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Les avis de - stefan

Visualiser les 4 avis postés dans la bedetheque
    stefan Le 23/05/2017 à 12:24:09

    J'ai toujours aimé les balades en forêts. Cette impression de paix, de sécurité et de menace, de mystère, d'aventure, d'être dans un immense château végétal. Je ne suis pas le seul. Nombreuses sont les fictions où elles jouent un rôle central.

    Mikaël, est garde forestier, il est le gardien de la forêt noire, cette forêt c'est un peu toutes les forêts, réelles ou imaginaires, celles de Blanche neige, de Totoro, de Mononoke, des castors junior, de Peter Pan, de David Crocket, de Bilbo le hobbit, de Frodon et Gandalf, de Twin Peaks... celles que vous avez lues, celles que vous avez vues, celles que vous avez vécues, elles se rejoignent toutes en une seule grande forêt et Fabien Grolleau, amoureux de la nature a chargé Mikaël de nous la faire visiter. De nous faire découvrir ses arbres majestueux sa faune composée d'animaux réels et imaginaires, amicaux ou dangereux, imposants ou minuscules, ses cours d'eaux et ses galeries souterraines, bref tous ses secrets.

    Mikaël est un personnage qui suit Fabien depuis quelques temps, depuis 2007, exactement, d'abord sous forme d'une expérience de Bande dessinée en ligne, que vous pouvez découvrir ici :  foretdemikael.free.fr, il arrive maintenant sous la forme d'un album de 254 pages, et quel album !

    Non content de créer une mythologie, un univers magique et forestier contenant une infinité de sentiers menant chacun tout droit vers une infinité de mystères, en plus de nous raconter une histoire d'amour perdu, tout en nous peignant une galerie de personnages secondaires attachants, bûcherons pieds nickelés, braconnier repenti, diva mystique, et gourou disparu, sans oublier de créer une Némésis, un vrai salaud lié au héros par un secret tragique, et bien sûr, en n'oubliant pas de mettre en avant la dimension écologique de son histoire, Fabien nous y raconte, avant tout, un vrai et beau héros d'aventure, un Dean Martin, un Corto Maltese, un Indiana Jones.

    Avec sa plume et ses lavis, Fabien donne vie à cet univers foisonnant de contrastes et de clairs obscurs pour une promenade en forêt qu'on aimerait voir durer encore de nombreux albums.

    stefan Le 19/09/2010 à 00:27:35
    Le tour en caravane - Tome 2 - Seconde étape

    On avait laissé Pierre, Henri et Jean, trois losers magnifique au sein de la caravane publicitaire du tour de France. C'était le Tour en caravane première étape, qui nous faisait découvrir un monde étrange, à la fois sous le feu des caméras et totalement invisible, un petit monde un peu à part, théâtre d'une compétition acharnée et dérisoire pour le prix de la meilleurs caravane du tour. J'attendais ce second tome avec impatience, mais aussi, une certaine crainte. La série était prévue au tout départ pour la collection 32 de Futuropolis, comme un feuilleton long à paraître par épisodes de 32 pages, puis, à l'abandon de la collection 32, l'histoire a été repensée en deux tomes de 80 pages, mais, alors que Germain achevait l'écriture et le découpage des 80 pages du scénario du second volume, on lui annonçait qu'il n'y aurait plus que 64 pages dans ce second tome et qu'il devait donc tout réécrire. Les contraintes cela fait parti du travail d'un artiste, elles sont souvent un moteur, elles permettent de se poser des questions, de stimuler la créativité, d'aller à l'essentiel. Mais lorsqu'elles sont trop violentes et brutales, elles peuvent aussi tuer une œuvre. Je me demandais donc, comment, Germain aller réussir à changer de rythme pour condenser ce dernier tome en 64 pages.
    Je me suis lancé dans le livre et ai commencé, au fil des pages à ressentir une certaine frustration. Très vite, Henri, un des trois personnages principaux disparaît du récit et les deux restants, Pierre et Jean, s'éloignent de l'univers intrigant de la caravane publicitaire, pour aller à la rencontre d'une petite famille dans un petit village français. Les choses semblent aller plutôt bien pour Pierre et Jean, ils voient passer à leur porté des opportunités d'améliorer leur vie et semblent réussir à les saisir, et puis deux maladresses font tout basculer et les remettent dans leur costume de losers attachants. Arrivé à ce point de ma lecture, j'ai senti m'envahir une grande bouffée de satisfaction, je les avais retrouvés. J'ai aussi, trouvé le procédé de Germain original et intéressant, une façon tout à fait punk de prendre à contrepied le principe même de la série en bande dessinée. Cette seconde étape n'est, en effet, d'une certaine manière, plus vraiment la suite de la première, mais une autre histoire où l'on retrouve deux des personnages du premier. A la suite de cet épisode, qui rempli près de la moitié de l'album, Pierre et Jean retrouvent leur compère Henri, puis la caravane et Germain boucle la grande boucle et son histoire d'une manière certes un peu rapide, mais néanmoins efficace. Alors, le résultat est un livre où l'on retrouve toutes les qualités de Germain, son trait agréable et fluide, son talent pour nous peindre des « petites gens » avec réalisme et poésie, on sent beaucoup de vécu dans la description du couple avec deux petits enfants que rencontrent Pierre et Jean, un certain humour, un peu cynique mais aussi très humaniste, son travaille sur les dialogues toujours impeccable et son gros boulot sur la mise en scène. Oui, la mise en scène est particulièrement remarquable sur cet album où il systématise le procédé qui consiste à découper un grand dessin de décors sur plusieurs petites cases, ce qui permet à la fois d'avoir de beaux panoramas contemplatifs, qui donnent l'impression d'un rythme lent, et, en même temps, permet de faire avancer sa narration rapidement et de nous raconter énormément de choses, notamment de boucler dans ces quelques pages toutes les questions soulevées dans le tome 1, ce qui, vu le contexte, relève de l'exploit. Alors je dois bien avouer qu'arrivé au bout du récit, je n'ai pu m'empêcher de ressentir une certaine frustration, et de me demander ce que j'aurais pu lire si on avait laissé à l'auteur la possibilité de développer son récit sur un peu plus de pages. Pourtant, au final, après relecture en une traite de l'ensemble, ces deux tomes du tour en caravane forment un joli récit, humain et étonnamment cohérent malgré le choix de s'éloigner brutalement du fil narratif principal pendant la majeur partie du second tome. Je dirais même que ce choix ajoute au réalisme de l'ensemble, en nous rappelant que dans la réalité, les choses ne se passe pas toujours comme on pourrait s'y attendre.

