



Donjon Crépuscule
110. Haut Septentrion
Une BD de Joann Sfar et Alfred chez Delcourt (Humour de rire) - 2014
03/2014 (12 mars 2014) 46 pages 978-2-7560-4095-0 Format normal 212136
Tremblement sur Terra Amata. Alors que tous les îlots s'éloignent du noyau de magma et de l'atmosphère respirable, le Roi Poussière pense qu'il est temps pour lui de mourir de façon héroïque. Marvin Rouge s'accroche toujours, bon gré, mal gré et va devoir le sauver de cette idée fixe tout en trouvant un moyen de respirer. à suivre en parallèle dans Donjon Crépuscule 111 - La Fin du Donjon.
Les deux "derniers" Crépuscule se déroulent en simultané, mais on ne suit pas les mêmes personnages. Celui-ci suit Marvin rouge et Zakûtu. L'idée, à la base, est excellente.
Le problème avec cet album, c'est que l'humour est d'une puérilité excessive. On parle de tripotage et de seins beaucoup trop longtemps, alors que l'album devrait se concentrer sur la dernière bataille contre l'Entité noire. C'est la fin qui devrait nous tenir en haleine, mais on trébuche plutôt sur de l'humour grivois qui n'est même pas réussi.
Au moins, on a quelques révélations intéressantes. Ultimement, par contre, c'est extrêmement décevant.
On attendait, on attendait, et nous y voilà enfin, Trondheim et Sfar nous offrent le bouclage du "Donjon", période "Crépuscule", à moins qu'il ne s'agisse en fait - on ne sait pas bien à ce stade - de la conclusion générale de cette oeuvre majeure, systématiquement déclinée sur un mode mineur d'humour potache... Alors, il faut avouer qu'on est - évidemment - d'abord un peu perdus au milieu du raccordement assez insensé de toutes les histoires construites progressivement entre les différents cycles du Donjon (une relecture dans l'ordre des "niveaux" semble s'imposer), et d'un combat apocalyptique mené tambour battant... Mais rapidement, la légère irritation créée par le fait de ne pas comprendre grand chose aux péripéties de "Haut Septentrion" se dissipe du fait de la jolie loufoquerie des personnages et des situations (comment ne pas admirer le jeu comique entre le séducteur un peu lourd et sa cible peu consentante, qui doivent échanger leurs corps pour pouvoir échapper à leurs ennemis ?). Si l'ellipse entre les planches 25 et 26 est plutôt bluffante, et donc dure à avaler - mais où irons-nous donc rechercher cette partie de l'histoire ici escamotée ? -, la fin à la foi dantesque et dérisoire est profondément satisfaisante, sans même parler du romantisme léger mais persistant qui se dégage des dernières cases. Au delà de nos plus folles espérances, vu ce qui pouvait sembler un désintérêt progressif des auteurs vis à vis de leur création, et très très bien joué !
Un "Donjon" à la fois épique, émouvant et hilarant, tout en étant noir et apocalyptique comme du "Crépuscule" ! Le scénario est d'une très grande richesse, l'action omniprésente, et les gags bien marrants (le duo inversé Marvin Rouge / Zakûtu est particulièrement drôle). La bataille finale contre l'Entité Noire est un moment d'anthologie et l'album se termine en apothéose, clôturant par là-même de belle manière la saga "Donjon".
Le dessin d'Alfred est plutôt plaisant, même si ce n'est ni le plus original, ni le plus mémorable de la série. De par son caractère minimaliste, il suit les codes graphiques de la série, avec toutefois son propre caractère: le trait présente une certaine souplesse (certains personnages semblent avoir une constitution de chewing-gum), voire une certaine élasticité (donnant aux scène d'action un dynamisme appréciable).
Un album qui présente l'originalité de devoir se lire non pas avant, ni après, mais PENDANT le DC111 ! Cette lecture simultanée de deux albums est vraiment amusante et permet de saisir toutes les subtilités de cet album-ci.
Bon album sans plus. Il y a beaucoup de créativité comme souvent dans cette sėrie mais ça va un peu vite et il manque des cases pour faire le liant entre certaines situations ce qui cré un peu de confusion et une lecture moins agréable que d'habitude. il faut cependant lire le tome 111 pour bien comprendre certains faits du 110... Il faut donc relire le 110 après le 111. Comprenne qui pourra. C'est bon de retrouver cette série après 5 ans d'absence même si le 111 cloture la série. C'est dommage de ne pas aller au bout de l'ambition démentiel que laissait entrevoir la numérotation de départ.