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Les avis de - Signé Fufu

Visualiser les 30 avis postés dans la bedetheque
    Signé Fufu Le 15/09/2003 à 20:59:06

    Quand Larcenet s'attaque aux grands mythes de la culture occidentale, il n'y
    va pas de main morte. Il nous propose ainsi l'histoire de Robin des Bois revue
    et revisitée à la mode burlesque, puisque l'action se déroule dans la forêt de
    Rambouillet, Robin a pris un bon coup de vieux (au point d'être victime de
    "l'affection du sieur Alzheimer") et le shérif de Nottingham est nettement plus
    Western que Croisades. Bref, la parodie est partout, comme aux beaux jours
    de Bill Baroud.

    Mais "la légende de Robin des Bois" n'est pas seulement humoristique.
    Larcenet a pris l'habitude de nous faire passer du rire aux larmes et sait bien
    jouer sur nos émotions. Au fil de la lecture, le lecteur est ainsi amené à
    comprendre ce qui ronge véritablement le héros et ce qui était perçu comme
    un élément humoristique reprend sa nature dramatique.

    Cet album est à lire à la fois par sa force comique et par son fond beaucoup
    moins léger qu'il pouvait paraître.

    Signé Fufu Le 04/08/2003 à 19:38:31
    Mobilis - Tome 3 - Manipulations minutieuses

    Mobilis est une série fort bien écrite, les 3 albums se lisant d'une seule traite (même si le dessin est peut être un peu trop "classique" et manque de chaleur).
    Il s'agit d'une sorte de huis clos, les lieux évoluant mais se limitant à quelques espaces, entre une demi-douzaine de personnages dont on ne sait jamais véritablement les motifs de leurs agissements.
    Le rythme est tellement efficace et l'intrique équilibrée qu'on ne sait jamais s'il s'agit d'une histoire policière ou de SF. Le lecteur est constamment balancé d'un genre à l'autre sans possibilité de prendre ses repères.
    Voilà une sorte de one-shot en 3 albums qui mérite largment qu'on y porte attention.

    Signé Fufu Le 16/06/2003 à 20:10:44
    Le marquis d'Anaon - Tome 2 - La Vierge noire

    Voici le retour de Jean Baptiste Poulain, ancien précepteur au temps des Lumières, dont on apprend qu'il a abandonner sa carrière pour se lancer dans l'étude des phénomènes mystèrieux. Il débarque donc en pleine campagne auvergnate, pour y découvrir quelle créature assassine horriblement des jeunes filles chaque année à la veille de Noël.

    Vehlmann et Bonhomme nous présentent un second album du même niveau que le premier, un scénario captivant et un dessin efficace de particulièrement agréable, mais aussi avec les mêmes défauts : le suspens et l'ambiance augmentent en intensité progressivement au même rythme pour arriver à une brusque et trop rapide dénouement qui surprend le lecteur et gâche un peu le plaisir.
    C'est d'autant plus frutrant que le scénario particulièrement brillant nous présente des personnages, des situations et des pistes qui pourraient avantageusement être développées. Grosso modo, le format de ces albums mériterait d'être augmenté d'une bonne douzaine de pages ou que ces enquêtes se déroulent en 2 tomes. Le lecteur n'aurait rien à y perdre, les qualités graphiques du dessin de Matthieu Bonhomme étant un vrai plaisir.
    Une série à suivre

    Signé Fufu Le 04/06/2003 à 21:05:26
    Baker Street (Veys/Barral) - Tome 3 - Sherlock Holmes et les Hommes du Camellia

    On peut être un peu déçu de ce 3e tome de Baker Street quand on a beaucoup aimé les deux premiers.
    Plus d'enquête dans celui-ci, il s'agit d'une histoire complète aux rebondissements plus espacés et avec moins de vacheries dans les dialogues entre les personnages. C'est un peu dommage et on ne peut qu'espérer de revoir Holmes et Watson revenir au 21b Baker Street pour y retrouver leurs enquêtes si proches de l'original et permettant les situations les plus délirantes et les répliques au vitriol.

    Signé Fufu Le 04/06/2003 à 21:01:11
    Baker Street (Veys/Barral) - Tome 2 - Sherlock Holmes et le Club des sports dangereux

    Comme le premier tome, voici de nouveau les aventures de Sherlock Holmes et du Dr Watson.
    Toujours aussi drôles et cruel dans les dialogues, il s'agit ici d'une série d'enquêtes présentées dans une histoire générale.
    Holmes est ainsi terrassé par une violente déprime alors qu'il se trouve dans l'incapacité de résoudre les enigmes qui lui sont présentées, situation d'autant plus cruelle que le Dr Watson en profite largement pour prendre sa revenche sur les vexations dont il est habituellement l'objet.
    C'est toujours aussi bien écrit, l'histoire en parallèle qui débute et termine l'album apportant d'ailleurs une excellente touche de mystère et de fantastique, tout en gardant à l'ensemble son côté parodique décalé.
    Un second tome dans la droite ligne du premier.

