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Les derniers avis postés sur les albums de la série

    Pour poster un avis sur un album de cette série, rendez vous sur la page de l'album correspondand.

    Pulp_Sirius Le 05/04/2024 à 16:00:14

    Vingt-six ans. Vingt-six ans qu'il aura fallu pour que Fred termine cette histoire. Et ensuite, deux mois plus tard à peine, comme s'il était enfin soulagé de ce dernier fardeau qui lui pesait, Fred nous quitte...

    Parce qu'en fin de compte, combien de pages auront été dessinées, au crépuscule de sa vie? Fred avait déjà dessiné une vingtaine de planches avant d'abandonner le récit toutes ces années, et les sept dernières planches de l'album sont extraites du « Naufragé du A »... Ça n'en laisse plus beaucoup.

    Mais l'album est sorti. Il fallait qu'il sorte. Carburer à l'imagination, ce n'est pas toujours facile. Philémon passe très peu de temps dans le monde des lettres de l'océan, contrairement aux autres albums. Il cherche à y retourner, comme il l'a souvent fait, mais pour cette dernière fois, ça prend du temps. Le tunnel est sombre, la lumière s'éloigne...

    Qu'importent vos préférences en BD, qui pourrait dire que Fred n'a pas réinventé le 9e art? Qui pourrait dire que Fred ne marche pas aux côtés des géants? Qui pourrait dire que Fred n'a pas inspiré une génération de lecteurs?

    En préface, on apprend que Fred aurait dit ceci : « Je suis passé direct d’un hôpital à l’autre. Hop! J’avais l’impression d’être une balle de tennis noire, en deuil, qui passait d’un raquette à l’autre. Dans l’ambulance, j’étais furieux parce que je voulais absolument finir cette fameuse histoire, ‘Le train où vont les choses...’ »

    Elle est finie, Fred. Elle est finie.

    Merci.

    Pulp_Sirius Le 19/02/2024 à 02:02:42

    Le dernier Philémon avant le dernier!

    En effet, je ne sais pas si Fred planifiait encore écrire Philémon après cet album, mais il aura fallu plus de 25 ans avant qu'un dernier album ne voie le jour, juste avant sa mort.

    D'ailleurs, la toute première phrase de l'album est la suivante : "...Et voilà, oncle Félicien, voilà toute l'histoire..." Au-delà du sens premier qui relate en fait que cet album fait directement suite au précédent, Fred envoyait-il un sous-entendu? Voilà, Philémon est arrivé au bout de son histoire. C'est fini.

    Quoi qu'il en soit, j'hésite entre un trois et un quatre étoiles pour ce "dernier" tome. D'abord, c'est probablement le Philémon le plus complexe que la série a connu jusqu'à maintenant. C'est également le plus verbeux. L'histoire débute de manière assez traditionnelle pour un Philémon, mais lorsqu'entre en jeu le démon, ça vire à gauche. Toute l'idée de l'histoire tourne autour de ce peintre qui peut emprisonner ceux qu'il peint dans une toile, ce qui mène à des situations intéressantes.

    D'ailleurs, le démon lui-même a sa propre histoire à conter, celle de sa rencontre avec ledit peintre. C'est étonnamment long, comme récit, et assez unique pour l'univers de Philémon. Ensuite, le monde de la toile avec ses couleurs est superbe. Et quand on arrive au peintre qui s'est peint lui-même en bleu et tout le tralala, on se rend compte que Fred n'a pas hésité à appliquer de nombreuses couches de couleurs à son scénario.

    Les jeux de mots ici nombreux ne sont pas toujours les plus originaux, mais comme conclusion pour Philémon, cet album est réussi.

    Pulp_Sirius Le 13/02/2024 à 16:11:08

    Le point positif de cet album, ce sont les dessins avec ses perspectives, comme le labyrinthe de cases, par exemple. Mais sinon, j'ai trouvé le scénario trop foutraque. Ça part dans tous les sens -- comme c'est souvent le cas dans Philémon, me direz-vous -- mais je n'ai pas été emballé par le scénario cette fois-ci. On a droit à une succession de saynètes qui souvent n'apportent rien du tout au récit.

    Pulp_Sirius Le 04/02/2024 à 16:38:28

    Superbe album!

    Ici, Fred se joue des saisons et il y a un véritable vent de poésie qui balaie l'album, tant dans les dessins que dans les couleurs. L'alternance des couleurs dominantes qui changent au fil des pages et des saisons est très réussie. Par contre, certaines pages doubles laissent fortement à désirer (notamment les deux [quatre] premières).

    Sinon, cette histoire de feuille qui doit passer l'hiver et de dérèglement temporel avec un Philémon qui se retrouve dans l'histoire même qu'il est en train d'écouter... super! Les soldats du printemps et les rois-soleils et la froidure et le givre et la recherche de l'Hiver... super! Et puis, enfin, on nous raconte un peu l'origine de la connaissance du monde des lettres de l'oncle Félicien.

    Tout cela donne l'une des, sinon la plus belle histoire de la série pour moi jusqu'à maintenant!

    Pulp_Sirius Le 29/01/2024 à 02:08:10

    Encore un Philémon moyen pour moi. D'un point de vue scénaristique, ce n'est pas très intéressant. Par contre, le visuel est beaucoup plus accrocheur qu'il ne l'était dans l'album précédent. On a même droit à un chanteur qui est pris dans son tube... C'est monnaie courante, pour Fred, de rendre littéralement de manière visuelle une expression métaphorique. Parfois, ça donne de bonnes idées, parfois, on se dit que c'est du déjà vu. Un album pas complètement dénué d'intérêt, surtout grâce aux yeux de la chatte et d'une révélation inattendue sur les soleils, mais le final avec les queues du chat ne m'a pas convaincu.

