Les héros du peuple sont immortels
Une BD de Stéphane Oiry - Dargaud - 2025
Avec Camera Silens, le groupe punk qu'il a créé, Gilles Bertin oscille entre concerts turbulents, tremplins rock et petites combines. Jusqu'au jour où il braque près de 12 millions de francs à la Brink's. Ses complices sont rapidement rattrapés... mais Gilles parvient à s'échapper en passant les Pyrénées. Une cavale de plusieurs décennies commence alors. Figure sans concession des années 1980, Gilles Bertin a publié une autobiographie à succès, ''Trente ans de cavale''. Adaptation rock de celle-ci, ''Les Héros du peuple sont immortels'' relate... Lire la suite








C'est vrai que les véritables héros, acclamés par le peuple, demeurent dans leur cœur à jamais. On peut citer quelques exemples historiques comme Jeanne d'Arc par exemple.
D'autres individus ont eu un passé un peu moins glorieux entre rockeur et braqueur pour terminer comme un héros. Gilles Bertin était musicien et changeur dans un groupe punk bordelais dans les années 80. Il a mal tourné puisqu’il devient toxicomane et séropositif. Il tombe alors dans la délinquance et les petits braquages.
En 1988, il participe au braquage de la Brink's avec une dizaine d'autres membres. Le mode opératoire ne correspond en rien au banditisme traditionnel. Le butin : 11 millions de francs soit 3 millions d'euros. La majeure partie du butin n’a jamais été retrouvée.
La cavale va commencer pour notre héros qui va fuir en Espagne puis au Portugal où il ouvrira avec sa compagne un magasin de disque alternatif. Il est même déclaré mort par un tribunal en 1992. Il va tomber malade du SIDA en 1995 mais va survivre grâce à la trithérapie. Il revient à Barcelone pour reprendre le bar de ses beaux-parents.
Bref, pendant 28 ans, il va échapper à la Justice en ayant plusieurs identités. Cependant, en 2016, il décide de se rendre aux Autorités en passant la frontière. Oui, il croit en la rédemption et au repentir.
Il sera condamné finalement qu'à 5 ans de prison avec sursis mais sortira assez rapidement pour bonne conduite. Il en profitera pour publier un livre qui raconte son histoire avant son décès survenu en 2019. Cette BD en est le prolongement sur un autre format grâce à l'auteur Stéphane Oiry.
J'ai bien aimé son petit mot dans la préface où il dédouane totalement les membres du groupe afin qu'ils ne soient pas accusés de complicité. En effet, il affirme qu'ils n'avaient pas du tout connaissance des activités criminelles de Gilles Bertin. Il y a eu un avant et un après lui. Bref, circulez, il n'y a rien à voir !
J'ai bien aimé le dessin qui a su rendre cette lecture plutôt agréable grâce à un trait maîtrisé et une colorisation adéquate.
Je ne sais pas ce que vous en pensez. Il y aurait de quoi débattre. On va se limiter à dire que c'est une histoire peu conventionnelle qui mérite certainement notre attention.