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Couverture de Environnement toxique
©Casterman 2023 Beaton
Parution le 08/03/2023. Vous pouvez commander l'album chez nos partenaires suivants : Acheter sur Amazon Acheter chez BDfugue Acheter à la FNAC Acheter sur Rakuten
Album créé dans la bedetheque le 28/02/2023 (Dernière modification le 26/03/2023 à 21:10) par choregraphe

Environnement toxique

Une BD de chez Casterman - 2023

03/2023 (08 mars 2023) 407 pages 9782203242234 Format Manga 468929

Pour rembourser son prêt étudiant, Kate n'a guère le choix : elle doit quitter sa Nouvelle-Écosse natale pour aller travailler à l'autre bout du Canada, dans l'ouest lointain, là où l'on extrait le pétrole des sables bitumineux. Souvent isolée, naviguant de site en site, la jeune femme découvre un monde marqué par le harcèlement quotidien et le sexisme de nombreux collègues masculins. Sans se départir de son empathie ni de son humour, soutenue par des allié.e.s de confiance, Kate s'interroge sur la violence de son univers professionnel, qu'il s'agisse... Lire la suite

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Note: 3.8/5 (11 votes)

La Preview

06/07/2023 | 27 planches

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L'avis des visiteurs

    Le 15/04/2024 à 22:08:37

    Après avoir lu A prix d’or, dans un tout autre registre, je me relance dans le monde de la mine, de l’écocide et de l'avilissement des hommes avec « Environnement toxique »...

    ...Un roman graphique qui a eu beaucoup de succès de l’autre côté de l’Atlantique, moins sur le vieux continent, l’esthétique du livre ainsi que son titre n’ayant pas attiré les foules.

    Car, si Kate Beaton s’est fortement employée pour ce pavé, son trait simple et ses têtes carré-rond ne cassent pas trois pattes à un canard. Des irrégularités dans le dessin m’ont fait sortir plusieurs fois du livre, comme à la page 75 où je venais pourtant de m’habituer au style de l’autrice. Heureusement, la BD a d’autres atouts et ses dessins renforcent tout de même l’empathie et l’identification aux personnages, le beau et le moche se diluant, se rapprochant.

    L’ambiance grisâtre et fatigante des villes champignons, ou autres camps de travail, m’a régulièrement fait penser à un jeu sérieux sur Arte, Fort McMoney (2013), avec des témoignages vidéos... Un reportage particulièrement innovant.

    Mais cessons les digressions et revenons à nos canards : la jeune Kate Beaton doit maintenant travailler pour payer son prêt étudiant (le futur de la France néolibérale...). Elle se retrouve employée dans une mine de pétrole de l’Alberta, à plusieurs milliers de kilomètres de chez elle, bon gré mal gré...

    Et, en plus des difficultés du travail, pas facile de s’intégrer... « J’aimerais bien avoir des potes. Mais ils ne veulent pas être mes potes. » (p. 137). Certains travailleurs, car il y a une très grande majorité de mecs, la voient surtout comme une source de réconfort, une poulette, de la chair fraiche...

    C’est aussi ce qui explique la réplique suivante : « Là où je vais, dans le meilleur des cas, je serai une gonzesse ! Et le reste, vous ne voulez pas savoir ! » (p. 268). En effet, comme d’autres femmes partout dans le monde, elle est victime de lourdeurs récurrentes, pour ne pas dire de harcèlement, de viols...

    Si l’un de ses « amis » lâche dans une de ses conversations « Les féministes, c’est juste un tas de salopes tarés qui savent pas de quoi elles parlent ! », il est rapidement blacklisté, sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi d’ailleurs (pages 289 et 373)... Ce ne sera pas une grosse perte.

    Cependant, l’histoire de Kate Beacon est plein de relief. Sa formation d’anthropologue lui permet de décrire avec justesse cette société de mineurs, avec qui elle partage les peines et les joies. Le titre original, « Ducks », évoque la mort de centaines de canards dans des mares de pétrole... Symbole de la surmortalité des peuples autochtones et par ricochet des hommes et des femmes piégés par la violence du système capitaliste... Déshumanisant.

    Une certaine expérience du Far West, bien loin de Blueberry...

    Le 18/05/2023 à 15:03:21

    « Environnement toxique », c’est un drôle de pavé (plus de 400 pages), avec un titre qui joue sur plusieurs tableaux : d’abord la problématique de la pollution environnementale liée à l’extraction de ce type de pétrole, puis la course au rendement du secteur minier pour qui la santé des employés passe au second plan, et enfin la toxicité des rapports humains découlant de la misogynie dans une compagnie où l’embauche des femmes est infime, en raison des conditions de travail assez rudes.