    Pulp_Sirius Le 29/01/2024 à 01:56:36

    De loin l'un des albums que j'ai le moins aimés! On passe vraiment d'une scène à une autre sans véritable cohésion, avec quelques allusions au monde réel, par exemple les grévistes qui se butent aux "plantes répressives", qui ressemblent aux forces de l'ordre...

    L'amnésie de Philémon était une bonne idée, mais ça ne mène nulle part. L'ivrogne qui retrouve et reperd la mémoire au fil des bouteilles, bof. Le marchand de souvenirs et son bla-bla métaphysique, bof. Sinon, j'ai bien aimé la neige qui remonte et l'arrivée dans les nuages, mais ensuite l'histoire des anges-clowns, encore bof!

    Soit je me lasse de ces histoires qui finissent par toutes se ressembler, soit Fred commence à manquer d'idées.

    Arkadi Le 20/01/2024 à 10:49:21

    On ne peut pas faire du très bon tout le temps et la construction intuitive d'une œuvre possède ses limites.

    Dans cet album, les histoires se succèdent sans véritablement de liens les uns aux autres. L'errance de Philémon est totale. Le hasard guide l'aventure et le propos. Il y a des fulgurances certes comme le Don Quichotte de l'atlantique mais il y a aussi des histoires sans saveurs ni truculence. L'enfer des épouvantails par exemple ne raconte rien de particulier, le non-sens ne raconte rien et même le non-sens doit raconter quelque chose.

    L'histoire est toutefois agréable à lire. C'est drôle, relevée parfois et parfois tristounette de tranquillité. Il y a parfois de belles planches qui ravissent les yeux et les sens et puis d'autres qui ne font que raconter l'histoire joliment. Jusqu'au final qui réjouira les aficionados de Philémon tel que je le suis.

    Bref, le moment de lecture est agréable. La série Philémon ne peut pas être une continuité de chef d'œuvre. Il y a des hauts et des bas comme dans le monde de l'océan atlantique.

    Pulp_Sirius Le 20/01/2024 à 01:31:32

    L'un de mes albums préférés!

    D'abord, nos héros se retrouvent dans le monde des lettres par accident : ça faisait longtemps. Ensuite, le monde du 'U' est bien sûr lui aussi unique, mais il semble mieux défini. Des élites aux longues oreilles, des artistes rebelles, des guerres de canassoncanons contre des garde-colonnes, un bateau qui carbure à l'alcool, des soirées mondaines...

    Le dessin m'a certes paru plus brouillon qu'à l'habitude sur certaines pages, mais certains dessins présentent de belles perspectives. Même les couleurs semblent être plus variées qu'à l'accoutumée. Par contre, Fred qui remplit ses pages en agrandissant le même dessin que l'on vient de voir, ça fait déjà longtemps qu'il fait ça.

    Autrement, Fred fait le même genre d'humour qu'il a toujours fait (les artistes qui planent... littéralement!), mais sinon cette histoire m'a paru plus focalisée sur le monde du 'U' et moins encline à passer du coq-à-l'âne que dans d'autres albums. Le manque de cohésion, moi, je ne le vois pas; à l'inverse, je trouve que c'est tout le contraire!

    Pulp_Sirius Le 17/01/2024 à 19:14:03

    Cet album est passé très près de devenir mon préféré, mais comme c'est souvent le cas dans Philémon, rendu à peu près à la moitié, l'intérêt de l'histoire s'est graduellement éteint en crépitant.

    Au départ, j'ai beaucoup aimé cette histoire de déluge dans le monde des lettres de l'Atlantique. Il pleut tout le temps et il y a un côté particulièrement sombre à l'histoire. J'aime cette idée de seau qu'il faut utiliser pour écoper l'océan. Fred revient également en force avec ses images de synthèse ici, et ce n'est pas plus mal. Le retour de Vendredi est également bienvenu, même s'il a gagné une personnalité légèrement... colérique.

    Là où j'ai décroché, c'est lors de l'apparition du Trompomp, sorti de nulle part et qui vient sauver tout le monde. Ce n'est pas la première fois que Fred emploie des ressorts aussi faciles, mais c'est toujours aussi décevant. Ensuite, toute la section avec la Mort m'a aussi laissé de marbre, avec des dialogues beaucoup moins recherchés dans l'ensemble, malgré quelques bonnes trouvailles.

    Une excellente première moitié et une décevante seconde, voilà ce qui résume cet album pour moi.

    Pulp_Sirius Le 08/01/2024 à 03:00:53

    Beaucoup moins bon que les précédents. D'abord, le début avec Hector qui croit que Félicien est fou devient lourd. À chaque fois c'est la même chose, sauf que là, il semble avoir oublié que Philémon et Barthélémy pensent comme lui!? Ensuite, il y a ce moment étrange où l'on apprend que le père de Philémon ne peut pas voir les créatures de l'Océan Atlantique parce qu'il est incrédule... alors que précédemment il s'est lui-même retrouvé sur l'une des lettres et qu'il pouvait voir tout le monde! Manque de cohérence, ici.

    Sinon, il y a quand même quelques bonnes idées, comme le brouillard de chiffres que j'ai bien aimé ou la caverne à l'envers dans laquelle les gens se cachent pour pouvoir rire. Mais ultimement, un album médiocre.

    Pulp_Sirius Le 04/01/2024 à 04:31:20

    Critique sociale de la guerre? Les brigadiers sont des marionnettes qui ne peuvent parler que lorsque contrôlées par une 'main'.