    Signé Fufu Le 04/06/2003 à 20:54:56
    Baker Street (Veys/Barral) - Tome 1 - Sherlock Holmes n'a peur de rien

    Sherlock Holmes version déjantée, c'est la définition que je donne de cette excellente série qu'est Baker Street.
    Tout en gardant un univers très proche de celui du célèbre détective anglais, les auteurs nous proposent ici une parodie humoristique à la fois brillante et complètement loufdingue.
    Sherlock Holmes est présenté comme un personnage d'une intelligence aussi grande qu'est son ego, mais surtout considéré avec mépris par la bonne société britannique !
    En parallèle, le Dr Watson, lui, brille de la gloire des journaux et de la gente féminine, depuis qu'une erreur de compréhension a fait qu'on lui prête d'avoir traité la Reine Victoria de "Grosse méduse" alors qu'ils étaient en écosse.
    En rapport avec le fameux duo, l'inspecteur Lestrade fait figure de souffre douleur doublé d'un incroyable crétinisme qui font de lui l'idiot de la série.
    A ces personnages bien plantés, ajoutons des enquêtes plus ou moins farfelues résolues de manière particulière, des dialogues savoureux, des situations cocasses, et vous obtenez un album irresistible d'humour et de cruauté.
    Un vrai plaisir.

    Signé Fufu Le 04/06/2003 à 20:42:38
    Baker Street (Veys/Barral) - Tome 4 - Sherlock Holmes et l'Ombre du M

    Ce tome 4 est donc la suite des pérégrinations d'Holmes, du Dr Watson, de cet imbécile de Lestrade, de Mme Hudson et de quelques autres personnages qui courraient après un héritage pour les mener en Indes.
    Le t3 manquait à mon sens un peu de vigueur et était un ton en dessous des 2 premiers, cette suite est nettement plus drôle et tourne essentiellement autour du personnage de Moriarty.
    Ce ne sont pas vraiment les aventures d'Holmes et de sa bande qui donnent à cette série son originalité, mais plutôt les dialogues savoureux bourrés de vacheries distillées au goutte à goutte un peu partout.
    On rit à la fois des situations absurdes dans lequel s'empêtrent les personnages, bons comme méchants, et des répliques qui font mouche à tout les coups. Un vrai délice à déguster douilletement rien que pour le plaisir de la lecture.

    Signé Fufu Le 13/05/2003 à 21:34:20
    Broussaille - Tome 5 - Un faune sur l'épaule

    Je dois avouer que la lecture de ce tome 5 de Broussaille m'a beaucoup déçu... pour ne pas dire agacé.
    En lisant les commentaires sur le forum (il suffit d'y faire un tour ;o) je crois comprendre un des éléments qui me gênaient : il y a une sorte d'incompatibilité entre le fond et la forme. Car la "perfection" graphique de Frank détourne l'esprit du lecteur du chemin sur lequel l'auteur veut nous emmener : celui de la réflexion. Alors qu'on doit être concentré sur le message, la beauté du dessin nous distrait.
    Un commentaire parle d'une "envie" concernant un dessin plus dépouillé et moins précis, ce qui est une très bonne idée.

    Sur le fond aussi, j'ai été gêné. C'est même là que j'ai été agacé, car j'ai eu l'impression de lire un texte assez banale, d'une naïveté qui me gêne dans l'époque troublée dans laquelle nous vivons.
    Car s'il s'agit d'une condamnation de la société mondiale contemporaine, je la trouve bien légère. Les problèmes de pollution, d'hypocrisie, de violence ou de misère tier-mondiste méritent plus qu'une vague colère bien désuète d'un Brousaille qui mord dans son journal. On n'en sort pas choqué par une image qui ne retranscrit absolument pas la situation calamiteuse de la société en générale et de la terre en particulier.
    L'exemple de la publicité tel que pris dans l'album est bien trop caricatural pour porter. Du coup, "on" (en tout cas, ça a été mon cas) passe à côté de la fureur du personnage et par là-même de la paix qui va l'envahir ensuite.

    C'est là où le bas blesse selon moi dans cet album : le message manque cruellement de crédibilité, et la part prise par le dessin sur le discours n'aide certainement pas à faire adhérer le lecteur aux idées sous-jacentes.

    Bref, une déception... et Dieu sait que j'adore Brousaille et que j'admire Frank.

    Signé Fufu Le 01/05/2003 à 14:43:16
    Jack Palmer - Tome 11 - Le Top model

    Sous couvert des trépidations de son détective au chapeau mou et au cerveau dans le même état, Pétillon dresse un tableau au vitriol d'univers contemporain.
    Ici il s'agit de deux "enquêtes" : l'une dans le monde de la mode, l'autre dans celui de la gastronomie (ou plutôt des critiques gastronomiques).
    C'est jouissif tellement c'est idiot.
    Pour l'histoire du Top Model, tout y passe : des goûts très particuliers de la Mode (à un moment, en pleine préparation d'un défilé, une assistante apporte une veste à une responsable en demandant "ça va où, ça ?" et l'autre répond l'air désabusé "je ne sais pas... on dirait un vêtement", aux histoires peopple, les sectes, les invitations "sans arrière pensée" des millionnaires etc... Bref, un jeu de massacre dans la haute couture.
    La seconde histoire se déroule pendant un séminaire gastronomique où Palmer débarque à l'improviste pour se retrouver à devoir résoudre un meurtre au milieu d'une assemblée plus prompte à découvrir qui a commandé une pizza.