    stefan Le 19/09/2010 à 00:27:02
    Le tour en caravane - Tome 1 - Première étape

    Avec le Serin, Germain suivait un certains nombres de codes préétablis pour correspondre à un genre, le polar. C’est une facilité, un confort pour un scénariste qui peut ainsi faire appel à l’imaginaire collectif de ses lecteurs, déjà riche de nombreuses œuvres antérieures: pour le Serin, roman noirs, films noirs, plus particulièrement les films noirs français des années 70, ou autres bd noires où évoluent des privés ou des flics losers qui deviennent ainsi des sortent de parents du Serin. Ce faisant, Le scénariste sait qu’il peut utiliser tout un tas de situations archétypales qui vont être attendues par le lecteur qui sera content de les retrouver et qu’il n’aura pas besoin de creuser trop en profondeur, parce que d’autre ont déjà défriché le terrain avant lui. C’est une facilité qui n’empêche pas de produire des œuvres de qualité, bien au contraire. Elle permet de construire relativement rapidement une intrigue efficace et donc ensuite de se concentrer sur les petites touches supplémentaires, les petites particularités qui vont faire l’originalité de l’histoire lui donner une ambiance un peu à part, qui vont lui permettre de se démarquer un peu des autres œuvres du genre. Dans le Serin, et particulièrement dans le second, ce qui est particulièrement bien réussi, outre les dialogues, c’est la peinture sociale de ces beaufs. Ils ne sont pas vus de façon glorieuse et complaisante, mais pas non plus dénigrés outre mesure, ils sont présentés dans toute leur absurdité, certes, mais avec pas mal de poésie. Avec une pointe d’humour ironique, peut être, mais aussi avec beaucoup de tendresse, ce qui les rend attachants et, quelque part, très réels. Le tour en caravane, première étape, est le premier tome d’une série qui en comprendra deux et qui devait au départ sortir dans la défunte collection 32 de Futuropolis. Ayant bien affûté ses crayons sur le Serin, Germain se lance ici dans un projet encore plus ambitieux. Ne délaissant pas l’ambiance des films français des années 70 qu’il affectionne particulièrement (vous retrouverez Jean Pierre Marielle et Gérard Depardieu au casting) il abandonne par contre les codes du polar pour se lancer, avec bonheur, dans une narration beaucoup plus personnelle et originale. Son idée de départ est de continuer à explorer cette France dite profonde, déjà aperçue dans le second Serin, il est donc tenté par l’idée d’un road movie, genre beaucoup moins codifié que le polar, et il trouve un angle d’approche qui est à la fois intelligent et original, nous faire suivre trois losers, Pierre, Henri et Jean, au sein de la caravane publicitaire du tour de France. Le tour de France, c’est une institution dont nous explorons ici les coulisses les plus méconnues. Au mois de Juillet, l’Europe est en vacance, il se passe rarement grand chose, tous les yeux sont tournés vers ce spectacle ultra médiatique. C’est à la fois un événement populaire, qui touche au cœur ces masses laborieuses que Germain cherche à nous peindre, et un énorme enjeu financier. La rencontre entre deux mondes. Une rencontre paradoxale que symbolise bien cette caravane publicitaire, qui est un des nerfs de la guerre, mais sur laquelle l’attention n’est jamais focalisée. Nos trois héros sont donc au milieu de cette caravane publicitaire. Cette caravane publicitaire est sensée attirer l’attention sur elle pour faire vendre. Elle fait partie du plus gros show télévisé du mois de juillet. Et pourtant, ces trois ringards n’ont à peu près aucune chance de se faire remarquer. Toutes les caméras sont braquées sur eux, mais personne ne peut les voir. Ainsi le titre de meilleure caravane du tour qui sera décerné à la fin du voyage et que certains participants semblent convoiter avec une ambition démesurée, est finalement aussi glorieux qu’un titre de Miss camping. Mais