Patience
Une BD de
Daniel Clowes
chez Cornélius
(Solange)
- 2016
Clowes, Daniel
(Scénario)
Clowes, Daniel
(Dessin)
Clowes, Daniel
(Couleurs)
Moreau, Éric
(Traduction)
10/2016 (13 octobre 2016) 192 pages 9782360811267 Format normal 289443
Jack et patience file le parfait amour, malgré quelques problèmes d'argent ils forment un couple harmonieux et comblé par l'arrivé futur de leur premier enfant. Un jour, ce bonheur vole en éclats. Jack rentre du travail et découvre qu'un étranger lui a arraché son fragile équilibre familiale. Pour empêcher l'irréparable, Jack fera tout ce qui est en son pouvoir même si pour cela il doit courber l'espace et le temps.
Mon premier Clowes, car à force de voir la Hype, ça donne envie. C’était génial ! Directement mon thème favori, le voyage dans le temps, mais traité de manière originale et décalée.
Jamais je n'aurais pensé que je pouvais mettre un jour un 4 étoiles à une oeuvre de Daniel Clowes. Oui, je sais bien qu'il est un des grands auteurs du comics américain et que sa réputation est déjà bien bâtie. En règle générale, je n'ai pas vraiment aimé la moindre de ces bds à l'exception toutefois de celle-ci.
Que s'est-il passé ? Il y a sans doute moins de folie, de choses psychédéliques même si le dessin pousse parfois à quelques délires. Il y a toujours ce clin d'oeil aux couleurs du champignon d'Hergé. Il y a surtout un scénario qui semble tenir la route.
On a sans doute tous perdu un être cher dans notre vie. Si on pouvait utiliser une machine à remonter le temps, on essayerais sans doute de protéger l'être que l'on aime par tous les moyens quitte à défier les lois de la physique. J'ai sans doute beaucoup aimé ce thème qui m'est cher.
Faudra t'il avoir de la patience ? Pas forcément à cette lecture.
La première chose qui frappe dans cet album atypique est le contraste tranchant entre la forme désuète, vintage, saturée de couleurs chère à Clowes et la brutalité du scenario, sec et anxiogène.
Il met en scène un homme ordinaire prêt à tout, y compris tenter un voyage dans le temps et occire les gêneurs, pour sauver d’une mort certaine celle qu’il aime plus que lui-même.
L’aspect purement SF est évacué assez finement, notre héros profitant pour ses sauts temporels d’une formule à laquelle il ne comprend rien... (et nous non plus, donc, puisque l’histoire est racontée de son point de vue).
Reste une quête éperdue, celle d’un homme en proie à l’incompréhension, l’impuissance et le chagrin, surmontant petit à petit ses propres faiblesses pour finir par toucher du doigt une rédemption rendue soudainement possible par cet impensable biais du destin.
Un BD brillante mais trop singulière pour que je me risque à la recommander à tout venant.