    Pour les amateurs de l'humour si particulier de Pétillon et sa critique toujours juste de notre si jolie société

    Signé Fufu Le 27/04/2003 à 19:15:32
    Lincoln - Tome 1 - Crâne de bois

    Ce n'est pas la première fois que l'univers du western est utilisé pour une fable psychologique. Blutch, Trondheim ou Larcenet, entre autres, l'ont déjà fait, cet engouement venant certainement de la possibilité de confronter le début duXXe siècle et sa modernité avec la violence brute du far west.
    Ce n'est pas non plus une inovation d'utiliser Dieu dans une parodie moralisante, mélange d'ange gardien et de Destin. Mais nous présenter les aventures d'un anti héros qui fait ouvertement et continuellement la gueule... voilà qui n'est pas ordinaire. C'est même très réjouissant tellement ce personnage semble s'emmerder prodigieusement dans ses propres péripéties.
    Sous des semblants d'égoïsmes et de violence gratuite, voilà un type que rien ne prédéstine à quoi que ce soit (encore qu'il aurait pu avoir une vie normale s'il n'était pas aussi pessimiste) qui se retrouve être le jouet d'un Dieu nonchalant dont les projets sont aussi obscures qu'est la philosophie de son protégé. Du pacte étrange qui se lie entre les deux personnage, découle une histoire drôleet féroce.
    Le dessin et les couleurs s'allient parfaitement pour permettre une grande lisibilité de l'album et donner plus de force à des dialogues fins et humoristiques.
    Il y a dans ce livre une fausse simplicité ; laquelle cache une grande efficacité pour permettre un rythme soutenu à l'histoire sans fatiguer le lecteur.
    Une vraie belle réussite.

    Signé Fufu Le 21/04/2003 à 11:05:52
    Blake et Mortimer (Les Aventures de) - Tome 14 - La Machination Voronov

    Faire une reprise de Blake et Mortimer n'est pas une mince affaire. Yves Sente et André Juillard réussissent ce challenge dans cette histoire mélant l'espionnage et la science digne d'un bon thriller de la Guerre Froide. Bien entendu, on est loin des grandes épopées de Jacobs avec une grande part de science fiction, mais "la machination Voronov" peut faire bonne figure à côté d'un "SOS Météores" (même si ce dernier est un pur chef d'oeuvre avec son exceptionnel suspens quand Mortimer tente de retrouver la propriété où ils'était perdu).

    Cet album-ci est très lisible, même si on peut regretter le manque de suspens puisque les causes même de l'intrigue sont facilement identifiables dès la première moitié de l'histoire. Un bon moment de lecture pour les amateurs du genre.

    Signé Fufu Le 20/04/2003 à 20:59:35

    Après un accident de voiture, un homme délire pendant 10 heures dans un semi coma. A sa sortie de l'hôpital, son infirmière lui offre un carnet dans lequel elle a noté l'intégralité de ce monologue inconscient. Un sorte de dialogue avec lui même provenant de sa "boite noire" dont il va chercher le sens, au point qu'on peut se demander s'il ne s'agit pas d'un cadeau empoisonné.Malgrè le sujet très intéressant, on sort extrêmement déçu de la lecture de cet album : le début poussif de l'histoire qui ne commence véritablement qu'au second tiers, fait que le véritable fond du livre est présenté en accéléré. Ainsi, alors que le personnage découvre peu à peu ce qui se cache dans son propre esprit, la suite d'anecdotes se fait sans aucun développement sur les conséquences qu'elles ont pu avoir dans sa vie. Comble du tout, alors que l'introduction dure 18 pages, la chute aux enfers ne se fait qu'en 8 planches !La déception vient aussi de l'inconstance dans l'intrigue elle même, on passe de petites anecdotes à une grande découverte fantastique... pour ne pas dire invraisemblable. Et une fin du même tonneau, faisant ainsi tomber l'histoire dans une fiction inutile.

    Vraiment une grosse déception.

    Signé Fufu Le 20/04/2003 à 19:45:20
    JLA (Soleil) - Tome 1 - Terre 2 / L'autre terre

    La JLA confrontée à des doubles méchants dans un monde parallèle... bon, l'idée n'est pas neuve mais est relativement bien traitée dans cet album.Le dessin efficace de Frank Quitely rend la lecture agréable et illustre parfaitement cette histoire où, paradoxalement, les anti-héros sont plus intéressants que leur version positive.

    En effet, entre un Ultraman, brute épaisse à la sexualité violente ; Superwoman, vamp vicieuse trompant Ultraman avec Owlman, lequel poursuit une vengeance sadique contre son propre père ; Power Ring, petite frappe sans intelligence dont le seul talent réside dans la bague qui fait son pouvoir ; ou Johnny Quick, junky adepte d'une drogue qui lui donne ses super pouvoirs, tous ces personnages aux relations complexes montrent bien le côté simplistedu caractère de leurs homologues du Bien.

