le village d'Alceteria a été pris et la République socialiste et anarchiste peut installer ses idées dans cette enclave. Propulsé au rang de chef, Mattéo prend le temps de discuter avec le vieux franquiste en fauteuil roulant qui occupe le bas de l'hacienda où il réside avec ses compagnons d'arme... lorsqu'il ne doit pas calmer les ardeurs guerrières de la belle Aneschka. Mais rapidement les nuages s'annoncent sur leur utopie quand la guerre civile se rappelle à eux...

    Les textes de cette série sont grands! De ceux qui respirent l'énergie intelligente, à la fois très politiques, drôles, sans doute écrits avec facilité par un auteur dans son jardin. Je rappelle régulièrement combien être scénariste ne s'improvise pas et que beaucoup de dessinateurs confondent les deux rôles. Comme son confrère Bourgeon il fait partie des pas si nombreux auteurs de BD à part entière dont les scénarios sont au moins aussi excellents que les dessins.
    Aux beuveries désinvoltes du précédent volumes qui faisaient écho à un esprit naïf de ces guerres idéologiques du XX° siècle, cette cinquième époque apporte l'hiver de la dure réalité de la guerre. Celle des morts et de la défaite. Si le texte reste léger et cynique comme son narrateur, le drame est réelle et le lecteur un peu historien le sait inéluctable. Il n'y a rien de plus amère que de revoir ce qui aurait pu être, de voir dans les magnifiques aquarelles de Gibrat cette utopie anarchiste naître et mourir.[...]

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/15/matteo-5-epoque

    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:16:30
    Ex-Arm - Tome 10 - Volume 10

    Le retour d'Alma permet aux auteurs de revenir aux plans Ecchi lors de combats aux cadrages souvent vertigineux. Ce n'est pas grave tant l'action est effrénée dans les différents affrontements où la présence d'androïdes ultra-sophistiqués se multiplie. Au point qu'on se demande comment de simples humains (Minami?) peuvent encore interagir entre les IA (Akira, Ygg), les androïdes ultra-perfectionnés (Alma, la soubrette, les chats), les méchas à la puissance de feu redoutable et les Holders toujours plus nombreux... Ce volume continue la simplification de l'intrigue en rassemblant par une pirouette les protagonistes en un même lieu pour un nouveau coup de théâtre qui commence à révéler les objectifs réels du prince du désert, de l'homme masqué et de l'organisateur de la vente. L'escouade anti-ex-arm se retrouve ainsi un peu sur la touche depuis quelques albums, dépassés par une lutte entre personnes aux capacités surpuissantes. Cet album nous permet enfin une des premières vraie bonne séquence dans le cyber-espace, remplie de bonnes idées dans la matérialisation des concepts informatiques. On prend décidément de plus en plus de plaisir avec Ex-Arm! Dommage que la fin approche très vite...

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    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/18/sushi-baggles-32

    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:15:13
    Ex-Arm - Tome 9 - Volume 09

    Je le préssentais, ça y est, ce manga est enfin lancé sur un rythme au niveau de ses graphismes! le cœur de ce volume est un énorme combat entre le personnage masqué déjà aperçu dans son combat contre le Holder de la mafia italienne. Outre le design toujours parfait, les pouvoirs des ex-arm sont vraiment chouettes et prennent tout leur rôle dans une sorte de magie technologique qui me plait énormément dans sa volonté de réalisme techno. Les auteurs commencent aussi enfin à développer certains personnages dont le passé est décrit au travers d’ellipses intéressantes. Du coup ils deviennent autre chose que des bonshommes de combat et tout cela étoffe fortement la moelle de la série. La dimension cyber et IA fait également un saut en se rapprochant de l'ADN de ce manga, Ghost in the shell... grand modèle qu'Ex-arm parvient par moment à dépasser en simplifiant les réflexions philosophiques qui faisaient par moment de l'oeuvre de Shirow un morceau un peu indigeste. Avec toutes ces qualités, la lecture un peu passive et très inégale qui dominait jusqu'ici devient tout à fait addictive à l'approche du tome dix et l'on se prend à regretter que le manga se termine en quatorze volumes au Japon...

    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/18/sushi-baggles-32

    Shaddam4 Le 30/04/2020 à 16:13:34
    LastMan - Tome 1 - Tome 1

    Lastman est décidément bien surprenante! Après une entrée en matière trappue sur un mode tournoi d'arts martiaux qui fleure bon le Dragon Ball, bouleversement total d'univers dès ce troisième volume qui voit Marianne et son fiston quitter la vallée des rois sur sa moto pour tomber dans un univers post-apo à la Mad Max, peuplé de hordes de dégénérés totalement débiles et totalement drôles... On ne cesse d'être bousculés, happés par des découvertes qui aussitôt digérées nous rebasculent ailleurs, avec d'autres. On ne sait toujours pas ce qu'est ce monde (fantasy? non... post-apo? pas complètement,...). Richard Aldana a disparu mais revient en toute fin d'album et semble plus lié à notre chère boulangère qu'il n'y paraissait. On se marre de bon cœur, les séquences d'action loufdingues sont nombreuses et pêchues, l'originalité des décors et des concepts est permanente, bref, Lastman c'est l'éclate et je me régale. Vivement la suite que je pense enchaîner assez rapidement! Difficile de mettre plus de trois Calvin du fait du style de dessins très rapides, mais niveau plaisir on y est.

    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/04/18/sushi-baggles-32