    Quoi qu'il en soit, le dessin est pas mal plus brouillon par endroits dans ce tome. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que Fred a manqué de temps sur certaines cases. C'est peut-être aussi ce qui explique que c'est le premier album qui ne contient pas de deuxième ou troisième petite histoire?

    Le début de l'histoire avec l'arrivée sur l'île des brigadiers et les bibelots est splendide. Je trouve que l'histoire se perd un peu avec les manu-manus sauvages, à qui on accorde trop de temps, même si le concept demeure intéressant. N'empêche, quand on arrive au décor qui défile, on se dit que Fred a encore de superbes idées en tête.

    Ultimement moins bon que le dernier album pour moi, mais qui renferme peut-être ma citation préférée jusqu'à présent : " Bien sûr! Si on attend d'avoir une corde pour partir, on ne part jamais... "

    Pulp_Sirius Le 03/01/2024 à 02:16:22

    J'ai bien aimé la première histoire principale, avec le charmeur de mirages et Simbabad -- une poésie certaine s'en dégage -- mais l'histoire ne me semblait pas si différente de celles de ses prédécesseures.

    Là où j'ai vraiment aimé, c'est la deuxième petite histoire en fin de tome, avec la sorcière qui fait sortir Philémon des cases. Ça m'a vraiment rappelé Julius Corentin Acquefacques, et ça, c'est toujours positif. Certes, ça reste léger et féerique, mais j'ai trouvé l'imagination splendide!

    Le meilleur Philémon pour moi jusqu'à présent!

    Pulp_Sirius Le 17/12/2023 à 02:11:12

    Un autre bon album, qui se démarque surtout par ses idées originales. Les criticakouatiques? J'ai beaucoup aimé. Même les souffleurs et les comédiens-barbares, une autre idée certes saugrenue, mais qui ne manque pas de charme. Fred a aussi tendance à utiliser des images de photo-composition (ou peu importe comment ça s'appelle), qui viennent donner une dose d'unicité à ses récits. Là où le bât blesse, selon moi, c'est dans l'incrédulité du père de Philémon. Je suis incrédule quant à son incrédulité. Certes, c'est le but de l'exercice, mais c'est un peu trop invraisemblable à mon goût, et une grande partie de l'humour se base là-dessus. En ce qui concerne les deux histoires courtes, l'histoire du prestidigitateur, bof, mais l'histoire du charmeur de route n'est pas mal.

    Pulp_Sirius Le 17/12/2023 à 01:54:24

    Meilleur que le précédent! J'ai bien aimé cette histoire de château suspendu, de phare-hibou, de mutinerie sur la baleine-galère et de guerre entre ladite baleine et les pélicans-baleiniers, jusqu'au rôle de Philémon en sorte de (faux-)messie coupeur de corde. L'histoire m'a paru plus amusante à suivre. Par contre, les deux histoires courtes en fin d'album, -- le miroir qui retarde et le nid-théâtre -- comme d'habitude, gros bof.

    Pulp_Sirius Le 17/12/2023 à 01:47:06

    Trop semblable au premier album pour moi. J'aime bien le début avec l'homme qui marche sur l'eau, mais s'ensuit une série de situations plus loufoques les unes que les autres, où Philémon ne fait que subir ce qui lui arrive. Les deux histoires courtes en fin d'album ne sont pas particulièrement palpitantes non plus. L'aspect le plus intéressant de cet album pour moi est peut-être la page qui narre comment les habitants du 'N' en sont arrivé à avoir des ailes. Eh bé!

    Pulp_Sirius Le 13/12/2023 à 22:11:11

    Dans la même lignée que le premier album, mais pas mal mieux. Le récit suit une ligne directrice plus visible. Il y a un certain charme qui se dégage de cette aventure de Philémon qui se perd de l'autre côté du puits. "Qui est entré par le 'A' sortira par le 'A'" était une très bonne idée d'énigme. Les lampes-naufrageuses aussi. Le dessin de Fred est plutôt agréable. Par contre, les deux histoires courtes en fin d'album sont pas mal moins intéressantes. Je me demande si les histoires principales feront un jour toutes les pages d'un album?

    La conceptualisation de Philémon part d'une idée simple, mais si Fred est capable de canaliser ses idées pour créer des histoires qui ne se limitent pas à présenter des choses saugrenues les unes après les autres, ça peut devenir très bon.

    Pulp_Sirius Le 07/12/2023 à 03:46:21

    Il faut vraiment qu'un auteur soit au sommet de son art pour que j'apprécie l'absurde. Prenez, par exemple, Marc-Antoine Mathieu avec Julius Corentin Acquefacques -- du pur génie.

    Dans ces deux premières histoires de Philémon (l'album contient deux récits) -- que je ne connaissais pas vraiment -- je n'ai pas trouvé grand intérêt au scénario. Les dessins sont agréables, et les idées de Fred en tant que telles sont intéressantes, mais on assiste ici à une succession de rebondissements un peu aléatoires, ainsi qu'à un humour souvent simpliste. Pourtant, Philémon est souvent considérée comme série poétique, ce qui tomberait dans mes cordes, mais ce premier tome ne m'a point ému.

    À en croire les critiques d'Arkadi sur la série, j'ose espérer que ce tome est peu représentatif de ce qui s'en vient. Parce qu'en regardant les couvertures des prochains tomes, j'ai l'impression que toute la série repose sur ce même concept. À voir...