    Un bon divertissement.

    Signé Fufu Le 20/04/2003 à 19:10:11
    Jack Palmer - Tome 1 - Une sacrée salade

    Il n'y a pas à dire : Pétillon a évolué dans son style... et c'est heureux.
    Cet album est certainement le moins bon de la série et celui qui a le plus mal
    vieillit. Suite continuelle de délires bien faibles, humour douteux qui ne fait plus
    rire que les nostalgiques de l'Echo des Savanes des années 80, on peut sans
    problème éviter la lecture de cet album. D'ailleurs Jack Palmer n'y est pas
    vraiment présent... en tout cas pas le personnage qu'on connait si bien
    aujourd'hui.

    Signé Fufu Le 17/04/2003 à 00:29:36
    Spirou et Fantasio - Tome 18 - QRN sur Bretzelburg

    Un des meilleurs Spirou de la série, et sans doute le meilleur de Franquin, le plus politique aussi. Le plus extraordinaire est sans doute que cette histoire provient d'un malentendu, ou plutôt d'un caprice d'éditeur. En effet, en dessinant ses premières planches, Franquin (qui sortait de Z comme Zorglub et l'Ombre du Z) avait en tête ce qui allait devenir quelques années plus tard "Panade à Champignac". Alors qu'il présente ses premières planches dessinées à Charles Dupuis, il explique à celui-ci qu'il s'agit de "Zorglub qui...", et Dupuis l'a arrêté par un "Non, Zorglub on vient d'en prendre 2 histoires de suite, je n'en veux plus". Décontenancé, après avoir cherché vainement avec Peyo et d'autres un moyen de rebondir sur l'histoire commencée (le Marsupilami qui avale un mini transistor), Franquin se tourne vers Greg qui imagine l'intrigue du petit roi radio amateur enfermé dans son palais. QRN sur Bretzelburg est né. Les amateurs du journal de cette époque pourront d'ailleurs rechercher dans leurs archives : la prépublication des premières planches présentait un bandeau (sans le titre de l'histoire) avec Spirou & Fantasio à droite ; Spip, le Marsu, Champignac... et Zorglub (l'air débile) à gauche !

    Voilà pour l'anecdote et les débuts de cet album. Mais pour quelles raisons mérite t'il d'entrer au Panthéon des classiques ? Car c'est un des grands albums de Franquin. Graphiquement il y a deux périodes dans la conception de QRN. En effet, l'auteur souffrait (déjà !) de problèmes de santé qui jouaient malheureusement sur son talent... quelques planches sont inégales et les nouveaux personnages n'atteignent pas toujours leur maturité (par exemple, le Roi Ladislas et le Général Schmetterling dans les planches 14 et 15) ou les débuts du professeur Kilikil. Mais tout dans cette période n'est pas faible, bien au contraire ! La scène de la poursuite avec le berger allemand, ou la fantastique case de Schmetterling de dos à la planche 15 montrent bien que, même malade, Franquin était capable de véritables petits bijoux. Mais ses ennuis de santé l'obligent cependant à arrêter la création de cet album en cours de route, et ce pendant un an et demi !

    Mais à la reprise (les planches sont de nouveaux numérotées en partant du chiffre 1, dans l'album classique page 27), on sent bien le retour du Grand André : Kilikil et Schemeterling prennent de l'épaisseur dès la 1ere planche et tout le reste de l'album est réalisé avec une qualité constante.

    Outre ses qualités graphiques, QRN est aussi un superbe pamphlet contre la course aux armements et ceux qui s'y enrichissent. Contre l'armée aussi. Bref, c'est du "Idées Noires" 20 ans avant. La filouteries et le cynisme desmarchands
    de canons, la moquerie ridicule contre les rites militaires (le salut, les gardes etc...), l'imbécilité au quotidien (les bus à pédales qui vont la course), la police politique et la pratique de la torture (même si, dans ce cas, il ne s'agit qued'une
    parodie amusante, bref voilà un Spirou engagé... un des seuls d'ailleurs (avec Fournier et son "l'Ankou").

    Et puis il y a l'humour... On ignore qui de Franquin ou de Greg a parsemé l'histoire de quelques petites répliques cinglantes et décalées, sorte d'histoires dans l'histoire, la plupart venant de Spip qui joue ici le rôle du râleur. Je ne prends que quelques exemples, rien que pour le plaisir :

    Devenu fou furieux par manque de sommeil, le Marsupilami vient de s'assommer lui-même d'un grand coup dans le nez où était logé l'appareil :
    Fantasio : Il a pulvérisé le transistor ! Qu'est ce qu'on fait dans un cas pareil ?
    Spip (portant la queue du marsu, l'air détaché) : une radio...

    Ou, alors qu'ils sont poursuivis par un berger allemand, Spip évite de justesse la petite valise de Switch qui tombe à côté de lui
    Spip : HEP On chercherait à m'écrabouiller qu'on ne s'y prendrait pas autrement
    La case suivante, c'est une énorme caisse qui s'écrase encore plus près !
    Spip : Ah si ! Ceci est mieux !

