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Sa biographie

Né à Charleroi en 1950, Marcel Jaradin habite d'abord Bouffioulx, commune très industrialisée et pourtant pittoresque. Dès l'école maternelle, les locomotives à vapeur qui circulent sur la ligne "Florennes – Châtelineau" le fascinent. Il les reproduit dans ses carnets de classe. Son autre grande source d'inspiration, c'est le petit cinéma paroissial: les films américains sur la guerre du Pacifique et les péplums y nourrissent son imagination. En 1955, découvrant la multitude de dessins réalisés par Marcel Jaradin, l'institutrice maternelle avertit ses parents qu'il deviendra un jour dessinateur. Il est vrai que sous ses yeux, s'étalent des charges de chars romains, des carrés de légionnaires bien alignés, en perspective, ainsi que des batailles navales ou destroyers, croiseurs et porte-avions américains mènent la vie dure aux Japonais cachés sous les palmiers d'une île du Pacifique. Durant toutes ses classes primaires et secondaires, ses cahiers et ses livres sont ornés de locomotives, d'avions et de navires. Il quitte l'Athénée royal de Châtelet à la Fin de ses humanités inférieures et entre à l'Institut St-Luc de Mons afin d'y poursuivre des humanités supérieures en architecture. C'est là qu'il rencontre le jeune Daniel Desorgher, futur papa de Jimmy Tousseul. Celui-ci participe au premier journal de la section artistique "Le Bichard" : il crée une B.D. sympa dont les protagonistes sont les indiens d'une tribu loufoque. Pour Marcel Jaradin, c'est le déclic. Pendant les grandes vacances de 1969, il conçoit une histoire de dix planches ayant pour thème les cours d'écolage d'aviateurs américains. Elle est publiée dès la rentrée scolaire. Son intérêt pour le "9e Art" le pousse à lire divers auteurs. L'un d'entre eux le captive particulièrement : William Vance. Après avoir lu son album "Le requin qui mourut deux fois", seul titre de Bruno Brazil sorti à I'époque, Marcel Jaradin pressent déjà que Vance deviendra une star mondiale de la B.D. Son style avant-gardiste, I'élégance de son trait, son sens du détail et de I'esthétique, I'éblouissent. Il apprend alors que, contrairement à ce qu'il croit, son dessinateur fétiche n'est pas Américain comme son pseudonyme le laisse supposer, mais bel et bien Bruxellois : Vance se nomme en fait William Van Cutsem. Dès cet instant, Marcel Jaradin n'a plus qu'un objectif : le rencontrer. Vance le reçoit et d'emblée naît, entre eux, une complicité. Les rencontres se font fréquentes, les discussions sur les planches qu'apporte Marcel Jaradin se prolongent durant tout I'après-midi parfois. Les leçons dynamisent I'élève, les progrès ravissent le maître. À la fin de son service militaire effectué à la base de Florennes, Marcel Jaradin est sans emploi. Il montre à Vance ses derniers dessins. Celui-ci lui offre alors de devenir son assistant pour assurer les décors de Bruno Brazil et de Bob Morane. Cela se passe au mois d'avril 1972. Il est vrai que la rédaction du journal Tintin a promis à Vance de lui commander deux albums de Bruno Brazil par année. En un an, Marcel seconde William Vance pour deux Bob Morane, "L'œil du Samurai" et "Panne sèche à Sérado", et le Bruno Brazil "Sarabande à Sacramento". En 1973, la rédaction félicite Vance pour son côté innovateur dans la conception des planches de son dernier Bruno Brazil. Marcel Jaradin n'est pas innocent dans cette affaire : transporté par I'énergie du maître, il fourmille d'idées originales. Et Vance ne les rejette pas toutes... Malheureusement, la rédaction du journal Tintin se rétracte sur le nombre d'albums à fournir : elle ne peut favoriser un seul dessinateur. Le scénariste de Brazil alimentait aussi Hermann, Paape, Dany, Aidans et bien d'autre ! C'est forcé et contraint que William Vance doit alors se séparer de son assistant avec qui il garde, d'ailleurs, toujours des relations très amicales. Marcel Jaradin trouve, ensuite, un emploi équivalent chez Albert Weinberg. Mais, chez ce dernier, la politique de travail est très différente. En effet, Weinberg écrit lui-même ses scénarios, produit deux séries en feuilleton pour deux quotidiens belges et trois séries pour des éditeurs hollandais, allemand et italien. Et tout tourne en même temps ! Heureusement, il est aidé par un assistant doué pour dessiner vite et bien, Jean-Louis Desmet. On lui doit les avions et décors de nombreux Dan Cooper. Marcel Jaradin arrive donc en pleine production. Sa manière de travailler doit