    Arkadi Le 13/12/2022 à 22:48:26

    Fred écrit et dessine beaucoup moins durant cette décennie. La faute à un corps qui lui échappe et à un esprit retord qui, parfois, lui fait défaut.

    Il y a dans cet avant dernier tome d'une série d'anthologie tout le meilleur et le moins bon de l'auteur.
    C'est verbeux mais les dialogues sont drôles, piquants. Les bons mots pleuvent de d'humour nostalgique même si l'auteur les a déjà utilisé dans les albums précédents. ils deviennent alors comme un lightmotif qui construit aussi l'univers si foutraque et si jubilatoire. Les dialogues sont savoureux d'esprit vif mais, oui, il y en a beaucoup.
    Les dessins sont boursouflés d'habitude et saturent parfois trop la case. Mais l'ambiance, grâce à cela, est folle tout le long de la lecture. On est immergé. On n'halète pas à savoir la suite (on s'en fout presque) mais on profite de l'instant présent, du climat poétique, de l'humour aigrefin.
    Le scénario est un prétexte pour Fred. Parfois cela fonctionne merveilleusement comme par magie, parfois c'est juste un voyage, une errance de scénette en scénette. Dans cet opus, on oscille entre le grand n'importe quoi et la délicatesse des émotions humaines.

    Fred sait doser ces effets. Du grand-guignol de cirque à la comédie dramatique, cet album est tout à la fois. Et c'est en cela que l'œuvre faussement naïve se lit aussi dans la réflexion philosophique intense. Fred maitrise la double lecture à la perfection. Ce 15ème album le prouve encore une fois.

    Arkadi Le 13/12/2022 à 22:45:04

    ernier album de Philémon et dernier album tout court pour Fred. Il en a bavé le moustachu pour le finir. Lorsque, sous sa plume, est apparu sur planche la Lokoapatte, Fred a été en panne sèche pendant plusieurs années. impossible de poursuivre. Le corps et le cœur lui faisait défaut.

    Et puis, il a redémarré un beau jour. Pis c'est reparti. Doucement, fébrilement, avec angoisse. Fred et la Lokoapatte....le même personnage. Il a repris la voie de l'imaginaire. Il faut dire qu'il n'en pouvait plus. C'est compliqué de trouver encore et encore de belles idées, des dialogues savoureux, des contre pieds d'histoire et de la poésie. C'est difficile de dégager d'une page blanche, une ambiance lunaire, des dessins bouffis de superbes et de naïveté, de l'inventivité à raconter l'histoire par toute une planche flanquée de cases. C'est dur de faire croire que tout est simple aux lecteurs alors que cela ne l'est pas.
    La fin du chemin est donc ici et "Le train ou vont les choses" ( quel titre extraordinaire et en même temps si prophétique pour ce qui est après la vie) résonne comme une œuvre testamentaire. Et cette résonnance n'en est que plus sublime.

    Il est difficile de clôturer une série phare. Beaucoup se sont plantés. Fred y réussit parfaitement bien. Pour que la Lokoapatte fonctionne et que l'univers ne périclite pas alors il faut raconter encore et encore les histoires de Fred, les relire encore et encore et alors l'univers perdurera. Alors, oui, c'est triste. Fred condamne Philémon à raconter pour l'éternité. Fred est un faux heureux. Mais c'est beau car le final donne envie de retourner au 1er tome pour le relire et puis les autres ensuite. Et ainsi Fred devient éternel.

    Merci monsieur moustache. Merci pour tout.

    Arkadi Le 04/12/2022 à 21:44:02

    Les derniers albums de la série Philémon sont tous magnifiques de narration inspirées et poétiques.
    Ici, c'est autour de la dernière feuille d'automne qui demeure sur l'arbre pour raconter aux autres futures feuilles du futur printemps que se construit une histoire ou plutôt une double histoire qui s'imbriquent l'une à l'autre malgré une temporalité différente.
    Et le plaisir de lire est toujours là, authentique et jubilatoire. Car l'histoire est racontée autant en visuel que dans sa narration. Et Fred réinvente la planche de BD, le regard du lecteur qui ouvre son panorama sur toute la planche pour comprendre la narration que raconte l'auteur. Fred innove toujours un peu plus alors que le synopsis de base est d'une poésie absolue, d'une beauté véritable.
    Et cette réinvention ( déjà en cours durant les derniers albums mais là qui est d'une maitrise telle que cela intègre en harmonique totale le déroulement) permet à cette poésie d'exploser dans toutes les cases qui rebondissent les unes aux autres.
    Le dessin de Fred est également dans une saturation d'ombres et de lumières d'une totale maitrise. Fred est à son firmament durant cette période. Car sa poésie fulmine avec ses dessins, sa construction visuelle, ses couleurs superbes et ses déroulements toujours surprenante empreint d'une nostalgie magique.
    Du grand art

    Arkadi Le 13/11/2022 à 22:42:20

    Comment Fred, avec des pitch tout pourris, ( ici, un capitaliste cherche des monstres pour faire fortune) peut réussir des albums d'une si grand richesse visuelle et poétique?

    Comment les émotions véhiculent entre le lecteur et ce monde merveilleux des lettres de l'océan atlantique avec autant de grâce ?
    Par sa plume et sa narration pourtant improvisée ( on le sait par ses divers interviews) se dégage tant de plénitude. Il y a toujours l'errance en toile de fond. Il y a toujours la nostalgie et cette sensation de ne jamais être vraiment heureux. On retrouve l'enfant Mano Mano mais ces retrouvailles n'en sont pas vraiment et sont remplies d'une immense nostalgie triste.

