En trois albums seulement, Mathieu Bablet s'est forgé un univers à la fois riche et contemplatif : un trait reconnaissable au premier coup d’œil, des couleurs parfaitement intégrées au récit, un scénario qui oscille entre légendes, science-fiction et considérations contemporaines. Pour accompagner la sortie de Shangri-La, les éditions Ankama rééditent en un seul volume Adrastée, une belle occasion de (re) découvrir l'auteur.
Shangri-La évoque le lieu imaginaire du roman de James Hilton, un endroit serein et de paix mais aussi utopiste…
Mathieu Bablet : Oui, c'est le côté paradis utopiste qui m'intéressait. Une forme d'absolu que les scientifiques dans l'histoire essaient d'atteindre, pour aller au bout de ce que l'humain peut faire, en jouant à Dieu et en créant leur propre paradis originel. Et il se trouve que c'est aussi vraiment une région de Titan ! Le lieu était donc tout indiqué pour y situer l'envoi des homostellaris. De manière plus personnelle, c'est également un lieu qui existe en Chine, à la frontière avec le Tibet, que j'ai visité deux fois et qui m'a profondément marqué.
Pourquoi avoir préféré cette fois un gros one shot plutôt qu’un diptyque comme Adrastée ?
M.B. : Le choix du one-shot n'est pas de moi, mais de Run (Directeur de la collection Label 619 chez Ankama, NDLR). En fait, j'ai proposé au début à l'éditeur un triptyque de 70 pages chacun. Et c'est Run […]