s'aligner sur celle de la maison : semaines de 60 et, parfois même, de 70 heures. Trois mois à ce régime ont raison de sa santé. Après sa guérison, il trouve des emplois dans les bureaux d'études de plusieurs sociétés axées sur la construction. Pour la première fois, son travail porte sur le dessin d'architecture qu'il a étudié à St-Luc. Il trace tantôt un ouvrage d'art ou une habitation, tantôt une usine ou un bâtiment public,... En 1980, à Charleroi, il rentre au bureau d'études de l'intercommunale ADEC qui devient IGRETEC en 1985. II y travaille encore aujourd'hui. Mai 1984 marque la rencontre de Marcel Jaradin avec Denis Lapière, libraire spécialisé en B.D. qui rêve de voir le scénario qu'il a écrit, en dessin. Michel Demeulenaere, jeune éditeur (Éditions du Miroir) leur propose une collaboration. Un héros, style mannequin, se profile sous le carcan de Marcel Jaradin. Denis Lapière en est à la dixième page du découpage quand la bombe éclate : l'album Xlll paraît ! Une intolérable ressemblance entre les deux héros conduit les deux auteurs à revoir leur projet. Naît alors une bien belle enfant : Alexe. Denis Lapière lui donne un nom; Marcel Jaradin lui offre un visage et une silhouette de mannequin. Le scénario bien ficelé combine à la fois I'espionnage, l'intrigue politico-financière et, bien sûr, I'aventure. De quoi motiver Marcel Jaradin pour réaliser la mise en scène de ce passionnant polar qui se déroule dans notre pays. Dès la deuxième planche, I'éditeur est séduit et leur propose un contrat. Après une prépublication dans les journaux du groupe "Vers l'Avenir", "L'Imprévu" sort, en version française et néerlandaise, dans les librairies au début du mois de juin 1985. Le deuxième album "Le Souffle du Dragon" envoie Alexe à Singapour. Pour s'imprégner des paysages et de la topographie de ce lointain pays, Marcel Jaradin se plonge dans l'abondante documentation qui lui a été fournie par la compagnie Singapore Airlines, le Golf Club de Sentosa et le Raffles Hôtel. C'est avec un immense plaisir qu'il réalise alors ses planches. Cette seconde aventure est, elle aussi, prépubliée dans les quotidiens du groupe "Vers l'Avenir". Pour des raisons éditoriales – les éditions du Miroir sont rachetées par Alpen –, la sortie de I'album tarde un peu. Il paraît sous le label Alpen, en même temps que la réédition de "L'Imprévu". À la suite du succès d'Alexe, Denis Lapière est sollicité par plusieurs auteurs. Il passe la main à Marcel Jaradin qui écrit le scénario de "Kay Siang". Le projet est accepté par l'éditeur. La réalisation des planches suit un rythme régulier jusqu'au jour où, pour des raisons toujours obscures aujourd'hui, Alpen arrête plusieurs séries dont Alexe. Pour Marcel Jaradin qui termine son troisième titre en pleine force de son style, c'est la catastrophe ! En attendant des jours meilleurs, il met son projet au "frigo". Ayant appris sa mésaventure, Magda lui propose d'assurer les décors de ses prochains "Charly" chez Dupuis. Il dessine alors les bâtiments, les voitures, les armes, les avions, les hélicoptères et les décors techniques des tomes 3 et 4. En octobre 1994, Claude Lefrancq s'intéresse à Alexe. Il offre à Marcel Jaradin de reprendre la série. Ce dernier redessine de nouvelles couvertures et revoit le concept de présentation. En septembre 1995, l'éditeur publie la troisième édition de "L'Imprévu", la deuxième du "Souffle du Dragon" et la nouveauté "Kay Siang". Tous ces titres sont traduits et c'est ainsi que les lecteurs néérlandophones bénéficient de deux inédits. Michel Oleffe, scénariste des éditions Claude Lefrancq, propose alors, à Marcel Jaradin, sa collaboration. Ensemble, ils décident de donner un souffle nouveau à la belle héroïne. Du soleil de Singapour, Alexe se retrouve en Sibérie. Elle y affronte, avec ses amis de la Nemo, une bande de trafiquants d'armes nucléaires aidés par une horde de soldats russes marginaux. Le livre est publié en décembre 1996 dans les deux langues nationales. En 1997, son premier album passe en post-publication dans le quotidien "La Libre Belgique". De 1996 à 1997, le père d'Alexe est invité dans de nombreux festivals et librairies. Chaque fois, les organisateurs et le public lui réservent un chaleureux accueil. Que ce soit en Flandre, en Wallonie, à Bruxelles, en France ou en Hollande, les Fans d'Alexe se sont toujours montrés enthousiastes et amicaux. Pour Marcel Jaradin, chaque séance de dédicace est un réel instant de bonheur partagé qui reste gravé dans sa mémoire.