    Fred prend le contre pieds d'absolument tout. Et la lecture, on le sait, sera toujours onirique. Mais, Fred assume sa plume poétique même visuelle. Et ce sont des planches superbes qui nous en mets plein les mirettes !!! Pourtant les dessins sont simples mais d'une telle maitrise dans le découpage et la narration visuelle. Et puis il y a les couleurs de Fred. Toujours simple et toujours efficaces dans toujours une narration visuelle qui, toujours, nous surprend et sert admirablement le propos.

    Et puis il y a les personnages. Pas ceux des humains qui sont tous connus depuis déjà 11 albums. Mais ceux des "monstres": philosophes et oniriques, généreux et fatalistes. Tous racontent quelques choses de simplement beaux et tous prennent de la place majestueusement dans les cases ou ils oblitèrent tout avec ravissement et dans les textes ou ils sont les seuls être juste.

    Fred aime ces beaux "monstres" et nous les aimons tout autant.

    Arkadi Le 13/11/2022 à 22:20:16

    Philémon perd la mémoire et le monde des lettres de l'océan atlantique est en péril. On a les pitch que l'on peut tant Fred écrit et dessine cette série pour paraitre dans l'hebdomadaire "Pilote" et ce depuis plusieurs années déjà.

    Fred ensuite improvise et il est inspiré en diable !!!!D'abord la guerre des éléphants qui permettent aux personnages d'atteindre le monde merveilleux. Puis le temps qui n'est plus ce qu'il l'est. Pour ensuite un retour à mai 68, la guerre des bonhommes de neige, les rêves d'un ivrogne...Et le périple jusqu'à la mémémoire qui est une conclusion détonante.
    Tout rebondi à volo, la poésie est partout ( dans les images comme dans le texte). Fred est généreux, volubile. Il maitrise à merveille une errance poétique, surannée, nostalgique et bougrement vivifiante.

    Désormais les opus sont dans toute dans une lignée féconde et toujours étonnant. Fred est en maitrise parfaite de son art visuel et poétique...

    Arkadi Le 12/10/2022 à 22:50:08

    Clairement la période est prolixe en une multitude d'histoires que doit envoyer l'auteur au journal Pilote. ça n'arrête pas et forcément la qualité s'en ressent.

    Evidemment qu'il y a malgré tout des bons moments dans ce nouvel opus. Quelques scènes qui donnent du plaisir dans la découverte du bateau ivrogne et de son capitaine Imbo. Il y a aussi de beaux visuels comme les attaques lanières des colonnes gardes.

    Evidemment il y aussi un travail plus soutenu de lettrages qui offre l'image véritable des émotions. Fred va s'en faire un style propre que j'aime tout particulièrement.

    Mais sinon,
    Clairement il n'y a aucune cohésion dans l'histoire. Les hommes meurent dans l'indifférence totale du lecteur et qui n'ont aucun sens dans le déroulement. Déroulement maigre. Philémon est séparé et condamné parce qu'il rigole dans l'indifférence de son âne. Et les explications sociales de l'île sont sans intérêt. D'ailleurs rien ne se crée, rien ne se transforme et tout se perd. Cette histoire est une histoire banale d'errance dans une société sans intérêt.

    Je sais que Fred, à l'époque, n'écrivait plus de scénario. Il laissait vivre ses personnages au travers de lui et de ses dessins. Cela donne parfois de superbes opus d'écriture intuitive et parfois aussi de tristounettes séquences. C'est le cas ici.

    Quand aux dessins, l'auteur agrandit ses cases ( c'est bien) pour du remplissage de planches ( c'est moins bien).

    Bref cet album se résume à son titre. Un simple jeux de mots comme idée de départ à une histoire, c'est maigre.

    C'est en tout cas l'impression qu'on a au fil de lecture.

    Arkadi Le 11/10/2022 à 23:39:37

    Scène biblique de l'arche de Noé vu par Fred. L'arche mouvante est une ile fixe. Le bois du bateau est un palace. Et la colombe est un animal tout moche qui avale la crue par ses extrémités.

    Ici est le monde des lettres de l'océan atlantique, merveilleux et poétique. L'auteur s'amuse à coller, à sortir du cadre et construire de beaux dialogues qui racontent de belles choses souvent drôles, souvent absurdes et diablement rafraîchissantes.

    Ici, la réinvention de ce déluge biblique est farfelue à souhait mais aussi profondément humaniste. Ici tout les peuples des iles-lettres sont saufs. Personne ne meurt contrairement au génocide du cataclysme divin car Fred est un profond humaniste. D'ailleurs Philémon sauve le personnage de la mort dans les dédales d'un arc en ciel. Et il n'est clairement pas un mauvais bougre. Peut être trop chef d'entreprise arriviste. Et la comparaison certes peu pertinente n'en demeure pas moins drôle de jeux de mots.

    Fred n'est pas un méchant ici. Il raconte juste de belles histoires. Cet opus en est un. Réjouissant.

    Arkadi Le 08/10/2022 à 22:34:26

    Il faut bien le dire. Fred enchaine les histoires de Philémon durant ces années 70 de manière stakhanoviste. 2 histoires par an publié dans pilote, forcément cela donne de la perte de qualité. Cet album le prouve.
    Certes c'est toujours détonnant mais c'est confortable. Les péripéties se ressemblent, les moments de changement également.
    Là encore, il y a de vrais bonnes idées Félicien est kidnappé mais son sauvetage est traité avec une pichenette. Le Manu-Manu est un ressort scénaristique mais il est abandonné en pleine histoire. Le Bonimenteur est drôle mais je ne comprends pas ses motivations. On ne rit pas mais on rit quand même.
    Cet album a pour toile de fond le conformisme et il est confortable. Sa lecture a le rythme de (presque) tous les opus précédents. De ceux qui manquent de cohésion.