    Ou encore la scène entre la concierge de Switch et un policier à l'air impassible et particulièrement abruti :
    Concierge : Quand je suis arrivée, ils le trainaient dans une grosse voitue noire qui attendait là
    Policier (regardant à l'opposé du côté qu'on lui indique) : Où ça ?
    Concierge : d'ailleurs je ne vous mens pas... il a perdu une pantoufle, pauvre monsieur... regardez elle est encore ici !..
    Policier : Où ?
    Concierge : Un si gentil monsieur !... En tout cas, s'il lui est arrivé malheur... snif snif... je suis certaine snif... qu'il est au ciel !...
    Et l'autre con, levant la tête en l'air : Où donc ?

    Bref, pour moi, cet album est un des incontournables de la BD.

    Signé Fufu Le 14/04/2003 à 20:30:03
    Green Manor - Tome 2 - De l'inconvénient d'être mort

    Ce second tome de "Green Manor" est du même niveau que le premier, avec
    une nouvelle approche dans les sujets : il y a beaucoup plus de références à la
    magie et aux supertitions de l'époque. On sent que le scénariste (Velhmann)
    utilise le contexte particulier de l'époque coloniale pour opposer le fantastique
    développement scientifique de la fin du XIXe aux mystères et à la supertition et
    aux légendes des colonies orientales et de la vieille europe.
    A lire tout particulièrement "La marque de la Bête", "L'ombre du centurion" ou
    l'excellent "Nuit vaudou". Cette dernière histoire reprenant d'autant plus
    l'humour noir et moqueur très présent dans le premier tome et un peu moins
    dans ce second.
    Bref, si on aime le premier, on n'est pas déçu par le second

    Signé Fufu Le 14/04/2003 à 15:34:42
    Green Manor - Tome 1 - Assassins et gentlemen

    Hommage à la littérature policière du XIXe, "Green Manor" est un véritable
    plaisir de lecture. Mélange de suspens, de mystère et d'une bonne dose de
    cynisme, cet album présente de courtes histoires policières entre Sherlock
    Holmes et E. Poe, mais toujours sous un second degrè volontairement moqueur.
    Il suffit de lire l'histoire "21 hallebardes", où deux "intellectuels" rafinés se
    vantent d'être en mesure de réaliser un meutre en Oeuvre d'Art pour finir par
    s'apercevoir qu'ils ne sont que "deux pitoyables bouffons", c'est là le fond de
    cette série : derrière ces énigmes jugées par le beau monde, on nous présente
    un univers compacé et prétentieux qui n'a rien de plaisant.
    A noter aussi les superbes introductions et conclusions où le talent de Bodart
    génère une ambiance morbide et inquiétante qui pénètre immédiatement le
    lecteur. Un délice pour les amateurs d'humour noir.

    Signé Fufu Le 08/04/2003 à 22:12:53
    Le combat ordinaire - Tome 1 - Le combat ordinaire

    "Le combat ordinaire" est un nouvel album traitant de la situation personnelle de l'auteur. Mais il y a une nouveauté : il s'agit là d'une histoire imaginée et non d'un témoignage.
    On était en effet habitué au discours à la première personne de Larcenet, que cela soit dans l'humour (le hillarant "retour à la terre") ou dans le tragique (les exceptionnels "Dallas Cow Boy" et "Presque").
    Mais ici cela prend une nouvelle dimension : le héros parle à la première personne, mais n'est pas l'auteur. Il en est proche... mais jusqu'à quel point ?
    Il y a là un élément intéressant : la fiction fait son entrée dans l'univers "biographique" de Larcenet qui reste quand même l'un des rares auteurs à développer deux types de production (l'humour "Fluide" / "Poisson Pilote" d'un côté, les oeuvres plus intimistes de l'autre).
    Mais en dehors de cette nouvelle approche du travail de ce dessinateur ultra prolifique, en quoi "Le combat ordinaire" mérite t'il un tel engouement ?

    Tout simplement parce qu'il est simple et bourré d'émotions. On ne cherche pas à nous faire réfléchir sur la vacuité de la vie, le problème de communication familiale, la peur du vide créatif, ce qui est bien ou mal... même si tous ces sujets sont à l'intérieur du personnage ; ce que Larcenet nous montre, c'est ce que toutes ces angoisses et interrogations génèrent au niveau humain (quasiment physique) chez le héros.
    Larcenet nous a déjà montré la peur (il faut absolument lire "Presque" à ce sujet !), il nous présente ici l'angoisse... mais en tenant à exprimer qu'il y avait aussi un avenir ! C'est un album sincèrement optimiste !
    C'est certainement pour cela qu'on sort de la lecture avec un mélange ému d'un reste d'angoisse et de beaucoup d'optimisme.

    Qui donc y resisterait ?

