
G.I. Gay
Une BD de Alcante et Muñoz, Bernardo - Dupuis (Aire Libre) - 2024
7 décembre 1941 : alors que Pearl Harbor pousse les États-Unis à entrer en guerre contre le Japon, le jeune psychiatre Alan Cole exerce à l'hôpital de San Diego. Exempté de conscription, il décide toutefois de s'engager sous la pression de son futur beau-père, général à la retraite qui ne donnera sa fille qu'à « un homme, un vrai »... C'est ainsi qu'Alan va se retrouver à examiner tous les nouveaux marines, avec pour objectif d'écarter ceux dont le comportement pourrait nuire à la cohésion des troupes : délinquants, alcooliques et surtout les homosexuels,... Lire la suite
C'est une BD qui relate le traitement des homosexuels par l'armée américaine durant la Seconde Guerre Mondiale. Certes, dans l'armée russe, cela aurait été une balle dans la tête mais on peut également dénoncer le comportement des états démocratiques par rapport à leur minorité même si elles font preuves de patriotisme en allant combattre l'ennemi.
On voit également que plus de 80 ans après, l'actuel locataire de la maison blanche fait preuve également d'homophobie affichée. On se dit que les choses n'ont pas vraiment changé au niveau des mentalités...
J'aime beaucoup l'auteur Alcante depuis ses débuts. Il s'attaque à un sujet difficile et le fait avec beaucoup de délicatesse. Il s'agit de raconter la romance tout à fait plausible entre un jeune médecin et un jeune engagé au début de la guerre dans le Pacifique. On verra malheureusement toutes les brimades et les sanctions subies par les soldats du fait de leur orientation sexuelle.
Il faut savoir que l'homosexualité a été proscrite dans l'armée américaine qu'en 2014 mais les sanctions et les discriminations ont quand même continué après. Le Président Biden a tout de même réussi à gracier des milliers de militaires injustement punis. C'est quand même assez écœurant dans le fond.
Le dessin de Munoz est vraiment parfait pour ce type de récit. Il reste sur un style réaliste qui donne de la crédibilité. On lit bien les émotions dans les regards des personnages. Encore une fois, on peut dire que la prestation délivrée relève du grand art.
Je suis pour la diffusion d'une telle BD afin de faire évoluer les mentalités. Peut-être également celle de mon voisin de bureau qui blaguait sur les folles et les tantouzes alors qu'on peut très bien être un homo viril. Cela m'a d'ailleurs profondément choqué car cela ne va pas dans le respect des minorités qui est un élément clef de la stabilité d'une démocratie. Je serai toujours également du côté de la lutte contre le racisme, la discrimination et l'intolérance.
J'ai eu du mal avec cette BD! Je ne suis pas vraiment entré dans l'histoire, tant ça me semble décalé par rapport aux images que l'on peut se faire de l'homosexualité, de la guerre et de ses officiers obtus. Autant de sujets qu'approchent les auteurs mais qui m'ont perdu car c'était trop.
La relation entre le G.I. farfelu et cet officier psychiatre, rigide mais dévoué à ses patients, me semble peu crédible, tout comme la manière dont ce dernier fait son coming-out.
Je me doute qu'il y a eu de la souffrance à cette époque chez les gays de se trouver ostracisés, mais pas sûr que cet album, avec ses défauts, serve bien cette cause.