    Question dessin Fred est en maturité. Il recommence un travail de collage ( et perso j'adore car cela offre une ambiance unique).

    Alors, oui, je mets en cause ce manque de fraicheur par la quantité astronomique de planches que doient livrer cet auteur de génie à Pilote pour payer son loyer. Et je relis Simbabbad.

    Arkadi Le 08/10/2022 à 22:01:15

    Revenons dans le passé. Durant la période Hara-Kiri, Fred écrit "Le petit cirque", son chef d'œuvre en même temps qu'il crée la race des "Manu-Manu" en de courtes scènes de deux pages, tout pareil que le petit cirque, mais en moins bien. Il y aura également une étude sociale de l'animal. Le tout sera publié en un seul album bien des années plus tard et je ne vous le conseille pas.

    Fred reprend son animal fétiche pour l'intégrer à l'univers de lettres de l'océan atlantique tout en l'habillant littéralement du monde du guignol lyonnais. L'île des brigadiers est grâce à cela bourré de riches idées savoureuses. Le plaisir de découvrir cette île est succulent. Certes l'auteur aurait pu oser d'avantage, aller plus loin dans l'absurde ( il est à mon goût trop timoré dans son plaisir à déconstruire les codes du genre marionnette) mais le fonctionnement sociétal ubuesque reste génial de trouvaille.

    Côté dessin, Fred continue à s'amuser dans le cadrage et les décors qui font le lien entre plusieurs cases. Le passage du bateau immobile naviguant sur des décors en mouvement lui permet d'aller un peu plus encore dans un travail novateur pour l'époque (nous sommes en 1975). Rien de transcendant si l'on compare ce tome au précédent mais suffisant pour prendre un plaisir visuel sur toute une planche.

    A noter toutefois que cette aventure est la première à ne pas posséder une aventure plus courte dans son édition. Désormais, Fred tient ses 46 planches.

    Arkadi Le 06/10/2022 à 22:35:28

    Voila on y est.

    Fred sort des sentiers battus, la narration est visuelle avant tout. L'auteur nous offre une multiplicité de jeu dans le dessin et le cadrage. Le gaufrier a explosé. Les cases se font échos les uns aux autres racontant, par l'ensemble de la planche, autre chose. Fred est sorti des cases ( il y était trop étriqué) pour narrer visuellement au travers de la planche entière. Et le bonheur est total pour le lecteur. D'ailleurs, l'une des planches ( celle ou Philémon erre sur Simbabbad) est parfois étudiée en cours de 9ème art. Fred en était fier de cette planche ( il avait raison) et il l'avait conserver dans sa bibliothèque.
    Du côté de l'histoire, là encore, Fred se lâche. Ce ne sont plus des scénettes collées les unes aux autres, formant un tout parfois malhabiles entre elles que Fred nous propose mais bel et bien une échappée poétique qui rencontre la philosophie, l'absolu tout dans le rien infini. L'auteur ose aller ou personne en 74 n'avait été: l'absurde qui résonne et qui donne du sens à l'iconoclaste.
    Ici, le monde des lettres de l'océan atlantique est décortiqué. L'océan est un tapis; le monde, un chien; l'eau de la mer, de la bave; le ciel, des ronds de fumée. Et l'univers n'est plus simplement poétique. Il va bien au delà de la perception.

    "Simbabbad de Batbad" parle certes toujours d'errance mais il en parle avec gravité, avec une pointe de suspens surannée.. La lecture de Philémon est adulte malgré tous les enfantillages qui n'en sont pas tant que ça.

    A noter enfin que la seconde histoire de l'histoire se joue totalement des codes du 9ème art. Une histoire de guimauve qui assume être dans l'univers codifié d'une bande dessinée et qui cassent tous ces codes pour construire l'enjeu, le mouvement et le rythme même de l'histoire. Et c'est absolument réjouissant!!!

    Arkadi Le 01/10/2022 à 22:41:03

    Dans les œuvres de jeunesse de Fred, période ou Fred certes maitrise les codes du 9ème art sans encore les sublimer, celle-ci est certainement ma préférée (A l'exception du "petit cirque" qui, selon moi, est son chef d'œuvre).
    Car, déjà, il y a ce ressenti que Fred sait enfin construire une histoire qui possède un corps entier. Car, oui, les précédents opus sont comme des scénettes (très réussis) qui se collent l'une à l'autre sans véritable souci de cohésion. Ici, la théâtralisation et son univers offre à cette errance océane une continuité harmonique dans les affres poétiques et surprenant de l'auteur. La poésie est folle. la comédie humaine, inquiétante et les bons mots multiples.
    Car, ici aussi, le dessin offre véritablement une homogénéité admirable entre les émotions des personnages secondaires qui sont une multitude dans cet univers ou la surprise fait loi bien qu'il y ait des échos nombreux avec notre société. Et Fred construit des pages superbes ou le cadrage raconte merveilleusement ce que l'on lit. Et puis il y a enfin ces autres cases qui se partagent les décors marins, ou Fred retourne au collage d'illustration d'époque, ou un mouvement en plusieurs cases sont décorés du rideau pourpre de théâtre. Fred, enfin fait du Fred. C'est encore timoré mais c'est un ravissement.
    Et puis il y a les personnages haut en couleur. Cet incrédule, donc, qui décide de ne rien voir jusqu'à trouver les escaliers dans l'eau et considère cela comme logique, SA logique. Philémon, qui est un peu le Tintin de Fred, par qui l'aventure saugrenue se passe sans qu'il n'en décide rien. Et les acteurs marins, les critiques pirates et insulaires...Et bien sur, ce troupeau de souffleur.