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 21:32:48

    Comment parler à la fois de l'agriculture bio et des méthodes de développement d'infrastructures en campagne ?
    C'est ce difficile défi qu'a relever avec brio Etienne Davodeau dans cet excellent reportage BD réalisé sur 12 mois.
    "Rural !" n'est pas un pamphlet écolo, ni un tract anti-mondialisation. C'est "tout simplement" un livre intelligent fait pour permettre de s'exprimer des individus d'horizon différent sur une réalité véritable. Il y a deux thèmes à cet album, lesquels ne sont ni totalement liés, ni complètement séparés. Leur rapport est avant tout géographique : les acteurs et témoins (qui existent vraiment) vivent dans une même région, le Layon (en Anjou), dont la Culture agricole et naturelle est forte. Il ne faut pas vivre ou même connaître cet endroit pour apprécier ce livre, il suffit d'accepter la complète subjectivité de l'auteur qui nous offre ici des histoires réelles sans la moindre trace de fiction. Un reportage d'une grande qualité.

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 20:51:18
    Phil Koton - Tome 1 - Des hauts et des bas

    La vie au jour le jour d'un dessinateur de BD, avec ses problèmes relationnels, de frics, son ex-femme, son éditeur, ses copains... et tous les autres. Les petits tracas et les gros problèmes quoi. Le tout, ponctué par la création de Phil Koton : ces pages sur la dualité entre un poète et un gros monsieur à cigare. Rien a voir avec les précédents albums de Gabrion, que cela soit le fond et la forme. Nouveau dessin, nouveau style, les "aventures" au quotidien de Phil Koton sont un véritable plaisir de lecture, c'est léger et sympa.

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 20:50:27
    Le tueur - Tome 2 - L'engrenage

    Comment faire une bonne série avec une idée qui, à priori, aurait été un très bon one-shot ? Jacamon et Matz ont trouvé la solution. Après tout, rien de les obligeait à faire une suite à l'excellent "Long feu" ou, du moins, risquaient ils de tomber dans un polar classique. Avec cet "engrenage", ils réussissent à garder l'esprit et l'originalité du premier album : la crise d'identité d'un tueur. Nous suivons ainsi un tueur qui n'a rien d'attachant dans ses problèmes qui sont plus du niveau fonctionnel que des remords. S'il est proche de la folie (?) c'est plus à cause du surmenage que de quelconques regrets. C'est ce qui fait l'intérêt de cette série : rien, non vraiment rien, ne peut nous faire aimer ce héros. Un bon scénario, un dessin très au point, le bonheur !

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 20:49:04

    Ainsi donc le 3e tome de la série "durant les travaux..." est consacré au paranormal, voyance, OVNI etc...
    Après l'humour absurde, voici le rire de l'absurde ! Les fans des "Histoires à Lunettes" (2 tomes) seront certainement très surpris à la lecture de cet album car l'humour, tout en étant présent, y est très différent. Plus noir, très grinçant, on a l'impression que Midam & Clarke règlent un certain nombre de comptes avec l'actualité. Des gogos aux escrocs, personne n'y réchappe, pas même certaines institutions accusées de charlatanisme ou d'intégrisme. Un album corrosif qui fera la joie des septiques… quel que soit leur signe astrologique

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 20:43:56
    Une aventure rocambolesque de... - Tome 1 - Sigmund Freud - Le temps de chien

    Les amateurs du style "Bill Baroud" (1ère version) et de "Dallas Cow Boy" vont être heureux. Larcenet nous offre en effet ici un mélange subtil entre l'absurde et l'engagement personnel.
    Le titre à lui seul ("une aventure rocambolesque de Sigmund Freud") présage un humour assez décalé... mais pas seulement.
    Nous voici donc avec l'encore célèbre Sigmund Freud parcourant avec son fidèle Igor les terres peu hospitalières du far west où les divans se font rares. Sa mission : faire parler de leur mère tout ce qui bouge. L'objectif de son valet : survivre.
    Qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas d'un album humoristique à part entière : ce qui pourrait paraître comme un simple absurdius delirium devient au fil des pages une histoire plus chargée en émotion. En effet, ces deux personnages qui font furieusement penser à Don Quichotte et Sancho Pança se battant contre les moulins de la barbarie des colons nord américains, croisent le chemin d'un chien errant (qui parle) victime de l'intolérance de la société en construction. Et en plus, le clébard est à la recherche d'une âme, ce qui ne facilite rien mais constitue aux yeux du psychanaliste un sujet passionnant.
    Bref, un bon album aux dialogues extrêmement humoristiques et qui cache cependant une dénonciation sans équivoque de la construction de ce qui deviendra les USA, avec son cortège de règles iniques.

    Signé Fufu Le 01/04/2003 à 20:08:24
    Gil St André - Tome 5 - Enquêtes parallèles

    Qu'on me permette ici de ne pas participer aux louanges concernant la série "Gil St André" qui, quoi qu'on en dise, connaît quand même un beau succès en librairies.
    Effectivement le dessin est clair et le changement de dessinateur en cours d'album ne gêne pas le lecteur. Mais peut être est-il un peu trop conformiste.
    C'est là où la série a son plus gros problème : tout y est tellement conventionnel que ça en devient désagréable.
    Un scénario très classique, truffé de vrai-faux rebondissements qui allongent une sauce bien maigre, des situations tellement clichées qu'on vient à se demander si les auteurs ont lu un roman policier depuis ces 40 dernières années, des dialogues qui sonnent faux, le tout pour arriver à un 5e et dernier album se terminant en 3 pages (où d'ailleurs il ne se passe rien).