Texte © Site Auteur

Né à Charleroi en 1950, Marcel Jaradin habite d'abord Bouffioulx, commune très industrialisée et pourtant pittoresque. Dès l'école maternelle, les locomotives à vapeur qui circulent sur la ligne "Florennes – Châtelineau" le fascinent. Il les reproduit dans ses carnets de classe. Son autre grande source d'inspiration, c'est le petit cinéma paroissial: les films américains sur la guerre du Pacifique et les péplums y nourrissent son imagination. En 1955, découvrant la multitude de dessins réalisés par Marcel Jaradin, l'institutrice maternelle avertit ses parents qu'il deviendra un jour dessinateur. Il est vrai que sous ses yeux, s'étalent des charges de chars romains, des carrés de légionnaires bien alignés, en perspective, ainsi que des batailles navales ou destroyers, croiseurs et porte-avions américains mènent la vie dure aux Japonais cachés sous les palmiers d'une île du Pacifique. Durant toutes ses classes primaires et secondaires, ses cahiers et ses livres sont ornés de locomotives, d'avions et de navires. Il quitte l'Athénée royal de Châtelet à la Fin de ses humanités inférieures et entre à l'Institut St-Luc de Mons afin d'y poursuivre des humanités supérieures en architecture. C'est là qu'il rencontre le jeune Daniel Desorgher, futur papa de Jimmy Tousseul. Celui-ci participe au premier journal de la section artistique "Le Bichard" : il crée une B.D. sympa dont les protagonistes sont les indiens d'une tribu loufoque. Pour Marcel Jaradin, c'est le déclic. Pendant les grandes vacances de 1969, il conçoit une histoire de dix planches ayant pour thème les cours d'écolage d'aviateurs américains. Elle est publiée dès la rentrée scolaire. Son intérêt pour le "9e Art" le pousse à lire divers auteurs. L'un d'entre eux le captive particulièrement : William Vance. Après avoir lu son album "Le requin qui mourut deux fois", seul titre de Bruno Brazil sorti à I'époque, Marcel Jaradin pressent déjà que Vance deviendra une star mondiale […]

Sa Bibliographie

Les tableaux synthéthiques ci-dessous peuvent être faussés par des éditions anniversaires (souvent post-mortem). Ils ne tiennent pas compte des autres pseudonymes sous lequel signe cet auteur.

Séries principales de à Rôle
Alexe 1986 1996  
Autres collaborations de à Rôle
Bruno Brazil 1974 2013 Décors
Bruno Brazil (en portugais) 1977 Décors
Charly 1993 1994 Décors