    Cette œuvre est, après plusieurs tomes de cette série, le premier album digne successeur du "Petit cirque" . Certes, Il y a encore trop de classicisme par certain côté et encore quelques liaisons maladroites. Mais le plaisir de lire est tout de même total.

    Arkadi Le 30/09/2022 à 22:16:06

    Fred construit deux albums publiés en 1973 ( le tome 3 et tome 4 de la série). C'est une période ou l'auteur est prolixe et l'on peut considérer que ce tome est la suite du précèdent même si c'est bien deux histoires bien distinctes.

    Oui, c'est deux histoires se ressemblent. Les ressorts, toujours détonantes, se multiplient sur cette nouvelle errance dans ce monde, certes poétique mais aussi violent, de notre jeune héros. Il y a des moments, des lieux qui ravissent l'imaginaire (Une baleine-métro, un chemin lumineux d'un hibou-phare, un château suspendu par une corde) mais, la lecture demeure confortable, sans vraiment de surprise. Fred est un merveilleux poète mais Fred, dans ce tome, n'est encore pas révolutionnaire. Il va bientôt l'être.

    En terme de dessin et de narration visuelle, là encore, Fred demeure dans un certain classicisme. Même si, enfin, il se permet d'agrandir ses cases pour se permettre de plus beaux décors, de plus belles ambiances (pour notre plus grand plaisir). Mais, dans ce tome, on peut remarquer que Fred déploie un plaisir sincère à travailler ses lettrages. C'est encore frémissant.

    Mais Fred commence à se déployer dans sa chrysalide pour devenir, au fil des tomes, un artiste de génie.

    Arkadi Le 28/09/2022 à 07:46:19

    Les aventures de Philémon continuent et, petit à petit, Fred devient Fred. ce tome 3 encore ne démontre pas la transformation. Fred demeure encore dans le cadre normé et aux dessins normatifs d'une bande dessinée des années 70. Et, malgré cette sagesse, il règne sur ce nouvel album un accent de renouveau.

    Oui, cette histoire est bougrement pété de ressorts scénaristiques faciles voire même carrément miraculeux. les retrouvailles entre Philémon et Barnabé en sont la preuve, autant que l'ancre qui attrape le paletot et sauve la vie du héros, autant que la porte ouverte qui est LA porte de sortie parmi des milliers.
    Oui, mais " Le piano sauvage" est d'abord l'histoire d'un rêve et, le parti étant pris, tout fait corps dans cette allégorie de l'ennuie et du jeu mondain à tout prix ( jusqu'à la justification d'un procès) mais aussi de l'errance et de la perte de repère. car, au delà de la belle poésie et des superbes dialogues d'un piano magique à dresser d'une gamme, d'un zèbre prison et d'une cours de justice ou tout est illogique, c'est bel et bien d'ennuie et de solitude dont on parle ici. Solitude de tout un groupe social, solitude d'un puisatier car il n'est jamais heureux du moment présent et nostalgique du temps passé. Solitude du père de Philémon qui se refuse à voir l'évidence farfelue de sa réalité. Solitude même d'une traversée en solitaire de l'océan. Et de ces solitudes découlent l'ennuie, l'envie de jeu, et de règlement qui permet d'avoir des ressenties forts lorsque l'on est offusqué par les dites règles. Et tout se clôture par un labyrinthe d'une comédie ou tout n'est que perception.

    La poésie de l'œuvre est à la fois magique avec des saillies humoristiques superbes tout en décalage et bons mots truculents mais le sentiment de fond demeure une nostalgie et une tristesse latente. L'œuvre de Fred est unique en cela. L'ambiance d'un album de Philémon est tellement atypique. et dès ce second tome, nous y sommes. La petite musique surannée et magnifiques sera toujours fredonnée.

    Question dessins, Fred commence à décortiquer un peu l'art du cadrage. Il est à noter toutefois que, sur une des deux petites histoires (le spéléologue) qui suit l'aventure du piano magique, Fred construit une planche superbe qui narre l'agrandissement du corps du spéléologue sur trois cadrages, construisant le visuel du corps entier tout en donnant une notion de ce physique qui s'allonge. C'est la première planche véritable d'un auteur qui va nous offrir les plus visuels narratifs, fait d'intelligence et de beauté.

    Arkadi Le 26/09/2022 à 16:10:30

    Philémon voyage sur les lettres-iles imaginaires de l'océan atlantique. L'histoire est connue et cela a tant offert de plaisir à lire pour les enfants-lecteurs de Pilote.!

    L'histoire est si connue que l'univers de Philémon est entré dans le Parthénon de la BD Franco-belge. Le naufragé du A est l'introduction féérique et bourrée d'imaginaire poétique à un univers qui s'étalera sur 16 tomes, tous plus farfelues les uns que les autres.

    Ici, Les ressorts sont multiples de contemplativités. Les idées foisonnent de drôlerie, de simplicité et de poésie à l'état pur. Tout est irréel et tout existe. Malgré un récit de 68, la narration est fraiche, drôle sans excessivité et va de surprise en surprise. Toutes les situations sont innovantes, les parties pris détonnant dans la folie d'un auteur avec qui tout est possible.
    Fred reste toutefois dans le cadre. La mise en page est classique mais déjà les pieds de nez apparaissent. Un radeau de la méduse pour touriste, des lampes de salon agressives qui veulent des naufrages, Un cabanon, royaume de la solitude qui est un palais. on ressent bien que Fred se libère petit à petit du carcan classique. Même si dans cet opus, nous ne sommes qu'au frémissement.
    S'en suit ensuite deux petites histoires dont l'une possède un charme fou: Faire dégourdir les pattes des animaux de son manège. L'idée est d'une simplicité métaphorique rafraichissante. Et il n'y a que Fred qui peut nous raconter cela.