    Le seul avantage de cet album et qu'il va permettre à ses auteurs de travailler sur autre chose. Mais par pitié, pas ensemble !

    Signé Fufu Le 30/03/2003 à 17:00:28
    La foire aux cochons - Tome 2 - L'art d'accommoder les restes 2

    Alors que le premier tome de "La foire aux cochons" était excellent, il faut bien dire que ce second tome n'est pas à la hauteur.
    On est plus proche de la série "Ni Dieu, ni Bête", c'est à dire une sorte de philosophie vazouillarde allant dans un peu tous les sens et sans véritable ligne directrice.
    Alors que le 1er album traitait du rôle de l'évolution technologique dans l'Histoire du XXe siècle, celui-ci évoque très superficiellement des sujets aussi divers que la société américaine, la religion, la confrontation communisme/nazisme... mais sans convaincre.
    Bref, une grosse déception.

    Signé Fufu Le 30/03/2003 à 16:47:44
    Blacksad - Tome 2 - Arctic-Nation

    La série Blacksad est partie sur un bon chemin !
    Loin des clichés "Mike Hammer" dont souffrait considérablement le précédent, cette histoire présente des personnages et un univers assez sombre.
    Traitant du racisme dans l'amérique des années 50, l'histoire nous évite cependant les redondances sur les manifestations publiques anti-noires et la polémique nationale de l'époque. Il s'agit là d'une histoire simple qui met en relief les personnages présentés.
    Comme pour le premier album, les talents exceptionnels (pour la BD) du dessinateur nous offrent des séquences qui fonctionnent parfaitement sans utiliser les habituels "trucs" tape à l'oeil. Une sorte de Disney revisité au vitriol.

    Bref, un bonne histoire, un excellent dessin, un plaisir de lecture quoi

    Signé Fufu Le 13/01/2003 à 19:34:07
    Félix (Tillieux, Niffle) - Tome 7 - L'intégrale / 7

    Niffle a eu deux bonnes idées concernant Félix : celle de rééditer cette série qui est l'annonce du mythique Gil Jourdan ; et de le faire en pensant au lecteur d'aujourd'hui, à savoir en commençant par les dernières années, juste avant le passage de Tillieux à Spirou.
    Le lecteur du XXIe s peut en effet être "choqué" par le dessin débutant de Tillieux qui s'affermira au fur et à mesure des histoires pour devenir le trait froid et efficace que l'on connait.
    Pour les amateurs de franco-belge qui veulent connaître un peu les débuts du polar en BD, Maurice Tillieux est un incontournable. Scénariste de quelques une des séries qui marquèrent les années 70 (Natacha, Tif & Tondu), il est aussi un des grands dessinateurs d'ambiances sombres.
    C'est là où la réédition des Félix présente tout son intérêt : les histoires présentées ont souvent été réutilisées 10 ans plus tard, sous le trait de Will, de Walthéry ou de Tillieux lui-même et nous pouvons comparer le remake à l'original.

    Mais cette réédition n'est présente pas qu'un intérêt "historique", certaines des histoires sont de véritables petits bijoux. Félix n'était pas une série "gentillette", loin de là, au point que sa parution en france fut difficile et souvent bloquée par la censure.
    Nous pouvons admirer l'efficacité scénaristique de Tillieux et sa mise en image de séquences d'une noirceur fantastique (sans compter quelques couvertures qui donnent froid dans le dos). Si vous ne pouvez lire qu'une histoire dans ce recueil, alors jettez vous tête baissée dans "le phare de la mort" et vous en sortirez conquis !

    Il faut parfois savoir revenir aux sources.

    Signé Fufu Le 13/01/2003 à 19:12:14
    Journal (Neaud) - Tome 1 - Journal (I) février 1992 - septembre 1993

    Il faut bien dire que la lecture du "Journal" de Fabrice Neaud ne laisse pas de marbre, même s'il faut lire ce type d'ouvrage avec un certain recul.

    Tout d'abord une petite rectification : Fabrice Neaud appelle ça son "journal" alors qu'il ne traite vraiment que d'une partie de son quotidien. A savoir : l'amour qu'il ressent pour un de ses amis, amour non partagé.
    A partir du moment où l'"action" se déroule pendant près de 20 mois (février 92 - septembre 93) mais que la vie au quotidien du narrateur n'est évoquée que brievement pour se concentrer sur une relation particulière, peut-on parler d'un journal ?

    Graphiquement, il est indéniable que l'auteur possède les techniques graphiques pour exprimer ce qu'il ressent. C'est très bien fait.
    Là où je me pose une autre question, c'est s'il s'agit véritablement de BD. Je m'explique : la plupart du temps, les vignettes représentent plus des poses, des sentiments, des "points de vue" que des actions. A mon avis, il s'agit plus d'illustration que de BD à proprement dit.
    D'ailleurs il n'y a pas vraiment d'actions, mais plutôt des dialogues ou des monologues. On nous raconte ce qu'il s'est passé, on ne nous le montre pas.

