



Les cahiers Ukrainiens
2. Journal d'une invasion
Une BD de Igort chez Futuropolis - 2023
02/2023 (08 février 2023) 168 pages 9782754835169 Format normal 466499
Igort a vécu en Ukraine, la famille de son épouse y vit toujours. Après avoir raconté les racines de ce conflit dans Les Cahiers ukrainiens et Les Cahiers russes, il revient sur ce sujet pour donner une voix à ceux que généralement on entend peu : les gens ordinaires qui vivent et subissent les conséquences d’une guerre insensée et brutale. Un récit écrit en temps réel qui témoigne de l’horreur : une vie sous les bombardements, dans les villes assiégées… et puis la résistance, la détermination d’un peuple qui souffre mais ne cède pas. Un livre... Lire la suite
24 février 2022, les Russes entrent en Ukraine et c’est le début de la guerre : le dessinateur italien de BD IGORT, baigné depuis l’enfance par la culture russe et mariée à une ukrainienne commence une chronique illustrée, via des échanges pour la plupart téléphoniques avec des Ukrainiens qui témoignent des horreurs de la guerre au quotidien. Jour après jour, ils parlent de leur vécu, de la mort de proches, des privations (eau, gaz électricité et surtout nourriture), des atrocités commises par les soldats. Oui, la guerre concerne aussi les civils, les femmes, les enfants, les vieux qui n’ont d’autre choix que de subir, se terrer pour échapper aux bombes, aux représailles. Ce récit est poignant, il nous éclaire par petites touches successives sur des destins ordinaires, des vies brisées, des espoirs de partir ailleurs et de fuir la guerre mais aussi de rester pour défendre sa patrie, sa terre natale. Beaucoup de peurs, celle des bombardements, celle des soldats qui contrôlent les civils, celle de pouvoir passer ou non la frontière lorsqu’on a choisi de partir. On passe aussi son temps à attendre, l’arrêt des bombardements, son tour dans la file d’attente, la fin de la guerre dont on comprend progressivement qu’elle va hélas durer. On comprend mieux ce combat souvent fratricide, ces soldats perdus, cette haine qui n’est pas prête de s’éteindre. On comprend aussi pourquoi « une guerre n’est jamais qu’une saloperie de guerre et qu’il n’y a pas d’épopée, pas de gloire, que de la misère. »
IGORT utilise courts récits et dessins pour traduire cette réalité quotidienne, ce sont des moments de vie relayés et racontés sans faux semblant ni parti pris, avec aussi quelques mises en perspectives historiques qui aident à mieux comprendre la genèse de cette guerre. Un an désormais que la guerre a commencé, c’est important d’en acter en parlant du quotidien de celles et ceux qui la subissent, un an c’est long lorsqu’on est dans un tunnel si noir.