    Arkadi Le 26/09/2022 à 08:05:04

    Fred, le maitre du 9ème art, a fait comme tout le monde. En cette année 1968, il dessine deux histoires su personnage qui n'est pas encore LE Philémon d'anthologie pour courir les magasines de l'époque afin de se vendre. "Spirou" n'en veut pas mais Goscinny et "Pilote" adore. "Goscinny m'a sauvé la vie" racontera Fred.
    Pourtant la parution des 2 histoires ne plaira pas aux lecteurs de Pilote.. Trop naïf, trop d'incompréhension poétique, un dessin trop maladroit. Les lecteurs ont raison. Fred étire jusqu'à la limite deux intrigues qui tiennent sur post-it. Il n'y a pas d'inspirations particulières, pas de trouvailles poétiques qui font rebondir la narration. Et son dessin est scolaire, pétri de faux raccords et même parfois proche de l'amateur.
    Pourtant les lecteurs ne voient pas ce que ressent Goscinny: Une formidable promesse d'un auteur visionnaire. Ici, on sent déjà les champs du possible. Fred, déjà, s'amuse à construire des lettrages qui offrent l'émotion et, en toile de fond, oui, il y a déjà un univers d'une belle poésie qui pointe son bout du nez.

    Pourtant, et c'est là l'incompréhension, Fred a déjà publié ce qui est à mes yeux son chef d'œuvre dans les pages d'Hara-Kiri: "Le petit cirque". Peut être que Fred voulait faire comme tout le monde: Une structure narrative carré, une mise ne page en gaufrier, une histoire avec un début, un milieu et un fin. Et, ainsi, obtenir le sésame de l'édition en entrant, ainsi, dans le moule. Peut être qu'à la rédaction du "Petit cirque", Fred n'en avait rien à fiche du moule pour vivre de son art. Et puis ce chef d'œuvre est une multiplicité de courtes scènes alors qu'ici Fred apprend l'histoire qui dure plus de 4 pages. Bref Fred veut faire comme tout le monde et pouvoir payer son loyer.

    heureusement pour nous, l'auteur sortira des sentiers battus dès le véritable 1er tome de la série. Et deviendra le magnifique poète d'illustration que nous aimons tant. "Avant la lettre" est une curiosité à lire.: celle de découvrir les gammes d'un auteur en devenir immense.

    Erik67 Le 03/12/2020 à 10:59:55

    Je ne découvre que très tardivement cette série de Fred plutôt grâce aux avis unanimement positifs. J'ai tout de suite été séduit par le style de l'auteur. Pourtant, le premier opus date de 1972. C'est pas jeune tout cela. Qu'importe !

    Cela m'a donné envie de lire la suite et de découvrir si Philémon arrive à faire sortir le puisetier Monsieur Bartélémy de ce monde fantastique dans lequel il ère depuis une quarantaine d'années.

    Je suis impressionné par autant de créativité non seulement dans le scénario mais dans la composition même de ce monde imaginaire. Je ne peux que souscrire à l'unanimité devant autant de talent. C'est un plaisir de lecture car une véritable rêverie presque poétique.

    Hugui Le 07/07/2013 à 13:15:14

    Je n'ai jamais été un grand fan de Philémon, mais je le lisais toujours avec plaisir dans Pilote pour sa poésie et son non sens. Ce dernier opus tant attendu rappelle tous les heros de la série pour une fin en pirouette un peu facile mais qui a l'intérêt de boucler la boucle.
    Et la dernière invention annoncé depuis longtemps est à la hauteur puisqu'elle marche à l'imaginaire.
    A lire pour donner envie de retourner à la suite du commencement.

    willybouze Le 25/03/2013 à 21:36:20

    Fred est un génie. Je ne dis pas ça par nostalgie, non... Oui, c'est vrai, il a bercé mon enfance de son trait noir et vif. Mais, par ce trait et par la magie qu'il transportait, il a fait de moi ce goulu de bandes dessinées que je suis désormais.
    Philémon est un sommet de poésie psychédélique. Je pense que ses histoires sont intemporelles, même si les dessins (et surtout les couleurs) marquent bien l'époque de sa création.

    Retrouver Philémon aujourd'hui, alors que pas une de ses aventures précédentes ne m'a échappé, c'est une grosse bouffée d'émotion qui me transporte. Savoir que Fred a commis cet album avec une santé qui l'emportera bientôt sur l'une de ses lettres de l'océan atlantique, ça renforce encore l'émotion.

    Malgré ça, malgré l'âge et le temps qui a passé, Philémon est, dans cet album, toujours porteur d'une poésie onirique. Si le message n'est pas toujours positif, il reste porté par la bonne humeur et un trait vif, infatigable et nerveux.
    Fred tire sa révérence par un retour aux sources.

    Toi qui es trentenaire, ou plus jeune, si tu veux rêver, reprends l'aventure au début, laisse tes préjugés et immerge-toi dans cet univers que nul n'a su remplacer.

    Fred est un génie et il restera pour moi au panthéon des créateurs de rêve. Il côtoie Gotlib au rang de ceux qui ont inspiré les jeunes auteurs mais qui n'ont jamais été égalés dans leur créativité.