    C'est ce qui est frappant avec ce premier tome : on ne sort jamais de la tête de l'auteur. On ne voit que les évènements avec ses yeux et son esprit. Il n'y a pas de représentation, plutôt des interprétations.
    C'est surtout pour cela que cet album est si particulier : il est difficile au lecteur de sortir de la vision du narrateur pour juger par lui-même de la réalité et du fondement de ce qu'on lui présente. Comment interpréter si c'est l'interprétation qu'on nous donne et non les évènements ?

    Quoi qu'il en soit, je conseille quand même la lecture... pour les amateurs du genre bien sûr

    Signé Fufu Le 08/01/2003 à 18:58:09
    Les teigneux - Tome 1 - Bazooka twist

    Tiens ben je viens de lire le 1er tome des "Teigneux"...

    ... et je dois avouer avoir été très déçu

    Tout le monde me disait "toi qui aime Audiard, faut que tu lise ça", et j'ai trouvé que c'était un hommage bien moyen par rapport au talent du grand dialoguiste.

    Le problème n'est pas que les dialogues soient mauvais : même si la grande majorité n'a rien d'exceptionnel il y en a quand même qui sont très bons.
    Mais là où le scénariste pêche c'est qu'à force de trop en faire, les bons mots deviennent pesants. Ca manque de rythme.
    Si on regarde de près un dialogue Audiardien (puisque c'est la référence des auteurs des Teigneux), on s'aperçoit assez rapidement que la façon de faire est à deux niveaux : une histoire simple qui tient debout et bien construite + une certaine quantité de bons mots placés à intervalle régulier et servant parfois de pivot à la scène.
    Dans ce premier tome, le scénariste a voulu faire du "phrasé" dans TOUTES les répliques. Ca en devient lassant et les véritables bons dialogues sont noyés dans la masse.

    Pour rester dans les dialogues, la référence à Audiard est exagérée car le niveau des répliques est largement en dessous de l'original ; qui plus est l'écriture n'est pas respectée : Audiard ne fait jamais parler ses personnages en argot. Il a créé son propre langage, mélange du discours de bistrot et d'élévation littéraire
    De plus il respecte l'essence même de ses personnages : un con parle comme un con de sujet de cons, un mec intelligent va parler brillamment de sujets le plus souvent culturels. Alors les propos sur l'Académie Française tenus par des gangsters de bas étage, pardon. Quand Audiard démolissait les Immortels, il le faisait faire par des hommes du monde, ça avait plus de classe. Et puis il ne faut pas oublier une chose : un bon mot lu n'est pas la même qu'une bonne réplique parlée. Il y a des dialogues superbes qui n'ont pas marqué dans le film car ils ont plus de force à leur lecture, et l'inverse est pareil : certaines intonations orales sont nécessaires pour qu'une phrase devienne drôle. Cette distinction manque cruellement dans cet album.

    Dernier point : je dois malheureusement avouer m'être monstrueusement enquiquiné à la lecture de cette BD dont la trame scénaristique est bien trop mince. Il ne se passe presque rien ! Quand les personnages ne sont pas occupés à s'échanger des répliques qui n'amènent rien à l'histoire, ils passent le reste de leur temps à sortir leur flingue pour des scènes interminables d'échange de coups de feu ou de baston.

    Tout cela est un peu dommage, car le dessin n'est pas trop mal et on sent des capacités d'écriture si le scénariste voulait bien prendre plus de recul pour mieux doser ses dialogues humoristiques et approfondir plus l'histoire. Sinon à ce rythme là, l'histoire va durer des années et on va droit à l'overdose de répliques qui risquent de friser la récup'.

    Bref, avant d'acheter cet album... attendez de voir le second !

    Signé Fufu Le 18/12/2002 à 23:07:22
    Un monde si tranquille - Tome 3 - Ceux qui t'aiment

    3e opus de la série "un monde si tranquille", "ceux qui t'aiment" est dans la même veine que les 2 premiers, à savoir un regard critique sur un aspect spécifique de la société moderne. Ici, les différentes utilisations de l'image d'une personnalité, et les dérives qui en découlent.

    L'album se déroule dans le monde du football, mais cela aurait pu être n'importe quel monde médiatique (la chanson, le cinéma, la télévision).
    Davodeau nous raconte avec son humour habituel deux histoires parallèles, l'une grave et absurde, l'autre futile et dérisoire, mais traitant toutes les deux du monde du football.
    Ou plutôt un monde où il existe des "stars" et des fans.

    Il ne s'agit pas d'une critique du sport, loin s'en faut. Et à son habitude, Davodeau refuse de nous présenter des personnages véritablement salauds, il nous fait apprécier n'importe quel individu, même si ses actes nous choquent.

    C'est tout l'intérêt de la série "un monde si tranquille" : aborder avec détachement des sujets difficiles (l'extrême droite pour le 1er, la lutte pour l'emploi dans le 2nd, ici une compilation entre le fanatisme sportif, et l'exploitation outrancière d'un individu pour des motifs criminels).

    Sans être particulièrement un chef d'oeuvre, ce nouvel album est tel son auteur : simple et intéressant.