tout cela, Germain n'insiste pas dessus, il n'insiste pas sur l'aspect bassement commercial de la chose, sur le ridicule de ce spectacle, de ce grand divertissement qui n'est en fait que publicités. Il ne nous parle pas non plus des affaires de dopage, ni même des aspects sportifs. Tout cela, c'est la toile de fond, le décor, ces éléments sont très présents et le lecteur est assez intelligent pour s'en rendre compte sans avoir à insister dessus. Germain lui, se concentre avant tout sur l'aspect humain. Sur l'influence que tout cela va avoir sur ses trois personnages principaux et sur tout un tas de personnages secondaires, dont certains biens barrés. Ces trois bons vivants, qui ne prennent pas tout ça trop au sérieux font un peu tâche au milieu de cette caravane, à bord de leurs vieille camionnette Citroën à distribuer le vin de Surseine, une fameuse piquette dont ils doivent se montrer les dignes ambassadeurs. Trois caractères bien différents, ce qui est source de tensions, mais un certain nombre de valeur en commun qui rend l'amitié de ces bras cassés crédible et attachante. Mais ce qui est étrange, dans ce contexte un peu extraordinaire c'est la sensation que l'on a, tout au long du récit, qu'ils marchent sur une corde raide, qu'à tout moment tout peut basculer et tourner soit à la gloire, soit, plus souvent, au drame. Et l'on est parfois à deux doigts de basculer. S'installe ainsi, une arythmie étrange et agréable où la routine des journées dans la caravane se voit émaillée de situations qui prennent des allures, parfois aigre douces, souvent un peu burlesques, mais où une certaine tension s'installe aussi peu à peu, au fur et à mesure que l'on découvre les personnages et que l'on se rend compte que certains ont des choses à cacher et qu'ils sont plus ambigus qu'il n'y parait. Mention spéciale, aussi, à la mise en scène et au découpage du final de ce premier tome qui est tout bonnement virtuose. Moi qui vous écrit, je ne sais pas où Germain compte nous emmener. Je n'ai pas envie non plus qu'il me le dise, j'attends avec impatience de le découvrir dans le prochain tome et de le suivre, où qu'il aille. Le Serin était un très séduisant exercice préparatoire, avec le tour en caravane, on passe à un niveau encore au dessus, ce sont les bases d'une oeuvre, dont on peut certes retrouver des influences, mais qui n'en reste pas moins profondément personnelle sensible et originale.

    stefan Le 27/04/2010 à 11:24:01

    Un petit album bien construit, cohérent et intelligent avec une certaine originalité.

    Le travail sur les décors, tout d'abord, est assez fabuleux. J'ai été à Tokyo une fois et j'ai vraiment eu le sentiment, au fil des pages d'y retourner. Le travail sur les couleurs aussi, est particulièrement soigné, elles ont un vrai rôle dans la construction de l'ambiance qui va bien au delà du simple coloriage. Ça rend le tout extrêmement agréable à lire malgré le coté dérangeant du propos et installe une ambiance. C'est extrêmement lisible et bien mis en scène, ça se lit tout seul quoi.

    En feuilletant, j'étais un peu gêné par le traitement graphique du personnage principal, en lisant le récit, j'ai trouvé que ça fonctionnait aussi, il donne l'impression de ne pas (plus) vraiment appartenir au monde qui l'entoure, ce qui est exactement le cas.

    Quant à l'histoire, on suit donc les pas d'un homme complètement paummé dans Tokyo suite à une séparation. Le récit a une belle cohérence, ce mélange de culpabilité personnelle et de haine envers les éléments qu'il rend responsable de sa situations présente ou qui lui rappellent le passé, associé au déni de la réalité, à la colère et à l'impression de perdre pied, d'être perdu, de ne plus avoir sa place accentué par l'expatriation, et qui donne à l'ensemble une certaine absurdité, un certain humour noir et décalé. Tout ça est extrêmement bien et subtilement rendu.