    Kate Beaton, jeune autrice canadienne originaire de Nouvelle Ecosse, à la fois scénariste et dessinatrice de ce roman graphique impressionnant, a passé plusieurs années de sa jeune vie dans cette compagnie, pas vraiment pour le charme du métier mais plutôt en raison de l’attractivité des salaires. Ces années « sacrificielles » lui auront en effet permis de rembourser la totalité de son prêt étudiant, lui évitant de supporter ce fardeau pendant de longues années. Bienvenue dans le monde merveilleux du capitalisme.

    Disons-le d’emblée, Kate Beaton n’est absolument pas dans une optique de dénonciation, ni du machisme présent dans ce type de compagnie vis-à-vis de la gent féminine, ni des dégâts en matière environnementale ou sociale résultant de cette industrie où seul le profit compte. Et c’est ce qui pourrait paraître étrange, surtout au regard du titre. Ceux qui s’attendent à une attaque en règle contre les pratiques de ces sociétés en seront pour leurs frais. L’autrice ne revendique rien, elle ne fait que relater de façon la plus objective possible son expérience, sans arrière-pensées militantes et sans haine. D’ailleurs, la partie consacrée au préjudice écologique (notamment avec ces 400 canards englués dans les boues toxiques jouxtant la compagnie) est beaucoup plus réduite que celle où est abordée la question des relations hommes-femmes dans l’entreprise.

    Avant toute chose, la méthode d’exploitation des sables bitumineux n’a rien à voir, contrairement à ce que l’on pourrait croire au départ (à commencer par moi-même), avec la « fracturation hydraulique », une pratique catastrophique pour les écosystèmes, les nappes phréatiques et les sous-sols. Elle engendre néanmoins des préjudices pour les populations « autochtones » qui se sentent légitimement dépossédées de leurs terres ancestrales mais subissent aussi la pollution liée à l’extraction des ressources. Mais ces compagnies, dont les employés viennent des quatre coins du Canada en imaginant se payer leur place au soleil dans ce qu’on peut qualifier de « trou perdu », n’ont guère d’états d’âmes comme on peut l’imaginer, et ces populations ne pèsent pas grand-chose face aux puissances de l’argent.

    Kate Beaton a donc choisi d’évoquer son quotidien dans la compagnie, où pendant près de deux ans elle va encaisser en feignant l’indifférence les remarques désobligeantes et les regards lubriques de certains mâles (pas tous bien sûr) dans un milieu hyper masculin. Dans un tel contexte, il lui était difficile de se plaindre, d’autant que sa hiérarchie ne l’avait guère soutenue : il fallait s’attendre à ce genre de choses dans un monde d’hommes. Trop jeune, trop fragile peut-être, cette jeune fille ordinaire et discrète garda pour elle des choses parfois douloureuses qu’elle aurait dû dénoncer sur le moment. Et puis elle tenait à le rembourser rapidement son prêt ! L’autrice canadienne nous livre ainsi un témoignage sensible et nuancé (elle se refuse à mettre tous les hommes dans le même sac), où l’on voit que même si son expérience n’a rien d’un enfer traumatisant, elle est davantage comparable à une sorte de supplice chinois où la misogynie se distille à petite dose, comme un bizutage sournois qui n’en finirait pas et relèverait d’une tradition impossible à remettre en cause. La définition même de la toxicité.

    L’ouvrage malgré sa consistance se lit facilement. On peut considérer qu’il y a quelques longueurs, quelques redondances (il n’y pas de rebondissements spectaculaires, c’est juste un quotidien ordinaire dans une entreprise hors-normes qui est décrit) mais peut-être cette approche immersive était-elle nécessaire pour bien comprendre ce qu’est la toxicité des autres pour une femme « égarée » dans un monde masculin, laquelle ne saurait se résumer en une centaine de pages. Côté dessin, Beaton possède un style bien à elle, plutôt avenant dans ses rondeurs « toonesques », avec quelques imperfections qui reflètent assez bien ses doutes et sa fragilité intérieure.

    L’air de rien, « Environnement toxique » fait le taf en nous montrant comment, sans jugement, en suscitant l’empathie du lecteur quel que soit son sexe, le système patriarcal reste redoutable dans sa propension à réifier cette moitié de l’humanité longtemps considérée comme le « sexe faible », et qu’à côté de sujets plus graves comme le viol et la violence faite aux femmes, il y a aussi cette violence morale silencieuse dont on parle plus rarement, cette connivence des mâles assez malins pour rire « en meute » de leurs blagues graveleuses mais rarement assez téméraires pour affronter leurs consœurs sur le même terrain. Plus globalement, cet ouvrage évoque les violences muettes, des plus ordinaires au plus graves, résultant de pratiques sociales et environnementales néfastes, dont le socle commun pourrait bien être cette « virilité toxique » induite par ledit patriarcat.

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